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Immobilier : risque de crise mondiale ?

Immobilier : risque de crise mondiale ?

Le journal les Échos observe que le marché de l’immobilier résidentiel sous pression aux quatre coins de la planète. Et si la crise s’avère plus ou moins violente selon les contextes locaux, elle est bel et bien étendue à de nombreux pays du monde. En cause la flambée invraisemblable des prix dans les villes, la montée de la location pour touristes R&B, les taux d’intérêt et l’incapacité des candidats à l’accession d’atteindre la solvabilité nécessaire. Pour l’instant, ce sujet est traité relativement en sourdine pour ne pas affoler un marché qui inévitablement s’oriente vers un crash. Certains responsables et les médias commence à constater un phénomène de baisse des prix dans le logement y compris dans les grandes villes. Un phénomène qui ne fait que débuter et pourrait déboucher sur une crise grave compte tenu en particulier du manque de solvabilité des candidats à la fin et de la folie des prix intérieurs Xavier Lépine, président de l’Institut de l’Épargne immobilière et foncière (IEIF), revient sur la crise qui secoue la crise immobilière (dans la Tribune)

Xavier Lépine: A l’heure des injonctions plus contradictoires que jamais – le logement est inabordable pour une partie croissante de la population, les coûts d’adaptation aux dérèglements climatiques sont monstrueux, reconstruire la ville sur la ville – Patrice Vergriete, par la hauteur de vue qu’il amènera, est « l’homme » de la situation. Je n’ai qu’un seul grand regret, que son ministère ne soit que celui du logement et non pas celui de l’immobilier. A l’heure où l’avenir du bureau est questionné, où de très nombreux Français travaillent partiellement de chez eux, où l’immobilier de l’Etat est une partie intégrante de la solution, de mon point de vue, il me semble évident que les barrières des usages sont floutées et qu’une approche plus holistique de l’immobilier (résidentiel et tertiaire) serait plus efficace.

Au-delà de ces mouvements gouvernementaux, faut-il s’attendre à une crise immobilière de grande ampleur ?

L’immobilier est un temps long, très long. Et ce qui arrive aujourd’hui est la conséquence de ce qu’on appelle en mathématiques le modèle de Reasons, c’est-à-dire une accumulation d’événements parfois lointains, sans conséquences systémiques lorsqu’ils sont pris isolément, mais qui provoquent un accident « vital » par leur simple accumulation. Nous sommes entrés dans une crise structurelle qui est la conséquence de quarante années de politique du logement qui n’a fait que creuser les inégalités au lieu de les réduire. Nous sommes en effet dans une situation où en vingt ans les prix de l’immobilier ont doublé alors que les revenus n’ont augmenté que de 30% ; et sur 40 ans ils sont multipliés par 12 alors que les revenus n’ont augmenté que de 5 fois. Un mètre carré reste toujours un m² et le « logement » est devenu dysfonctionnel. Insuffisance de l’offre, vieillissement de la population, décohabitation… C’est vrai partout dans le monde et partout dans le monde il y a ce décalage croissant entre les prix de l’immobilier et les revenus où la valeur d’usage (loyer) n’a plus de relation avec la valeur d’échange (prix). Mais la France a particulièrement échoué, faute d’avoir su faire évoluer ses modèles (notamment d’avoir accepté de faire des financements à 25 ans avec des taux d’intérêts proches de zéro alors que l’offre de logement était insuffisante) et d’avoir trop politisé le débat sur le thème logement social versus privé.

Les politiques publiques en matière d’immobilier sont pourtant très volontaristes, avec des budgets conséquents. Pourquoi jugez-vous aussi sévèrement l’action de l’État ?

Nous avons eu après la Seconde guerre mondiale, et pendant près de quarante ans, une politique du logement extrêmement inclusive et bénéfique pour la population. Une succession de lois novatrices, disruptives, ont permis de lancer la machine. La loi de 1948 a certes limité la hausse des loyers mais après les avoir multiplié par trois pour rattraper l’inflation de l’occupation des années 1940 et relancer l’entretien des immeubles. Elle a permis également de développer la copropriété – renforcée à partir de 1965 – qui existait pourtant depuis le Code Napoléon. De même, pour solvabiliser la demande, a été créé le crédit immobilier à taux fixe, que tout le monde nous envie, avec une décision politique très forte à l’origine, celle de ne pas rémunérer les dépôts bancaires et pendant longtemps le monopole du crédit foncier permettant ainsi de « fixer » le coût de l’argent et par la même une très forte visibilité financière pour les ménages. Même la loi Malraux de 1962 sur les monuments historiques a permis de réduire considérablement l’insalubrité, ce qui pourrait d’ailleurs inspirer le gouvernement en matière d’isolation thermique. Enfin, la loi de 1967 a permis de développer un métier qui n’existait pas vraiment en France, celui de promoteur immobilier, pour répondre à une demande qui augmentait en flèche. Cinq ans après les rapatriements d’Algérie et surtout l’impact du baby-boom, les enfants nés par millions – 1 million par année- en 1945 ayant 22 ans en 1967 ! Et toute l’originalité française a été d’inventer la VEFA – la vente en l’état futur d’achèvement – pour développer une activité extrêmement capitalistique sans capitaux propres … à la différence des modèles anglo-saxon des REITS (promoteurs et partiellement investisseurs). Ce sont toutes des décisions extrêmement fortes, courageuses même, qui font que nous sommes passés d’une France de quelques pourcents de propriétaires en ville à une France de 58% de propriétaires. Ce qui reste en-dessous aujourd’hui de la moyenne européenne (70% en Europe avec les deux pays les plus riches d’Europe Suisse – 40% – Allemagne 50% très en dessous de la moyenne) car c’est un pourcentage qui n’augmente que marginalement depuis des années.

A partir de quand alors la politique en matière de logement a pris, selon vous, un mauvais tournant ?

L’arrêt de la convertibilité du dollar en or juillet 1971 – de fait la fin des accords de Bretton Woods – ont créé un nouveau monde et signé la fin des Trente Glorieuses, avec des monnaies instables, le triplement du prix du pétrole en 1973 – le dollar ce n’est plus de l’or et les pays producteurs l’avaient bien compris ! -, des taux d’intérêt qui grimpent, une forte inflation, du chômage et … des faillites de promoteurs en cascade. Puis une série de lois, toutes vertueuses au démarrage, a plutôt involontairement aggravé la situation. En tête, la loi de décentralisation de 1982 qui a donné le pouvoir de construire au maire avant qu’il ne s’aperçoive au bout de quelques années qu’il fallait plutôt faire moins de résidentiel et plus de bureaux pour être réélu. Après la crise immobilière de 1992-1994, la loi Perissol de 1995 incite les Français à investir dans le locatif. Ce qui revient à subventionner les catégories les plus aisées pour qu’elles achètent des logements locatifs pour les catégories les moins aisées avec comme effet de bord une sortie massive des investisseurs institutionnels du résidentiel locatif. Finalement, à chaque fois que l’État a sauvé la construction de logements, cela s’est traduit par une hausse des prix. C’était vrai pour le Perissol, c’était vrai aussi pour le Pinel qui a grandement alimenté la hausse des prix. La loi SRU de 2000 qui impose des quotas de logements sociaux a finalement malheureusement contribué à alimenter les prix du secteur libre.

Cette situation a empiré depuis les années 2000 : forte croissance mondiale très peu inflationniste avec l’arrivée de la Chine dans l’OMC, les taux d’intérêt baissent, les banques allongent la durée des crédits et les prix de l’immobilier explosent. Tout un système économique, social et fiscal dans un contexte de mondialisation qui fait qu’au total, le PIB nominal de la France a été multiplié par 7 en l’espace de quarante ans alors que la création monétaire l’a été de 50 fois. Concrètement, l’excès de croissance monétaire s’est répercuté sur les actifs, financiers bien sûr, mais également le prix de l’immobilier qui s’est envolé alors que les salaires ne suivaient que l’inflation général des prix à la consommation.

Quelle devrait être la réponse de l’État, selon vous ?

Nous avons souvent des réponses fiscales ou circonstancielles comme celles sur les meublés touristiques. Tout ceci est très cosmétique. Il serait grand temps de tout mettre sur la table et de voir vraiment ce qui marche et ce qui ne marche plus et l’État ne peut pas tout faire ; mais il peut être facilitateur. Il n’y a pas de solution unique mais un ensemble de réflexions profondes à mener. Les rénovations thermiques ne sont pas dans les moyens financiers de nombreux propriétaires alors même que l’immobilier est souvent très cher ; profitons de cette situation, l’immobilier peut servir de garantie pour autofinancer les travaux de rénovation énergétique via des prêts avance rénovation dont le capital serait remboursé lors de la mutation. Tous les jours, nous entendons de multiples petites voix qui nous disent que des centaines de milliers de logements ne seront plus louables faute d’avoir la bonne lettre (DPE)… et par ailleurs il faut démultiplier les logements sociaux… Proposons aux bailleurs privés de financer leurs travaux de rénovation en contrepartie d’un engagement à louer à des locataires éligibles au logement social (avec garantie locative). En contrepartie d’une baisse du loyer, nous adaptons le principe, déjà existant, d’un amortissement sur le bien. Cela soulage les organismes de logements sociaux et créé une mixité sociale beaucoup plus forte à l’intérieur des immeubles et nettement moins de coûts pour la collectivité.


