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Des fonds « responsables » pas très vertueux

Des fonds « responsables » pas très vertueux

De nombreux fonds mettant en avant leur « responsabilité » ou les investissements « verts » peuvent en réalité être des fonds conventionnels déguisés. Les fonds d’investissement dits « responsables » ne sont pas forcément plus vertueux que les autres

par
Mirco Rubin
Associate Professor, EDHEC Business School

Ioana-Stefania Popescu
PhD Student in Sustainable Finance, Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST)

Thomas Gibon
Research Associate, Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) dans The Conversation

Le marché des produits d’investissements durables devrait représenter un tiers de l’ensemble du marché d’ici 2025, soit environ 53 000 milliards de dollars. Cependant, il n’existe pas de norme claire et consensuelle pour mesurer le caractère durable des produits d’investissement.

Les gestionnaires d’actifs, qui investissent l’argent au nom des investisseurs finaux comme les fonds de pension, les compagnies d’assurance ou bien les investisseurs privés, utilisent en effet différentes stratégies pour intégrer la durabilité, avec un degré d’exigence dont il est difficile de juger. Par exemple, l’utilisation des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance ESG comme indicateur de durabilité a été fortement critiquée et de nombreux fonds dits « responsables » ou « verts » peuvent en réalité être des fonds conventionnels déguisés.

Par conséquent, comment l’investisseur final peut-il être sûr qu’un portefeuille d’investissement est réellement vert et qu’il ne s’agit pas d’une simple tentative d’écoblanchiment (ou « greenwashing ») ? Qu’entend-on d’ailleurs par « vert » ?

Apporter des réponses à ces questions et aller au-delà des notations ESG comme indicateurs de durabilité nécessite d’employer des méthodes telles que l’analyse du cycle de vie (ACV). Cette dernière consiste à estimer de manière quantitative l’empreinte carbone (entre autres) liée aux fonds d’investissement, via les parts d’entreprises qui composent ces fonds.

Les facteurs d’émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi utilisés comprennent les émissions directes (Scope 1) et indirectes (Scopes 2 et 3), elles-mêmes liées aux secteurs économiques et pays dans lesquels chaque entreprise opère. Les données sont issues de tables entrées-sorties avec comptes satellites environnementaux (en anglais environmentally-extended multiregional input-output, EE-MRIO) qui s’appuient sur les statistiques nationales d’émissions atmosphériques ventilées par secteur d’activité.

Notons que cette méthode ne permet pas de quantifier de manière précise l’impact d’une entreprise, mais elle permet d’estimer de manière standardisée les impacts sur le cycle de vie complet associés aux activités d’une entreprise. Comme les fonds investissent parfois dans des centaines d’entreprises qui appartiennent à différents secteurs ou pays, seule une méthodologie globale pour l’estimation de l’impact sur l’ensemble des entreprises permet une agrégation facile au niveau du fonds.

En utilisant cette nouvelle approche, nous constatons dans une récente étude que les fonds d’investissement socialement responsable (ISR) ne sont pas systématiquement moins intensifs en carbone que leurs homologues conventionnels : 23 % d’un échantillon de 670 fonds ISR domiciliés en Europe ont une empreinte carbone directe (lié aux activités sur les sites de l’entreprise) supérieure à celle de l’indice de marché conventionnel MSCI World, choisi comme référence.

En analysant ensuite l’empreinte carbone indirecte, associée à la chaîne de valeur des entreprises dans lesquelles ils investissent, nous trouvons que 67 % des fonds ISR ont obtenu des résultats inférieurs à ceux de l’indice MSCI World, ce qui montre que de couvrir l’ensemble des activités en amont est essentiel à une représentation fidèle des impacts.

Comment l’investisseur final peut-il être sûr qu’un portefeuille d’investissement est réellement vert et qu’il ne s’agit pas d’une simple tentative d’écoblanchiment.
Dans l’échantillon de fonds analysé, les émissions liées à la chaîne d’approvisionnement représentent plus de la moitié de l’impact total ; cela en fait un élément essentiel de la mesure des émissions, permettant de comprendre dans quelles industries un fonds devrait investir moins (ou plus) pour obtenir la plus grande réduction des émissions de GES.

Par exemple, une entreprise peut être la mieux classée de son secteur pour ses performances environnementales, son siège social utilisant par exemple 100 % d’énergie propre, tout en étant fortement dépendante de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles en Chine pour la fabrication externalisée de ses produits.

Ainsi, des classifications plus strictes imposées par les régulateurs devraient aider les investisseurs à faire la distinction entre les véritables fonds responsables et les fonds qui utilisent simplement le développement durable comme outil de marketing. Cependant, sur le marché, seul un très faible pourcentage de fonds durables peut être identifié comme fonds d’impact et fonds actifs – des fonds qui ont un objectif précis en matière de durabilité et qui investissent activement dans ce sens.

La plupart des fonds ISR se contentent toutefois de suivre les indices du marché ou de sélectionner les meilleures entreprises de leur catégorie dans tous les secteurs, même si cela inclut les entreprises utilisant des combustibles fossiles, et d’orienter les portefeuilles vers des secteurs déjà décarbonés, tels que la technologie ou la santé, tout en conservant des entreprises polluantes.

Sans être de véritables fonds responsables ou verts, ces fonds peuvent également obtenir de meilleurs résultats en matière d’empreinte carbone que, par exemple, un fonds investissant dans la fabrication de matériaux pour la production d’électricité bas carbone, simplement en raison des activités énergivores auxquels ce dernier est exposé. C’est la raison pour laquelle l’évaluation de l’empreinte carbone totale (absolue) doit être complétée par une évaluation des progrès accomplis (relative) dans la réalisation des objectifs de décarbonation, afin que les fonds à impact ne soient pas pénalisés.

Enfin, si notre outil d’estimation peut permettre d’améliorer la compréhension et le calcul de l’impact, il peut y avoir des différences au niveau des sous-secteurs qui ne sont pas mesurables avec notre modèle – par exemple, la base de données utilisée n’offre pas de distinction entre la fabrication de véhicules électriques et de véhicules thermiques. À l’avenir, un niveau de détail plus fin des bases de données environnementales pour l’estimation d’empreinte carbone ainsi que la mise à disposition de données physiques (et non plus uniquement monétaires) de la part des entreprises permettront l’application plus robuste de la méthode ACV, garantissant de meilleures estimations des impacts environnementaux à l’échelle d’un fonds.

Notons cependant qu’une mesure complète des émissions de GES, y compris les impacts de la chaîne de valeur en amont, n’est qu’une pièce du puzzle dans la mesure de la contribution à la décarbonation, qui n’entraînera pas de changement à elle seule. Il est temps de passer de l’évaluation à l’action : les fonds d’investissement devraient estimer leur responsabilité totale dans les effets du changement climatique et donner la priorité à l’action, en s’engageant auprès des entreprises détenues afin d’enclencher de véritables changements et d’évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de ces entreprises.

