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Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale

Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale


par Gordon M. Sayre,Assistant Professor of Organizational Behavior, EM Lyon Business School dans the Conversation

Les entreprises de la gig economy (ou économie à la tâche) mettent régulièrement en avant la liberté dont jouissent leurs employés pour organiser leur emploi du temps comme l’une des principales raisons pour préserver le statut de travailleur indépendant (généralement des autoentrepreneurs en France). Le site Internet d’Uber, par exemple, recrute ses chauffeurs en valorisant la flexibilité que permet son application, le tout appuyé par des statistiques démontrant à quel point leurs chauffeurs tiennent à cette indépendance. D’autres acteurs comme les entreprises américaines de livraison de nourriture DoorDash et Instacart, font appel aux mêmes arguments dans leur communication. Il existe cependant un désagrément lié à cette flexibilité excessive, et celui-ci est rarement abordé : au lieu de recevoir un salaire horaire, les travailleurs indépendants sont rémunérés pour chaque tâche effectuée, sans garantie de salaire minimum. Sans revenus garantis, ces travailleurs sont victimes d’une « volatilité de rémunération », c’est-à-dire que leurs revenus sont soumis à des fluctuations fréquentes.

Dans trois études récentes, je me suis intéressé à l’impact de la volatilité de rémunération sur la santé des travailleurs. Il en ressort que cette irrégularité et les difficultés à anticiper les rentrées d’argent futures constituent de véritables situations de mal-être.

« Frustrant et déprimant »
Dans ma première étude, j’ai fait appel à 375 gig workers travaillant pour le Amazon Mechanical Turk (MTurk), une plate-forme web de production participative via laquelle les travailleurs effectuent des microtâches à faible valeur ajoutée (saisie informatique, etc.) en échange d’une rémunération. Comme ces travailleurs sont payés à des tarifs variables pour chacune des tâches qu’ils effectuent, ils subissent une instabilité dans leurs revenus. L’un des participants en témoigne :

« Je peux gagner 80 dollars une journée, et peiner à atteindre 15 dollars le lendemain. C’est totalement imprévisible. »

En partant du principe qu’une journée de travail comprend huit heures, cela revient à passer d’une rémunération horaire de 10 dollars un jour à 1,88 dollar le lendemain.

Mes conclusions ont montré que les travailleurs à la tâche qui rendaient compte d’une plus grande volatilité de salaire rapportaient également davantage de symptômes physiques tels que des maux de tête, de dos ou encore d’estomac. En effet, une plus grande instabilité dans les revenus engendre une grande anxiété à l’idée de ne pas arriver à boucler les fins de mois.

Un participant à l’étude a expliqué aimer travailler depuis son domicile et avoir le loisir d’organiser lui-même son emploi du temps, mais a aussitôt nuancé :

« MTurk est tellement imprévisible en termes de revenus et de charge de travail que cela en devient frustrant et déprimant. »

Si la problématique de la volatilité de salaire présente une pertinence évidente pour les travailleurs à la tâche, ils ne sont néanmoins pas les seuls à en être victimes. Les employés qui comptent sur les pourboires, comme les serveurs et serveuses, les barmen et barmaids, les voituriers ou encore les coiffeurs et coiffeuses, se confrontent eux aussi à une rémunération qui change constamment.

Des revenus globalement inférieurs à la moyenne
Dans le cadre d’une deuxième étude, j’ai interrogé chaque jour pendant deux semaines 85 employés qui travaillent aux États-Unis et qui reçoivent des pourboires dans le cadre de leur activité. Mes questions portaient sur leurs revenus et leur bien-être. Le graphique ci-dessous, qui détaille le montant des pourboires reçus chaque jour par l’un des participants, retranscrit bien la forte instabilité subie par certains employés.

Les résultats de l’étude indiquent par ailleurs que le fait de recevoir davantage de pourboires sur une journée n’entraîne pas nécessairement un meilleur ni un moins bon moral à l’issue de celle-ci. En revanche, une plus grande volatilité dans les pourboires sur les deux semaines de l’étude a engendré un plus grand nombre de symptômes physiques et davantage d’insomnies.

Une chose que les travailleurs à la tâche et ceux qui comptent sur les pourboires ont en commun est qu’ils perçoivent des revenus inférieurs à la moyenne. Si l’on peut dire que la volatilité de salaire n’est sans doute pas nocive en tant que telle, elle le devient lorsqu’elle est associée à une faible rémunération.