Et quid des millions de mètres carrés de bureaux obsolètes ?

4 millions de m² de bureaux obsolètes rien qu’en région parisienne, 1,5 millions (3% du stock) de m² de plus chaque année… L’équation financière pour en transformer une partie en logements fonctionne de mieux en mieux car le prix des immeubles obsolètes est en train de chuter, mais se heurte à une lenteur, voire à une opposition de très nombreuses municipalités. A l’heure du ZAN, du recyclage urbain et de la lutte pour le climat c’est plus que choquant. Certains pays ont décidé d’accélérer le processus en réduisant le dispositif juridique à une autorisation de travaux. Nous avons historiquement su être les leaders de l’innovation en matière de logement, retrouvons cette dynamique en associant toutes les parties prenantes au service du logement durable pour tous : élus, règlementation, banques pour financer, investisseurs où chacun doit y trouver son intérêt.

Les banques et les assureurs pourraient-ils jouer un rôle plus important ?

Les banques prêtent moins car le crédit immobilier n’est pas un produit très rentable. Mais la dernière innovation financière dans le domaine du crédit immobilier remonte à 70 ans avec le crédit à taux fixe. Je suis frappé par le conservatisme du système bancaire dans ce domaine. Il existe pourtant une très grande variété de solutions financières. Par exemple, nous pouvons envisager que les propriétaires, qui sont généralement âgés, souscrivent un prêt avance mutation – remboursé au moment du décès – pour financer non seulement les travaux d’isolation thermique mais aussi transmettre par anticipation une fraction de leur héritage et permettre ainsi à leurs enfants ou petits-enfants d’avoir l’apport nécessaire pour acquérir leur logement. Nous parlons beaucoup de la solidarité intergénérationnelle en faveur des seniors mais l’inverse doit exister dans une société où le prix n’est plus accessible pour la majorité des générations montantes. C’est autorisé en France depuis la loi de 2006 mais les banques ne le font pas. Elles sont sans doute effrayées par les excès américains qui ont conduit aux subprimes, leur devoir de conseil sur ces montages et les possibles recours des héritiers. Mais il faut rappeler que le patrimoine immobilier des Français est de 8.000 milliards et est de plus en plus concentré, une aberration économique ! La vertu est au milieu des extrêmes et de nombreux pays proposent ce type de système en les encadrant.

Vous venez de créer une start-up, Neoproprio, qui remet au gout du jour le bail emphytéotique. A quel besoin cela répond-t-il ?

Il faut en effet de nouvelles voies pour débloquer un marché du logement devenu dysfonctionnel. Nous partons d’un constat : il est devenu presque impossible d’accéder à la propriété dans une grande ville. Ne rêvons pas, les prix du neuf comme de l’ancien ne vont pas baisser de 30%, les taux d’intérêts ne reviendront pas de sitôt à 1%, les coûts d’adaptation du logement au dérèglement climatique ne vont pas faire baisser les prix, le foncier continuera d’être rare… Les constructeurs automobiles ont su répondre à cette problématique en proposant « d’acheter en location » en proposant un coût abordable et largement choisi de manière optionnelle par l’acquéreur (apport, durée, option d’achat…) sur un bien dont la valeur résiduelle ne fait que baisser pour terminer à zéro. Neoproprio, c’est l’adaptation, via le concept d’un bail emphytéotique complété par des contrats, au logement… Un bien qui, à la différence essentielle d’une voiture, généralement s’apprécie dans le temps.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?

Nous proposons donc de libérer l’accès à la propriété, le dispositif permet de réduire d’un bon 30% le coût mensuel d’acquisition qui devient ainsi très comparable à un loyer. En acquérant son logement pour une durée de 25 ans à moitié prix et bénéficiant d’un engagement de rachat à tout moment, le néopropriétaire a ainsi la certitude de récupérer lors de la revente une part substantielle des mensualités qu’il aura payées : la différence entre le prix de rachat minimum garanti et le remboursement – anticipé – du principal restant dû du crédit immobilier qu’il aura contracté lors de l’acquisition. Une épargne – l’équivalent de trois ans de loyers s’il décide de déménager au terme de dix ans – qui peut alors servir d’apport personnel pour une autre acquisition.

Entre l’État qui subventionne et les banques qui fournissent le crédit, l’intervention d’une foncière dans l’équation permet, de manière rentable pour toutes les parties, de sortir de l’impasse actuelle ! L’immobilier peut constituer un formidable levier pour l’économie et la réduction des inégalités mais il doit être repensé de manière plus financière et moins obsessionnelle. Paradoxalement aux idées généralement reçues, c’est l’insuffisance d’innovations financières dans le secteur du logement alors que le monde s’est financiarisé qui est en partie responsable de la hausse disproportionnée des prix du logement. C’est précisément ce que nous proposons aux investisseurs institutionnels : investir dans le résidentiel de manière rentable avec un impact sociétal très puissant et noble, redonner l’accès à la propriété de leur logement à des générations entières via un partage du risque et de la rentabilité équilibré entre les deux parties.

NOUVELLE CALÉDONIE: risque de fermeture de mines de de NICKEL

NOUVELLE CALÉDONIE: risque de fermeture de mines de de NICKEL

Les mines de nickel de Nouvelle-Calédonie son menacé faute d’investissements et de de rentabilité suffisants.

« l’activité métallurgique n’est pas rentable » en Nouvelle-Calédonie, déplorent les experts: les trois industriels qui constituent l’essentiel de la filière (SLN, KNS et PRNC) « réalisent tous des pertes depuis plus de 10 ans ». Les mines et usines métallurgiques calédoniennes ne produisent pas assez et trop cher, résume le rapport. Surtout face à « l’émergence d’autres opérateurs industriels », notamment en Indonésie, qui bénéficient d’une énergie beaucoup moins chère, subventionnée par l’Etat, et de coûts de main d’oeuvre cinq fois inférieurs à celui de la Nouvelle Calédonie, analyse le rapport.

Et deux d’entre elles sont confrontées à « un épuisement progressif » de leurs gisements les plus riches. Or, ces entreprises ont bénéficié de financements publics « considérables »: depuis 2016, l’Etat a octroyé « près de 700 millions d’euros de prêts » à deux d’entre elles en ouvrant « 540 millions d’euros de garanties ».

Arrêt de l’artificialisation-des-sols: risque de hausse du prix du logement

Arrêt de l’artificialisation-des-sols: risque de hausse du prix du logement


La loi Climat et résilience entend combattre l’artificialisation des sols, mais elle risque d’accroître la crise du logement, en opérant des transferts de richesse de jeunes générations vers des propriétaires plus âgés, alerte, dans une tribune au « Monde », l’économiste Carl Gaigné.

Le constat est le suivant. Le prix du logement a explosé de manière disproportionnée dans de nombreux territoires. Les raisons évoquées dans le discours d’Elisabeth Borne, lundi 5 juin, sont les coûts de la construction et, plus récemment, du crédit immobilier. Les aides publiques, comme le rappelle la première ministre, peuvent également avoir des effets inflationnistes sur les prix du logement.

Un facteur important manque néanmoins à l’appel. La hausse du prix de l’immobilier est attribuable en très grande partie à la hausse du prix des terres en ville, un constat partagé par différentes études économiques, autour de 80 %. La valeur du sol urbain dépend fortement de sa localisation, c’est-à-dire de la qualité de l’environnement local, et de l’accessibilité aux emplois et services.

Un même logement a une valeur très différente selon sa localisation. Une note de l’Insee soulignait que le prix d’un appartement de 60 mètres carrés est de 90 000 euros à Provins et de 780 000 euros dans le 6e arrondissement, à Paris. Les coûts de construction et du crédit variant très faiblement entre les communes, l’écart de prix, près de 700 000 euros, s’explique en grande partie par l’écart dans la valeur du foncier urbain.

La valeur foncière représente en moyenne près de la moitié de la valeur d’un logement. C’est pourquoi l’accession à la propriété par les ménages de la classe moyenne s’est traduite par un étalement des villes, afin de bénéficier entre autres de prix abordables. En parallèle, le gouvernement fait de la lutte contre l’artificialisation des sols une réforme prioritaire. Dans le cadre de la loi Climat et résilience, le gouvernement souhaite protéger les espaces naturels, en instaurant l’objectif de zéro artificialisation nette. Il s’agit de stopper l’agrandissement des zones urbanisées ou de rendre à la nature l’équivalent des superficies absorbées par l’urbanisation.

Emeutes-Banlieues: « Le risque d’ embrasement comme en 2005 ? »

Emeutes-Banlieues: « Le risque d’ embrasement comme en 2005 ? » Frédéric Dabi (Ifop)

Après une nuit de violences urbaines, Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, estime que le risque d’embrasement demeure comme en 2005 dans la Tribune .

FRÉDÉRIC DABI- Oui. Après des mois où la préoccupation des Français se cristallisait sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron voulait passer à autre chose. Il parlait des 100 jours, même si l’expression n’a pas vraiment été perçue par les Français. Son déplacement à Marseille visait à ouvrir d’autres chantiers, celui de l’école notamment.