Inflation alimentaire : responsables et profiteurs de la hausse des prix

Inflation alimentaire : responsables et profiteurs de la hausse des prix

Aux dires mêmes des grands distributeurs, l’ampleur des prix imposés par l’industrie agroalimentaire ne se justifie pas autant (une hausse maintenant en moyenne de l’ordre de 20%). Certes il faut prendre en compte l’augmentation de l’énergie et des matières premières mais nombre de producteurs ont bénéficié de la période pour en rajouter sur l’inflation des prix de l’alimentaire. Ainsi il se pourrait que les grandes entreprises productrices et la spéculation soient responsables de 30 à 40 % des hausses récentes. Un papier de France info tente d’identifier ceux qui profitent indûment de l’inflation. L’analyse se fonde notamment une note publiée le 11 avril par l’Institut La Boétie qui affirme ainsi que « la hausse des prix est tirée par la hausse des profits, notamment dans les secteurs liés à l’énergie, au fret international et dans l’industrie agroalimentaire ». Et de continuer : au quatrième trimestre 2022, « cette augmentation des profits des entreprises est responsable de 60% de l’inflation par rapport au trimestre précédent, contre seulement 30% pour les salaires et 10% pour le coût des achats intermédiaires ».

Pour illustrer cette hausse des profits des entreprises, l’Institut La Boétie souligne également la forte progression du taux de marge, à savoir la part du bénéfice qui revient aux entreprises une fois qu’elles ont payé leurs salariés et couvert leurs coûts de production. Le secteur agroalimentaire aurait ainsi vu son taux de marge « s’envoler » de 30% au premier trimestre 2021 à un peu moins de 44% au quatrième trimestre 2022, d’après un graphique de la note. Avec pour résultat un doublement des profits du secteur, « passant de 3 à 6 milliards » d’euros entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022.

Pour son étude, l’Institut La Boétie précise s’être appuyé sur une note de l’Insee parue le 15 mars à propos de l’inflation et des résultats des entreprises. Cependant, ses auteurs sont moins affirmatifs que les élus insoumis sur les causes de la hausse des prix. « Même si les cours ont globalement reflué, l’inflation reflète encore les augmentations passées du coût des intrants [les matières premières]« , fait remarquer d’emblée Julien Pouget, responsable du département de la conjoncture à l’Insee et un des rédacteurs de l’étude.

Pour les produits des industries agroalimentaires, le coût des matières premières représentait, selon les calculs faits par franceinfo à partir des statistiques de l’Insee, encore 54% de la hausse des prix de production au quatrième trimestre 2022. « Dans le secteur agroalimentaire, il y a toujours un effet de décalage. Les industriels achètent plusieurs mois à l’avance leurs matières premières par des contrats à terme. Ils doivent d’abord écouler leurs stocks achetés précédemment au prix fort lors des mois précédents avant de pouvoir baisser leurs prix finaux », explique l’économiste Anne-Sophie Alsif.

Il n’en reste pas moins que l’augmentation des profits a bien été un facteur d’inflation en 2022.

« ll y a effectivement eu une contribution des marges des entreprises agroalimentaires à l’augmentation des prix de production et donc à l’inflation. »

La question est de savoir si cette hausse des marges va se cantonner à un effet de rattrapage ou si un processus plus inflationniste est en train d’être amorcé. »

Pour Véran, Les syndicats sont aussi responsables de la sécheresse !

Pour Véran, Les syndicats sont aussi responsables de la sécheresse !

Pour le porte -parole du gouvernement, la mobilisation des syndicats pourrait aussi les rendre responsable d’une catastrophe écologique.

Mettre « la France à l’arrêt », comme l’ambitionnent les organisations syndicales à partir du 7 mars contre la réforme des retraites, serait « négliger la santé de nos enfants » ou encore « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire », a estimé ce mercredi Olivier Véran.

« Mettre la France à l’arrêt, ce serait laisser filer une crise qu’on peut encore éviter. L’absence de pluie depuis plus de 30 jours maintenant en France fait peser un risque extrêmement fort sur l’état de nos réserves en eau cet été. Mettre le pays à l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique agricole sanitaire voire humaine dans quelques mois », a fait valoir le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

« Mettre la France à l’arrêt, ce serait négliger la santé de nos enfants », a-t-il poursuivi, rappelant qu’Emmanuel Macron a annoncé mardi une campagne de vaccination dans les collèges afin de mieux lutter contre le papillomavirus.

Puis de continuer: « Mettre la France à l’arrêt, ce serait rater le train du futur alors que notre réseau ferroviaire est en train de vieillir à vitesse grand V », plaidant pour des investissements massifs pour moderniser le réseau.
Le risque d’un blocage du pays risque, au final, d’ »alourdir une facture déjà salée », a relevé Olivier Véran, rappelant diverses mesures adoptées en 2022 pour « préserver » le pouvoir d’achat.

« Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde? »

Des propos qui ont vivement fait réagir, notamment à gauche de l’échiquier politique et parmi les syndicats. Laurent Berger, secrétaire générale de la CFDT, a appelé le porte-parole du gouvernement à « un peu de sérieux » sur Twitter.
« La sécheresse, c’est la faute des syndicats? La crise sanitaire, idem? Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde? Vos tentatives pour décrédibiliser une mobilisation sans précédent contre les 64 ans sont grossières », a-t-il expliqué.

LFI: Bompard fait tomber les têtes des responsables nationaux

LFI: Bompard fait tomber les têtes des responsables nationaux

LFI onnaît actuellement un vent de fronde interne pour contester la légitimité du remplaçant de Mélenchon. On ne devrait cependant pas être surpris car à LFI la plus grande partie adhèrent aux méthodes communistes, Mélenchon le premier. Le nouveau responsable du parti applique les méthodes de Robespierre chères à Mélenchon et fait tomber les têtes de responsables qui risquent de lui faire concurrence.

Bompard, apparatchik qui n’a jamais travaillé de sa vie sauf dans la politique, nettoie donc l’appareil et écarte tous les prétendants possibles. Une purge classique dans tous les partis communistes.

Le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard officiellement a été nommé à la tête du mouvement lors du rassemblement des cadres et des militants à Paris

Depuis le retrait, en septembre dernier, du député Adrien Quatennens, accusé de violences conjugales, Manuel Bompard assurait à sa place la coordination opérationnelle du mouvement.

À noter que LFI se passera d’élections pour désigner les principaux responsables se fonden simplement à leur « haut niveau de compétences ». Ce qui par parenthèse permettra d’écarter notamment François Ruffin et bien d’autres.

Concernant les fonctions de François Ruffin dans le mouvement, le député de la Somme, peu investi par le passé dans les instances, ne sera pas inclus dans la direction opérationnelle, mais il sera intégré dans une nouvelle instance, appelée le « conseil politique », qui sera dédiée à la « discussion stratégique ». D’autresrResponsables en vue sont aussi écartés.

Ce mouvement va de plus « changer de nature », selon l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Cette restructuration passera ainsi par la constitution de boucles départementales censées favoriser la communication entre les groupes d’action locaux. Une école des cadres sera aussi créée et prise en charge par l’Institut La Boétie, lancé en juillet 2020. La fondation insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon prendra la direction .

Le principal problème rencontré LFI c’est qu’en fait il est pratiquement impossible de remplacer Mélenchon tellement Il incarne le mouvement et le réduit même trop souvent à sa propre personne. Et le successeur aura bien du mal à faire preuve d’autant de charisme et de culture. Le risque étant que LFI se transforme tout simplement en classique organisation politique d’extrême gauche et se condamne un mouvement d’opposition minoritaire voire anecdotique.

À noter aussi que le nouveau « secrétaire national » a fait toute sa carrière professionnelle dans la politique. L’intéressé n’est pas sa qualité mais il a surtout le défaut d’être d’un sectarisme et d’un radicalisme qui risquent de diviser non seulement dans l’opinion mais au sein même de son parti.