Toutefois, on retrouve des tendances similaires dans ma troisième étude menée cette fois-ci auprès de 252 salariés occupant des postes à haute rémunération dans les domaines de la vente, de la finance et du marketing aux États-Unis. Commissions et bonus sont monnaie courante dans ces secteurs d’activité : ces travailleurs expérimentent donc eux aussi une volatilité dans leurs rémunérations, bien que celles-ci soient plus élevées.

Si les effets ne sont pas aussi prononcés parmi cette catégorie de travailleurs, j’ai tout de même observé le même schéma : les personnes confrontées à une plus grande instabilité dans leurs revenus sont aussi celles qui rapportent davantage de symptômes physiques et une moins bonne qualité de sommeil.

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J’ai également étudié la façon dont les travailleurs peuvent se protéger des effets néfastes de la volatilité de rémunération. La pleine conscience, par exemple, fait référence à la capacité d’un individu à se concentrer sur le moment présent, sans se soucier de l’avenir et sans penser au passé. Bien que les personnes capables d’adopter cet état aient tendance à faire preuve de résilience face au stress, elles se révèlent dans mon étude tout autant affectées par l’instabilité de leurs revenus.

Ces résultats montrent que la volatilité de rémunération présente les mêmes effets néfastes chez la plupart des individus. Le seul facteur qui réduit véritablement les effets observés de ce phénomène est le degré de dépendance d’un individu à des sources de revenus volatiles. Lorsque la part de revenus instables représente un pourcentage moindre du revenu global d’un individu, la volatilité de rémunération ne semble pas influer sur sa santé ou son sommeil.

Dès lors, que faire, alors ? Tout d’abord, le législateur se doit de prendre en considération les avantages mais aussi les inconvénients de ces nouveaux modes de travail. Les entreprises de la gig economy savent parfaitement mettre en lumière les avantages du statut de travailleur indépendant ; cependant, il comporte également des coûts cachés, qui ne reçoivent pas la même attention.

Comme l’a expliqué l’un des participants à mon étude :

« Il n’existe pas de garde-fou qui garantisse aux travailleurs indépendants un revenu juste pour une tâche donnée. Or, vous vous en doutez, la question de la rémunération constitue la principale source de stress, d’angoisse et d’incertitude dans le travail. »

Garantir une meilleure protection juridique aux travailleurs indépendants peut contribuer à instaurer ces garde-fous. En parallèle, les entreprises pourraient trouver un équilibre en réduisant la dépendance des travailleurs à des modes de rémunération volatils, en choisissant plutôt de leur proposer un salaire de base plus important. Selon les conclusions de mes études, cette stratégie devrait en effet affaiblir le lien de causalité entre volatilité de la rémunération et bien-être des travailleurs.

En résumé, il est clair que si les modes de travail rendus populaires par la gig economy présentent des avantages, nous devons également prendre en compte les coûts cachés et œuvrer à améliorer les conditions de travail de cette portion importante de la population.

Gordon M. Sayre, PhD, EM Lyon Business School

Sanctions occidentales-La Russie pourrait perdre la moitié de ses revenus gaz-pétrole

Sanctions occidentales-La Russie pourrait perdre la moitié de ses revenus gaz-pétrole

Mécaniquement les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie vont peser sur les revenus du pays. La Russie tire surtout ses revenus de l’énergie exportée qui représente presque 50 % de ses recettes. Dernièrement, l’Europe a décidé de limiter le prix du pétrole russe à 60 $ le baril quand le cours est autour de 84 Dollars le baril.

Les fournitures russes de gaz et de pétrole ont considérablement fondu en direction de l’Occident et en particulier de l’Europe.La Russie parvient cependant à fournir davantage de produits pétroliers et de gaz à la Chine, à l’Inde et à d’autres pays dans certains réexpédient ces importations vers l’Occident. L’occasion d’encaisser un petit profit car les nouveaux contrats passés par la Russie ne sont pas aussi juteux qu’avec ceux conclu avec l’Occident. À terme,les revenus tirés du gaz et du pétrole pourrait diminuer de 50 % alors que ces revenus représentent à peu près la moitié du budget russe. Cette réduction de ressources pourrait hypothéquer le financement de la nouvelle politique de défense que souhaite Poutine

Avec 90 milliards de roubles (1,3 milliard d’euros au cours actuel) récoltés grâce à la vente du pétrole et du gaz en novembre, les chiffres sont quasi stables pour le budget de l’État russe. Mais ce sont des résultats en trompe-l’œil. Selon deux médias économiques russes, The Bell et MMI, la moitié de cette somme est issue d’un paiement en retard que Gazprom devait depuis l’année dernière.

