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Politique-Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus

Politique-Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus


C’est tout le paradoxe de la gauche et du parti socialiste en particulier d’être incapable de définir une ligne idéologique claire, réaliste portée par des responsables compétents. Jacques Delors comme Michel Rocard ont pu engager en France des réformes importantes mais ils étaient destinés l’un comme l’autre à devenir président de la république.

Ils ont été écartés pour les mêmes raisons parce qu’ils ont rencontré un fond idéologique marxiste qui persiste d’ailleurs aujourd’hui et qui se caractérise par un discours souvent anticapitaliste anti-impérialiste mais par des compromis une fois au pouvoir plus proche de la droite que de la gauche.

Ainsi on a choisi Mitterrand qui ne manquait pas d’intelligence et qui au moins a œuvré pour l’Europe; pour le reste; il a joué l’équilibriste avec la dialectique marxiste et ses orientations bourgeoises.

Delors qui était grand favori en 95 pour la résidence a refusé ces contradictions permanentes du PS et de ses alliés qui parlent à gauche mais agissent le plus souvent comme à droite. Au bout de deux ans de gestion de la gauche en 80 Delors a dû impulser une politique de rigueur et de redressement.

Sur le plan idéologique, l’environnement politique n’a pas changé à gauche; il se caractérise toujours par une radicalité du ton et de la sémantique mais une fois au pouvoir la gauche se laisse gagner par la logique technocratique des institutions et des forces dominantes. Macron est sans doute de ce point de vue l’archétype de cette caricature de la gauche qui se vend pour une bouchée de pain

La vraie question n’est d’ailleurs pas celle tellement des clivages politiques mais de l’expérience des intéressés. Delors et Rocard ont cultivé à la fois la lucidité et le courage. De qualité en contradiction avec le catéchisme socialiste. Hollande de ce point de vue illustrant la bouillie idéologique et l’incompétence de la gauche. Du fait de ces contradictions, Jacques Delors, le bâtisseur de l’Europe n’a pas voulu être président de la France.

Les dirigeants de l’Union européenne (UE), et certains responsables nationaux, ont salué mercredi soir en Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne décédé à l’âge de 98 ans, un « bâtisseur » de l’Europe.

Jacques Delors restera dans la vie politique française et européenne comme l’artisan du marché unique et de l’euro mais aussi comme l’homme qui s’est cabré devant l’obstacle en renonçant à se présenter à la présidence de la République.

Ce double visage, à la fois volontariste et pusillanime, a traversé toute la carrière de cet européen convaincu, pétri de catholicisme social et de syndicalisme chrétien.

Issu d’un milieu modeste, cet économiste commence son parcours professionnel à la Banque de France avant de le poursuivre au commissariat général du Plan puis de rejoindre, de 1969 à 1972, les services du Premier ministre gaulliste Jacques Chaban-Delmas, son mentor, avec lequel il nourrit le projet de « Nouvelle société », bien loin d’un Parti socialiste qui négocie alors avec les communistes un programme d’union de la gauche.

Ce n’est qu’en 1974, année de l’échec de François Mitterrand à l’élection présidentielle contre Valéry Giscard d’Estaing, qu’il rejoint enfin le PS, dont il deviendra en 1976, jusqu’en 1981, le délégué national pour les relations économiques. Après sa victoire, François Mitterrand le nomme ministre des Finances pour appliquer le programme d’union de la gauche.

Si Jacques Delors ne parvient pas à empêcher les nationalisations à 100% opérées par les deux premiers gouvernements dirigés par Pierre Mauroy, il finit toutefois en 1983 par imposer à ses amis politiques le « tournant de la rigueur » face à la détérioration de la situation économique. Le moment est crucial : la France risque alors de quitter le serpent monétaire européen, préfiguration de la monnaie unique, et, sans ce changement de cap, l’euro n’aurait peut-être pas vu le jour.

Politique: Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus

Politique: Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus


C’est tout le paradoxe de la gauche et du parti socialiste en particulier d’être incapable de définir une ligne idéologique claire, réaliste portée par des responsables compétents. Jacques Delors comme Michel Rocard ont pu engager en France des réformes importantes mais ils étaient destinés l’un comme l’autre à devenir président de la république.

Ils ont été écartés pour les mêmes raisons parce qu’ils ont rencontré un fond idéologique marxiste qui persiste d’ailleurs aujourd’hui et qui se caractérise par un discours souvent anticapitaliste anti-impérialiste mais par des compromis une fois au pouvoir plus proche de la droite que de la gauche.

Ainsi on a choisi Mitterrand qui ne manquait pas d’intelligence et qui au moins a œuvré pour l’Europe; pour le reste; il a joué l’équilibriste avec la dialectique marxiste et ses orientations bourgeoises.

Delors qui était grand favori en 95 pour la résidence a refusé ces contradictions permanentes du PS et de ses alliés qui parlent à gauche mais agissent le plus souvent comme à droite. Au bout de deux ans de gestion de la gauche en 80 Delors a dû impulser une politique de rigueur et de redressement.

Sur le plan idéologique, l’environnement politique n’a pas changé à gauche; il se caractérise toujours par une radicalité du ton et de la sémantique mais une fois au pouvoir la gauche se laisse gagner par la logique technocratique des institutions et des forces dominantes. Macron est sans doute de ce point de vue l’archétype de cette caricature de la gauche qui se vend pour une bouchée de pain

La vraie question n’est d’ailleurs pas celle tellement des clivages politiques mais de l’expérience des intéressés. Delors et Rocard ont cultivé à la fois la lucidité et le courage. De qualité en contradiction avec le catéchisme socialiste. Hollande de ce point de vue illustrant la bouillie idéologique et l’incompétence de la gauche. Du fait de ces contradictions, Jacques Delors, le bâtisseur de l’Europe n’a pas voulu être président de la France.

Les dirigeants de l’Union européenne (UE), et certains responsables nationaux, ont salué mercredi soir en Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne décédé à l’âge de 98 ans, un « bâtisseur » de l’Europe.

Jacques Delors restera dans la vie politique française et européenne comme l’artisan du marché unique et de l’euro mais aussi comme l’homme qui s’est cabré devant l’obstacle en renonçant à se présenter à la présidence de la République.

Ce double visage, à la fois volontariste et pusillanime, a traversé toute la carrière de cet européen convaincu, pétri de catholicisme social et de syndicalisme chrétien.

Issu d’un milieu modeste, cet économiste commence son parcours professionnel à la Banque de France avant de le poursuivre au commissariat général du Plan puis de rejoindre, de 1969 à 1972, les services du Premier ministre gaulliste Jacques Chaban-Delmas, son mentor, avec lequel il nourrit le projet de « Nouvelle société », bien loin d’un Parti socialiste qui négocie alors avec les communistes un programme d’union de la gauche.

Ce n’est qu’en 1974, année de l’échec de François Mitterrand à l’élection présidentielle contre Valéry Giscard d’Estaing, qu’il rejoint enfin le PS, dont il deviendra en 1976, jusqu’en 1981, le délégué national pour les relations économiques. Après sa victoire, François Mitterrand le nomme ministre des Finances pour appliquer le programme d’union de la gauche.

Si Jacques Delors ne parvient pas à empêcher les nationalisations à 100% opérées par les deux premiers gouvernements dirigés par Pierre Mauroy, il finit toutefois en 1983 par imposer à ses amis politiques le « tournant de la rigueur » face à la détérioration de la situation économique. Le moment est crucial : la France risque alors de quitter le serpent monétaire européen, préfiguration de la monnaie unique, et, sans ce changement de cap, l’euro n’aurait peut-être pas vu le jour.

Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus

Delors et Rocard les deux seuls candidats compétents que la gauche n’a pas voulus


C’est tout le paradoxe de la gauche et du parti socialiste en particulier d’être incapable de définir une ligne idéologique claire, réaliste portée par des responsables compétents. Jacques Delors comme Michel Rocard ont pu engager en France des réformes importantes mais ils étaient destinés l’un comme l’autre à devenir président de la république.

Ils ont été écartés pour les mêmes raisons parce qu’ils ont rencontré un fond idéologique marxiste qui persiste d’ailleurs aujourd’hui et qui se caractérise par un discours souvent anticapitaliste anti-impérialiste mais par des compromis une fois au pouvoir plus proche de la droite que de la gauche.

Ainsi on a choisi Mitterrand qui ne manquait pas d’intelligence et qui au moins a œuvré pour l’Europe; pour le reste; il a joué l’équilibriste avec la dialectique marxiste et ses orientations bourgeoises.

Delors qui était grand favori en 95 pour la résidence a refusé ces contradictions permanentes du PS et de ses alliés qui parlent à gauche mais agissent le plus souvent comme à droite. Au bout de deux ans de gestion de la gauche en 80 Delors a dû impulser une politique de rigueur et de redressement.

Sur le plan idéologique, l’environnement politique n’a pas changé à gauche; il se caractérise toujours par une radicalité du ton et de la sémantique mais une fois au pouvoir la gauche se laisse gagner par la logique technocratique des institutions et des forces dominantes. Macron est sans doute de ce point de vue l’archétype de cette caricature de la gauche qui se vend pour une bouchée de pain

La vraie question n’est d’ailleurs pas celle tellement des clivages politiques mais de l’expérience des intéressés. Delors et Rocard ont cultivé à la fois la lucidité et le courage. De qualité en contradiction avec le catéchisme socialiste. Hollande de ce point de vue illustrant la bouillie idéologique et l’incompétence de la gauche. Du fait de ces contradictions, Jacques Delors, le bâtisseur de l’Europe n’a pas voulu être président de la France.

Les dirigeants de l’Union européenne (UE), et certains responsables nationaux, ont salué mercredi soir en Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne décédé à l’âge de 98 ans, un « bâtisseur » de l’Europe.

Jacques Delors restera dans la vie politique française et européenne comme l’artisan du marché unique et de l’euro mais aussi comme l’homme qui s’est cabré devant l’obstacle en renonçant à se présenter à la présidence de la République.

Ce double visage, à la fois volontariste et pusillanime, a traversé toute la carrière de cet européen convaincu, pétri de catholicisme social et de syndicalisme chrétien.

Issu d’un milieu modeste, cet économiste commence son parcours professionnel à la Banque de France avant de le poursuivre au commissariat général du Plan puis de rejoindre, de 1969 à 1972, les services du Premier ministre gaulliste Jacques Chaban-Delmas, son mentor, avec lequel il nourrit le projet de « Nouvelle société », bien loin d’un Parti socialiste qui négocie alors avec les communistes un programme d’union de la gauche.

Ce n’est qu’en 1974, année de l’échec de François Mitterrand à l’élection présidentielle contre Valéry Giscard d’Estaing, qu’il rejoint enfin le PS, dont il deviendra en 1976, jusqu’en 1981, le délégué national pour les relations économiques. Après sa victoire, François Mitterrand le nomme ministre des Finances pour appliquer le programme d’union de la gauche.

Si Jacques Delors ne parvient pas à empêcher les nationalisations à 100% opérées par les deux premiers gouvernements dirigés par Pierre Mauroy, il finit toutefois en 1983 par imposer à ses amis politiques le « tournant de la rigueur » face à la détérioration de la situation économique. Le moment est crucial : la France risque alors de quitter le serpent monétaire européen, préfiguration de la monnaie unique, et, sans ce changement de cap, l’euro n’aurait peut-être pas vu le jour.

Sondage -héritage de Rocard : Macron devant Valls

Sondage -héritage  de Rocard :   Macron devant  Valls

Selon un sondage Odoxa pour Paris Match et iTélé, Emmanuel Macron  devance assez nettement Manuel Valls comme légitime héritier de Michel Rocard. Avec 29 % et seulement 18 % pour Manuel Valls. Des scores finalement assez faibles qui témoignent sans doute du fait que Michel Rocard n’a pas de véritable héritier dans la classe politique actuelle. Michel Rocard lui-même dans une interview sans concession sur l’état de la gauche avait indiqué que ni Macron, ni Valls « n’était dans l’histoire ». Ne parlons pas de François Hollande qui recueille seulement 5 %. Sans doute Macron figure-t-il en tête parce qu’il incarne malgré tout une certaine volonté de réforme. Valls en a fait des tonnes pour se déclarer fils de Rocard. Première observation Valls est loin d’avoir la compétence économique du père spirituel qu’il revendique. Seconde différence et de taille : l’incapacité de Valls à gérer des thématiques conflictuelles dans la concertation. Valls veut en effet apparaître comme un homme d’autorité-autorité proche de l’autoritarisme, ce qui l’éloigne évidemment de la pratique de Rocard recherchant toujours le compromis avec toutes les sensibilités sociales et sociétales. Troisième grande différence : la rigueur de Michel Rocard. Une rigueur intellectuelle et éthique. Or manuel Valls est intellectuellement relativement limité et sa manœuvre pour dessaisir Macron de la gestion de la loi s’inscrit dans une pure tactique politicienne. La vérité c’est qu’il n’y a sans doute pas d’héritier de Michel Rocard à gauche ; ce dernier considérait d’ailleurs que cette gauche avait 20 ou 50 ans de retard sur son temps. Michel Rocard sur le plan idéologique avait donné un contenu à la sociale démocratie tendis que ses successeurs présumés ont glissé brutalement vers un social libéralisme non maîtrisé qui finalement les différencie peu de la droite républicaine. Manuel Valls a beau désigner Michel Rocard comme son « mentor », les Français ne jugent pas forcément le Premier ministre comme son légataire en politique. C’est l’enseignement d’une enquête Odoxa pour iTELE et Paris-Match* diffusée vendredi soir : seulement 18% des personnes interrogées jugent le chef de gouvernement comme étant celui qui incarne « le mieux l’héritage » du socialiste, mort samedi dernier à 85 ans. Il n’est ainsi que le troisième des six personnalités proposées. C’est au contraire le rival de Manuel Valls, son ministre de l’Economie Emmanuel Macron, qui arrive en tête de cette liste avec 29% de réponses en ce sens. Martine Aubry arrive en seconde position (22%) de ces personnalités de gauche qui incarnent le mieux l’héritage de Michel Rocard. Suivent Benoît Hamon (13%), Ségolène Royal (9%) et François Hollande (5%), sachant que 4% des sondés ne se prononcent pas. Sur les seuls sympathisants de gauche, en revanche, c’est Martine Aubry qui l’emporte (23%) devant Manuel Valls (21%) et Emmanuel Macron (18%). La maire de Lille arrive également en tête des réponses des sympathisants PS, mais à égalité

 

(Avec JDD)

« Rocard, un anti communiste primaire » (Mélenchon)

« Rocard, un anti communiste primaire » (Mélenchon)

