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Comment résoudre la crise du logement

Comment résoudre la crise du logement

« Au-delà des actions immédiates et ponctuelles nécessaires au soutien des acteurs, les pouvoirs publics peuvent (doivent ?) faire de la crise actuelle le creuset d’une réflexion pour assurer à long terme une offre nouvelle de logements locatifs abordables »

par Erwan Le Bot , expert en développement urbain et territorial dans l’Opinion

La crise du logement est désormais reconnue par l’ensemble des acteurs et, depuis peu, par le gouvernement. Surtout elle concerne en priorité certains territoires, pas n’importe lesquels : Paris et sa couronne et la plupart des métropoles de province (accessoirement les zones littorales/touristiques où les problématiques sont largement différentes) c’est-à-dire les territoires qui sont porteurs de l’essentiel du développement économique du pays.

Cette crise du logement concerne d’abord les jeunes, en ménage ou non, qui retardent le moment de quitter le domicile des parents, supportent des conditions de logement dégradées ou s’éloignent des lieux de travail, certains choisissant même de quitter les territoires métropolitains, un phénomène en accélération sur les années 2021 et 2022. La perte d’attractivité des métropoles est d’abord liée aux conditions de logement. C’est-à-dire aux conditions d’un équilibre acceptable entre son coût (loyer et charges) et ses caractéristiques : les qualités du logement en lui-même, les aménités qu’offre sa localisation et le temps de trajet domicile-travail. Rétablir un équilibre entre ces critères dans les métropoles françaises est un enjeu national.

Au-delà des actions immédiates et ponctuelles nécessaires au soutien des acteurs, les pouvoirs publics peuvent (doivent ?) faire de la crise actuelle le creuset d’une réflexion pour assurer à long terme une offre nouvelle de logements locatifs abordables. La première étape du parcours résidentiel des ménages est le logement locatif (moins cher que l’achat). C’est sur cette étape que le gouvernement doit agir en priorité, tant pour le logement social que pour le logement libre.

S’agissant des qualités intrinsèques des logements, et au-delà de la réglementation environnementale (RE 2020), il est sans doute temps de cristalliser les enseignements opérationnels qu’il faut tirer des innovations (techniques, de modes constructifs, de valeurs d’usage) multiples qui se sont multipliées depuis 2010 en matière de logement, souvent dans le cadre de programmes ou d’initiatives soutenues et labellisées par les pouvoirs publics (investissements d’avenir, écoquartiers, appel à projets « réinventer Paris », etc.). En particulier, la domotique ou les modes constructifs permettent, à certaines conditions, une réduction drastique des charges et la valeur d’usage de certains immeubles peut intégrer dans le loyer une plus-value significative en termes de « mieux vivre » dans son logement.

Urbanisme. Des retours d’expérience sont à faire à partir des réalisations échantillonnaires de ces quinze dernières années. Les aménités, parce qu’elles dessinent la vie de quartier, sont une condition de la soutenabilité de la densité, qui, elle-même, est une condition clé du prix de sortie des logements (et de respect des objectifs du zéro artificialisation nette). De nombreuses collectivités locales ont, en particulier, développé des réflexions sur la place du commerce dans les programmes neufs ou anciens (portage des cellules commerciales), des équipements publics (ouvertures partielles/déménagements, etc.) ou des espaces publics (verdissement/espaces verts, élargissement de la trame viaire, sécurité, etc.). La centralité autorise la densité et réciproquement.

« C’est à l’Etat de construire les conditions du rapprochement à court, moyen et long terme des intérêts entre ces différentes parties prenantes (élus locaux, promoteurs, constructeurs, investisseurs institutionnels publics et privés professionnels de la gestion locative) »

Enfin, dans les métropoles, la question du temps de trajet entre domicile et travail, au-delà des enjeux du télétravail, est centrale, elle conditionne la qualité de vie. Le gouvernement, s’appuyant sur l’expérience du Grand Paris Express, affiche la volonté de soutenir le développement de « RER métropolitains », cette volonté n’a de sens que si elle s’accompagne d’une action sur l’urbanisme et la construction de logements autour des gares existantes ou à venir de ces RER.