Sans cet afflux exceptionnel, les revenus auraient chuté de 48,9% sur un an. Conclusion : une dynamique négative serait enclenchée, d’après les deux titres spécialisés. La production elle-même est en recul : – 3,4% par rapport à l’année dernière. En cause, la baisse de la production de gaz : – 20%.

Cela alors que les sanctions contre le pétrole russe entrent à peine en vigueur : le plafonnement des prix du pétrole russe par l’Union européenne, le G7 et l’Australie ce lundi 5 décembre, ainsi que l’embargo de l’UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime, plusieurs mois après l’embargo déjà décidé par les États-Unis et le Canada.

Pour ces deux médias économiques, les objectifs de revenus pour le budget russe en 2023 pourraient donc ne pas être atteints. Reste que la Russie avait déjà anticipé un fort recul de ses recettes pétrolières et gazières. Pour The Bell, la situation budgétaire générale « ne peut pas être encore qualifiée de catastrophique ».

La Russie pourrait perdre la moitié de ses revenus gaz-pétrole

La Russie pourrait perdre la moitié de ses revenus gaz-pétrole

Mécaniquement les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie vont peser sur les revenus du pays. La Russie tire surtout ses revenus de l’énergie exportée qui représente presque 50 % de ses recettes. Dernièrement, l’Europe a décidé de limiter le prix du pétrole russe à 60 $ le baril quand le cours est autour de 84 Dollars le baril.

Les fournitures russes de gaz et de pétrole ont considérablement fondu en direction de l’Occident et en particulier de l’Europe.La Russie parvient cependant à fournir davantage de produits pétroliers et de gaz à la Chine, à l’Inde et à d’autres pays dans certains réexpédient ces importations vers l’Occident. L’occasion d’encaisser un petit profit car les nouveaux contrats passés par la Russie ne sont pas aussi juteux qu’avec ceux conclu avec l’Occident. À terme,les revenus tirés du gaz et du pétrole pourrait diminuer de 50 % alors que ces revenus représentent à peu près la moitié du budget russe. Cette réduction de ressources pourrait hypothéquer le financement de la nouvelle politique de défense que souhaite Poutine

Avec 90 milliards de roubles (1,3 milliard d’euros au cours actuel) récoltés grâce à la vente du pétrole et du gaz en novembre, les chiffres sont quasi stables pour le budget de l’État russe. Mais ce sont des résultats en trompe-l’œil. Selon deux médias économiques russes, The Bell et MMI, la moitié de cette somme est issue d’un paiement en retard que Gazprom devait depuis l’année dernière.

Sans cet afflux exceptionnel, les revenus auraient chuté de 48,9% sur un an. Conclusion : une dynamique négative serait enclenchée, d’après les deux titres spécialisés. La production elle-même est en recul : – 3,4% par rapport à l’année dernière. En cause, la baisse de la production de gaz : – 20%.

Cela alors que les sanctions contre le pétrole russe entrent à peine en vigueur : le plafonnement des prix du pétrole russe par l’Union européenne, le G7 et l’Australie ce lundi 5 décembre, ainsi que l’embargo de l’UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime, plusieurs mois après l’embargo déjà décidé par les États-Unis et le Canada.

Pour ces deux médias économiques, les objectifs de revenus pour le budget russe en 2023 pourraient donc ne pas être atteints. Reste que la Russie avait déjà anticipé un fort recul de ses recettes pétrolières et gazières. Pour The Bell, la situation budgétaire générale « ne peut pas être encore qualifiée de catastrophique ».

Russie : des revenus en baisse

Russie : des revenus en baisse

Mécaniquement les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie vont peser sur les revenus du pays. La Russie tire surtout ses revenus de l’énergie exportée qui représente presque 50 % de ses recettes. Dernièrement, l’Europe a décidé de limiter le prix du pétrole russe à 60 $ le baril quand le cours est autour de 84 Dollars le baril.

Les fournitures russes de gaz et de pétrole ont considérablement fondu en direction de l’Occident et en particulier de l’Europe.La Russie parvient cependant à fournir davantage de produits pétroliers et de gaz à la Chine, à l’Inde et à d’autres pays dans certains réexpédient ces importations vers l’Occident. L’occasion d’encaisser un petit profit car les nouveaux contrats passés par la Russie ne sont pas aussi juteux qu’avec ceux conclu avec l’Occident. À terme,les revenus tirés du gaz et du pétrole pourrait diminuer de 50 % alors que ces revenus représentent à peu près la moitié du budget russe. Cette réduction de ressources pourrait hypothéquer le financement de la nouvelle politique de défense que souhaite Poutine

Avec 90 milliards de roubles (1,3 milliard d’euros au cours actuel) récoltés grâce à la vente du pétrole et du gaz en novembre, les chiffres sont quasi stables pour le budget de l’État russe. Mais ce sont des résultats en trompe-l’œil. Selon deux médias économiques russes, The Bell et MMI, la moitié de cette somme est issue d’un paiement en retard que Gazprom devait depuis l’année dernière.