Empreinte carbone Europe: Les importations aussi largement responsables

Empreinte carbone Europe. Les importations aussi responsables

 

Un nouveau rapport de l’Insee pointe que les Européens émettent 1,5 fois plus de gaz à effet de serre par habitant que la moyenne mondiale indique le Figaro. 

Une part importante des gaz à effet de serre émis pour la consommation des Européens est émise sur d’autres continents. D’après la dernière étude de l’Insee sur le sujet, un tiers de l’empreinte carbone de l’Union européenne est dû à ses importations.

L’empreinte carbone a pour objectif de mesurer la quantité de gaz à effet de serre émise pour répondre à la consommation des habitants en additionnant, par pays, les émissions liées à la production intérieure, les émissions directes des ménages mais aussi celles liées aux importations. Un calcul qui permet de ne pas se focaliser seulement sur la production sur le territoire national.

En 2018, cette empreinte carbone européenne a atteint 4095 millions de tonnes équivalent CO2, ce qui équivaut 11 tonnes par Européen, contre 21 aux États-Unis et 8 tonnes en Chine. C’est plus d’une fois et demi la moyenne mondiale. Cependant, «rapportées à leur PIB, leurs émissions de GES européennes sont inférieures à la moyenne mondiale», nuance l’Insee. Le poids économique de l’Union européenne sur la scène mondiale, en parité de pouvoir d’achat, est de l’ordre de 16% alors que son empreinte carbone représente 10,5% des émissions mondiales.

La France se caractérise, elle«par un mix énergétique, et, par ricochet, une production dans son ensemble mois carbonée que ses partenaires, notamment l’Allemagne », précise l’Insee. Cependant, malgré cette particularité, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 avec une réduction de ses gaz à effet de serre de 55% en 2030, une baisse de ses émissions de 5,5% sera nécessaire chaque année de 2031 à 2050. «La marche est haute», prévient le rapport en précisant que le rythme de baisse a été de 1,7% entre 2005 et 2021.

De manière générale, l’Insee rappelle qu’au niveau mondial, les émissions de gaz à effets de serre ont augmenté de moitié (+49%) entre 2000 et 2018. Mais cette hausse est inégalement répartie puisqu’elles ont diminué de 6% sur le territoire européen tandis qu’elles ont triplé en Chine. Un fort écart qui s’explique notamment par le fait que les pays occidentaux sont davantage tournés vers une économie de service, moins émettrice de gaz à effet de serre.

Montée du RN: Tous les autres partis responsables ?

Montée du RN: Tous les autres partis responsables ?

 

Le président de SOS Racisme pointe, dans une tribune au « Monde », la responsabilité de toutes les familles politiques, des LR à la Nupes en passant par La République en marche, dans la percée du Rassemblement national.

 

Le second tour de ces élections législatives, dimanche 19 juin 2022, confirme de la pire des façons les enseignements du premier tour du 12 juin : une abstention massive – près de 55 % des inscrits – de nature à saper la légitimité des institutions et une percée historique du Rassemblement national (RN) qui, avec 89 députés élus à l’issue d’un scrutin majoritaire, traduit sur le plan institutionnel le visage inquiétant de l’état de notre corps électoral depuis 2002.

Il est également à noter que ce score de l’extrême droite est le fruit évident de l’effondrement du front républicain qui commandait à tout parti attaché à la préservation de la démocratie d’appeler à battre le candidat d’extrême droite en votant en faveur du candidat adverse, quand bien même ce dernier aurait été un adversaire politique.

A l’occasion de ces élections législatives, ce front républicain n’a été fermement tenu par aucune des principales familles politiques de notre pays. La droite républicaine, représentée par LR et l’UDI, est la famille politique dont l’attitude de distance à l’égard du front républicain étonnera le moins, tant elle est depuis longtemps éloignée d’un clair positionnement anti-RN.

A cet égard, la stratégie naguère impulsée par Nicolas Sarkozy sous sa présidence, en rupture avec la période de clarté qu’avait installée Jacques Chirac sur le plan des alliances électorales, produit des effets puissants depuis de nombreuses années. Car cette stratégie a libéré chez une partie des leaders de cette famille politique des paroles de complaisance à l’endroit de l’extrême droite.

Il n’est qu’à penser au positionnement d’Eric Ciotti, indiquant très clairement qu’il préférerait Eric Zemmour à Emmanuel Macron si le second tour de l’élection présidentielle avait opposé ces deux candidats. En accompagnement de cette disparition progressive d’une parole gaulliste mettant à distance les héritiers politiques de Pétain, l’électorat de la droite républicaine a progressivement fait tomber ses préventions à l’endroit de l’extrême droite.

Ce mouvement a été tellement massif que même Valérie Pécresse, pour conjurer sa chute électorale lors de la dernière élection présidentielle et pour séduire son électoral qui la fuyait, a cru qu’il était pertinent de reprendre à son compte des éléments de langage de l’extrême droite en agitant le risque du « grand remplacement ».

Quant à la majorité présidentielle, elle endosse une responsabilité centrale dans le visage défiguré de l’Assemblée nationale. Et cette responsabilité vient de loin. Elle vient d’ailleurs sans doute de la nature même du « macronisme » qui ne s’est pas tant présenté comme une alliance entre la gauche et la droite – soit une configuration dont nous ne sommes pas coutumiers en France, mais qui existe chez nombre de nos voisins, régulièrement dirigés par des coalitions de partis de gauche et de partis de droite – que comme une construction politique incarnant le dépassement de la droite et de la gauche.

L’agrobusiness et l’Etat responsables de la pollution bretonne

 L’agrobusiness et  l’Etat responsables de la pollution bretonne

 

Les doctorants Clémence Gadenne-Rosfelder et Léandre Mandard décrivent, dans une tribune au « Monde », l’enchaînement des décisions technoscientifiques qui ont fait de la Bretagne l’un des territoires les plus pollués de France.

 

Depuis quelques années, la tension monte autour des enjeux agricoles en Bretagne. De toutes parts, des collectifs militants fleurissent contre les pesticides, les marées vertes, les fermes-usines, les projets de méthanisation, les arasements abusifs de talus, tandis que des journalistes ont récemment dénoncé une certaine « loi du silence » entretenue par les élites politiques et économiques de la région. Celles-ci répondent que le modèle agricole breton, qui produit actuellement 56 % des porcs, 40 % des volailles de chair et de ponte et 20 % du lait français sur environ 6 % du territoire hexagonal, a soutenu le développement économique de cette région pauvre.

Mais l’histoire environnementale, attentive aux flux de matières et aux dégâts engendrés par ces « progrès », propose un autre récit : celui de l’ouverture sans précédent des cycles de l’azote et du carbone, de l’épuisement et de l’érosion des sols, de la pollution des eaux et de l’atmosphère, de la standardisation et de la saturation des milieux.

Cette histoire est d’abord celle de la construction d’une science agronomique où se croisent la recherche publique et les intérêts industriels. Elaborée au sein de l’Institut national de la recherche agronomique (créé en 1946) et d’instituts techniques spécialisés, cette rationalité intègre le recours systématique aux technosciences, en disqualifiant toute alternative. Elle est relayée jusqu’à la base par des cohortes d’ingénieurs et de conseillers agricoles, qui évoluent dans un environnement institutionnel complexe et fluide où se côtoient les représentants et les agents de l’Etat, des coopératives, des firmes privées et des organisations professionnelles.