Avec les violences, après la mort de Nahel, il est sur une ligne de crête. Ces événements remettent sur le devant de la scène les critiques récurrentes qui lui sont faites sur l’inaction de l’Etat au niveau de la sécurité, de l’insuffisance des résultats.

Les Français, on le voit dans les enquêtes, font souvent le lien entre crise migratoire, problèmes sécuritaires et faits divers. Après le drame d’Annecy, après la professeur poignardée en plein cours, les soignantes violentées (dont une est décédée), le maire agressé… Beaucoup ont le sentiment que le pays n’est pas tenu, que l’Etat n’est plus maître chez lui, que le gouvernement est débordé.


Pour éviter des débordements, le gouvernement annonce d’importants déploiements de forces de l’ordre.

Certes, il y a la question des moyens, des services publics qui parfois sont défaillants, et du déclassement du pays. Mais, dans les enquêtes d’opinion, il est frappant de voir que la question se pose surtout, pour les Français, autour de la décision : autrement dit, ce n’est pas tant le sujet du nombre de policiers, de moyens déployés, qui marque les Français, que celle de l’insuffisance pénale.

Je note que la justice est bien plus souvent mise en cause que la police, qui garde plutôt sur le long terme une bonne image dans l’opinion. En revanche, la justice rime souvent avec inaction. Le sentiment d’une justice trop laxiste, des délinquants qui s’en sortent toujours, qui ne sont pas assez punis… revient de plus en plus dans nos études d’opinion. C’est très marquant, et c’est d’ailleurs ce qui nourrit une partie du vote d’Eric Zemmour ou de Marine Le Pen. Cela participe à l’idée de déclin du pays. Enfin, l’une des rares institutions qui garde une très bonne image dans l’opinion est l’Armée.

Y a-t-il un risque d’embrasement du pays, des banlieues comme à l’automne 2005 après la mort de Zyad et Bouna ?

L’exécutif fait tout pour l’éviter. Mais le risque est là, même s’il est encore un peu trop tôt pour le dire. Emmanuel Macron comme Elisabeth Borne font très attention à ne pas mettre de l’huile sur le feu du côté des jeunes, mais il leur faut aussi préserver les forces de l’ordre. Eviter la bourde aussi comme avait pu le faire Christophe Castaner en dénigrant les policiers. La difficulté par rapport à 2005 tient au fait que des heurts ont éclaté dans des villes d’habitude relativement calmes : Clamart dans les Hauts-de-Seine en est un bon exemple.

Mais, si jamais, les violences duraient comme en 2005, ce serait une nouvelle crise que devra surmonter le pays après celle des Gilets jaunes, le Covid, l’inflation, la crise de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. On parle de fatigue démocratique. Il y aurait le risque pour Emmanuel Macron de se voir enfermer dans un « récit de crises ». Cela pourrait conforter encore le regard des Français sur un président qui ne gère que des événements dramatiques, en étant à la tête d’un Etat défaillant. Par ailleurs, évidemment pour Emmanuel Macron, ces violences ravivent le traumatisme des Gilets jaunes. Il avait alors été acculé face aux violences. D’où sa volonté de ne pas laisser la situation s’installer.

Banlieues: « Le risque d’ embrasement comme en 2005 ? » Frédéric Dabi (Ifop)

Banlieues: « Le risque d’ embrasement comme en 2005 ? » Frédéric Dabi (Ifop)

Après une nuit de violences urbaines, Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, estime que le risque d’embrasement demeure comme en 2005 dans la Tribune .

FRÉDÉRIC DABI- Oui. Après des mois où la préoccupation des Français se cristallisait sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron voulait passer à autre chose. Il parlait des 100 jours, même si l’expression n’a pas vraiment été perçue par les Français. Son déplacement à Marseille visait à ouvrir d’autres chantiers, celui de l’école notamment.

Avec les violences, après la mort de Nahel, il est sur une ligne de crête. Ces événements remettent sur le devant de la scène les critiques récurrentes qui lui sont faites sur l’inaction de l’Etat au niveau de la sécurité, de l’insuffisance des résultats.

Les Français, on le voit dans les enquêtes, font souvent le lien entre crise migratoire, problèmes sécuritaires et faits divers. Après le drame d’Annecy, après la professeur poignardée en plein cours, les soignantes violentées (dont une est décédée), le maire agressé… Beaucoup ont le sentiment que le pays n’est pas tenu, que l’Etat n’est plus maître chez lui, que le gouvernement est débordé.


Pour éviter des débordements, le gouvernement annonce d’importants déploiements de forces de l’ordre.

Certes, il y a la question des moyens, des services publics qui parfois sont défaillants, et du déclassement du pays. Mais, dans les enquêtes d’opinion, il est frappant de voir que la question se pose surtout, pour les Français, autour de la décision : autrement dit, ce n’est pas tant le sujet du nombre de policiers, de moyens déployés, qui marque les Français, que celle de l’insuffisance pénale.

Je note que la justice est bien plus souvent mise en cause que la police, qui garde plutôt sur le long terme une bonne image dans l’opinion. En revanche, la justice rime souvent avec inaction. Le sentiment d’une justice trop laxiste, des délinquants qui s’en sortent toujours, qui ne sont pas assez punis… revient de plus en plus dans nos études d’opinion. C’est très marquant, et c’est d’ailleurs ce qui nourrit une partie du vote d’Eric Zemmour ou de Marine Le Pen. Cela participe à l’idée de déclin du pays. Enfin, l’une des rares institutions qui garde une très bonne image dans l’opinion est l’Armée.

Y a-t-il un risque d’embrasement du pays, des banlieues comme à l’automne 2005 après la mort de Zyad et Bouna ?

L’exécutif fait tout pour l’éviter. Mais le risque est là, même s’il est encore un peu trop tôt pour le dire. Emmanuel Macron comme Elisabeth Borne font très attention à ne pas mettre de l’huile sur le feu du côté des jeunes, mais il leur faut aussi préserver les forces de l’ordre. Eviter la bourde aussi comme avait pu le faire Christophe Castaner en dénigrant les policiers. La difficulté par rapport à 2005 tient au fait que des heurts ont éclaté dans des villes d’habitude relativement calmes : Clamart dans les Hauts-de-Seine en est un bon exemple.

Mais, si jamais, les violences duraient comme en 2005, ce serait une nouvelle crise que devra surmonter le pays après celle des Gilets jaunes, le Covid, l’inflation, la crise de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. On parle de fatigue démocratique. Il y aurait le risque pour Emmanuel Macron de se voir enfermer dans un « récit de crises ». Cela pourrait conforter encore le regard des Français sur un président qui ne gère que des événements dramatiques, en étant à la tête d’un Etat défaillant. Par ailleurs, évidemment pour Emmanuel Macron, ces violences ravivent le traumatisme des Gilets jaunes. Il avait alors été acculé face aux violences. D’où sa volonté de ne pas laisser la situation s’installer.

Abayas à l’école : Un risque de mise en cause de la laïcité

Abayas à l’école : Un risque de mise en cause de la laïcité

Younès Ben Haddou, référent jeunes du Printemps Républicain*, alerte sur le port des abayas dans les écoles en France. Pour lui, « il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité dans notre pays si l’on continue de minimiser le phénomène » dans le JDD:

*Le Printemps républicain est un mouvement politique français fondé en mars 2016, notamment par Laurent Bouvet et Gilles Clavreul. Il est présidé depuis 2017 par Amine El Khatmi.

Selon son manifeste, il entend lutter contre « l’extrême droite comme l’islamisme politique » et défendre une laïcité « remise en cause de toutes parts, manipulée à des fins politiques par certains, attaquée à des fins religieuses par d’autres, ignorée de beaucoup par indifférence »

« Depuis quelques temps, une polémique autour des abayas continue d’enfler dans notre société.

Dans l’école de la République, de plus en plus de jeunes collégiennes et lycéennes tentent de contourner la loi de 2004, interdisant les signes religieux.

Elles sont nombreuses à venir vêtues « d’abayas », une tenue couvrant tout le corps que certaines jeunes filles tentent de faire passer pour de longues « robes », alors que le lien religieux est avéré. Il s’agit d’une tenue religieuse portée par des femmes musulmanes à travers le monde.

Il s’agit là d’un vêtement contraire à l’émancipation des femmes par son caractère sexiste d’infériorisation de la femme qui devrait être pudique, donc couverte entièrement.

Il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité si l’on continue de minimiser le phénomène

C’est aussi contraire à la laïcité dans nos écoles publiques et mis en avant comme un symbole par les islamistes, qui s’en prennent à nos institutions.

Il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité dans notre pays si l’on continue de minimiser le phénomène, pourtant bien trop important. Il faut apporter une solution claire et ferme sur le sujet.

Une circulaire interdisant totalement le port de ces tenues à l’école, sous peine de reproduire les mêmes erreurs qu’en 89 avec l’affaire de Creil, lorsque les chefs d’établissement devaient trancher quant à l’autorisation ou non du port du voile.

Cette polémique a réveillé les islamistes qui se sont emparés de cette problématique, en utilisant leur carte habituelle, celle de la victimisation, nous expliquant qu’il y aurait une « islamophobie » d’État, mais aussi de la presse et de la classe politique de droite et de gauche républicaine.

