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Charbon australien : reprise des importations chinoises grâce à Biden

Charbon australien : reprise des importations chinoises grâce à Biden

 

On sait que les relations économiques et politiques devenues détestables entre la Chine et l’Australie. La Chine avait d’ailleurs imposé un embargo sur les importations australiennes de charbon à titre de représailles. La Chine considérait  que l’Australie constituait l’avant-garde américaine dans la guerre engagée par les États-Unis vis-à-vis de l’empire du milieu. Mais brutalement la Chine a changé de discours vis-à-vis des États-Unis sitôt la victoire de Biden confirmée. Elle espère un changement de politique – qui n’est pourtant pas assurée –et dans ce cadre tente de normaliser sa politique diplomatique et économique avec les pays avec lesquels elle entretenait des relations très conflictuelles comme avec l’Australie.

 

Didier Julienne, Président de Commodities & Resources » (*). Explique dans la Tribune ce revirement.

 

 

Depuis octobre 2020, les bateaux chargés de charbon australien n’étaient plus autorisés à décharger leur cargaison dans les ports chinois. Sachant que les importations chinoises de charbon australien représentent environ 30 % des exportations charbonnières de Canberra, les quantités en attente de débarquement représentent un mois et demi du flux habituel entre l’Australie et la Chine. Comment comprendre une fin non confirmée d’un éventuel embargo non déclaré ?

Depuis ce blocus qui ne dit pas son nom, la production de charbon sidérurgique des mines nationales ou les importations de Mongolie restent insuffisantes par rapport à la forte production d’acier chinoise en hausse continue. En conséquence, les prix de charbon métallurgique pékinois ont augmenté d’environ 70 %.

Températures hivernales

Les importations de l’autre charbon australien, celui utilisé dans les centrales électriques, ont, elles aussi, été interdites. Mais le surcroît de consommation électrique liée aux températures hivernales amollit l’interdit, car les mines chinoises, les importations indonésiennes ou russes n’ont jamais réussi à totalement remplacer les volumes de Sydney. Les basses températures hivernales qui frappent la Chine et les Etats voisins, Corée et Japon, entraînaient une hausse des prix en fonction des pays exportateurs — Indonésie, Colombie, Australie ou Afrique du Sud — de 55 % à 100 % depuis août dernier.

Le grand gagnant de cet hiver rigoureux est le gaz naturel. Le prix de GNL asiatique a été multiplié par 15 depuis mai 2020 et par 4 depuis fin novembre. Il est donc plus que normal que le nœud autour des importations de charbon australien se desserre, que les prix se détendent et que les températures à l’intérieur des bâtiments publics du parti communiste chinois remontent. Tout comme l’éclairage nocturne, ils étaient mis à contribution pour économiser l’énergie.

Explication conspirationniste

Une autre explication, totalement conspirationniste, de cette détente pourrait s’inspirer de la série télévisée australienne « Pine Gap ». L’Australie y est prise en étau entre son allié étatsunien dont le président va-t-en guerre lui demande son appui dans un conflit contre Pékin en mer de Chine, et son premier client, la Chine, qui, en retour d’une continuation de ses importations de matières premières, lui demande sa neutralité dans ce même conflit.

 

Dans la réalité, l’interdiction du charbon australien n’ayant jamais été officialisée, sa suppression ne le sera pas non plus, et c’est sans aucun doute le hasard hivernal qui conjugue la détente autour des importations et l’arrivée de Joe Biden dans ses fonctions.

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux. Il est aussi auteur sur LaTribune.fr.

Sécurité globale : reprise des manifs

Sécurité globale : reprise des manifs

Reprise des traditionnelles manifs contre la sécurité globale décidée dans environ 80 villes. Il est probable que la participation sera encore en baisse d’une part en raison des risques croissants de la pandémie notamment avec le virus britannique. Aussi du fait que cette question de sécurité globale paraît maintenant secondaire par rapport à la situation sanitaire de plus en plus inquiétante. Enfin il y a un phénomène d’usure classique d’autant que les organisateurs représentent surtout la mouvance d’extrême gauche.

