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Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

 

Consultation médecin : un reste à charge ridicule de un euro

Consultation médecin : un reste à charge ridicule de un euro

 

 

Le montant du reste à charge chez le médecin va passer à un euro. Une somme à la fois ridicule et pas à la hauteur des enjeux de la problématique financière. Bref du bricolage budgétaire au lieu d’une mise à plat complète des thérapies qui doivent être remboursées ou non. Même chose évidemment chez le pharmacien.

 

Après le doublement de la franchise sur les boîtes de médicaments, cette nouvelle mesure va augmenter le reste à charge des patients. Annoncée initialement pour le 1er juin, elle a été avancée de 15 jours.

Toutefois, avec 8,7% des dépenses de santé à payer de leur poche, le reste à charge des patients français demeure l’un des plus faible d’Europe : il est de 14,4% en moyenne dans l’UE, et atteint 33,3 % en Grèce, 29% au Portugal et 21,9 % en Italie, selon les chiffres de la Drees.
Pour la Sécu en revanche, la mesure doit permettre d’économiser plus de 400 millions d’euros en année pleine. Présentée à l’automne dernier dans le budget de la Sécu, celle-ci avait finalement été prise par le gouvernement par décret. Une possibilité restait ouverte de porter la participation forfaitaire à 3 euros, mais le conseil de l’Union des caisses d’Assurance maladie (Uncam) a décidé de rester sur un doublement, selon Le Parisien.

Après la hausse de la franchise sur les boîtes de médicaments, passée de 0,50 à 1 euro le 31 mars – la somme ne pouvant toutefois excéder un plafond de 50 euros par an -, cette mesure vise à maîtriser la hausse des dépenses de santé. Lundi, le comité d’alerte de l’Ondam, un organisme chargé de tirer la sonnette d’alarme en cas de dérapage des dépenses, a de nouveau mis en garde le gouvernement sur l’envolée des dépenses de santé, prévues en hausse de 3,2% en 2024 à 254,7 milliards d’euros.

Une hausse inexpliquée dont on ne sait pas si elle découle par exemple de la croissance des pathologies des profits des grandes sociétés pharmaceutiques. En tout cas un budget tellement énorme qu’il semble bien qu’on ait des difficultés à en maîtriser la nature et l’évolution, un peu comme le budget de l’État

Ministre de l’économie : »J’y suis j’y reste » ( Bruno Le Maire )

Ministre de l’économie : »J’y suis j’y reste » ( Bruno Le Maire )


En défendant la stabilité du gouvernement c’est-à-dire en renonçant un changement même anecdotique, le ministre de l’économie défend en réalité son portefeuille.
Bruno Le Maire vante donc les «vertus» de la «stabilité» pour l’économie et les finances dans «ces périodes de grands bouleversements».

L’actuel ministre de l’économie ne paraît pas par ailleurs trop chaud pour prendre la tête de la liste européenne surtout dans la perspective d’une défaite annoncée.

«Je ne pense pas du tout que ce soit ni mon souhait, ni mon avenir. Je pense qu’aujourd’hui, mon rôle, c’est de m’occuper de nos compatriotes, de faire basculer l’économie française définitivement du côté des grandes puissances économiques du XXIe siècle», a-t-il insisté.

Réindustrialisation: Tout reste à faire et pour longtemps

Réindustrialisation: Tout reste à faire et pour longtemps

Alors que le salon du Made in France se tient porte de Versailles à Paris jusqu’à dimanche prochain, force est de constater que la désindustrialisation a atteint un tel niveau que le redressement demandera un effort considérable et pour longtemps. La balance commerciale toujours dramatiquement très déficitaire témoigne d’ailleurs du manque de compétitivité de l’insuffisance de produits de qualité en France. Pendant des dizaines d’années, on a en effet privilégier la délocalisation transformant au passage certains territoires en véritables déserts économiques voire sociaux et sociétaux.

