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Un risque d’éclatement d’Internet ?

Un risque d’éclatement d’Internet ? 

Des voix s’élèvent dans les instances internationales en charge de la gouvernance d’Internet pour réclamer le remplacement des protocoles existants, sous prétexte qu’ils seraient obsolètes.  Internet connecte entre eux des réseaux disparates. Disparates par les usages, la géographie, les technologies, mais capables d’échanger. Si des usages aussi variés que la télémédecine et les concerts dans un métavers cohabitent, c’est en vertu des propriétés d’internet. Ce sont en effet ses protocoles et leur universalité qui garantissent qu’il n’y ait pas de rupture du dialogue entre les machines présentes sur tous les réseaux, dans toutes les zones. Mais à mesure que les esprits se renfrognent et que les frontières se referment, internet est chaque jour davantage contesté. Il fait en effet l’objet de pressions qui risquent d’altérer ses propriétés. Avec un risque : une attrition des usages et services disponibles aujourd’hui pour un très grand nombre.

 

Par Pierre Bonis, DG de l’Afnic dans la Tribune

Dans les instances internationales en charge de la gouvernance d’internet, des voix s’élèvent qui réclament le remplacement des protocoles existants. Ceux-ci seraient obsolètes, au seul motif qu’ils existent depuis près d’un demi-siècle. Les promoteurs de ces solutions « New IP » ou encore « IPv6+ » sont essentiellement des États qui s’emploient à brider les possibilités offertes par internet à leur propre population. Ceux-là mêmes diagnostiquent des difficultés techniques improbables, fondées sur des projections fantaisistes, nécessitant selon eux des exigences de vitesse qui parfois s’approchent ou même dépassent celle de la lumière ! On peut se demander pourquoi la Chine, l’Iran ou la Russie, aux côtés de certains États du Golf, souhaitent si âprement un nouveau réseau.

Dans les régimes démocratiques également, internet tel que nous le connaissons n’est pas toujours en sécurité. Avec les meilleures intentions – lutter contre la haine en ligne par exemple -, certains régimes démocratiques semblent désireux de modifier les protocoles informatiques eux-mêmes, et combattre ainsi des violations de la loi avec des solutions techniques. Dans le combat contre la délinquance numérique, au lieu d’imposer aux acteurs une obligation de résultat (lutter efficacement et rapidement contre un comportement délictueux), on observe une tendance à imposer des obligations de moyens.

Dernière forme de contestation, celle des déçus d’internet. À ceux-ci, notamment mais pas uniquement dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, on avait promis un outil de développement économique, démocratique et social. Résultat : ils ont perdu leurs opérateurs télécom locaux, privatisés après avoir été démonétisés par l’arrêt au début des années 2000 des taxes de répartition internationales qu’ils percevaient grâce aux appels téléphoniques issus de leurs diasporas ; cela a entrainé une perte de revenus significative, longtemps première source de devises étrangères dans des pays indépendants des Caraïbes, par exemple. Le développement miraculeux n’est pas arrivé. Les usages sont limités par la faiblesse des infrastructures, masquée par l’essor de la connectivité mobile, une des plus chères du monde pour ces pays en développement. Ceux-là sont tentés de rallier les sirènes d’un « Nouvel Internet » reprochant à l’actuel de ne pas être universellement porteur de progrès, en plus d’être porteur d’une idéologie occidentale.

On retrouve ici l’argument qui veut que la contestation politique soit toujours une machination de l’étranger. Internet porterait la voix de l’ennemi, américain, occidental, athée… C’est la théorie du régime iranien qui accuse sa jeunesse exsangue de mourir pour des idées américaines.

Le fonctionnement et les protocoles d’internet n’empêchent pas la censure de certains régimes autoritaires. Ceux qui pensent qu’internet a généré les révolutions arabes, la révolte chinoise contre les mesures « zéro covid » ou encore les révolutions de couleur oublient que la révolte tunisienne commence avec le suicide d’un marchand de fruits et légumes, et que TikTok est le seul réseau social d’envergure à avoir refusé de signer la charte française sur la protection de l’enfance au grand damne de l’ARCOM. Internet n’a pas d’idéologie, mais ceux qui promeuvent une idéologie, pour le meilleur ou pour le pire, utilisent internet pour ce qu’il est : un outil. Un outil certes imparfait, mais plus universel que tous les modèles proposés par ses détracteurs et déçus.

Les laisser obtenir gain de cause aboutirait à un nouveau système découpé en une multitude de réseaux qui ne seraient pas interopérables. Et si internet devait se fragmenter, internet disparaîtrait. Un monde numérique divisé implique en effet des clôtures privées et anarchiques instaurant des contrôles politiques et économiques. Pour les utilisateurs du monde entier, cela signifierait une augmentation significative des tarifs de tout ce que nous avons l’habitude d’obtenir facilement. Il faudrait en effet financer des passerelles, des échangeurs, des « prises multiples » et toutes sortes de coupeurs de route numériques. Cela serait un coup très dur pour nos concitoyens les plus fragiles. Internet deviendrait un outil élitiste et opaque, dont la confiance serait bannie.

À l’échelle internationale, il deviendrait également beaucoup plus complexe de traquer des réseaux mafieux ou terroristes. L’information cesserait de circuler de manière fluide, les échanges entre personnes de bonne volonté d’un bout à l’autre du monde deviendraient suspects et ne pourraient avoir lieu qu’en utilisant des technologies de contournement par construction elles-mêmes suspectes.

Pour ces raisons, nous devons rester très vigilants sur les pressions qui s’exercent dans les instances internationales, et défendre sans relâche internet en tant que modèle unique décentralisé et neutre d’interopérabilité planétaire. Et peut-être à ce titre, un bien commun universel.

Risque de l’IA : Une question de méthode et de démocratisation

Risque de l’IA : Une question de méthode et de démocratisation 

.L’intelligence artificielle a imposé le lexique de la peur. On parle d’invasion de robots venus remplacer les travailleuses et les travailleurs, de rupture technologique et de saut dans l’inconnu. En réalité, la création de la valeur reste absolument identique dans sa méthode depuis Socrate : il faut résoudre des problèmes ! Par Hadj Khelil, fondateur d’Hyko.ai* ( dans  » La Tribune)

Pour y parvenir, il faut d’abord connaître ses problèmes. Savoir les identifier nécessite de construire un pont, un lien entre l’énoncé et le vrai problème, le besoin non pourvu. Cette qualité de problématisation rend possible l’accès à une boite à outils dont la taille varie en fonction des âges. Si l’IA est une révolution de la caisse à outils, elle ne le sera jamais pour ce qui est du talent de problématisation.

Edgar Morin nous a montré la voie, la seconde vague de l’esprit français de Descartes : il nous faut avoir plus de méthode. Comme disait Einstein, il faut rester plus de temps avec les problèmes. Il avait prédit qu’un jour les machines répondraient à toutes les questions, mais nous prévenait déjà qu’elles ne pourraient jamais poser les meilleures questions.

Cette méthode de problématisation, cette gymnastique intellectuelle, c’est un monopole humain, un bastion qu’il faut encourager, former, valoriser. C’est sur celle-ci que nous devons nous appuyer pour dompter l’IA et la mettre au service du plus grand nombre à travers la résolution des grands problèmes de l’humanité. L’ordinateur quantique tant attendu, combiné à la magie de l’IA, pourraient être déterminants dans la réalisation des objectifs de développement durable, plutôt que servir la grande course à la profitabilité et compromettre les souverainetés des humains qui n’auraient pas livré les bons combats.

Le paradoxe veut que l’IA fasse son entrée fracassante dans un monde où les citoyens vont de plus en plus mal. C’est l’aboutissement de la prise de pouvoir des machines, accélérée par la compétition devenue mondialisée et omniprésente, après une phase, aujourd’hui révolue, de croissance effrénée où chacun a vu son temps libre, sa richesse, sa santé et ses libertés croitre.

