France: La révolte du pain ?
Ce n’est pas la première fois que la question du prix du pain serait à l’origine d’un mouvement social en France notamment. La révolution française elle-même trouve des racines dans la crise du prix du pain.
Le gouvernement prend subitement conscience des hausses tout à fait exceptionnelles de l’énergie pour les boulangers, des hausses multipliées par six à huit.Et qui menacent l’existence de la moitié de la profession. Un bouclier tarifaire a été mis en place mais il est jugé trop complexe et trop peu efficace par la profession. Aussi le gouvernement vient d’autoriser que le paiement des impôts des boulangers soit différé.
Une conséquence directe de la libéralisation du secteur de l’électricité qui a permis à des intermédiaires qui ne produisent et ne distribuent rien d’engranger d’immenses bénéfices du fait de la corrélation entre le prix de l’électricité et du gaz.
L’une des conséquences de cette situation sera d’augmenter de façon assez importante le prix du pain mais en même temps de déplacer le mécontentement vers les consommateurs déjà affectés par une inflation générale
La cheffe du gouvernement souhaite que les petits commerçants, confrontés pour certains à une explosion de leur facture d’énergie depuis le déclenchement de l’offensive militaire russe en Ukraine en février, puissent étaler son paiement sur plusieurs mois. Ce qui nécessite un geste de la part des fournisseurs d’énergie. Ces derniers, qui sont convoqués, ce mardi à 14h30 au ministère de l’Economie, ont d’ailleurs été pointés du doigt par Elisabeth Borne.
« Aujourd’hui, les fournisseurs n’aident pas suffisamment les boulangers et les PME. Je leur demande de faire plus, mieux, et tout de suite », a également insisté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à l’issue d’une réunion à Bercy avec les représentants du secteur de la boulangerie. « Je suis navré de constater que les engagements qui ont été pris » dans une charte signée en octobre par les énergéticiens « ne sont pas respectés, » a déploré le numéro 2 du gouvernement, menaçant de nommer les entreprises fautives si elles ne s’engageaient pas à corriger leur comportement dès la réunion prévue dans l’après-midi.
Si les énergéticiens ne rentrent pas dans le rang, « on peut toujours prélever davantage sur les fournisseurs d’énergie que ce que nous faisons aujourd’hui », a menacé Bruno Le Maire après des mois de débats enflammés autour de sup. Dans le budget pour 2023, le gouvernement a, en effet, mis en place un mécanisme qui doit lui permettre de collecter une partie de la « rente » des énergéticiens et lui rapporter, selon ses estimations, 11 milliards d’euros.
Le gouvernement a également appelé les préfectures à étudier les dossiers de boulangeries fragilisées par la crise de l’énergie « au cas par cas ». « Au global, on prend en charge avec ces différentes aides de l’ordre de 40% de la facture d’électricité », a rappelé Elisabeth Borne en admettant que les aides disponibles ne sont « pas suffisamment connues » des entreprises.