La France, peut malheureusement s’honorer du titre de championne des délocalisations selon France Stratégie ( Institution rattachée au Premier ministre)

Les Français achètent certes en grande majorité (85%) des produits fabriqués dans l’Hexagone, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour CCI France. Mais plus de deux tiers (67%) estiment que l’inflation a eu un impact sur cette consommation.

La part du « fabriqué en France » dans la demande intérieure finale française a perdu 11 points entre en 50 ans, passant de 89% à 78%, selon une analyse de l’Insee, publiée il y a quelques jours. Cette baisse est d’autant plus prononcée pour les produits manufacturés, où la part représentée par le Made in France a chuté de 82% à 38% en cinq décennies.

Résultat, des secteurs entiers se retrouvent en fortes difficultés à l’instar de l’industrie du textile. Ces dernières années, le gouvernement a certes multiplié les plans et les aides en faveur de l’industrie (Territoires d’industrie, plan de relance, France 2030). Mais le niveau d’activité de l’industrie manufacturière n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire souligne l’Insee. Autant dire que le chantier de la réindustrialisation semble colossal.

Pourrait industrialiser la France, il faudra aussi trouver les moyens financiers et de ce point de vue la création d’un livret A industrie durable serait fort utile pour aider au redressement

Drogue : Emmanuel Pellerin, quitte le parti macronien mais reste député !

Drogue : Emmanuel Pellerin, quitte le parti macronien mais reste député !!

Le député accusé de consommation de drogues quitte le parti de macron mais demeure député !

Dans un article publié mercredi, Mediapart assure qu’Emmanuel Pellerin «a consommé de la cocaïne avant et après son élection à l’Assemblée en juin dernier» et que «confronté à nos éléments, il a reconnu cet usage illégal». Comme beaucoup de députés du parti de Macron, Emmanuel Pellerin est un candidat sorti de nulle part en 2022 et dont la légitimité repose surtout sur les amitiés des salons parisiens.

Interrogé par Mediapart, le député des Hauts-de-Seine avait «d’abord argué du fait qu’il avait consommé de la drogue – cannabis et cocaïne – à partir de juin 2020 mais s’était arrêté “concomitamment” à son entrée en politique fin 2021». Emmanuel Pellerin «a justifié cette consommation passée par des difficultés personnelles et familiales en expliquant qu’il s’agissait de prises de drogue “occasionnelles”, à l’occasion de dîners et de soirées», ajoute l’article. Mediapart assure que le député a ensuite reconnu avoir «repris de la drogue le week-end où on a fêté (son) investiture au mois de juillet et après c’était terminé».

«J’ai décidé de me mettre en retrait de la vie de mon groupe politique et du parti Renaissance», écrit le député des Hauts-de-Seine dans un communiqué publié sur son compte Twitter. Mercredi, le parti Renaissance avait fait savoir qu’il examinerait son exclusion lors de son bureau exécutif qui se réunit lundi. «Si les faits sont avérés, ils portent gravement atteinte à l’image du Parlement mais aussi du parti dont il est adhérent», avait indiqué le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor.

L’Europe favorise la vente de pesticides interdits au reste du monde !

L’Europe favorise la vente de pesticides interdits au reste du monde

 

Bien que se présentant comme une entité soucieuse de la préservation de l’environnement, l’Union Européenne continue de fabriquer pour le reste du monde ces produits qu’elle interdit sur son territoire, dénonce dans une tribune au « Monde » un collectif de représentants d’ONG et de scientifiques.

 

 

 

Les inquiétudes des citoyens sur l’agrochimie grandissent à mesure que les impacts sur la santé et l’environnement sont mieux connus. En Europe, ces craintes, légitimes, ont permis la mise en place de garde-fous, même s’ils restent bien insuffisants. L’Union européenne (UE) a notamment interdit l’usage des pesticides les plus dangereux sur son sol, depuis le début des années 2000.