Le prix à payer pour cette croissance inédite de richesses fut la spécialisation des tâches, censées répondre à des problèmes que l’on a fini par oublier avec la vague d’industrialisation, de normalisation, de standardisation, au nom de l’obsession à la productivité. Ne demeure que la hiérarchie sociale qui en découle, les dividendes sans cesse plus importants (un domaine où notre pays excelle encore) et finalement la conversion des travailleurs en robots. Ils ne comprennent plus à quel problème correspond les tâches qu’ils répètent. Savez-vous quel problème vous réglez dans la vie, et dans le monde ? Même des grands patrons et des dirigeants politiques ne le savent plus vraiment.

Ce n’est pas qu’ils soient stupides mais ils ne sont juste plus habitués à penser en termes de problèmes à résoudre et ont poussé une armée de cadres condamnés aux bullshit jobs à lubrifier les humains robotisés en leur parlant de devoir, puis de sens et enfin de mission. Mais après avoir délocalisé les emplois, le rêve du grand capital est de remplacer l’Homme par une machine sans état d’âme, dans une destruction créatrice qui laisserait des milliards d’entre nous sur le carreau (ces fameux cadres en premier lieu).

Je pense que la solution réside dans le problème, comme toujours. Si l’IA était démocratisée au maximum, elle pourrait répondre à la quête de sens et d’impact des citoyens du monde. S’ils peuvent (encore) répondre aux défis de l’époque et améliorer le monde pour les générations futures, car l’IA va pouvoir accélérer la transition environnementale, la démocratie participative et tout le reste, sans exception.

Puisque personne ne peut arrêter le progrès, il est de notre devoir de protéger les citoyens des tsunamis technologiques qui se profilent en leur offrant des outils pour en tirer profit. Cet outil surpuissant présente de multiples dangers, oui, mais il peut être un outil de libération, d’émancipation et de créativité qui redistribuera les cartes d’un monde devenu trop injuste pour tenir debout et pour vivre ensemble.

C’est pour cela que nous avons développé un outil de prototypage d’applications d’IA sur-mesure, en quelques minutes et sans connaissance informatique. La majeure partie de la valeur, du temps et de l’impact perdus se jouent dans cette phase de prototypage où l’IA permet des économies et un partage des connaissances, des possibles qui progressent à une vitesse délirante.

Cette révolution peut cesser de donner le pouvoir aux tenants de la technologie et le rendre à ceux qui détiennent légitimement le savoir et le savoir-faire, ceux qui connaissent les vrais problèmes et veulent les résoudre pour le bien de tous. Pour cela, il ne tient qu’à nous de la démocratiser en y prenant part, en en profitant pour réactiver ce qu’il y a de plus précieux, commun et humain en nous et dont l’épuisement menace les institutions et les organisations partout dans le monde : notre capacité à raisonner.

La délicieuse ironie de la vie a opéré un formidable retournement, dont elle a le secret, propulsant ainsi les fortunés d’autrefois dans l’enfer des autres. À nous maintenant de travailler au prochain retournement en faisant en sorte qu’il aboutisse à la situation la plus juste possible. Nous croyons fermement que l’IA, à la condition que nous réussissions à embarquer le plus d’humains possible dans l’arche, est une véritable opportunité d’imaginer et de concevoir un monde plus juste articulé sur les savoirs, les compétences, les intuitions de citoyens qui auront dompté l’IA.

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(*) Hadj Khelil a fondé le data lab BIG mama en 2014. il a lancé en 2024 Hyko.ai.

Grippe aviaire : risque de transmission aux humains ?

 

Depuis plusieurs semaines, des cas d’infection ont été détectés dans des élevages de vaches laitières, faisant craindre l’émergence d’un virus susceptible de s’adapter à divers mammifères, et notamment les humains . Franceinfo a interrogé Benjamin Roche, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et coordinateur de l’initiative Prezode, un réseau international de prévention de l’émergence des zoonoses (des maladies transmissibles des animaux aux humains).

 Pourquoi l’épidémie en cours aux Etats-Unis se distingue-t-elle de celles que nous connaissions jusqu’ici ?

Benjamin Roche : Ce que nous observions jusqu’alors, en France et dans les nombreux pays concernés par des épidémies de grippe aviaire, c’est une circulation importante du virus, qui avait tendance à se globaliser, faisant quelques cas humains, de façon très sporadique, essentiellement chez des personnes qui travaillent dans des exploitations agricoles. Cette situation reste rare, car nous savons que les virus qui circulent chez les oiseaux ont du mal à directement s’adapter à l’homme, leur système immunitaire étant très différent du nôtre.

Ce qui est inquiétant dans l’épidémie en cours aux Etats-Unis, c’est que le virus commence à circuler dans des élevages bovins. Si le virus s’est suffisamment adapté pour circuler chez certains mammifères, le chemin à parcourir pour arriver à l’homme est plus court que si ce virus n’était adapté qu’aux oiseaux. Le risque principal, c’est qu’il s’adapte à l’homme jusqu’à un jour être capable de circuler d’humain à humain.

Le virus a été détecté dans 24 fermes américaines, dans des Etats très éloignés les uns des autres. Se peut-il que le virus circule chez d’autres espèces ?

Le fait que les cas soient assez diffus géographiquement peut laisser penser qu’un grand nombre d’événements restent non détectés et qu’il existe des circuits de transmission que l’on ne voit pas. Si on peut raisonnablement penser que l’épidémie est assez diffuse, n’oublions pas que les Etats-Unis disposent d’excellents moyens de suivi et de détection. Malheureusement, seul le temps nous dira si l’épidémie est vraiment importante.

Enfin, un virus peut s’avérer hautement pathogène pour une espèce, mais pas pour une autre. Celui-là, nous le savons, est hautement pathogène pour certaines espèces d’oiseaux. Il peut potentiellement être hautement pathogène pour les bovins, mais peut ne pas l’être pour l’homme. Ce sont des choses que nous connaissons encore assez mal. Les situations divergent en fonction de la souche, du sous-type, etc. Mais en ce qui concerne les virus de la grippe, ce sont surtout les porcs qui nous inquiètent. Ils ont des récepteurs immunitaires et antigéniques qui permettent d’assez bien répliquer les virus qui circulent chez l’oiseau, ainsi que ceux qui circulent chez l’homme. Le porc est le mammifère idéal pour opérer ce « mix » qui donnerait un virus susceptible de se transmettre entre humain.

Voir le virus chez des bovins avant de l’avoir vu chez le porc, c’est d’ailleurs une situation originale. Là encore, difficile de savoir si c’est parce que nous disposons aujourd’hui de meilleurs moyens de détections qu’autrefois, ou s’il s’agit d’un fait nouveau.

Comment le virus est-il passé des oiseaux aux vaches laitières ? Se peut-il que la transmission se soit faite par la nourriture donnée aux vaches et qui, aux Etats-Unis, peut contenir de la volaille, comme l’ont suggéré quelques chercheurs américains cités par The Telegraph ?

A ce stade, ce sont des spéculations. A ma connaissance, il n’y a pas de certitude sur la façon dont le virus a sauté entre les espèces dans ce cas précis. Et le savoir prendra sûrement du temps.

Y a-t-il des conditions d’élevage qui favorisent la propagation des virus ?

Chez les oiseaux, nous savons que l’élevage intensif est un facteur important pour le niveau de transmission. Chez les bovins, comme le cas est plutôt rare, nous n’avons pas le même niveau de connaissance du risque de transmission de la grippe aviaire. A ma connaissance, il n’y a pas de protocole spécifique chez les bovins pour la grippe aviaire, si ce n’est le respect des pratiques de bon sens bien sûr, comme le nettoyage et la décontamination de surfaces ou encore des tests réguliers.

Vous avez mentionné l’importance d’éviter que le virus ne s’adapte à l’homme, mais comment les autorités sanitaires y travaillent-elles ?

