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Crise : partager les risques

Crise : partager les risques

Nous vivons dans un « temps de la polycrise », un monde où les menaces s’entrelacent et les catastrophes deviennent systémiques. Dans ce contexte, l’individualisme n’est plus une option : il est essentiel de repenser notre organisation collective pour affronter ces défis. La mutualisation, un principe souvent moral, apparaît désormais comme une nécessité pragmatique face aux dérives du capitalisme. Par Jean-Philippe Dogneton, Directeur général de la Macif
Jean-Philippe Dogneton dans la Tribune.

Comment réagir en cas d’événement climatique grave, de cyberattaque ou d’épidémie ? Le gouvernement prépare actuellement un livret à destination de la population sur les pratiques à adopter pour réagir en cas de crise. Nous sommes entrés dans ce qu’Edgar Morin appelle le « temps de la polycrise », un monde où chaque menace en alimente une autre, où les catastrophes ne sont plus isolées mais systémiques. Dans cette nouvelle réalité, l’individualisme et le chacun-pour-soi ne sont plus des options viables. L’heure n’est plus au simple repli, mais à une refondation collective de nos mécanismes de protection. Or, face à ces défis, une idée souvent pensée comme morale et solidaire refait surface : la mutualisation. Non pas comme une valeur, mais comme une nécessité citoyenne et pragmatique face à l’extension des dérives du capitalisme. Parce que le chaos ne se combat pas seul, et que nous devons redécouvrir ce qui a fait la force des sociétés les plus résilientes : la mise en commun des ressources, le partage des risques et la construction de filets de sécurité collectifs capables d’amortir les chocs.

Historiquement, la mutualisation est née d’une évidence : dans un monde d’incertitudes, mieux vaut s’allier pour affronter les coups du sort plutôt que de les subir seul. C’est sur ce principe qu’ont été bâties les premières sociétés de secours mutuels, les systèmes d’assurance collective, la Sécurité sociale, ou encore les grandes infrastructures publiques qui garantissent aujourd’hui notre quotidien. Son essence ? Répartir équitablement les risques, non pas sur un mode caritatif, mais sur une logique de solidarité active : aujourd’hui pour toi, demain pour moi. Elle fonctionne parce que l’aléa frappe indistinctement et à des moments différents. Ce qui semble abstrait lorsqu’on est en bonne santé ou à l’abri des tempêtes devient une évidence lorsque l’accident survient.

Ce modèle, qui a permis à nos sociétés de traverser les siècles, est aujourd’hui vigoureusement testé par des crises inédites par leur ampleur et leur simultanéité. Le dérèglement climatique en est l’illustration la plus flagrante. Les phénomènes extrêmes se multiplient et s’intensifient : sécheresses, inondations, incendies, tempêtes… Dans ce contexte, la mutualisation prend tout son sens. La France a déjà mis en place un système d’indemnisation spécifique pour les catastrophes naturelles, mais demain, c’est toute l’organisation de la solidarité hydrique qui devra être repensée à l’échelle du territoire.

La mutualisation dépasse largement le cadre de l’assurance et se révèle être une clé pour réinventer nos modèles de société. Dans le domaine du logement, la crise immobilière et l’étalement urbain imposent de repenser notre manière d’habiter. Plutôt que de céder à la fragmentation et à l’individualisme, il devient essentiel de favoriser des espaces partagés, où la mise en commun des équipements et des services améliorent à la fois la qualité de vie et l’empreinte écologique. De la même manière, la question de la mobilité doit s’adapter aux nouvelles contraintes environnementales et énergétiques. Développer des transports collectifs, encourager le covoiturage ou la mutualisation des véhicules permettrait d’optimiser les infrastructures existantes et de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Enfin, face au vieillissement de la population, la solidarité intergénérationnelle doit être renforcée : en développant des habitats partagés, en favorisant la transmission des savoirs entre générations ou en adaptant notre système de soins pour répondre aux défis démographiques. La mutualisation s’impose ainsi comme un levier incontournable, non seulement pour répondre aux crises actuelles, mais surtout pour bâtir une société plus durable, plus équilibrée et plus résiliente.

Si la mutualisation est une réponse efficace aux polycrises, encore faut-il la préserver de toute dérive marchande. Elle est un pacte de solidarité, pas un produit à vendre au plus offrant. Le risque serait de voir ce principe dévoyé par des logiques financières qui en feraient un privilège réservé à ceux qui en ont les moyens, transformant la protection collective en un marché à plusieurs vitesses. Nous devons défendre une mutualisation qui reste fidèle à ses fondements : une organisation collective au service du bien commun, capable d’allier équité et efficacité, de garantir un filet de sécurité sans pour autant brider l’innovation ou la responsabilité individuelle.

Certains y verront une valeur morale, une forme d’altruisme. Mais la mutualisation n’est pas une affaire de charité. C’est un calcul pragmatique. Une assurance face à l’avenir. Un bouclier qui protège non seulement la société, mais aussi chaque individu qui la compose. Chacun y trouve son compte, non par bonté d’âme, mais parce qu’il est plus avantageux de partager les risques que de les affronter seul. Le mutualisme réconcilie ainsi morale et performance. Il nous rappelle que la coopération est souvent plus efficace que la compétition aveugle. Que dans un monde où les crises s’enchaînent et se renforcent mutuellement, la seule réponse viable est collective et systémique. Il est temps de le comprendre et d’en faire un levier de transformation. Car si nous n’organisons pas nous-mêmes notre résilience, nous en paierons le prix fort.

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(*) Jean-Philippe Dogneton est Directeur général de la Macif et Directeur général délégué IARD et Vie d’Aéma Groupe. Il a contribué au cahier de tendances Pour de futures mutualisations, publié en 2025 aux éditions Le Bord de l’eau, à l’initiative de la Macif et en collaboration avec la Fondation Jean-Jaurès.

IA: Les risques pour la démocratie

 

Face aux risques que l’IA fait peser sur nos démocraties, l’Union européenne interdit certaines pratiques (techniques subliminales, évaluation de la solvabilité des clients des banques, identification biométrique) en vue de protéger nos libertés individuelles. Mais il est indispensable de se pencher sur les dangers liés à l’utilisation de l’IA par les grandes plates-formes numériques. L’impact de l’IA est massif sur la qualité de l’information partagée par les citoyens, et, par là même, sur la possibilité de fonder un espace de délibération démocratique. L’IA, le web, les réseaux sociaux et plus généralement les technologies du numérique transforment la société, pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Elles facilitent des activités quotidiennes pour la recherche d’information ou la rédaction de textes, automatisent des tâches pénibles ou fastidieuses. Elles contribuent également au progrès des connaissances dans les sciences, la santé ou le spatial. Du côté des risques, on peut redouter la disparition de certains emplois et un accroissement du chômage. Mais qu’en est-il des menaces relatives à nos libertés et à nos démocraties et comment s’en prémunir ?

 

par j

Professeur, Intelligence Artificielle, Sciences Cognitives, Sorbonne Université dans The Conversation 

Depuis le 2 février 2024, le premier volet du règlement européen sur l’intelligence artificielle, ou « IA Act » a créé une régulation en vue de protéger nos libertés fondamentales.

L’Union européenne interdit désormais trois types de pratiques de l’IA :

  • les techniques subliminales,
  • le crédit social (qui évalue la solvabilité des particuliers pour l’octroi de crédits),
  • l’identification en temps réel de techniques biométriques.

L’IA Act vient en complément d’autres règlements qui visent à protéger les individus contre les abus des États ou des grandes entreprises, tout en promouvant une industrie européenne vigoureuse, souveraine et indépendante. Reste que l’on peut s’étonner du caractère fictif de certaines interdictions potentielles de l’intelligence artificielle. À ce titre, la première d’entre elles, qui porte sur l’emploi de techniques subliminales, est révélatrice.

