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Covid Europe: le laxisme responsable de la pandémie (OMS)

Covid Europe: le laxisme responsable de la pandémie (OMS)

Avec plus de 2,5 millions de cas et près de 30.000 morts enregistrés depuis une semaine, le Vieux Continent est de loin la région du monde la plus touchée par la pandémie, selon les données officielles collectées par l’AFP. Et la tendance reste à la hausse.

L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire dans le Vieux continent. L’OMS s’est inquiétée dans un communiqué publié mardi 23 novembre de l’ »emprise » de la pandémie de Covid-19 en Europe, estimant qu’elle pourrait être à l’origine de 700 000 morts de plus dans le continent, d’ici le printemps 2022. Si ce scénario se confirmait, il y porterait le nombre total de décès à 2,2 millions.

« On peut s’attendre à ce que les lits d’hôpitaux soient soumis à une pression élevée ou extrême dans 25 pays et à une pression élevée ou extrême dans les unités de soins intensifs dans 49 des 53 pays d’ici au 1er mars 2022. Les décès cumulés signalés devraient atteindre plus de 2,2 millions d’ici le printemps prochain, sur la base des tendances actuelles », a expliqué l’organisation dans un communiqué.

Actuellement, plus de 1,5 million de personnes sont mortes du Covid-19 dans la région.

Pour l’OMS, l’augmentation des cas s’explique par la combinaison de la prévalence du variant Delta hautement contagieux, d’une couverture vaccinale insuffisante et de l’assouplissement des mesures anti-Covid-19.

Selon ses données, les décès liés à la pandémie ont plus que doublé depuis fin septembre, passant de 2 100 par jour à près de 4 200 quotidiens.

Hausse du prix du gaz : L’Europe responsable

Hausse du prix du gaz : L’Europe responsable

 

Le prix du gaz est en forte augmentation depuis le début de l’été en Europe et en Asie. Le 15 septembre, il a atteint 79,31 euros le mégawattheure, un plus haut historique sur le marché européen, avec une augmentation de plus de 30 % en une semaine. Plus de 40 eurodéputés ont demandé à la Commission d’ouvrir une enquête sur les agissements du fournisseur russe Gazprom, qu’ils suspectent de manipulation du marché. Le sujet devrait s’inviter à la table des ministres européens de l’Energie, qui se réunissent mercredi et jeudi.

 

 Par Thierry Bros est professeur à Sciences Po, spécialiste de la géopolitique de l’énergie, considère que l’Europe est responsable de la flambée des prix du gaz( l’Opinion, extrait)

Comment expliquez-vous l’augmentation du prix du gaz ?

Pour bien comprendre l’évolution d’un marché, il faut regarder trois variables. Commençons par la demande, qui revient au même niveau que 2019, après avoir baissé pendant la pandémie. Or, pendant ce temps-là, les industriels ont très peu investi, ce qui est à l’origine d’un déclin naturel des champs de gaz, occasionnant une baisse d’environ 1 % des capacités de production mondiales en dix-huit mois et donc une offre plus faible. Dernière variable : les stocks, qui baissent mécaniquement quand le marché est tendu, et sont actuellement très bas pour la période.

La Russie cherche-t-elle à tendre le marché pour obtenir la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 ?

Je ne crois pas. La mise en service d’un gazoduc est compliquée techniquement, et Nord Stream 2 (NS2) ne sera sans doute pas opérationnel avant plusieurs années. Pour l’heure, Gazprom dévoile ses objectifs d’exportations vers l’Europe en précisant « avec ou sans NS2 ». D’un autre côté, il est vrai que la Russie exprime son mécontentement par son attitude. Gazprom remplit ses obligations contractuelles mais refuse de faire transiter des volumes additionnels via l’Ukraine. Moscou est mécontent car à Bruxelles, le dogme a changé : ce qu’on appelait « gaz naturel » est devenu « gaz fossile ». Je crois donc que les Russes voudraient que les Européens fassent le geste que Joe Biden a consenti sur le pétrole par rapport à l’Opep le 11 août : reconnaître qu’ils ont besoin de plus de gaz. Enfin, les règles de concurrence européenne imposent qu’aucun opérateur ne dépasse 40 % du marché. Gazprom ne peut donc pas faire transiter plus de gaz, à moins de s’exposer à une enquête de la Commission.

Pour vous, les Européens sont donc les principaux responsables de l’augmentation du prix du gaz ?

Absolument, oui. Les responsables politiques et l’Agence internationale de l’énergie diabolisent le gaz et disent qu’il ne faut plus investir. Avec le Pacte vert, la Commission ne se focalise que sur l’hydrogène à l’horizon 2050 en omettant de dire comment les Européens vont se chauffer et se nourrir d’ici là. On va se retrouver dans une situation de rationnement par le prix, mais personne ne le dit aux peuples. Et pour éviter les black-out, on risque de devoir rallumer les centrales à charbon, comme on le fait déjà dans certains pays européens. Sans compter que l’augmentation des prix affecte encore plus durement les pays asiatiques comme l’Inde.

« Soit on continue, face à des prix élevés, à faire de plus en plus de “chèques énergie” pour permettre aux consommateurs de payer leurs factures. Soit on revient aux fondamentaux en se focalisant de nouveau sur notre sécurité d’approvisionnement à des coûts acceptables »

Que peut-on attendre de la réunion des ministres de l’Energie européens ?

Ils ne sont certainement pas en capacité de freiner la flambée des prix. Mais ils sont à la croisée des chemins : maintenant que nous sommes à quelques mètres du mur, faut-il encore accélérer ou essayer de minimiser les dégâts ? Soit on continue, face à des prix élevés, à faire de plus en plus de « chèques énergie » pour permettre aux consommateurs de payer leurs factures. Soit on revient aux fondamentaux en se focalisant de nouveau sur notre sécurité d’approvisionnement à des coûts acceptables.

Intelligence artificielle: qui sera responsable ?

Intelligence artificielle: qui sera responsable ? 

Un article particulièrement intéressant de Patrice Cailleba dans l’opinion

 

Au-delà de son acronyme même, l’IA constitue clairement une dyade au sens d’Edgar Morin, à savoir une dialogique où les termes sont « complémentaires, concurrents et antagonistes ». Il n’y a pas de solution à cette dialogique qui puisse dépasser et supprimer ce qui n’est pas toujours une contradiction. Il s’agit plutôt d’une unité complexe entre deux logiques concurrentes et antagonistes.

Concrètement, l’unité complexe de l’IA se retrouve et se prolonge au travers de dialectiques qui peuvent être comprises sous forme de trois interrogations. Dans son essai sur l’Essence du politique en 1965, Julien Freund les avait identifiés sans savoir qu’elles s’appliqueraient un jour à l’IA. Il s’agit respectivement de la dialectique du commandement et de l’obéissance (qui commande ou obéit : la machine ou l’individu ?) ; de la dialectique du privé et du public (quelles données doivent conserver un caractère privé ?) ; et de la dialectique de l’ami et de l’ennemi (qui, dans l’IA, est le vrai responsable : le concepteur, l’utilisateur, le fournisseur d’IA ou la machine elle-même ?). Répondre à ces questions revient à examiner certaines réalités propres à l’IA.