Sans cet afflux exceptionnel, les revenus auraient chuté de 48,9% sur un an. Conclusion : une dynamique négative serait enclenchée, d’après les deux titres spécialisés. La production elle-même est en recul : – 3,4% par rapport à l’année dernière. En cause, la baisse de la production de gaz : – 20%.

Cela alors que les sanctions contre le pétrole russe entrent à peine en vigueur : le plafonnement des prix du pétrole russe par l’Union européenne, le G7 et l’Australie ce lundi 5 décembre, ainsi que l’embargo de l’UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime, plusieurs mois après l’embargo déjà décidé par les États-Unis et le Canada.

Pour ces deux médias économiques, les objectifs de revenus pour le budget russe en 2023 pourraient donc ne pas être atteints. Reste que la Russie avait déjà anticipé un fort recul de ses recettes pétrolières et gazières. Pour The Bell, la situation budgétaire générale « ne peut pas être encore qualifiée de catastrophique ».

Social- Pour l’augmentation durable des revenus

Social- Pour l’augmentation durable des revenus

 

Laurent Cappelletti et Henri Savall, professeurs de gestion, plaident, dans une tribune au « Monde », pour des augmentations négociées « au plus près des réalités des entreprises » afin de stimuler la productivité, plutôt que des aides publiques à l’influence non durable sur le pouvoir d’achat.

Depuis presque cinquante ans et la fin des « trente glorieuses », le pouvoir d’achat, sous cette dénomination ou sous une autre, est au cœur des préoccupations des Français et donc des campagnes électorales pour la présidentielle. Ainsi, François Mitterrand a gagné en 1981 sur un programme de meilleure répartition des richesses, Jacques Chirac en 1995 sur la réduction de la fracture sociale, Nicolas Sarkozy en 2007 sur le « travailler plus pour gagner plus ». En 2017, la promesse d’Emmanuel Macron de supprimer la taxe d’habitation a pesé dans son élection.

Le sentiment d’insécurité économique, qu’il repose sur des faits ou des croyances, est profondément ancré depuis le premier choc pétrolier de 1973, qui fut, aussi, un choc sur les mentalités. Les Français sont passés d’une certaine certitude en la croissance de leur pouvoir d’achat à une incertitude certaine, en particulier dans les classes modestes et moyennes, les plus affectées par les crises. La crainte de ne pas finir les fins de mois doit être entendue, pour expliquer et rassurer lorsqu’elle repose sur des croyances (comme la crainte d’une explosion des prix lors du passage du franc à l’euro) et pour la traiter à la racine par des transformations réelles, lorsqu’elle résulte de faits établis.

Une hausse durable du pouvoir d’achat, c’est-à-dire non réversible pour les travailleurs, renvoie plus à une augmentation des revenus, à la fois satisfaisante pour les salariés et finançable par les chefs d’entreprise et par l’Etat employeur, qu’à une baisse artificielle des prix à coups de subventions et d’aides d’urgence.

Le plus efficace pour développer durablement ses revenus est d’abord d’avoir un travail, seul facteur actif de création de valeur. Et, ensuite, de négocier le partage de la valeur ainsi créée, avec l’Etat pour les fonctionnaires et avec les chefs d’entreprise pour les salariés du privé.

Les politiques publiques doivent donc favoriser les créations d’emplois, les leviers de la productivité du travail que sont l’apprentissage, la formation professionnelle et l’innovation, mais aussi la négociation salariale. Vont dans ce sens, par exemple, les plans nationaux de reconquête industrielle sur des secteurs porteurs (hydrogène, agroalimentaire, aéronautique, etc.), la pression mise sur les branches professionnelles pour négocier avec leurs syndicats des augmentations salariales supportables, la défiscalisation des primes d’intéressement aux résultats de l’entreprise, les aides financières aux entreprises qui mettent en place des systèmes ambitieux de participation aux résultats ou qui investissent dans l’apprentissage, la formation et l’innovation.

Pour l’augmentation durable des revenus

Pour l’augmentation durable des revenus

 

Laurent Cappelletti et Henri Savall, professeurs de gestion, plaident, dans une tribune au « Monde », pour des augmentations négociées « au plus près des réalités des entreprises » afin de stimuler la productivité, plutôt que des aides publiques à l’influence non durable sur le pouvoir d’achat.

