Commission européenne: Macron ridiculisé
Il ya encore quelques mois, Macron se voyait le nouveau leader de l’Europe et même du monde. Force est de constater qu’il a sérieusement chuté au palmarès des grands chefs d’Etat. En cause, le fait que Macron s’est attiré hostilité de Trump, de Merkel, de Poutine, de bien d’autres avec sa posture condescendante et même méprisante. En Europe, Macron vient de recevoir un camouflet cinglant avec le refus de la candidature de Goulard comme commissaire ; Une élimination due à la conjonction de contradictions au sein des alliances politiques européennes, à l’hostilité de nombre d’Etats qui se sentent méprisés par Macron et même avec le soutien discret de l’Allemagne à cette cabale. Macron doit redescendre sur la la terre européenne, le patron dans l’UE c’est toujours l’Allemagne. (Qui en plus a récupéré la présidence de l’UE°).
La France est contrainte de réagir vite pour espérer sortir la tête de l’eau. Et tenter de rester crédible sur la scène européenne. Résultat, le chef de l’État sait qu’il va devoir ressortir de ses cartons la liste de personnalités qu’il avait dressée cet été, et proposer un nouveau nom dans les plus brefs délais.
Surtout s’il veut préserver le très large portefeuille de la commission qui a été attribuée à la France – marché unique, industrie, numérique, défense, espace, audiovisuel, culture. Comme au mois d’août dernier, les spéculations vont bon train sur celui ou celle qui réussira à décrocher l’onction présidentielle. Ici, on parle de Clément Beaune, actuel conseiller Europe à l’Élysée. Là, on imagine la secrétaire d’État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin. Et puis il y a aussi les ministres Bruno Le Maire (Économie) et Florence Parly (Armées), qui n’ont semble-t-il pas dit leur dernier mot. Tout comme l’ancien commissaire européen Michel Barnier, qui reste apprécié même s’il a appelé à voter LR aux européennes. Sans oublier Ségolène Royal, d’ailleurs, qui sait se rappeler, avec un certain talent, au souvenir de ceux qui auraient tendance à l’enterrer trop vite à son goût.
Enfin, pour parfaire le casting, quelques petits nouveaux se sont ajoutés à cette course de petits chevaux. On y trouve ainsi l’ancienne négociatrice de la COP21, Laurence Tubiana ; le corédacteur du programme économique d’Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry ; et enfin Guillaume Klossa, le conseiller spécial de la Commission européenne chargé du marché intérieur numérique.
Face à la «crise politique» que traversent selon lui les institutions européennes, et que «nous ne devons pas laisser s’installer», le locataire de l’Élysée exige un temps de clarification pour «comprendre» ce qui coince. «Si on part sur ces bases-là, on accepte de se rendre complice de l’affaiblissement du projet européen», prévient l’un de ses proches. D’où la volonté d’Emmanuel Macron de renouveler les échanges avec l’ensemble des acteurs impliqués. Il prévoit ainsi de téléphoner ce week-end à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, puis de recevoir la chancelière allemande Angela Merkel pour un dîner à l’Élysée dimanche soir. Preuve encore que le sort du commissaire français dépend surtout de l’Allemagne !