Aubry : réquisitoire contre Valls
« Trop, c’est trop », peut-on lire dans cette tribune parue mercredi dans Le Monde et signée entre autres par l’écologiste Daniel Cohn-Bendit, le socialiste Benoît Hamon, l’économiste Daniel Cohen et la maire de Lille. Les signataires dressent un inventaire des « reculs » imputés au gouvernement, du pacte de responsabilité au projet de réforme du Code du travail en passant par le « désolant débat sur la déchéance de nationalité ». En fin de journée devant la presse, Martine Aubry a enfoncé le clou contre le Premier ministre, dont elle a dénoncé les « vieilles recettes ». « La gauche progressiste, la gauche moderne, c’est nous », a-t-elle dit. « Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés », peut-on lire dans ce texte publié « Le texte rejette en bloc la politique de ce quinquennat », ajoute-t-on. « Il ne propose rien, ne fait qu’acter des désaccords et marquer une frontière jugée infranchissable par ses auteurs. ». Le projet de loi de réforme du Code du travail, que doit présenter Myriam El Khomri en conseil des ministres le 9 mars, constitue à leurs yeux le dernier casus belli en date. Ce texte « a provoqué non plus de la déception, mais de la colère ! », disent les signataires. « C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes, et en privilégiant l’accord dans l’entreprise ». « Il n’y a ni vraie réforme ni social dans nombre de politiques qui sont menées depuis deux ans. On y trouve des propositions puisées dans le camp d’en face, qui n’ont rien de moderne, et qui sont inefficaces », ajoutent-ils.
(Avec Reuters)