Vente d’Astra aux américains : réticences en Grande Bretagne et en Suède
Ce n’est pas le cas Alstom mais ça y ressemble. L’acquisition par les américains du laboratoire Astra inquiètent les britanniques et les suédois. Le groupe pharmaceutique américain Pfizer, pressé de part et d’autre de l’Atlantique de clarifier ses intentions sur le dossier AstraZeneca, pourrait présenter une nouvelle offre de rachat du laboratoire anglo-suédois d’ici la fin de semaine prochaine. Pfizer et ses conseillers réfléchissent à l’opportunité de présenter une nouvelle offre avant les auditions, prévues mardi et mercredi, des dirigeants des deux groupes par les parlementaires britanniques, ou d’attendre la fin de la semaine. Deux sources proches du dossier ont déclaré vendredi qu’il serait plus « poli » de la part de Pfizer d’expliquer sa position devant les commissions avant de modifier son offre. Au-delà de la classe politique britannique, des voix se sont élevées aux Etats-Unis contre l’offre de fusion, portée à 106 milliards de dollars (76,6 milliards d’euros), de récentes acquisitions de Pfizer s’étant déjà soldées par des suppressions d’emploi. Deux gouverneurs américains, Martin O’Malley (Maryland) et Jack Markell (Delaware), ont fait part vendredi de leurs « profondes inquiétudes » dans une lettre adressée au PDG de Pfizer, Ian Read, étant donné qu’AstraZeneca emploie 5.700 personnes dans ces deux Etats. Beaucoup, côté américain, redoutent de voir la promesse faite à Londres que le groupe issu de la fusion maintiendra en Grande-Bretagne 20% de ses équipes de recherche être tenue au détriment de l’emploi aux Etats-Unis. Les mêmes craintes agitent la Suède, où Pfizer a établi un précédent fâcheux avec l’acquisition en 2002 du groupe Pharmacia: le Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, a dit redouter des pertes d’emplois dans le pays si le nouveau projet de l’américain aboutissait. En Grande-Bretagne, le Premier ministre, David Cameron, qui avait dans un premier temps bien accueilli les « solides » engagements de Pfizer, lui a demandé davantage de garanties sur l’emploi et l’investissement.