Les acteurs concernés par les trois dialectiques recoupent une myriade d’individus. Le problème de cette multiplicité d’acteurs n’empêche pas de considérer les responsabilités de chacun lorsqu’ils ont contribué à un évènement indésirable : c’est l’essence même des systèmes juridiques. Néanmoins, il convient d’en discuter régulièrement et de clarifier à la fois les attentes de la société civile à leurs égards et les marges de manœuvre de ces mêmes acteurs.

Ensuite, le fonctionnement même de l’IA, c’est-à-dire la manière dont les résultats sont obtenus, peut être opaque, a fortiori lorsque les technologies employées sont évolutives (voir le machine learning et le deep learning). Il est alors rendu difficile de rendre responsable quiconque d’un résultat lorsque nul ne peut expliquer comment ce dernier a été obtenu (biais humain ou autonomie de l’IA ?). Il ne peut exister dès lors un « vide de responsabilité » qui ferait des développeurs – ou de leurs programmes en tant que tels – les seuls responsables. A quand le procès d’un algorithme comme on faisait au Moyen-Âge le procès de certains animaux ?

Dimension spatio-temporelle. Enfin, la dimension spatio-temporelle de l’impact de l’IA ébranle l’idée même d’une responsabilité unique et individuelle. En effet, nulle autre technologie ne peut à ce point s’étendre aussi rapidement sur l’ensemble de la planète. De plus, l’interaction des systèmes algorithmiques rend possible deux écueils.

D’un côté, chaque individu ne peut, ni ne veut, assumer qu’une petite part de responsabilité en tant que partie prenante dans l’IA, à savoir comme créateur, développeur et/ou utilisateur. De l’autre côté, l’inclination naturelle à chercher des boucs émissaires questionne l’arrêt possible d’une IA. En même temps, se pose la question du rapport coût/bénéfice de chaque innovation dans les sociétés occidentales qui ont de plus en plus de mal à accepter l’idée même de risque (voir les polémiques sur les vaccins).

Il faut penser la relation homme-machine que permet l’IA au travers de la responsabilité donnée, voire imposée, à l’individu

Si répondre aux questions posées par l’IA est délicat, la raison en est que les dialectiques qui les sous-tendent sont complémentaires. Aucune réponse proposée à ces questions ne peut faire l’économie des deux autres. Toutefois, elles ne sont pas d’égale importance dans la mesure où l’une subordonne les deux autres. La question de la responsabilité est effectivement première tant la responsabilité de l’individu ne peut, ni ne doit s’effacer au « profit » de la machine ou au détriment des individus.

Il faut donc penser la relation homme-machine que permet l’IA au travers de la responsabilité donnée, voire imposée, à l’individu. Ceci est d’autant plus nécessaire et pertinent que les études menées depuis vingt ans montrent que l’intégration homme-machine réduit non seulement les biais humains mais aussi les biais homme-machine. Ainsi l’intégration entre automatisation et augmentation permise par l’IA doit-elle absolument conserver, à défaut de renforcer, la dimension de la responsabilité humaine. Encore faut-il examiner de près ce que cette responsabilité a de particulier au sein de l’IA.

Les utilisateurs (personnes privées et/ou institutions publiques) de l’IA s’accordent sur l’idée que les personnes qui développent et déploient des systèmes d’IA doivent assumer les conséquences indésirables de leurs actes, tout autant qu’elles tirent profit de leurs services. Inversement, les concepteurs et les déployeurs de l’IA pensent de même en ce qui concerne les utilisateurs qui cèdent leurs données pour en bénéficier ultérieurement : ils sont le produit qu’ils utilisent et en sont donc directement responsables.

Parce que ces considérations sont aussi légitimes les unes que les autres, elles doivent être examinées ensemble. Ainsi la notion de responsabilité au sein de l’IA doit-elle remplir, tout à la fois, les conditions suivantes. La première condition est que la personne qui prête ses données doit confirmer qu’elle se défait temporairement de sa responsabilité qu’elle pourra reprendre le cas échéant. La deuxième condition renvoie à la propre responsabilité de l’organisation qui crée les algorithmes en cas d’effet indésirable. Dans ce cas, elle s’engage à corriger le programme. La troisième condition a trait à l’organisation qui déploie l’IA et exploite les données qu’elle en tire : cette dernière doit assumer sa responsabilité dans leur bonne utilisation vis-à-vis des autres parties prenantes, mais aussi vis-à-vis de concurrents potentiels qui auront tôt fait de la délégitimer afin de la remplacer.

 

FÉMINICIDE EN MOSELLE: un réfugié politique délinquant responsable

FÉMINICIDE EN MOSELLE: un réfugié politique délinquant responsable

Le compagnon de la femme de 21 ans tuée de plusieurs coups de couteau en pleine rue lundi matin a été interpellé ce lundi à Hayange (Moselle), a-t-on appris cet après-midi par la police judiciaire dans un appartement de cette même ville, au domicile d’une de ses connaissances. Il s’agit d’un réfugiée politique kosovare.

L’homme a été placé en garde à vue pour « homicide par conjoint », et la personne qui l’hébergeait a aussi été placée en garde à vue pour « recel de malfaiteurs ». La police judicaire de Metz s’est saisie de l’enquête.

. L’homme de 23 ans est connu des services de police et avait été condamné en comparution immédiate à un an de prison ferme avec mandat de dépot le 26 novembre 2020 pour une somme de délits routiers graves (conduite sans permis, en état d’ivresse, excès de vitesse…).

Après une première demande d’aménagement de peine refusée par la justice, la fin de sa peine de prison avait finalement été aménagée, et il se trouvait donc sous bracelet électronique à domicile depuis le 12 mai dernier. Ce bracelet a été retrouvé coupé au domicile du couple.

Le froid responsable de la pénurie mondiale de plastique

Le froid responsable de la pénurie mondiale de plastique

Christopher M. Matthews, Austen Hufford et Collin Eaton dans le Wall Street Journal expliquent les raisons de la pénurie mondiale.

La vague de froid qui a frappé le Texas en février a provoqué des pannes de courant à grande échelle dans l’Etat et a entraîné la fermeture de sites pétrochimiques. La suspension de leurs activités perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales et entraîne une pénurie des matières premières nécessaires à la fabrication de toutes sortes de produits, des masques médicaux aux smartphones.

Les pannes d’électricité ont paralysé le plus grand complexe pétrochimique du monde, obligeant à mettre à l’arrêt davantage d’usines dans la région du golfe du Mexique que lors de l’ouragan Harvey en 2017. Un mois plus tard, nombre d’entre elles est toujours fermé, et les analystes estiment qu’il pourrait s’écouler encore des mois avant qu’elles ne soient toutes complètement remises en service.