Dans le Grand Paris comme dans les métropoles de province, des perspectives de long terme de construction de logements neufs doivent s’ouvrir. Un pilotage minimum et un soutien financier raisonnable de la puissance publique doivent permettre de s’assurer que ces logements seront abordables, une programmation et des engagements sur des séries limitées et qualifiées – tirant le meilleur des innovations éparses menées ces dernières années par les acteurs – doivent permettre de tenir cet objectif. Parallèlement les investisseurs existent qui, recueillant l’épargne abondante des Français, cherchent des placements sûrs et disposant des meilleures garanties ESR que, précisément, ces innovations permettent d’assurer. C’est à l’Etat de construire les conditions du rapprochement à court, moyen et long terme des intérêts entre ces différentes parties prenantes (élus locaux, promoteurs, constructeurs, investisseurs institutionnels publics et privés professionnels de la gestion locative).

Au final, pour répondre à la crise du logement dans le Grand Paris comme dans certaines métropoles, il est temps de réécrire avec les outils et les acteurs d’aujourd’hui les enseignements de l’aménagement haussmannien, en gros, de réinventer l’eau chaude, exercice toujours salutaire.

Erwan Le Bot est expert en développement urbain et territorial

Réforme des retraites : la démission d’Édouard Philippe pour résoudre la crise ?

Réforme des retraites : la démission d’Édouard Philippe pour résoudre la crise ?

 

Pour l’instant, l’opposition entre Macron et Édouard Philippe n’apparaît pas au grand jour. Reste qu’elle demeure latente dans la mesure où le chef de l’État voulait engager une grande réforme des retraites avec le maximum de soutien possible, ce qui supposait de la limiter aux aspects structurels. Édouard Philippe, lui , a nettement compliqué la réforme en y incluant des aspects conjoncturels qui ne paraissaient pas urgents : la fameuse réforme paramétrique avec notamment le totem de l’âge pivot. Dans son allocution de fin d’année macro a été très vague sur le sujet. Visiblement il s’est borné à renvoyer la patate chaude à son Premier ministre.

Ce dernier joue  une stratégie de pourrissement pour faire passer sa réforme. Certes aujourd’hui la mobilisation sociale paraît s’essouffler mais est bien difficile d’imaginer les perspectives. La France pourrait  un effet s’engager à nouveau dans un climat social délétère, style gilet jaune, qui ferait plonger la crédibilité et la popularité de Macron. Le conflit ne peut pas durer éternellement et le chef de l’État pourrait alors trancher en défaveur d’Édouard Philippe qui serait conduit alors  à démissionner. L’hypothèse n’est pas encore envisagée officiellement mais au sein de la majorité nombre de députés s’inquiètent  de l’entêtement d’un Premier ministre qui avec son totem de l’âge pivot paraît engager une certaine concurrence avec Macron en matière de détermination et de fermeté réformatrice. Citant nommément Édouard Philippe, le président demande à celui-ci de « trouver un compromis rapide » avec les syndicats afin que le gouvernement puisse se sortir de la nasse de la réforme des retraites. Une première pour Emmanuel Macron, qui dans ses vœux présidentiels précédents se contentait de faire référence au « Premier ministre » et à son « gouvernement ».

Cet usage de l’impersonnel, symptôme de la pratique très présidentialiste pour laquelle a opté le chef de l’État depuis son élection, a cédé la voie à une personnalisation pleine et entière du locataire de Matignon. Certains y voient une mise sous pression, une épée de Damoclès qui, en cas de non résolution du conflit opposant le gouvernement aux syndicats, aboutirait in fine à un changement de Premier ministre.

« Ça ravive la théorie selon laquelle Édouard Philippe pense à 2022″, évoque tout de go un député de l’aile gauche de La République en Marche auprès de BFMTV.com. Une hypothèse que colportait l’entourage d’Emmanuel Macron avant les vacances .

D’après ses détracteurs, la mise au pied du mur du Premier ministre permettrait de solder le bras de fer qui se jouerait depuis plusieurs semaines entre l’Elysée et Matignon. Lequel se résume ainsi: Emmanuel Macron et ses soutiens entendent mettre l’accent sur l’aspect social de la réforme, sur l’universalité du système de retraites à points, tandis qu’Édouard Philippe veut à tout prix rééquilibrer les finances dudit système, notamment via l’instauration d’un « âge pivot » à 64 ans.

Ce clivage, mis en exergue à maintes reprises selon que l’on se place du point de vue de l’Elysée ou de Matignon, aurait-il incité Emmanuel Macron à laisser un délai intenable à son Premier ministre avant de le remercier? Pour certains de  LaREM, Édouard Philippe a eu le tort de ne « pas jouer franc-jeu » vis-à-vis du chef de l’État depuis le début de cette séquence. C’est incompréhensible qu’il ait inclus l’âge pivot dans son discours devant le Cese. C’est à se demander s’il avait vraiment envie que la réforme passe.




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