Si Michel Rocard était un anticommuniste absolument primaire comme le déclare Mélenchon que dire de ce dernier. Un anti capitaliste néandertalien ? S’il y a bien un reproche qu’on ne peut faire à Michel Rocard c’est d’avoir été primaire dans ses analyses y compris celles concernant le communisme. On ne pourra en dire autant de Mélenchon, homme de culture certes mais à peu près ignare en matière économique et dont les  modèles comme celui de Cuba ou du Venezuela laissent  perplexe sur sa lucidité économique mais aussi idéologique. Contrairement à beaucoup d’autres politiques Mélenchon est loin d’être idiot mais il a choisi la voie du populisme et renonçant ainsi à toute forme d’intelligence ;  l’inverse évidemment de Michel Rocard qui a toujours mit ses compétences  intellectuelles au service de sa rigueur d’analyse et de son éthique. Plus que primaire l’analyse de Mélenchon quand il propose de ne plus rembourser l’argent emprunté ! Mélenchon qui  réfute toute filiation spirituelle entre Michel Rocard et Manuel Valls. «Non, non, Rocard n’aurait pas affronté comme cela une majorité syndicale à coups de triques, n’aurait pas fait matraquer des manifestants, n’aurait pas permis tout ça, comme Premier ministre», a réagi le député européen sur BFMTV. . Rocard fait figure quasiment de gauchisme à côté des Valls, des Macron», a poursuivi le candidat à l’élection présidentielle. «Le projet social-démocrate à la suédoise de Michel Rocard, ce n’est pas Clémenceau, plus des CRS et ainsi de suite. Ce n’est pas ça», a-t-il insisté. «Michel Rocard était un personnage extrêmement intéressant, toujours très fécond intellectuellement. J’ai rarement été d’accord avec lui (…) Il était un anti-communiste absolument primaire… Mais c’était un esprit engagé dans la gauche», a développé encore l’ancien membre du PS.

(20 minutes)

 

Michel Rocard, trop brillant pour la culture politique française (JEAN-LUC MICHEL )

 Michel Rocard, trop brillant pour la culture politique française (JEAN-LUC MICHEL )

Jean-Luc Michel professeur d’université  en communication, estime dans une tribune du Figaro que Michel Rocard était trop brillant pour réussir uen grande carrière politique en France. Il considère qu’aucun responsable politique actuel de gauche comme de droite ne présente le calibre intellectuel de Rocard.

 

« L’ancien Premier ministre Michel Rocard est décédé samedi 2 juillet à Paris, l’âge de 85 ans. Pour avoir travaillé avec lui du temps des clubs Convaincre et de la revue Faire, j’ai pu admirer ses fantastiques capacités de synthèse, la vivacité et la rapidité de son intelligence. Ainsi, lors d’un colloque sur le thème « Gouverner autrement », il prit en note toutes les contributions laborieuses des rapporteurs pour en livrer une synthèse qui rendait la question plus simple et intelligible, chaque élément ayant été remis en continuité logique avec les autres. Une cathédrale de l’esprit.  Mais ce Rocard-là n’atteignait sa plénitude que devant des auditoires attentifs… Dans les meetings, il désespérait une bonne partie du peuple de gauche par la longueur et la complexité de ses analyses en ne sacrifiant jamais à la petite phrase ou la formule facile. Il vivait dans la complexité en intégrant toujours le plus grand nombre de variables d’un problème. Certains le comparaient à un ordinateur. Pour avoir également travaillé avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur de l’Express et ministre éphémère en 1974, j’ai pu constater le même fonctionnement intellectuel… Et les mêmes difficultés à faire une carrière politique de premier plan. D’où l’idée saugrenue qu’en politique, surtout si l’on veut accéder à l’Elysée, il ne faudrait pas être trop « intelligent ». Entendons-nous, il ne s’agit pas de dire qu’il faut être idiot pour réussir… Il s’agit surtout d’être capable de faire des choix simples et de les exprimer de manière compréhensible et facilement identifiable par son public. Toutes choses que ne savait pas faire Rocard qui restait dans l’exigence de la pensée conceptuelle du plus haut niveau. Ses imitateurs les plus doués comme Laurent Gerra l’ont bien compris… Ses relations avec François Mitterrand, son éternel rival, s’éclairent si on les considère sous cet angle et dépassent le cliché trop facile du combat des deux gauches. Mitterrand compensait sa moins grande capacité de modélisation intellectuelle par sa culture et son instinct. D’où ses décisions tranchées et souvent perspicaces, par exemple en politique étrangère («  les pacifiques sont à l’ouest et les fusées nucléaires à l’est »). L’histoire lui donnait sans cesse des cadres interprétatifs quitte à renier ses idées ou les plier à sa volonté. Rocard, parce qu’il vivait avec délices la complexité, ne pouvait s’y résoudre. Le beau concept pouvait primer sur la réalité de sa perception. Qu’ils l’eussent voulu on non, ils furent complémentaires. Rocard et ses cercles permirent à une partie de la gauche de fonctionner comme un laboratoire d’idées très tôt détachées du marxisme ou du communisme, de passer des thèses autogestionnaires à la CSG, au RMI, à la résolution du conflit en Nouvelle-Calédonie par une diplomatie des petits pas ou encore au socialisme interactif. Sur beaucoup de sujets, il fut très en avance sur les dogmes socialistes de son temps, à commencer par les rectifications du programme commun de la gauche.  Et jusqu’à la fin de sa vie, il l’est resté, y compris dans sa critique des avantages acquis et du refus de l’économie de marché par la gauche française. Mitterrand reprit certaines de ses idées, s’éloigna d’autres, en adoptant une démarche pragmatique, uniquement dictée par la conquête du pouvoir, qui passait, il faut sans cesse le rappeler, par une alliance obligatoire avec le parti communiste alors tout puissant. Mitterrand s’appuya sans vergogne aussi bien sur la première que la seconde gauche, d’où le sentiment des uns et des autres d’avoir été bernés ou trahis. Mais il demeura 14 ans aux affaires et, comme il l’avait indiqué dès le début, il prouva que la gauche pouvait rester au pouvoir sans ruiner la France ou la mener à la guerre. Aucun responsable politique actuel de gauche comme de droite ne présente le calibre intellectuel de Rocard. Son discours, qui passait déjà mal, serait inaudible. Mais il en serait de même de celui de Mitterrand et de la culture historique ou de la culture tout court. Les médias, y compris le net, exigent du simple, du court, du soi-disant immédiatement compréhensible. La précampagne présidentielle l’illustre chaque jour. En témoigne l’insuccès des propositions de Jacques Attali (encore une autre personnalité « trop intelligente » pour faire de la politique !) qui essaient de penser la complexité en proposant des solutions raisonnables que personne ne veut entendre. Si Rocard avait été mieux écouté – des militants socialistes et de Mitterrand –, la gauche française eût enfin réalisé son aggiornamento conceptuel, sa mue définitive pour se rapprocher des partis progressistes mondiaux. Nous aurions gagné au moins une génération. Malheureusement, le mouvement des idées est si lent que la France se complaît dans ses vieilles obsessions ; le front de gauche, les frondeurs et les extrêmes cherchent à nous faire croire en des jours meilleurs à l’aide de recettes toutes plus simplistes les unes que les autres. Et ce n’est guère mieux dans beaucoup d’autres pays. Qui osera restaurer l’intelligence et la culture en politique pour nous sortir de nos ornières ? Dans notre société connectée, c’est peut-être en lui exposant en détail les finalités des projets que le citoyen réapprendra l’exigence et l’effort. »

 

Michel Rocard, un hommage unanime et suspect de la gauche

Michel Rocard, un hommage unanime et suspect de la gauche

 

