Archive pour le Tag 'risque'

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Risque inflationniste aux États-Unis pour la Fed

Risque inflationniste aux États-Unis pour la Fed

 
Contrairement à Trump, la banque fédérale américaine pense que les droits de douane vont venir alimenter de manière significative l’inflation. Une évolution inévitable quand on sait que la majorité des biens sont importés aux États-Unis et que certains vont subir des augmentations qui peuvent varier de 10 à 50 % pour les droits de douane .

D’après le compte-rendu publié mercredi de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, les responsables de la banque centrale américaine ont globalement « pointé les risques » d’une hausse de l’inflation, plutôt que des dangers pour le marché du travail.

« En particulier, les participants ont cité les possibles effets de changements potentiels dans les politiques commerciales et d’immigration », est-il écrit dans les ‘minutes’ de la réunion des 28-29 janvier, soit environ une semaine après l’investiture de Donald Trump à la Maison blanche.

Les responsables de la Fed ont cité également la possibilité que les « développements géopolitiques perturbent les chaînes d’approvisionnement ».

Si la banque centrale croit toujours que les pressions sur les prix vont s’atténuer, « d’autres facteurs ont été mentionnés pour leur potentiel de nuire au processus de désinflation », est-il rapporté dans le document, alors que des entreprises en contact avec la Fed ont indiqué qu’elles entendaient « répercuter sur les consommateurs les coûts de production plus élevés qui résulteraient de potentielles taxes douanières ».

Par ailleurs, des participants à la réunion ont noté que certaines mesures de l’inflation, parmi les préoccupations principales de la Fed, ont « récemment augmenté », dit le compte-rendu de la réunion.

 

Economie États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Economie États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Il se pourrait bien que l’instauration de nouveaux droits de douane par les États-Unis portent un coup fatal à la croissance américaine. En effet cette taxation supplémentaire très importante va mécaniquement favoriser l’inflation et amputé le pouvoir d’achat surtout ce qui est importé.

Nombre d’experts estiment que cette guerre commerciale sera nuisible à tous. Du coup, Donald Trump a reconnu dimanche matin que les droits de douane qu’il a instaurés la veille avec les principaux partenaires des États-Unis, provoquant une guerre commerciale, vont «peut-être» faire souffrir les Américains, mais que cela «vaudra le prix». «Est-ce que cela va faire souffrir? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social en lettres capitales.

Donald Trump a également répété dimanche matin que «le Canada devrait devenir notre cher 51e État», ce qui impliquerait, selon lui, «des impôts bien plus faibles et une protection militaire bien meilleure pour les Canadiens .

 

Economie-Croissance Europe : risque de récession

Economie-Croissance Europe : risque de récession

La tendance pourrait bien être à la récession de 2025 en Europe. « Les risques pesant sur la croissance sont clairement orientés » vers un ralentissement de l’activité, selon François Villeroy de Galhau.

Les  risques pesant sur la croissance sont clairement orientés » vers un ralentissement de l’activité. Voilà la conclusion que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a donné à un groupe de réflexion londonien OMFIF (Forum officiel des institutions monétaires et financières), vendredi. Il a mis en avant « la stagnation quelque peu décevante » du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au quatrième trimestre, pour une croissance annuelle de 0,7 % en 2024.

« Nous sommes sur la bonne voie dans notre lutte victorieuse contre l’inflation », s’est-il par ailleurs félicité. Il a en particulier qualifié de « bonne nouvelle » la stabilité de la hausse de l’indice harmonisé (IPCH) d’inflation en France en janvier, ressorti à 1,8 % sur un an, comme en décembre (en données nationales, il s’est établi à 1,4 % sur un an, après 1,3 %). François Villeroy de Galhau a avancé que l’inflation en zone euro « se situerait durablement autour de la cible de 2 % d’ici l’été ».

Le net fléchissement de l’inflation pourrait ouvrir vers de nouvelles baisses des taux d’intérêt de la banque centrale européenne et mieux soutenir  la croissance.

États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Il se pourrait bien que l’instauration de nouveaux droits de douane par les États-Unis portent un coup fatal à la croissance américaine. En effet cette taxation supplémentaire très importante va mécaniquement favoriser l’inflation et amputé le pouvoir d’achat surtout ce qui est importé.

Nombre d’experts estiment que cette guerre commerciale sera nuisible à tous. Du coup, Donald Trump a reconnu dimanche matin que les droits de douane qu’il a instaurés la veille avec les principaux partenaires des États-Unis, provoquant une guerre commerciale, vont «peut-être» faire souffrir les Américains, mais que cela «vaudra le prix». «Est-ce que cela va faire souffrir? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social en lettres capitales.