On comprend mieux, dès lors, comment les jeunes agriculteurs modernistes de l’après-guerre se sont rapidement approprié cet évangile modernisateur : celui-ci leur fut présenté dès le départ, autorité scientifique à l’appui, comme un horizon indépassable. Les sciences humaines et sociales ne sont pas étrangères à cette évolution : le mouvement – particulièrement fort en Bretagne – d’ethnologisation et de muséification d’une civilisation paysanne perçue comme immobile, naturellement condamnée, a participé à la disqualification des savoirs et pratiques vernaculaires, comme l’ont montré Margot Lyautey, Léna Humbert et Christophe Bonneuil dans Histoire des modernisations agricoles au XXe siècle, (Presses universitaires de Rennes, 2021).

Montée de l’extrême droite : Sarkozy, Hollande et Macron responsables

Montée de l’extrême droite : Sarkozy, Hollande et Macron responsables

 

« Par vos actions et vos manquements, vous avez contribué à la montée en puissance de l’extrême-droite et de ses idées », accuse Olivier Brunel  dans Le Monde en s’adressant à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron et en adjurant les responsables politiques « républicains » de « combattre efficacement l’extrême-droite ».

 

J’accuse ! Je n’ai ni la légitimité ni la puissance d’Emile Zola pour reprendre ses mots forts et symboliques. Affichés il y a plus d’un siècle, ils sont devenus synonymes de justice. Devant la gravité de la situation, je me permets de les emprunter.

En 2002, j’ai pu voter à l’élection présidentielle pour la première fois. J’étais étudiant à Strasbourg, ville que j’ai choisie pour son rôle de capitale européenne. Je me souviens encore de l’incompréhension, de l’horreur et de la colère que nous avons ressenties au soir du premier tour de ces élections. Jean-Marie Le Pen, ses théories racistes, son négationnisme affirmé et son humour daté étaient qualifiés pour le second tour…

Vingt ans plus tard, ce qui était exceptionnel est malheureusement devenu la norme… Le Front national est devenu le Rassemblement national, les gros bras ont laissé la place aux costumes cintrés et la fille a remplacé le père. Les thèses populistes, les idées nauséabondes et les boucs émissaires faciles, eux, sont restés profondément les mêmes. Ce qui a changé, c’est que les candidats défendant des idées d’extrême-droite récoltent de plus en plus de voix. Ce qui a changé, c’est la normalisation de ces candidats et de leurs idées, il n’est plus
honteux aujourd’hui de s’en revendiquer. Ce qui a changé, c’est l’audience, le crédit et la place qui leur sont accordés par et dans les médias.

Qu’est-il arrivé à notre pays ? J’accuse Nicolas Sarkozy d’avoir utilisé et légitimé un langage outrancier et indigne d’un chef d’Etat. Les multiples affaires auxquelles le président a été et est encore mêlé, les conseillers polémiques et l’absence de front républicain lors du second tour des élections cantonales de 2011, entre autres, ont brisé un tabou et durablement affaibli un parti qui ne s’en remet pas et qui pense aujourd’hui que son salut est vers une droite plus dure et moins républicaine. L’influence d’Éric Ciotti dans la campagne désastreuse de Valérie Pécresse en témoigne.

J’accuse François Hollande d’avoir oublié qu’il était un président de gauche. Elu aussi pour redonner une stature au chef de l’Etat français et porteur de nombreux espoirs, il s’est contenté du mariage pour tous, belle avancée au demeurant, comme unique signature de son mandat. Le progrès social, l’humanisme et l’écologie ont été oubliés pendant cinq ans.

J’accuse Emmanuel Macron de mener depuis cinq ans une politique arrogante et déconnectée des réalités. Les réformes des retraites, de l’assurance chômage ou de l’éducation nationale sont hautement impopulaires, menées par un gouvernement de technocrates et accentuent encore la défiance des Français vis-à-vis de leurs représentants. Le mépris et l’absence de dialogue sont des marqueurs de ce gouvernement, le refus de débattre avec les autres candidats avant le premier tour de l’élection présidentielle en témoigne, tout comme le filtrage et l’évacuation systématique de toute voix discordante lors du meeting de Strasbourg entre les deux tours.

Par vos actions et vos manquements, vous avez contribué à la montée en puissance de l’extrême-droite et de ses idées. Aujourd’hui, le paysage politique est en ruines, les partis traditionnels n’existent plus. Le parti présidentiel est réduit à sa tête d’affiche, à ce jour aucune succession n’est envisagée ou envisageable. Les idées ont été remplacées par des punchlines sans profondeur ni réflexion, le débat enrichissant et constructif a disparu. Les équipes, les collectifs, ont laissé la place au culte de la personnalité, à droite comme à gauche. On supporte ou on déteste, en politique comme au foot.

Que se passera-t-il dans cinq ans ? Messieurs les anciens présidents Sarkozy et Hollande, à l’heure où l’on parle de l’un comme ayant « refusé d’adouber la candidate de son parti » et de l’autre comme « participant à un dîner secret en vue de recomposer sa famille politique », il serait bon que vous compreniez et acceptiez que vous êtes des personnages du passé. Laissez vos partis respectifs se reconstruire avec des idées d’avenir, et contentez-vous d’observer cela de loin, avec bienveillance si possible, mais sans entraves.

Monsieur le président, l’autosatisfaction et la joie dont vous avez fait preuve lors des résultats du premier tour sont tristes et dangereuses. On ne peut pas se réjouir du résultat d’une élection qui voit l’extrême-droite être au second tour. Le débat et la République en sont les victimes. La faiblesse de votre score et le taux d’abstention sont des camouflets. Vous n’avez pas été réélu sur votre programme, votre personnalité ou votre équipe, vous avez été réélu car le front républicain, bien que de plus en plus fragile, a tenu encore une fois.

Mais pour combien de temps ? Votre responsabilité directe est engagée. Vous avez semble-t-il découvert l’écologie et les problèmes économiques des Français entre les deux tours et vous faites aujourd’hui de grandes promesses alors que les avancées de ces cinq dernières années sur ces sujets sont très faibles. Je ne demande qu’à voir, mais je doute.

En tant que chef de l’Etat, vous avez cinq ans pour construire et développer une politique sociale et environnementale ambitieuse, partagée, progressiste et transparente. Vous avez cinq ans pour donner les moyens nécessaires aux hôpitaux, aux écoles et aux services publics, institutions auxquelles les Français sont attachés, pour que ces structures puissent remplir leurs fonctions, et notamment leur rôle de ciment républicain, et répondre aux attentes des citoyens.

Vous avez cinq ans pour donner un statut et un salaire dignes de leur fonction essentielle dans la société à ceux qui s’occupent de nos enfants, de nos aînés, de nos malades ou de nos concitoyens en situation de précarité. Vous avez cinq ans pour mettre l’environnement et la qualité de vie comme valeurs cardinales et incontournables des processus de prise de décision. Vous avez cinq ans pour rétablir une justice fiscale, proportionnelle et incitative, sans oublier la mise en œuvre de sanctions dissuasives contre ceux qui cherchent à éviter de participer à la construction du bien commun.

