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Problématique de la retraite

Problématique de la retraite

Dans l’Opinion la journaliste Anne Bayle-Iniguez  évoque la problématique de la réforme des retraites et le rapport des Français à cette question

 

La ministre du Travail Élisabeth Borne a indiqué dimanche sur Europe 1 que la réforme des retraites est un projet « nécessaire », dont le pays a « besoin » pour rendre le système français « plus juste et plus lisible ». « La crise a des effets majeurs à court terme, avec un déficit du système de retraite représentant 1,1 point de PIB en 2020, et de fortes incertitudes sur les résultats des années suivantes  », a annoncé ce lundi le comité de suivi des retraites. Emmanuel Macron temporise.

Aisés à l’âge de la retraite, les Français sont aussi parmi les plus grincheux à l’évocation de leur niveau de vie dès lors qu’ils quittent le monde du travail. C’est l’un des enseignements du dernier panorama comparatif du Conseil d’orientation des retraites (COR), rendu public vendredi. Y sont passés au crible la France, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.

Comme dans son dernier opus (2016), le COR s’est penché sur le ressenti et l’opinion des assurés (actifs et retraités) sur leur couverture vieillesse en croisant les données de deux vastes enquêtes européennes. Le Conseil a construit son analyse sur une échelle allant de 0 (jugement très négatif) à 10 (extrêmement bon), ce qui permet de faire apparaître nuances et paradoxes entre pays.

Les seniors de l’Hexagone sont les seuls (avec les Italiens) à percevoir des revenus supérieurs à l’ensemble de la population sur les onze pays étudiés

Easterlin. Premier d’entre eux : plus les retraités jouissent d’une bonne retraite, plus ils font part de leur insatisfaction. C’est le paradoxe d’Easterlin, économiste qui prouva que l’augmentation du revenu peut être, passée un certain seuil, inversement proportionnelle au niveau de bonheur. Les pays latins (France, Espagne et Italie) ont beau offrir aux plus de 65 ans des niveaux de vie relatifs les plus élevés du panel (par rapport à ceux de la population), ce sont aussi les premiers à s’en plaindre. 73 % des Français pensent que le niveau de vie des retraités est « mauvais ».

Or, indique le COR, les seniors de l’Hexagone sont les seuls (avec les Italiens) à percevoir des revenus supérieurs à l’ensemble de la population sur les onze pays étudiés. En moyenne, les plus de 65 ans ont un niveau de vie correspondant à 87,4 % de celui de la population. L’aisance financière des Français retraités atteint 103,2 %. A noter que nos retraités se distinguent également des autres par un niveau de patrimoine (165 000 euros à 75 ans et plus) supérieur aux actifs, un niveau de consommation à peu près égal à celui de ces derniers et une propension très française à l’épargne.

Les Français ne sont pas les seuls à avoir un problème de boussole. Les Néerlandais sont très satisfaits de leur système de retraite alors que leur niveau de vie est largement inférieur à celui de leurs acolytes français.

Figue et raisin. Le COR a également décortiqué le sentiment des Européens sur la protection des personnes âgées par l’Etat. C’est peu dire que l’attente est forte. Sur une échelle allant de 0 (l’Etat ne doit pas être du tout responsable) à 10 (l’Etat doit être totalement responsable), l’opinion moyenne est comprise entre 7,4 aux Pays-Bas et 8,5 en Espagne.

Au global, « il semblerait que les opinions relatives à la responsabilité de l’Etat concernant le niveau de vie des personnes âgées soient congruentes au niveau effectif des dépenses publiques de retraite, en part de PIB ou en part du total des dépenses de retraite », analyse le COR. Sauf… en France.

Le panel montre un schisme évident entre, d’une part, les pays du Nord aux dépenses publiques modestes et à la responsabilité faible de l’Etat (Pays-Bas et Grande Bretagne en tête), et, d’autre part, le modèle latin de l’Espagne et de l’Italie, où les dépenses publiques sont élevées et le rôle prépondérant de l’Etat souhaité par la population. « Le cas de la France apparaît relativement singulier dans le paysage européen, souligne le COR. Le niveau des dépenses publiques de retraite est parmi les plus élevés du panel [les retraites et réversion pèsent 13,6 % du PIB, derrière l’Italie], alors que les citoyens français ont une opinion moins marquée, plutôt moyenne, sur le fait que l’Etat doive avoir une responsabilité importante dans le niveau de vie des personnes âgées. »

Poids du discours ambiant. Le Conseil a aussi élargi son analyse en comparant l’attente des Européens sur la protection sociale des personnes âgées à celle accordée aux chômeurs. Résultats : les seniors passent avant les personnes sans emploi. Pour ces derniers, les opinions moyennes sur la responsabilité de l’Etat vont de 5,8 en Grande-Bretagne à 7,7 en Espagne.

Une nouvelle fois, les Français se démarquent des pays latins en rejoignant le camp des Britanniques et des Allemands, peu enclins à solliciter l’Etat jusqu’à plus soif sur ce sujet. Le taux de chômage plus élevé en Italie (9,8 % fin 2019) et en Espagne (13,7 %, parmi les plus hauts d’Europe) qu’en France (8,1 %) et le discours ambiant sur le taux de pauvreté des retraités français ont pu contribuer à ce distinguo entre les trois pays méditerranéens, dont la perception de la protection sociale est d’ordinaire proche. Selon l’Insee, près de 7,6 % des retraités français vivent en situation de pauvreté.