Donald Trump a également répété dimanche matin que «le Canada devrait devenir notre cher 51e État», ce qui impliquerait, selon lui, «des impôts bien plus faibles et une protection militaire bien meilleure pour les Canadiens .

 

Croissance Europe : risque de récession

Croissance Europe : risque de récession

La tendance pourrait bien être à la récession de 2025 en Europe. « Les risques pesant sur la croissance sont clairement orientés » vers un ralentissement de l’activité, selon François Villeroy de Galhau.

Les  risques pesant sur la croissance sont clairement orientés » vers un ralentissement de l’activité. Voilà la conclusion que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a donné à un groupe de réflexion londonien OMFIF (Forum officiel des institutions monétaires et financières), vendredi. Il a mis en avant « la stagnation quelque peu décevante » du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au quatrième trimestre, pour une croissance annuelle de 0,7 % en 2024.

« Nous sommes sur la bonne voie dans notre lutte victorieuse contre l’inflation », s’est-il par ailleurs félicité. Il a en particulier qualifié de « bonne nouvelle » la stabilité de la hausse de l’indice harmonisé (IPCH) d’inflation en France en janvier, ressorti à 1,8 % sur un an, comme en décembre (en données nationales, il s’est établi à 1,4 % sur un an, après 1,3 %). François Villeroy de Galhau a avancé que l’inflation en zone euro « se situerait durablement autour de la cible de 2 % d’ici l’été ».

Le net fléchissement de l’inflation pourrait ouvrir vers de nouvelles baisses des taux d’intérêt de la banque centrale européenne et mieux soutenir  la croissance.

 

Dette : risque de nouvelle dégradation de la France(JPMorgan)

Les différentes dégradations de la note de la France ont placé la note souveraine de la France à son niveau le plus bas jamais enregistré, à savoir AA-, ou Aa3 sur l’échelle équivalente de Moody’s. Fitch, qui doit réexaminer la note du pays à la mi-mars, l’a assortie d’une « perspective négative », ce qui équivaut à un avertissement avant une nouvelle dégradation.

« Nous voyons des risques raisonnables (30%-40%) de nouvelles décisions de notation négative en France si le gouvernement s’avère incapable de mettre en oeuvre un plan d’assainissement budgétaire crédible à moyen terme », écrit JPMorgan dans une note publiée lundi soir, faisant référence soit à un abaissement complet de la note, soit à une réduction des perspectives.

 

Syrie: Le risque aussi d’éclatement

Syrie: Le risque aussi d’éclatement

Déjà fracturé par treize années de guerre où de nombreux acteurs régionaux manœuvrent, La Syrie court le risque d’un éclatement interne et d’affrontements surtout si la branche sunnite fondamentaliste devient trop hégémonique. 

L’ex-branche syrienne d’al-Qaida, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), domine cette coalition. Elle est dirigée par celui qui était aux commandes de l’offensive éclair qui a eu raison d’Assad, Mohammed al-Joulani. Cet ancien djihadiste s’est écarté de la mouvance al-Qaida en 2016, etdéclare avoir changé et d’être plus ouvert politiquement.

 

Censure de Barnier : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Censure de Barnier :  Macron risque d’ajouter du chaos au chaos
Quel bilan tirer de la séquence qui va des législatives anticipées de juin à la chute du gouvernement Barnier ? Pour le politiste Thomas Ehrhard, la censure ne traduit pas une « crise » des institutions démocratiques, mais un défaut dans le processus de nomination du premier ministre et dans la méthode de construction d’une coalition majoritaire. Entretien dans The Conversation .

Comment interpréter la séquence qui va des législatives anticipées à la chute du gouvernement Barnier ? Est-ce le symptôme d’une crise institutionnelle ou démocratique ?

Thomas Ehrhard : La censure vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier s’explique par deux facteurs principaux : un processus de formation du gouvernement mal conçu et des raisons stratégiques liées aux élections législatives anticipées de 2025, le RN souhaitant empêcher la gauche de monopoliser l’incarnation de l’opposition.

On beaucoup dit que le RN n’était pas dans l’opposition, qu’il soutenait Michel Barnier : cela est faux. À l’Assemblée nationale, le groupe s’est clairement déclaré dans l’opposition, n’a jamais passé d’accord officiel : il était évident qu’ils allaient censurer, la seule question était celle du moment. Tout est donc très logique dans cette censure.