Les prix du polyéthylène, du polypropylène et d’autres composés chimiques utilisés pour la fabrication de pièces automobiles, d’ordinateurs et de nombreux de produits en plastique ont atteint leurs niveaux records depuis des années aux Etats-Unis, en raison de la contraction de l’offre. Les cours du chlorure de polyvinyle, ou PVC, ont par exemple plus que doublé depuis l’été dernier, selon S&P Global Platts.

« Nous ne savions pas qu’autant de produits venaient de la région du golfe du Mexique. Je préviens les gens que ça va être horrible. Il va y avoir une grosse bataille pour se procurer des matériaux »

Selon les entreprises et les analystes, cette situation devrait entraîner des augmentations de coûts et des retards pour les constructeurs automobiles et de logements ainsi que pour d’innombrables autres entreprises. L’impact sera également ressenti, en bout de chaîne, par les consommateurs. Cette chute de l’offre témoigne du coût économique de plus en plus lourd d’une tempête qui a mis à l’arrêt un tiers de la production de gaz naturel au Texas et contraint certains fabricants de puces à réduire leur production, aggravant ainsi la pénurie de semi-conducteurs.

Honda a annoncé mercredi qu’il allait interrompre la production dans la plupart de ses usines automobiles américaines et canadiennes la semaine prochaine, en raison de problèmes liés à ses chaînes d’approvisionnement, qui sont notamment dus aux conséquences des tempêtes hivernales aux Etats-Unis. Toyota a indiqué avoir été récemment informé qu’une pénurie de produits pétrochimiques allait affecter le fonctionnement de ses usines automobiles. Le fabricant de peinture PPG Industries a déclaré qu’un certain nombre de ses fournisseurs était touché par les problèmes survenus au Texas et Container Store Group, un spécialiste des produits de stockage et de rangement, a prévenu que ces pénuries pourraient grever ses marges.

John Schiegg, vice-président en charge de la chaîne d’approvisionnement de David Weekley Homes, un constructeur de maisons basé à Houston, explique que les fournisseurs lui ont annoncé qu’il fallait s’attendre à des pénuries sur nombre de matériaux, des revêtements aux colles en passant par les isolants. Cela se traduira par des retards dans les mises en chantier et de nouvelles augmentations de prix pour les acheteurs de maisons, alors que les prix de l’immobilier ont déjà grimpé dans le contexte actuel de pénurie de logements, précise-t-il.

M. Schiegg ajoute que plusieurs fabricants de tuyaux en PVC avaient déclaré peu après la tempête qu’ils ne pourraient pas remplir leurs engagements contractuels. Mais il reconnaît avoir été surpris lorsque d’autres fournisseurs ont signalé des ruptures de stock la semaine dernière.

« Nous ne savions pas qu’autant de produits venaient de la région du golfe du Mexique, poursuit M. Schiegg. Je préviens les gens que ça va être horrible. Il va y avoir une grosse bataille pour se procurer des matériaux. »

Kim Anders, responsable de la chaîne d’approvisionnement chez Premier, une centrale d’achat d’équipements hospitaliers, explique qu’il y avait déjà une pénurie de bacs pour objets piquants, où sont jetées les seringues usagées, en raison de la forte demande liée aux campagnes de vaccination. Les hôpitaux ont donc décidé d’attendre que ces contenants soient pleins avant de les jeter, au lieu de le faire chaque semaine, précise-t-elle.

De nombreuses entreprises chimiques refusent de communiquer sur l’état de leurs usines. Une porte-parole de Dow a indiqué que l’entreprise avait fermé plusieurs sites au Texas et en Louisiane en raison du gel.

« Nous nous attendons à ce que les retombées sur les produits et les filières d’approvisionnement, ainsi que celles subies par d’autres secteurs, créent des conditions d’approvisionnement très tendues sur nos principales chaînes de valeur », a toutefois fait savoir la porte-parole.

Les conséquences de la tempête glaciale au Texas aggravent les problèmes auxquels est confrontée une chaîne d’approvisionnement mondiale lourdement affectée par la pandémie de Covid-19 et qui peine à répondre à la demande depuis un an. Le virus a déclenché une hausse des achats de nombreux biens, les consommateurs restant cloîtrés chez eux, tout en rendant leur production plus difficile, compte tenu du renforcement des consignes sanitaires pour les employés et des exigences de distanciation sociale.

L’année dernière, une saison riche en ouragans le long de la côte américaine du golfe du Mexique avait fortement participé à perturber les marchés. Les prix des matières premières pétrochimiques étaient déjà à leur plus haut niveau depuis des années avant la vague de froid au Texas. Certaines entreprises estiment que ces événements ont pour résultat la plus grave pénurie de matières premières qu’elles aient connue depuis des décennies.

« C’est un désastre total, assure Josh Lee, responsable financier du distributeur de produits chimiques CJ Chemicals, qui estime qu’environ 70 % des produits vendus par son entreprise sont concernés. Nous subissions déjà des pénuries avant la tempête de neige. »

Mike Mallon, directeur commercial chez American Packaging, qui fabrique des emballages souples produits sur des sites situés dans le Wisconsin et à New York, note que la hausse des prix du polypropylène et du polyéthylène est la plus importante et la plus rapide depuis au moins dix ans. Il estime que les cours risquent de ne pas baisser avant le quatrième trimestre, ce qui entraînerait une hausse des tarifs pour les consommateurs.

« Toute hausse imprévue doit être répercutée car les entreprises ne peuvent pas l’absorber », assure M. Mallon.

La côte américaine du golfe du Mexique a connu une vague d’implantations d’usines pétrochimiques au cours des deux dernières décennies, après le boom de la fracturation hydraulique qui a permis d’exploiter de grandes quantités de gaz naturel américain et d’autres sous-produits de combustibles fossiles pouvant être transformés en produits chimiques et en plastiques.

Cet essor a contribué à faire des Etats-Unis l’un des plus grands exportateurs de plastiques et autres produits pétrochimiques au cours de ces dernières années. Mais la tempête hivernale a mis en évidence la grande fragilité de dizaines de sites qui s’étendent de Corpus Christi (Texas) à la Nouvelle-Orléans.

« Ces produits sont utilisés dans tous les domaines, et soudainement tout cela se retrouve en danger, observe Robert Handfield, professeur de gestion de la chaîne d’approvisionnement à l’Université d’Etat de Caroline du Nord. Cela révèle de sérieux problèmes. »

En février, alors que la tempête battait son plein et interrompait la production d’électricité, les usines pétrochimiques ont été contraintes de couper le courant, les régulateurs texans tentant de préserver la capacité résiduelle du réseau. Les usines qui produisaient leur propre électricité ont eu du mal à se procurer du gaz naturel pour les alimenter, avec le gel des puits et l’effondrement de la production gazière au Texas.

La mise à l’arrêt soudaine et imprévue de certaines des plus grandes usines de production du pays est intervenue en l’espace de quelques heures. Au plus fort de ces fermetures forcées, 75 % des capacités de production de polyéthylène étaient hors service, tout comme 62 % de celles de polypropylène et 57 % de celles de PVC, selon S&P Global Platts.