Vous avez cinq ans pour améliorer la liberté de la presse dans notre pays, garantir l’indépendance des médias et exiger une rigueur et une solidité des informations diffusées. Vous avez cinq ans pour reconstruire un service audiovisuel public fort, doté de moyens pérennes lui permettant de reprendre une place prépondérante dans la construction du débat public. Vous avez cinq ans pour défendre et raviver les valeurs européennes : égalité, démocratie, solidarité, droits de l’homme, tolérance… et stopper les compromis avec les adversaires de ces valeurs, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Union européenne.

Mesdames et messieurs les responsables de partis politiques républicains, vous avez cinq ans pour assumer vos responsabilités, pour proposer une alternative politique crédible, étayée et solide ainsi que pour désigner les leaders qui incarneront ce renouveau. Vous devez relever ce défi. C’est uniquement comme cela que vous combattrez efficacement l’extrême-droite.

Olivier Brunel, Strasbourg

Montée du RN: : Centralisation et présidentialisation responsables

Montée du rassemblement national: : Centralisation et présidentialisation responsables 

Ce qui a favorisé l’ascension du RN, c’est l’absence de scrutin proportionnel, la concentration du pouvoir et l’alignement des deux calendriers électoraux, analyse le politiste Frédéric Sawicki dans « le Monde ».

 

Tribune.

 

 L’extrême droite nationaliste, eurosceptique, xénophobe et populiste a connu, sous des formes variables, une croissance continue de ses voix, à partir des années 1990, dans la plupart des pays d’Europe occidentale. Ses scores se sont fortement accrus au cours de la dernière décennie, notamment grâce à son exploitation des craintes générées par l’afflux de centaines de milliers de réfugiés extra-européens. Des pays longtemps épargnés, comme l’Allemagne ou l’Espagne, qu’on pensait immunisés du fait de leur passé fasciste, ont ainsi connu une percée spectaculaire de l’extrême droite.

 

En France, le Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN), n’a pu accéder qu’à la tête d’une poignée de villes. Mais dans certaines démocraties parlementaires, en raison d’un mode de scrutin proportionnel, ces partis d’extrême droite ont réussi à peser sur le pouvoir exécutif, soit en soutenant un gouvernement minoritaire (au Danemark, en Norvège et aux Pays-Bas), soit en participant directement à une coalition gouvernementale (en Autriche, en Finlande, en Italie, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse).

Cette expérience du pouvoir leur a été fatale en Autriche, en Norvège et aux Pays-Bas, tandis qu’elle les a plutôt renforcés en Suisse et surtout au Danemark. Dans aucun de ces pays, toutefois, un parti d’extrême droite n’a été en mesure d’accéder seul au pouvoir et d’en contrôler tous les leviers. Nulle part l’un d’entre eux n’a atteint 30 % des voix et la plupart sont restés en deçà de 20 % aux élections législatives.

Il faut se tourner vers l’est de l’Europe, en Pologne et en Hongrie notamment, pour trouver des partis nationalistes ayant fait main basse sur l’Etat. On peut cependant remarquer que ces derniers ont moins prospéré en s’appuyant sur la xénophobie qu’en soutenant des politiques sociales et économiques protectionnistes et en promouvant un fort conservatisme moral, renvoyant au poids  – démographique – du monde rural, couplé en Pologne à celui de l’Eglise catholique.


Pourquoi la France est-elle le seul pays d’Europe occidentale où une candidate d’extrême droite pourrait peut-être parvenir à conquérir le « pouvoir suprême » en atteignant ce seuil considérable de plus de 50 % des suffrages exprimés ? Si elle réussissait, Marine Le Pen ferait alors mieux que Donald Trump, non seulement parce que, à la différence de celui-ci, elle ne bénéficie pas du soutien d’un « vieux et grand parti » [le Grand Old Party, surnom du parti républicain], mais parce que ce dernier a été élu président sans être majoritaire en voix.

Chute du niveau de l’école : Les programmes pas responsables

Chute du niveau de l’école : Les programmes pas responsables

Les contenus des enseignements scolaires sont modifiés d’abord pour accompagner les réformes et pour s’adapter à l’évolution du système éducatif et de la société, explique Philippe Raynaud, vice-président du Conseil supérieur des programmes, dans un entretien au « Monde ».

 

Philippe Raynaud, professeur émérite de science politique, est vice-président du Conseil supérieur des programmes (CSP). Il a suivi le travail de révision des contenus d’enseignement menés par le CSP, de la maternelle au lycée.

On parle beaucoup de chute du « niveau » des élèves. Est-ce que les programmes ont une responsabilité ?

Cette question du niveau des programmes ne me semble pas être la bonne porte d’entrée. On ne réécrit pas des programmes dans le but de relever le niveau, même si on vise, évidemment, à les rendre les plus rigoureux possible.

 

Le plus souvent, comme cela a été le cas pour le lycée durant ce quinquennat, on ajuste les programmes aux réformes entreprises – en l’espèce, une nouvelle architecture et de nouvelles matières. Les programmes sont faits pour inspirer l’action des enseignants, de manière à ce que les élèves puissent les apprendre et les assimiler, en lien avec l’évolution du système éducatif, de la société, de l’enseignement supérieur. Le fil rouge est celui-là. Il va dans le sens d’une plus grande efficacité de l’école. Mais est-ce que le niveau monte parce qu’on élargit le champ des apprentissages ? Est-ce que, au contraire, en le resserrant, on approfondit mieux les notions ? La réponse ne va pas de soi. La notion de niveau est porteuse de polémiques.

D’où ces polémiques viennent-elles ?

Souvent, elles viennent d’une confusion entre les programmes et les manuels. Des parents nous interpellent : « Vos programmes ne sont pas bons. Dans le manuel de mon enfant il y a tel point qui pose problème. Ou tel point que je ne trouve pas… » L’écriture des manuels est du ressort des éditeurs. Quand un nouveau programme paraît, un temps d’ajustement est nécessaire pour que les manuels s’adaptent.

Comment réécrire des programmes sans les rendre plus lourds ?

Eternel problème que celui des programmes surchargés ! Mais pourquoi le sont-ils, alors que tout le monde sait qu’ils devraient l’être moins ? Parce que – quel que soit le niveau, quelle que soit la discipline – des associations, des politiques, des parents nous interpellent. Chacun y va de sa demande. On voit aussi des tribunes fleurir dans la presse. C’est le jeu démocratique… et c’est infini. Mais la logique d’un programme ne peut pas être dictée par la commande. Pour éviter la surcharge, notre rôle est de donner des lignes directrices, de fixer ce qui est prioritaire.

Il faut donc faire des choix. Comment ?

Disons que nous aidons le ministère à préparer des choix qu’il lui revient de faire, et qui ne peuvent jamais contenter tout le monde. En sciences économiques et sociales, nous avons recentré les programmes sur la microéconomie plutôt que sur les discussions doctrinales. Nous pensons avoir abouti à de meilleurs programmes, et on nous reproche pourtant des « impasses ». En philosophie, nous avons élargi le canon de grands auteurs en ajoutant des auteurs de culture arabe, chinoise, indienne… En histoire, nous recevons des demandes constantes pour valoriser la place des femmes, l’histoire coloniale.

Covid: Omicron responsables de la majorité des décès

Covid:  Omicron responsables de la majorité des décès

Désormais Omicron domine largement chez les nouveaux contaminés et de façon mécanique, le variant est responsable de la plupart des décès à l’hôpital.