L’unanimité de la classe politique pour rendre hommage à Michel Rocard est pour le moins suspecte surtout de la part de la gauche. La vérité c’est que les mitterrandiens (c’est-à-dire la plus grande partie du parti socialiste)  n’ont jamais accepté la philosophie politique de Michel Rocard trop social-démocrate, trop intellectuel et aussi il faut bien le dire trop rigoureux. Le parti socialiste a toujours préféré les personnages ambigus au discours radicaux lors des périodes électorales et qui se sont ensuite embourbés dans une gestion approximative lorsqu’ils étaient au pouvoir. En fait le parti socialiste, à commencer par Mitterrand, à tué Michel Rocard renvoyé à son seul rôle d’oracle. Un Oracle dont d’ailleurs la plupart ne comprenait pas les propos car Michel Rocard était un des rares à être capable d’articuler les problématiques économiques, sociales, environnementales et sociétales, cela à l’échelle internationale. En outre Michel Rocard était un des centralisateurs, un partisan de la négociation avec les corps intermédiaires et notamment les partenaires sociaux. Alors que le parti socialiste a toujours été étatiste et ce ne sont pas les mesures de décentralisation de Deferre qui ont beaucoup changé la donne de ce point de vue. En effet les élus régionaux comme locaux sont toujours condamnés à ne s’occuper que de  crottes de chat en matière économique. Il faut surtout se rappeler que François Mitterrand a fusillé en plein vol la carrière de Michel Rocard en particulier lorsqu’il a démissionné ce dernier en raison de sa popularité et de ses succès comme Premier ministre. François Mitterrand a mené une véritable guérilla contre son Premier ministre qui, pendant trois ans, jusqu’au 15 mai 1991, a néanmoins procédé à nombre de réformes importantes, dont celle des retraites, et introduit un nouvel impôt, la CSG. « Démissionné » par le président, Michel Rocard devient alors Premier secrétaire du Parti socialiste en 1993 après le retour de la droite au pouvoir. Sa carrière a enregistré  de nombreux revers, en partie provoqués par la vengeance de François Mitterrand et les oligarques du parti socialiste.

« Valls, Macron sont loin de l’histoire » (Rocard)

« Valls, Macron sont loin de l’histoire » (Rocard)

 

 

Curieux ce décalage entre le concert de louanges après le décès de Michel Rocard et ce que pensait  Michel Rocard lui-même de ceux qui l’encensent  aujourd’hui. Sans doute faut-il attribuer cela au rituel  habituel après la mort d’un d’une très grande personnalité. dans  une interview très récente du 23 juin dans Le Point Michel Rocard considérait  encore que la gauche française était la plus rétrograde d’Europe. Une analyse récurrente chez Michel Rocard qui a toujours estimé  que la gauche française et en particulier le parti socialiste avec un retard de près d’un siècle sur son temps. Il estimait que la gauche française était restée marxiste et archaïque. Pas étonnant le parti socialiste s’est toujours accroché au vieux concept marxiste lors de ses congrès. Faut-il rappeler que François Mitterrand lui-même avait promit la rupture avec le capitalisme avant de capituler en rase campagne et d’abandonner ses convictions à peine deux ans après son accession au pouvoir comme président  de la république. Même ceux qui se déclarent ses héritiers ne trouvaient pas grâce aux yeux de Michel Rocard y compris Valls et Macron « qui sont bien loin de l’histoire ». Et pour cause ceux qui sont considérés comme les moins rétrogrades à gauche ne sont que le produit de l’oligarchie entrés par la petite porte des accointances  de l’élite. Valls d’abord ancien conseiller parlementaire entré comme beaucoup par effraction dans les instances dirigeantes du parti socialiste. Macron qui ne doit son entrée en politique et au gouvernement qu’à ses amitiés d’énarque avec Hollande. Que dire des autres (Sapin, Hamon,  Hollande etc.) qui certes ont approché Michel Rocard mais ne partagent rien de sa philosophie, de sa rigueur, de son intelligence et de son ouverture. Ouverture sur le monde, ouverture sur la société ouverture sur la complexité qui caractérise la crise aujourd’hui. Mort ce samedi 2 juillet, Michel Rocard a donné sa dernière interview au Point, dans l’édition du 23 juin, dans laquelle il n’épargne pas ses camarades du Parti socialiste. Dans cet entretien, il fustigeait la gauche française, « la plus rétrograde d’Europe » à ses yeux, et jugeait que « les droits des citoyens ne se résument pas aux ‘acquis sociaux’ ». « Le véritable socialisme, c’est l’accès pour tous aux activités de l’esprit », jugeait-il. Michel Rocard laisse un mordant testament politique. « La gauche a perdu la bataille des idées », considère-t-il. Lui qui a toujours incarné une « deuxième gauche », plutôt social-démocrate, s’éloignant du marxisme, juge que « dans toute l’Europe, la gauche française est celle qui a été la plus marquée par le marxisme ». « On peut admettre que la pensée politique marxiste, ou ce qu’il en reste, est rétrograde ». François Hollande n’échappe pas aux critiques de Michel Rocard, qui lui demande de « changer ». « Le problème de François Hollande, c’est d’être un enfant des médias », lâche-t-il, visant « sa culture et sa tête ancrées dans le quotidien ». « Mais le quotidien n’a à peu près aucune importance ». Et il ne manque pas de tacler celui qui fut son adversaire au sein du Parti socialiste pendant des années: « Cet excès de dépendance des politiques aux médias est typique de la pratique mitterrandienne ».

(Avec RTL)

Michel Rocard : un intellectuel et un homme d’éthique trop complexe pour la gauche

Michel Rocard : un intellectuel et un homme d’éthique trop complexe pour la gauche

 

Aujourd’hui évidemment c’est le concert de louanges y compris de ceux  qui ne partagent  à peu près rien avec Michel Rocard. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été vraiment accepté par cette gauche qui se caractérise en général par un discours radical avant les échéances électorales et une pratique molle et ambiguë lorsqu’elle parvient pouvoir. Finalement le même reproche que faisait déjà Michel Rocard à la SFIO de Guy Mollet. Première observation et de taille l’homme politique Michel Rocard était un intellectuel capable d’approfondir et d’articuler les problématiques économiques, sociales, environnementales et sociétales,  cela y compris au plan international. Pas étonnant si nombre de ses  collègues socialistes admettaient ne pas comprendre grand-chose à ses analyses. Pourquoi tout simplement parce que les intellectuels à gauche sont rares voire inexistants. On attend encore une analyse un peu novatrice, un peu pertinente de la plupart des responsables socialistes. Des socialistes qui pour faire moderne reprennent tout simplement et maladroitement certaines propositions intéressantes de la droite. Du coup les électeurs enivrés les propos radicaux et démagogiques des campagnes électorales se retrouvent complètement déboussolés par la gestion des socialistes parvenus au pouvoir. La plupart des responsables socialistes se réfugient  donc dans une sorte de langue de bois qui marque le grand vide politique et culturel. On objectera aussi à juste titre que les intellectuels se font rares aussi à droite, cela ne saurait  constituer  évidemment une excuse pour la gauche. La plupart des responsables politiques actuellement en France sont intellectuellement creux. Il suffit pour s’en persuader d’examiner le profil de la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2017. Le vide intellectuel est sidéral à gauche bien sûr mais aussi à droite y compris et peut-être surtout aux extrêmes. Des grandes gueules, des marchands d’illusions purs produits du système médiatique qui préfère  les clowns bruyants aux  intellos discrets et rigoureux. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été compris ni admis par cette gauche qui revendique frauduleusement son héritage. Michel Rocard a toujours été marginalisé au sein du petit socialiste voire  écarté brutalement notamment par François Mitterrand, un homme de culture ,lui ,mais qui ne s’est jamais embarrassé de conviction en slalomant entre  de l’extrême droite à l’extrême gauche pour finir dans le marais des gestionnaires incompétents,  avec en plus des deux amitiés très sulfureuses. « Jusqu’à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n’exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l’avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d’Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l’idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie », cependant dit Hollande que tout oppose à Michel Rocard. « Il a incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité. Il était l’homme du ‘parler vrai’. Il restera un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer », a aussi déclaré Valls qui sans doute à oublier les convictions de démocratie participative de Michel Rocard, lequel s’est toujours évertué à rechercher les compromis avec toutes les parties. Pas vraiment le style de Valls à la capacité d’analyse limitée jouant les adjudants chef pour tenter de ressembler à Clémenceau.