Le manque d’électricité a été aggravé par la pénurie d’eau — dont une grande quantité est nécessaire aux procédés industriels — et d’azote — un composant essentiel utilisé dans les usines pour prévenir les incendies. Le froid glacial a duré plusieurs jours, exposant des millions de mètres de tuyaux et d’équipements métalliques situés en surface à des températures excessivement basses.

« Les conséquences ont été pires qu’avec les plus violents ouragans, même Harvey », observe Kristen Hays, responsable du marché mondial des polymères chez S&P Global Platts.

« Les gens pensent qu’il suffit d’appuyer sur un interrupteur. Mais, en réalité, à chaque fois que vous devez arrêter aussi rapidement une grande installation qui fonctionne avec des matières dangereuses, des températures et des pressions extrêmes, vous devez faire attention »

Les dirigeants d’usines ont passé des semaines inspecter leurs installations à la recherche de fuites, un travail laborieux qui a rendu de nombreuses usines inexploitables malgré la restauration du courant. Plus d’une vingtaine de sites sont toujours hors service, selon le décompte le plus récent de S&P Global Platts.

Mettre en route une usine fait partie des opérations les plus dangereuses sur les sites pétrochimiques. En 2005, quinze travailleurs avaient été tués lors du redémarrage d’une raffinerie de BP à Texas City, au Texas, à cause de l’inflammation d’un nuage de gaz.

« Les gens pensent qu’il suffit d’appuyer sur un interrupteur, note Hector Rivero, président du Texas Chemical Council, un groupement industriel. Mais, en réalité, à chaque fois que vous devez arrêter aussi rapidement une grande installation qui fonctionne avec des matières dangereuses, des températures et des pressions extrêmes, vous devez faire attention. »

A la suite de l’ouragan Harvey, le Chemical Safety and Hazard Investigation Board des Etats-Unis avait demandé aux sociétés du secteur pétrochimique d’être mieux préparées aux phénomènes météorologiques extrêmes, toujours plus probables. Les entreprises exposées aux catastrophes dans le golfe du Mexique doivent désormais réévaluer les risques après deux tempêtes dévastatrices en l’espace de cinq ans, détaille Rich Sorkin, directeur général de Jupiter Intelligence, qui analyse les dangers potentiels liés au changement climatique, notamment pour les entreprises de la chimie.

Comme les usines redémarrent lentement, il faudra des mois pour que les stocks se reconstituent, et les prix ne reviendront probablement à la normale qu’en juin, indique Joel Morales, analyste chez IHS Markit.

Jason Keiswetter, président de Petoskey Plastics, qui fabrique des housses de sièges de voiture, des blouses de protection pour le personnel médical et de nombreux autres produits, explique que le coût de ses matières premières a augmenté de près de 150 % par rapport à l’été dernier, car les fournisseurs — qui avaient déjà annoncé des augmentations de prix avant la tempête au Texas — en ont décidé d’autres depuis.

« Ma famille fait ce métier depuis cinquante ans, ajoute-t-il. Nous n’avons jamais vu le coût des matières premières monter en flèche de cette manière. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

La France responsable de l’analphabétisme en Algérie !

La France responsable de l’analphabétisme en Algérie !

Il faut vraiment que la technostructure algérienne qui pille le pays depuis 60 ans soit aux abois politiques pour utiliser l’argument de la culpabilité française en matière d’alphabétisation. C’est pourtant ce qu’a osé un responsable algérien,  le conseiller pour les questions mémorielles du président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon des propos rapportés dimanche par plusieurs quotidiens locaux.

Il  y a pourtant 60 ans que l’Algérie est indépendante et qu’elle n’a pas été capable du moindre progrès social, économique, culturel et sociétal. Les dirigeants ont maintenu la population dans un état de sous-culture dramatique qui fait que le pays ne dispose pratiquement que des ressources du pétrole et n’a pas été capable de mettre en œuvre une économie moderne et une société évoluée.

La vérité pourtant connue la technostructure héritière du FLN s’est appropriée toute la richesse de l’Algérie laissant la population dans une misère noire et la privant par ailleurs du droit à l’expression démocratique la plus élémentaire. La vérité c’est que la technostructure appuyée par l’armée se partage le magot depuis 60 ans et que leur seul argument de défense est d’en attribuer la responsabilité à la colonisation de la France ! Pourquoi pas aussi au pape puisque parallèlement on est aussi engagé dans une guerre de civilisation et de religion.

D’après les médias, il a souligné, en citant «les historiens», sans les nommer, qu’au début de la colonisation française, en 1830, «le taux d’analphabétisme (en Algérie, NDLR) n’approchait pas les 20% de la population». «Et tous les Algériens lisaient et écrivaient. Pendant les trente premières années de colonisation, la France avait éliminé les personnes qui lisaient et qui écrivaient. Il s’en est suivi l’ère du pillage», a accusé M. Chikhi qui s’est exprimé samedi lors d’une «Journée du savoir», organisée au centre des archives à Alger. Il a par ailleurs annoncé la tenue prochaine d’une «conférence nationale sur la mémoire».

 

On peut comprendre que dans ces conditions la France ait cru bon d’annuler le voyage du Premier ministre français à Alger. Le problème est que le pouvoir algérien actuel n’a plus de légitimité démocratique, qu’il est au bout de son parcours pour avoir pillé le pays et que son lamentable argumentaire se limite à tenter de réveiller le nationalisme pour faire oublier le mécontentement interne.

 

L’Europe responsable de la déforestation dans le monde

L’Europe responsable de la déforestation dans le monde

 

En dépit des belles déclarations écolos, l’union européenne et la seconde zone mondiale responsable de la déforestation.  en faite la politique européenne consiste surtout à verdir la consommation mais à externaliser notamment dans les pays pauvres les contraintes environnementales. Ce que fait particulièrement la France en apportant encore massivement par exemple de lui de palme et du soja. L’Europe  est la deuxième responsable derrière la Chine, révèle le WWF dans une nouvelle étude publiée ce mercredi. Le pire est évidemment de prétendre fabriquer des carburants bio avec des plantes ou des matières premières importées de pays pauvres.( Notons que c’est également la même chose pour les voitures électriques avec l’importation de métaux rares très polluants).

 

En cause : les matières premières qu’elle importe massivement sur son territoire depuis les pays tropicaux, notamment pour nourrir les animaux d’élevage ou produire des biocarburants. Stimulant une demande forte, qui exerce une « pression croissante » sur les terres, estime l’association.

En remontant les chaînes de responsabilité, l’ONG a ainsi identifié qu’entre 2005 et 2017, l’UE a provoqué 16% de la déforestation liée au commerce mondial, loin devant l’Inde (9%) ou les États-Unis (7%). Au total, c’est l’équivalent de près de 3,5 millions d’hectares d’arbres qu’elle a amenés dans ses étals, alerte l’étude. « Cela représente la taille de la ville de Lyon rasée chaque semaine », souligne à La Tribune Véronique Andrieux, directrice générale du WWF. Ce qui a entraîné l’émission de pas moins de « 1.800 millions de tonnes de CO2, 40% des émissions annuelles globale de l’Union », ajoute-t-elle.