 

Dernier élément ne sait même pas quand le projet de loi risque d’aboutir Ce texte est pour l’heure entre deux eaux : adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, il doit être examiné au Sénat mais pas avant le mois de mars. Les députés de la majorité présidentielle avaient promis de leur côté de proposer une réécriture « avant Noël » du si controversé article 24… aujourd’hui toujours attendue.

 

Chine : reprise en main de l’économie par le parti communiste

Chine : reprise en main de l’économie par le parti communiste

Lingling Wei, spécialiste de la Chine analyse la reprise en main de l’économie chinoise par le parti communiste

 

Longtemps méfiant vis-à-vis du secteur privé, Xi Jinping a décidé de le mettre au pas.

Le dirigeant chinois le plus puissant de sa génération veut encore renforcer l’emprise de l’Etat sur des sociétés qui, grandes ou petites, vont devoir suivre le mouvement. Pour ce faire, le gouvernement de la deuxième économie mondiale place des responsables du Parti communiste au sein des entreprises privées, en prive certaines de crédits et exige de leurs dirigeants qu’ils adaptent l’activité pour qu’elle serve les objectifs du pouvoir.

Celles qui sont considérées comme indisciplinées sont parfois même absorbées par des entreprises publiques.

Cette offensive s’explique par l’intime conviction des dirigeants chinois : même s’ils sont importants pour l’essor de la Chine, les marchés et entrepreneurs privés sont imprévisibles et Pékin ne doit pas réellement leur faire confiance. Dans un pays qui, cette année, a tout misé sur les directives de l’Etat pour assurer une reprise en V après le choc de la Covid-19, l’idée que la planification nationale est la meilleure solution pour gérer une économie complexe a fait de nouveaux adeptes.

Ces derniers mois, Xi Jinping n’a pas fait de mystère sur ses priorités. En septembre, le parti a publié de nouvelles règles applicables aux entreprises privées, leur rappelant qu’elles doivent servir l’Etat et promettant de recourir à l’éducation et à d’autres outils pour « renforcer encore et toujours l’idée que les entreprises privées sont placées sous la direction du parti ».

Quelques semaines plus tard, Xi Jinping intervenait lui-même pour empêcher l’introduction en Bourse d’Ant Group, une opération à 34 milliards de dollars. La raison ? L’entreprise donnait la priorité aux bénéfices, au détriment de l’objectif national de maîtrise des risques financiers.

Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd : les patrons cherchent à réorienter leur activité pour apaiser Pékin ou renoncent purement et simplement à l’entrepreneuriat privé.

« Les petites entreprises comme nous n’ont pas le choix, il faut suivre le parti, déplore Li Jun, propriétaire d’un élevage de poissons dans la province du Jiangsu. Et même comme ça, on ne profite pas du tout des mesures publiques. »

A 50 ans, il a décidé de fermer son atelier de transformation de fruits de mer parce qu’il ne parvenait pas à obtenir de prêts bancaires, un problème récurrent pour les sociétés privées même si Pékin promet régulièrement de débloquer des crédits en leur faveur.

Mais cette vision implacable des prérogatives de l’Etat risque fort de miner l’innovation, l’esprit de compétition et l’énergie frénétique qui ont porté l’incroyable croissance qu’a connue la Chine ces dernières décennies. Les politiques économiques qui ont permis au géant du e-commerce Alibaba, au conglomérat technologique Tencent et à d’autres grands noms de voir le jour semblent sur le point de disparaître, préviennent des économistes en Chine et à l’étranger. Selon eux, les entreprises chinoises vont cesser de ressembler à leurs homologues américaines, portées par les forces du marché et dépendantes de l’innovation privée et de la consommation des ménages.

Le bureau de l’information du Conseil des affaires d’Etat, le gouvernement central, n’a pas souhaité répondre aux questions qui lui avaient été soumises pour le présent article.