Rappelons que le terme subliminal a été introduit en 1957 par un publiciste américain, James Vicary, qui prétendait qu’en insérant, dans un film, tous les cinquantièmes de seconde, des images contenant des messages, ceux-ci influençaient nos comportements sans que nous en soyons conscients. Or, rien n’a mis en évidence les effets tangibles de manipulations subliminales, sauf de façon très marginale. Il n’empêche que les institutions européennes, très soucieuses de l’autonomie des personnes, s’en préoccupent déjà, ce qui peut apparaît comme excessif.

Au-delà de la protection des libertés fondamentales – liberté d’opinion et d’expression, liberté de pensée et de religion, liberté de réunion, liberté de mouvement – il importe de souligner que la démocratie réside avant tout dans la capacité qu’ont les individus à prendre part à la vie politique, à délibérer, à échanger librement dans l’espace public. Or, l’IA, en contribuant à la fabrication et à la dissémination sélective de fausses informations, nuit à cette délibération collective.

La diffusion de ce que l’on appelle les « fake news » ou les infox, interfère avec les processus électoraux en introduisant la confusion dans les esprits, ce qui déstabilise les institutions démocratiques. Et, l’IA contribue à cette déstabilisation de trois façons :

  • en produisant d’immenses masses d’infox,
  • en créant des images, des sons et des vidéos qui font illusion,
  • en procédant à un profilage des individus et à une diffusion ciblée des informations sur des segments spécifiques de la population.

Libelles, canards, propagande, désinformation : la fabrication d’avis trompeurs n’est pas nouvelle. Pourtant, le poids qu’ils ont acquis avec l’IA s’accroît démesurément. Dans le passé, écrire un texte convaincant prenait du temps. Et, dessiner une caricature plus encore. Quant à la diffuser, cela demandait soit des messagers subtils chargés d’instiller le poison, soit des infrastructures coûteuses, organes de presse, radio, télévision, etc. Désormais, n’importe qui, avec des techniques d’IA génératives, produit à volonté textes, images et sons et les transmet librement au monde entier sur le web, quasiment gratuitement, sans demander aucune permission.

Ces contenus produits par les techniques d’IA ressemblent à s’y méprendre à des photographies ou des vidéos. Ils se présentent alors, pour reprendre les catégories sémiotiques introduites par Charles Sanders Peirce (1839-1914) au tournant du XIXe et du XXe siècle, comme des « insignes », autrement dit comme des signes pointés sur les réalités qu’ils désigneraient.

Ils donnent l’impression d’en être la trace, au même titre que les photographies s’imprègnent de la trace lumineuse des choses. Mais là où les photographies attestent bien des choses qu’elles donnent à voir, les images produites par l’IA générative visent à contrefaire la réalité, ce qui leur confère un caractère particulièrement pernicieux.

Enfin, par le profilage des individus au moyen de techniques d’apprentissage machine, puis par le criblage de la population, les réseaux sociaux envoient à chacun des segments du public les informations contrefaites les plus susceptibles de faire réagir afin d’accroître la probabilité de retransmission et, par là, la circulation d’information.

Ainsi, lors de la dernière campagne présidentielle aux États-Unis, de fausses vidéos montrant Kamala Haris promouvant les positions de Benyamin Nétanyahou étaient envoyées à des électeurs démocrates alors que d’autres vidéos la montrant au côté des Palestiniens étaient adressées à des milieux juifs et conservateurs, ce qui suscita beaucoup d’émois et d’échanges. C’est ce que Bruno Patino appelle, de façon imagée, la « civilisation des poissons rouges » : nous vivons chacun au sein d’un bocal informationnel très confortable, où nous échangeons avec d’autres qui reçoivent les mêmes informations que nous et partagent peu ou prou, les mêmes idées.

Fin de la citoyenneté ?

La conséquence est que la société se fragmente de plus en plus, que l’espace public disparaît progressivement puisque les différentes composantes de la population ne partagent plus les mêmes informations. Dès lors, la délibération collective ne peut avoir lieu, puisque l’on ne s’entend plus sur les faits. L’exercice de la citoyenneté, au sens où des philosophes comme Hannah Arendt l’entendent, à savoir la participation d’individus libres au débat collectif par l’échange d’arguments devient de plus en plus difficile. In fine, l’IA, mis à la disposition des grands acteurs du numérique, crée un risque de disparition de la citoyenneté.

Est-ce, pour autant, une fatalité ? L’IA bien utilisée pourrait tout aussi bien contribuer à restituer au citoyen son pouvoir de contrôle sur les informations qui lui proviennent et donc à reconstruire un espace de délibérations collectif où des « hommes de bonne volonté » pourraient œuvrer.

Ainsi, on peut essayer, sur un sujet donné, de repérer grâce à l’IA les différentes informations qui circulent et de les confronter, comme le fait un journaliste qui doit, sur chaque sujet, rechercher les sources.

En effet, l’IA ne sert pas uniquement à générer automatiquement des textes : il calcule la proximité d’emploi de chaque mot (ou de chaque partie de mot, ce que l’on appelle les tokens) avec d’autres. Ceci permet de rapprocher un mot de ses synonymes, un paragraphe d’un second qui a la même signification, afin de savoir ce qui se dit sur une thématique donnée. Il est dès lors loisible de confronter les différents points, en repérant les oppositions.

En somme, bien utilisées, les techniques d’IA permettront peut-être à chacun de prendre sa part dans la délibération collective, sans se laisser abuser, et donc d’exercer pleinement sa citoyenneté. Il suffit d’en avoir la volonté et de ne pas assimiler les idéaux démocratiques aux seules libertés fondamentales.

À cette fin, la législation européenne ne doit pas se contenter pas de protéger les libertés fondamentales. Elle doit établir les conditions d’exercice de la citoyenneté dans un espace public commun, ce qui passe par la lutte contre les infox. La vocation du DSA (« Digital Services Act ») aurait dû être de pourvoir à ce besoin. Ce dernier se contente de dénoncer les infractions au droit commun (par exemple, les discours haineux) sur le cyberespace, mais cela reste largement insuffisant. Il conviendrait d’aller plus loin de façon à lutter contre le mensonge, tout en protégeant la liberté d’expression.

Incertitude politique et risques économiques

Incertitude  politique et risques économiques 

Une baisse additionnelle de 2 % de l’investissement suite à la censure et à la démission du gouvernement Barnier : tel est l’impact anticipé par les modèles économiques. Focus sur la méthodologie utilisée pour mieux comprendre les chiffres qui circulent dans le débat public. Et réponse à une question subsidiaire : peut-on y échapper ?

par Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. dans la Tribune

 

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, la France connaît une période de troubles politiques dont les conséquences économiques sont largement discutées dans les médias. La démission du gouvernement Barnier le 5 décembre 2024 a encore plus accentué les incertitudes sur l’avenir politique et économique du pays. Mesurer l’incertitude et ses effets n’est pas une chose aisée car cette donnée n’existe pas dans la nature ; il faut donc la calculer.

Tout d’abord, revenons rapidement sur la différence conceptuelle entre le risque et l’incertitude mise en avant par Franck Knight (1921). Le risque correspond à une situation où la distribution des probabilités pour une série d’événements est connue. En revanche, l’incertitude, parfois appelée incertitude profonde ou radicale, désigne une situation où les agents n’ont aucun moyen de prédire la probabilité que des événements se produisent. C’est une plongée dans l’inconnu ; une confrontation avec une situation qui n’a jamais existé. Par exemple, le Brexit correspond davantage au concept d’incertitude, car, quand il a eu lieu, c’était la première fois qu’un pays décidait de quitter l’Union européenne. Cependant, d’un point de vue empirique, il est très difficile de faire cette distinction théorique entre risque et incertitude.

