Retraites: une réforme provisoire avant la prochaine
Allongement de l’âge de départ et augmentation des cotisations les deux points principaux de la réforme qui en appellera certainement d’autres ! A moins évidemment que la croissance revienne de manière significative et durable ; ce qui supposerait notamment moins de pression fiscale, le contraire de la réforme ! . L’exécutif prévoit d’augmenter de 0,15 point les cotisations patronales en 2014. De 2015 à 2017, elles progresseront ensuite de 0,05 point par an. Un effort identique sera demandé aux employés, via les cotisations salariales. Matignon explique d’ailleurs que cet effort représente une ponction de 2,15 euros par mois pour un SMIC. Au total, la mesure doit rapporter 2 milliards d’euros en 2014. Un gain qui gonflera jusqu’à 6,4 milliards en 2040, selon les projections de Matignon. La réforme telle que le gouvernement l’envisage, prévoit un allongement de la durée de cotisation, à partir de 2020. Dès cette date, il sera demandé aux assurés de cotiser un trimestre de plus par an. La durée de cotisation passera ainsi à 43 ans en 2035. Via cet ajustement, 5,6 milliards d’euros devraient rentrer dans les caisses publiques en 2040. Les retraités ayant élevé trois enfants ou plus bénéficient d’une majoration de leur pension de 10%. Jusqu’à maintenant cette « prime » de 10% n’était pas intégrée dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Ce ne sera plus le cas. Une des pistes d’économies possibles aurait pu être de désindexer la revalorisation des pensions sur l’inflation. Le gouvernement ne l’a pas retenu. Toutefois, il a choisi de changer la date où cette revalorisation a lieu chaque année. Elle passera ainsi du 1er avril au 1er octobre. Une modification qui doit rapporter 600 millions d’euros l’année prochaine. Ce compte, dont la création est prévue pour 2015, concerne les salariés ayant connus des carrières pénibles, c’est-à-dire remplissant l’un des dix critères retenus par le gouvernement (travail de nuit, exposition à des substances dangereuses, manipulation de charges lourdes etc…). Le dispositif permet aux bénéficiaires de cumuler des points pour ensuite racheter des trimestres ou suivre une formation pour exercer un emploi moins pénible. Il sera financé par les entreprises via des cotisations. Le gouvernement évalue son coût à 2 milliards en 2035.