Après avoir progressé pendant des décennies, le pourcentage d’investissement réalisé par les entreprises privées dans le secteur manufacturier et les infrastructures a amorcé un repli à partir de 2015 (il représentait alors plus de la moitié de la formation brute de capital fixe) et n’a cessé de reculer depuis lors.

C’est l’efficience de l’économie chinoise qui en a pâti. La quantité de capital nécessaire pour générer une unité de croissance économique a quasiment doublé depuis 2012, date de l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, selon le China Dashboard, un projet statistique qui réunit la société d’études de marché Rhodium et le think tank Asia Society Policy Institute. Cela s’explique en partie par le fait que les entreprises publiques chinoises, dont la taille a explosé, sont souvent moins productives que les sociétés privées, révèlent des statistiques officielles.

De leur côté, les responsables du parti voient la démarche comme un moyen d’enrayer les excès (de risque, de dette et d’argent) qui ont accompagné l’envol des entreprises privées. Mélange de marchés et d’interventionnisme musclé, le capitalisme d’Etat à la sauce Xi Jinping a survécu à une guerre commerciale avec les Etats-Unis et, si l’on se fie aux taux de croissance, surclassé les économies ouvertes.

Signe de la direction que prend désormais la Chine, de plus en plus d’entreprises publiques absorbent des sociétés privées, donnant un nouveau sens à la « réforme de l’actionnariat mixte » du gouvernement. L’idée originale, née à la fin des années 1990, était d’attirer les capitaux privés vers les sociétés publiques pour leur insuffler un dynamisme qui manquait souvent aux pachydermes étatiques.

Aujourd’hui, sous l’égide de Xi Jinping, les choses vont souvent dans l’autre sens : les géants publics mettent la main sur des sociétés privées de taille plus modeste pour les aider à avancer et modifient leurs stratégies pour qu’elles soient au service de l’Etat.

L’an passé, selon les données des entreprises cotées, le montant des opérations de rachat de firmes privées par des sociétés publiques a dépassé les 20 milliards de dollars, soit plus du double du niveau de 2012, dans des secteurs allant des services financiers à la pharmacie en passant par la technologie.

« Les entreprises publiques doivent jouer un rôle de premier plan et avoir une influence importante sur le bon développement des sociétés privées », résume un plan d’action publique pour les trois prochaines années, qui appelle également à davantage de fusions.

Beijing OriginWater Technology, prestataire de services de traitement des eaux usées qui figure parmi les concurrents de General Electric, en a fait les frais. L’entreprise a été créée en 2001 par Wen Jianping, un ingénieur qui avait fait ses études en Australie. Son ambition : traiter les eaux polluées de Chine et profiter de l’ouverture progressive de l’économie de son pays.

La demande augmentant, l’entreprise a prospéré et Wen Jianping est devenu milliardaire le jour de l’introduction en Bourse, en 2010. En 2018, il faisait son entrée dans le classement Forbes des Chinois les plus riches, avec une fortune dépassant 1,1 milliard de dollars.

Avec le temps, Wen Jianping a pris plus de risque, gageant sa participation pour emprunter plus et financer des projets plus ambitieux. La campagne de « désendettement » lancée par Xi Jinping pour enrayer la prise de risque excessive a forcé les entreprises à réduire leur dette et plombé les marchés actions, minant la valeur des titres de Wen Jianping. Ses créanciers ont commencé à demander le remboursement des prêts.

Pour couronner le tout, en 2018, l’Etat est en partie revenu sur une initiative qui permettait aux investisseurs privés de s’associer aux collectivités locales pour des projets d’infrastructure de grande ampleur, expliquant qu’il redoutait une explosion des dépenses. Les entreprises comme celles de Wen Jianping se sont retrouvées avec des projets inachevés et une dette à rembourser rapidement.