Parmi les différentes formes d’incertitude, l’incertitude liée aux politiques économiques a souvent été au cœur de chocs majeurs qui ont affecté l’économie mondiale, allant des soupçons de manipulation monétaire en Chine à la situation du Brexit, en passant par les résultats inattendus d’élections politiques. Tous ces événements génèrent des incertitudes quant à la mise en œuvre des programmes économiques et sociaux. Mesurer de tels événements n’est pas une tâche aisée ; la littérature récente s’est principalement concentrée sur l’analyse textuelle et les indicateurs basés sur les actualités pour évaluer ce type d’incertitude liée aux politiques économiques.

Nick Bloom et ses co-auteurs ont été à l’avant-garde de ce type de mesure en proposant des indices mensuels d’incertitude liée aux politiques économiques (EPU ou Economic Policy Uncertainty) pour un grand nombre de pays. L’idée repose sur le comptage du nombre de fois où certains mots spécifiques, ou une séquence de mots, sont mentionnés dans des journaux d’un pays donné. Pour être comptabilisé, un article doit simultanément contenir des mots liés à l’économie (par exemple, « économie » ou « économique »), à la politique (par exemple, « déficit », « banque centrale » ou « taxes ») et à l’incertitude (par exemple, « incertain » ou « incertitude »). Après quelques étapes de normalisation, un indice est calculé, permettant une comparaison dans le temps et entre pays. Ce jeu d’indices EPU constitue la base de données la plus large pour les évaluations internationales des chocs d’incertitude de politique économique. Le Graphique 1 représente l’indice EPU pour la France, du 1er trimestre 1987 au 3e trimestre 2024.

On observe une hausse continue de cet index depuis le début des années 2000, avec des pics reflétant certains évènements majeurs tels que le Brexit au deuxième trimestre 2016, la crise de la dette en zone euro à l’été 20212 ou la récente crise politique en France.

Les effets macroéconomiques attendus à la suite d’un choc d’incertitude sont nombreux, que ce soit sur le PIB, la consommation des ménages ou les marchés financiers. Mais le cadre le plus établi pour étudier la manière dont les fluctuations de l’incertitude affectent l’économie est celui de l’investissement irréversible. L’idée est que, lorsque les projets d’investissement sont irréversibles – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être « annulés » ou « modifiés » sans coûts très élevés – il existe un arbitrage pour les investisseurs entre les rendements supplémentaires générés par le lancement immédiat d’un projet d’investissement et les avantages liés à l’attente afin d’obtenir suffisamment d’informations à l’avenir.

Dans la littérature, la valeur de l’attente est appelée la valeur de l’option réelle (real-option value). Parfois, il peut être plus souhaitable de reporter les nouveaux projets d’investissement, et parfois non. Ainsi, une augmentation de l’incertitude ferait clairement pencher la balance en faveur d’une attitude attentiste (wait and see). En effet, en suspendant leurs investissements et leurs recrutements, les investisseurs obtiendraient davantage d’informations sur l’avenir, ce qui augmenterait leurs chances de prendre de bonnes décisions et d’avoir une meilleure compréhension des rendements à long terme des projets.

Dans l’article influent de Nick Bloom (2009), l’auteur souligne que « l’augmentation de l’incertitude réduit l’investissement en favorisant une attitude attentiste de plus en plus répandue vis-à-vis de la réalisation de nouvelles dépenses d’investissement ». Mais une fois que l’incertitude est levée et que les perspectives économiques s’éclaircissent, l’activité agrégée se redresse rapidement, puis rebondit quelques trimestres après le choc initial. Ce schéma de rebond – une période de croissance au-dessus de la normale, mais de courte durée – s’explique par le retour massif des allocations de main-d’œuvre et de capital aux projets d’investissement, qui avaient été suspendus auparavant.

De nombreux articles empiriques récents ont mis en lumière le rôle spécifique de l’incertitude pendant et après la Grande Récession de 2008-09. Par exemple, dans un document de travail de la Banque de France, nous avions évalué l’importance de l’incertitude pour expliquer la faiblesse des investissements des entreprises observée à la sortie de la crise financière globale, dans un panel de pays de l’OCDE. Bien que nous concluions que la demande anticipée explique la majeure partie de la chute des investissements, environ 80 %, nous montrons également que l’incertitude a joué un rôle significatif avec une contribution de 17 % (le reste étant attribué au rôle modeste du coût du capital).

S’agissant de la France, l’investissement des entreprises montre des signes d’essoufflement depuis un an (Graphique 2). Au troisième trimestre de 2024, la dernière valeur connue à ce jour, le glissement annuel est de -3,1 %. L’investissement vient d’afficher quatre trimestres consécutifs de baisse de son niveau. Cette variable est cruciale pour évaluer la possibilité d’une récession en France. C’est une des cinq variables considérées par le comité de datation des cycles de l’AFSE qui a établi une chronologie historique des phases d’expansion et de récession en France depuis 1970. Donc, une baisse prolongée et ample de cet indicateur pourrait être comprise comme un élément important à même de signaler une possible récession en France.

On peut se demander dans quelle mesure une hausse de l’incertitude de politique économique en France pourrait amplifier la baisse de l’investissement observée depuis un an. Pour répondre en partie à cette question, on peut estimer une fonction de réponse de l’investissement à une impulsion qui serait liée à un choc de politique économique, via la méthode dite des projections locales (Local Projections). Pour cela, on doit identifier correctement le choc d’incertitude et contrôler par d’autres variables macroéconomiques (ici le PIB et le taux d’intérêt souverain à 10 ans). Lorsqu’on mène cet exercice, on s’aperçoit qu’une hausse d’un écart-type de l’indicateur EPU mène à une baisse du niveau de l’investissement d’environ 0,4 %, six trimestres après le choc initial.

Sachant que le choc d’incertitude observé au quatrième trimestre représente environ cinq écarts types, cela impliquerait une baisse additionnelle de 2 % sur le niveau de l’investissement d’ici à un an et demi. Sous l’hypothèse que cette baisse soit diffusée à l’ensemble des variables suivies pour identifier les cycles économiques (PIB, emploi, taux d’utilisation des capacités de production et heures travaillées), cela pourrait alors contribuer à être annonciateur d’une récession économique. On espère évidemment ne pas en arriver à ce stade et que la nomination rapide d’un nouveau premier ministre permette de réduire les incertitudes sur la future politique économique de la France.

Incertitude politique et risques économiques

Incertitude  politique et risques économiques 

Une baisse additionnelle de 2 % de l’investissement suite à la censure et à la démission du gouvernement Barnier : tel est l’impact anticipé par les modèles économiques. Focus sur la méthodologie utilisée pour mieux comprendre les chiffres qui circulent dans le débat public. Et réponse à une question subsidiaire : peut-on y échapper ?

par Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. dans la Tribune

 

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, la France connaît une période de troubles politiques dont les conséquences économiques sont largement discutées dans les médias. La démission du gouvernement Barnier le 5 décembre 2024 a encore plus accentué les incertitudes sur l’avenir politique et économique du pays. Mesurer l’incertitude et ses effets n’est pas une chose aisée car cette donnée n’existe pas dans la nature ; il faut donc la calculer.