Je m’inscris en faux contre l’idée que la censure traduirait une « crise institutionnelle ». Les institutions fonctionnent, contrairement à la situation, par exemple, de la IIIe République qui a connu 104 gouvernements entre 1871 et 1940.

Les commissions mixtes paritaires conclusives sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale et sur le projet de loi de fin de gestion du budget 2024 sont le fruit d’un accord entre sénateurs et députés de différents groupes : le système parlementaire a bien fonctionné.

Le vrai problème vient du fait que les groupes, tous minoritaires, sont déjà tournés vers les échéances électorales à venir : probables élections législatives de juillet 2025, élections municipales de 2026 et élection présidentielle de 2027 qui achèveront la fin du macronisme.

Vous avez évoqué « un mauvais processus de formation du gouvernement ». Que voulez-vous dire ? Quels mécanismes devraient inspirer les gouvernants pour la prochaine séquence ?

T.E : Regardons ce qui se passe en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Ces exemples mettent en évidence un problème de méthode, particulièrement manifeste après les élections de juillet 2024 en France, et permettent de comprendre pourquoi la censure est arrivée.

D’abord, le chef de l’État n’aurait pas dû décider du choix de Michel Barnier et il ne doit pas choisir un nouveau premier ministre après la démission de ce dernier. Le premier ministre doit émaner de l’Assemblée nationale.

Dans les autres régimes parlementaires, le chef de l’Etat charge le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives de former un gouvernement. Celui-ci doit, ensuite, démontrer qu’il est en capacité d’obtenir une majorité. Mais cela ne se fait pas dans le cadre des déclarations médiatiques, ni d’intentions supposées, contrairement à ce que l’on a vu en France. Cela doit se faire dans le cadre d’un « contrat de coalition », consistant en un accord sur la formation du gouvernement (identifiant les partis participants et la répartition des responsabilités ministérielles) et sur le programme de gouvernement (énumérant les projets de loi, mesures spécifiques, exclusions éventuelles, et calendrier, etc.). L’objectif est d’obtenir l’accord le plus précis possible pour réduire les aléas politiques et, ainsi, de produire une stabilité gouvernementale.

En France, rien de tel n’a été fait, ce qui explique la fragilité du gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci ne disposait donc pas des fondements nécessaires à sa stabilité. Il n’y avait même pas d’un accord entre les partis le soutenant, tout juste un « socle commun », dont seules les divergences visibles étaient connues.

Pourquoi Michel Barnier n’a-t-il pu construire une coalition majoritaire ?

T.E : C’est le second enseignement des exemples étrangers : la formation du gouvernement nécessite du temps. Ce n’est pas une option mais une exigence, face à la complexité d’obtenir un « contrat de coalition ».

Pour ne citer que quelques exemples, dix-huit mois ont été nécessaires en Belgique en 2010, sept mois aux Pays-Bas en 2017, puis neuf mois avant qu’un accord de gouvernement soit trouvé en 2021. Six mois ont également été nécessaires à Angela Merkel, en Allemagne, en septembre 2017, et quatre mois à Olaf Scholz, en 2021.

En Espagne, huit mois en 2016 et quatre mois en 2023, après les élections de juillet 2023, avec Pedro Sanchez leader du PSOE, arrivé deuxième, a réussi là où le leader du parti conservateur, arrivé en tête, avait échoué à former un gouvernement.

On constate donc que le délai entre les élections législatives et la formation du gouvernement est inévitablement long. Cette temporalité est inéluctable dans le cas d’une assemblée nationale fragmentée et polarisée, avec des extrêmes forts mais minoritaires, et des partis de gouvernement affaiblis et minoritaires.

Emmanuel Macron chercherait déjà un premier ministre. Cette démarche du président de la République, a parasité le processus de construction d’une majorité selon vous. S’il recommence, les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?

T.E : Si le président de la République prend, de nouveau, le risque de choisir un premier ministre, et s’il le fait dans la précipitation, cette double erreur produira inévitablement les mêmes conséquences.

La démission d’Emmanuel Macron, réclamée par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon est-elle une bonne solution ou une solution légitime ?

T.E : Les appels à la démission ne constituent pas une solution à la situation politique actuelle et n’évitera pas la censure d’un prochain gouvernement si le processus de construction d’une coalition majoritaire n’est pas respecté.

Ces appels à la démission sont révélateurs de la manière dont les acteurs politiques appréhendent les enjeux. Au moment – presque inédit depuis 1958 – où le président de la République a perdu toute influence, même au sein de son propre parti (Renaissance), et où le pouvoir exécutif est subordonné au Parlement, les acteurs politiques et commentateurs se focalisent sur le président de la République.