Une filiale de China Communications Construction, géant public de la construction chargé des projets d’infrastructure chinois à l’étranger, est venue à sa rescousse et a pris le contrôle de Beijing OriginWater pour plus de 440 millions de dollars. La participation de Wen Jianping est, elle, passée de 23 % à 10 %.

Désormais, plutôt que viser le marché local, Beijing OriginWater affirme vouloir appuyer le projet des Nouvelles routes de la soie, un gigantesque programme d’infrastructures défendu par Xi Jinping pour mettre les pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique dans l’orbite de la Chine.

Plusieurs membres historiques du conseil d’administration ont été remplacés par des représentants nommés par la Commission d’administration et de supervision des actifs publics, à la fois autorité de réglementation et actionnaire majoritaire de grandes entreprises publiques, dont China Communications Construction.

Une offre de poste publiée en fin d’année dernière, au moment où la filiale de China Communications Construction rachetait Beijing OriginWater, détaillait les prérequis pour des postes de chefs de projet. Les candidats devaient notamment préciser leur sensibilité politique et posséder « un esprit de combativité sans faille ».

Interrogée, China Communications Construction a déclaré que l’acquisition de Beijing OriginWater était « une alliance des plus fortes ». Wen Jianping n’a pas souhaité commenter.

Lors d’un entretien accordé à l’hebdomadaire China Times l’an passé, il avait comparé les entreprises publiques à des arbres et les sociétés privées à des arbrisseaux. « A l’avenir, les arbres vont grandir et auront besoin de plus de terre, plus d’eau et plus de lumière, avait-il déclaré. Les arbrisseaux, eux, deviendront soit des branches de ces arbres soit de l’herbe, et l’herbe ne survivra pas. »

L’an passé, Zhuji Water Group, distributeur d’eau à gestion municipale de la province du Zhejiang, a dépensé 147 millions de dollars pour prendre 28 % du capital de Zhejiang Great Southeast, une société cotée qui fabrique des emballages en plastique et peinait à honorer ses dettes.

L’objectif, pour les dirigeants, était de faire de Zhuji Water un conglomérat possédant des hôtels, des biens immobiliers et toutes sortes d’autres actifs. L’acquisition de Great Southeast lui permettait également d’être cotée, a précisé l’un de ses dirigeants.

Mais, bien souvent, les responsables publics veulent surtout veiller à ce que les grandes entreprises privées suivent les objectifs et les politiques de Pékin. Pour y parvenir, l’Etat installe de plus en plus de comités du Parti communiste au sein des entreprises et les incite à peser dans les décisions.

Sanyue Industrial, fabricant de matériel électronique de Dongguan, a institué en octobre dernier le premier comité du parti de son entreprise, créée il y a onze ans. Une idée, raconte son patron Huang Shengying, qui lui a été soufflée par l’Etat.

Le comité, qui se compose de cinq membres du parti qui étaient déjà salariés de l’entreprise (dont deux issus du management), entend se réunir régulièrement pour « étudier l’esprit » des politiques publiques et des discours de Xi Jinping, précise Huang Shengying. « Pour survivre, il faut qu’on comprenne mieux l’orientation politique, déclare-t-il. Et on nous a dit que le renforcement du parti était bon pour le développement des entreprises. »

Trois autres entreprises privées de Dongguan (un fabricant d’électronique, un équipementier automobile et un chimiste) ont elles aussi récemment mis en place des comités du parti. Zhao Zhijia, responsable politique de Dongguan, explique que ces comités sont des « stations de rechargement rouge » et que « les entreprises intégreront l’essor du parti à leur culture ». « Tout le monde y gagnera », résume-t-il.

Pourtant, dans les faits, ces comités perturbent souvent les décisions des dirigeants et des conseils d’administration. Ces deux dernières années, selon des documents officiels, la cellule du parti de Baowu Steel Group, entreprise publique et premier aciériste de Chine, a organisé 55 réunions et examiné 137 propositions soumises par la direction. Elle en a modifié 16, qu’elle a ensuite envoyées au conseil d’administration de Baowu.