Afrique :  » Bolloré a usurpé des droits de propriété » (Rocard)

 

Afrique :  » Bolloré a usurpé des droits de propriété » (Rocard)

La société Geftarail soutenue par Rocard a déposé, le 5 novembre, une requête devant la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale pour demander l’arrêt immédiat des travaux, qui ont démarré au Niger et au Bénin. En effet, cette société française a monté un autre projet, soutenu par l’ex Premier Ministre Michel Rocard, et signé un accord avec quatre Etats africains pour le mettre en œuvre. La requête, déposée par le cabinet d’avocats parisien Betto Seraglini et que Challenges a pu consulter, détaille les contrats signés par Geftarail. L’affaire est ancienne. C’est en 1999 que le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, rejoints ensuite par le Togo, ont confié à cette société d’ingénierie « la mise en place d’une structure juridique concessionnaire chargée de la réalisation et de l’exploitation du réseau ferroviaire interconnecté ». Puis, en 2002, Geftarail et ces Etats ont créé Africarail, contrôlée à 90% par la société française, une entité qui a obtenu « le droit de construire le long du tracé de l’axe ferroviaire entre les villes de Kaya (Burkina Faso), Niamey (Niger) et Parakou (Bénin) ». Depuis, Africarail a cherché à financer son projet, qu’elle avait chiffré à 10 milliards d’euros. En 2011, un comité de pilotage « ferroviaire et minier » a été créé à Bercy, présidé par Michel Rocard et associant des groupes français -dont Bolloré- pour réunir les fonds. Sans succès. Quatre ans plus tard, Vincent Bolloré vient de lancer seul ce projet pharaonique de 3.000 kilomètres, qui prévoit la construction de 1.170 kilomètres de voie, le reste étant à réhabiliter. Dans leur requête, les plaignants dénoncent la décision du Niger et du Bénin « d’autoriser le groupe Bolloré à construire et exploiter une partie du chemin de fer du projet Africarail, en violation des droits concédés ». Ils demandent une astreinte de 50.000 euros par jour de retard dans « l’exécution des mesures provisoires et conservatoires ordonnées par le Tribunal Arbitral », soit la suspension des travaux qu’ils espèrent obtenir. Cette contestation est vivement soutenue par Michel Rocard. « Vincent Bolloré a usurpé les droits de propriété intellectuelle. Il viole des accords qui ont été passés avec les Etats africains. C’est un délit », nous confie dans ses bureaux parisiens l’ex-locataire de Matignon, 85 ans, qui a alerté François Hollande : « J’ai dit au président que la cérémonie de signature du contrat entre le Bénin, le Niger et le groupe Bolloré, à laquelle il devait participer (début juillet dernier, Ndlr), risquait d’être perturbée par les contentieux sur ce dossier »,  nous confie Rocard. Côté Bolloré, on dément. Il n’a jamais été question d’associer le chef de l’Etat français à la signature de la convention avec le Bénin et du Niger, qui a finalement été signée le 13 août. « Si des engagements ont été pris préalablement par les Etats, le Groupe Bolloré n’est pas directement concerné  par cette procédure », affirme un porte-parole du groupe. L’autre argument avancé par l’industriel breton, c’est sa capacité à mener à bien un chantier historique. « C’est un projet majeur en Afrique de l’Ouest. Historiquement il date de 1904, une partie de la boucle ferroviaire a été réalisée et s’est arrêtée dans les années 30, relève Ange Mancini, conseiller de Vincent Bolloré, qui supervise la construction de la boucle ferroviaire. Il y a eu jusqu’alors beaucoup d’études portant sur les projets de réhabilitation du réseau existant et la construction de nouveaux tronçons, mais elles n’ont  jamais débouché. Chez Bolloré, nous avons montré que l’on fait les choses et surtout on investit sur fonds propres ». N’empêche, cette procédure pourrait perturber ce méga projet. Vincent Bolloré a prévu de faire un appel au marché au printemps prochain, en introduisant à la Bourse de Paris une société visant à financer une partie des 2,5 milliards de travaux. Les investisseurs viendront-ils s’il y a un risque juridique ?( info Challenges)

Michel Rocard enfin reconnu !

Michel Rocard enfin reconnu !

Il était temps le PS à travers François Hollande reconnaisse  les mérites de Michel Rocard à  l’occasion de la remise de l’insigne de Grand-croix de la Légion d’honneur. Pourtant Michel Rocard a sans doute été l’un des rares socialistes à être doté d’une véritable vision économique et politique, vision s’appuyant sur des compétences incontestables dans le domaine socioéconomiques. Sans doute trop compétent pour le PS il a toujours été marginalisé. Écarté d’abord par Mitterrand jaloux à la fois de ses résultats, de ses compétences et de sa popularité. Politiquement Rocard devenait un danger pour le politicien Mitterrand qui il faut bien en convenir ne connaissait pas grand-chose à l’économie ni d’ailleurs aux questions sociales. Rocard n’a jamais non plus été très aimé au PS car trop lucide trop moderne et trop efficace. Trop européen aussi pas seulement en paroles, un peu comme Delors  qui avait renoncé à la candidature aux présidentielles sentant  qu’il ne bénéficierait pas totalement du soutien du PS. Bref le parti socialiste est passé à côté d’un vrai chef d’État.  Il a toujours préféré  les politiciens manœuvriers comme Mitterrand ou  Hollande, expert en incompétence et en double langage. Si aujourd’hui Hollande reconnaît les mérites de Rocard c’est sans doute que ce dernier ne représente plus un danger politique puisqu’il a 85 ans. Le président de la République, qui n’a jamais fait partie de la mouvance rocardienne, a donc rappelé quelques-unes des grandes dates du parcours de l’ancien chef du gouvernement de François Mitterrand, dont il a salué la « fidélité », la « morale » et la popularité. En mai 1991, « vous quittez l’hôtel Matignon avec une popularité que beaucoup pourraient vous envier aujourd’hui », a dit François Hollande, qui réunit 22% d’opinions favorables dans un sondage publié jeudi.   »Ce qui fait votre caractère, c’est cette capacité à vous élever, c’est ce qui a fait l’éclat de votre vie publique. Vous avez servi l’intérêt général, quitte parfois à sacrifier le vôtre », a poursuivi l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste. « Vous avez donné à la France cette confiance en elle-même, toujours avec votre méthode du compromis, du dialogue et de l’apaisement, qui pour ce qui nous concerne est un exemple », a-t-il encore dit. François Hollande a cité en référence, notamment, les accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie en 1988 ou la création de la Contribution sociale généralisée (CSG) en 1990.Il a aussi évoqué la candidature de Michel Rocard à la présidentielle de 1969 - »la première et la dernière fois que vous vous êtes présenté à un scrutin présidentiel ».