Cela montre que la lecture présidentialiste des institutions parlementaires continue d’influencer le comportement des acteurs politiques. L’échéance électorale vers laquelle les principaux chefs de partis sont tournées est l’élection présidentielle, pas les prochaines élections législatives. Leur objectif n’est pas d’être premier ministre. Si tel était le cas, les discussions ne porteraient pas sur Lucie Castets, Michel Barnier ou autres.

Après les législatives, certains commentateurs avaient placé beaucoup d’espoir dans un renouveau du parlementarisme, de la culture du consensus face à un pouvoir présidentiel vertical. Cet espoir est-il définitivement éteint ?

T.E : Ce renouveau du parlementarisme n’est pas survenu depuis juillet dernier sauf, peut-être, dans la manière dont le gouvernement s’est appuyé sur le Sénat et les commissions mixtes paritaires pour légiférer.

Plus fondamentalement, le parlementarisme reste mal compris en France par de nombreux acteurs politiques et par une majorité de commentateurs. Il est souvent réduit à une opposition entre le pouvoir exécutif et le Parlement, ce qui est erroné. Bien sûr, la collaboration entre les pouvoirs est le préalable, avec un déséquilibre en faveur du pouvoir exécutif pour gouverner, comme c’est le cas dans tous les régimes parlementaires contemporains. Mais l’essence du régime parlementaire réside dans le fait que le gouvernement procède de l’Assemblée nationale.

Ce n’est pas donc pas une quelconque « culture du consensus » qui fait défaut en France – culture que l’on ne trouve pas plus naturellement dans d’autres pays. Le vrai problème réside dans la prédominance de la lecture présidentialiste de nos institutions qui s’est manifestée dès la formation du gouvernement Barnier.

Censure du gouvernement : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Censure du gouvernement : Macron risque d’ajouter du chaos au chaos

Quel bilan tirer de la séquence qui va des législatives anticipées de juin à la chute du gouvernement Barnier ? Pour le politiste Thomas Ehrhard, la censure ne traduit pas une « crise » des institutions démocratiques, mais un défaut dans le processus de nomination du premier ministre et dans la méthode de construction d’une coalition majoritaire. Entretien dans The Conversation .


Comment interpréter la séquence qui va des législatives anticipées à la chute du gouvernement Barnier ? Est-ce le symptôme d’une crise institutionnelle ou démocratique ?

Thomas Ehrhard : La censure vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier s’explique par deux facteurs principaux : un processus de formation du gouvernement mal conçu et des raisons stratégiques liées aux élections législatives anticipées de 2025, le RN souhaitant empêcher la gauche de monopoliser l’incarnation de l’opposition.

On beaucoup dit que le RN n’était pas dans l’opposition, qu’il soutenait Michel Barnier : cela est faux. À l’Assemblée nationale, le groupe s’est clairement déclaré dans l’opposition, n’a jamais passé d’accord officiel : il était évident qu’ils allaient censurer, la seule question était celle du moment. Tout est donc très logique dans cette censure.

Je m’inscris en faux contre l’idée que la censure traduirait une « crise institutionnelle ». Les institutions fonctionnent, contrairement à la situation, par exemple, de la IIIe République qui a connu 104 gouvernements entre 1871 et 1940.

Les commissions mixtes paritaires conclusives sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale et sur le projet de loi de fin de gestion du budget 2024 sont le fruit d’un accord entre sénateurs et députés de différents groupes : le système parlementaire a bien fonctionné.

Le vrai problème vient du fait que les groupes, tous minoritaires, sont déjà tournés vers les échéances électorales à venir : probables élections législatives de juillet 2025, élections municipales de 2026 et élection présidentielle de 2027 qui achèveront la fin du macronisme.

Vous avez évoqué « un mauvais processus de formation du gouvernement ». Que voulez-vous dire ? Quels mécanismes devraient inspirer les gouvernants pour la prochaine séquence ?

T.E : Regardons ce qui se passe en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Ces exemples mettent en évidence un problème de méthode, particulièrement manifeste après les élections de juillet 2024 en France, et permettent de comprendre pourquoi la censure est arrivée.

D’abord, le chef de l’État n’aurait pas dû décider du choix de Michel Barnier et il ne doit pas choisir un nouveau premier ministre après la démission de ce dernier. Le premier ministre doit émaner de l’Assemblée nationale.