Certains font observer que le nombre d’hospitalisations graves ont tendance à stagner. Des baisses assez peu significatives pour considérer qu’on est sorti de la crise. En effet il faudra encore plusieurs semaines sinon plusieurs mois afin d’amortir le choc de contamination à 300 400 000 par jour actuellement. Les chiffres de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) révèlent ce vendredi qu’Omicron pèse donc  lourdement sur le système de soin.

De plus, selon la Drees, les personnes non-vaccinées âgées de 20 ans ou plus sont particulièrement touchées par Omicron. Leur proportion est plus importante parmi le nombre de tests positifs et parmi les admissions à l’hôpital développé une forme grave de la maladie explose par rapport au reste de la population.

Rebellion des responsables LREM de Seine-Saint-Denis contre le parti et le mondain Laurent Saint Martin

Rebellion des responsables LREM de Seine-Saint-Denis contre le parti et le mondain Laurent Saint Martin

Une douzaine d’adhérents et responsables locaux de LREM en Seine-Saint-Denis dénoncent, dans une lettre ouverte au Président, le « parachutage » de la porte-parole du mouvement, Prisca Thévenot, comme tête de liste aux régionales dans leur département

 

 

Monsieur le président de la République,

Nous, marcheurs de Seine-Saint-Denis de la première heure, nous nous permettons de vous écrire car l’heure est grave dans notre département. Nous souhaitons sauver notre mouvement dans le 93 qui est en train de perdre son âme, son souffle et tous ses idéaux à travers des choix politiques iniques qui démontrent que la voracité, la rapacité et la concupiscence en politique sont devenues un ADN, un art de vivre et de servir en politique, pour certains au sein du mouvement. Il sera impossible de réussir le dernier kilomètre du quinquennat dans ces conditions désastreuses.

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice », dit la Constitution dont vous êtes le garant. Nous exprimons notre vive inquiétude et désarroi face à la désignation d’une Parisienne [Prisca Thevenot] en tant que tête de liste dans le département pour les élections régionales des 20 et 27 juin. La composition de la liste reflète un népotisme caractérisé, aux antipodes des valeurs du mouvement que vous avez créé en 2016.

Est-ce la vision de l’égalité des chances dont elle était en charge anciennement ? Ce choix néfaste, qui est plus qu’une duperie pour le mouvement et la démocratie, ne doit pas être un boulet pour le 93. Est-ce que la tête de liste en Ile-de-France [Laurent Saint-Martin] souhaite offrir comme vision et comme avenir politique aux Séquano-dyonisiens ? Comment une porte-parole de La République en marche peut-elle être l’étendard de ce parachutage et de ce copinage ?

Nous n’en pouvons plus d’être mis de côté par une minorité dès que nous nous exprimons, sans aucune contradiction possible. Ne sommes-nous bons que pour tracter et coller des affiches sans que l’on nous respecte lorsque nous souhaitons proposer des idées et un projet pour notre département ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu un appel à candidatures pour la désignation de la tête de liste à travers la présentation d’idées et de projets soumis à la discussion des marcheurs ? Les valeurs et les idées du mouvement, c’est ce qui compte avant toute cette politique de bas étage.

«Nous n’en pouvons plus de ne pas être entendus par le mouvement, le siège et la tête de liste en Ile-de-France, d’être méprisés; ça suffit!»

Malgré nos nombreuses alertes auprès de plusieurs cadres du siège, rémunérés par les dons des adhérents, que ce soit au pôle territoires Ile-de-France et au pôle territoires national ; au pôle élections au siège, en charge de la Seine-Saint-Denis ; auprès de la responsable nationale en charge des statuts du mouvement, du délégué général [Stanislas Guerini] et de son cabinet ainsi que de la tête de liste en Ile-de-France et de son équipe, cette situation n’a pas été résolue. Pire encore, il y a eu un passage en force sans état d’âme avec la complicité d’un des députés LREM du département.

Est-ce cela la bienveillance ? À quel moment travaille-t-on sincèrement pour les habitants ? Quand une personne est tête de liste, « ce n’est pas une option d’être au service de la population, c’est obligatoire pour l’intérêt des habitants ». Laurent Saint-Martin a franchi la ligne jaune en acceptant ce parachutage, un choix irrémédiablement perdant pour les habitants du 93. Pire encore du point de vue démocratique et républicain, le préambule et la charte des valeurs des statuts du mouvement, ainsi que son article 3 ont été bafouées.

Nous l’affirmons, le parachutage, le népotisme, et le copinage sont nos adversaires politiques principaux. Il ne faut pas raconter de carabistouilles à nos concitoyens en Seine-Saint-Denis, qui n’en peuvent plus de cette politique. Tout cela est en contradiction totale avec le « renouvellement des usages et visages » porté par vous à la création du mouvement, Monsieur le président de la République. Nous n’en pouvons plus de ne pas être entendus par le mouvement, le siège et la tête de liste en Ile-de-France, d’être méprisés ; ça suffit !

Le dispositif monté par En Marche, 1000 Talents «est devenu, à notre grand regret, 1 000 copains, 1 000 soifs de pouvoir, sans scrupule ni vergogne»

Cette élection sera capitale « pour la relance du pays », comme l’a indiqué le délégué général, et la région devra jouer un rôle de « booster », notamment en Seine-Saint-Denis, durement touchée par la crise sanitaire, économique et sociale. Le département le plus jeune de France mérite mieux qu’un choix extérieur au territoire, surtout dans une configuration où le risque frontiste est particulièrement élevé et qui se nourrit des défaillances et des incohérences des partis politiques républicains. Mieux que des candidats avec lesquels aucune relation et confiance n’ont été construites.

Ce parachutage et ce choix de tête liste ont été faits sans aucun respect des instances collégiales départementales du mouvement, le conseil territorial et le comité politique, ni du travail mené dans le cadre des dispositifs d’émergence des talents conçus par le siège lui-même et financés par les dons des adhérents tels que 1 000 talents, Toutes Politiques et la commission nationale des talents, et sans aucune considération des nombreuses remontées de terrain transmises au siège.

Pourquoi la tête de liste régionale n’a-t-elle pas le même sérieux politique pour ces élections régionales qu’en tant que rapporteur du budget ? 1 000 talents est devenu, à notre grand regret, 1 000 copains, 1 000 écrasements des talents du 93 et 1 000 soifs de pouvoir, sans scrupule ni vergogne.

Comme vous l’avez rappelé le 15 septembre 2017, la Seine-Saint-Denis est une terre de talents et a un « potentiel comparable à celui de la Silicon Valley ». Pas un département à vendre et encore moins une monnaie d’échange.

Siéger au conseil régional dans ces conditions, notamment pour la tête de liste du 93, est tout simplement une hérésie et s’oppose à notre idéal politique. C’est une véritable faute morale, citoyenne et politique. Les Séquano-dyonisiens méritent bien mieux.

Nous aimons sincèrement notre mouvement en Seine-Saint-Denis et nous souhaitons qu’il reste porteur d’un message d’espoir fort et généreux, notamment pour ceux qui sont les plus éloignés de la vie politique, dans un département qui vous a accueilli les bras ouverts et en toute amitié, lors de l’annonce de votre candidature à l’élection présidentielle le 16 novembre 2016 à Bobigny.