Au final, perception des Européens sur leur retraite et réalité se rejoignent lorsqu’on évoque le temps du départ. En France, l’âge moyen de liquidation des droits (62 ans) est inférieur à celui des autres pays de l’Union européenne, hormis la Belgique. Cette singularité se retrouve dans le ressenti relatif à l’âge souhaité de la retraite, les Français voulant rester actifs jusqu’à 60,8 ans. « Cette attitude particulière peut révéler que les aspirations se modèlent sur la situation effective », selon le COR. Dit autrement : cela montre surtout le pouvoir de la norme sociale, intériorisée par la population comme la frontière entre la vie active et la retraite.

 

L’âge de la retraite repoussé en Chine

Le socialisme a des limites même en Chine. En fait,  une sorte de régime totalitaire qui pratique le capitalisme d’État, s’assoit sur des libertés et n’a pas conservé grand chose des principes égalitaires du communisme. Alors que le nombre de millionnaires et de milliardaires ne cesse de croître, la situation est différente pour le bas peuple. Compte tenu de l’évolution démographique du pays qui se caractérise par un vieillissement de la population comme dans nombre de pays développés. Le parti communiste envisage en effet de repousser l’âge de la retraite.

En 2018, près de 250 millions des 1,4 milliard de Chinois étaient âgés de 60 ans ou plus. Cela représente 17,8% de la population et pourrait dépasser 33% d’ici 2053, selon les estimations d’un groupe de réflexion.

Les autorités vont « mettre en œuvre le report progressif de l’âge de départ à la retraite », a déclaré l’agence de presse officielle Xinhua ce mois-ci, citant les objectifs du gouvernement d’ici 2035.

Depuis plus de quarante ans, l’âge de la retraite en Chine est resté inchangé, à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes salariées de la fonction publique et entreprises d’État.

La Chine est confrontée à ce que les experts appellent une  »bombe à retardement démographique », car la proportion de personnes âgées dans la population augmente alors que sa main-d’œuvre diminue, en partie en raison de la politique de l’enfant unique mise en place en 1979 et abandonnée en 2016.

 

Finalement un phénomène que connaissent les pays développés à la démographie vieillissante. Un phénomène aussi mondial. Entre 2000 et 2050, la proportion de la population mondiale de plus de 60 ans doublera pour passer d’environ 11% à 22%. Le nombre absolu de personnes âgées de 60 ans et plus devrait augmenter pour passer de 605 millions à deux milliards au cours de la même période.

En France en 20 50, un Français sur trois aura plus de 60 ans.

Âge de la retraite : repoussé aussi en Chine !

Âge de la retraite : repoussé aussi en Chine !

 

Le socialisme a des limites mêmes en Chine. En fait,  une sorte de régime totalitaire qui pratique le capitalisme d’État, s’assoit sur des libertés et n’a pas conservé grand chose des principes égalitaires du communisme. Alors que le nombre de millionnaires et de milliardaires ne cesse de croître, la situation est différente pour le bas peuple. Compte tenu de l’évolution démographique du pays qui se caractérise par un vieillissement de la population comme dans nombre de pays développés. Le parti communiste envisage en effet de repousser l’âge de la retraite.

En 2018, près de 250 millions des 1,4 milliard de Chinois étaient âgés de 60 ans ou plus. Cela représente 17,8% de la population et pourrait dépasser 33% d’ici 2053, selon les estimations d’un groupe de réflexion.

Les autorités vont « mettre en œuvre le report progressif de l’âge de départ à la retraite », a déclaré l’agence de presse officielle Xinhua ce mois-ci, citant les objectifs du gouvernement d’ici 2035.

Depuis plus de quarante ans, l’âge de la retraite en Chine est resté inchangé, à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes salariées de la fonction publique et entreprises d’État.

La Chine est confrontée à ce que les experts appellent une  »bombe à retardement démographique », car la proportion de personnes âgées dans la population augmente alors que sa main-d’œuvre diminue, en partie en raison de la politique de l’enfant unique mise en place en 1979 et abandonnée en 2016.

 

Finalement un phénomène que connaissent les pays développés à la démographie vieillissante. Un phénomène aussi mondial. Entre 2000 et 2050, la proportion de la population mondiale de plus de 60 ans doublera pour passer d’environ 11% à 22%. Le nombre absolu de personnes âgées de 60 ans et plus devrait augmenter pour passer de 605 millions à deux milliards au cours de la même période.

En France en 20 50, un Français sur trois aura plus de 60 ans.

 

Retraite : départ à 63 ans proposé par le Sénat

Retraite : départ à 63 ans proposé par le Sénat

Le Sénat a amendé, samedi 14 novembre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 en adoptant un amendement des Républicains afin d’assurer l’équilibre des régimes de retraite dès 2030.

La proposition du Sénat de reporter progressivement l’âge légal de la retraite à 63 ans en 2025 constitue une orientation politique qui a peu de chances d’aboutir après les arbitrages avec l’assemblée nationale. Dans la période en effet,  on voit mal le gouvernement retenir cette proposition alors qu’il a mis sous le tapis sa grande réforme déjà contestée. Reste que cette proposition est sans doute incontournable, de même sans doute que l’objectif d’atteindre l’équilibre financier des régimes de retraite de base en 2030.