La France fait la part belle dans ce triste record, puisqu’elle arrive sixième du classement. En effet, l’Hexagone importe plus de 3 millions de tonnes par an de soja pour nourrir ses bétails. Avec l’huile de palme et le bœuf, ces matières premières pèsent en tout pour les deux tiers de la « déforestation importée » en Europe, avance l’étude.

En moyenne, c’est le soja qui arrive en première position des produits impliquant la plus grande déforestation tropicale importée par l’UE (31%, contre 24% pour l’huile de palme). Il provient principalement du Brésil, premier producteur mondial de la légumineuse riche en protéine. Victime du succès de celle-ci, le pays d’Amérique du Sud a ainsi étendu sa surface totale de culture de près de 4% en 2021 – soit 68,5 millions d’hectares supplémentaires. Le constat est particulièrement alarmant dans le Cerrado, une grande savane arborée, où les plantations ont accru la déforestation de 13% en 2020, selon une étude publiée le 30 mars par le Chain Reaction Research. Et ce, malgré la pandémie et la diminution des échanges.

En tout, les surfaces dédiées à la culture de cette plante ont plus que quadruplé au cours des 50 dernières années, et représentent aujourd’hui plus d’un million de kilomètres carrés – l’équivalent de la superficie de la France, de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas réunis.

Mais il faut se garder de résumer l’étendue des dépendances de l’agriculture française aux seules importations de soja depuis les pays tropicaux, signale Arthur Grimonpont, co-fondateur des Greniers d’Abondance, une association sur la résilience alimentaire. « Le sujet est parfois instrumentalisé sur le plan politique, car il est censé mettre tout le monde d’accord », estime-t-il. « Ainsi, les responsables le présentent dans le mauvais sens : on a l’impression qu’il est souhaitable de maintenir le niveau d’élevage actuel, simplement en relocalisant la production de nourriture animale en France ». Pour l’ingénieur-chercheur, cela revient à contourner le problème. « Se posent aussi les questions de l’épuisement des ressources, du besoin en eau, et plus généralement du changement climatique », alerte-t-il.

A cet égard, « il sera en effet nécessaire de réduire très clairement la consommation de viande », abonde Véronique Andrieux. Pour ce faire, les éleveurs devront bénéficier de soutiens et d’accompagnement, souligne la directrice générale du WWF. « La législation devra fixer une trajectoire claire en la matière, pour que cette transition se fasse ensemble », conclut-t-elle.

Dénatalité : la politique familiale responsable

Dénatalité : la politique familiale responsable

Il est clair que les atteintes régulières à la politique familiale notamment de Hollande mais aussi de certains de ses prédécesseurs ont porté un rude coup à ce qui constituait  un atout du pays à savoir la dynamique en matière de natalité. Gérard-François DUMONT , Professeur à la Sorbonne-Paris IV ,évoque les facteurs explicatifs de la baisse démographique. Parmi eux les trop grandes incertitudes économiques qui interrogent des familles sur les perspectives professionnelles des enfants.,L’auteur a notamment publié «Géographie des populations. Concepts, dynamiques, prospectives» (Armand Colin, 2018).

 

Pendant longtemps la natalité dynamique constituée un atout du pays mais la fécondité actuelle ne suffit pas à renouveler la population. r. L’indice de fécondité décline en effet depuis maintenant quatre ans. La population ralentit : l’écart entre naissances et décès n’a jamais été aussi faible depuis l’après-guerre.

L’érosion de la fécondité a une cause macroéconomique. Comme dans toute l’Europe, la natalité s’est nettement infléchie depuis la profonde récession de 2009. Quand l’horizon s’abaisse, cela n’encourage guère à faire des enfants. Et cet effet se prolonge sans doute dans une France anxieuse. Mais ce n’est pas la seule explication. Les transformations du marché du travail font craindre à beaucoup de Français un avenir moins brillant pour eux et leur descendance. Et peut-être que la prise de conscience d’une planète aux ressources limitées commence-t-elle à peser sur le choix essentiel d’avoir un enfant – ou non. L’autre élément qui a pesé lourdement et le rabotage régulier notamment sous Hollande de la politique familiale. Gérard Dumont confirme que la crise du qu’au vide n’a pas amélioré la situation bien au contraire. Interview le Figaro

 

La baisse des naissances observée en janvier en France, mais aussi dans la plupart des pays européens, est-elle liée à la crise du Covid 19? Le confinement ne laissait-il pas espérer un «baby-boom»?

Gérard-François DUMONT. - Avec la pandémie, la baisse des naissances était inéluctable. Elle a contraint à repousser certains mariages programmés et une première naissance a parfois été retardée. En outre la fermeture de nombreux lieux de sociabilité a signifié une très forte diminution des possibilités de rencontre, de mise en couple et donc de projets parentaux. Par ailleurs, la détérioration du marché de l’emploi a pu conduire à renoncer à des projets d’enfants en raison des incertitudes économiques.

Violences jeunes : La médiatisation aussi responsable

Violences jeunes  : La médiatisation aussi responsable

 

 

Gérard Mauger , auteur du livre « La sociologie de la délinquance juvénile », décrypte pour franceinfo les récentes rixes qui se sont multipliées en Ile-de-France.

Franceinfo : Y a-t-il, actuellement, une recrudescence des violences entre bandes rivales ou est-ce un phénomène qui a toujours existé ?
Gérard Mauger : Je n’en sais rien, parce que c’est très difficile de compter ce genre d’événements. C’est une impression si on écoute la radio et qu’on lit le journal, mais disons que cela retient spécialement l’attention des médias en ce moment parce qu’il y a eu des événements graves et successifs dans la même zone. Est-ce, pour autant, quelque chose de nouveau ? Je peux répondre catégoriquement que non. C’est très, très ancien. C’est un phénomène aussi ancien que les bandes. Les bandes, si tant est qu’il soit facile de les définir et que l’on s’en tient à un horizon historique relativement récent, remontent aux blousons noirs, dans les années 1950. Puis, il y a les loubards sur lesquels j’ai travaillé à la fin des années 1970 et aujourd’hui les jeunes des cités depuis le début des années 2000. Ce qui m’a frappé à travers mes enquêtes et ce que j’ai lu, c’est le caractère structurel ancien d’un même phénomène qui se répète à intervalles réguliers, qui attire plus ou moins l’attention.

Comment définiriez-vous une bande ?

Pour les définir, il faut dire un mot sur le recrutement, parce que c’est à peu près toujours le même. Ce sont des garçons des classes populaires en général, plutôt précarisés, très souvent en échec scolaire et qui se retrouvent en quelque sorte disqualifiés scolairement. Ils sont disqualifiés de ce fait aussi familialement comme des mômes turbulents, que les parents ont toutes les peines à contrôler. Ils tendent à se regrouper entre eux parce qu’ils ont ces différents éléments en commun, outre le voisinage ou le même établissement scolaire. Ils se regroupent sur la base de leur proximité sociale et de leur proximité géographique.