Comme nous l’avons vu lors de la pandémie de Covid-19, c’est bien d’être préparés et de répondre en cas d’épidémie, mais le mieux reste de la prévenir, en évitant que les virus n’arrivent jusqu’à l’homme. C’est ce que l’on appelle de la « prévention primaire ». Dès janvier 2021, Emmanuel Macron a annoncé le lancement de l’initiative « Prezode », qui a justement pour objectif de développer de telles stratégies de prévention à des niveaux locaux et de les connecter entre eux, à l’échelle globale. Aujourd’hui, elle rassemble 25 gouvernements et 250 institutions membres qui développent ensemble, avec l’OMS notamment, des stratégies de prévention. Il s’agit par exemple d’avoir des outils que peuvent mettre en place les politiques publiques, sur la biosécurité des élevages, par exemple.

Par ailleurs, nous savons que le niveau de circulation des virus augmente quand on observe une perte de biodiversité. Donc il faut se pencher sur les moyens de protéger la biodiversité pour limiter le risque d’émergence chez l’homme, mais aussi développer des réseaux de surveillance et former les acteurs locaux partout dans le monde.

 

La stabilité financière mondiale menacée par le risque cyber

 Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale dont l’intégralité paraitra le 16 avril, le fonds monétaire international consacre un chapitre entier sur la manière dont la menace cyber peut affecter la finance mondiale. On sort vraiment de la simple perspective d’un rançongiciel qui bloque une banque. Il y a d’abord quelques ordres de grandeur à avoir en tête. Depuis 2020, les pertes directes (coût de rétablissement, amendes, rançons, pertes de chiffre d’affaires dû à la paralysie) cumulées d’incidents cyber se montent à 28 milliards de dollars. Et on ne parle même pas des pertes indirectes (perte de réputation, déclin du business, dépenses supplémentaires pour se protéger…). 20 % déjà des attaques cyber-affectent le secteur financier, dans l’ordre, les banques puis les assurances. Les services financiers auraient perdu 12 milliards d’USD depuis 2004, dont 2.5 milliards ces trois dernières années. Et pourtant aucune attaque n’a eu une ampleur systémique dans la finance. Cela ne va pas durer, dit le FMI, avec l’innovation technologique, la transformation digitale des banques qui augmente la surface d’attaque et qui font qu’une attaque du passé qui se reproduirait aujourd’hui provoquerait bien plus de dégâts. Le FMI cite à juste titre l’événement précurseur de la filiale américaine de la plus grande banque chinoise qui a été paralysée par un rançongiciel et qui a perturbé le marché de la dette américaine (qui heureusement ne dépendait pas que d’elle pour bien fonctionner).

 

par Par Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles, Ecole Polytechnique de Bruxelles et Chief Information Security Officer (Belfius) et Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Ecole Polytechnique de Louvain et MIT.dans « la Tribune »

Le coût médian d’un incident cyber, tel que le calcule le FMI, est de 400.000 de dollars. Le 3e quartile de ce coût est de 2,8 millions de dolalrs, mais attention : la distribution des coûts dus à des cyberattaques est très déformée avec en cas de rançongiciels, des pics jusqu’à 12 millions de dollars. Certaines attaques ont même généré des pertes jusqu’à des centaines de millions de dollars.

Le cours de bourse diminue aussi en cas de cyber-incidents : ce n’est pas encore très fort, admet le FMI avec un recul de 0,1 à 0,2% en moyenne et parfois 0,3 à 0,6% pour les sociétés à plus petite capitalisation. Après un cyber-incident, le montant des dépôts a tendance à diminuer de 5% tant retail que wholesale sur plusieurs mois. Là, un vrai problème de liquidité se pose.

Le FMI note une prise de conscience qui s’envole sur le sujet cyber et c’est tant mieux. Tout le monde veut s’assurer contre le risque cyber et les banques centrales tout comme les régulateurs financiers voient la matérialité du risque cyber. Il était temps.

Comment se matérialise les pertes financières dues à un cyber-incident ? D’abord par une perte de confiance qui peut mener à un cyber run, un terme inspiré d’un bank run. L’idée d’une banque passoire aux données va amener ses clients à retirer leur argent. Comment avoir confiance ? Un problème de liquidité se posera immédiatement et une contamination au système financier. On l’a vu en 2023 avec les banques américaines qui tombèrent en faillite à cause d’un bank run qui s’est propagé et la panique des autorités américaines.

Un incident cyber qui paralyse ou perturbe une infrastructure financière non substituable, par exemple une entreprise qui opère les paiements pour plusieurs banques ou une chambre de compensation peut aussi tout paralyser. Autre effet en cascade possible : les risques liés à l’utilisation par trop d’institutions financières d’un même logiciel, vulnérable ou lorsque ces institutions sont trop interconnectées de sorte que tout déséquilibre provenant de l’un quand il est affecté par une cyberattaque provoque les mêmes déséquilibres chez les autres qui lui sont interconnectés (via le marché interbancaire).

Ensuite, n’oublions pas les attaques qui peuvent affecter les infrastructures dont a besoin le secteur financier : sans électricité, car le réseau est attaqué, une banque ou une infrastructure financière tombe à l’arrêt aussi ! Le FMI va même plus loin et imagine des institutions publiques paralysées par une attaque : imagions, dit-elle, l’agence de la dette paralysée par une attaque cyber, ce qui ne permet plus à l’État de se financer sans compter le rating de l’État qui va être très vite dégradé pour incapacité à gérer sa dette.

Pour pimenter ce portrait, ajoutons l’informatique quantique qui pourra briser tous les chiffrements d’aujourd’hui ou l’IA qui peut autant améliorer la détection de la fraude ou l’identification de certains risques à partir du bruit ambiant sur les marchés ou dans les opérations d’une banque que l’inverse, générer de la voix clonée, des vidéos parfaites de personnes qui n’ont pas demandées à y figurer.

Ajoutons-y une dose de Fintech qui sont digitales jusqu’au bout des ongles et qui peuvent occuper sans qu’on s’en rende compte une place niche systémique dans les systèmes financiers (pensons aux paiements on line). Ironiquement, le FMI vise aussi les banques centrales et leur côté apprenti-sorcier pour celles qui développent les monnaies de banque centrales numériques à partir des blockchains (ce ne sera pas le cas de l’e-euro, ouf). Les maitrisent-elles quand on sait tous les problèmes de hacking et de fraude qui agrémentent ces technologies ?

 Le FMI note aussi que des entreprises qui ont subitement et massivement introduit le teleworking pendant la pandémie se sont retrouvés avec plus de cyber incident que ceux qui en proposaient déjà avant. La raison : elles avaient déjà plus de gouvernance en place pour mitiger les risques cyber que pour se permettre du teleworking. Elles étaient plus matures. Ces sociétés avaient dans leurs organes dirigeants plus de gens au fait du cyber. Après un incident, les entreprises sont subitement plus motivées à investir dans le cyber. Même si prévenir c’est mieux que guérir, c’est déjà bien de vouloir guérir.

Le secteur financier hélas présente trois effets démultiplicateurs aux attaques cyber :

  • La concentration des banques et des institutions financières qui forment des nœuds très interconnectés sur un ou plusieurs services financiers comme les paiements, les règlements d’opérations sur titres, les dépositaires centraux de titres, les contreparties… Ce sont des activités tellement spécialisées que les institutions qui ont acquis une position incontournable deviennent aussi incontournables.
  • La dépendance à quelques fournisseurs IT systémiques, toujours les mêmes dont la panne serait catastrophique même s’ils offrent aujourd’hui plus de résilience aux banques. Mais il ne faut jamais dire jamais.
  • La contagion d’un problème rencontré par une institution aux autres institutions pourtant saines, du fait de la grande interconnexion entre institutions financières.