Et en a refusé d’autres, notamment un projet de levée de fonds pour une des filiales, estimant que le besoin de capitaux supplémentaires n’était pas clair, selon un article publié sur le site web de Baowu.

Sa préconisation : mettre davantage d’argent de côté pour aider les pauvres, quand bien même les bénéfices de la filiale cotée de Baowu avaient fondu de 42 % l’année précédente. L’éradication de la pauvreté est l’un des objectifs phares de Xi Jinping.

Les responsables chinois affirment que Xi Jinping ne veut pas miner l’entrepreneuriat ni éliminer les forces de marché. Il a promis de soutenir le secteur privé, qui génère la moitié des recettes fiscales de l’Etat et emploie 80 % de la main-d’œuvre urbaine.

Contrairement à ses prédécesseurs, qui avaient soutenu l’expansion du secteur privé, Xi Jinping entend surtout ramener les entrepreneurs dans le giron du parti.

Dans les hautes sphères du pouvoir, on explique que sa vision des choses a été influencée par les excès qui sont apparus pendant les mandats de Jiang Zemin et Hu Jintao, lors desquels la corruption et les dommages environnementaux étaient monnaie courante, ainsi que par les turbulences boursières qui ont marqué ses premières années de pouvoir.

Au départ, Xi Jinping était en effet ouvert à l’idée de poursuivre la réforme des marchés amorcée dans les années 1980 par Deng Xiaoping. Fin 2013, il s’était d’ailleurs engagé à donner « un rôle décisif » aux forces du marché. Il avait donné sa bénédiction à des régulateurs qui prônaient l’investissement en actions et avaient assoupli le contrôle des taux de change. Son administration avait même envisagé de nommer des professionnels de la gestion à la tête des entreprises publiques plutôt que des apparatchiks du parti.

Mais, les unes après les autres, ces idées ont mené au chaos. A l’été 2015, un krach boursier a plombé les marchés et mis Xi Jinping dans l’embarras. La décision de la banque centrale de laisser le yuan fluctuer plus librement n’a fait qu’amplifier l’agacement du grand public.

Lors de réunions à huis clos avec ses subalternes, le Président n’a pas caché son mécontentement, racontent des responsables proches du plus haut sommet de l’Etat, et a décidé d’utiliser la force publique pour résoudre ce qu’il considérait comme les problèmes du marché.

De hauts responsables du secteur public ont réussi à convaincre le gouvernement de renoncer à sa volonté de placer des gestionnaires plus libéraux à la tête des entreprises d’État.

Désormais, Pékin supervise directement 128 entreprises publiques. Même si elles étaient 140 en 2012, leur taille a beaucoup augmenté et, dans un contexte de consolidation menée par l’Etat pour créer des groupes d’envergure nationale, elles empiètent sur le secteur privé. Les collectivités locales gèrent, elles, des milliers d’autres sociétés.

Jusqu’à l’an passé, Xu Zhong était à la tête du département de recherche de la banque centrale chinoise. Il a publiquement critiqué la manière dont Pékin a géré l’allocation du crédit (qui a privé les entreprises non étatiques de financements), estimant qu’elle était la cause des problèmes de gouvernance et de distorsion du marché.

« Le principal problème institutionnel qui mène au chaos financier est le flou qui entoure la frontière entre Etat et marché », a-t-il écrit dans un article publié en décembre 2017. Lors d’un forum économique en février 2019, il a appelé à une plus grande responsabilité du gouvernement en matière de réforme des marchés.

Peu après, il a été muté à un poste dans une association réunissant des spécialistes du courtage.

« Le camp réformiste a disparu, souffle un économiste qui conseille le gouvernement. Aujourd’hui, il n’est pas particulièrement difficile de savoir ce qu’il veut comme réforme. »

En septembre, le changement de cap ne faisait plus aucun doute. Liu He, conseiller économique en chef connu pour son soutien aux réformes du marché, a résumé les projets de Pékin pour les trois prochaines années.