Croissance : on va dans le mur, l’action du gouvernement pas à la hauteur ( Rocard)

Dans une  interview à la tribune Rocard éclaire la nature de la crise et souligne les limites des politiques actuelles. Une contribution qui nous change des slogans réducteurs  habituels . 

 

LA TRIBUNE - Dans le livre que vous venez de publier, vous décrivez un monde occidental qui, à force d’inégalités croissantes, de spéculation financière et de destruction de la planète, court à sa perte. Mais quelles sont vos préconisations pour éviter ce « suicide » ?

MICHEL ROCARD – Avant de vous livrer mes préconisations, il faut d’abord comprendre ce qui se passe. Nous faisons face à une accumulation de menaces qui se conjuguent et s’aggravent mutuellement. Je veux d’abord parler de l’arrêt de la croissance, de la précarité, du chômage, des incivilités, tout un processus commencé il y a trente ans. Les gouvernements insistent sur le rebond de l’activité, mais avec 1% de croissance, on ne résout rien. Il faudrait près de 3%. Ensuite, il y a la spéculation financière et les crises qu’elle provoque, qui contribuent bien sûr au marasme économique. Enfin, n’oublions pas, bien sûr, la question écologique. La traiter exige de disposer de sommes importantes pour investir dans la transition énergétique. Or, en raison des problèmes économiques que je viens de mentionner, cet argent n’est plus disponible.

Beaucoup d’écologistes voient dans la baisse de l’activité économique, la « décroissance », une solution aux problèmes de la planète. Est-ce une piste à suivre ?

Nous sommes dans une situation d’aggravation extrême des inégalités. La pauvreté baisse dans le monde, en raison de l’émergence de nombreux pays, mais elle augmente chez nous un peu en moyenne, et surtout s’exacerbe beaucoup pour certains. Mon intuition, c’est que la décroissance commencerait par intensifier ces inégalités, et nous conduirait tout droit à quelque chose ressemblant à une guerre civile. Je ne comprends pas comment certaines personnes intelligentes, ayant une sensibilité écologique, n’ont pas intégré cela. La décroissance, ou bien on la subit, et c’est une catastrophe, ou on la provoque, et c’est pire. C’est donc exclu. Pour des raisons d’ordre public.

Il faut donc concilier croissance et préservation de la planète. N’est-ce pas l’optique du gouvernement ?

L’action du gouvernement est loin d’être à la hauteur des problèmes. Il manque d’une vision globale, d’un plan d’attaque de tous les sujets à la fois. La politique économique, aujourd’hui en France, revient à tenter de traiter des sous-subtilités, à essayer de réduire quelques rentes, et à gérer le moins mal possible la répartition de ressources qui deviennent rares. Je ne vois pas là de vraies solutions.

Que faut-il faire ?

D’abord, développer la réflexion sur l’origine de cette crise. Faire travailler ensemble les détenteurs du savoir économique, financier, écologique… Les « experts » travaillent beaucoup trop étroitement dans leur discipline, l’interdisciplinaire n’est toujours pas reconnu. Pourtant, il est plus que jamais nécessaire ! Fondamentalement, nous avons un problème de doctrine économique. Pendant trente ans, pendant les Trente Glorieuses, nous avons vécu sous la domination des doctrines économiques interventionnistes. Mais sous l’influence de deux prix Nobel des années 1970, Hayek (nobélisé en 1974) et Friedman (1976), l’idée d’un retour au laisser-faire, d’une déréglementation, s’est imposée, au cours des années 1980. D’abord dans le monde anglo-saxon, puis en Europe. Cette doctrine monétariste donne la priorité à la dérégulation, elle affirme que le profit fait la croissance… Les gouvernements l’ont effectivement mise en pratique. Des secteurs entiers ont été dérégulés [finance], des politiques en faveur du profit ont été mises en œuvre, au détriment des salaires. Il en est résulté une baisse de la part des salaires dans le PIB, passée de 67 ou 68% du PIB à 57%. Ne nous étonnons pas, dans ces conditions, que la consommation soit en berne. Aujourd’hui, non seulement les gouvernements mais aussi la presse, l’électorat, sont sous la domination de cette doctrine.

N’est-elle pas avant tout défendue aujourd’hui par l’Allemagne, la Commission européenne ?

Absolument. L’Allemagne, l’Autriche, les Pays Bas et, curieusement, aussi, la Finlande, défendent ardemment le monétarisme. La Commission reflète cette tendance. Mais les premiers défenseurs de cette doctrine sont les financiers, les banquiers, qui, partout, que ce soit en France ou ailleurs, contribuent à l’instiller dans l’esprit des gouvernants.

Pourtant, même la Commission européenne admet aujourd’hui les effets négatifs sur la croissance des politiques de restriction budgétaire…

Oui, mais cette leçon tarde à être comprise. Cela étant, si la prise de conscience de l’échec des politiques de retrait de l’État prendra du temps, elle finira par avoir lieu. Cela prendra cinq à six ans encore, mais les gouvernements, la Commission européenne, reviendront du monétarisme. Déjà, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, est intellectuellement converti aux thèses d’un Stiglitz ou d’un Krugman, j’en suis convaincu. Il s’agit d’une pensée d’une grande rigueur, mais parfaitement keynésienne, qui dit ceci : quand un gouvernement se trouve face à un déficit public, l’essentiel est de produire de la croissance pour le résorber, ou vivre avec ce déficit aussi longtemps qu’on n’a pas atteint cette croissance. Mais il ne faut surtout pas tirer argument du déficit pour aggraver le retrait de l’État de la macroéconomie. Tout cela, Mario Draghi le pense, mais il ne peut pas le dire.

Cette politique de re-réglementation de la finance, de retour de l’État, peut-elle être conçue autrement que dans un cadre international ?

Déjà, dans un cadre européen, ce serait un grand progrès. 80 % de nos échanges sont intra-européens.

Mais il faudrait que naisse enfin un gouvernement économique européen ?

Bien sûr. C’est une condition nécessaire, une fois sortis du blocus de la pensée monétariste. Il faudra une demi-douzaine d’années pour le bâtir, et il y a une précondition : c’est que les Anglais s’en aillent, car ce sont les plus hostiles à l’idée d’un gouvernement économique en Europe. La seule présence des Anglais est un obstacle à tout le schéma que je développe ici, tant sur le plan de l’évolution de la pensée, que de l’institution et des procédures. Une fois nos voisins britanniques sortis de l’Europe, les pays européens devront se mettre au travail. Il y aura alors dans l’art de traiter l’économie une course de vitesse fatale entre la banque centrale qui aura plus de liberté, et la somme des gouvernements, qui ne seront pas encore institutionnellement obligés de produire de la décision commune, mais pouvant la négocier. Avec le départ du plus grand porteur de l’économie monétariste en Europe, les gouvernements se mettront beaucoup plus facilement d’accord. Le problème du gouvernement économique européen sera alors beaucoup moins aigu. Une fois ce problème de doctrine résolu, ce gouvernement mis en place, il faudra accepter une remontée lente de la masse salariale dans le PIB, ce qui implique un ralentissement, au besoin avec la pression de la loi, de l’augmentation relative des hauts revenus. C’est cette augmentation des revenus élevés, pas seulement des plus hauts, je pense à ceux de toute la bourgeoisie supérieure, qui bloque du pouvoir d’achat. Beaucoup d’économistes le montrent, Piketty mais aussi et surtout Stiglitz et Krugman.

Et la question écologique ?