Depuis presque cinquante ans et la fin des « trente glorieuses », le pouvoir d’achat, sous cette dénomination ou sous une autre, est au cœur des préoccupations des Français et donc des campagnes électorales pour la présidentielle. Ainsi, François Mitterrand a gagné en 1981 sur un programme de meilleure répartition des richesses, Jacques Chirac en 1995 sur la réduction de la fracture sociale, Nicolas Sarkozy en 2007 sur le « travailler plus pour gagner plus ». En 2017, la promesse d’Emmanuel Macron de supprimer la taxe d’habitation a pesé dans son élection.

Le sentiment d’insécurité économique, qu’il repose sur des faits ou des croyances, est profondément ancré depuis le premier choc pétrolier de 1973, qui fut, aussi, un choc sur les mentalités. Les Français sont passés d’une certaine certitude en la croissance de leur pouvoir d’achat à une incertitude certaine, en particulier dans les classes modestes et moyennes, les plus affectées par les crises. La crainte de ne pas finir les fins de mois doit être entendue, pour expliquer et rassurer lorsqu’elle repose sur des croyances (comme la crainte d’une explosion des prix lors du passage du franc à l’euro) et pour la traiter à la racine par des transformations réelles, lorsqu’elle résulte de faits établis.

Une hausse durable du pouvoir d’achat, c’est-à-dire non réversible pour les travailleurs, renvoie plus à une augmentation des revenus, à la fois satisfaisante pour les salariés et finançable par les chefs d’entreprise et par l’Etat employeur, qu’à une baisse artificielle des prix à coups de subventions et d’aides d’urgence.

Le plus efficace pour développer durablement ses revenus est d’abord d’avoir un travail, seul facteur actif de création de valeur. Et, ensuite, de négocier le partage de la valeur ainsi créée, avec l’Etat pour les fonctionnaires et avec les chefs d’entreprise pour les salariés du privé.

Les politiques publiques doivent donc favoriser les créations d’emplois, les leviers de la productivité du travail que sont l’apprentissage, la formation professionnelle et l’innovation, mais aussi la négociation salariale. Vont dans ce sens, par exemple, les plans nationaux de reconquête industrielle sur des secteurs porteurs (hydrogène, agroalimentaire, aéronautique, etc.), la pression mise sur les branches professionnelles pour négocier avec leurs syndicats des augmentations salariales supportables, la défiscalisation des primes d’intéressement aux résultats de l’entreprise, les aides financières aux entreprises qui mettent en place des systèmes ambitieux de participation aux résultats ou qui investissent dans l’apprentissage, la formation et l’innovation.

Inflation : un phénomène temporaire pour Lemaire qui ne veut pas augmenter les revenus

Inflation : un phénomène temporaire pour Lemaire qui ne veut pas augmenter les revenus

 

Le ministre de l’économie utilise une lapalissade pour considérer que l’inflation cessera quand la crise se terminera. Il en tire la conclusion que l’inflation actuelle est temporaire. Par parenthèse , exactement le contraire de ce que vient de dire la présidente de la Banque centrale européenne qui, elle, pense que l’inflation va s’installer de manière durable. Les autorités européennes prévoit pour l’Europe comme pour la France une inflation de l’ordre de 5 % en 2022 au moins.

Le raisonnement du ministre de l’économie vise surtout à freiner les velléités de réajustement des revenus et à récupérer par l’inflation les ressources fiscales destinées à amortir l’énorme dette.

À la sortie de cette crise, «je pense que nous reviendrons à un niveau de prix plus raisonnable», a estimé le locataire de Bercy. Et d’indiquer que cela pourrait être «durant l’année 2023», lorsque les chaînes de valeurs seront réorganisées et que des substituts à l’approvisionnement de pétrole et de gaz venant de Russie auront été trouvés.Le seul problème est que l’organisation de chaîne de valeur de ce traduira certainement pas par des baisses de prix mais plutôt le contraire..

«Il faut donc absorber le choc maintenant et c’est ce que nous faisons maintenant. Ce n’est pas un changement de politique structurel pour les années qui viennent», a-t-il insisté. Quant à l’idée de réindexer les salaires sur les prix, Bruno Le Maire a averti sur le risque, justement, d’engager une «spirale inflationniste».

Quant à la croissance, le ministre a bien conscience que le gouvernement devra revoir à la baisse sa prévision initiale d’une progression de 4%, «mais il y a trop d’incertitudes pour le faire aujourd’hui. La croissance française est solide, on parle d’un ajustement».Un ajustement qui pourrait bien pris à la France de la moitié de sa croissance prévue en 2022.