« Les entreprises publiques, a-t-il affirmé, doivent devenir le noyau concurrentiel du marché. »

Traduit à partir de la version originale en anglais

Reprise en main par le parti communiste du milliardaire chinois Jack Ma

Reprise en main par le parti communiste du milliardaire chinois Jack Ma  

Lingling Wei, spécialiste des questions chinoises explique comment le parti communiste est en train de reprendre en main les affaires du milliardaire chinois Jack Ma (dans l’Opinion)

 

La Chine souhaite restreindre l’empire technologique et financier de Jack Ma et envisage de prendre une participation plus importante dans ses entreprises, selon des responsables chinois et des conseillers du gouvernement proches du dossier, tandis que les régulateurs convergent vers le milliardaire dans une campagne pour renforcer la supervision d’une sphère technologique de plus en plus influente.

Selon le plan de restructuration établi cette semaine par les autorités de régulation financière chinoises, le géant de la fintech Ant Group devrait revenir à ses fondamentaux de prestataire de services de paiement en ligne – comme PayPal Holdings -, tandis que ses activités plus rentables d’investissement et de crédit profitable seraient abandonnées.

Les régulateurs, menés par la banque centrale, ont également ordonné à Ant de former une société financière de holding qui serait soumise aux mêmes types d’exigences de capitaux que les banques. Cela ouvrirait la porte à des prises de participation par des grandes banques d’Etat ou d’autres entités contrôlées par le gouvernement, ont indiqué les sources.

Le fonds de retraite national chinois, China Development Bank et China International Capital, les principales banques d’investissement détenues par l’Etat, possèdent déjà une part dans Ant.

Jack Ma, la personne la plus riche de Chine, a contribué à définir la nouvelle économie chinoise avec les deux entreprises qu’il a fondées, Ant et la société d’e-commerce affiliée, Alibaba Group Holding. Leurs activités vont des services de paiement à la distribution en ligne, en passant par l’informatique dématérialisée, la gestion de patrimoine et le crédit. Par ailleurs, Alibaba fait l’objet d’une enquête antitrust qui pourrait également mener à un remaniement et des cessions d’actifs.

La Banque populaire de Chine et l’autorité de régulation du marché, de laquelle dépendent Ant et Alibaba, n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. Ant a refusé de commenter. Jack Ma et Alibaba n’ont pas répondu immédiatement.

Toutefois, en ciblant Jack Ma, les autorités chinoises doivent gérer un équilibre fragile, en essayant de maintenir un contrôle sur des entrepreneurs tels que lui, sans pour autant entraver l’esprit d’innovation qui a alimenté l’essor économique et technologique de la Chine.

« Il n’y a aucun doute que l’objectif est de maîtriser Ma Yun », a déclaré un conseiller de la commission anti-monopole du Conseil d’État chinois, utilisant le prénom chinois de Jack Ma. « C’est comme mettre des brides à un cheval. »

Le rôle joué par les entreprises de Jack Ma dans l’économie chinoise ne saurait être surestimé. A elles deux, Ant et Alibaba ont permis à des centaines de millions de consommateurs chinois de procéder à des achats, déposer de l’argent, faire un investissement ou contracter un crédit en quelques clics.

Ayant bénéficié jusqu’à récemment d’une régulation peu contraignante, les entreprises de Jack Ma en sont arrivées à remettre en cause la position dominante du secteur public dans des domaines comme la banque et la gestion de patrimoine.

Mais la période du laissez-faire est désormais révolue. Au cours des derniers mois, les pouvoirs publics se sont promis de durcir la réglementation du secteur de l’Internet, qui gagne en taille et en influence. D’autres entreprises sont concernées, comme l’opérateur de l’appli du réseau socialWeChat, Tencent Holdings, et la plateforme de VTC Didi Chuxing Technology. Mais, pour l’heure, les autorités de régulation concentrent leur attention sur Jack Ma et ses entreprises.