Et qu’est-ce qu’ils font ? On peut le résumer en disant qu’il s’agit au fond de cultiver collectivement les ressources dont ils disposent : la force physique et les valeurs de virilité.

« Il s’agit d’être costaud, de pas avoir peur, d’être capable de faire face, d’être un homme, dans la définition qu’en font ces jeunes. C’était vrai avec les blousons noirs et avec les loubards, c’est vrai pour les jeunes des cités aujourd’hui. C’est la constante de longue durée. »

C’est ce que j’ai appelé « le capital agonistique », la capacité à faire face et à se battre. Ce capital se mesure et se manifeste dans les affrontements au sein des bandes, mais l’exercice principal pour en faire preuve est collectif, en se bastonnant avec la bande d’à côté. Les prétextes sont plus ou moins futiles. Ce sont toujours les mêmes d’ailleurs : « il m’a regardé de travers »« il a dragué ma sœur ou ma copine »… C’est la guerre de Troie : des prétextes futiles, mais l’objectif principal, c’est de savoir qui est le plus costaud et le plus fort.

L’autre affrontement privilégié, ce sont les affrontements avec la police. La police est perçue comme une bande rivale, qui fonctionne avec la même ressource qu’eux : du capital agonistique et les valeurs de virilité. C’est une histoire très ancienne. De ce point de vue là, je crois que c’est toujours la même chose, mais cela ne veut pas dire que rien ne change.

Justement, quelles évolutions avez-vous observées ?

La première, sans doute essentielle, c’est que les blousons noirs et la plupart des loubards de la fin des années 1970 travaillaient. Ils sortaient de l’école mais ils travaillaient dans des métiers sous-qualifiés, avec une prédilection pour les métiers de force, qu’ils exerçaient systématiquement. Pour parler comme Karl Marx, la force de travail simple valait encore quelque chose sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, sans diplôme, sans aucun capital scolaire, quand on n’a que ses bras, c’est difficile de trouver un boulot. Donc ils se retrouvent au chômage, dans de petits boulots, des stages de faible durée et donc aussi sans un rond.

Ce qui veut dire – deuxième changement – que dès qu’ils sont assez grands, très souvent, ils sont investis dans le « business », le trafic de drogue essentiellement, à des fins économiques et de subsistance. Un changement majeur se produit avec la connexion entre le monde des bandes et le milieu de la délinquance professionnelle.

Il y a une troisième évolution, qui est sans doute plus récente et que je connais mal, mais qui est, je suppose, vraie à travers ce que j’entends dire en ce moment : la présence des réseaux sociaux. Pendant longtemps, dans ces bagarres entre bandes, l’arbitre des élégances, c’était Le Parisien. Apparaître dans le journal, c’était un titre de gloire. Je pense que cette fonction est aujourd’hui remplacée par les réseaux sociaux. Ils peuvent se mettre en scène eux-mêmes et montrer leurs faits d’armes et leur suprématie pour tenter de la faire reconnaitre par d’autres. Je pense que cela est sans doute un facteur d’accélération.

Un autre changement est régulièrement évoqué, celui d’un niveau de violence qui serait supérieur. Qu’en pensez-vous ?

Il y a une distinction, à mon avis, à faire avec les règlements de comptes à l’arme à feu, qui sont un autre type de conflits. Des kalachnikovs, on n’en a pas encore vu dans les rixes entre bandes. Cela peut venir, je n’en sais rien, mais c’est pour les plus grands pour l’instant. Ce qu’on voit, ce sont les armes blanches, mais ce n’est pas une nouveauté. Les blousons noirs s’étaient fait connaître pour l’usage des chaînes de vélo ou de mobylette, qui étaient quand même relativement dangereuses.

Vous parliez de la focalisation des médias sur ces affrontements en ce moment. Est-ce que cette médiatisation joue un rôle ?

La médiatisation encourage le phénomène parce que ça le met en scène comme valant quelque chose. Ce sont des garçons qui sont socialement, scolairement, professionnellement disqualifiés et les voilà qualifiés comme un phénomène intéressant. Cela va, d’une certaine façon, au devant de leurs enjeux, des enjeux symboliques dont je vous parlais à propos du Parisien. C’est un des effets produits par la médiatisation. Je pense qu’on peut se demander si la prolifération, la multiplication de ces faits récents en Ile-de-France n’a pas à voir avec la médiatisation.

Il y aurait donc une logique d’imitation ?

Oui, c’est la gloire de passer à la télé, d’être dans les journaux. C’est un titre de gloire, perçu comme tel, même si c’est tragique et pas drôle. Donc, on peut se demander si, en tout cas, cette extrême médiatisation n’est pas un encouragement involontaire de ce genre d’événements.

Comment faire pour juguler ce phénomène, selon vous ?

Les solutions sont là aussi extrêmement banales. Cela fait toujours un peu incantatoire de dire cela, mais c’est important : il faut lutter contre l’échec scolaire, lutter contre la paupérisation et la dislocation des familles, le chômage endémique… C’est la mobilisation de l’Etat social, une chose évidemment fondamentale pour leur permettre d’avoir une vie de jeunes normaux : un boulot à peu près stable, se marier, avoir des enfants. Se ranger, c’était l’avenir très classique des blousons noirs. Ils faisaient le service militaire et c’était fini. A ce propos, les médias disent souvent – mais c’est faux – qu’ils sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents. Le plus frappant, c’est qu’ils sont au contraire de plus en plus vieux.

« Vous voyez se prolonger le stationnement dans la bande sous une forme ou une autre, faute de pouvoir réaliser cet avenir à la fois professionnel et matrimonial banal parce qu’ils n’y arrivent pas. Cela me semble être un phénomène tout à fait important. »

Il y a le travail social en général, avec des expériences intéressantes qui consistent à tenter de détourner, de canaliser et de valoriser les ressources dont disposent ces jeunes. C’est-à-dire de ne pas invalider la force physique et la virilité mais, au contraire, les utiliser à des fins moins nocives pour eux-mêmes et pour les autres que celles de la baston. Il y a le sport, évidemment. Je me souviens également que lorsque la gauche était arrivée au pouvoir avec François Mitterrand en 1981, des opérations dites « anti-été chaud » avaient été mises en place. L’une d’elle, particulièrement amusante, avait été instaurée par les CRS, qui proposaient des stages de moto. Ça avait marché du tonnerre de Dieu, parce que c’était la mobilisation de ressources qui étaient les leurs, qui permettaient de se valoriser en n’étant pas des cancres et des bons à rien. Ce type d’opérations qui mobilise les ressources dont ils disposent et qui les intéressent, dans lesquelles ils peuvent s’investir, sont bonnes à prendre en termes de travail social. C’est tout à fait utile si elles sont intelligentes et bien faites.

Que pensez-vous de la logique, suivie en Essonne par le ministre de l’Intérieur, du renforcement des effectifs de police ?