Inflation France : toujours en hausse menace les revenus

 

 

Inflation France  : toujours en hausse menace les revenus

 

Contrairement aux affirmations des pouvoirs publics et de nombre d’experts,  l’inflation n’est nullement temporaire. Elle tend même à s’installer dans l’économie et même à progresser au cours de l’année 2022. De quoi nourrir évidemment la préoccupation du pouvoir d’achat qui est est de loin le premier souci de l’opinion publique en général.

 

Les prix à la consommation, qui ont progressé de 2,9% en janvier sur un an, devraient en effet s’élever à plus de 3% en février avant de s’établir entre 3% et 3,5% ces prochains mois, indique l’Insee dans une note publiée mardi. Ce qui représente une progression plus forte que les premières estimations de l’institut, qui tablait, en décembre dernier, sur une inflation supérieure à 2,5% au premier semestre 2022. Cette révision est principalement liée à la hausse des cours du pétrole en janvier, poussant les experts à retenir un prix du baril de Brent à 90 dollars jusqu’à juin 2022 au lieu de 75 dollars.La répercussion a la pompe est immédiate avec une tendance du prix du litre  de carburant qui se dirige tout droit vers les deux euros.

La question de l’inflation devient centrale dans les préoccupations des Français qui voient leur pouvoir d’achat grignoté d’au moins 2 % en moyenne en 2022 en l’état des augmentations de revenus. En effet pour les salaires, les pensions, la rémunération du livret A par exemple, il n’est prévu qu’une révision à 1 % pour l’instant en 2022.
La situation risque d’être particulièrement catastrophique pour les moins favorisés qui parallèlement voient leurs dépenses contraintes s’envoler et atteindre le chiffre de près de 40 % en moyenne.

À noter qu’aux États-Unis cette inflation s’envole encore davantage avec 7,5 % sur un an en janvier. De quoi contaminer évidemment les taux d’intérêt et de nourrir encore la hausse des prix.

 

 

Revenus : inflation + 2,8 % mais salaires et pensions plus 1 %

Revenus : inflation + 2,8 % mais salaires et pensions plus 1 %

 

Compte tenu de l’inflation, le salaire minimum va bénéficier d’une revalorisation automatique de 0,9% au début de l’année 2022. Le montant du Smic horaire brut va s’établir à 10,57 euros, soit 1603 euros mensuels sur une base de 35 heures.

Le salaire minimum avait déjà augmenté de 2,2% en octobre 2021, en réaction à l’augmentation de l’indice des prix.

Les pensions de retraite du régime général vont être revalorisées à hauteur de 1,1%.

Notons que pour l’épargne, on envisage éventuellement une augmentation du taux de rémunération du livret à de 0,75 %. !

Pas étonnant que dans les sondages  la première préoccupation 2022 et des élections présidentielles la question du pouvoir d’achat apparaisse sujet numéro un.

 

Le problème évidemment l’inflation, elle, va atteindre plus de, 8 % sur un an. Bref les revenus vont perdre presque 2 % de pouvoir d’achat. Par ailleurs il n’est pas prévu que cette hausse des prix diminue avant la fin 2022 . Il n’est même pas certain du tout qu’elle diminue car la pandémie pourrait accroître les difficultés du processus de production et de distribution.

Inflation France : record à près de 3 % qui menace les revenus

Inflation France : record à près  de 3 % qui menace les revenus  

En France ,on s’inquiète à juste titre de l’envolée record de l’inflation qui atteint presque 3 %. Une inflation cependant très inférieure à celle de l’union européenne qui pourrait atteindre 5 %. C’est le miracle français qui tient surtout à  l’obsolescence de l’indicateur qui mesure l’évolution des prix à la consommation des ménages. Un indicateur obsolète qui ne tient pas compte de la modification structurelle de la consommation et notamment de la vraie croissance  des dépenses contraintes (impôts, logement, abonnements, énergie etc.).

L’inflation bat en effet en novembre tous les records. Le rythme de l’inflation atteint 2,9% en glissement annuel, soit son niveau le plus élevé depuis 13 ans en France. En zone euro, c’est pire, l’inflation semble même s’accélérer, avec une progression de 4,9%. Du jamais-vu depuis la création de l’euro. Cette poussée des prix s’explique pour l’essentiel par la flambée mondiale des prix de l’énergie. Au troisième trimestre, la croissance et la consommation des ménages restent fortes.

Accessoirement cette sous-évaluation permet de freiner le revenu du travail et de l’épargne. Une manière habituelle pour la France d’amortir son endettement.