C’est la deuxième orientation, qui allie économie et écologie, celle de l’investissement. Les investissements sont évidemment nécessaires à la croissance. Le champ de l’écologie s’impose tout d’abord. Faire passer des millions d’automobiles, dans le parc européen, de l’essence à l’hybride ou l’électrique, n’est pas improbable. C’est un marché qui s’ouvre, mais il faut injecter des dizaines de milliards d’euros. Il ne faut évidemment pas négliger le bâtiment : doubler tous nos vitrages est nécessaire… Combien d’emplois cela représentera-t-il, pour combien d’années ? Étanchéifier toutes nos charpentes, cela représente aussi beaucoup d’argent. Et donc beaucoup de consommation. L’inconvénient de la politique d’investissement est de donner des résultats lentement. Mais cela soulagerait assez vite le moral des électeurs. Et donc les affrontements sociaux.

Quid de la spéculation financière que vous évoquez comme une menace ?

C’est une question fondamentale. Avant de commencer à mettre cette politique d’expansion en œuvre, il faut traiter le sujet de la spéculation. En 2009, le G20 a pris une seule décision, mais fondamentale, celle de la garantie des bilans des banques par les États, afin d’empêcher la crise financière d’atteindre pleinement l’économie réelle. En fait, on a demandé aux contribuables de sauver le système financier, et on s’en est sorti à peu près, la récession n’a pas dégénéré en profonde dépression. Mais rien n’a été entrepris depuis. Une masse de liquidités mondiale disponible pour la spéculation a grossi depuis 2006, sans aucune nouvelle réglementation. Dans la logique monétariste, ce sont les banques privées qui émettent la monnaie : le chiffre total de la liquidité mondiale, c’est 800 trillions de dollars, soit trois fois, trois fois et demi  le PIB mondial. 2% de ces sommes servent à financer des échanges, 98% sont purement spéculatifs. Malgré l’heureuse décision de 2009, tout peut recommencer, un krach peut entraîner de nombreuses faillites bancaires. Or, le coup de demander aux contribuables de réparer la casse, on ne peut pas le faire deux fois. Il n’existe donc pas de garde-fou contre une nouvelle explosion financière, à mon avis probable, qui pourrait du coup, avoir un effet aussi dévastateur que la crise des années 1930. En 1930, les gouvernements ont été pris d’une telle panique qu’ils ont aggravé la crise, jusqu’à l’arrivée de Roosevelt. Il a mis en œuvre la politique de relance que l’on connaît. Mais surtout, il a commencé par briser la spéculation avec le Glass-Steagall Act, qui interdit à tout établissement financier de mélanger les métiers. Toute banque qui gère des dépôts a l’obligation absolue d’assurer la sécurité de ceux-ci, donc l’interdiction de prendre le moindre risque. N’importe quel investissement est déjà un risque : il est interdit. Et un établissement se spécialisant dans le risque – il en faut – doit le faire avec ses fonds propres, ou avec des capitaux dédiés explicitement à cette pratique. Cette loi nous a sortis de la crise. En 1945, le reste du monde développé a copié ce modèle. Cela explique largement les « Trente Glorieuses », et l’absence de crise financière pendant quelque cinquante ans… jusque dans les années 1980. C’est la dérégulation financière qui a mis fin à cette période propice à une croissance sans crise. L’Europe a alors commencé, et nous sommes revenus, progressivement, à la polyvalence des banques qui prévalait jusque dans les années 1930. Mon gouvernement (1988-1991) a été compromis dans cette affaire, parce que je n’avais sans doute pas tout compris : c’est en 1988 qu’a été parachevée la libération totale des mouvements de capitaux.

Sous l’impulsion du ministre des Finances Pierre Bérégovoy ?

Si j’avais eu l’information dont je dispose aujourd’hui, j’aurais demandé aussi une police contre la spéculation sur les marchés. Pierre Bérégovoy récusait cette stratégie, ne voulant pas froisser une Allemagne encore hésitante sur la création de l’euro. Il m’a trahi, négociant cela avec François Mitterrand. C’est ainsi que le Premier ministre que j’étais a découvert dans la presse la libération totale des mouvements de capitaux. Nous avons alors plié devant une doctrine idiote, illustrée par l’Allemagne. La crise financière de 2006-2008 impose à l’évidence de revenir à la loi Glass-Steagall Act, les macro-économistes compétents le comprennent. Le problème, c’est que dans tous les pays, à commencer par les États-Unis mais aussi en Europe, le pouvoir bancaire a pris la main sur des gouvernements qui n’ont pas de pensée. Des gouvernements qui adoptent donc la doctrine économique des banquiers, le tout dans l’acceptation de l’opinion et l’approbation enthousiaste de la presse financière, ce qui bloque ce retour à la séparation des banques.

On l’a vu en France avec cette loi bancaire vidée de toute substance…

Absolument. Malgré la phrase de François Hollande, « la finance est mon ennemie »… Il avait bien en tête l’idée de limiter la spéculation, mais une idée insuffisamment précise pour que cette phrase-slogan puisse lui servir d’appui dans l’action. Si bien que son injonction a été rognée, à l’intérieur du gouvernement, et même par des députés socialistes suffisamment incompétents pour en rester au monétarisme. Car c’était l’air du temps… Or, supposons le combat gagné contre le monétarisme, dans le domaine de la macro-économie… Il pourrait en résulter, en France et en Europe, une vision et une politique pour les quinze-vingt ans à venir, qu’on pourrait appeler un plan, une action de l’État programmée sur une longue période, qui nous amènerait à une réconciliation du combat économique et écologique, à travers une croissance intelligente, financée et éclairée par la protection de la nature. Le danger, c’est que cette politique cohérente soit menacée par des crises spéculatives. Aussi longtemps qu’on n’aura pas touché à la spéculation, la victoire que je viens d’évoquer sur le monétarisme sera insuffisante. Donc, la priorité des priorités devient l’affaire financière. C’est le danger spéculatif immédiat qui est le plus grand, qui pourrait provoquer une tornade récessive terrifiante, façon 1930.

L’UE irait mieux sans le Royaume-Uni (Michel Rocard)

L’UE irait mieux sans le Royaume-Uni (Michel Rocard)

Michel Rocard pense à juste titre que l’union européenne pourrait se passer du Royaume Uni  .Il a sans doute raison car les négociations qu’entame Cameron avec l’Union seront sans doute désastreuses  pour l’Europe.  En fait Cameron est en train de négocier une  nouvelle série d’exceptions . d’abord il veut tirer encore davantage d’ argent de l’union  alors qu’il a déjà  un régime d’exceptions (comme sur le reste). Ensuite, il va demander que Bruxelles  ne puisse prendre des orientations qui  s’imposent  au  Royaume uni.  Du coup nombre de pays vont s’engager dans la brèche  : en gros moins de programmes européens et moins d’intégration alors qu’il y a un urgent besoin  d’intégration en matière de politique étrangère, de politique industrielle, d’investissement ou encore d’immigration. ? Ce sera un encouragement tous les nationalismes.  L’Europe n’ est certes pas  sans défaut mais elle risque d’être  encore un peu plus paralysé..