Malheureusement, cela ne sert à rien, sinon à aggraver les choses. C’est-à-dire le risque de déclencher ce qu’on appelle des violences urbaines, des rixes entre les bandes de jeunes et les flics. Je ne dis pas qu’il ne faut pas mettre des policiers. Mais pour ces faits là, à mon avis, non. Car cela supposerait qu’ils puissent identifier sur le terrain les bandes, les affrontements possibles. Bon courage. Comment les entraver ? Qu’est-ce que vous voulez qu’ils fassent ? Ils ne vont pas les surveiller indéfiniment 24 heures sur 24, c’est tout simplement impossible. Ça me semble totalement vain, et même risqué. Je ne veux pas tenir un discours bêtement anti-flics, mais j’ai peur que ce genre de remède soit pire que le mal.

Affaire des «écoutes» de Sarkozy : Monsieur Bismuth responsable !

Affaire des «écoutes» de Sarkozy : Monsieur Bismuth responsable !

Normalement les faits reprochés de corruption sont passibles de 6 ans de prison et d’une amende de 1 million. Il s’agit de la sombre affaire d’utilisation d’une ligne secrète au nom de Monsieur Bismuth alias Sarkozy supposé avoir voulu influencer la justice. On voit mal le tribunal prononce rdes peines sévères d’autant que certaines preuves concrètes manquent et que la responsabilité incombe surtout à Monsieur Bismuth.

 En outre bien que la justice soit indépendante, elle pourrait peut-être tenir compte du fait que Sarkozy pourrait être utile pour faire barrage à Marine Lepen. La peine pourrait donc être mesurée de telle sorte que Sarkozy puisse encore être utile politiquement mais sans pour autant constituer un danger potentiel pour Macron. Bref une sorte de jugement de Salomon.

Mais Sarkozy est aussi empêtré dans d’autres procès y compris le procès prochain du financement de sa campagne. Du coup, l’agenda de l’ancien président plombe les perspectives de clarification des candidatures à droite. Indiscutablement Sarkozy est le plus populaire dans l’électorat du parti républicain. Le problème c’est qu’il traîne un nombre de gamelles sans doute aussi savamment entretenues pour qu’il ne nuise pas à Macron. Si Sarkozy devait se présenter, il pourraient par hypothèse se qualifier aux dépens de Macron face à Marine Lepen. Mais tout cela découle de d’hypothèses juridico– financières qui seront jugées comme très spéculatives.

N’empêche que les procès concernant des personnages de la majorité y compris Macron aujourd’hui sont confortablement enfouis dans le fonds de tiroir. La justice est d’autant plus indépendante que les personnalités mises en cause ne sont plus au pouvoir( notons que seul le président de la république jouit de ce privilège d’exemption de poursuites pendant la durée de mandat mais pour les autres).

Plusieurs responsable LREM partisans de jeter un voile sur l’Islamo-gauchisme

Plusieurs responsable LREM partisans de jeter un voile sur l’Islamo-gauchisme 

 

 

Plusieurs ministres et responsables de la république en marche proposent tout simplement de jeter un voile plus ou moins pudique sur la question de l’Islamo gauchisme dans une tribune au Monde. Ils justifient leur position par le refus d’une nouvelle opposition gauche droite qui serait de nature à obscurcir le débat. Un bel exemple du en même temps puisque d’autres dans la majorité défendent une position contraire. Ou les limites du en même temps, auberge espagnole ramasse tout en prévision de 2022.

 

Les responsables de la république en marche qui veulent endormir le débat estiment que prises de position sur l’islamo-gauchisme font  resurgir ce clivage gauche-droite, ne permettant ainsi «aucun débat» et faisant émerger uniquement des positions «pour» ou «contre» des notions comme l’«intersectionnalité», le «post-colonialisme» ou encore le «privilège blanc». Pour les auteurs de cette tribune, c’est donc le moment de rappeler la démarche promue par le chef de l’État. À savoir une «approche par les faits» qui évite tout risque de «substituer à nouveau un débat stérile à une réalité qui nécessite pourtant largement d’unir nos forces, tant elle est compliquée à gérer.» Une belle bouillie rhétorique ou la fuite devant les problèmes!

 

 

 

Covid : le climat responsable ?

Covid : le climat responsable ?

 

Ce vendredi 5 février, une étude dont rencontrent les Échos explique ainsi que le réchauffement climatique pourrait avoir joué un rôle dans le passage à l’homme du SARS-CoV-2, et augmenté la probabilité de l’apparition de la pandémie que nous connaissons.

En effet, ce sont les chauves-souris qui sont présumées être la source du coronavirus responsable du Covid-19 . Or, pour cette étude parue dans la revue Science of the Total Environment, des chercheurs de l’université de Cambridge ont établi que sur les 100 dernières années, 40 espèces de chauve-souris ont ainsi vu s’étendre les conditions favorables à leur présence dans une zone à cheval sur le sud de la Chine, la Birmanie et le Laos. Cela repose sur des modèles utilisant des données de température et de pluviométrie pour déterminer la localisation du type de végétation constituant l’habitat des chauves-souris.

Un vivier important de coronavirus

Chaque espèce de chauve-souris est en moyenne porteuse de 2,7 coronavirus. Aussi, ce serait une centaine de ces virus différents qui seraient potentiellement en circulation dans cette zone, d’où le SARS-CoV-2 est présumé être originaire. « Nous sommes loin de dire que la pandémie ne serait pas survenue sans le réchauffement climatique. Mais il me semble difficile de dire que cette augmentation du nombre de chauve-souris et des coronavirus qu’elles portent le rende moins probable », a expliqué l’auteur principal Robert Meyer à l’AFP.

La chaîne de transmission exacte du SARS-CoV-2 reste à déterminer , mais le changement climatique et les destructions d’écosystèmes mettent en contact plus fréquent humains et animaux, a estimé le chercheur. « Ce sont les deux faces d’une même pièce, nous pénétrons plus profondément leur habitat et dans le même temps le changement climatique peut pousser les pathogènes vers nous », a ajouté Robert Meyer.

Un facteur parmi d’autres

Plusieurs scientifiques qui n’ont pas participé à l’étude ont souligné que l’apparition de la pandémie avait des ressorts multiples. « Les chercheurs montrent que le changement climatique a pu avoir un impact sur les espèces au Yunnan, mais c’est à plus de 2.000 kilomètres de Wuhan », où l’épidémie est apparue en Chine, a ainsi commenté Paul Valdes, professeur de géographie de l’environnement à l’université de Bristol.

« Le passage (de l’animal à l’homme) est le résultat de mécanismes complexes. Le changement climatique a certainement un rôle en modifiant la localisation des espèces. Mais il se pourrait que l’accroissement de la population humaine et la dégradation des habitats via l’agriculture jouent un rôle plus important », a de son côté relevé Kate Jones, professeure d’écologie et biodiversité au University College de Londres.

Une origine moins précise que l’on ne pensait ?