Globalement, l ‘inflation est une bonne  nouvelle pour les Etats endettés comme la France et une mauvaise nouvelle pour les revenus du travail et l’épargne.

Nombre d’experts ne cessent de s’interroger sur les moyens complexes d’amortissement d’une dette publique qui ne cesse de s’amplifier. En réalité, la solution est à la fois simple et habituelle : par l’amputation des revenus du travail et de l’épargne. Le problème c’est qu’avec une telle politique qui ampute le pouvoir d’achat, c’est qu’on risque de tuer la croissance par ailleurs menacée par la reprise de la pandémie avec le variant omicron.

En gros, les prix en France auront augmenté de l’ordre de 3 % en 2021 mais la rémunérations de l’épargne par exemple du livret à demeure à 0,5 %. Même chose les salaires qui ne seront pas augmentés de 3 % mais sans doute en moyenne de 1 % comme le SMIC début 2022. Les revenus du travail comme l’épargne sont donc rognées progressivement au service du remboursement de la dette. Une sorte de dévaluation de fait. . L’épargne garantie des particuliers est en moyenne rémunérée 0,63 % avant impôt, selon le relevé mensuel publié le 2 décembre par la Banque de France.

Vaccin de Moderna : 20 milliards de dollars de revenus

 Vaccin de Moderna : 20 milliards de dollars de revenus

On comprend évidemment que les laboratoires , appuyés par les principaux grands Etats, s’opposent à la levée sur les brevets des vaccins Covid. En effet, ils réalisent  des Chiffre d’affaires et des profits records. Après Pfizer, c’est au tour de Moderna d’annoncer des revenus records de plus de 20 milliards en 2021.

La biotech américaine revoit à la hausse les revenus issus des contrats de vente de son vaccin à base d’ARN messager. Il devrait lui rapporter 20 milliards de dollars en 2021, contre 19,2 milliards annoncés précédemment. Moderna a déjà écoulé toutes ses doses de l’année et signé pour 12 milliards de contrats en 2022.

Taxe carbone : pour une compensation fiscale en faveur des bas revenus

Taxe carbone : pour une compensation fiscale en faveur des bas revenus

 

L’économiste Barry Eichengreen plaide, dans le Monde , pour la compensation de la taxe carbone notamment par un impôt négatif sur les bas revenus.

 

Chronique. 

 

Dans son ouvrage Logique de l’action collective (Université de Bruxelles, 2011), l’économiste Mancur Olson (1932-1998) expliquait que les mesures politiques les plus difficiles à mettre en œuvre sont celles qui présentent des bienfaits diffus et des coûts concentrés : les individus voués à en supporter les coûts s’opposeront vigoureusement à la mesure proposée, tandis que les bénéficiaires en profiteront volontiers, préférant voir quelqu’un d’autre la subir.

La vision d’Olson s’applique au défi politique le plus urgent que connaisse aujourd’hui l’humanité : le changement climatique. Les économistes s’accordent pour considérer qu’une taxe sur le carbone, en réduisant les émissions, produirait des bienfaits pour tous les habitants de la planète. Seulement voilà, plusieurs segments spécifiques de la société – les intérêts concentrés qu’évoque Olson – sont voués à supporter une part disproportionnée des coûts. La taxation du carbone représente des coûts plus élevés pour les habitants des petites villes et zones rurales que pour les citadins. De même, les ménages pauvres dépensent une plus grande part de leurs revenus dans l’alimentaire et les transports par rapport aux ménages aisés, qui dépensent davantage dans des services plus écologiques. Aux Etats-Unis, la part de revenus absorbée par une taxe carbone serait trois fois supérieure pour le quintile inférieur des revenus que pour le plus élevé.

 

Les « gilets jaunes » de France en sont la parfaite illustration. Les intérêts diffus, représentés à l’Assemblée nationale, étaient convenus, en 2014, d’augmenter les taxes sur le carburant. Les agriculteurs et les « gilets jaunes » ont bloqué les routes, puis mené leur combat au sein des villes : le gouvernement a abrogé cette hausse de taxe en 2018. Olson n’aurait pas été surpris.