Tout d’abord, revenons rapidement sur la différence conceptuelle entre le risque et l’incertitude mise en avant par Franck Knight (1921). Le risque correspond à une situation où la distribution des probabilités pour une série d’événements est connue. En revanche, l’incertitude, parfois appelée incertitude profonde ou radicale, désigne une situation où les agents n’ont aucun moyen de prédire la probabilité que des événements se produisent. C’est une plongée dans l’inconnu ; une confrontation avec une situation qui n’a jamais existé. Par exemple, le Brexit correspond davantage au concept d’incertitude, car, quand il a eu lieu, c’était la première fois qu’un pays décidait de quitter l’Union européenne. Cependant, d’un point de vue empirique, il est très difficile de faire cette distinction théorique entre risque et incertitude.

Parmi les différentes formes d’incertitude, l’incertitude liée aux politiques économiques a souvent été au cœur de chocs majeurs qui ont affecté l’économie mondiale, allant des soupçons de manipulation monétaire en Chine à la situation du Brexit, en passant par les résultats inattendus d’élections politiques. Tous ces événements génèrent des incertitudes quant à la mise en œuvre des programmes économiques et sociaux. Mesurer de tels événements n’est pas une tâche aisée ; la littérature récente s’est principalement concentrée sur l’analyse textuelle et les indicateurs basés sur les actualités pour évaluer ce type d’incertitude liée aux politiques économiques.

Nick Bloom et ses co-auteurs ont été à l’avant-garde de ce type de mesure en proposant des indices mensuels d’incertitude liée aux politiques économiques (EPU ou Economic Policy Uncertainty) pour un grand nombre de pays. L’idée repose sur le comptage du nombre de fois où certains mots spécifiques, ou une séquence de mots, sont mentionnés dans des journaux d’un pays donné. Pour être comptabilisé, un article doit simultanément contenir des mots liés à l’économie (par exemple, « économie » ou « économique »), à la politique (par exemple, « déficit », « banque centrale » ou « taxes ») et à l’incertitude (par exemple, « incertain » ou « incertitude »). Après quelques étapes de normalisation, un indice est calculé, permettant une comparaison dans le temps et entre pays. Ce jeu d’indices EPU constitue la base de données la plus large pour les évaluations internationales des chocs d’incertitude de politique économique. Le Graphique 1 représente l’indice EPU pour la France, du 1er trimestre 1987 au 3e trimestre 2024.

On observe une hausse continue de cet index depuis le début des années 2000, avec des pics reflétant certains évènements majeurs tels que le Brexit au deuxième trimestre 2016, la crise de la dette en zone euro à l’été 20212 ou la récente crise politique en France.

Les effets macroéconomiques attendus à la suite d’un choc d’incertitude sont nombreux, que ce soit sur le PIB, la consommation des ménages ou les marchés financiers. Mais le cadre le plus établi pour étudier la manière dont les fluctuations de l’incertitude affectent l’économie est celui de l’investissement irréversible. L’idée est que, lorsque les projets d’investissement sont irréversibles – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être « annulés » ou « modifiés » sans coûts très élevés – il existe un arbitrage pour les investisseurs entre les rendements supplémentaires générés par le lancement immédiat d’un projet d’investissement et les avantages liés à l’attente afin d’obtenir suffisamment d’informations à l’avenir.

Dans la littérature, la valeur de l’attente est appelée la valeur de l’option réelle (real-option value). Parfois, il peut être plus souhaitable de reporter les nouveaux projets d’investissement, et parfois non. Ainsi, une augmentation de l’incertitude ferait clairement pencher la balance en faveur d’une attitude attentiste (wait and see). En effet, en suspendant leurs investissements et leurs recrutements, les investisseurs obtiendraient davantage d’informations sur l’avenir, ce qui augmenterait leurs chances de prendre de bonnes décisions et d’avoir une meilleure compréhension des rendements à long terme des projets.

Dans l’article influent de Nick Bloom (2009), l’auteur souligne que « l’augmentation de l’incertitude réduit l’investissement en favorisant une attitude attentiste de plus en plus répandue vis-à-vis de la réalisation de nouvelles dépenses d’investissement ». Mais une fois que l’incertitude est levée et que les perspectives économiques s’éclaircissent, l’activité agrégée se redresse rapidement, puis rebondit quelques trimestres après le choc initial. Ce schéma de rebond – une période de croissance au-dessus de la normale, mais de courte durée – s’explique par le retour massif des allocations de main-d’œuvre et de capital aux projets d’investissement, qui avaient été suspendus auparavant.

De nombreux articles empiriques récents ont mis en lumière le rôle spécifique de l’incertitude pendant et après la Grande Récession de 2008-09. Par exemple, dans un document de travail de la Banque de France, nous avions évalué l’importance de l’incertitude pour expliquer la faiblesse des investissements des entreprises observée à la sortie de la crise financière globale, dans un panel de pays de l’OCDE. Bien que nous concluions que la demande anticipée explique la majeure partie de la chute des investissements, environ 80 %, nous montrons également que l’incertitude a joué un rôle significatif avec une contribution de 17 % (le reste étant attribué au rôle modeste du coût du capital).

S’agissant de la France, l’investissement des entreprises montre des signes d’essoufflement depuis un an (Graphique 2). Au troisième trimestre de 2024, la dernière valeur connue à ce jour, le glissement annuel est de -3,1 %. L’investissement vient d’afficher quatre trimestres consécutifs de baisse de son niveau. Cette variable est cruciale pour évaluer la possibilité d’une récession en France. C’est une des cinq variables considérées par le comité de datation des cycles de l’AFSE qui a établi une chronologie historique des phases d’expansion et de récession en France depuis 1970. Donc, une baisse prolongée et ample de cet indicateur pourrait être comprise comme un élément important à même de signaler une possible récession en France.

On peut se demander dans quelle mesure une hausse de l’incertitude de politique économique en France pourrait amplifier la baisse de l’investissement observée depuis un an. Pour répondre en partie à cette question, on peut estimer une fonction de réponse de l’investissement à une impulsion qui serait liée à un choc de politique économique, via la méthode dite des projections locales (Local Projections). Pour cela, on doit identifier correctement le choc d’incertitude et contrôler par d’autres variables macroéconomiques (ici le PIB et le taux d’intérêt souverain à 10 ans). Lorsqu’on mène cet exercice, on s’aperçoit qu’une hausse d’un écart-type de l’indicateur EPU mène à une baisse du niveau de l’investissement d’environ 0,4 %, six trimestres après le choc initial.

Sachant que le choc d’incertitude observé au quatrième trimestre représente environ cinq écarts types, cela impliquerait une baisse additionnelle de 2 % sur le niveau de l’investissement d’ici à un an et demi. Sous l’hypothèse que cette baisse soit diffusée à l’ensemble des variables suivies pour identifier les cycles économiques (PIB, emploi, taux d’utilisation des capacités de production et heures travaillées), cela pourrait alors contribuer à être annonciateur d’une récession économique. On espère évidemment ne pas en arriver à ce stade et que la nomination rapide d’un nouveau premier ministre permette de réduire les incertitudes sur la future politique économique de la France.

Enjeux et risques des cryptomonnaies d’après la direction du Trésor

 

Enjeux et risques des cryptomonnaies d’après la direction du Trésor

Les crypto-actifs désignent une multitude d’actifs hétérogènes, qui, s’ils servent assez peu de moyens de paiement, constituent une classe d’actifs de plus en plus répandue, soutenus par le développement d’un écosystème financier ainsi que l’émergence de la finance décentralisée. Pourtant, ils présentent différentes limites et risques pour les investisseurs, soulignés par les épisodes violents de correction engagés depuis un an, justifiant l’instauration d’un cadre réglementaire adapté.