Pour le FMI, un pays est bien équipé pour faire face au risque cyber s’il s’octroie le pouvoir d’inspecter les fournisseurs IT concentrés du secteur financier. Il faut aussi imposer des cyber-stress tests au secteur, mais c’est encore peu répandu. Un pays vertueux devrait dresser la cartographie es connexions qui existent entre ses institutions financières.

Il devrait y avoir aussi bcp plus d’échanges d’informations dans le secteur financier, épaulés par les autorités du pays. Et il faut rapporter les incidents, la seule manière pour un pays pour monitorer les crises cyber.

Là où le FMI a raison, c’est que les efforts cyber des banques et leur investissement manque la « big picture » ; Tout le monde se protège lui-même, mais ne prend pas assez en compte les effets de réseau des cyber attaques pour se protéger d’autrui. Il manque d’un chef d’orchestre qui prépare la partition cyber et ensuite la joue. La diversité des méthodes de connexion, de logiciel pourrait aussi réduire le risque d’une chute en domino.

Après l’attentat, le risque d’une répression accentuée en Russie

L’attentat meurtrier qui s’est déroulé en plein cœur de Moscou à l’initiative de l’État islamique constitue un terrible échec pour Poutine et plus généralement pour le système. Du coup, on va faire payer la facture à tout ce qui apparaît comme de près ou de loin comme des formes d’opposition voire des adversaires intérieurs ou extérieurs et l’Ukraine en particulier. 

L’échec est double pour Poutine. Alors qu’il voulait se parer de la gloire de son résultat à 87 % lors de l’élection présidentielle, le président russe est évidemment discrédité sur son propre terrain de la sécurité. En outre à l’extérieur, il apparaît comme la cible privilégiée des islamistes et des pays bienveillants à leur égard.

 Poutine essaye de s’en sortir encore avec un énorme mensonge en affirmant« Les quatre auteurs directs de l’attaque terroriste, tous ceux qui ont tiré et tué des personnes, ont été retrouvés et arrêtés. »

En réalité les quatre auteurs n’ont nullement été identifié et encore moins arrêtés.

Moins d’une semaine après la réélection en grande pompe du président et ses démonstrations de puissance, l’Ukraine, contre laquelle la Russie est en guerre depuis deux ans, est en fait le parfait bouc émissaire pour l’ancien chef du FSB. Les terroristes « ont tenté de se cacher et se sont dirigés vers l’Ukraine, où, selon des données préliminaires, une fenêtre leur était ouverte du côté ukrainien pour franchir la frontière de l’État », a affirmé Vladimir Poutine devant la caméra hier. Rien d’étonnant pour le politologue français Nicolas Tenzer : « Les ennemis déclarés de Poutine sont les « nazis » en Ukraine, et les autorités russes ont toujours été démunies devant ce genre de phénomène qui montre une très grande déficience et des failles des services de sécurité. » « Tout comme les nazis ont commis autrefois des massacres dans les territoires occupés, a ajouté le chef du Kremlin, ils ont planifié une exécution spectaculaire, un acte d’intimidation sanglant. »

L’Ukraine a démenti à plusieurs reprises toute implication dans l’attaque, dénonçant une manipulation du Kremlin. « On s’attendait à ce que la version des responsables russes soit la « piste ukrainienne », a déclaré sur X le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak. Les déclarations des services spéciaux russes concernant l’Ukraine sont absolument intenables et absurdes. L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident. »

Selon Meduza, site d’informations russophone basé à Riga, en Lettonie, « les médias russes fidèles à l’État et au gouvernement ont reçu l’instruction de l’administration présidentielle russe de souligner la possible « trace ukrainienne » dans leurs publications sur l’attaque terroriste ».

L’opposition russe a dénoncé les manquements des services de sécurité, dans l’incapacité de protéger la société des menaces réelles. « L’attaque terroriste avait été annoncée mais le FSB était trop occupé à combattre les politiciens, les activistes et les journalistes ; ils n’ont pas eu le temps de s’occuper des terroristes », a martelé sur X vendredi soir Maria Pevchikh, proche collaboratrice de l’ancien opposant Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février.

Politique: Risque de guerre avec la Russie

Politique: Risque de guerre avec  la Russie

 

Tant que le conflit ukrainien dure, la Russie ne peut pas se permettre un second front en Europe (moyens, effet de surprise, etc.). La guerre finie, le Kremlin, fort des leçons tirées du conflit ukrainien, travaillera à reconstituer ses stocks et ses équipements, de façon à préparer le prochain assaut sur les anciennes républiques soviétiques, probablement avec une attaque sur les pays baltes, membres de l’OTAN. On entrerait dans une nouvelle dimension. ( extrait du site « Slate »)

L’économie de l’OTAN est à peu près vingt fois plus importante que celle de la Russie, celle de l’Europe dix fois. Et pourtant, à titre de comparaison, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie ne peuvent aligner qu’un maximum de 1.000 chars de combat, contre 6.000 à 7.000 chars russes. Depuis février 2022, l’armée russe aurait perdu plus de 2.600 tanks, donc 2,5 fois le total de l’arsenal équivalent des quatre plus grosses économies d’Europe!

Et les usines russes fonctionnent à pleine capacité: Russes produisent en ce moment soixante chars d’assaut par mois, ce qui signifie qu’ils sont capables de fabriquer en un trimestre la totalité des tanks français! Rarement dans l’histoire a-t-on vu un tel décalage entre la puissance économique et la production d’armement.

Et, après le choc de février 2022, au lieu de se résorber, ce décalage s’accentue… Ainsi, les rapports alarmistes se multiplient, d’abord aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais c’est la publication en novembre 2023 d’un rapport du Conseil allemand sur la politique étrangère (DGAP), un groupe de réflexion basé à Berlin, qui a fait couler beaucoup d’encre. L’institut berlinois imagine cinq scénarios de réponse de l’OTAN face au danger du réarmement russe, avec une menace maximale estimée entre cinq et dix ans.

Les analystes du DGAP préconisent une force de l’OTAN de 300.000 hommes à haut niveau de préparation (contre 10.000 soldats répartis dans huit groupements tactiques en Europe de l’Est). Or, ce chiffre avait déjà été annoncé par Jens Soltenberg, secrétaire général de l’OTAN, il y a plus d’un an en juin 2022, mais rien n’a avancé.

Pour Jacek Siewiera, chef du Bureau de sécurité nationale polonais, un délai de cinq à dix ans avant la prochaine attaque russe est trop «optimiste». Il estime le risque entre trois et cinq ans. Le réarmement russe est beaucoup trop rapide, la procrastination des pays d’Europe occidentale réelle et la position américaine trop imprévisible. Alors, que faire? Pour le moment, en Europe, seule la Pologne, l’Estonie et la Lituanie semblent prendre la mesure de la menace.

Avec un budget de 4% de son produit intérieur brut (PIB) qu’elle s’était engagée à dépenser en 2023 en matière de défense, la Pologne est le seul pays européen qui a clairement joint la parole à l’acte. Initié par le gouvernement ultra-conservateur et nationaliste de Mateusz Morawiecki, l’effort polonais de réarmement (armée passant de 115.000 à 300.000 hommes, achats de 96 hélicoptères Apache, 116 tanks Abrams, de lance-missiles Himars…) est poursuivi, voire même accéléré, par le nouveau gouvernement de centre-gauche de Donald Tusk.

Par contraste, l’Allemagne, qui parlait en février 2022 d’un investissement additionnel de 100 milliards d’euros, a en réalité investi 1,5 milliard pour le moment. Le Royaume-Uni a seulement augmenté son budget défense de 5 milliards de livres (environ 5,8 milliards d’euros) et continue à diminuer la taille des effectifs dans tous les corps de son armée.

Quant à la France, la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit un budget de 413,3 milliards d’euros, soit 40% de plus que les 295 milliards d’euros de la précédente LPM –mais ces montants résisteront-ils aux coupes de Bercy? Tout se passe comme si la Pologne et les pays baltes vivaient dans un temps historique distinct de celui des pays d’Europe occidentale.