Souvenons-nous que régulièrement la France procède à une réforme des retraites à peu près tous les cinq ans et compte tenu de la crise économique que nous allons vivre la question des équilibres financiers du régime va encore se poser davantage tout simplement parce qu’il y a aura de plus en plus de bénéficiaires et de moins en moins de cotisants en raison d’un chômage structurel .

Mais le Sénat entretient évidemment des préoccupations politiques pour mettre en difficulté le gouvernement et c’est l’occasion d’inciter le pouvoir à ressortir sa réforme des retraites officiellement qui devaient être maintenues et discutées mais en réalité enterrée.

Le Sénat propose dans un premier temps de réactiver la conférence de financement sur l’équilibre et le financement des retraites, suspendue au printemps dernier, comme la réforme lancée par le gouvernement. En cas d’échec de la conférence à faire des propositions, René-Paul Savary développe ses propres remèdes, qui conduiraient à travailler plus longtemps. Il s’agirait à la fois de repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite jusqu’à 63 ans en 2025. Mais aussi d’accélérer l’allongement de la durée de cotisations pour atteindre 43 annuités dès la génération 1965.

Castex : réformes retraite et chômage… renvoyées en 2021… ou plus tard !

Castex : réformes retraite et chômage… renvoyées en 2021… ou  plus tard !

 

 

Il est clair que le programme gouvernemental annoncé par Jean Castex est complètement démentiel. Pour résumer il faudrait qu’il fasse en moins de deux ans, un an et demi (au plus avec la campagne électorale), ce qui exigerait 5 ou 10 ans. L’inventaire à la Prévert du  programme annoncé par le Premier ministre comprend notamment:

 le séparatisme, la relance, l’ industrialisation, les territoires, la retraite , le chômage. Sans parler évidemment d’autres sujets comme la formation, les technologies et la recherche ou encore la réforme du système sanitaire.

Il est vraisemblable que ce gouvernement ne traitera pas convenablement même le 10e de ce programme est contentera sur nombre de sujets de saupoudrage avec des mesurettes .

Sans doute déjà un peu conscient du caractère gargantuesque du menu, le Premier ministre vient en tout cas de repousser à 2021 la réforme des retraites et les mesures d’application de l’assurance chômage. Comme c’est plus raisonnable, la priorité sera donc donnée à la relance. De quoi donner déjà du travail un honnête homme pour plusieurs années. En effet il y a bien sûr à traiter le cataclysme du Coronavirus sur l’activité économique et l’amortissement de cette crise exigera plusieurs années.

Mais on ne saurait oublier que la fin 2019 s’inscrivait déjà dans une tendance baissière et que i surtout d’énormes problèmes structurels concernant la France avec par exemple la dérive de certains indicateurs rendant compte des grands équilibres. Un seul exemple le déficit récurrent de la balance commerciale qui traduit en fait le différentiel de compétitivité par rapport aux autres pays.

La prise en compte du thème de la relance intègre évidemment aussi la gestion de l’envolée du chômage qui va concerner entre 1 million et 1 million et demi de personnes en plus. De ce point de vue, les réformes reportées 1er janvier l’ASSEDIC ne changeront pas la donne même si elle permet de protéger pour l’instant l’indemnisation des chômeurs.

La relance économique aura des incidences donc sur deux nombreux autres champs. Un dossier particulièrement compliqué et qui ne pourra être traité en quelques semaines ou même quelques mois. D’où l’interrogation concernant le report notamment de la réforme des retraites. Le climat économique et social sera-t-il plus favorable début 2021 pour traiter cette question ? Et ne risque-t-on pas de substituer à cette grande réforme une réformette juste pour faire plaisir à Macron dans le cadre de la prochaine campagne électorale.

 

En tout cas . Jean Castex a annoncé vendredi qu’il reporterait les négociations sur la réforme des retraites et l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage à janvier 2021 pour donner la priorité à la relance et à l’emploi, répondant ainsi aux demandes des syndicats et du patronat.

Le Premier ministre, qui veut faire du dialogue social un marqueur de son passage à Matignon, recevait l’ensemble des partenaires sociaux afin d’élaborer une méthode et un calendrier de discussions sur les prochains chantiers sociaux du quinquennat.

“Il était important dans les circonstances tout à fait exceptionnelles que traverse notre pays (…) de montrer au peuple français que le dialogue existe”, a-t-il dit. “La priorité des priorités, désormais, c’est la lutte contre la crise.”

Il a proposé de décaler les discussions sur la réforme des retraites au début de l’année prochaine, en distinguant bien la question de la mise en place du régime universel des sujets de financement, alors que le déficit des régimes devrait atteindre 29,4 milliards d’euros à la fin 2020.

 

Force est de constater que les partenaires sociaux satisfaits de ce report de calendrier pour des questions de réalisme mais sans doute aussi pour ne pas avoir dans la période à afficher leurs divergences sur ces sujets.

 

 

 

 

 

Retraite: en moyenne 447 000 euros de pensions !

Retraite:  en moyenne 447 000 euros de pensions !