Mais sur son sol uniquement, en tournant le dos au reste du monde et en fermant les yeux devant la production de ces produits sur son territoire. Ces pesticides sont d’une telle toxicité qu’ils sont très « efficaces » pour détruire les organismes vivants, nuisibles aux récoltes. Mais s’ils ont été retirés du marché européen, c’est bien parce que les dangers et les risques posés par ces substances étaient trop élevés.

L’atrazine, par exemple, a été interdite en Europe en 2004, pour être un perturbateur endocrinien et être très persistante dans l’eau. Dix-huit ans après, l’atrazine est toujours détectée dans notre eau potable et cet herbicide est encore massivement produit en Europe et vendu dans le monde entier.

Selon une enquête menée par l’ONG suisse Public Eye, en 2018, les géants de l’agrochimie ont vendu dans le monde plus de 80 000 tonnes de pesticides interdits en Europe. Et 90 % de ces produits viennent d’usines installées sur le Vieux Continent : Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Allemagne, France, Belgique ou encore Espagne.

Ethiquement, la posture de l’UE est intenable. D’autant que, sur la scène internationale, l’Europe se présente comme une entité soucieuse de la préservation de l’environnement. Pourtant, elle ne fait rien pour contraindre son industrie à cesser de produire une chimie obsolète et des plus toxiques. Comme ne cesse de le rappeler les ONG, ce marché des pesticides dangereux est hautement rentable pour les firmes chimiques, qui continuent de vendre des produits mis sur le marché il y a plusieurs décennies : le paraquat comme l’Atrazine ont été créés dans les années 1960.

Au Brésil, un des géants de l’agriculture, ces produits provoquent un désastre écologique et social qui devrait nous inquiéter. Car ils sont toujours épandus par avion et avec un minimum de protection. Le gouvernement de Jair Bolsonaro a encore ouvert les vannes et a mis sur le marché brésilien 1 682 nouveaux pesticides.

« Nouveaux » dans ce cas, ne voulant pas dire modernes et moins toxiques, car, à ce jour, le Brésil utilise « au moins 756 pesticides, issus de 120 principes actifs/molécules, tous interdits dans l’UE dans les années 2000 et toujours produits par les firmes européennes », rappelle la chimiste Sonia Hess, attachée à l’université de Santa Catarina. Dans les régions agricoles du Brésil, les scientifiques se battent parfois au péril de leur vie pour montrer les effets sur la santé et l’environnement.

« Renationalisation « EDF : tout reste à faire

« Renationalisation « EDF : tout reste à faire

Cette « renationalisation »n’est que la première étape d’un processus de redressement de l’entreprise qui s’annonce long et difficile estime un papier du Monde

 

Ce papier du Monde  évoque une partie de la problématique EDF. Mais pour l’instant, cette renationalisation ne change pas grand chose puisque l’État détenait déjà près de 85 % du capital. Si la question est stratégique,  elle est  aussi surtout financière; de ce point de vue  il ne faudrait pas que le gouvernement se limite comme pour la SNCF aux seuls changements juridiques et à une prise en compte partielle  de l’endettement et du financement des investissements. NDLR

 

Se préparer à l’après-pétrole, consolider l’avantage du choix du nucléaire, renforcer les fonds propres et rééquilibrer le bilan comptable d’EDF. Tels étaient les arguments mis en avant en 2005, à la veille de la privatisation de l’entreprise, par le ministre de l’économie de l’époque, Thierry Breton.

Dix-sept ans plus tard, le gouvernement s’appuie sur les mêmes éléments de langage pour emprunter le chemin inverse, en faisant du groupe une entreprise à nouveau publique à 100 %, comme l’a confirmé, le 6 juillet, la première ministre, Elisabeth Borne, dans sa déclaration de politique générale. Cette ironie en dit long sur l’état dans lequel se trouve la filière nucléaire française, qui, faute de cap, donne le sentiment d’effectuer un retour vers le futur.

Cette décision est censée marquer la fin d’une séquence des plus chaotiques, qui laisse notre fleuron national en piteux état. Au cours de la dernière décennie, EDF a accumulé les revers. Le groupe a été ballotté, de revirements en reniements, sur la place que doit occuper le nucléaire dans notre mix énergétique.