 

d’après un note de la Direction du Trésor 

 

Les crypto-actifs, communément définis comme l’ensemble des actifs numériques reposant sur la technologie de la blockchain, se sont largement développés depuis plusieurs années, et désignent désormais une multitude d’actifs hétérogènes, dont le fonctionnement et les enjeux sont extrêmement divers. Au-delà des crypto-actifs issus des blockchains historiques, tels que le bitcoin et l’ether, une multitude de jetons (tokens), émis en général par l’intermédiaire d’applications plus ou moins décentralisées, contribuent au développement de l’écosystème. Par ailleurs, les stablecoins, dont la valeur est supposément adossée à d’autres actifs, se sont fortement développés et jouent un rôle pivot au sein du secteur en offrant des passerelles vers le secteur financier traditionnel.S’ils ne servent qu’assez marginalement de moyen de paiement, les crypto-actifs constituent une classe d’actifs pouvant offrir du rendement et de la diversification, au risque d’une forte volatilité. Ils sont également utilisés comme véhicules de transferts de fonds, notamment pour les transactions internationales. Un écosystème financier important s’est développé, favorisant l’arrivée des investisseurs institutionnels sur ce marché, en complément des investisseurs particuliers. Les crypto-actifs sont également au cœur du projet de finance décentralisée qui permettrait, selon ses promoteurs, de réduire les frictions liées à l’intermédiation.

Pour autant, le marché des crypto-actifs, qui a connu plusieurs épisodes de contraction depuis mai 2021, et dont la taille de marché a été divisée par trois depuis novembre 2021, est confronté à des limites persistantes – frais élevés et lenteur des transactions, coût énergétique, sécurité défaillante – qui entrave son développement. Par ailleurs, l’écosystème présente des vulnérabilités, liées à sa forte concentration, à des risques de liquidité élevés, et à une forte exposition au risque de marché, faisant peser des risques sur la stabilité financière, bien que la taille du marché reste modeste en comparaison des principales autres classes d’actifs (environ 800 Md$ en juin 2022 contre environ 25 000 Md$ pour la seule bourse de New-York ou 11 000 Md$ pour le marché de l’or).

L’encadrement du secteur, tel qu’engagé via la loi Pacte au niveau national, le règlement Mica en cours de finalisation au niveau européen, et différentes réglementations prudentielles, est indispensable pour offrir un cadre propice aux développements du secteur et des technologies liées, tout en protégeant les investisseurs et la stabilité financière, et en luttant contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

 

Intrusion des ukrainiens en Russie : enjeux et risques

Intrusion des ukrainiens en Russie : enjeux et risques

 

Les Ukrainiens s’étaient habitués, ces derniers mois, aux sombres nouvelles provenant de l’Est de leur pays, assiégé par l’armée russe. Mais les choses ont brusquement changé. Depuis le 6 août, date du début d’une incursion jusqu’à présent couronnée de succès des forces armées de Kiev dans la région russe de Koursk, des journalistes ukrainiens radieux couvrent désormais la guerre depuis le territoire russe conquis. La contre-attaque surprise de l’Ukraine, dont les troupes n’avaient jusqu’ici jamais pénétré en Russie, ne semble pas encore avoir atteint son point culminant. Contrairement aux raids précédents menés au printemps dernier par la milice russe anti-Poutine Légion pour la liberté de la Russie, les forces armées ukrainiennes mettent à contribution certaines de leurs unités les plus expérimentées.

 

par 

Associate Professor (Adj), Griffith Asia Institute; and Fellow, Strategic and Defence Studies Centre, Australian National University dans The Conversation 

 

Après avoir percé une portion peu défendue de la frontière à une centaine de kilomètres de la ville russe de Koursk – elle-même célèbre pour avoir été le théâtre d’une des plus grandes victoires de l’Union soviétique contre l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale – les forces ukrainiennes se seraient emparées de près de 80 localités. Ce faisant, elles ont pris le contrôle d’un territoire d’une superficie d’environ 1 000 kilomètres carrés, avançant d’environ 30 kilomètres à l’intérieur de la Russie.

Il existe de nombreuses théories sur les objectifs de l’Ukraine. L’une est qu’elle cherche à s’implanter sur la durée en Russie afin, par la suite, dans le cadre de futurs pourparlers de paix, de se servir de ces territoires comme monnaie d’échange contre les territoires ukrainiens capturés par les Russes au cours des deux dernières années et demie. Cette affirmation pourrait être étayée par des informations récentes selon lesquelles les soldats ukrainiens auraient creusé des tranchées dans les zones conquises afin de fortifier leurs positions.

Selon une autre hypothèse, les objectifs de Kiev seraient plus modestes : il s’agirait seulement de conserver certaines localités clés ainsi que les nœuds routiers et ferroviaires. D’une part, cela rendrait plus compliquée la reconquête russe, d’un point de vue logistique ; d’autre part, ces zones, quoique moins étendues que celles évoquées dans la première théorie, seraient tout de même, pour l’Ukraine, susceptibles d’être échangées à l’avenir contre des territoires pris par les Russes.

Une troisième éventualité est que les forces ukrainiennes se retirent rapidement, après avoir forcé Moscou à sécuriser sa frontière en détournant d’importantes ressources militaires jusqu’ici utilisées sur le territoire ukrainien.

Les deux dernières versions sont probablement les plus proches de la réalité. Il serait en effet très difficile pour l’Ukraine de tenir de larges pans du territoire russe une fois que les forces armées du Kremlin auront surmonté leur inertie initiale. Un tel effort immobiliserait en permanence certains des meilleurs soldats de Kiev et les exposerait au risque d’être tués ou capturés.

Bien entendu, Kiev a également d’autres motivations. Outre le fait de remonter le moral d’une population épuisée par la guerre, l’Ukraine pourrait chercher à récupérer, en contrepartie des militaires russes faits prisonniers lors de la présente opération, certains de ses soldats capturés. C’est sans doute ainsi qu’il faut comprendre les récents propos du président Volodymyr Zelensky qui a déclaré que les forces ukrainiennes « reconstituaient leur fonds de change ».

En outre, a-t-il ajouté, la décision de Kiev a été motivée par le désir de montrer aux Russes que la guerre avait eu des conséquences pour eux, et pas seulement pour les Ukrainiens.

L’incursion envoie également un message aux États-Unis et à leurs alliés de l’OTAN.

La Maison Blanche a hésité à autoriser l’Ukraine à utiliser des armes américaines à longue portée pour frapper le territoire russe, craignant qu’il s’agirait d’une escalade dangereuse qui, de surcroît, alimenterait le discours russe selon laquelle l’OTAN est un cobelligérant de facto dans le conflit russo-ukrainien.

Il n’en demeure pas moins que, en portant le fer dans le territoire russe, Kiev rappelle avec force à Washington, où l’élite se focalise avant tout sur la prochaine élection présidentielle, que ses forces peuvent obtenir des résultats surprenants dès lors qu’elles disposent des capacités adéquates.

Jusqu’ici, la réaction de Moscou à l’incursion donne du poids au discours ukrainien selon lequel les craintes d’escalade exprimées aux États-Unis sont exagérées.

Certains dignitaires du régime russe, comme l’ancien président Dmitri Medvedev, ont vaguement évoqué des représailles sévères, et les propagandistes du Kremlin sur les réseaux sociaux ont prétendu que, dans la région de Koursk, les troupes de l’OTAN opéraient conjointement avec les soldats ukrainiens. Mais ce n’est pas nouveau : voilà des années que les responsables et les commentateurs officiels russes affirment à tort que l’OTAN combat aux côtés des forces ukrainiennes et préviennent que l’Ukraine sera anéantie si elle ne se soumet pas.