Dans les autres régimes parlementaires, le chef de l’Etat charge le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives de former un gouvernement. Celui-ci doit, ensuite, démontrer qu’il est en capacité d’obtenir une majorité. Mais cela ne se fait pas dans le cadre des déclarations médiatiques, ni d’intentions supposées, contrairement à ce que l’on a vu en France. Cela doit se faire dans le cadre d’un « contrat de coalition », consistant en un accord sur la formation du gouvernement (identifiant les partis participants et la répartition des responsabilités ministérielles) et sur le programme de gouvernement (énumérant les projets de loi, mesures spécifiques, exclusions éventuelles, et calendrier, etc.). L’objectif est d’obtenir l’accord le plus précis possible pour réduire les aléas politiques et, ainsi, de produire une stabilité gouvernementale.

En France, rien de tel n’a été fait, ce qui explique la fragilité du gouvernement de Michel Barnier. Celui-ci ne disposait donc pas des fondements nécessaires à sa stabilité. Il n’y avait même pas d’un accord entre les partis le soutenant, tout juste un « socle commun », dont seules les divergences visibles étaient connues.

Pourquoi Michel Barnier n’a-t-il pu construire une coalition majoritaire ?

T.E : C’est le second enseignement des exemples étrangers : la formation du gouvernement nécessite du temps. Ce n’est pas une option mais une exigence, face à la complexité d’obtenir un « contrat de coalition ».

Pour ne citer que quelques exemples, dix-huit mois ont été nécessaires en Belgique en 2010, sept mois aux Pays-Bas en 2017, puis neuf mois avant qu’un accord de gouvernement soit trouvé en 2021. Six mois ont également été nécessaires à Angela Merkel, en Allemagne, en septembre 2017, et quatre mois à Olaf Scholz, en 2021.

En Espagne, huit mois en 2016 et quatre mois en 2023, après les élections de juillet 2023, avec Pedro Sanchez leader du PSOE, arrivé deuxième, a réussi là où le leader du parti conservateur, arrivé en tête, avait échoué à former un gouvernement.

On constate donc que le délai entre les élections législatives et la formation du gouvernement est inévitablement long. Cette temporalité est inéluctable dans le cas d’une assemblée nationale fragmentée et polarisée, avec des extrêmes forts mais minoritaires, et des partis de gouvernement affaiblis et minoritaires.

Emmanuel Macron chercherait déjà un premier ministre. Cette démarche du président de la République, a parasité le processus de construction d’une majorité selon vous. S’il recommence, les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?

T.E : Si le président de la République prend, de nouveau, le risque de choisir un premier ministre, et s’il le fait dans la précipitation, cette double erreur produira inévitablement les mêmes conséquences.

La démission d’Emmanuel Macron, réclamée par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon est-elle une bonne solution ou une solution légitime ?

T.E : Les appels à la démission ne constituent pas une solution à la situation politique actuelle et n’évitera pas la censure d’un prochain gouvernement si le processus de construction d’une coalition majoritaire n’est pas respecté.

Ces appels à la démission sont révélateurs de la manière dont les acteurs politiques appréhendent les enjeux. Au moment – presque inédit depuis 1958 – où le président de la République a perdu toute influence, même au sein de son propre parti (Renaissance), et où le pouvoir exécutif est subordonné au Parlement, les acteurs politiques et commentateurs se focalisent sur le président de la République.

Cela montre que la lecture présidentialiste des institutions parlementaires continue d’influencer le comportement des acteurs politiques. L’échéance électorale vers laquelle les principaux chefs de partis sont tournées est l’élection présidentielle, pas les prochaines élections législatives. Leur objectif n’est pas d’être premier ministre. Si tel était le cas, les discussions ne porteraient pas sur Lucie Castets, Michel Barnier ou autres.

Après les législatives, certains commentateurs avaient placé beaucoup d’espoir dans un renouveau du parlementarisme, de la culture du consensus face à un pouvoir présidentiel vertical. Cet espoir est-il définitivement éteint ?

T.E : Ce renouveau du parlementarisme n’est pas survenu depuis juillet dernier sauf, peut-être, dans la manière dont le gouvernement s’est appuyé sur le Sénat et les commissions mixtes paritaires pour légiférer.

Plus fondamentalement, le parlementarisme reste mal compris en France par de nombreux acteurs politiques et par une majorité de commentateurs. Il est souvent réduit à une opposition entre le pouvoir exécutif et le Parlement, ce qui est erroné. Bien sûr, la collaboration entre les pouvoirs est le préalable, avec un déséquilibre en faveur du pouvoir exécutif pour gouverner, comme c’est le cas dans tous les régimes parlementaires contemporains. Mais l’essence du régime parlementaire réside dans le fait que le gouvernement procède de l’Assemblée nationale.