À une situation déjà complexe viennent s’ajouter d’autres variables. La première, c’est Taïwan. Dans son discours du Nouvel An, le président chinois Xi Jinping a renouvelé son vœu de réunification de l’île avec la Chine continentale. Selon les analystes américains, la Chine atteindra un degré de modernisation et de projection militaire «optimal» vers 2026-2028. Tandis que les États-Unis seraient prêts à une guerre aéronavale de grande ampleur dans le Pacifique à partir de 2028-2029 (programme Next Generation Air Dominance de développement d’un nouveau chasseur, nouveau bombardier stratégique B-21 Raider, etc.).

Ensuite, il y a la nouvelle dégradation des relations sur la péninsule coréenne, avec, en parallèle, l’aide de la Corée du Nord à la Russie. Et enfin, il y a l’énigme Donald Trump. On sait que l’ancien président des États-Unis, s’il est «réélu», accélérera encore davantage les dépenses militaires, tout en restant hostile à la guerre.

Au Proche-Orient, on connaît déjà sa politique: il offrira un soutien encore plus inconditionnel à Israël. En Asie, Donald Trump cherchera à contenir les ambitions de la Chine. Et il cessera l’aide à l’Ukraine, tout en cherchant une solution négociée à la guerre, offrant la voie libre à Vladimir Poutine pour relancer ses ambitions. Or, même si Donald Trump n’est pas élu, les États-Unis ne pourront pas conduire trois guerres simultanément. Or, entre Israël, Taïwan et l’Ukraine, le choix des Républicains est déjà fait.

Ainsi, la Chine a tout intérêt à soutenir la Russie sur le théâtre européen, de façon à mobiliser les États-Unis sur plusieurs fronts. La Russie pourrait être tentée d’encourager l’ouverture d’un nouveau conflit sur la péninsule coréenne pour les mêmes raisons, ce qui n’arrangerait pas la Chine, peu amène à l’idée d’une guerre à sa frontière. Et si Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou, pour des raisons «opposées», souhaitent à tout prix la victoire de Donald Trump, ce n’est pas nécessairement l’avis de la Chine, soucieuse d’un possible désengagement sur le front européen qui n’arrangerait pas ses affaires.

Il y a trois décennies, la fin de la Guerre froide a correspondu en Europe à une explosion de l’endettement et des dépenses sociales, en grande partie liées au vieillissement des populations et à l’absence de croissance économique. Pour nombre de gouvernements de l’UE, les budgets de la défense sont devenus une variable comptable. Résultat: plus de trente ans de désarmement sans précédent dans l’histoire.

Si le choc de l’«opération militaire spéciale» de la Russie a suscité un légitime émoi et a permis l’envoi de dizaines de milliards de dollars/euros en aide financière et militaire à l’Ukraine, ceci s’est fait avant tout au détriment des stocks existants. On a donc beaucoup parlé et, à l’exception notable de la Pologne et de l’Estonie, les actes n’ont pas suivi les paroles. Les dirigeants européens n’ont pas encore compris la gravité de ce qui se passe en Russie: transformation du pays en économie de guerre, généralisation du discours ultranationaliste, endoctrinement à l’école, contrôle total des médias et de la société

Face au plus gros danger menaçant l’UE depuis la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction de l’appareil militaire européen est la première priorité du continent. Comme le dit le rapport du DGAP, la course contre-la-montre a déjà commencé.

Politique : Risque de guerre avec la Russie

Politique : Risque de guerre avec  la Russie

 

Tant que le conflit ukrainien dure, la Russie ne peut pas se permettre un second front en Europe (moyens, effet de surprise, etc.). La guerre finie, le Kremlin, fort des leçons tirées du conflit ukrainien, travaillera à reconstituer ses stocks et ses équipements, de façon à préparer le prochain assaut sur les anciennes républiques soviétiques, probablement avec une attaque sur les pays baltes, membres de l’OTAN. On entrerait dans une nouvelle dimension. ( extrait du site « Slate »)

L’économie de l’OTAN est à peu près vingt fois plus importante que celle de la Russie, celle de l’Europe dix fois. Et pourtant, à titre de comparaison, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie ne peuvent aligner qu’un maximum de 1.000 chars de combat, contre 6.000 à 7.000 chars russes. Depuis février 2022, l’armée russe aurait perdu plus de 2.600 tanks, donc 2,5 fois le total de l’arsenal équivalent des quatre plus grosses économies d’Europe!

Et les usines russes fonctionnent à pleine capacité: Russes produisent en ce moment soixante chars d’assaut par mois, ce qui signifie qu’ils sont capables de fabriquer en un trimestre la totalité des tanks français! Rarement dans l’histoire a-t-on vu un tel décalage entre la puissance économique et la production d’armement.

Et, après le choc de février 2022, au lieu de se résorber, ce décalage s’accentue… Ainsi, les rapports alarmistes se multiplient, d’abord aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais c’est la publication en novembre 2023 d’un rapport du Conseil allemand sur la politique étrangère (DGAP), un groupe de réflexion basé à Berlin, qui a fait couler beaucoup d’encre. L’institut berlinois imagine cinq scénarios de réponse de l’OTAN face au danger du réarmement russe, avec une menace maximale estimée entre cinq et dix ans.

Les analystes du DGAP préconisent une force de l’OTAN de 300.000 hommes à haut niveau de préparation (contre 10.000 soldats répartis dans huit groupements tactiques en Europe de l’Est). Or, ce chiffre avait déjà été annoncé par Jens Soltenberg, secrétaire général de l’OTAN, il y a plus d’un an en juin 2022, mais rien n’a avancé.

Pour Jacek Siewiera, chef du Bureau de sécurité nationale polonais, un délai de cinq à dix ans avant la prochaine attaque russe est trop «optimiste». Il estime le risque entre trois et cinq ans. Le réarmement russe est beaucoup trop rapide, la procrastination des pays d’Europe occidentale réelle et la position américaine trop imprévisible. Alors, que faire? Pour le moment, en Europe, seule la Pologne, l’Estonie et la Lituanie semblent prendre la mesure de la menace.

Avec un budget de 4% de son produit intérieur brut (PIB) qu’elle s’était engagée à dépenser en 2023 en matière de défense, la Pologne est le seul pays européen qui a clairement joint la parole à l’acte. Initié par le gouvernement ultra-conservateur et nationaliste de Mateusz Morawiecki, l’effort polonais de réarmement (armée passant de 115.000 à 300.000 hommes, achats de 96 hélicoptères Apache, 116 tanks Abrams, de lance-missiles Himars…) est poursuivi, voire même accéléré, par le nouveau gouvernement de centre-gauche de Donald Tusk.

Par contraste, l’Allemagne, qui parlait en février 2022 d’un investissement additionnel de 100 milliards d’euros, a en réalité investi 1,5 milliard pour le moment. Le Royaume-Uni a seulement augmenté son budget défense de 5 milliards de livres (environ 5,8 milliards d’euros) et continue à diminuer la taille des effectifs dans tous les corps de son armée.

Quant à la France, la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit un budget de 413,3 milliards d’euros, soit 40% de plus que les 295 milliards d’euros de la précédente LPM –mais ces montants résisteront-ils aux coupes de Bercy? Tout se passe comme si la Pologne et les pays baltes vivaient dans un temps historique distinct de celui des pays d’Europe occidentale.

À une situation déjà complexe viennent s’ajouter d’autres variables. La première, c’est Taïwan. Dans son discours du Nouvel An, le président chinois Xi Jinping a renouvelé son vœu de réunification de l’île avec la Chine continentale. Selon les analystes américains, la Chine atteindra un degré de modernisation et de projection militaire «optimal» vers 2026-2028. Tandis que les États-Unis seraient prêts à une guerre aéronavale de grande ampleur dans le Pacifique à partir de 2028-2029 (programme Next Generation Air Dominance de développement d’un nouveau chasseur, nouveau bombardier stratégique B-21 Raider, etc.).