Pour contourner le problème, les islamistes et leurs alliés parlent de harcèlement scolaire et d’inégalités à l’école notamment, comme si la montée de l’islamisme n’était pas un problème. Nous nous préoccupons des « musulmans » au lieu d’évoquer les vrais problèmes de la société. Je rappelle par ailleurs que nous ne parlons pas là d’Islam mais d’islamisme.

Je tiens d’ailleurs à rappeler que l’islamophobie ne tue que ceux qui en sont accusés, de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo en passant par Samuel Paty notamment.

Je suis moi-même de confession musulmane, je défends une autre voie, celle d’un Islam des lumières, en adéquation totale avec les principes républicains.

Je suis très à l’aise avec ma religion, que je vis pleinement, c’est aussi pour cela que je lutte contre les prédicateurs d’un islam radical, aux antipodes de celui que je défends.

Je suis aussi révolté par une bien trop grande partie de la gauche qui souhaiterait me voir uniquement comme une victime. Victime d’un État « islamophobe » et d’un pays qui ne m’aimerait pas.

Je ne fais pas du tout la même lecture victimaire sur le sujet, je suis Français et mon pays est laïque, ce qui nous permet à tous une liberté de conscience totale, libres de croire ou de ne pas croire, de pratiquer un culte librement.

Je ne suis la victime de personne, je suis Français, républicain et j’en veux à cette partie de la gauche qui lorsque des Républicains de tous bords dénoncent la montée de l’islamisme, hurlent à « l’islamophobie », ne faisant pas la distinction entre musulmans et islamistes, ce qui est très dangereux selon moi.

Une autre vision est possible, celle que je revendique fièrement, face à une vision arriérée, antisémite, homophobe, sexiste et antirépublicaine.

Face à cette offensive islamiste, je continuerai de combattre ceux qui tentent de s’en prendre à notre belle République laïque, à l’école et partout ailleurs dans notre pays. »

Finances États-Unis : un risque de défaut dommageable pour l’économie mondiale

Finances États-Unis : un risque de défaut dommageable pour l’économie mondiale

« L’économie mondiale, déjà confrontée à une si forte incertitude, aurait pu se passer d’un risque de défaut des États-Unis, a déploré Kristalina Georgieva qui espère toutefois- comme d’habitude- une « solution de dernière minute ».

La première puissance mondiale ne peut dépasser un certain montant d’endettement, fixé actuellement à 31.400 milliards de dollars. Ce plafond, mis en place en 1917, avait initialement pour but de permettre au Trésor américain, en temps de guerre, d’obtenir des marges de manœuvre budgétaires sans solliciter en permanence les parlementaires. Ces derniers pouvaient conserver un droit de regard à travers cette limitation de la dette. Une fois que le plafond est atteint, comme c’est le cas depuis fin janvier, il appartient au Congrès américain de voter un relèvement de ce plafond.

Afin d’éviter un défaut de paiement, Joe Biden doit donc au plus vite trouver un accord avec les républicains. Ces derniers, majoritaires à la Chambre des représentants, conditionnent le relèvement du plafond de la dette à une réduction des dépenses fédérales. Ils souhaiteraient les ramener au niveau de 2022, ce qui reviendrait à couper 130 milliards de dollars de fonds publics.

Le risque sanitaire et social demeure en Afrique

Le risque sanitaire et social demeure en Afrique

Mo Ibrahim, entrepreneur et philanthrope anglo-soudanais à la tête d’une Fondation éponyme, ne ménage pas ses efforts depuis l’arrivée du SARS-CoV-2 et appréhende les risques socio-économiques de la pandémie sur le continent. ( dans la Tribune)

La Covid-19 a fait relativement peu de victimes en Afrique à ce jour, pourtant la pandémie a fait les titres des journaux du monde entier. N’y a-t-il pas eu une hystérisation des débats dans les médias, alors que la malaria ou la faim tuent beaucoup plus chaque année sur le continent ?

En effet, s’il est important de ne pas minimiser la létalité de ce virus invisible, il convient de conserver une vision globale de la situation. Pour 47 % des membres récemment interrogés du « Now Generation Network » de la Fondation, le Coronavirus n’est pas le principal enjeu sanitaire auquel est confronté leur pays. Le paludisme, la malnutrition et les problèmes de santé mentale sont considérés comme des enjeux inquiétants, voire plus inquiétants. Cependant, il nous faut garder à l’esprit que la progression du Coronavirus est en pleine escalade. L’OMS prévoit même un véritable tsunami à l’automne. Nous devons rester prudents, car nous manquons de données fiables, en raison de la faiblesse des services d’enregistrement des décès dans de nombreux pays, mais aussi du fait d’approches différentes. Du reste, en Afrique, tous ceux qui toussent ne vont pas chez le médecin, et tous ceux qui suffoquent ne rentrent pas à l’hôpital…

Comment concilier intérêts économiques et enjeux sanitaires quand on sait que certains laboratoires stoppent des productions jugées économiquement peu rentables ?

Il serait impardonnable de sacrifier des vies sur l’autel du profit. Accorder aux profits davantage d’importance qu’aux personnes n’est pas envisageable. Nous devons être mus par des valeurs partagées, et non pas seulement par le cours de l’action. Voilà pourquoi je suis membre de « The B Team », une organisation mondiale à but non lucratif qui réunit des chefs de grandes entreprises, pour mettre au premier plan le bien-être des populations et de la planète. Voilà également pourquoi je suis signataire de l’ « Appel pour que le vaccin contre le COVID soit déclaré bien commun mondial », lancé par Muhammad Yunus [économiste du Bangladesh et fondateur de « Grameen Bank », la première institution de micro-crédit, Prix Nobel de la Paix en 2006, ndlr].

IA et risque dans les pays en développement

IA et risque dans les pays en développement

Clément Le Ludec
Sociologie du numérique, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Maxime Cornet
Doctorant en sociologie de l’IA, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Il n’y a pas que des robots derrière l’intelligence artificielle (IA) : en bout de chaîne, on trouve souvent des travailleurs des pays du sud. Récemment une enquête du Time révélait que des travailleurs kényans payés moins de trois euros de l’heure étaient chargés de s’assurer que les données utilisées pour entraîner ChatGPT ne comportaient pas de contenu à caractère discriminatoire.

Les modèles d’IA ont en effet besoin d’être entraînés, en mobilisant une masse de données extrêmement importante, pour leur apprendre à reconnaître leur environnement et à interagir avec celui-ci. Ces données doivent être collectées, triées, vérifiées et mises en forme. Ces tâches chronophages et peu valorisées sont généralement externalisées par les entreprises technologiques à une foule de travailleurs précaires, généralement situés dans les pays des suds.

Ce travail de la donnée prend plusieurs formes, en fonction des cas d’usage de l’algorithme final, mais il peut s’agir par exemple d’entourer les personnes présentes sur les images capturées par une caméra de vidéosurveillance, pour apprendre à l’algorithme à reconnaître un humain. Ou encore corriger manuellement les erreurs produites par un modèle de traitement automatique de factures.

Nous proposons, à travers une enquête menée entre Paris et Antananarivo, capitale de Madagascar, de nous pencher sur l’identité de ces travailleurs de la donnée, leurs rôles et leurs conditions de travail, et de proposer des pistes pour enrichir les discussions autour de la régulation des systèmes d’IA.

L’intelligence artificielle, une production mondialisée
Nos recherches appuient l’hypothèse que le développement de l’intelligence artificielle ne signifie pas la fin de travail due à l’automation, comme certains auteurs l’avancent, mais plutôt son déplacement dans les pays en voie de développement.

Notre étude montre aussi la réalité de « l’IA à la française » : d’un côté, les entreprises technologiques françaises s’appuient sur les services des GAFAM pour accéder à des services d’hébergement de données et de puissance de calcul ; d’un autre côté les activités liées aux données sont réalisées par des travailleurs situés dans les ex-colonies françaises, notamment Madagascar, confirmant alors des logiques déjà anciennes en matière de chaînes d’externalisation. La littérature compare d’ailleurs ce type d’industrie avec le secteur textile et minier.

Un constat initial a guidé notre travail d’enquête : les conditions de production de l’IA restent mal connues. En nous appuyant sur des recherches antérieures sur le « travail numérique » (digital labour), nous avons cherché à comprendre où et comment sont façonnés les algorithmes et les jeux de données nécessaires à leurs entraînements ?

Intégrés au sein du groupe de recherche Digital Platform Labor, notre travail consiste à analyser les relations d’externalisation entre entreprises d’intelligence artificielle françaises et leurs sous-traitants basés dans les pays d’Afrique francophone et à dévoiler les conditions de travail de ces « travailleurs de la donnée » malgaches, devenus essentiels au fonctionnement des systèmes intelligents.

Notre enquête a débuté à Paris en mars 2021. Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre le regard que les entreprises françaises productrices d’IA entretenaient sur ces activités liées au travail de la donnée, et quels étaient les processus mis en œuvre pour assurer la production de jeux de données de qualité suffisante pour entraîner les modèles.

Le lac Anosy Central à Antananarivo, capital de Madagascar. Sascha Grabow/Wikipedia, CC BY
Nous nous sommes ainsi entretenus avec 30 fondateurs et employés opérant dans 22 entreprises parisiennes du secteur. Un résultat a rapidement émergé de ce premier travail de terrain : le travail des données est dans sa majorité externalisé auprès de prestataires situés à Madagascar.