Un papier du Monde se fondant sur des éléments statistiques de France stratégie (qui dépend du Premier ministre )affirme que le montant moyen total par un retraité est un moyenne de 447 000 €. Un chiffre qui surprendra mais qui englobe la totalité des pensions jusqu’au décès dés intéressés. Première observation il s’agit d’une moyenne avec d’énormes dispersions. Deuxième observation, ce papier est surtout destiné à montrer que les retraités actuels touchent plus que les futurs. Il fait aussi abstraction du montant des pensions rapportées au temps total de travail ( journalier, hebdomadaire, annuel). Pourtant  la majorité des cas nombre de retraités ont travaillé bien au-delà des 35 heures actuelles, jusqu’à 70 heures et même davantage puisqu’il n’était pas d’usage dans certaines activités de comté les heures. Autre observation, les  retraites futures dépendront surtout de la richesse produite et des conditions de sa répartition. Dans le contexte actuel de la croissance, la fiscalité, de la démographie il est évident que le système des retraites ne pourra être équilibré de manière durable. Rien n’interdit cependant des changements de l’environnement. Ce genre de papier n’est sans doute pas gratuit, il remet sur le tapis une question certes fondamentale mais de manière relativement partielle voire partiale

Quand on pense à son patrimoine, on pense généralement à son logement, pour les propriétaires, ses livrets d’épargne, son assurance-vie et d’éventuels autres placements financiers. Voire ses investissements locatifs. Le patrimoine social, notamment les droits à la retraite, ne vient pas spontanément à l’esprit…

Les montants versés par les régimes de retraite n’ont toutefois rien d’accessoire : en France, un senior parti à la retraite en 2017 touchera en moyenne 447 000 euros de pensions jusqu’à sa mort, selon des estimations de France Stratégie, organisme de réflexion économique et sociale rattaché à Matignon, qui a ainsi calculé ce qu’il appelle le « patrimoine retraite ».

 

Ce « patrimoine retraite » moyen est de 430 000 euros pour les hommes et de 462 000 euros pour les femmes, malgré leurs plus faibles pensions – elles touchent en moyenne 42 % de moins que les hommes, hors réversions, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

« Attention à ne pas conclure que la situation des femmes est enviable, alerte Gautier Maigne, chef du département société et politiques sociales de France Stratégie. Ce résultat s’explique par leur espérance de vie plus longue et par le fait qu’elles sont davantage susceptibles de percevoir une réversion. » Ainsi, elles représentent 88 % des bénéficiaires de ces pensions versées aux veuves et veufs, selon la Drees.

Selon les estimations de France Stratégie, ce « patrimoine retraite » est de 56 % supérieur au patrimoine privé détenu, à leur départ à la retraite, par les 50-65 ans. Et il est surtout bien moins inégalitairement réparti que le patrimoine privé.

Les 20 % les moins bien dotés en patrimoine privé (déciles D1 et D2 de l’infographie) ont à leur actif un « patrimoine retraite » moyen de 331 069 euros, contre 492 776 euros pour les 20 % les mieux dotés (D9 et D10). En moyenne, les 20 % les mieux dotés en patrimoine privé perçoivent donc, en pensions, 0,5 fois plus que les 20 % les moins bien dotés. Seulement.

Les chiffres sont tout autres côté patrimoine privé : les 20 % les moins bien dotés en patrimoine privé ont en moyenne 162 euros de patrimoine privé, alors que ce patrimoine privé flirte avec les 900 000 euros pour les 20 % les mieux dotés. Dit autrement, les 20 % les mieux lotis ont un patrimoine privé 5 500 fois supérieur à celui des 20 % les moins bien lotis.

Même constat si l’on se fonde sur les niveaux de revenus : les 10 % des individus ayant perçu le plus de revenus d’activité durant leur carrière affichent un « patrimoine retraite » 4,4 fois supérieur à celui des 10 % ayant perçu le moins de revenus. Mais un patrimoine privé 23 fois supérieur…

« Tout en haut de la distribution, le patrimoine retraite plafonne, alors que le patrimoine privé s’envole », relève M. Maigne (qui a coordonné l’étude avec Clément Dherbécourt et Mathilde Viennot), soulignant l’effet correcteur d’inégalités du système de retraite actuel.

« Si on agrégeait patrimoine retraite et privé en un patrimoine total fictif, l’effet égalisateur du patrimoine retraite serait massif, compte tenu de la plus faible hétérogénéité du patrimoine retraite et de son poids par rapport au privé », dit l’étude. Effet connu, certes, mais désormais plus tangible, mesurable. Le système de retraite est, en quelque sorte, « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas », conclut l’étude.

En quelque sorte, toutefois, seulement. Car il n’est pas question de considérer le patrimoine retraite comme un équivalent du patrimoine privé, dans la mesure, surtout, où il ne se transmet pas. Une différence de taille. « Si la prise en compte des droits à retraite peut donc conduire à nuancer l’impact des inégalités de patrimoine en fin de vie active, elle n’atténue en rien la reproduction des inégalités de patrimoine au fil du temps », soulignent les auteurs.

Précisions méthodologiques

Le patrimoine retraite estimé ici est « la somme actualisée des pensions brutes et réversions reçues par l’individu entre son départ à la retraite et son décès, et des réversions reçues après le décès éventuel du conjoint ». Il s’agit du patrimoine retraite « espéré », compte tenu des revalorisations annuelles des pensions et de l’espérance de vie de l’individu, selon son sexe, niveau de diplôme et niveau de vie.

