François Fillon : 5 ans de prison requis
il y avait évidemment une certaine justice dans cette réquisition visant l’ancien Premier ministre, une réquisition particulièrement sévère et qui propose cinq ans de prison y compris deux ans de prison ferme. Sans doute trouvera-t-on la justice un peu dure mais le premier ministre, François Fillon, a délibérément choisi d’arrondir ses fins de mois avec un emploi fictif qui lui aurait rapporté autour d’un million d’euros pendant toute la période. Un emploi fictif dont sans doute l’épouse même de Fillon n’était pas même au courant. Elle n’a d’ailleurs jamais été capable de produire la moindre preuve de sa collaboration.
On peut sans doute être satisfait de la rigueur de la justice mais on peut aussi se poser la question de savoir quelle aurait été cette rigueur si Fillon avait triomphé au élection présidentielle de 2017. Tout le problème est là, en tout cas en grande partie. La justice indépendante est d’autant plus rigoureuse avec les gens à terre tandis qu’elle est capable de faire traîner des dossiers politiques au financier pendant des années voire des dizaines et des dizaines d’années quand les intéressés ont encore des liens très forts avec le pouvoir et encore davantage quand ils sont en situation de responsabilité.
On a vu ainsi plusieurs affaires concernant la campagne électorale de Macron enterrées purement et simplement. Le parquet national financier a donc déroulé ce mardi un féroce réquisitoire contre «l’appât du gain» de l’ancien Premier ministre François Fillon, en s’attelant à démontrer que les emplois d’assistante parlementaire de son épouse Penelope étaient «fictifs et artificiels».
Cinq ans de prison dont deux ferme ont donc été requis contre François Fillon, trois ans avec sursis et 375.000 euros d’amende requis contre sa femme Penelope Fillon. L’accusation a également demandé des amendes de 375.000 euros à l’encontre du couple et dix ans d’inéligibilité contre l’ex-candidat à la présidentielle. Contre le maire de Sablé-sur-Sarthe Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon à l’Assemblée, ont été requis deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende.
L’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) comparait pour détournement de fonds publics par personne chargée d’une mission de service public, complicité et recel de ce même délit, complicité et recel d’abus de bien sociaux et déclaration mensongère à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).