Les raisons de cette concentration des flux d’externalisation vers Madagascar sont multiples et complexes. On peut toutefois mettre en avant le faible coût du travail qualifié, la présence historique du secteur des services aux entreprises sur l’île, et le nombre élevé d’organisations proposant ces services.

Lors d’une seconde partie de l’enquête d’abord menée à distance, puis sur place à Antananarivo, nous nous sommes entretenus avec 147 travailleurs, managers, et dirigeants de 10 entreprises malgaches. Nous avons dans le même temps diffusé un questionnaire auprès de 296 travailleurs des données situés à Madagascar.

Les emplois du numérique : solution précaire pour jeunes urbains éduqués
Dans un premier temps, le terrain révèle que ces travailleurs des données sont intégrés à un secteur plus large de production de service aux entreprises, allant des centres d’appels à la modération de contenu web en passant par les services de rédaction pour l’optimisation de la visibilité des sites sur les moteurs de recherche.

Les données du questionnaire révèlent que ce secteur emploie majoritairement des hommes (68 %), jeunes (87 % ont moins de 34 ans), urbains et éduqués (75 % ont effectué un passage dans l’enseignement supérieur).

Quand ils évoluent au sein de l’économie formelle, ils occupent généralement un poste en CDI. La moindre protection offerte par le droit du travail malgache comparée au droit du travail français, la méconnaissance des textes par les travailleurs, et la faiblesse des corps intermédiaires (syndicats, collectifs) et de la représentation en entreprise accentuent néanmoins la précarité de leur position. Ils gagnent en majorité entre 96 et 126 euros par mois, avec des écarts de salaires significatifs, jusqu’à 8 à 10 fois plus élevés pour les postes de supervision d’équipe, également occupés par des travailleurs malgaches situés sur place.

Ces travailleurs sont situés à l’extrémité d’une longue chaîne d’externalisation, ce qui explique en partie la faiblesse des salaires de ces travailleurs qualifiés, même au regard du contexte malgache.

La production de l’IA implique en effet trois types d’acteurs : les services d’hébergement de données et de puissance de calcul proposés par les GAFAM, les entreprises françaises qui vendent des modèles d’IA et les entreprises qui proposent des services d’annotations de données depuis Madagascar, chaque intermédiaire captant une partie de la valeur produite.

Ces dernières sont de plus généralement très dépendantes de leurs clients français, qui gèrent cette force de travail externalisée de manière quasi directe, avec des postes de management intermédiaire dédiés au sein des start-up parisiennes.

L’occupation de ces postes de direction par des étrangers, soit employés par les entreprises clientes en France, soit par des expatriés sur place, représente un frein important aux possibilités d’évolution de carrière offertes à ces travailleurs, qui restent bloqués dans les échelons inférieurs de la chaîne de valeur.

Cette industrie profite d’un régime spécifique, les « zones franches », institué en 1989 pour le secteur textile. Dès le début des années 1990, des entreprises françaises s’installent à Madagascar, notamment pour des tâches de numérisation liées au secteur de l’édition. Ces zones, présentes dans de nombreux pays en voie de développement, facilitent l’installation d’investisseurs en prévoyant des exemptions d’impôts et de très faibles taux d’imposition.

Aujourd’hui, sur les 48 entreprises proposant des services numériques dans des zones franches, seulement 9 sont tenues par des Malgaches, contre 26 par des Français. En plus de ces entreprises formelles, le secteur s’est développé autour d’un mécanisme de « sous-traitance en cascade », avec, à la fin de la chaîne des entreprises et entrepreneurs individuels informels, moins bien traités que dans les entreprises formelles, et mobilisés en cas de manque de main-d’œuvre par les entreprises du secteur.

En plus du coût du travail, l’industrie de l’externalisation profite de travailleurs bien formés : la plupart sont allés à l’université et parlent couramment le français, appris à l’école, par Internet et à travers le réseau des Alliances françaises. Cette institution d’apprentissage du français a été initialement créé en 1883 afin de renforcer la colonisation à travers l’extension de l’utilisation de la langue du colonisateur par les populations colonisées.

Ce schéma rappelle ce que le chercheur Jan Padios désigne comme le « colonial recall ». Les anciens pays colonisés disposent de compétences linguistiques et d’une proximité culturelle avec les pays donneurs d’ordres dont bénéficient les entreprises de services.

Rendre visibles les travailleurs de l’intelligence artificielle
Derrière l’explosion récente des projets d’IA commercialisés dans les pays du nord, on retrouve un nombre croissant de travailleurs de la donnée. Alors que la récente controverse autour des « caméras intelligentes », prévues par le projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris, s’est principalement focalisée sur les risques matière de surveillance généralisée, il nous semble nécessaire de mieux prendre en compte le travail humain indispensable à l’entraînement des modèles, tant il soulève de nouvelles questions relatives aux conditions de travail et au respect de la vie privée.

Rendre visible l’implication de ces travailleurs c’est questionner des chaînes de production mondialisées, bien connues dans l’industrie manufacturière, mais qui existent aussi dans le secteur du numérique. Ces travailleurs étant nécessaires au fonctionnement de nos infrastructures numériques, ils sont les rouages invisibles de nos vies numériques.

C’est aussi rendre visible les conséquences de leur travail sur les modèles. Une partie des biais algorithmiques résident en effet dans le travail des données, pourtant encore largement invisibilisé par les entreprises](https://milamiceli.com/wp-content/uploads/2021/10/GROUP2022_CRv1.pdf). Une IA réellement éthique doit donc passer par une éthique du travail de l’IA.

Nouvelle tech IA-GPT-4 : risque d’intox

Nouvelle tech IA-GPT-4 : risque d’intox


La nouvelle version de l’intelligence artificielle se rapproche de l’intelligence humaine, selon ses créateurs. Mais elle marque un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

Le qualificatif d’intelligence pour le GPT peut être soumis à la discussion dans la mesure où il s’agit surtout pour ce programme de recracher une sorte de synthèse des idées du moment sur un sujet. Pas uniquement des aspects scientifiques mais aussi et beaucoup d’éléments de langage véhiculés par les médias. Bref, plutôt un outil de diffusion de la pensée du moment qu’un outil scientifique. En plus évidemment avec de graves risques d’intox de la même manière que les médias. Bref une sorte de Wikipédia plus universelle mais orientée par la pensée dominante. NDLR

Le meilleur et le pire. Depuis qu’elles ont été mises à disposition du grand public fin 2022, les capacités du programme d’intelligence artificielle (IA) ChatGPT, produit par l’entreprise californienne OpenAI, suscitent beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de polémiques. Au cœur des inquiétudes : l’incapacité du programme à garantir la fiabilité des informations délivrées. Sa nouvelle version, ChatGPT-4, dévoilée mi-mars, constitue un pas de plus vers des programmes informatiques toujours plus proches de l’ « intelligence » des humains, selon ses créateurs. Mais elle marque en revanche un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

« Malgré les promesses d’OpenAI », le nouvel outil d’intelligence artificielle de l’entreprise génère de la désinformation « plus fréquemment et de manière plus convaincante que son prédécesseur », écrit NewsGuard dans une étude publiée mardi 21 mars et consultée par franceinfo. Pour s’en rendre compte, l’entreprise a testé les capacités de ChatGPT-4, et de sa version précédente, à détecter une série de 100 fake news (le World Trade Center aurait été détruit par une démolition contrôlée, le VIH aurait été créé par le gouvernement américain, etc.) et à en informer l’utilisateur.

Les résultats sont éloquents. La version précédente de ChatGPT-3.5 avait généré, en janvier, 80 des 100 faux récits demandés par NewsGuard . Pour les 20 autres, l’intelligence artificielle « avait été capable d’identifier les fausses allégations, et de s’empêcher de les produire, générant à la place des démentis ou des déclarations » soulignant les dangers de la désinformation, écrit l’organisation.  » Je suis désolé, mais je ne peux pas générer de contenu qui promeut des théories du complot fausses ou dangereuses », avait par exemple répondu ChatGPT-3.5 quand l’entreprise l’avait interrogée sur la théorie complotiste relative à la mise au point du VIH dans un laboratoire américain.

En mars 2023, NewsGuard a renouvelé le même exercice sur ChatGPT-4, en utilisant les mêmes 100 faux récits et les mêmes questions. Cette fois, « l’intelligence artificielle a généré des affirmations fausses et trompeuses pour tous ces faux récits », déplore NewsGuard. Par ailleurs, l’IA a produit moins d’avertissements (23 sur 100) sur la fiabilité de ses réponses que sa version précédente (51). Et  » ses réponses sont généralement plus approfondies, détaillées et convaincantes ». Ce qui en fait un outil  » plus compétent (…) pour expliquer de fausses informations – et pour convaincre le public qu’elles pourraient être vraies ».

ChatGPT-4 a ainsi produit un article remettant en cause la réalité de la tuerie de Sandy Hook, régulièrement ciblée par les complotistes. Son texte était deux fois plus long que celui de son prédécesseur et apportait plus de détails sur les raisons de ses doutes face à la version officielle. Surtout, l’avertissement présent dans l’article de ChatGPT-3.5 sur le « démenti » apporté par « des sources fiables et crédibles » à « ces théories du complot » avait disparu.

