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Retraites: Les jeunes surtout victimes

Retraites: Les jeunes surtout victimes

Directeur au sein du cabinet international de conseil Brunswick, Maxime Sbaihi a travaillé comme économiste dans le secteur financier à Paris et à Londres. Il a dirigé le think-tank libéral GenerationLibre de 2018 à 2021. Il vient de publier Le Grand Vieillissement aux Éditions de l’Observatoire.intreview dans l’Opinion

Quel est le problème fondamental de notre système de retraite ?
Le problème fondamental, en réalité, est très simple, il est démographique. Le système de retraite à la française marche par répartition, c’est-à-dire que ce sont ceux qui travaillent aujourd’hui qui paient pour ceux qui ont travaillé hier. Ça marche très bien quand il y a beaucoup d’actifs et très peu de retraités. Or, aujourd’hui, c’est de moins en moins le cas.

On a de moins en moins d’actifs pour de plus en plus de retraités. A peu près 18 millions de retraités aujourd’hui en France, 23 millions en 2060. Ce sont des chiffres qu’on n’a jamais connus. C’est un problème qui n’a pas été préparé et qui va aller grandissant puisque le vieillissement de la population va continuer, va s’accélérer.

Le problème c’est qu’on accumule aujourd’hui les déficits par le système de retraite, c’est-à-dire qu’on engrange des dettes pour payer nos retraites. Quitte à créer de la dette, je préfère que ce soit un investissement dans l’avenir, dans les écoles, la formation, les universités, plutôt que pour payer des retraites. Là, c’est vraiment tout l’inverse.

On hypothèque l’avenir au nom du présent parce qu’on est incapable d’équilibrer nos comptes. Et c’est un problème, d’ailleurs, qui n’est pas que limité aux retraites puisque le vieillissement de la population va aussi engranger des dépenses croissantes notamment sur la santé, la dépendance, le grand âge, la perte d’autonomie.

Donc les retraites ne sont, quelque part, que la première étape de ce grand problème démographique auquel la France est confrontée.

Pourquoi la réforme des retraites pénalise-t-elle les jeunes générations ?

Ce qui pénaliserait aujourd’hui les jeunes générations c’est de ne rien faire, de ne surtout rien toucher au système de retraite actuel. Aujourd’hui, ces jeunes générations sont confrontées à des taux de cotisation records, qu’aucune génération auparavant n’a connus.

Et puis elles vont devoir partir beaucoup plus tard à la retraite qu’aujourd’hui, avec des conditions beaucoup moins intéressantes que celles dont bénéficient les retraités d’aujourd’hui. Donc c’est un peu la triple peine pour ces nouveaux arrivants.

Une des solutions pour régler le problème financier et démographique, c’est de faire travailler un peu plus ceux qui sont proches de la sortie du marché du travail pour qu’ils cotisent aussi un petit peu plus. Donc repousser l’âge de départ à la retraite, pour moi c’est une mesure nécessaire pour mettre à contribution ceux qui partent bientôt à la retraite et pas seulement ceux qui rentrent sur le marché du travail.

Le problème, néanmoins, c’est qu’on demande des efforts uniquement aux actifs, ce sont eux qui doivent travailler plus, cotiser plus. Et je pense qu’il faut demander des efforts à toutes les générations, pas seulement celles qui travaillent aujourd’hui.

Que préconisez-vous donc pour rééquilibrer les efforts entre actifs et retraités ?
Ce qui faut bien comprendre c’est que la démographie a un coût et qu’il n’y a aucune raison que ce coût soit uniquement porté par les nouvelles générations. Toutes les générations doivent faire des efforts, les retraités aussi. C’est une question de solidarité intergénérationnelle.

Collectivement, les retraités ont les moyens de contribuer à cet effort. Je rappelle que la France est un des rares pays où les retraités sont en moyenne plus riches que les actifs. Je pense aussi qu’ils en ont la responsabilité puisqu’il faut bien comprendre que beaucoup de retraités, et notamment la première vague de baby-boomers, n’a pas assez cotisé. Elle touche aujourd’hui en pension, deux fois ce qu’elle a cotisé pendant sa vie active. Donc là il y a clairement un décalage de financement qu’il faut combler.

Enfin, je pense que les retraités ont aussi la responsabilité de contribuer à cet effort. C’est une forme de devoir, le devoir multiséculaire, d’aider les nouvelles générations, en tout cas de ne pas leur laisser une dette de financement.

Il y a aussi, d’une certaine façon, un renvoi d’ascenseur après le Covid qui a coûté très cher d’un point de vue économique pour lequel tout un pays c’est quand même confiné, mobilisé dans un formidable élan de solidarité entre les générations pour protéger les personnes âgées.

Il est normal aujourd’hui qu’elles soient aussi mises à contribution pour rétablir nos comptes sociaux. Alors comment faire pour les mettre à contribution ?

Il y a deux manières très simples : premièrement, la CSG, qui aujourd’hui est à un taux inférieur pour les retraités. Ce qui est quand même assez anormal étant donné que la CSG sert justement à financer la sécurité sociale au-delà des cotisations. Aligner les taux de CSG entre les retraités et les actifs, ce serait une première manière de rétablir une sorte de justice sociale et de faire rentrer de l’argent, plusieurs milliards d’euros.

Il y a aussi un abattement de 10% sur l’impôt sur le revenu au titre des frais professionnels, qui n’est pas que réservé aux actifs, qui est aussi disponible pour les retraités. Or, on peut estimer que cet abattement est injustifié étant donné que les retraités n’ont plus de frais professionnels.