Ce n’est pas donc pas une quelconque « culture du consensus » qui fait défaut en France – culture que l’on ne trouve pas plus naturellement dans d’autres pays. Le vrai problème réside dans la prédominance de la lecture présidentialiste de nos institutions qui s’est manifestée dès la formation du gouvernement Barnier.

Économie : le risque des promesses de Trump

Économie : le risque des promesses de Trump

L’imposition de droits de douane de 10 % à 20 % à toutes les importations tout comme une politique migratoire trop stricte pourraient porter un mauvais coup à l’économie américaine, qui jouit d’une excellente santé, diagnostique l’économiste Jason Furman, dans une tribune au « Monde ».

Donald Trump héritant d’une excellente économie, la question est de savoir s’il sera capable de la maintenir en cet état. Aujourd’hui, la croissance du PIB réel avoisine 3 %, les dépenses des consommateurs et les investissements des entreprises sont en plein essor, le taux de chômage atteint presque son niveau le plus bas depuis un demi-siècle, et l’inflation s’approche de l’objectif de la Réserve fédérale.

Le risque majeur dans cet heureux tableau est que Trump tienne ses promesses de campagne, avec entre autres : une augmentation des droits de douane, un radical coup de frein à l’immigration, une hausse du déficit et la fin de l’indépendance de la Réserve fédérale. Il est toutefois probable que le président ne respecte pas les pires de ses promesses : d’une part ce ne serait pas la première fois qu’il ne tiendrait pas sa parole, d’autre part le marché boursier lui ferait aussitôt comprendre que ce n’est pas là une bonne idée. Hélas, la Bourse ne donne pas de retour de bâton sur des questions comme le dérèglement climatique, les discriminations raciales, l’Etat de droit ou le financement de l’aide à l’Ukraine.

Cela dit, il n’est pas exclu que Trump tienne en grande partie voire en totalité ses promesses de campagne. Il aura sans doute assez de pouvoir pour imposer unilatéralement à la Chine la hausse d’au moins 60 % des droits de douane qu’il a promise. Cette hausse, qui ferait passer ces droits à plus du double de leur niveau actuel, excéderait largement toute forme de politique sensée visant à défendre la sécurité nationale ou les règles commerciales. Elle accélérerait du reste le coûteux découplage des deux plus grandes économies mondiales.
Même si ce ne serait pas du goût de la Bourse, il est possible que Trump s’accroche mordicus à cette idée bornée et erronée selon laquelle l’imposition de droits de douane de 10 % à 20 % à toutes les importations permettrait de faire cracher au bassinet les entreprises étrangères, en aidant les Etats-Unis aux dépens du monde. De tels droits de douane, cependant, ne manqueraient pas d’être à terme attaqués devant les tribunaux et créeraient dans l’intervalle une forte incertitude. Les premiers perdants dans cette affaire, estime le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, un think tank français, seraient les Etats-Unis et la Chine, mais l’Europe et d’autres pays du monde y laisseraient également des plumes.

Dette : risque de mise en tutelle de la France ( Baverez)

 

 

Selon les derniers éléments communiqués par le Gouvernement dans le cadre du programme de stabilité d’avril 2024, le poids de la charge de la dette de l’État devrait connaître une forte croissance dans les prochaines années, pour quasiment doubler à l’horizon 2027, atteignant 72,3 milliards d’euros, contre 39 milliards . La question de la mise en tutelle financière pourrait être poser comme le souligne Nicolas Baverez. Depuis plus de vingt ans, Nicolas Baverez* alerte sur le décrochage économique de la France. Cela ne l’empêche pas de croire encore que le pays peut éviter le déclassement, s’il accepte de se réformer en profondeur. Il détaille les conditions de ce «sursaut» dans son dernier livre.

* Historien et économiste de formation, Nicolas Baverez est avocat et éditorialiste au « Figaro » et au « Point »

NICOLAS BAVEREZ. - Depuis quatre décennies, la France décroche. Mais dresser le constat de son long déclin et proposer une stratégie de redressement national pour y mettre un terme a paradoxalement été considéré comme un crime de lèse-majesté ou un mauvais coup porté au pays. Démosthène rappelait à bon droit qu’« il est d’un bon citoyen de préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui plaisent ». Le diagnostic que j’ai formulé sur l’état de la France et sur son refus de s’adapter aux bouleversements du XXIe siècle est aujourd’hui largement partagé. La crise, au départ économique, est devenue sociale, politique, diplomatique. Elle a explosé avec Emmanuel Macron, qui a fait de notre pays, comme à la fin de la IIIe et de la IVe République, l’homme malade de l’Europe.

