France : attention aux risques de chienlit sociale et politique
Jusque-là la France ne s’était pas trop mal sortie d’une part de la crise d’après Covid , de la crise énergétique et de l’inflation. La France a mieux résisté que l’autre tant en matière de croissance que de hausse des prix mêmes si demeure évidemment un problème de perte de pouvoir d’achat pour les salariés et d’une façon plus générale les ménages. L’inflation a en effet augmenté de plus de 6 % tandis que les revenus du travail n’ont progressé en moyenne que de leur de 3 %. La perte est donc considérable surtout si l’on considère que l’inflation mesurée est vraisemblablement assez inférieure à l’inflation réelle notamment concernant l’alimentation et certains services.
De manière légitime,des salariés ont donc entamé des mouvements de grève et les plus significatifs en tout cas les plus visibles ont affecté le secteur du carburant. Le pouvoir à tarder à réagir face à ces perspectives de mouvements sociaux. D’une manière générale,il a mal répondu à la question fondamentale de la perte de pouvoir d’achat notamment en refusant de taxer les superprofits inadmissible quand on demande par ailleurs à tous les Français des sacrifices.
Le problème est donc économique parce que la perte de pouvoir d’achat va maintenant se répercuter sur la consommation et la croissance. En général,sur les questions économiques les français mettent du temps à comprendre mais maintenant du fait de l’augmentation très nette des paniers moyens dans les supermarchés, les ménages sont directement touchés par semaine phénomène d’inflation.
La question est aussi politique car le pouvoir du gouvernement du président de la république est largement amputé pour plusieurs ; désormais nombre de responsables politiques dans la majorité prenne du champ par rapport à un président qui ne sera plus faiseur de roi lors des prochaines élections nationales. François Bayrou en particulier a marqué la distance qu’il entend prendre par rapport à Macron. Ainsi le MoDem a-t-il aussi été à l’initiative contre l’avis du gouvernement d’un amendement pour instaurer une taxe des superprofits. Même dans les troupes de Macron appelées « renaissance » des divergences apparaissent à propos de cette problématique. Évidemment l’opposition politique, elle, profite de ses difficultés pour ajouter encore des bâtons dans les roues pouvoir.
Au plan social, on assiste à un affrontement entre les syndicats radicaux que sont comme d’habitude la CGT, Sud et les syndicats d’enseignants face aux syndicats réformistes qui refusent le mélange politique et syndicalisme.
À l’intérieur même de la CGT pour la succession de Martinez de ligne émergent. Une ligne un peu plus réaliste face à une ligne radicale représentée en particulier par la fédération des industries chimiques et la fédération de l’énergie sans parler de la fédération des cheminots toujours prêtes ajouter sa pierre à la démolition du climat social est dans l’action irresponsable a finalement abouti à la suppression du statut du cheminot.
La question centrale aujourd’hui est celle d’une vision articulant les problématiques économiques, sociales, technologiques environnementales et géopolitiques.Or le pouvoir prend des décisions au cas par cas sur chaque dimension avec souvent de nombreuses contradictions. L’autorité publique dans tous les domaines et largement mises en question et ni le président, ni la première ministre et son gouvernement ne font preuve de la pertinence et de l’autorité nécessaire. Bref le risque est que le pays connaisse la chienlit pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois avec un mélange politique syndicats et revendications sociales assez confus.