Ensuite, il y a la nouvelle dégradation des relations sur la péninsule coréenne, avec, en parallèle, l’aide de la Corée du Nord à la Russie. Et enfin, il y a l’énigme Donald Trump. On sait que l’ancien président des États-Unis, s’il est «réélu», accélérera encore davantage les dépenses militaires, tout en restant hostile à la guerre.

Au Proche-Orient, on connaît déjà sa politique: il offrira un soutien encore plus inconditionnel à Israël. En Asie, Donald Trump cherchera à contenir les ambitions de la Chine. Et il cessera l’aide à l’Ukraine, tout en cherchant une solution négociée à la guerre, offrant la voie libre à Vladimir Poutine pour relancer ses ambitions. Or, même si Donald Trump n’est pas élu, les États-Unis ne pourront pas conduire trois guerres simultanément. Or, entre Israël, Taïwan et l’Ukraine, le choix des Républicains est déjà fait.

Ainsi, la Chine a tout intérêt à soutenir la Russie sur le théâtre européen, de façon à mobiliser les États-Unis sur plusieurs fronts. La Russie pourrait être tentée d’encourager l’ouverture d’un nouveau conflit sur la péninsule coréenne pour les mêmes raisons, ce qui n’arrangerait pas la Chine, peu amène à l’idée d’une guerre à sa frontière. Et si Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou, pour des raisons «opposées», souhaitent à tout prix la victoire de Donald Trump, ce n’est pas nécessairement l’avis de la Chine, soucieuse d’un possible désengagement sur le front européen qui n’arrangerait pas ses affaires.

Il y a trois décennies, la fin de la Guerre froide a correspondu en Europe à une explosion de l’endettement et des dépenses sociales, en grande partie liées au vieillissement des populations et à l’absence de croissance économique. Pour nombre de gouvernements de l’UE, les budgets de la défense sont devenus une variable comptable. Résultat: plus de trente ans de désarmement sans précédent dans l’histoire.

Si le choc de l’«opération militaire spéciale» de la Russie a suscité un légitime émoi et a permis l’envoi de dizaines de milliards de dollars/euros en aide financière et militaire à l’Ukraine, ceci s’est fait avant tout au détriment des stocks existants. On a donc beaucoup parlé et, à l’exception notable de la Pologne et de l’Estonie, les actes n’ont pas suivi les paroles. Les dirigeants européens n’ont pas encore compris la gravité de ce qui se passe en Russie: transformation du pays en économie de guerre, généralisation du discours ultranationaliste, endoctrinement à l’école, contrôle total des médias et de la société

Face au plus gros danger menaçant l’UE depuis la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction de l’appareil militaire européen est la première priorité du continent. Comme le dit le rapport du DGAP, la course contre-la-montre a déjà commencé.

Risque de guerre avec la Russie

 

Risque de guerre avec  la Russie

 

Tant que le conflit ukrainien dure, la Russie ne peut pas se permettre un second front en Europe (moyens, effet de surprise, etc.). La guerre finie, le Kremlin, fort des leçons tirées du conflit ukrainien, travaillera à reconstituer ses stocks et ses équipements, de façon à préparer le prochain assaut sur les anciennes républiques soviétiques, probablement avec une attaque sur les pays baltes, membres de l’OTAN. On entrerait dans une nouvelle dimension. ( extrait du site « Slate »)

L’économie de l’OTAN est à peu près vingt fois plus importante que celle de la Russie, celle de l’Europe dix fois. Et pourtant, à titre de comparaison, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie ne peuvent aligner qu’un maximum de 1.000 chars de combat, contre 6.000 à 7.000 chars russes. Depuis février 2022, l’armée russe aurait perdu plus de 2.600 tanks, donc 2,5 fois le total de l’arsenal équivalent des quatre plus grosses économies d’Europe!

Et les usines russes fonctionnent à pleine capacité: Russes produisent en ce moment soixante chars d’assaut par mois, ce qui signifie qu’ils sont capables de fabriquer en un trimestre la totalité des tanks français! Rarement dans l’histoire a-t-on vu un tel décalage entre la puissance économique et la production d’armement.

Et, après le choc de février 2022, au lieu de se résorber, ce décalage s’accentue… Ainsi, les rapports alarmistes se multiplient, d’abord aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais c’est la publication en novembre 2023 d’un rapport du Conseil allemand sur la politique étrangère (DGAP), un groupe de réflexion basé à Berlin, qui a fait couler beaucoup d’encre. L’institut berlinois imagine cinq scénarios de réponse de l’OTAN face au danger du réarmement russe, avec une menace maximale estimée entre cinq et dix ans.

Les analystes du DGAP préconisent une force de l’OTAN de 300.000 hommes à haut niveau de préparation (contre 10.000 soldats répartis dans huit groupements tactiques en Europe de l’Est). Or, ce chiffre avait déjà été annoncé par Jens Soltenberg, secrétaire général de l’OTAN, il y a plus d’un an en juin 2022, mais rien n’a avancé.

Pour Jacek Siewiera, chef du Bureau de sécurité nationale polonais, un délai de cinq à dix ans avant la prochaine attaque russe est trop «optimiste». Il estime le risque entre trois et cinq ans. Le réarmement russe est beaucoup trop rapide, la procrastination des pays d’Europe occidentale réelle et la position américaine trop imprévisible. Alors, que faire? Pour le moment, en Europe, seule la Pologne, l’Estonie et la Lituanie semblent prendre la mesure de la menace.

Avec un budget de 4% de son produit intérieur brut (PIB) qu’elle s’était engagée à dépenser en 2023 en matière de défense, la Pologne est le seul pays européen qui a clairement joint la parole à l’acte. Initié par le gouvernement ultra-conservateur et nationaliste de Mateusz Morawiecki, l’effort polonais de réarmement (armée passant de 115.000 à 300.000 hommes, achats de 96 hélicoptères Apache, 116 tanks Abrams, de lance-missiles Himars…) est poursuivi, voire même accéléré, par le nouveau gouvernement de centre-gauche de Donald Tusk.

Par contraste, l’Allemagne, qui parlait en février 2022 d’un investissement additionnel de 100 milliards d’euros, a en réalité investi 1,5 milliard pour le moment. Le Royaume-Uni a seulement augmenté son budget défense de 5 milliards de livres (environ 5,8 milliards d’euros) et continue à diminuer la taille des effectifs dans tous les corps de son armée.

Quant à la France, la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit un budget de 413,3 milliards d’euros, soit 40% de plus que les 295 milliards d’euros de la précédente LPM –mais ces montants résisteront-ils aux coupes de Bercy? Tout se passe comme si la Pologne et les pays baltes vivaient dans un temps historique distinct de celui des pays d’Europe occidentale.

À une situation déjà complexe viennent s’ajouter d’autres variables. La première, c’est Taïwan. Dans son discours du Nouvel An, le président chinois Xi Jinping a renouvelé son vœu de réunification de l’île avec la Chine continentale. Selon les analystes américains, la Chine atteindra un degré de modernisation et de projection militaire «optimal» vers 2026-2028. Tandis que les États-Unis seraient prêts à une guerre aéronavale de grande ampleur dans le Pacifique à partir de 2028-2029 (programme Next Generation Air Dominance de développement d’un nouveau chasseur, nouveau bombardier stratégique B-21 Raider, etc.).

Ensuite, il y a la nouvelle dégradation des relations sur la péninsule coréenne, avec, en parallèle, l’aide de la Corée du Nord à la Russie. Et enfin, il y a l’énigme Donald Trump. On sait que l’ancien président des États-Unis, s’il est «réélu», accélérera encore davantage les dépenses militaires, tout en restant hostile à la guerre.