Monsieur le président de la République, si « la Seine-Saint-Denis est presque la Californie », il faut lui donner véritablement les moyens de sa concrétisation, un souffle politique crédible et un avenir radieux, respectueux des attentes des marcheurs et des habitants. La respecter avant de vouloir l’aimer. Au risque de ne jamais avoir la mer et encore moins la fraîcheur des nouveaux horizons !

Premiers signataires :

Jean-Marie Musquet, maire adjoint du Blanc-Mesnil, conseiller territorial à Paris Terres d’Envol, et adhérent LREM 93 ; Morad Agrebi, conseiller municipal de Bobigny et membre du comité politique LREM 93 ; Mouloud Medjaldi, conseiller municipal délégué de Montfermeil et adhérent LREM 93 depuis 2016 ; Michel Collignon, conseiller municipal du Blanc-Mesnil et adhérent LREM 93 ; Billel Ouadah, adhérent désigné LREM 93 depuis avril 2016, membre du conseil territorial et candidat LREM aux élections législatives de 2017 ; Karim Allouache, adhérent LREM 93 depuis février 2017, animateur local, responsable départemental du pôle éducation, ancien conseiller municipal de Bondy (2014-2020) et délégué LREM à Bondy aux élections présidentielle, législatives, et européennes ; Mélissa Raynaud, ancienne animatrice locale de Pantin (2017-2020) et adhérente LREM 93 ; Assina Chettouh, adhérente LREM 93 depuis février 2017, animatrice locale de Bondy, et ancienne conseillère municipale de Bondy (2014-2020) ; Sébastien Maltat, adhérent LREM 93, animateur local de Pierrefitte et responsable départemental 1000 Talents et formation ; Latifa Hammadache, animatrice locale de Bobigny et conseillère citoyenne de Bobigny ; Razika Chaou, adhérente LREM 93 depuis 2016, ancienne animatrice locale de Bagnolet ; Herbert Ndoumou, adhérent LREM 93 et responsable département du pôle social et santé ; Christian Naudin, adhérent LREM 93 depuis 2017 et membre du comité de Bondy.

Les droits de douane sont responsables de l’inflation ?

Les droits de douane sont responsables de l’inflation ?

Un article deYuka Hayashi et Josh Zumbrun dans leWall Street Journal qui considère que les droits de douane pèsent de façon défavorable sur l’inflation. Certains économistes affirment au contraire que supprimer les taxes douanières sur le métal et le bois de charpente ne changera pas grand-chose aux prix pour les consommateurs

Economistes et législateurs débattent pour savoir si les dépenses de relance et les politiques monétaires accommodantes alimentent l’inflation. Mais pour de nombreuses entreprises, la liste des coupables ne s’arrête pas là : les droits de douane ont eux aussi leur part de responsabilité.

L’administration Trump a imposé des tarifs douaniers sur des produits comme le bois de charpente, l’acier et les semi-conducteurs afin de protéger les entreprises américaines d’un excès de produits importés de Chine ou d’ailleurs.

Ces droits de douane ont longtemps été vus d’un mauvais œil par les entreprises américaines qui importent ces produits et paient ces taxes. Celles-ci font de nouveau pression sur l’administration Biden pour qu’ils soient levés, en avançant qu’ils accentuent l’augmentation des prix et aggravent la pénurie de produits qui accompagnent la reprise post-pandémie.

« Mon principal fournisseur d’acier m’a infligé 15 augmentations de prix depuis septembre » déplore Scott Buehrer, président de B. Walter & Co., fabricant de produits métalliques de Wabash, dans l’Indiana. « Qu’est-ce qui justifie ces tarifs douaniers alors que les prix de l’acier sont au plus haut ? »

Certains économistes affirment que ces droits de douane n’ont eu que très peu d’effets sur les prix et que leur retrait ne va pas beaucoup contribuer à alléger la tension inflationniste.

L’entreprise de M. Buehrer fait partie des plus de 300 fabricants qui ont écrit à M. Biden le 6 mai pour lui demander la suppression immédiate des droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium. L’administration Biden a répondu que la politique douanière était en cours d’étude mais qu’une levée immédiate des droits de douane n’était pas au programme.

Les industriels se plaignent que ces taxes rendent leurs entreprises moins compétitives à une époque où les acheteurs américains, confrontés à une demande intérieure bouillonnante, paient certains produits en acier 40 % plus cher que leurs homologues européens.

M. Buehrer explique qu’il a réduit ses effectifs de 10 % pour réduire ses coûts car les prix de l’acier laminé ont quasiment triplé depuis l’automne dernier. Pourtant, de leur côté les syndicats et le secteur de l’acier exhortent M. Biden à laisser les tarifs douaniers en place, indiquant dans une lettre adressée le 19 mai dernier que cette politique avait permis au secteur « de faire repartir des usines à l’arrêt, de réembaucher des ouvriers au chômage et d’investir dans l’avenir. »

« Les droits de douane sont en place depuis 2018 et il n’y a pas eu de pression inflationniste depuis » avance Roy Houseman, directeur législatif du syndicat United Steelworkers. « Les Etats-Unis ont injecté des billions de dollars dans l’économie pour la relancer. Ça, par contre, ça va forcément exercer une pression inflationniste. »

Les industriels se plaignent que ces taxes rendent leurs entreprises moins compétitives à une époque où les acheteurs américains, confrontés à une demande intérieure bouillonnante, paient certains produits en acier 40 % plus cher que leurs homologues européens

Autre secteur aux prises avec la flambée des prix : la construction de logements.

En mai, les contrats à terme sur les bois de charpente ont dépassé 1 600 $ par mille pieds-planche — ce qui est plus de quatre fois le prix normal pour cette période de l’année. Selon la National Association of Home Builders (NAHB), l’augmentation du prix du bois a ajouté 36 000 $ au coût d’une maison individuelle moyenne.

« Il n’y a aucune logique économique à taxer des biens alors que l’offre nationale n’est pas suffisante » s’agace Robert Dietz, économiste en chef de NAHB. « Les appareils pour la maison, les lave-linge, littéralement la matière première qui sert à construire une maison —les vis et les clous — sont soumis à certains droits de douane sur le métal. »

Les constructeurs immobiliers et les législateurs ont demandé à M. Biden d’éliminer les droits de douane imposés en 2017 sur le bois de sciage résineux du Canada, pomme de discorde entre les producteurs de bois de charpente américains et canadiens depuis plusieurs dizaines d’années.

Au lieu de supprimer les frais de douane, le 21 mai dernier le département du Commerce a annoncé une décision préliminaire de doubler cette taxe en la hissant à 18 %, en se basant sur la conclusion que le bois canadien était fortement subventionné. Les droits de douane resteront au niveau actuel de 9 % jusqu’à ce qu’une décision finale puisse être prise d’ici novembre sur la proposition d’augmentation, a affirmé un représentant du département du Commerce.

Afin d’alléger les tarifs douaniers de l’époque Trump sur un plus vaste éventail d’importations chinoises, en avril, un groupe bipartisan de 40 sénateurs américains a demandé à l’administration Biden de relancer une procédure visant à exempter les importateurs de taxes sur plus de 2 000 produits allant des oreillers aux équipements automobiles. Cette procédure d’exemption, introduite par l’administration Trump, a expiré en décembre et n’a pas été renouvelée.

Lorsque les droits de douane ont été mis en place par l’administration Trump, certains économistes ont averti qu’ils pourraient aiguillonner l’inflation. Il semble qu’ils soient d’accord pour dire que finalement, l’impact a été contenu.