Enfin, une dernière piste, peut-être la moins évidente, c’est de ne pas indexer totalement les pensions sur les retraites, là aussi dans un effort d’alléger la facture pour les actifs. En tout cas ce sont des pistes qu’il faut, je pense, envisager. Encore faut-il avoir le courage de les porter politiquement.

Réforme des Retraites: Les fonctionnaires épargnés

Réforme des Retraites: Les fonctionnaires épargnés !

Le gouvernement voudrait saboter la réforme des retraites qu’il ne s’y prendrait pas autrement; en effet , le gouvernement déclare que la réforme ne s’appliquera pas aux fonctionnaires qui partent avec environ quatre à cinq ans d’avance par rapport au privé et pourtant dont les conditions de travail pour la majorité ne sont en rien comparables en moyenne à celle des salariés du privé.

Dans ces conditions on s’étonne que le gouvernement puisse parler de justice sociale et d’équité.

La vérité, c’est que le gouvernement est en train progressivement d’abandonner sa réforme. Au départ, on devait substituer au régime actuel un système de retraite universel à points. Aujourd’hui, ne subsiste que la perspective d’un report de l’âge à des fins d’affichage politique. Après avoir évoqué la limite de 65 ans, le gouvernement évoque maintenant la perspective de 64 ans. Dans les faits depuis la réforme Touraine, les salariés du privé partent effectivement vers 64 ans. Dès lors, la réforme perd de son intérêt.

En outre son efficacité dépendra de la conjoncture économique. En effet si la réforme devait accroître le nombre de personnes concernées par la mesure d’âge on pourrait voir s’opérer un transfert vers l’assurance chômage. En effet, s’il n’y a pas parallèlement une politique d’encouragement d’emploi des seniors en France, le risque est grand de faire une réforme pour pas grand-chose.

Une réforme est sans doute nécessaire en raison de l’évolution démographique qui se caractérise par une prolongation de la durée de vie et donc de pension. Mais la justice sociale voudrait qu’on tienne compte surtout comme critère essentiel la durée de cotisation et les conditions réelles de travail.

Pour être juste, cette réforme doit intégrer la totalité des salariés du privé, des régimes spéciaux et des fonctionnaires.

Exclure les fonctionnaires de la réforme constitue une injustice flagrante qu’on peut peut-être comprendre car une majorité d’élus sont aussi d’anciens fonctionnaires.

Nous allons devoir progressivement travailler un peu plus longtemps», a répété la première ministre, Élisabeth Borne, mardi à l’Assemblée. Le gouvernement, qui prévoit de présenter un projet de loi retraites en janvier, poursuit sa concertation avec les partenaires sociaux. Ce lundi soir, il leur a transmis le document qui sert de support de concertation au deuxième cycle, consacré à «l’équité» et à la «justice sociale» du système. Texte qui évite soigneusement d’aborder le sujet épineux de la fonction publique.

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, a déjà dit que, grosso modo, les règles pour les fonctionnaires ne changeraient pas. Le mantra du quinquennat Macron I où «un euro cotisé devait rapporter les mêmes droits» a, semble-t-il, été définitivement oublié. D’autant que le vrai problème du déficit des retraites vient de la fonction publique, dont le régime n’est absolument pas financé.

Réforme des Retraites : les jeunes générations doublement sacrifiées

Réforme des Retraites : les jeunes générations doublement sacrifiées

C ‘est sans doute le plus grand paradoxe de la réforme, qui se voulait universelle,  à savoir le sacrifice des jeunes générations. Des jeunes générations doublement punies, d’une part parce qu’elles doivent financer les pensions des retraités actuels et futurs très proches, ce  qui pèse évidemment sur leur pouvoir d’achat,  mais en plus ces jeunes générations seront privées des avantages de leurs parents et grands-parents quand le moment sera venu de faire valoir leurs droits à la retraite. En fait, on substitue à une injustice sociologique et professionnelle, une injustice générationnelle. En matière d’universalité en fait mieux ! En plus le gouvernement s’apprête à piller des maintenant les réserves de l’AgircArrco, 60 milliards d’euros pour financer avec les excédents des salariés du privé les déficits du public. Desexcédents justement prévus pour financer les retraites à venir des plus jeunes puisque le régime est équilibré. Le Premier ministre n’a guère rassuré les syndicats notamment la CGC quand il assure que la gestion des retraites sera assurée de manière paritaire mais précisant aussitôt sous le contrôle du Parlement ! Autrement dit sous le contrôle du gouvernement et de Bercy. On s’apprête en fait à créer une espèce d’organisme paritaire bidon qui pourra faire des observations et des propositions mais qui ne seront pas nécessairement entendues puisque le pouvoir final appartiendra au gouvernement et à sa majorité du moment. Contrairement aux slogans bêtement répétés par la plupart des députés boutonneux  d’En marche, il n’y aura pas d’égalité entre les Français. Un euro cotisé n’ouvrira pas les mêmes droits. L’euro cotisé par les jeunes générations ne permettra pas d’obtenir le même niveau de pension que celui des retraités actuels et  proches (en gros qui ont plus de 45 ans puisque la réforme s’appliquera à partir de ceux nés  en 1975). Il se confirme donc que cette réforme est à la fois idiote et inefficace. Première observation, la priorité n’était pas celle de la réforme des retraites mais celle plus globalement du temps de travail annuel des actifs en France, le plus faible de l’Europe  et qui a tué la compétitivité. Second élément, la réforme est trop globale et doit prendre en compte de façon très fine la charge de pénibilité supportée tout au long de la vie d’un actif au lieu de raisonner globalement par coopération, par entreprise par statut. Au total compte tenu de toutes les exemptions et les mesures d’adaptation ( exemple l’augmentation nécessaire et forte des enseignants pour compenser une perte de 30 % des pensions), le nouveau système risque de coûter plus cher que l’ancien !

 




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