Le taux d’actualisation des pensions choisi, visant à leur « donner une valeur équivalente quelle que soit l’année de leur perception », est 2 %. Il « joue un rôle prépondérant dans le calcul », concèdent les auteurs, mais « la prise en compte d’hypothèses alternatives ne remet pas en cause l’importance du patrimoine retraite par rapport au patrimoine privé. Ainsi, avec un taux de 0,5 %, le patrimoine retraite serait supérieur de 74 % au patrimoine privé ; avec un taux de 3,5 %, ce serait 41 %. »

Réforme retraite:  » un système pour régresser »

Réforme retraite:  » un système pour régresser »

Catherine Zaidman, ancienne cadre de la fonction publique, experte du système de retraite, dénonce dans une tribune au « Monde » les arguments invoqués par le gouvernement pour justifier la nécessité de la réforme.

 

Tribune. Lorsque le débat sur la réforme des retraites a été lancé en décembre 2019, l’argument avancé était qu’un « système de retraite universel en points » réduirait fortement les inégalités actuelles qui font que les plus aisés, les hommes, les mono-pensionnés sont aujourd’hui les grands bénéficiaires des règles retenues à ce jour pour calculer le droit à pension de chacun.

« Dans le nouveau système proposé, un euro cotisé donne les mêmes droits », est-il martelé dans les médias. Il nous a été expliqué, avec beaucoup d’assurance, que le nouveau système permettrait à chacun d’entre nous de savoir à tout moment combien il pouvait espérer à la lecture de son compte « retraite », sur lequel seraient comptabilisés tous ses points accumulés au cours de sa carrière. Cela était présenté comme une grande avancée par rapport à la situation actuelle, avec ses quarante-deux régimes et leurs règles de calcul toutes différentes.

Or une telle présentation est totalement erronée.

S’il est exact que chacun pourra connaître à chaque instant le nombre de points accumulés, cela ne donne aucune information fiable sur le montant de la pension qu’il peut espérer à moyen ou long terme. En effet, le montant de la pension au jour de son départ à la retraite dépend non seulement du nombre de points accumulés, mais encore de la valeur du point déterminée à ce moment-là. Or, celle-ci n’est pas garantie et peut évoluer annuellement en fonction des besoins financiers du régime.

S’il est exact que chacun pourra connaître à chaque instant le nombre de points accumulés, cela ne donne aucune information fiable sur le montant de la pension qu’il peut espérer à moyen ou long terme

Pour s’en convaincre il suffit de reprendre l’évolution des taux de rendement instantanés de l’Agirc et de l’Arrco, régimes complémentaires en points des salariés du secteur privé. Entre 1973 et 2019, ils ont été divisés respectivement par 1,9 et 2,4, passant ainsi de 11,1 % à 5,81 % à l’Arrco et de 13,6 % à 5,81 % à l’Agirc.

Une des caractéristiques majeures des régimes en points est en effet leur adaptabilité au contexte démographique et économique, le montant de la pension à la liquidation pouvant être plus facilement ajusté dans un régime en points que dans un régime en annuités.

Gardons-nous toutefois de toute naïveté. En réalité, que les régimes soient en points ou en annuités, ils mobilisent, pour assurer leur équilibre financier, les trois leviers que sont le décalage de l’âge de départ, le niveau des pensions (à la liquidation mais également une fois la retraite liquidée), ou encore le niveau des ressources (cotisations et autres). »

 

Retraite : après l’impréparation, le flou maintenant le « 49.3″

Retraite : après l’impréparation, le flou maintenant le « 49.3″

 

La gestion de cette reforme des retraites ressemble de plus en plus un véritable fiasco politique. Il y a d’abord eu une impréparation totale à part dans la commission Delevoye où  les participants se sont faits complètement endormir. C’est subitement qu’on a découvert les trous de la réforme et ses conséquences catastrophiques pour  certaines catégories par exemple avec le pillage de certaines systèmes de pension comme celui des avocats, d’autres encore aussi avec la chute profonde des pensions des enseignants par exemple. Personne n’est encore en capacité d’expliquer  avec un minimum de clarté quelle  est la logique et surtout la structure de cette réforme. Surtout depuis les nombreuses exceptions et -ou le report dans le temps pour certaines catégories. Sur le plan financier,  le coût  pourrait être même exorbitant par rapport à une  situation actuelle déjà inquiétante. Maintenant, c’est le processus démocratique qui est mis en cause puisque le gouvernement s’apprête à utiliser le marteau pilon du 49-3 au Parlement. En clair l’arrêt du débat de cette réforme et une imposition de force- Le Premier ministre, Edouard Philippe, a clairement ouvert mardi la porte à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution permettant une adoption sans débat de la réforme des retraites dont l’examen laborieux est en cours à l’Assemblée nationale.

Lors des questions d’actualité au Palais-Bourbon, le chef du gouvernement a évoqué cette possibilité, “le cas échéant”, afin de respecter le calendrier prévu, ce qui constituerait une première dans cette législature.“Lorsqu’il faut prendre ses responsabilités, je le fais sans hésiter et j’utilise toute la Constitution, rien que la Constitution, mais bien toute la Constitution. Il appartient à l’Assemblée nationale elle-même de faire vivre ce débat”, a-t-il déclaré.

“Si ce débat vit et qu’il permet d’avancer dans de bonnes conditions, tant mieux, c’est ce que je souhaite. Mais à partir d’un certain moment, il faut être clair : nous nous sommes engagés sur ce système universel de retraites par répartition et par points et l’engagement du gouvernement, le fait majoritaire, ça existe”, a ajouté Edouard Philippe.

Le recours à cette option est envisagé depuis plusieurs jours au regard de l’enlisement des débats sur le projet de loi ordinaire dont le 1er article, sur un total de 65, a été adopté lundi après plus d’une semaine de discussions hachées, week-end compris.