 » informations erronées à grande échelle »

Ces résultats montrent que cet outil « pourrait être utilisé pour diffuser des informations erronées à grande échelle », craint NewsGuard. Et ce, bien qu’OpenAI a reconnu les potentiels effets néfastes de ChatGPT. Dans un rapport (en anglais) sur GPT-4 réalisé par OpenAI, les chercheurs de l’entreprise écrivent qu’ils s’attendent à ce que le GPT-4 soit « meilleur que GPT-3 pour produire des contenus réalistes et ciblés » et donc plus à risque d’être « utilisé pour générer des contenus destinés à induire en erreur ».

Pourtant,  » il est clair que GPT-4 n’a pas été formé de manière efficace, avec des données visant à limiter la diffusion » de la désinformation, estime NewsGuard. Contacté par l’entreprise, OpenAI n’a pas réagi au test de l’organisation. Elle a en revanche annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger de l’utilisation des IA.

IA et risque de précarité au Sud

IA et risque de précarité au Sud

Clément Le Ludec
Sociologie du numérique, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Maxime Cornet
Doctorant en sociologie de l’IA, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Il n’y a pas que des robots derrière l’intelligence artificielle (IA) : en bout de chaîne, on trouve souvent des travailleurs des pays du sud. Récemment une enquête du Time révélait que des travailleurs kényans payés moins de trois euros de l’heure étaient chargés de s’assurer que les données utilisées pour entraîner ChatGPT ne comportaient pas de contenu à caractère discriminatoire.

Les modèles d’IA ont en effet besoin d’être entraînés, en mobilisant une masse de données extrêmement importante, pour leur apprendre à reconnaître leur environnement et à interagir avec celui-ci. Ces données doivent être collectées, triées, vérifiées et mises en forme. Ces tâches chronophages et peu valorisées sont généralement externalisées par les entreprises technologiques à une foule de travailleurs précaires, généralement situés dans les pays des suds.

Ce travail de la donnée prend plusieurs formes, en fonction des cas d’usage de l’algorithme final, mais il peut s’agir par exemple d’entourer les personnes présentes sur les images capturées par une caméra de vidéosurveillance, pour apprendre à l’algorithme à reconnaître un humain. Ou encore corriger manuellement les erreurs produites par un modèle de traitement automatique de factures.

Nous proposons, à travers une enquête menée entre Paris et Antananarivo, capitale de Madagascar, de nous pencher sur l’identité de ces travailleurs de la donnée, leurs rôles et leurs conditions de travail, et de proposer des pistes pour enrichir les discussions autour de la régulation des systèmes d’IA.

L’intelligence artificielle, une production mondialisée
Nos recherches appuient l’hypothèse que le développement de l’intelligence artificielle ne signifie pas la fin de travail due à l’automation, comme certains auteurs l’avancent, mais plutôt son déplacement dans les pays en voie de développement.

Notre étude montre aussi la réalité de « l’IA à la française » : d’un côté, les entreprises technologiques françaises s’appuient sur les services des GAFAM pour accéder à des services d’hébergement de données et de puissance de calcul ; d’un autre côté les activités liées aux données sont réalisées par des travailleurs situés dans les ex-colonies françaises, notamment Madagascar, confirmant alors des logiques déjà anciennes en matière de chaînes d’externalisation. La littérature compare d’ailleurs ce type d’industrie avec le secteur textile et minier.

Un constat initial a guidé notre travail d’enquête : les conditions de production de l’IA restent mal connues. En nous appuyant sur des recherches antérieures sur le « travail numérique » (digital labour), nous avons cherché à comprendre où et comment sont façonnés les algorithmes et les jeux de données nécessaires à leurs entraînements ?

Intégrés au sein du groupe de recherche Digital Platform Labor, notre travail consiste à analyser les relations d’externalisation entre entreprises d’intelligence artificielle françaises et leurs sous-traitants basés dans les pays d’Afrique francophone et à dévoiler les conditions de travail de ces « travailleurs de la donnée » malgaches, devenus essentiels au fonctionnement des systèmes intelligents.

Notre enquête a débuté à Paris en mars 2021. Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre le regard que les entreprises françaises productrices d’IA entretenaient sur ces activités liées au travail de la donnée, et quels étaient les processus mis en œuvre pour assurer la production de jeux de données de qualité suffisante pour entraîner les modèles.

Le lac Anosy Central à Antananarivo, capital de Madagascar. Sascha Grabow/Wikipedia, CC BY
Nous nous sommes ainsi entretenus avec 30 fondateurs et employés opérant dans 22 entreprises parisiennes du secteur. Un résultat a rapidement émergé de ce premier travail de terrain : le travail des données est dans sa majorité externalisé auprès de prestataires situés à Madagascar.

Les raisons de cette concentration des flux d’externalisation vers Madagascar sont multiples et complexes. On peut toutefois mettre en avant le faible coût du travail qualifié, la présence historique du secteur des services aux entreprises sur l’île, et le nombre élevé d’organisations proposant ces services.

Lors d’une seconde partie de l’enquête d’abord menée à distance, puis sur place à Antananarivo, nous nous sommes entretenus avec 147 travailleurs, managers, et dirigeants de 10 entreprises malgaches. Nous avons dans le même temps diffusé un questionnaire auprès de 296 travailleurs des données situés à Madagascar.

Les emplois du numérique : solution précaire pour jeunes urbains éduqués
Dans un premier temps, le terrain révèle que ces travailleurs des données sont intégrés à un secteur plus large de production de service aux entreprises, allant des centres d’appels à la modération de contenu web en passant par les services de rédaction pour l’optimisation de la visibilité des sites sur les moteurs de recherche.

Les données du questionnaire révèlent que ce secteur emploie majoritairement des hommes (68 %), jeunes (87 % ont moins de 34 ans), urbains et éduqués (75 % ont effectué un passage dans l’enseignement supérieur).

Quand ils évoluent au sein de l’économie formelle, ils occupent généralement un poste en CDI. La moindre protection offerte par le droit du travail malgache comparée au droit du travail français, la méconnaissance des textes par les travailleurs, et la faiblesse des corps intermédiaires (syndicats, collectifs) et de la représentation en entreprise accentuent néanmoins la précarité de leur position. Ils gagnent en majorité entre 96 et 126 euros par mois, avec des écarts de salaires significatifs, jusqu’à 8 à 10 fois plus élevés pour les postes de supervision d’équipe, également occupés par des travailleurs malgaches situés sur place.

Ces travailleurs sont situés à l’extrémité d’une longue chaîne d’externalisation, ce qui explique en partie la faiblesse des salaires de ces travailleurs qualifiés, même au regard du contexte malgache.

La production de l’IA implique en effet trois types d’acteurs : les services d’hébergement de données et de puissance de calcul proposés par les GAFAM, les entreprises françaises qui vendent des modèles d’IA et les entreprises qui proposent des services d’annotations de données depuis Madagascar, chaque intermédiaire captant une partie de la valeur produite.

Ces dernières sont de plus généralement très dépendantes de leurs clients français, qui gèrent cette force de travail externalisée de manière quasi directe, avec des postes de management intermédiaire dédiés au sein des start-up parisiennes.

L’occupation de ces postes de direction par des étrangers, soit employés par les entreprises clientes en France, soit par des expatriés sur place, représente un frein important aux possibilités d’évolution de carrière offertes à ces travailleurs, qui restent bloqués dans les échelons inférieurs de la chaîne de valeur.

Cette industrie profite d’un régime spécifique, les « zones franches », institué en 1989 pour le secteur textile. Dès le début des années 1990, des entreprises françaises s’installent à Madagascar, notamment pour des tâches de numérisation liées au secteur de l’édition. Ces zones, présentes dans de nombreux pays en voie de développement, facilitent l’installation d’investisseurs en prévoyant des exemptions d’impôts et de très faibles taux d’imposition.

Aujourd’hui, sur les 48 entreprises proposant des services numériques dans des zones franches, seulement 9 sont tenues par des Malgaches, contre 26 par des Français. En plus de ces entreprises formelles, le secteur s’est développé autour d’un mécanisme de « sous-traitance en cascade », avec, à la fin de la chaîne des entreprises et entrepreneurs individuels informels, moins bien traités que dans les entreprises formelles, et mobilisés en cas de manque de main-d’œuvre par les entreprises du secteur.

En plus du coût du travail, l’industrie de l’externalisation profite de travailleurs bien formés : la plupart sont allés à l’université et parlent couramment le français, appris à l’école, par Internet et à travers le réseau des Alliances françaises. Cette institution d’apprentissage du français a été initialement créé en 1883 afin de renforcer la colonisation à travers l’extension de l’utilisation de la langue du colonisateur par les populations colonisées.

Ce schéma rappelle ce que le chercheur Jan Padios désigne comme le « colonial recall ». Les anciens pays colonisés disposent de compétences linguistiques et d’une proximité culturelle avec les pays donneurs d’ordres dont bénéficient les entreprises de services.