Les réacteurs de dernière génération sont devenus des gouffres financiers du fait de retards récurrents. Le parc nucléaire, vieillissant et défectueux, fonctionne à la moitié de ses capacités, alors que la crise énergétique est à son acmé. Face à l’envolée des tarifs, l’électricien a, sur ordre de l’Etat, financé un bouclier énergétique sur ses propres deniers au détriment de ses capacités d’investissement.

C’est une entreprise surendettée et gravement fragilisée sur le plan tant financier que stratégique qui est donc appelée à retourner à part entière dans le giron de l’Etat. Cette décision s’impose aux pouvoirs publics au moment où EDF n’a clairement plus les moyens de répondre aux ambitions qui lui ont été fixées. Entre la mise à niveau du parc, la soutenabilité de sa dette, son développement à l’international comme sur les énergies renouvelables et le financement des six réacteurs de dernière génération que le président de la République appelle de ses vœux, l’entreprise n’a plus d’autre choix que de s’abriter derrière l’Etat pour faire face à ces enjeux.

Il est heureux que le gouvernement prenne enfin la mesure de l’urgence de la situation. En décidant sans délai de ce mouvement capitalistique, tout en anticipant la fin du mandat de l’actuel PDG, Jean-Bernard Lévy, l’Etat montre qu’il est résolu à tourner la page de cette séquence désastreuse. Cette pseudo-nationalisation n’est cependant en rien une garantie que la filière nucléaire va reprendre la maîtrise de son destin. Au cours des dernières années, les augmentations de capital se sont succédé sans donner de perspectives claires à EDF. Outre d’argent, le groupe a besoin de cohérence et de rigueur industrielle.

Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, explique que l’opération est un choix stratégique « parce que l’indépendance énergétique n’a pas de prix ». Certes, mais elle a un coût, et le gouvernement va devoir expliquer comment il compte l’assumer et quel sera son impact sur les ménages français. Ceux-ci doivent prendre conscience que, quelles que soient les options retenues, l’électricité va coûter de plus en plus cher. Raison de plus pour remettre davantage de rationalité dans une filière qui en a cruellement manqué ces dernières années.

Les apparences sont trompeuses : reprendre le contrôle à 100 % du capital d’EDF ne constitue pas un retour au bon vieux temps du monopole public, il ne s’agit, en réalité, que de la première étape d’un processus qui s’annonce long et difficile.

La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville  la principale source d’émissions de gaz à effet de serre impactant le climat, rappelle, dans une tribune au « Monde », l’architecte urbaniste Albert Lévy pour qui « l’éco-urbanisme à construire devra faire avec et non contre la nature ».

 

 

Tribune.
 La COP26 vient de se terminer avec des résultats, de nouveau, décevants : si le « ne pas dépasser les 1,5 °C » est réaffirmé, l’ONU annonçait, en même temps, un réchauffement catastrophique de 2,7 °C pour la fin du siècle ; pas d’engagement de compensation financière pour les pays pauvres ; accords thématiques de principe sur la déforestation, le méthane, la fin du financement des énergies fossiles, les véhicules zéro émission… Dans ce grand débat sur le climat, la ville et l’urbanisation de la planète, induite par les énergies fossiles, semblent être l’angle mort de la réflexion. Ces énergies (charbon, pétrole, gaz) ont pourtant été à la base de la création de l’urbanisme moderne et de l’explosion planétaire de l’urbanisation qui a accompagné la croissance économique mondiale.

C ette urbanisation galopante, conséquence et condition de la croissance, renforcée par la mondialisation, est devenue, aujourd’hui, insoutenable. Le seuil des 50 % de la population mondiale urbanisée a été atteint en 2007, 60 % aujourd’hui, de 75 % à 80 % en 2050 : avec huit milliards d’urbains dans trente ans, l’urbanisation devra logiquement doubler pour accueillir cette population nouvelle.