Dans cette optique, l’avancée de Kiev en territoire russe apparaît comme un calcul rationnel. L’Ukraine fait le pari que ses gains internationaux, moraux et matériels justifient le coût qu’auraient pour elle les représailles russes.

Bien entendu, ce calcul repose sur l’hypothèse que ces représailles seront d’une ampleur similaire à celles infligées précédemment à l’Ukraine. Le régime de Poutine a régulièrement démontré qu’il considérait les lois et les normes de la guerre comme des distractions gênantes, recourant volontiers à la terreur et à la destruction gratuite pour contraindre ses adversaires à la capitulation.

Mais les Ukrainiens ont déjà connu tout cela. Que l’on se remémore le massacre de civils à Boutcha, l’écrasement de villes comme Marioupol, les attaques aveugles contre des hôpitaux civils et les menaces voilées concernant la survenue prochaine d’« accidents » dans la centrale nucléaire occupée de Zaporijia.

L’incursion ukrainienne a révélé une fois de plus les faiblesses manifestes des forces armées russes. Elle met notamment en lumière l’orgueil démesuré de ses dirigeants, dont nul n’a oublié qu’ils avaient annoncé que Kiev tomberait en trois jours seulement. C’était il y a plus de 900 jours.

Nombreux sont ceux qui ont salué, à juste titre, les préparatifs de l’Ukraine en vue de son incursion comme un chef-d’œuvre de sécurité opérationnelle. Ce ne fut certainement pas une mince affaire que de rassembler les ressources nécessaires à un assaut de grande envergure sans alerter ni Moscou ni Washington, qui ont tous deux réagi dans un premier temps avec surprise.

Cependant, plusieurs rapports indiquent que les dirigeants militaires russes ont été avertis d’une concentration de troupes ukrainiennes près de la frontière et n’ont pas jugé utile de s’en inquiéter.

Depuis le début de l’opération, des informations contradictoires ont été publiées sur l’identité de la personne chargée de la réponse militaire de la Russie. En principe, c’est Valéri Guérassimov, le chef de l’état-major général, qui devrait être aux commandes. Pourtant, Poutine a cependant qualifié la réponse à l’attaque ukrainienne d’« opération antiterroriste », ce qui semble la placer sous la responsabilité d’Alexandre Bortnikov, le chef du Service fédéral de sécurité (FSB) de la Russie. D’autres encore affirment que la responsabilité a été confiée à Alexeï Dioumine, un favori de Poutine parfois présenté comme son possible successeur.

La confusion au niveau du commandement a également révélé la faiblesse des forces restantes à l’intérieur de la Russie. Une combinaison amassée à la va-vite de conscrits, d’infanterie de marine russe, de troupes du FSB et de la Rosgvardia (la garde nationale personnelle de Poutine) n’a pas été en mesure de déloger les forces ukrainiennes très mobiles.

Après avoir sécurisé la ville de Soudja, les troupes ukrainiennes ont également pu acheminer du matériel et des renforts, ce qui a encore compliqué la tâche des forces russes. La majeure partie de l’armée régulière russe étant immobilisée en Ukraine, il a même été spéculé que Moscou devrait acheminer vers la région de Koursk des troupes déployées dans son enclave de Kaliningrad, dans le nord de l’Europe.

Sur le plan politique, l’opération ukrainienne est très embarrassante pour Poutine, qui s’est déjà montré lent à réagir lorsqu’il a été confronté à des défis similaires par le passé. Il y a un peu plus d’un an, les tergiversations de Moscou ont permis au convoi rebelle du Groupe Wagner d’Evguéni Prigojine de s’approcher à moins de 200 kilomètres de Moscou avant qu’un accord d’amnistie ne soit conclu.

Cette fois, Poutine a été contraint d’interrompre le gouverneur de la région de Koursk Alexeï Smirnov lors d’une réunion télévisée des responsables de la défense, alors que celui-ci annonçait de mauvaises nouvelles sur l’ampleur de l’incursion ukrainienne. Après avoir été sèchement prié de s’en tenir à la discussion sur l’aide et les efforts de secours, Smirnov a promptement répondu qu’environ 180 000 Russes avaient été déplacés à l’intérieur du pays.

S’agit-il de signes de fragilité ? Il est certain que les réfugiés russes ont exprimé une grande colère contre les dirigeants de la région et les hommes des forces de sécurité présentes dans la région de Koursk, dont certains semblent avoir été les premiers à s’enfuir. Des rapports font également état de pillages commis par des soldats russes dans la zone de conflit. Des Russes de la région de Koursk ont également critiqué Poutine lui-même.

En ce qui concerne de stabilité du régime, cet épisode peut avoir trois issues différentes.

Première option : l’incursion de l’Ukraine en territoire russe – qui fait mentir le leitmotiv constant du Kremlin sur le fait que les Russes sont en sécurité – entraîne un torrent de colère publique qui met directement en péril le pouvoir de Poutine.

Deuxième possibilité : l’outrage que représente la prise d’un pan de territoire russe par les Ukrainiens pourrait unir la population russe derrière le président.

C’est toutefois le troisième cas de figure qui apparaît le plus probable. Dans ce scénario, la majorité des Russes restent apathiques. Les élites du Kremlin ne voient pas de raison de s’opposer à Poutine, et l’indignation populaire se limite à Koursk sans s’étendre aux centres de pouvoir de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Pour résumer, l’incursion de l’Ukraine en Russie n’a pas seulement porté un coup à Poutine. Elle a remonté le moral des troupes de Kiev, révélé que l’affirmation du Kremlin selon laquelle le territoire russe serait un sanctuaire était loin d’être conforme à la réalité, et rappelé à l’Occident que l’Ukraine était un acteur important à part entière. Sur ces trois plans, Kiev a une fois de plus fait preuve d’une remarquable ingéniosité.

Risques de cas de Mpox en France

Risques de  cas de Mpox en France 

Dans une interview à la Tribune, le ministre de la santé Français attire l’attention sur le risque de cas de MTOX en France( variole du singe). Face à la propagation du nouveau variant du virus Mpox, l’OMS a rehaussé vendredi son état d’alerte au niveau maximal. 

 

 

LA TRIBUNE DIMANCHE - Des cas du nouveau variant du virus ont-ils été détectés en France?

FRÉDÉRIC VALLETOUX - Jusqu’à présent, aucun. Chaque suspicion fait l’objet d’un séquençage. Pour l’instant, cela n’a pas donné lieu à la découverte d’un patient atteint par ce nouveau variant du Mpox.

Faut-il tout de même se préparer à voir la maladie surgir aussi dans le pays?

La France n’est pas isolée. Donc oui, on s’attend, comme tous les pays européens, à des cas déclarés, notamment en raison des allées et venues avec les zones d’Afrique touchées. Je ne suis pas devin et je ne peux pas prédire combien de cas il y aura. Mais il y a de fortes chances que des cas sporadiques apparaissent, et sans doute prochainement.

L’OMS a lancé une alerte mondiale. Faut-il s’en inquiéter?

Cet appel de l’OMS a surtout un double objectif. Le premier est de mettre en garde contre un virus d’une forme nouvelle qui doit être pris au sérieux et faire l’objet d’une solidarité internationale. C’est pour cela que l’OMS fait appel à une mobilisation de financement pour des vaccins, parce que le virus concerne surtout des pays aux systèmes de santé fragiles. C’est la raison pour laquelle le président de la République a décidé de donner des vaccins aux pays les plus touchés. Le second est de mettre en alerte l’ensemble des systèmes de santé de façon que chacun soit vigilant et en capacité de réagir. On parle d’un type d’épidémie dont le mode de diffusion et de contamination n’a rien à voir avec le Covid

Qu’est-ce qui a été mis en place depuis le lancement de cette alerte?