 

L’ancien Premier ministre affirme

« La Grande-Bretagne est un très grand pays qui a toujours refusé que l’Europe s’immisce dans ses affaires. Elle a bloqué tout approfondissement de l’intégration (…) S’ils s’en vont, il devient possible de répondre au besoin de commandement dans l’Europe. Même l’Allemagne s’en rend compte et le demande. » Il a même insisté, affirmant à propose de ce départ hypothétique: « je l’espère bien car depuis le temps qu’ils empêchent [L'Union européenne] de se développer, ils l’ont tuée ». Et de pointer les sondages outre-Rhin qui « montrent que le peuple anglais veut en finir avec l’Europe« . A ce sujet, les sondages signalent de fortes fluctuations dans l’opinion. Début 2013, la moitié des Britanniques se déclaraient ainsi favorables à un départ selon une enquête réalisée pour le Financial Times. Plus récemment, un sondage YouGov pour le Sunday Times  signael que si un référendum sur le sujet avait lieu, 40% des électeurs d’outre-Manche voteraient « non » et 34% « oui ».  L’ex-chef du gouvernement français se montre particulièrement critique vis-à-vis du monde de la finance britannique qu’il juge responsable des blocages:  « Les élites anglaises ont peur de l’isolement qui en résulterait, susceptible d’affaiblir la City. Mais la banque anglaise fait partie des facteurs paralysants aujourd’hui, elle est hautement plus spéculative que les autres. C’est une paralysie pour l’économie réelle ».  Le Premier ministre David Cameron a promis de consulter les Britanniques sur ce sujet en cas de victoire des conservateurs lors des prochaines élections législatives en 2015. .  Dans l’opposition, Ed Miliband, le chef de file des travaillistes a réaffirmé sa position europhile dans les colonnes du Financial Times.  »Nous croyons fermement que le futur du Royaume-Uni est dans l’Union  », a-t-il affirmé. Le socialiste Michel Rocard, lui y croit beaucoup moins…

« Le parti socialiste va à la catastrophe » ( Rocard)

« Le parti socialiste va à la catastrophe » ( Rocard)

 

 

«  On ne réfléchit plus au PS qui risque de n’être pas au seconde tour de 2017, tel est le diagnostic de Rocard interviewé sur RTL  . Critique sur l’état du Parti socialiste, Michel Rocard craint que la majorité n’accède pas au second tour de la prochaine présidentielle. « Je suis inquiet, avoue-t-il. Mais c’est la raison pour laquelle je mets tant d’énergie à supplier qu’on se remette à penser. Je ne sais pas si l’échec est assuré mais il est probable. Menaçant, en tout cas ». on ne réfléchit plus« , déplore-t-il. « Voilà une crise de la pensée, les socialistes ne savent plus très bien ce qu’ils veulent parce qu’ils sont éberlués, ils ne savent plus par quel bout prendre l’économie et ils n’ont plus d’accord entre eux sur comment la traiter, alors naturellement on se dispute…. Je pense que nous allons à la catastrophe pour le moment. On ne retrouvera pas les socialistes tous comme un seul homme, c’est clair que la moitié des gens ont envie d’en découdre, ça se voit… Et à propos des fondeurs «  »Ecoutez les gars, bravo pour la fronde, gardez votre enthousiasme et gardez votre énergie, gardez votre sens critique, mais attention vous êtes tous pressés, vous voulez tous des résultats à court terme. Or, ce n’est pas comme ça que ça se passe… »   L’ancien premier ministre, qui considère que le Parti socialiste va pour l’instant « à la catastrophe », soutient toutefois Emmanuel Macron dans son action. « Il a raison et Manuel Valls a raison de le soutenir dans l’idée qu’il n’y a pas de solution globale, d’opération miracle. Le déblocage, particulièrement en France, consiste à débloquer une quantité de petites choses qui font de la difficulté et que ces déblocages, on les fasse un par un dans la sérénité si possible. C’est la bonne voie de sortie », estime-t-il.

Des dérives qui mènent au «suicide de l’humanité» ( Michel Rocard)

Des dérives qui mènent au «suicide de l’humanité» ( Michel Rocard)

 

L’ancien Premier ministre dont les propos ne sont pas toujours accessibles au commun des mortels demeure sans doute un des rares politiques qui ait une  pensée intellectuelle élaborée même si évidemment on peut contester certaines de ses analyse et propositions.  D’autres se contentant le  plus souvent de poncifs, de caricatures  et de démagogie. Dans son livre «Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ?», Michel Rocard alerte sur les dérives qui affectent notre civilisation. L’ancien premier ministre socialiste propose quelques «traitements» et confie au Figaro qu’il faut «repenser le temps de travail». Michel Rocard tire la sonnette d’alarme. Dans son livre «Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité?», publié aux éditions Flammarion, l’ancien premier ministre socialiste dresse un portrait très sombre de la période que nous traversons et met en garde contre les dérives qui menacent l’humanité. «Nous sommes actuellement face à une demi-douzaine de crises n’ayant que peu à voir les unes avec les autres. La plus facile à définir c’est la crise écologique», confie Michel Rocard au Figaro.  «Il y a une limite à la possibilité de préserver notre planète avec nos conditions de vie actuelle. La pollution nous empoisonne. Les ressources naturelles ne sont pas éternelles: il n’y aura par exemple plus de poissons dans moins de 30 ou 40 ans. L’effet de serre augmente et si nous continuons, nous allons transformer la planète en poêle à frire!», indique l’ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. A ce titre, l’année 2014 a été sacrée année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe.  L’ancien premier ministre socialiste alerte en outre sur la hausse des inégalités. Il constate que «les inégalités à l’intérieur des sociétés n’ont jamais été aussi fortes en plus d’un siècle».  «Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une régulation mondiale faite d’un commun accord a permis de lutter contre la spéculation. La période des Trente Glorieuses dominée par la pensée de Keynes avait ainsi un cadre financier international stable et les crises financières ont disparu du fonctionnement habituel du capitalisme. Mais depuis que cette doctrine a été abandonnée dans les années 1990, nous connaissons une méga crise mondiale et financière tous les quatre ou cinq ans. Nous avons perdu le savoir-faire de limiter les crises qu’on avait construit avant», déplore ainsi l’ancien premier ministre.  Depuis la fin des années 1990, le système financier est instable,  «On a besoin de finance, on a besoin d’une finance saine. Je ne hais pas la finance, je la hais quand elle est malsaine. La spéculation est malsaine», nous confie l’ancien premier ministre. Or, il constate qu’en «pays développés, les banques et les marchés financent de moins en moins l’investissement et l’économie réelle en générale». La Banque des règlements internationaux (BRI) estime que le montant total des liquidités circulant dans le monde atteint près de 700 trillions de dollars en juin 2011. «Ces liquidités représentent près de trois fois le produit brut mondial», indique Michel Rocard dans son livre. Il note en outre que «la part de ces liquidités dont le volume et les emplois sont liés à l’économie réelle est très faible. La somme de celles fondées sur des matières premières ou même des actifs boursiers est négligeable (…) près des trois quarts sont des paris mutuels entre opérateurs», écrit Michel Rocard.  Face à ce sombre constat, Michel Rocard dresse une liste de plusieurs remèdes. Selon lui, «il faut repenser le temps de travail (…) Les salariés doivent aussi pouvoir disposer de temps libre. La société à croissance lente, faible production industrielle et moindres dommages écologiques dont nous avons besoin pour la survie de l’espèce, ne pourra être mise en place que si le temps libre qu’elle suppose est demandé et souhaité», nous confie Michel Rocard. «Il faut des traitements mais les États ne peuvent pas tout faire, la société civile doit aussi s’impliquer. On peut probablement gagner le combat écologique, à condition toutefois de s’y prendre assez vite, par des mesures politiques des grands gouvernements de la planète. Ce n’est pas improbable mais cela se fera au prix d’un changement économique, une diminution de l’incitation au profit personnel. Il faut laisser toute sa place à tout ce qui est non marchand dans la sphère économique, comme les coopératives. Il faut aussi, comme avec la micro-finance, retrouver le rôle de l’argent sans qu’il retombe dans ses dérives».

 

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