Rififi dans la fédération de rugby
Comme souvent dans le sport, les comptes se règlent de manière fort peu sportive. Certes Bernard Laporte n’est peut-être pas complètement blanc vis-à-vis des faits qui lui sont reprochés ( tentatives de pression sur la commission disciplinaire suite à des sanctions prises contre des joueurs de Montpellier. ). On peut cependant s’étonner que la mise en examen de l’intéressé intervienne précisément 10 jours avant l’élection du président de la fédération alors que l’affaire traîne déjà depuis deux ans. On peut se demander légitimement quelle est l’urgence pour la justice de semer un peu plus la pagaille entre le sport professionnel et le sport amateur. Comme dans d’autres disciplines, il y a un vrai conflit entre ces deux catégories sportives car l’organisation professionnelle tente par tous les moyens d’obtenir une indépendance totale. Le vrai conflit se situe entre la fédération de rugby qui regroupe pour l’instant la totalité de l’activité sportive du rugby et l’organisation professionnelle.
« C’est une véritable tentative de putsch dont la motivation des auteurs ne fait aucun doute. Tout ceci participe d’une véritable stratégie électoraliste assez nauséabonde, s’emporte Laporte. Je dérange le monde professionnel (…) qui aimerait me voir chuter au profit d’une équipe plus malléable pour ne pas dire servile. »
. Selon son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, contacté par Le Figaro, « il n’y a rien du tout dans le dossier. Il y a plein de petits trucs qui pourraient, si on échafaude des théories, être le signe de ceci ou de cela… Mais il n’y a pas d’affaire. Des procédures n’ont peut-être pas été respectées, mais on est à des années-lumière de délits. » L’avocat affirme, qu’en l’état, l’affaire ne pourra pas être renvoyée devant le tribunal. Et estime que, si un juge d’instruction était saisi, l’enquête durerait plusieurs années.