Tous les professionnels de santé ont été alertés par le ministère et les agences régionales de santé. Nous allons également avertir toutes les personnes qui ont voyagé dans les zones touchées, au départ et à l’arrivée de chaque vol. Nous allons poursuivre la vaccination. Elle ne concerne cependant pas la totalité de la population, seulement le public le plus exposé. Les rapports sexuels sont le mode de contamination le plus courant pour le clade 1B [nouvelle souche du virus], c’est pourquoi nous allons sensibiliser en particulier les publics les plus exposés à ce risque par le biais d’associations et de réseaux adaptés.

Aucun dispositif spécial n’est donc prévu?

Depuis 2022 et la première vague épidémique de clade 2, la France a mis en place un système de surveillance, de dépistage et de traitement qui a démontré son efficacité. Cette année-là, nous avions détecté à peu près 5000 cas sur le territoire. Puis il y en a eu 52 en 2023. Et pour l’instant, nous en sommes à 107 en 2024. Le système que nous avons déployé a permis la vaccination d’environ 150 000 personnes sur les trois dernières années.

Mais les vaccins valaient pour la précédente souche. Sont-ils également efficaces avec ce nouveau variant?

Ce nouveau virus a certes une létalité plus forte en Afrique. Il est trop tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d’efficacité des vaccins sur ce variant. Aujourd’hui, nous avons des stocks robustes qui permettent une réponse adaptée. Nous en avons plus qu’en 2022 et nous pouvons en commander rapidement si besoin.

L’alerte lancée par l’OMS rappelle évidemment la période Covid. Prévoyez-vous une campagne de sensibilisation pour éviter la panique?

On parle d’un type d’épidémie dont le mode de diffusion et de contamination n’a rien à voir avec le Covid. Il faut donc rassurer la population de ce point de vue-là: les réponses ne seront absolument pas les mêmes. Cependant, je sais qu’à chaque suspicion d’épidémie ou à chaque alerte un certain nombre de fausses informations circulent. Il faut seulement expliquer ce qu’est le Mpox et les gestes de prévention à adopter pour rassurer la population. À ce jour, nous avons un appareil de santé qui permet des prises en charge sûres et limite la propagation, comme cela a pu être le cas en 2022

Des risques de guerre civile pour 40 % des Français

 Des risques de guerre civile pour  40 % des Français

Un Français sur cinq considère comme Emmanuel Macron que les programmes du Rassemblement national et de La France insoumise mènent tous les deux le pays « à la guerre civile », selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche.

Des propos qui ne sont partagés par que par une minorité de Français, selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée ce vendredi 28 juin. « 21% sont parfaitement en accord avec le président de la République et considèrent que les deux programmes conduiraient le pays à ‘la guerre civile’ », écrit l’institut.

En revanche, 42% des Français estiment que le programme de La France insoumise mènerait le pays à la « guerre civile », 40% pour celui du Rassemblement national.

Législatives: risques de chienlit et de chaos

Législatives: risques de chienlit et de chaos

 

D’après Macron qui a décidé de manière précipitée et irresponsable de dissoudre brutalement l’Assemblée nationale, l’objectif des élections législatives vise à opérer dans le pays une clarification politique. Le problème,  c’est que dans  l’hypothèse centrale, aucun des trois grands courants ne parviendra à obtenir une majorité et que le Parlement risque de courir après une union introuvable sur chaque texte tellement les positions sont inconciliables. Sans parler évidemment des contradictions internes à chaque courant. Les Français eux-mêmes sont très divisés puisque 53 % craignent l’arrivée du Front populaire et 50 % craignent l’arrivée du rassemblement national. Conclusion un risque de chienlit voire de cahot et sous les yeux de la presse internationale présente à l’occasion des JO

Quand on examine les programmes de chaque tendance politique, on peut vérifier qu’ils ont surtout des connotations sociales certes dont certaines sont légitimes mais qui ne sont pas financés en tout cas bien insuffisamment. Faut-il rappeler qu’il y a encore quelques jours le ministre des finances affirmait qu’il cherchait des économies environ  10 milliards pour rendre son budget plus présentable et plus sérieux vis-à-vis des autorités monétaires notamment.

Aujourd’hui dans les trois courants, ce sont des dépenses supplémentaires qui vont de 25 milliards à presque 200 qui sont prévues ( derniers chiffrages approximatifs).

On objectera que les promesses des campagnes ne font pas toujours loin s’en faut le contenu de l’action politique lorsqu’on est en situation de gestion. Mais le désarroi et la déception risquent d’augmenter encore davantage. Le vote des législatives est surtout une sorte de référendum contre Macron non seulement rejeté  par une grande partie de l’électorat et même par  sa propre organisation.

On a donné du mal à trouver un peu de cohérence dans les programmes électoraux bâtis à la  hâte quelques jours qui mettent d’une part sous le tapis les contradictions et insistent surtout sur les dépenses à venir en faisant grandement fi de la situation financière déjà particulièrement grave du pays.

Toutes ces contradictions se traduiront forcément par des conséquences économiques dont la principale se traduira en hausse du coût de l’argent et en inflation pour les ménages comme pour les entreprises. D’où le risque d’une nouvelle perte de compétitivité , de croissance et d ‘emploi.

Bref, Macon a vraiment joué à l’apprenti sorcier et démontrer toutes les limites du personnage bien trop jeune et bien trop inexpérimenté pour conduire le pays de manière cohérente et efficace. Et sa dernière décision ressemble à un chemin vers le chaos.

Elections Législatives: Des risques de chienlit et de chaos

Elections Législatives: Des risques de chienlit et de chaos

 

D’après Macron qui a décidé de manière précipitée et irresponsable de dissoudre brutalement l’Assemblée nationale, l’objectif des élections législatives vise à opérer dans le pays une clarification politique. Le problème,  c’est que dans  l’hypothèse centrale, aucun des trois grands courants ne parviendra à obtenir une majorité et que le Parlement risque de courir après une union introuvable sur chaque texte tellement les positions sont inconciliables. Sans parler évidemment des contradictions internes à chaque courant. Les Français eux-mêmes sont très divisés puisque 53 % craignent l’arrivée du Front populaire et 50 % craignent l’arrivée du rassemblement national. Conclusion un risque de chienlit voire de cahot et sous les yeux de la presse internationale présente à l’occasion des JO

Quand on examine les programmes de chaque tendance politique, on peut vérifier qu’ils ont surtout des connotations sociales certes dont certaines sont légitimes mais qui ne sont pas financés en tout cas bien insuffisamment. Faut-il rappeler qu’il y a encore quelques jours le ministre des finances affirmait qu’il cherchait des économies environ  10 milliards pour rendre son budget plus présentable et plus sérieux vis-à-vis des autorités monétaires notamment.

Aujourd’hui dans les trois courants, ce sont des dépenses supplémentaires qui vont de 25 milliards à presque 200 qui sont prévues ( derniers chiffrages approximatifs).

On objectera que les promesses des campagnes ne font pas toujours loin s’en faut le contenu de l’action politique lorsqu’on est en situation de gestion. Mais le désarroi et la déception risquent d’augmenter encore davantage. Le vote des législatives est surtout une sorte de référendum contre Macron non seulement rejeté  par une grande partie de l’électorat et même par  sa propre organisation.

On a donné du mal à trouver un peu de cohérence dans les programmes électoraux bâtis à la  hâte quelques jours qui mettent d’une part sous le tapis les contradictions et insistent surtout sur les dépenses à venir en faisant grandement fi de la situation financière déjà particulièrement grave du pays.