La ville principale source d’émission des GES

En France, l’artificialisation des sols avale, tous les sept ans, la surface d’un département, 60 000 hectares environ disparaissent chaque année. Si rien n’est fait contre cet étalement urbain, favorisé par les énergies fossiles, on prévoit la disparition de 2,5 millions d’hectares de terres agricoles en 2060.

Artificialisation des sols signifie destruction écologique irréversible des terres. Le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament une action à la hauteur des périls, un big bang urbanistique : refonte totale de l’urbanisme pratiqué, révision du mode d’occupation du territoire, rapports nouveaux avec l’environnement et une véritable politique de transition énergétique et urbaine.

Par sa forme, son organisation, son fonctionnement, la ville actuelle, qui consomme, pour ses besoins, plus de 75 % des énergies fossiles, est la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) (80 %), impactant le climat. Le dernier rapport 2021 du Haut Conseil pour le climat avait pour titre « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation ».

Atténuation, par une politique à long terme, de réduction des émissions de GES dans tous les secteurs urbains et de transition vers les énergies renouvelables, à développer par des investissements massifs, pour aller vers une décarbonation de l’économie en 2050. Les contours de la future ville postcarbone qui en découlera, sa forme, son fonctionnement (sur les énergies vertes), son organisation territoriale, restent à imaginer (voir les travaux d’Alberto Magnaghi sur la biorégion urbaine, 2014).

Santé–UE : le colorant E171 interdit…. il en reste 300 autorisés

Santé--UE : le  colorant E171 interdit…. il en reste 300 autorisés

Le E171, composé de particules de dioxyde de titane sous forme de poudre, est utilisé dans de nombreux produits alimentaires -confiseries, chewing-gums, pâtisseries, soupes ou plats cuisinés- pour ses propriétés colorantes (pigment blanc) et opacifiantes. Il sera interdit par l’union économique. Le problème c’est qu’il y en a encore 300 autres qui sont autorisés sur 7à 800 possibles.

Plus de 300 additifs alimentaires sont en effet autorisés dans l’Union européenne. Tous font l’objet d’une évaluation de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa). Pourtant, des publications scientifiques jettent régulièrement le doute sur certains d’entre eux.

Le Conseil supérieur de la Santé belge considère le dioxyde de titane comme «cancérigène possible», et la France l’avait interdit l’année dernière comme additif alimentaire pour un an. Des chercheurs avaient établi qu’il pouvait provoquer des lésions pré-cancéreuses chez des rats. En France, l’UFC-Que Choisir avait regretté que cette interdiction ne concerne pas la présence du dioxyde de titane dans les médicaments mais aussi les cosmétiques, où il est également employé.

UE : le colorant E171 interdit…. il en reste 300 autorisés

 

Le E171, composé de particules de dioxyde de titane sous forme de poudre, est utilisé dans de nombreux produits alimentaires -confiseries, chewing-gums, pâtisseries, soupes ou plats cuisinés- pour ses propriétés colorantes (pigment blanc) et opacifiantes. Il sera interdit par l’union économique. Le problème c’est qu’il y en a encore 300 autres qui sont autorisés sur 7à 800 possibles.

Plus de 300 additifs alimentaires sont en effet autorisés dans l’Union européenne. Tous font l’objet d’une évaluation de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa). Pourtant, des publications scientifiques jettent régulièrement le doute sur certains d’entre eux.

Le Conseil supérieur de la Santé belge considère le dioxyde de titane comme «cancérigène possible», et la France l’avait interdit l’année dernière comme additif alimentaire pour un an. Des chercheurs avaient établi qu’il pouvait provoquer des lésions pré-cancéreuses chez des rats. En France, l’UFC-Que Choisir avait regretté que cette interdiction ne concerne pas la présence du dioxyde de titane dans les médicaments mais aussi les cosmétiques, où il est également employé.

«Trump passera le reste de sa vie devant les tribunaux»

 «Trump passera le reste de sa vie devant les tribunaux»

 

La célèbre journaliste Anne Applebaum prévoit que tTrump  finira sa vie devant les tribunaux.