Au Proche-Orient, on connaît déjà sa politique: il offrira un soutien encore plus inconditionnel à Israël. En Asie, Donald Trump cherchera à contenir les ambitions de la Chine. Et il cessera l’aide à l’Ukraine, tout en cherchant une solution négociée à la guerre, offrant la voie libre à Vladimir Poutine pour relancer ses ambitions. Or, même si Donald Trump n’est pas élu, les États-Unis ne pourront pas conduire trois guerres simultanément. Or, entre Israël, Taïwan et l’Ukraine, le choix des Républicains est déjà fait.

Ainsi, la Chine a tout intérêt à soutenir la Russie sur le théâtre européen, de façon à mobiliser les États-Unis sur plusieurs fronts. La Russie pourrait être tentée d’encourager l’ouverture d’un nouveau conflit sur la péninsule coréenne pour les mêmes raisons, ce qui n’arrangerait pas la Chine, peu amène à l’idée d’une guerre à sa frontière. Et si Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou, pour des raisons «opposées», souhaitent à tout prix la victoire de Donald Trump, ce n’est pas nécessairement l’avis de la Chine, soucieuse d’un possible désengagement sur le front européen qui n’arrangerait pas ses affaires.

Il y a trois décennies, la fin de la Guerre froide a correspondu en Europe à une explosion de l’endettement et des dépenses sociales, en grande partie liées au vieillissement des populations et à l’absence de croissance économique. Pour nombre de gouvernements de l’UE, les budgets de la défense sont devenus une variable comptable. Résultat: plus de trente ans de désarmement sans précédent dans l’histoire.

Si le choc de l’«opération militaire spéciale» de la Russie a suscité un légitime émoi et a permis l’envoi de dizaines de milliards de dollars/euros en aide financière et militaire à l’Ukraine, ceci s’est fait avant tout au détriment des stocks existants. On a donc beaucoup parlé et, à l’exception notable de la Pologne et de l’Estonie, les actes n’ont pas suivi les paroles. Les dirigeants européens n’ont pas encore compris la gravité de ce qui se passe en Russie: transformation du pays en économie de guerre, généralisation du discours ultranationaliste, endoctrinement à l’école, contrôle total des médias et de la société

Face au plus gros danger menaçant l’UE depuis la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction de l’appareil militaire européen est la première priorité du continent. Comme le dit le rapport du DGAP, la course contre-la-montre a déjà commencé.

Budget : la rigueur qui risque de tuer une croissance fragile

Budget : la rigueur qui risque de tuer une croissance fragile

Du fait de désengagement de Bruxelles, le gouvernement se voit contraint d’annoncer 10 milliards d’économies sur le budget. Des économies très virtuelles car cette rigueur pourrait peser sur une croissance déjà fragile. Le gouvernement avait en effet construit son projet de budget sur une perspective de croissance de 1,4%. Il ne compte plus désormais que sur une croissance d’à peine 1 %. Ensuite mécaniquement, il y aura baisse des rentrées fiscales avec moins de croissance. En outre avec la reprise du volume du chômage les aides sociales pesaient encore davantage sur le budget. Le problème central, c’est que le gouvernement ne veut pas s’attaquer au train de vie de l’État, aux innombrables institutions et organisations et à l’armée de fonctionnaires dont beaucoup sont inutiles et même nuisibles car ils sont largement responsables de la complexité administrative. On objectera que dans tel ou tel secteur il y a des manques d’effectifs. C’est oublier que dans les superstructures et les secteurs amont et aval de l’activité principale, on compte nombre d’improductifs sans parler de la productivité.

La croissance française devrait avoisiner les 1%, selon les nouvelles prévisions de Bercy. C’est 0,4 points de moins par rapport à ce que tablait le gouvernement. Mais qui dit baisse des prévisions de croissance, signifie réduction des dépenses. Le gouvernement compte ainsi rogner 10 milliards d’euros, une issue désormais nécessaire si l’exécutif souhaite juguler son déficit.

L’OCDE prévoit pour la France une croissance de 0,6%, selon son dernier rapport intermédiaire datant de février. Le gouvernement s’inquiète notamment du « nouveau contexte géopolitique », pointe Bruno Le Maire, avec le ralentissement économique de la Chine, qui a notamment un impact sur le commerce extérieur mondial. Le moteur de l’Europe, l’Allemagne, a également subi une déconfiture en 2023 avec une activité en repli, touchée de plein fouet par la crise de l’énergie er l’inflation.

Une inflation qui est d’ailleurs responsable de ces chiffres de croissance. « Le ralentissement économique, c’est le prix à payer de la victoire contre l’inflation », estime Bruno Le Maire. Mais ce qui hypothèque surtout de plus en plus le budget en France c’est le poids de la dette. La charge sur la dette, qui représente toutes les dépenses de l’Etat destinées au paiement des intérêts de sa dette, est passée de 35 milliards d’euros il y a peu à désormais plus de 50 milliards.

Sénégal: Un risque de tomber dans le camp russe

Sénégal: Un risque de tomber dans le camp russe

Le report de l’élection présidentielle au Sénégal vient déstabiliser encore un peu plus une Afrique déjà fragilisée et de plus en plus attiré par la maladie des dictatures. Cela d’autant plus que le Sénégal jusqu’alors était considérée un peu comme un modèle sur le plan démocratique. Évidemment le pouvoir a déçu et s’est usé sur les travaux guerriers de la gouvernance. Avec en plus des divisions internes pour la majorité. En face c’est la tendance pro-russe qui risque d’émerger avec ses conséquences économiques dramatiques à terme et la mise entre parenthèses de la démocratie.

En outre, l’accès aux données mobiles internet était coupé à Dakar, comme l’ont constaté les journalistes de l’AFP. De nombreux usagers se sont également plaints de ne plus avoir accès aux données mobiles sur leur téléphone portable depuis la matinée. Dimanche soir déjà, les autorités sénégalaises avaient suspendu le signal de la télévision privée Walf TV, coupable selon elles d’« incitation à la violence » à travers ses images sur les protestations un responsable du ministère de la Communication. De son côté, le groupe Walf a annoncé sur les réseaux sociaux un « retrait définitif de sa licence par l’Etat ».

Le report de la présidentielle a suscité un tollé et fait craindre un accès de fièvre dans un pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, mais qui a connu différents épisodes de troubles meurtriers depuis 2021. L’annonce a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger. Plusieurs candidats d’opposition ont annoncé à la presse leur décision d’ignorer la décision du président Sall et de maintenir le lancement de leur campagne dimanche. Pour rappel, le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé en juillet ne pas être pas candidat.

La France et l’UE demandent des élections « dans les meilleurs délais »
L’Union européenne et la France, importants partenaires du Sénégal, ont affirmé que le report de la présidentielle ouvrait une période « d’incertitude », et ont appelé à des élections « dans les meilleurs délais ».

« L’Union européenne (…) appelle tous les acteurs à œuvrer, dans un climat apaisé, à la tenue d’une élection, transparente, inclusive et crédible, dans les meilleurs délais et dans le respect de l’Etat de droit, afin de préserver la longue tradition de stabilité et de démocratie au Sénégal », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de la Commission pour les affaires étrangères.

Les Etats-Unis et la Cedeao, dont le Sénégal est membre, ont également exprimé leur inquiétude, et ont demandé aux autorités de fixer rapidement une nouvelle date.

Le candidat anti-système Bassirou Diomaye Faye, à la candidature validée par le Conseil constitutionnel bien qu’il soit emprisonné depuis 2023, s’est imposé ces dernières semaines comme un postulant crédible à la victoire, un scénario cauchemar pour le camp présidentiel.

L’intox, premier risque mondial ?

Selon le rapport annuel du Forum économique mondial de Davos, la manipulation de l’information est la grande menace à court terme redoutée par les dirigeants, devant les événements climatiques extrêmes et les fractures sociales.

Selon le rapport, les cinq principaux risques mondiaux, à une échéance de deux ans, sont donc la désinformation; les événements météorologiques extrêmes; la polarisation des sociétés; les cyberattaques et enfin les conflits armés entre États. L’inflation et le ralentissement économique n’ont pas disparu par enchantement des préoccupations des dirigeants mais sont reléguées aux 7e et 9e places respectivement, l’immigration incontrôlée arrivant au 8e rang.