Pénibilité et retraite : le dossier n’avance pas

Pénibilité et retraite : le dossier n’avance pas

 

Il n’y a toujours pas d’accord entre les partenaires sociaux à propos des critères de pénibilité qui justifierait des mesures spécifiques concernant en particulier l’âge de départ à la retraite. Pourtant, c’est bien le cœur de la réforme qui vise à davantage de justice en tenant compte des contraintes des fonctions assurées. Pour schématiser, certaines conditions de travail difficiles ou accidentogènes  pourraient  justifier des départs autour de 57 ans tandis que d’autres ne pourraient partir autour de 65 ans.

 

Il est clair que sans accord sur cet aspect, la réforme manque complètement son objectif et se résume à des ajustements paramétriques, c’est-à-dire d’équilibre financier. La réunion multilatérale qui s’est tenue jeudi à Matignon sur le projet de réforme des retraites   n’a pas permis de trouver un consensus. Pire, les deux oppositions sont assez nettes entre le Medef d’une part , les organisations syndicales d’autre part.

Cette rencontre a réuni autour de la table les représentants des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et patronales (Medef, CPME, U2P) et la ministre Muriel Pénicaud (Travail), les secrétaires d’Etat Laurent Pietraszewski (Retraites) et Olivier Dussopt (Fonction publique).

Les échanges ont porté sur quatre chantiers: la pénibilité, la fin de carrière, le minimum de pension et la gestion des transitions pour les générations concernées entre les 42 systèmes de retraite actuels et le régime “universel à points” souhaité par l’exécutif.

Pourtant le premier ministre essaye de faire bonne figure : “La réunion a conclu ce premier cycle de concertation sur un bon bilan (…) qui acte de nouvelles avancées sociales pour nos concitoyens et il nous laisse du temps pour régler quelques points à ce stade sans accord”, a déclaré Edouard Philippe lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre.

Parmi ces points figure la question de “la réparation de la pénibilité s’agissant des trois critères ergonomiques” qui ne “fait pas consensus entre les organisations patronales et syndicales”, a-t-il ajouté. “J’ai bien noté la demande des organisations syndicales d’aller plus loin en matière de départ anticipé mais aussi les craintes exprimées par certains représentants des employeurs face à des évolutions de ce type”.

“Le dialogue doit donc se poursuivre sur ces sujets et les décisions devront être envisagées en cohérence avec les travaux de la conférence sur le financement de notre système de retraite”, prévue pour durer jusqu’à fin avril, a précisé le Premier ministre.

Le problème pour le gouvernement, c’est que sa réforme doit au moins être soutenue par les syndicats réformistes dont la CFDT. Or faute d’accord sur ce point central de la pénibilité, le gouvernement risque simplement de plomber sa réforme

 

Retraite: des dérapages financiers complètement incontrôlés

Retraite:  des dérapages financiers complètement incontrôlés

 

Il est probable que certains députés de la république en marche commencent à sentir le vent du boulet de la probable défaite en 2022. En dépit du récent appel à l’unité lancée par le président de la république, deux députés LREM, piliers de la commission des Finances de l’Assemblée ont lancé une sorte de mise en demeure au Premier ministre sur la faisabilité de la réforme en raison notamment des nombreux dérapages financiers peu ou  mal évalués.

Emilie Cariou et Laurent Saint-Martin ont officiellement demandé des clarifications sur les impacts budgétaires des différentes compensations ». Exemple: l’augmentation des salaires des enseignants-chercheurs ou les baisses de CSG des avocats et autres professions indépendantes. Il faudrait aussi sans doute et surtout parler du salaire des enseignants.

Quel est le surcoût annuel du budget pour l’Etat? Quel est le calendrier de montée en charges? Quels sont les enseignants ciblés? Qu’adviendra-t-il des autres enseignants? Et pour les avocats et indépendants, quels sont les montants annuels de perte de cotisations et contributions sociales? Comment sera financée la réduction de ces recettes?

Une quinzaine de questions, car « rien n’est clair », a pointé Emilie Cariou au Monde. « Rien qu’avec les questions de cette lettre, on est sûrement déjà sur un paquet de milliards », estime la députée. Ce qui semblerait confirmer une absence totale de maîtrise du dérapage financier des différents mesures d’exception ou de transition. Un dérapage qui viendrait s’ajouter aux déficits déjà prévus par le comité d’orientation des retraites. Des déficits cependant relativement fluctuant selon l’environnement politique !

D’après les derniers calculs du COR (PDF), il manquerait  entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros dans les caisses du système de retraites en 2025, soit entre 0,3 et 0,7% du PIB. En juin, dans son rapport annuel (PDF), le COR tablait sur un déficit d’environ 10 milliards d’euros en 2022, soit 0,4% du PIB. Si l’on remonte à son précédent rapport annuel (document PDF), en 2018, le COR ne prévoyait qu’un déficit de 5 milliards d’euros, soit 0,2% du PIB.

En 2016, le COR envisageait même un retour à l’équilibre (document PDF) « dès le milieu des années 2020″. Fort de cette estimation, le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron affirmait en mars 2017 dans un entretien au Point que  »le problème de nos retraites, dans les prochaines années, n’est plus financier ». Un an plus tard, les évaluations du COR repoussent cette perspective à 2036, dans le plus optimiste des scénarios. Une nouvelle année s’écoule et cet horizon s’éloigne encore un peu : à 2042, dans le meilleur des cas. De toute manière, avec les exceptions et les transitions tous les calculs seront à refaire et en plus à relativiser compte tenu des incertitudes notamment concernant la croissance.

