Les Etats-Unis punissent l’Allemagne en retirant leurs troupes et son commandement
Une punition de l’Allemagne d’abord parce que les États-Unis considèrent qu’elle ne participe pas suffisamment au financement des troupes de l’OTAN ensuite sans doute en représailles des importation d’origine allemande jugées trop excessives par Trump.
Le secrétaire d’Etat à la Défense, Mark Esper, a ainsi annoncé le départ de 11.900 militaires dans les semaines à venir, dont 6.400 seront rapatriés et 5.600 repositionnés en Belgique, en Italie, en Pologne, dans les pays baltes et en Roumanie et Bulgarie. Le Pentagone habille ce retrait par des arguments stratégiques pour mieux répartir les forces en Europe afin de consolider la riposte face aux crises et rehausser la dissuasion face à la Russie.
Des arguments qu’aucun stratège sérieux ne peut valider, tant les installations américaines en Allemagne sont performantes. D’ailleurs, Mark Esper n’a pu sauver la face longtemps, le président des Etats-Unis, Donald Trump, répétant mercredi qu’il ne veut pas être le « pigeon » d’une Allemagne « délinquante », qui ne paie pas sa juste part des dépenses de défense de l’Otan. Depuis son arrivée au pouvoir, le président des Etats-Unis n’a toujours pas perçu la différence entre l’engagement des Etats à augmenter leurs dépenses de défense à 2 % de leur PIB et la participation concrète de chaque Etat membre au budget de fonctionnement de l’Alliance.
Humiliation suprême pour la Bundeswehr , qui s’est toujours alignée sur la politique de l’Otan, Washington propose de transférer le commandement militaire américain en Europe (Eucom), actuellement basé à Stuttgart, à Mons en Belgique, où se trouve le commandement de l’Otan. Il veut aussi basculer la flotte d’avions de chasse F-16 présente en Allemagne sur la base italienne d’Aviano en Italie. La Belgique et l’Italie, deux pays parmi les plus mauvais élèves de l’Otan au regard de l’objectif des 2 % du PIB consacrés aux dépenses militaires…