Analyse nuancée

Aux Etats-Unis, l’administration Biden a dû faire face à l’opposition des pêcheurs et des organisateurs d’excursions d’observation des baleines contre un parc éolien offshore près de l’île de Martha’s Vineyard (Massachusetts) et a dû annuler un projet encore plus ambitieux au large du Cape Cod. Il faut s’attendre à ce que l’opposition à une taxe carbone se concentre au Texas, dans le Dakota du Nord et dans d’autres Etats producteurs de pétrole, de gaz et de charbon. Les travailleurs des secteurs de l’énergie et des transports attribueront leur sort à ces taxes, même si la cause réside ailleurs. Les ménages en difficulté pour faire le plein à la pompe considéreront la taxe carbone comme un projet de l’élite défendu par des intellectuels obtus. Le choc de la concurrence chinoise a conduit à Donald Trump. Une taxe carbone imposée pourrait aboutir à pire encore.

Revenus maintenus en 2020 ?

Revenus maintenus en 2020 ?

 

Théoriquement d’après la Banque de Franc en les revenus des Français seraient en moyenne à peu près maintenus en 2020. Il est indéniable que le gouvernement a largement soutenu ce pouvoir d’achat notamment à travers le dispositif de chômage partiel aussi l’aide aux entreprises. Mais comme dans toute situation de crise ,ce n’est pas forcément la moyenne qu’il importe de prendre en compte mais plutôt l’écart tour de cette moyenne. Cet écart est caractérisé par une augmentation du nombre des mieux lotis et surtout par un accroissement des personnes en difficulté. Sont concernés notamment ceux qui vivaient de petits boulots à temps partiel et ou irrégulier. (Exemples certains étudiants, femme de ménage des grands hôtels etc.).

Évidemment la situation serait encore pire sans l’engagement des 500 milliards qui vont aggraver le déficit public. Notons que le pire est sans doute à venir quand des entreprises sous perfusion financière seront contraintes de déposer le bilan car incapable de faire face à leurs obligations notamment en matière de remboursement des emprunts. L’INSEE estime que la crise aura supprimé environ 700 000 emplois nets en 2020 mais pour 2021 on s’attend à une vague au moins égal à 1 million de chômeurs supplémentaires.

Transformation énergétique des logements : accessible à tous sans condition de revenus

Transformation  énergétique des logements : accessible à tous sans condition de revenus

Après avoir transformé fin 2019 le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) en prime (« Ma Prime Rénov »), tout en excluant les plus riches du dispositif, l’aide sera désormais accessible à l’ensemble des propriétaires occupants ET bailleurs. Ce qui est inédit.

Dans le cadre de la relance de 100 milliards, 2 milliards d’euros seront en effet mobilisés pour soutenir la rénovation globale, la rénovation énergétique des logements pour les propriétaires bailleurs, la rénovation énergétique des logements pour les copropriétés et renforcer le volet « logement » déjà financé par l’Agence nationale de l’Habitat (Anah), le plan « Initiatives Copropriétés » et le programme « Action cœur de ville ». Ce dernier sera prochainement complété d’un plan « petite ville de demain ».

 

Lufthansa : réduction de revenus des pilotes

Lufthansa : réduction de revenus des pilotes

comme la plupart des autres compagnies internationales,  Lufthansa a fait accepter aux pilotes une réduction des revenus pour sauvegarder l’emploi. Des mesures valables jusqu’au printemps prochain. Il n’est pas sûr cependant que cela soit suffisant pour une compagnie qui a perdu 1,7 milliards sur un trimestre. La reprise escomptée du trafic ne sera sans doute pas au rendez-vous car on estime généralement qu’il faudra plusieurs années pour retrouver le niveau de 2019.

En échange d’une garantie provisoire d’emploi au moins jusqu’au 31 mars 2021, le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC) a accepté la réduction des compléments de rémunération qui s’ajoutent aux allocations pour chômage partiel ainsi qu’une diminution des prestations de retraite jusqu’à la fin 2020, a précisé la compagnie aérienne allemande, qui emploie quelque 5.000 pilotes.

Les augmentations salariales précédemment négociées pour cette année seront par ailleurs reportées à janvier 2021.

Selon le syndicat VC, cet accord de court terme donne aux deux parties le temps de travailler sur un accord à plus long terme.

Lufthansa, qui a publié la semaine dernière une perte d’exploitation de 1,7 milliard d’euros au titre du seul deuxième trimestre, a déjà averti qu’elle ne pourrait éviter des suppressions de postes de pilotes au-delà de mars prochain qu’à condition qu’un accord à long terme ne se traduise par une réduction de la masse salariale.

La compagnie, qui a reçu en juin une aide publique de neuf milliards d’euros, s’attend à revenir à environ 50% de sa capacité normale d’ici la fin 2020 et aux deux tiers du niveau de l’année dernière en 2021.

Le personnel navigant a voté en faveur d’un accord visant à interrompre les augmentations de salaires et à réduire le temps de travail, a déclaré samedi le syndicat du personnel de cabine UFO.

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