Lorsqu’on leur demande de considérer les menaces à plus long terme, (dix ans), les risques environnementaux prennent le dessus : événements météorologiques extrêmes; basculement irréversible de systèmes naturels (montée des océans, fonte du permafrost, perturbation de la circulation océanique…); perte de la biodiversité et, en cinquième position, la désinformation.

D’un pays à l’autre, la perception des risques varie d’un pays à l’autre. Ainsi, en France, experts et dirigeants citent d’abord le ralentissement économique, les fractures sociales et la dette publique. Le trio de tête pour les Américains est le ralentissement économique, les maladies infectieuses et l’inflation quand les Indiens, qui vont voter au printemps, évoquent la désinformation, les maladies infectieuses et le travail clandestin.

Attal, premier ministre : Un pari risqué surtout pour Macron

Attal, premier ministre : Un pari risqué surtout pour Macron

D’une certaine manière les risques liés à la nomination du premier ministre sont plus importants pour Macro que pour Attal. En effet, en cas d’échec- hypothèse qu’on ne peut exclure tellement le poste de premier ministre est exposé- la responsabilité pourrait bien en incomber en grande partie au président. Attal compte tenu de son âge aura largement le temps de gommer dans son passé ses éventuelles erreurs de premier ministre. Notons ne fait qu’avec le temps souvent on trouve des qualités à ceux qu’on critiquait précédemment. Simplement par le phénomène de comparaison. Par exemple Élisabeth Borne sera définitivement jugée seulement après le passage d’Attal à Matignon. Il en sera de même pour Attal. Ce dernier bénéficie cependant de l’avantage de l’âge.

On pourrait objecter que Macron sera encore assez jeune en 2027. Le seul problème c’est que 5 ou 10 ans ne seront sans doute pas suffisant pour faire oublier son lamentable bilan, ses contradictions et ses insupportables bavardages.

Encore une fois le succès d’Attal comme premier ministre est loin d’être assuré. Il dépendra du contexte national mais peut-être encore davantage international. Au plan interne la pire difficulté pour le nouveau premier ministre sera d’éviter la tutelle paralysante d’un président qui veut s’occuper de tout.

Il pourra cependant se distinguer du président en évitant de shunter les principales institutions et organisations à commencer par le Parlement. La distinction pourrait être dans la méthode en instaurant un débat autrement plus réel, plus constant et plus constructif.

Au plan international, Attal aura des difficultés à enjamber Macon surtout en cas d’événements géopolitiques graves.

Le risque politique global est surtout pour le président car en permanence l’opinion et les experts feront la comparaison entre le premier ministre et le chef de l’État. Et de ce point de vue, on peut difficilement faire plus mal que Macron, bavard impénitent, condescendant voire méprisant. Justement le contraire d’Attal qui évitera sans doute le piège de la grandiloquence jupitérienne.

Le piège pour Macon c’est surtout cette comparaison permanente qui va s’installer.

Bien entendu Macon essaiera de récupérer à son profit les éventuels succès d’Attal ; sans doute en vain car son image est tellement détériorée que l’opinion aura du mal à lui faire crédit aujourd’hui sur ce qu’il a échoué hier.

Risque Inondations: 25 % des logements concernés

Risque Inondations: 25 % des logements concernés

On découvre subitement une grande partie des habitations presque le quart court le risque d’inondation récurrente. En cause, notamment le réchauffement climatique mais aussi le développement irraisonné des concentrations urbaines où goudron et béton empêchent l’eau de pénétrer.

D’après le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 17,1 millions d’habitants permanents sont exposés «aux différentes conséquences des inondations par débordement de cours d’eau, dont 16,8 millions en métropole» reprend le Figaro. C’est donc un Français sur 4 qui vit en zone inondable. Notamment à proximité des cours d’eau, c’est-à-dire dans leur lit majeur, dans les fonds de vallée.: «Pour la crue centennale par exemple [crue dont la probabilité d’apparition et de 1 sur 100 chaque année, NDLR] qui est un ordre de grandeur, certaines zones prendront plus d’un mètre d’eau, quand d’autres risquent seulement de recevoir 20 centimètres. Ce ne sont pas du tout les mêmes réalités physiques». Trois critères qui déterminent l’ampleur des crues : hauteur, rapidité et durée. Ainsi, «toutes les zones inondables ne sont pas concernées par les mêmes risques et à la même fréquence».

Endettement : Un risque d’éclatement d’après l’OCDE

Endettement : Un risque d’éclatement d’après l’OCDE

Il est clair que la dette publique française constitue une sorte d’exemple de bombe à retardement comme le souligne l’organisation de coopération et de développement économique. Une dette qui est en train de devenir la première dépense française. Elle dépasse les 3000 milliards et représente autour de 113 % du PIB. La charge financière atteint environ 57 milliards par an . D’ici 2040, la dette pourrait atteindre 5000 milliards et la charge financière environ 100 milliards soit nettement la première dépense du budget. À ce niveau-là Les experts financiers et notamment les agences de notation pourraient envisager l’incapacité de la France à rembourser sa dette. Mais d’autres pays sont concernés car la dette publique comme privée ne cesse de progresser pour atteindre ensemble environ 250 % du PIB.

La dette publique des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a bondi de 44% depuis vingt ans. À ce rythme, si rien n’est fait pour inverser la trajectoire, elle augmenterait encore de 60% d’ici à 2040. Une tendance intenable, alors que la croissance ralentit et que le coût des intérêts de cette dette augmente dangereusement.

«Le financement de la dette devient de plus en plus coûteux et les conditions du crédit se sont durcies», soulignait mercredi Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE, qui regroupe 38 pays, lors de la présentation de ses nouvelles prévisions économiques. Celles-ci tablent sur un «atterrissage en douceur» de l’économie mondiale, avec une croissance de 2,9% cette année et 2,7% l’an prochain, sauf nouveau choc imprévu. Un niveau «bien en deçà» de la moyenne historique.

À noter que dans certains pays la date du privé est encore plus préoccupante comme en Chine par exemple. Et compte tenu de l’augmentation des charges financières liées au taux d’intérêts, nombres de pays en développement voire d’autres seront condamnés a consacré l’essentiel du budget remboursement de la dette.

Endettement public : Un risque d’éclatement d’après l’OCDE

Endettement public : Un risque d’éclatement d’après l’OCDE

Il est clair que la dette publique française constitue une sorte de bombe à retardement comme le souligne l’organisation de coopération et de développement économique. Une dette qui est en train de devenir la première dépense française. Elle dépasse les 3000 milliards et représente autour de 113 % du PIB. La charge financière atteint environ 57 milliards par an . D’ici 2040, la dette pourrait atteindre 5000 milliards et la charge financière environ 100 milliards soit nettement la première dépense du budget. À ce niveau-là Les experts financiers et notamment les agences de notation pourraient envisager l’incapacité de la France à rembourser sa dette.

La dette publique des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a bondi de 44% depuis vingt ans. À ce rythme, si rien n’est fait pour inverser la trajectoire, elle augmenterait encore de 60% d’ici à 2040. Une tendance intenable, alors que la croissance ralentit et que le coût des intérêts de cette dette augmente dangereusement.

«Le financement de la dette devient de plus en plus coûteux et les conditions du crédit se sont durcies», soulignait mercredi Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE, qui regroupe 38 pays, lors de la présentation de ses nouvelles prévisions économiques. Celles-ci tablent sur un «atterrissage en douceur» de l’économie mondiale, avec une croissance de 2,9% cette année et 2,7% l’an prochain, sauf nouveau choc imprévu. Un niveau «bien en deçà» de la moyenne historique.

À noter que dans certains pays la date du privé est encore plus préoccupante comme en Chine par exemple.

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