La publication de cette étude arrive quelques jours après une autre étude de l’Institut Pasteur de Phnom Penh dans laquelle des chercheurs ont établi une très grande similitude entre le SARS-CoV-2 et un virus retrouvé dans des chauves-souris congelées dans un laboratoire cambodgien depuis 2010. Ce coronavirus présent chez des chauves-souris fer à cheval de Shamel présente une similitude de 92,6 % avec le virus responsable de la Covid-19.

Cela ne fait en aucun cas du Cambodge l’origine du coronavirus. Un virus baptisé « RaTG13 » et trouvé dans une chauve-souris de la province chinoise du Yunnan présentait un niveau de correspondance de 96,2 %, plus que le virus cambodgien. En revanche, pour les chercheurs de l’Institut Pasteur, les données qu’ils publient montrent que « les virus liés au Covid-19 se retrouvent dans une zone géographique plus large qu’on ne le pensait jusqu’à maintenant ».

L’Europe responsable du fiasco des vaccins

L’Europe responsable du fiasco des vaccins

 

Nicolas Beytou s’explique sur Europe un sur la responsabilité de la commission européenne face au Vasco des vaccins(. Interview ) Ce lundi, Emmanuel Macron a exhorté les Européens à faire preuve de «plus d’efficacité».

L’Europe et le Covid, c’est l’histoire d’un fiasco retentissant. C’est simple, depuis le début de la crise sanitaire, l’Europe a globalement tout raté. Et d’abord sa réponse à l’épidémie : si effectivement tous les Européens ont eu droit à un moment ou à un autre à un ou plusieurs confinements, les périodes ont été différentes, les restrictions de libertés ont été différentes, les résultats ont été différents. Même cacophonie entre pays lorsqu’il a fallu se procurer en urgence de quoi lutter contre le virus des masques, du gel, des test). C’était chacun pour soi.

Sauf qu’à côté de cet individualisme, il y a eu aussi un réflexe commun : c’est l’Europe qui a négocié et acheté les vaccins.

C’est vrai, c’était une bonne idée a priori : faire masse pour peser sur les négociations. Sauf que la Commission a mis plus de temps que partout ailleurs dans le monde pour conclure ses négos avec les labos, puis on a pris du retard dans la certification des vaccins, et, pour couronner le tout, la confidentialité des clauses de l’accord a fini par créer de la défiance sur l’ensemble du dispositif. D’ailleurs tout ça a en partie volé en éclat puisque les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas pu respecter les contrats, et livrer les quantités promises de doses de vaccins. Résultat, une grave crise diplomatique en Europe.

 

Entre la Commission européenne et Londres, avec des dommages collatéraux sur l’Irlande.

Effectivement. Le projet de bloquer les vaccins aux frontières de l’Angleterre a très vite été annulé, mais la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ressort affaiblie de ce magistral loupé, et ça laissera des traces. Au fond, cette crise du Covid qui dure depuis bientôt un an a révélé et accentué les faiblesses congénitales de l’Europe. Individualisme exacerbé de quelques pays, lourdeur des procédures, bureaucratie : même le lancement d’un emprunt commun de 750 milliards d’euros, un projet historique porté conjointement par Emmanuel Macron et Angela Merkel, a mis des mois à être avalisé, ensablé à Bruxelles et au Parlement européen (d’ailleurs seule une poignée de milliards a été débloquée). On en est là, avec des opinions publiques nationales qui ont appris à comparer les performances ou les ratés de leur gouvernement, exactement l’inverse d’un état d’esprit communautaire. Et voici que depuis ce lundi les frontières sont fermées, y compris entre pays européens. C’est sûr, si le virus a fait une victime inattendue, c’est bien de l’Union européenne et de la Commission qu’il s’agit.

 

Un responsable anti-trust à la Maison-Blanche ?

Un responsable anti-trust à la Maison-Blanche ?

 

 

Il y aura de toute évidence des dispositions visant à lutter contre la pollution hégémonique des grands du numérique aux États-Unis. La question se pose même de savoir s’il ne faut pas désigner une sorte de responsable uniquement préoccupé de cette question à la Maison-Blanche même si l’essentiel des orientations sera décidé par la justice américaine qui pourrait exiger l’éclatement des situations monopolistiques.

 

L’application des lois antitrust est apparue comme un problème que l’équipe de transition de Biden surveille de près, en particulier avec la montée en puissance des plates-formes Big Tech, qui fournissent des services gratuits ou peu coûteux aux consommateurs tout en étant soupçonnés d’avoir enfreint la loi pour écraser les plus petits rivaux.

Un porte-parole de la transition n’a pas immédiatement commenté le sujet.

Samedi, Reuters a rapporté que deux anciens responsables de l’administration Obama étaient devenus les pionniers de Biden pour le poste de haut niveau antitrust au ministère de la Justice.

Le ministère de la Justice et la Federal Trade Commission, qui partagent le travail de lutte contre la concurrence, ont enquêté sur les plates-formes Big Tech, Google, Facebook, Amazon et Apple d’Alphabet. Le ministère de la Justice a poursuivi Google et la FTC a poursuivi Facebook alors que des enquêtes sont en cours sur Amazon et Apple.

Épidémie Royaume-Uni : totalement hors de contrôle, Boris Johnson responsable

Épidémie Royaume-Uni : totalement hors de contrôle, Boris Johnson responsable

1.035 morts et aux près de 60.000 nouveaux cas enregistrés samedi au Royaume-Uni - des chiffres moins importants que ceux de la veille (80 000 cas) mais qui restent tout de même très élevés – l’affaire ressemble à une goutte d’eau dans l’océan de la pandémie.

 

Selon les statistiques officielles, le variant britannique du virus, de 50 à 70% plus contagieux, était responsable au 2 janvier d’environ 80% des cas à Londres et dans l’est du pays, contre 60% sur la seule Angleterre. Mais il n’est pas le seul responsable de la flambée actuelle : le confinement en vigueur dans la capitale depuis le 20 décembre et dans tout le pays depuis mercredi est également plus laxiste – et moins respecté – que celui du printemps 2020, avec des crèches ouvertes, des célébrations religieuses autorisées et une liste des salariés dits essentiels beaucoup plus longue. Conséquence, plus d’enfants se rendent en classe et la circulation routière reste élevée, à 76% du trafic habituel à Londres.

D’où l’appel de plusieurs scientifiques à durcir immédiatement les mesures prises jusqu’en mars, faute de quoi le système de santé public, le très fragile NHS, sera complètement submergé. Les admissions hospitalières sont déjà en hausse de 50% par rapport au printemps et le nombre de morts du coronavirus comptabilisés ­depuis deux mois (plus de 31.500) représente près de 40% des 80.000 décès enregistrés depuis le début de la pandémie.

Malgré une identification du variant anglais dès septembre dans le comté de Kent, l’exécutif a refusé maintes fois de suivre les recommandations des experts sur les mesures à prendre pour endiguer l’épidémie, refusant notamment de rendre le port du masque obligatoire dans les établissements scolaires. « Le gouvernement a donné au virus des opportunités pour se répandre », accuse la chercheuse Zubaida ­Haque, membre de l’Independent SAGE.

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