Toutes ces contradictions se traduiront forcément par des conséquences économiques dont la principale se traduira en hausse du coût de l’argent et en inflation pour les ménages comme pour les entreprises. D’où le risque d’une nouvelle perte de compétitivité , de croissance et d ‘emploi.

Bref, Macon a vraiment joué à l’apprenti sorcier et démontrer toutes les limites du personnage bien trop jeune et bien trop inexpérimenté pour conduire le pays de manière cohérente et efficace. Et sa dernière décision ressemble à un chemin vers le chaos.

Société-SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

Société-SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

 

Un Français sur cinq considère comme Emmanuel Macron que les programmes du Rassemblement national et de La France insoumise mènent tous les deux le pays « à la guerre civile », selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche.

Des propos qui ne sont partagés par que par une minorité de Français, selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée ce vendredi 28 juin. « 21% sont parfaitement en accord avec le président de la République et considèrent que les deux programmes conduiraient le pays à ‘la guerre civile’ », écrit l’institut.

En revanche, 42% des Français estiment que le programme de La France insoumise mènerait le pays à la « guerre civile », 40% pour celui du Rassemblement national.

SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

SONDAGE BFM: Des risques de guerre civile 40 % des Français

Un Français sur cinq considère comme Emmanuel Macron que les programmes du Rassemblement national et de La France insoumise mènent tous les deux le pays « à la guerre civile », selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche.

Des propos qui ne sont partagés par que par une minorité de Français, selon une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée ce vendredi 28 juin. « 21% sont parfaitement en accord avec le président de la République et considèrent que les deux programmes conduiraient le pays à ‘la guerre civile’ », écrit l’institut.

En revanche, 42% des Français estiment que le programme de La France insoumise mènerait le pays à la « guerre civile », 40% pour celui du Rassemblement national.

Des risques de guerre entre Israël et le Liban

Des risques de guerre entre Israël et le Liban

 

 
Les États-Unis ont mis en garde mardi contre les «conséquences désastreuses» qu’aurait un nouveau conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban, et appelé à trouver une solution «diplomatique». «Une autre guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient», a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant son homologue israélien, Yoav Gallant, au Pentagone.

«La diplomatie est de loin le meilleur moyen d’éviter une nouvelle escalade», a-t-il ajouté. Yoav Gallant a pour sa part relevé que «nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles».

Le gouvernement du Canada a appelé mardi ses ressortissants à quitter au plus vite, «pendant qu’ils le peuvent», le Liban, où les craintes d’une escalade de la violence à sa frontière sud, entre le Hezbollah et Israël, se font de plus en plus vives.

Législatives: Des risques de chienlit et de chaos

Législatives: Des risques de chienlit et de chaos

 

D’après Macron qui a décidé de manière précipitée et irresponsable de dissoudre brutalement l’Assemblée nationale, l’objectif des élections législatives vise à opérer dans le pays une clarification politique. Le problème,  c’est que dans  l’hypothèse centrale, aucun des trois grands courants ne parviendra à obtenir une majorité et que le Parlement risque de courir après une union introuvable sur chaque texte tellement les positions sont inconciliables. Sans parler évidemment des contradictions internes à chaque courant. Les Français eux-mêmes sont très divisés puisque 53 % craignent l’arrivée du Front populaire et 50 % craignent l’arrivée du rassemblement national. Conclusion un risque de chienlit voire de cahot et sous les yeux de la presse internationale présente à l’occasion des JO

Quand on examine les programmes de chaque tendance politique, on peut vérifier qu’ils ont surtout des connotations sociales certes dont certaines sont légitimes mais qui ne sont pas financés en tout cas bien insuffisamment. Faut-il rappeler qu’il y a encore quelques jours le ministre des finances affirmait qu’il cherchait des économies environ  10 milliards pour rendre son budget plus présentable et plus sérieux vis-à-vis des autorités monétaires notamment.

Aujourd’hui dans les trois courants, ce sont des dépenses supplémentaires qui vont de 25 milliards à presque 200 qui sont prévues ( derniers chiffrages approximatifs).

On objectera que les promesses des campagnes ne font pas toujours loin s’en faut le contenu de l’action politique lorsqu’on est en situation de gestion. Mais le désarroi et la déception risquent d’augmenter encore davantage. Le vote des législatives est surtout une sorte de référendum contre Macron non seulement rejeté  par une grande partie de l’électorat et même par  sa propre organisation.

On a donné du mal à trouver un peu de cohérence dans les programmes électoraux bâtis à la  hâte quelques jours qui mettent d’une part sous le tapis les contradictions et insistent surtout sur les dépenses à venir en faisant grandement fi de la situation financière déjà particulièrement grave du pays.

Toutes ces contradictions se traduiront forcément par des conséquences économiques dont la principale se traduira en hausse du coût de l’argent et en inflation pour les ménages comme pour les entreprises. D’où le risque d’une nouvelle perte de compétitivité , de croissance et d ‘emploi.

Bref, Macon a vraiment joué à l’apprenti sorcier et démontrer toutes les limites du personnage bien trop jeune et bien trop inexpérimenté pour conduire le pays de manière cohérente et efficace. Et sa dernière décision ressemble à un chemin vers le chaos.

Politique France- Des risques de chienlit et de chaos

Des risques de chienlit et de chaos

 

D’après Macron qui a décidé de manière précipitée et irresponsable de dissoudre brutalement l’Assemblée nationale, l’objectif des élections législatives vise à opérer dans le pays une clarification politique. Le problème,  c’est que dans  l’hypothèse centrale, aucun des trois grands courants ne parviendra à obtenir une majorité et que le Parlement risque de courir après une union introuvable sur chaque texte tellement les positions sont inconciliables. Sans parler évidemment des contradictions internes à chaque courant. Les Français eux-mêmes sont très divisés puisque 53 % craignent l’arrivée du Front populaire et 50 % craignent l’arrivée du rassemblement national.

Quand on examine les programmes de chaque tendance politique, on peut vérifier qu’ils ont surtout des connotations sociales certes dont certaines sont légitimes mais qui ne sont pas financés en tout cas bien insuffisamment. Faut-il rappeler qu’il y a encore quelques jours le ministre des finances affirmait qu’il cherchait des économies environ  10 milliards pour rendre son budget plus présentable et plus sérieux vis-à-vis des autorités monétaires notamment.

Aujourd’hui dans les trois courants, ce sont des dépenses supplémentaires qui vont de 25 milliards à presque 200 qui sont prévues ( derniers chiffrages approximatifs).

On objectera que les promesses des campagnes ne font pas toujours loin s’en faut le contenu de l’action politique lorsqu’on est en situation de gestion. Mais le désarroi et la déception risquent d’augmenter encore davantage. Le vote des législatives est surtout une sorte de référendum contre Macron non seulement rejeté  par une grande partie de l’électorat et même par  sa propre organisation.

On a donné du mal à trouver un peu de cohérence dans les programmes électoraux bâtis à la  hâte quelques jours qui mettent d’une part sous le tapis les contradictions et insistent surtout sur les dépenses à venir en faisant grandement fi de la situation financière déjà particulièrement grave du pays.

Toutes ces contradictions se traduiront forcément par des conséquences économiques dont la principale se traduira en hausse du coût de l’argent et en inflation pour les ménages comme pour les entreprises. D’où le risque d’une nouvelle perte de compétitivité , de croissance et d ‘emploi.

Bref, Macon a vraiment joué à l’apprenti sorcier et démontrer toutes les limites du personnage bien trop jeune et bien trop inexpérimenté pour conduire le pays de manière cohérente et efficace. Et sa dernière décision ressemble à un chemin vers le chaos.

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