Rendre visibles les travailleurs de l’intelligence artificielle
Derrière l’explosion récente des projets d’IA commercialisés dans les pays du nord, on retrouve un nombre croissant de travailleurs de la donnée. Alors que la récente controverse autour des « caméras intelligentes », prévues par le projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris, s’est principalement focalisée sur les risques matière de surveillance généralisée, il nous semble nécessaire de mieux prendre en compte le travail humain indispensable à l’entraînement des modèles, tant il soulève de nouvelles questions relatives aux conditions de travail et au respect de la vie privée.

Rendre visible l’implication de ces travailleurs c’est questionner des chaînes de production mondialisées, bien connues dans l’industrie manufacturière, mais qui existent aussi dans le secteur du numérique. Ces travailleurs étant nécessaires au fonctionnement de nos infrastructures numériques, ils sont les rouages invisibles de nos vies numériques.

C’est aussi rendre visible les conséquences de leur travail sur les modèles. Une partie des biais algorithmiques résident en effet dans le travail des données, pourtant encore largement invisibilisé par les entreprises](https://milamiceli.com/wp-content/uploads/2021/10/GROUP2022_CRv1.pdf). Une IA réellement éthique doit donc passer par une éthique du travail de l’IA.

Société- IA-GPT-4 : risque d’intox

Société- IA-GPT-4 : risque d’intox


La nouvelle version de l’intelligence artificielle se rapproche de l’intelligence humaine, selon ses créateurs. Mais elle marque un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

Le meilleur et le pire. Depuis qu’elles ont été mises à disposition du grand public fin 2022, les capacités du programme d’intelligence artificielle (IA) ChatGPT, produit par l’entreprise californienne OpenAI, suscitent beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de polémiques. Au cœur des inquiétudes : l’incapacité du programme à garantir la fiabilité des informations délivrées. Sa nouvelle version, ChatGPT-4, dévoilée mi-mars, constitue un pas de plus vers des programmes informatiques toujours plus proches de l’ « intelligence » des humains, selon ses créateurs. Mais elle marque en revanche un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

« Malgré les promesses d’OpenAI », le nouvel outil d’intelligence artificielle de l’entreprise génère de la désinformation « plus fréquemment et de manière plus convaincante que son prédécesseur », écrit NewsGuard dans une étude publiée mardi 21 mars et consultée par franceinfo. Pour s’en rendre compte, l’entreprise a testé les capacités de ChatGPT-4, et de sa version précédente, à détecter une série de 100 fake news (le World Trade Center aurait été détruit par une démolition contrôlée, le VIH aurait été créé par le gouvernement américain, etc.) et à en informer l’utilisateur.

Les résultats sont éloquents. La version précédente de ChatGPT-3.5 avait généré, en janvier, 80 des 100 faux récits demandés par NewsGuard . Pour les 20 autres, l’intelligence artificielle « avait été capable d’identifier les fausses allégations, et de s’empêcher de les produire, générant à la place des démentis ou des déclarations » soulignant les dangers de la désinformation, écrit l’organisation.  » Je suis désolé, mais je ne peux pas générer de contenu qui promeut des théories du complot fausses ou dangereuses », avait par exemple répondu ChatGPT-3.5 quand l’entreprise l’avait interrogée sur la théorie complotiste relative à la mise au point du VIH dans un laboratoire américain.

En mars 2023, NewsGuard a renouvelé le même exercice sur ChatGPT-4, en utilisant les mêmes 100 faux récits et les mêmes questions. Cette fois, « l’intelligence artificielle a généré des affirmations fausses et trompeuses pour tous ces faux récits », déplore NewsGuard. Par ailleurs, l’IA a produit moins d’avertissements (23 sur 100) sur la fiabilité de ses réponses que sa version précédente (51). Et  » ses réponses sont généralement plus approfondies, détaillées et convaincantes ». Ce qui en fait un outil  » plus compétent (…) pour expliquer de fausses informations – et pour convaincre le public qu’elles pourraient être vraies ».

ChatGPT-4 a ainsi produit un article remettant en cause la réalité de la tuerie de Sandy Hook, régulièrement ciblée par les complotistes. Son texte était deux fois plus long que celui de son prédécesseur et apportait plus de détails sur les raisons de ses doutes face à la version officielle. Surtout, l’avertissement présent dans l’article de ChatGPT-3.5 sur le « démenti » apporté par « des sources fiables et crédibles » à « ces théories du complot » avait disparu.

 » informations erronées à grande échelle »

Ces résultats montrent que cet outil « pourrait être utilisé pour diffuser des informations erronées à grande échelle », craint NewsGuard. Et ce, bien qu’OpenAI a reconnu les potentiels effets néfastes de ChatGPT. Dans un rapport (en anglais) sur GPT-4 réalisé par OpenAI, les chercheurs de l’entreprise écrivent qu’ils s’attendent à ce que le GPT-4 soit « meilleur que GPT-3 pour produire des contenus réalistes et ciblés » et donc plus à risque d’être « utilisé pour générer des contenus destinés à induire en erreur ».

Pourtant,  » il est clair que GPT-4 n’a pas été formé de manière efficace, avec des données visant à limiter la diffusion » de la désinformation, estime NewsGuard. Contacté par l’entreprise, OpenAI n’a pas réagi au test de l’organisation. Elle a en revanche annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger de l’utilisation des IA.

IA – ChatGPT-4 : risque d’intox à grande échelle

IA – ChatGPT-4 : risque d’intox à grande échelle


La nouvelle version de l’intelligence artificielle se rapproche de l’intelligence humaine, selon ses créateurs. Mais elle marque un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

Le meilleur et le pire. Depuis qu’elles ont été mises à disposition du grand public fin 2022, les capacités du programme d’intelligence artificielle (IA) ChatGPT, produit par l’entreprise californienne OpenAI, suscitent beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de polémiques. Au cœur des inquiétudes : l’incapacité du programme à garantir la fiabilité des informations délivrées. Sa nouvelle version, ChatGPT-4, dévoilée mi-mars, constitue un pas de plus vers des programmes informatiques toujours plus proches de l’ « intelligence » des humains, selon ses créateurs. Mais elle marque en revanche un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

« Malgré les promesses d’OpenAI », le nouvel outil d’intelligence artificielle de l’entreprise génère de la désinformation « plus fréquemment et de manière plus convaincante que son prédécesseur », écrit NewsGuard dans une étude publiée mardi 21 mars et consultée par franceinfo. Pour s’en rendre compte, l’entreprise a testé les capacités de ChatGPT-4, et de sa version précédente, à détecter une série de 100 fake news (le World Trade Center aurait été détruit par une démolition contrôlée, le VIH aurait été créé par le gouvernement américain, etc.) et à en informer l’utilisateur.

Les résultats sont éloquents. La version précédente de ChatGPT-3.5 avait généré, en janvier, 80 des 100 faux récits demandés par NewsGuard . Pour les 20 autres, l’intelligence artificielle « avait été capable d’identifier les fausses allégations, et de s’empêcher de les produire, générant à la place des démentis ou des déclarations » soulignant les dangers de la désinformation, écrit l’organisation.  » Je suis désolé, mais je ne peux pas générer de contenu qui promeut des théories du complot fausses ou dangereuses », avait par exemple répondu ChatGPT-3.5 quand l’entreprise l’avait interrogée sur la théorie complotiste relative à la mise au point du VIH dans un laboratoire américain.

En mars 2023, NewsGuard a renouvelé le même exercice sur ChatGPT-4, en utilisant les mêmes 100 faux récits et les mêmes questions. Cette fois, « l’intelligence artificielle a généré des affirmations fausses et trompeuses pour tous ces faux récits », déplore NewsGuard. Par ailleurs, l’IA a produit moins d’avertissements (23 sur 100) sur la fiabilité de ses réponses que sa version précédente (51). Et  » ses réponses sont généralement plus approfondies, détaillées et convaincantes ». Ce qui en fait un outil  » plus compétent (…) pour expliquer de fausses informations – et pour convaincre le public qu’elles pourraient être vraies ».

ChatGPT-4 a ainsi produit un article remettant en cause la réalité de la tuerie de Sandy Hook, régulièrement ciblée par les complotistes. Son texte était deux fois plus long que celui de son prédécesseur et apportait plus de détails sur les raisons de ses doutes face à la version officielle. Surtout, l’avertissement présent dans l’article de ChatGPT-3.5 sur le « démenti » apporté par « des sources fiables et crédibles » à « ces théories du complot » avait disparu.

 » informations erronées à grande échelle »

Ces résultats montrent que cet outil « pourrait être utilisé pour diffuser des informations erronées à grande échelle », craint NewsGuard. Et ce, bien qu’OpenAI a reconnu les potentiels effets néfastes de ChatGPT. Dans un rapport (en anglais) sur GPT-4 réalisé par OpenAI, les chercheurs de l’entreprise écrivent qu’ils s’attendent à ce que le GPT-4 soit « meilleur que GPT-3 pour produire des contenus réalistes et ciblés » et donc plus à risque d’être « utilisé pour générer des contenus destinés à induire en erreur ».

Pourtant,  » il est clair que GPT-4 n’a pas été formé de manière efficace, avec des données visant à limiter la diffusion » de la désinformation, estime NewsGuard. Contacté par l’entreprise, OpenAI n’a pas réagi au test de l’organisation. Elle a en revanche annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger de l’utilisation des IA.