 

 

Panne informatique : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Panne informatique mondiale  : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Le professeur Jean-Gabriel Ganascia souligne, dans une tribune au « Monde », le défi que la dépendance aux géants de l’informatique lance à la souveraineté des Etats.

 

La panne informatique survenue le 19 juillet atteste de notre dépendance au numérique : plus de 22 000 vols retardés ou annulés, hôpitaux désorganisés, perturbations dans la diffusion des journaux télévisés… les dérèglements occasionnés ont été innombrables.

Pourtant les causes ont été connues très tôt, et vite corrigées, en moins d’une heure et demie. II ne s’agit pas d’une attaque informatique conduite par des cybercriminels, mais d’une incompatibilité entre deux logiciels consécutive à une mise à jour hâtive de l’un d’entre eux. Cela a pourtant suffi à désorganiser l’ensemble de la planète. A n’en pas douter, les leçons que l’on en tirera seront multiples et l’événement restera dans les annales.

Dès à présent, trois points cruciaux méritent qu’on y porte attention.

Le premier tient à la fragilité des infrastructures numériques. Une erreur de programmation minime suffit à provoquer des incidents en cascade aux effets tout à la fois catastrophiques et imprévisibles. Aujourd’hui, il n’est plus possible de prouver irréfutablement la solidité de systèmes informatiques, compte tenu de leur complexité. On ne saurait donc assurer une protection absolue !

On peut néanmoins réduire la probabilité de survenues de pannes. A cette fin, on procède à des tests massifs pour détecter des anomalies. On fait même parfois intervenir des « équipes rouges » chargées d’envisager tous les possibles pour déceler des failles potentielles. Mais, là encore, c’est coûteux et cela prend du temps. On doit donc faire des compromis du fait du nombre vertigineux de points de vulnérabilité.

Anticiper l’improbable

A cette fragilité s’ajoute le risque d’attaques adverses destinées à déstabiliser des entreprises, des institutions publiques, voire des ministères ou même des pays entiers, comme ce fut le cas pour les cyberattaques de 2007 en Estonie. A cet égard, il n’est pas anodin de constater que l’origine de l’incident massif du 19 juillet tint à la mise à jour d’un dispositif de protection, le système CrowdStrike, destiné à aider les responsables de la sécurité informatique à repérer des comportements inhabituels potentiellement responsables de malveillances.

Un risque d’immobilisme politique mais aussi économique

Un risque d’immobilisme politique mais aussi économique

C’est la crainte des patrons mais aussi de certains observateurs. Faute de majorité absolue, le pays est politiquement plus divisé que jamais entre trois clans distincts. Dans toutes les hypothèses le futur gouvernement sera sous la menace d’une motion de censure. Pour se maintenir, il sera condamné soit à utiliser l’article 49–trois par exemple lors de la discussion budgétaire soit de limiter ses ambitions en ne proposant que des lois d’importance secondaire.

Or un éventuel immobilisme économique aura aussi des conséquences néfastes sur le plan des finances publiques déjà dans un état assez lamentable. Mécaniquement, la croissance pourrait être affectée. Or moins de croissance c’est moins de rentrées fiscales et c’est encore davantage de difficultés budgétaires. Devant les incertitudes politiques les acteurs économiques notamment les patrons et les ménages ont déjà choisi un certain attentisme en attendant une éventuelle clarification des orientations politiques

Politique : le risque de la haine

Politique  : le risque de la haine

Le RN largement en tête des européennes, la dissolution surprise de l’Assemblée, les législatives anticipées… Pour éclairer cette période politique particulière, Denis Lafay, conseiller éditorial à La Tribune, convoque de multiples regards. Aujourd’hui, dialogue avec Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain et journaliste.

 

LA TRIBUNE – Comment qualifier ce moment de l’histoire que nous vivons depuis le 9 juin à 21h05 ? Anecdotique ? Unique ? Tragique ? Salvateur ?