« Comme les tarifs douaniers n’ont pas eu un gros impact sur les prix de vente au départ, je ne crois pas que leur retrait conduira à une pression conséquente à la baisse non plus » explique Andrew Hunter, économiste pour le cabinet de conseil en de recherches économiques Capital Economics.

L’impact modéré s’explique en partie parce que les droits de douane n’affectent que les importations, qui ne constituent généralement qu’une fraction relativement réduite du marché intérieur. Pour l’acier, les importations représentent à peu près un tiers de la demande totale aux Etats-Unis. Et la part des importations taxées est encore plus réduite étant donné que les plus gros exportateurs vers les Etats-Unis — le Canada, le Brésil et le Mexique — en sont exemptés.

Lorsque les droits de douane ont été mis en place par l’administration Trump, certains économistes ont averti qu’ils pourraient aiguillonner l’inflation. Il semble qu’ils soient d’accord pour dire que finalement, l’impact a été contenu

Les prix des biens importés soumis aux droits de douane ont en effet augmenté au départ. Mais de nombreux importateurs ont absorbé une grande partie de cette augmentation plutôt que de la répercuter totalement sur les consommateurs. Parallèlement, les prix de nombreux produits qui n’étaient pas soumis à ces taxes douanières ont baissé, ce qui a contribué à garder le taux d’inflation globale à un niveau plutôt bas.

Pour David Weinstein, économiste à Columbia University, les droits de douane peuvent en réalité faire baisser les prix à long terme.

M. Weinstein et ses collègues ont étudié les variations des attentes inflationnistes des marchés financiers en se basant sur les rendements des marchés obligataires au moment de l’annonce de 11 nouveaux tarifs douaniers par les Etats-Unis et la Chine entre 2018 et 2019.

A leur grande surprise, ils affirment avoir découvert que ces initiatives faisaient baisser les anticipations inflationnistes et que le marché s’attendait à ce que les prix soient environ 1 point de pourcentage inférieur à cinq ans, et 1,3 point plus bas à 10 ans. Les cours des actions ont également baissé.

« Ce que les marchés prédisent, et que nos données suggèrent, c’est que la guerre commerciale aura un impact négatif sur la productivité » dit-il, en faisant référence au coup porté par les tarifs douaniers au fonctionnement des entreprises. « Quand vous freinez la productivité, vous pouvez vous attendre à des impacts conséquents par la suite sur le succès de votre économie, et sur les prix aussi. »

Le Bureau du représentant au commerce des Etats-Unis, qui se livre actuellement à une étude des politiques américaines en matière de taxes douanières, est en train d’analyser l’éventuel impact d’un allègement des tarifs douaniers, entre autres facteurs, sur la pénurie de bois de charpente et d’autres produits, a expliqué Cecilia Rouse, présidente du Conseil économique de la Maison Blanche lors d’un briefing organisé le 18 mai.

Elle a cependant ajouté que la politique commerciale « dépassait largement » le cadre des fluctuations du marché sur le court terme et qu’elle devait s’inscrire dans le contexte plus vaste de la politique globale de Washington.

Traduit à partir de la version originale en anglais par Bérengère Viennot

Policier tué à Avignon : des délinquants reconnus responsables

Policier tué à Avignon : des délinquants reconnus responsables

 

 

Comme c’était prévisible les responsables de la mort d’un policier à Avignon sont en fait des délinquants très connus et des trafiquants de drogue. Bref, des profils habituels en dépit des dénégations des intéressés.

 

Concernant le tireur «Tout au long de sa garde à vue, il a contesté les faits reprochés et ce malgré de nombreux éléments recueillis à son encontre, et particulièrement par sa reconnaissance formelle par le second policier présent au moment où son collègue a trouvé la mort, ainsi que par d’autres témoins», a confirmé le procureur de la République d’Avignon, Philippe Guémas, lors d’une conférence tenue mercredi matin, au moment même où se déroulaient les obsèques d’Éric Masson à Bédarrides, dans le Vaucluse.

 

Refusant de s’expliquer, le tueur présumé a fait valoir son droit au silence devant les magistrats instructeurs. Le second personnage mis en cause a d’ailleurs reconnu la responsabilité du premier. C’est aussi un délinquant déjà condamné pour trafic de drogue.

Jeunes et déjà inscrits dans la spirale d’une délinquance endurcie, le tueur présumé d’Eric Masson et son acolyte, tous deux sont «Français, nés en France» pour reprendre la formule de Gérald Darmanin et d’origine méditerranéenne

 

Covid-19 :  » L’inculture scientifique des élites responsables du déclin »

Covid-19 : «  L’inculture scientifique des élites responsables du déclin »

 

Philippe Juvin, maire LR de La Garenne-Colombes et médecin, pense que la première étape d’un réarmement intellectuel passe par plus de culture scientifique chez les dirigeants.

 

Tribune dans le Monde.

 

 

Quel est le point commun entre le déclassement scientifique et industriel de la France, la déroute de l’administration dans la gestion de la crise sanitaire et l’appauvrissement du débat dans la sphère publique ? A des degrés différents, tous sont les conséquences de l’affaiblissement de l’enseignement et de la culture scientifiques dans notre société.

Un des effets les plus considérables de l’effondrement de la culture scientifique concerne l’élite gouvernante du pays, qu’il s’agisse des hauts fonctionnaires ou des hommes politiques, souvent les mêmes d’ailleurs. Les polytechniciens, seuls hauts fonctionnaires sensibilisés aux sciences et techniques, ont quasiment disparu des postes-clés de l’Etat au profit des énarques, dont la culture est naturellement administrative. Moins d’un quart des polytechniciens intègrent le service de l’Etat. Le pays ayant donc choisi (ou accepté) de ne plus exiger de ses grands serviteurs une culture scientifique, il ne faut pas s’étonner que ceux-ci n’en comprennent pas les grands enjeux.

Ainsi, même si les causes en sont évidemment complexes, comment ne pas s’interroger sur la relation entre cet affaiblissement de la culture scientifique des élites et notre impréparation face à la crise sanitaire ? Ou avec notre décrochage en matière d’innovation et de recherche ? Le triste sort réservé à [la biotech française] Valneva est malheureusement révélateur. Ni les ministères concernés ni l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), pourtant informés très tôt, n’ont pris au sérieux les résultats prometteurs du candidat vaccin de cette société nantaise, ne faisant que conditionner d’éventuelles aides à la constitution d’un énorme dossier administratif. Au même moment, les Britanniques et les Américains, agiles et baignés d’esprit scientifique, lui disaient banco. Résultat : l’usine se monte en Ecosse. A l’image de nos chercheurs qu’on laisse fuir à l’étranger et nourrir nos propres concurrents…

Cette inculture scientifique des élites a des effets encore plus profonds dans la conduite des affaires de l’Etat. Prenons l’exemple de l’évaluation des politiques publiques. Alors que la France décroche dans tous les classements internationaux, on continue à scander, sans jamais argumenter, que nous avons « le meilleur système de santé », « le meilleur système éducatif », « la meilleure protection sociale », « les retraites les plus protégées »… Si nos élites avaient été formées à la démarche scientifique, elles analyseraient, compareraient et concluraient naturellement à la nécessité de nous inspirer d’expériences qui fonctionnent ailleurs. Ce que nous ne faisons quasiment jamais.

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