Intelligence artificielle – ChatGPT-4 : risque d’intox à grande échelle

Intelligence artificielle – ChatGPT-4 : risque d’intox à grande échelle

La nouvelle version de l’intelligence artificielle se rapproche de l’intelligence humaine, selon ses créateurs. Mais elle marque un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

Le meilleur et le pire. Depuis qu’elles ont été mises à disposition du grand public fin 2022, les capacités du programme d’intelligence artificielle (IA) ChatGPT, produit par l’entreprise californienne OpenAI, suscitent beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de polémiques. Au cœur des inquiétudes : l’incapacité du programme à garantir la fiabilité des informations délivrées. Sa nouvelle version, ChatGPT-4, dévoilée mi-mars, constitue un pas de plus vers des programmes informatiques toujours plus proches de l’ « intelligence » des humains, selon ses créateurs. Mais elle marque en revanche un recul en termes de fiabilité de l’information, s’inquiète l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard.

« Malgré les promesses d’OpenAI », le nouvel outil d’intelligence artificielle de l’entreprise génère de la désinformation « plus fréquemment et de manière plus convaincante que son prédécesseur », écrit NewsGuard dans une étude publiée mardi 21 mars et consultée par franceinfo. Pour s’en rendre compte, l’entreprise a testé les capacités de ChatGPT-4, et de sa version précédente, à détecter une série de 100 fake news (le World Trade Center aurait été détruit par une démolition contrôlée, le VIH aurait été créé par le gouvernement américain, etc.) et à en informer l’utilisateur.

Les résultats sont éloquents. La version précédente de ChatGPT-3.5 avait généré, en janvier, 80 des 100 faux récits demandés par NewsGuard . Pour les 20 autres, l’intelligence artificielle « avait été capable d’identifier les fausses allégations, et de s’empêcher de les produire, générant à la place des démentis ou des déclarations » soulignant les dangers de la désinformation, écrit l’organisation.  » Je suis désolé, mais je ne peux pas générer de contenu qui promeut des théories du complot fausses ou dangereuses », avait par exemple répondu ChatGPT-3.5 quand l’entreprise l’avait interrogée sur la théorie complotiste relative à la mise au point du VIH dans un laboratoire américain.

En mars 2023, NewsGuard a renouvelé le même exercice sur ChatGPT-4, en utilisant les mêmes 100 faux récits et les mêmes questions. Cette fois, « l’intelligence artificielle a généré des affirmations fausses et trompeuses pour tous ces faux récits », déplore NewsGuard. Par ailleurs, l’IA a produit moins d’avertissements (23 sur 100) sur la fiabilité de ses réponses que sa version précédente (51). Et  » ses réponses sont généralement plus approfondies, détaillées et convaincantes ». Ce qui en fait un outil  » plus compétent (…) pour expliquer de fausses informations – et pour convaincre le public qu’elles pourraient être vraies ».

ChatGPT-4 a ainsi produit un article remettant en cause la réalité de la tuerie de Sandy Hook, régulièrement ciblée par les complotistes. Son texte était deux fois plus long que celui de son prédécesseur et apportait plus de détails sur les raisons de ses doutes face à la version officielle. Surtout, l’avertissement présent dans l’article de ChatGPT-3.5 sur le « démenti » apporté par « des sources fiables et crédibles » à « ces théories du complot » avait disparu.

 » informations erronées à grande échelle »

Ces résultats montrent que cet outil « pourrait être utilisé pour diffuser des informations erronées à grande échelle », craint NewsGuard. Et ce, bien qu’OpenAI a reconnu les potentiels effets néfastes de ChatGPT. Dans un rapport (en anglais) sur GPT-4 réalisé par OpenAI, les chercheurs de l’entreprise écrivent qu’ils s’attendent à ce que le GPT-4 soit « meilleur que GPT-3 pour produire des contenus réalistes et ciblés » et donc plus à risque d’être « utilisé pour générer des contenus destinés à induire en erreur ».

Pourtant,  » il est clair que GPT-4 n’a pas été formé de manière efficace, avec des données visant à limiter la diffusion » de la désinformation, estime NewsGuard. Contacté par l’entreprise, OpenAI n’a pas réagi au test de l’organisation. Elle a en revanche annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger de l’utilisation des IA.

Presse nationale: le risque d’une crise politique qui va durer

Presse nationale: le risque d’une crise politique qui va durer

La presse française est à peu près unanime pour considérer que le vote de justesse (neuf voix seulement de la motion de censure) ne change pas grand-chose et risque au contraire de plonger la France dans une crise politique qui risque de durer.

Ainsi par exemple le JDD reprend les propos du député « républicain » du Pas de calais : « Il y avait d’autres choses à faire que de braquer le pays. Il faut que le Président retire son projet de loi, rappelle les organisations syndicales autour de la table », liste l’élu du Pas-de-Calais, qui ajoute : « Une France ingouvernable pendant quatre ans, on n’a pas besoin de ça. » À quelques mètres de là, dans la salle des pas perdus du Palais-Bourbon, Éric Woerth (Renaissance) est l’un des rares députés de la majorité présents : « Cette réforme arrive à son aboutissement. (…) Quelle déception ? La motion a été rejetée ! », insiste-t-il.

Le journal « Le Figaro » indique qu’après ce vote dont les résultats sont particulièrement étroits la majorité a encore moins le moral que précédemment. Le journal se pose la question de savoir si ce gouvernement n’est pas déjà mort reprenant les propos de la chef de file des insoumis Mathilde Panot «d’ores et déjà mort aux yeux des Français» et une chef de gouvernement qui n’a «plus de pouvoir pour continuer son action», devant «démissionner en emportant sa réforme avec elle.» Avant de tonner : «Rien n’a été réglé, et tout continue dans le pays pour continuer à faire en sorte que cette réforme soit retirée.»
Toujours au sein des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon a, quant à lui, appelé à la «censure populaire (…) puisque le processus de censure parlementaire n’a pas fonctionné.» L’ancien candidat des Insoumis à la présidentielle «souhaite que cette censure populaire s’exprime en tout lieu, en toutes circonstances et qu’elle nous permette d’obtenir le retrait du texte.» «Neuf voix de différence ne suffisent pas à nous faire changer d’avis», a-t-il ajouté. Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, «Emmanuel Macron a ouvert une crise sociale et politique», et «s’est isolé.» Prédisant que «le gouvernement Borne vit ses dernières heures», le député socialiste de Seine-et-Marne considère qu’«il n’y a désormais plus que trois solutions : le retrait immédiat, le référendum ou la dissolution.»

Le journal la tribune pour savoir si Macon peut encore reprendre la main. car
dans la rue, mais aussi l’opinion, la contestation contre ce texte n’en reste pas moins très forte encore. Les raffineries sont bloquées, des grèves dans les services publics sont annoncées. Dans ce contexte tendu, que peut désormais faire Emmanuel Macron pour reprendre la main et redonner du souffle à son quinquennat sans être empêché ?

Le journal reprend les propos de Laurent Berger, le leader de la CFDT, devenu chef de file de la mobilisation sociale, ne voit qu’une solution pour sortir de l’impasse. Et il le demande solennellement au locataire de l’Elysée : « pour retrouver l’apaisement dans le pays, ne promulguez pas la loi ». Sa requête a toutefois toutes les chances de rester lettre morte : « On n’a pas traversé tout ça, pris des coups, pour retirer notre projet », répond, agacé, un ministre de premier plan.
Le journal évoque une suite assez hypothétique. Après un conflit si dur, pas sûr que les centrales acceptent de venir siéger autour de la table pour évoquer les conditions de travail, etc. Laurent Berger, pourtant sensible à cette question, a d’ores et déjà prévenu : « On ne va pas faire comme si de rien était, de faire ‘reset’ comme sur un ordinateur » Bref, il faudra sûrement un sas de décompression de quelques semaines avant de renouer le dialogue.

Sur BFM ,s’interroge pour savoir si le gouvernement n’est pas déjà mort.
La motion de censure transpartisane a manqué de neuf voix pour être adoptée, la motion du Rassemblement national en a manqué de 193. Le gouvernement n’a donc pas été renversé par un vote des députés à l’Assemblée nationale, ce lundi. Les oppositions de gauche et RN ont immédiatement appelé à la démission d’Élisabeth Borne. La Nupes a appelé Emmanuel Macron à ne pas signer le texte, la dernière étape pour ratifier le texte.

Dans le journal « l’opinion » on évoque maintenant la perspective du recours au référendum d’initiative partagée (RIP) via le dépôt d’une proposition de loi dédiée a été officialisé le jour même où le gouvernement a franchi le dernier obstacle à l’adoption du projet de loi à l’Assemblée via le recours à l’article 49.3 de la Constitution.
A peine les motions de censure sur le texte étaient-elles rejetées que des députés de gauche brandissaient des pancartes RIP. Cette démarche pourrait contribuer à alimenter la contestation – déjà puissante – contre le report de l’âge légal de 62 à 64 ans et compliquer la mise en oeuvre de la réforme prévue dès septembre.La réforme « accentue les inégalités sociales et porte particulièrement préjudice aux populations les plus vulnérables », argue la proposition de loi publiée ce lundi et déjà transférée au Conseil constitutionnel. « Il revient donc au peuple français, par voie de référendum, de pouvoir se prononcer pour ou contre la limitation de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. »

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