ROGER-POL DROIT - Tous ces adjectifs conviennent, et bien d’autres encore. Toute la difficulté est de comprendre pourquoi et comment ils peuvent coexister. La principale singularité de cette tourmente est d’exacerber une série de tensions et de contradictions qui préexistaient, mais leur intensification se révèle si brutale et soudaine qu’on peut avoir l’impression d’y trouver tout et son contraire. Effectivement, la situation est ancienne : les éléments qui s’y retrouvent ne sont pas apparus ce soir-là. Depuis de nombreuses années la gauche se délite et finalement se déshonore, l’emprise de l’extrême droite s’accroit, la droite républicaine se divise, et le centre tangue. Pourtant, la situation est inédite : jamais on n’avait vu un Président français en exercice décider seul, en quelques minutes, de lancer le pays dans une aventure à ce point imprévisible et traumatisante. Aventure tragique, parce qu’elle se présente comme une lutte à mort entre des camps qui ne peuvent ni s’écouter ni envisager de compromis, parce qu’elle réactive le vieux démon de la France attisant affrontements violents et fantasmes de guerre civile. De 1789 à Mai 68, en passant par 1830, 1848, 1871, 1934 et 1936 et Vichy, le peuple français se clive et poursuit un périple où les mots de la haine finissent par tuer. Malgré tout, l’aventure est comique, comme le sont le plus souvent les tragédies humaines, dès qu’on les regarde autrement. Retournements de vestes, trahisons et ralliements, alliances obscènes et discours affolants donnent de la politique, au fil des jours, une image rocambolesque, grotesque. Le spectacle ridicule, magnifiquement joué de toutes parts, de l’ignorance crasse et de la suffisance perverse donnerait envie de hurler de rire si les perspectives n’étaient sérieuses et périlleuses. Le paradoxe central de cette situation me paraît tenir en deux mots : elle est à la fois catastrophique et clarificatrice. Le choc qu’elle a provoqué a plongé une grande partie des citoyens dans une angoisse intense, en les confrontant à une sorte d’apocalypse imaginaire. En accélérant de façon apparemment incontrôlée un choix rapide entre des mouvements radicaux, cette dissolution et ces élections ont mis les citoyens face à leurs exaspérations autant que face à leurs responsabilités. L’inquiétude de la fatalité le dispute à la prise de conscience de la liberté. Ce qui se clarifie à mesure, c’est donc la réalité française d’aujourd’hui, et à terme celle de l’Europe.

 

Législatives-Un risque financier face aux programmes irresponsables

Législatives-Un  risque financier face aux programmes irresponsables

 

Emmanuel Roman, directeur général du premier fonds obligataire au monde (fonds auxquels empruntent notamment les Etats) : « Une politique économique qui n’a pas de sens est immédiatement punie par le marché ». Le directeur général de Pimco avertit, dans un entretien au « Monde », sur les risques d’une sanction des marchés en France alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir.

 

Emmanuel Roman est l’un des Français les plus haut placés de la finance mondiale. Cet ancien de Goldman Sachs est aujourd’hui basé en Californie, où il dirige, depuis 2016, Pimco, la plus grosse société de gestion spécialisée dans le marché obligataire au monde, avec 1 900 milliards de dollars (environ 1 777 milliards d’euros) d’encours (équivalent aux deux tiers du PIB français). Ce spécialiste des dettes mondiales avertit d’une possible sanction des marchés si le Rassemblement national (RN) arrivait au pouvoir. Il estime, par ailleurs, que la hausse très rapide de la dette aux Etats-Unis « n’est pas durable ».

En 2022, vous disiez au « Financial Times » votre inquiétude de « voir 43 % des Français voter pour un néofasciste ». Aujourd’hui, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. En tant que patron de l’une des plus grosses sociétés de gestion au monde, comment voyez-vous ça ?
Nous assistons à une croissance des mouvements populistes dans le monde entier, en Amérique latine, aux Etats-Unis, avec une fracture totale du monde politique, en France aussi. D’un point de vue macroéconomique, les vrais problèmes en Europe sont le niveau élevé de la dette, et l’inflation. Donc, politique mise à part, le seul vrai sujet est de savoir quoi faire vis-à-vis de la dette publique : soit augmenter les taxes, soit couper les dépenses publiques. Pour avoir lu le programme du Rassemblement national et leurs vingt-deux points, je peux dire qu’il n’y a pas un seul élément de réponse aux vrais problèmes macroéconomiques.

L’arrivée du RN au pouvoir risquerait-elle de provoquer une crise de la dette française ?
Les marchés sont capables de regarder sur le plus long terme. Ils savent que l’Europe est passée par beaucoup de hauts et de bas et a pu gérer des situations compliquées, comme celle de la Grèce, par exemple. Cela dit, une politique économique qui n’a pas de sens est immédiatement punie par le marché.

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