 

L’âge réel moyen de départ à la retraite : 62.8 ans

L’âge réel moyen de départ à la retraite :  62.8 ans

L’âge moyen de départ en retraite a augmenté d’environ un mois en 2019, à 62,8 ans pour les assurés du régime général, a indiqué jeudi la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Lentement mais sûrement, l’âge de départ se rapproche des 63 ans: depuis le point bas historique de 2007 (61 ans), la tendance ne se dément pas.

En 2018, les quelque 666.000 nouveaux retraités du régime général avaient liquidé leurs pensions «de droit direct» à 62,7 ans en moyenne (62,4 pour les hommes, 63 pour les femmes). Ce chiffre, qui inclut les départs anticipés avant l’âge légal de 62 ans (essentiellement les 150.000 «carrières longues») a donc encore augmenté l’an dernier. Une hausse cependant modérée, compte tenu du «bonus-malus» entré en vigueur début 2019 à l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire des salariés du privé, qui dépendent aussi de la Cnav pour leur retraite de base.

Ceux qui ont cotisé assez de trimestres pour une retraite à taux plein doivent désormais travailler un an de plus, sous peine de subir pendant 3 ans une décote de 10% sur leur pension Agirc-Arrco. Le dispositif était censé inciter les salariés à repousser leur départ, mais «l’impact a été relativement limité», a déclaré le directeur de la Cnav, Renaud Villard, lors d’une conférence de presse. «Je ne suis pas sûr que l’ensemble des assurés avaient assimilé le mécanisme», a-t-il ajouté.

La retraite par répartition : une solidarité sociétale intergénérationnelle

  La retraite par répartition : une  solidarité sociétale intergénérationnelle

 

L’économiste Pierre Khalfa, répondant au professeur d’économie du droit Philippe Simonnot, défend le système par répartition qui fait que la retraite n’est pas seulement la « retraite pour les morts » Tribune au Monde).

« On aurait pu penser que le retour des crises financières, lié intrinsèquement au fonctionnement du capitalisme contemporain, aurait eu raison des zélateurs d’un régime de retraites par capitalisation. Ce n’est pas le cas. Au-delà du caractère anecdotique de la promotion d’un patron d’une filiale française d’un fond de pension américain au grade d’officier de la Légion d’honneur, le projet du gouvernement, qui fait suite à l’encouragement fiscal pour les divers plans épargne-retraite, limite maintenant la retraite par répartition à la part des salaires inférieurs à 10 000 euros.

Si cette mesure, qui va déjà entraîner un manque à gagner important en termes de cotisations sociales, ne concerne pour le moment qu’une petite minorité de salariés, on peut anticiper pour la suite une baisse de ce plafond faisant dépérir ainsi progressivement le régime par répartition au profit de la capitalisation.

Ce retour de la capitalisation trouve ses idéologues pour le justifier. Ainsi le professeur d’économie du droit Philippe Simonnot, dans Le Monde du 3 janvier (« Le système par répartition, c’est la faute à Pétain »), s’y essaye en prenant appui sur l’histoire. Passons sur le fait qu’il croit stigmatiser la répartition en rappelant que le régime de Vichy avait mis en place une « allocation aux vieux travailleurs salariés » (AVTS) fonctionnant suivant un tel principe.

On sait, depuis le livre fondateur de Robert Paxton La France de Vichy (Seuil, 1972, seconde édition revue et augmentée, 1997) que ce régime ne regroupait pas seulement la fine fleur de l’extrême droite française mais aussi des éléments modernisateurs du capitalisme qui voyaient là une occasion de faire avancer leurs projets. Beaucoup d’entre eux se sont d’ailleurs par la suite retrouvés à Londres.

Au-delà, il tire son argument principal d’une lecture particulièrement biaisée des retraites ouvrières et paysannes (ROP) mises en place en 1910, modifiées légèrement par la suite, et dont il fait l’éloge. Les ROP étaient un régime en capitalisation dont le caractère obligatoire avait été supprimé par la Cour de cassation en 1911 et qui fixait l’âge de départ à la retraite à 65 ans avec par la suite une possibilité de la prendre à 60 ans. Rappelons que l’espérance de vie moyenne était à l’époque de 52 ans pour les femmes et de 49 ans pour les hommes. C’est ce qui faisait dire à beaucoup qu’il s’agissait d’une « retraite pour les morts ».

 

 

Retraite universelle….. mais pas uniforme !

Retraite  universelle….. mais pas uniforme !

 

A terme on pourrait bien connaître la fin des régimes spéciaux. En faite, on pourrait leur substituer une myriade de régimes particuliers avec les exceptions à la règle générale qui ne cesse de se développer rendant ainsi le concept d’universalité complètement inopérant. Le gouvernement sollicite donc les ressources inépuisables de la sémantique en indiquant que la retraite sera universelle mais pas uniforme. Devant les exceptions qui ne cessent de s’additionner concernant le principe de l’universalité du régime de retraite, le pouvoir a trouvé un nouvel  élément de langage un peu surréaliste : « la réforme est bien universelle mais elle ne sera pas uniforme ».