 

 

Pour commencer, dans la foulée des événements survenus le 6 janvier au Capitole, elle pronostique un sombre avenir à Donald Trump : « Il passera le reste de sa vie devant les tribunaux », remarque-t-elle. Sans l’intégrité qui la caractérise, cette journaliste et historienne américaine née à Washington il y a 56 ans ne pourrait pas traiter les questions sur lesquelles elle choisit de prendre la plume.

 

En 2004, elle a remporté le prix Pulitzer pour son enquête sur le goulag et elle a poursuivi avec Rideau de ferL’Europe de l’Est écrasée 1944-1956, puis Famine rougeLa guerre de Staline en Ukraine. À présent, elle se penche sur la crise des États de droit avec Twilight of democracy (le crépuscule de la démocratie).

Crise sanitaire : un prétexte pour ne pas parler du reste

Crise sanitaire : un prétexte pour ne pas parler du reste

 

Il apparaît clairement que l’ hystérisation  autour de la situation sanitaire met  sous le tapis la plupart des autres problèmes économiques et politiques. Non seulement les problèmes actuels autres que sanitaires sont peu ou mal traités mais les grandes questions d’avenir qui vont se poser dès 2021 sont  ignorées d’après Éric Woerth.

 

Un pansement sur une jambe de bois. C’est ainsi qu’Éric Woerth considère les mesures déployées par le gouvernement pour la sauvegarde de l’économie. Le président LR de la commission des finances à l’Assemblée se montre très critique à l’égard de la politique engagée car au fil des semaines il voit de dessiner le risque d’une «France à l’arrêt».

Depuis le début de la crise sanitaire, le député de l’Oise a toujours approuvé la mobilisation des crédits par l’État pour compenser l’impact du choc sanitaire sur les entreprises.

 

Mais il insiste aussi sur la nécessité de fixer un cap sans renoncer aux transformations indispensables. «Quand vous mariez le “quoi qu’il en coûte” et le “en même temps”, vous n’avez plus aucune limite, vous avez tendance à empiler les aides sans vous imposer aucune borne. Mais attention, car avec 122% de dette publique le système atteint ses limites», prévient le parlementaire, en agitant le chiffon rouge d’une hausse des taux.

 

« Macron reste sourd aux difficultés des jeunes »

« Macron reste sourd aux difficultés des jeunes »

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités estime dans la Tribune que macron est sourd aux difficultés des jeunes (interview)

Quel est l’état des lieux de la pauvreté en France, selon le rapport 2020 que l’Observatoire des inégalités publie aujourd’hui ?

LOUIS MAURIN - La pauvreté est multidimensionnelle et difficile à résumer en quelques mots. Si on regarde la pauvreté monétaire définie à 50% du niveau de vie médian, il y avait, en 2018, 5,3 millions de pauvres. Ce qui correspond à 8,3% de la population. Ce ratio est supérieur au niveau enregistré au début des années 2000. À l’époque, le taux se situait autour de 6,7% de la population. Depuis 20 ans, il y a une tendance à la remontée de la pauvreté en France.

Quels peuvent être les effets à court terme et à long terme d’une telle crise ?

L’effet principal se fait par le biais de l’emploi. Dès la mi-mars, beaucoup de personnes  n’ont pas vu leurs missions d’intérim et leurs CDD renouvelés. Les non-salariés ont vu parfois leur contrat s’arrêter de suite. En dépit des systèmes de protection existants, une partie de la population a basculé dans le chômage avec une baisse des revenus. Une grande partie des chômeurs ne sont tout simplement pas indemnisés et ont dû basculer dans les minimas sociaux. Les minimas sociaux sont très inférieurs au seuil de pauvreté. Ce qui signifie qu’un certain nombre d’entre eux ont basculé dans la pauvreté. Pour les plus jeunes, la situation est encore plus compliquée. En deçà de 25 ans, les jeunes n’ont pas le droit aux minimas…

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