Autant dire que là c’est la porte ouverte pour donner des coups de canif dans les principes et finalement perpétuer nombre de régimes spéciaux comme ceux des militaires, des policiers, des pompiers, des danseurs de l’opéra, des marins, des routiers, des enseignants, des pilotes, des stewards, et sans doute au moins pour un temps voire pour toujours des salariés de la SNCF et de la RATP. Sans parler du scandale des retraites des sénateurs ( 4000 euros à partir de 6 ans de mandat) .  

Force est de constater le manque total de compétence sur  le sujet. Delevoye, sous-marin des assurances, a donné longtemps le change  jusqu’à ce qu’on s’aperçoive des conséquences qui avaient été mises sous le boisseau. L’exemple le plus significatif est sans doute celui qui concerne les enseignants. Des catégories qui seront les principales victimes dans la mesure où les primes sont insignifiantes. Les enseignants avec le système prévu perdraient tour de 700 € par mois de retraite (avec des dispersions autour de cette moyenne). Il faudrait donc les augmenter leur salaire de 25 à 30 %, soit une facture de 10 milliards par an.

Un fiasco financier complet car il faudra bien entendu ajouter le coût des nombreuses autres exceptions. Finalement financièrement, cette réforme va coûter beaucoup plus cher que l’ancienne qui aurait pu être amendée progressivement et sans la mise en scène politique catastrophique du pouvoir. La réforme universelle ne s’appliquera donc pas à tous puisqu’ on promet maintenant qu’elle ne sera pas uniforme. Une hypocrisie sémantique qui témoigne du manque de préparation, du manque  de clarté et de courage gouvernement.

Retraite: la pénibilité comme principal critère ?

Retraite:  la pénibilité comme principal critère ?

 

Macron n’a pas voulu reprendre à son compte le concept de pénibilité dans ses vœux, cependant il a consenti à parler de cette question mais avec des pincettes. Il refuse d’utiliser ce terme de pénibilité et lui substitue la notion de tâche difficile. Un terme encore plus vague. La problématique est pourtant simple puisque les ouvriers ont une espérance de vie inférieure de 10 ans à celle des cadres en raison précisément des conditions de travail. Il aura sans doute fallu du temps pour que le gouvernement se rende compte du caractère particulièrement injuste de sa réforme qui jusqu’à maintenant raisonnait globalement par secteur, par statut ou par entreprise. Macron, sur pression de ses députés de gauche, a indiqué qu’on pourrait en effet modifier l’âge  pivot en fonction de cette pénibilité.

Le problème, c’est que le gouvernement a fait sauter en début d’année nombre de ces critères et il conviendra de les rétablir pour la plupart. Le véritable scandale de la retraite c’est le décalage en matière d’espérance de vie donc de bénéfices de la retraite.

. Le problème, c’est que le gouvernement a commencé à multiplier les exceptions par statut et grande fonctions.

Ainsi il a assuré les policiers de terrain du maintien de leurs avantages actuels en même temps qu’il a confirmé ces avantages aux policiers affectés à des tâches administratives. Le gouvernement devra donc choisir s’ il multiplie les exceptions par statut ou s’ il intègre la vraie pénibilité subie par les individus . 

Pas simplement faire bouger la pivot mais pour fixer la retraite à 55, 60, 65 ans selon les cas. L’âge  pivot est un concept global qui  affecte tous les futurs retraités sans distinction et sans prise en compte des conditions de travail ayant un effet négatif sur la santé.

 

 

Retraite universelle….. mais pas uniforme !

Retraite  universelle….. mais pas uniforme !

 

Le gouvernement sollicite les ressources inépuisables de la sémantique en indiquant que la retraite sera universelle mais pas uniforme. Devant les exceptions qui ne cessent de s’additionner concernant le principe de l’universalité du régime de retraite, le pouvoir a trouvé un nouvel  élément de langage un peu surréaliste : « la réforme est bien universelle mais elle ne sera pas uniforme ». Autant dire que là c’est la porte ouverte pour donner des coups de canif dans les principes et finalement perpétuer nombre de régimes spéciaux comme ceux des militaires, des policiers, des pompiers, des danseurs de l’opéra, des marins, des routiers, des enseignants, des pilotes, des stewards, et sans doute au moins pour un temps voire pour toujours des salariés de la SNCF et de la RATP. Sans parler du scandale des retraites des sénateurs ( 4000 euros à partir de 6 ans de mandat) .  

 

Force est de constater le manque total de compétence sur  le sujet. Delevoye, sous-marin des assurances, a donné longtemps le change  jusqu’à ce qu’on s’aperçoive des conséquences qui avaient été mises sous le boisseau. L’exemple le plus significatif est sans doute celui qui concerne les enseignants. Des catégories qui seront les principales victimes dans la mesure où les primes sont insignifiantes. Les enseignants avec le système prévu perdraient tour de 700 € par mois de retraite (avec des dispersions autour de cette moyenne). Il faudrait donc les augmenter leur salaire de 25 à 30 %, soit une facture de 10 milliards par an.

Un fiasco financier complet car il faudra bien entendu ajouter le coût des nombreuses autres exceptions. Finalement financièrement, cette réforme va coûter beaucoup plus cher que l’ancienne qui aurait pu être amendée progressivement et sans la mise en scène politique catastrophique du pouvoir. La réforme universelle ne s’appliquera donc pas à tous puisqu’ on promet maintenant qu’elle ne sera pas uniforme. Une hypocrisie sémantique qui témoigne du manque de préparation, du manque  de clarté et de courage gouvernement.

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