Avec sa personnalité haute en couleur et son franc-parler, Jack Ma s’est attiré l’animosité des régulateurs, particulièrement ceux de la Banque populaire de Chine, qui craignent des débordements de son empire tentaculaire et tentent d’imposer des restrictions.

La tension a atteint un pic fin octobre, lorsque Jack Ma a critiqué ouvertement la signature par le président Xi Jinping d’une initiative de contrôle des risques, et qu’il a accusé les régulateurs de freiner l’innovation, lors d’un discours qui a eu lieu quelques jours avant la date prévue d’introduction en Bourse d’Ant, dans laquelle il est actionnaire de contrôle.

Avant ce discours, Xi Jinping avait accordé peu d’attention au projet d’introduction en Bourse d’Ant, selon une personne ayant connaissance du processus réglementaire. « C’est grâce à Jack lui-même que Xi Jinping s’est intéressé à l’introduction en Bourse », a déclaré cette personne.

Les attaques de Jack Ma contre les régulateurs se sont rapidement retournées contre lui. Elles ont conduit Xi Jinping à intervenir en personne pour bloquer l’introduction en Bourse, qui devait être la plus grosse à ce jour et aurait valorisé Ant à plus de 300 milliards de dollars, et à demander aux régulateurs d’étudier les risques posés par l’empire de Jack Ma.

Depuis, les agences chinoises de régulation des marchés sont passées à l’action. Les autorités sont particulièrement inquiètes de la manière dont Ant exploite les données de son appli de paiement Alipay pour encourager les banques à travailler avec l’entreprise pour produire des crédits destinés aux particuliers et aux petites entreprises. Ant ne finance qu’une fraction de ces crédits, le reste des fonds provenant des banques, qui assument ainsi les risques de crédit.

Mais même Xi Jinping, le dirigeant le plus puissant de l’histoire de Chine récente, est limité dans la marge de manœuvre de son gouvernement face à l’empire de Jack Ma.

Tout d’abord, le président doit éviter de donner l’impression de porter un sérieux coup à l’entreprenariat alors que le secteur privé est perçu comme cédant du terrain face aux entreprises publiques. En outre, il craint des représailles des investisseurs internationaux dans un contexte où Pékin veut lutter contre les doutes croissants quant à son engagement pour la réforme des marchés et cherche à encourager davantage d’entreprises locales comme Alibaba susceptibles de concurrencer leurs homologues américaines.

Selon les sources, pour apaiser les craintes d’un Etat qui va trop loin, les autorités ont choisi un vice-gouverneur de banque centrale à la réputation pro-marché pour détailler les actions contre Ant cette semaine lors d’une conférence publique.

Pan Gongsheng, le vice-gouverneur de la banque centrale, qui a supervisé la cession de participation dans deux des plus grandes banques d’Etat chinoises avant de prendre ses fonctions à la Banque populaire de Chine, a appelé Ant à remanier son entreprise dans le respect des principes de marché et de la loi.

Toutefois, Pan Gongsheng a souligné la nécessité pour Ant d’« intégrer le développement de l’entreprise à l’intérieur du développement national dans son ensemble », selon des remarques publiées dimanche par la banque centrale.

L’entreprise a déclaré dimanche dans un communiqué qu’elle respecterait les exigences réglementaires et développerait un plan et un calendrier pour le remaniement demandé. Lors d’une réunion avec les régulateurs en novembre, Jack Ma a proposé au gouvernement de « prendre toute plateforme détenue par Ant, si le pays en avait besoin » dans un effort apparent de sauver sa relation avec Pékin. Jack Ma n’a pas fait d’apparition publique depuis son discours d’octobre.

Parallèlement, le régulateur de marché chinois a lancé la semaine dernière une enquête antitrust sur Alibaba, qui détient un tiers d’Ant, le géant de la vente en ligne étant soupçonné d’avoir abusé de sa position dominante pour exercer des pressions sur des marchands afin qu’ils vendent sur ses plateformes.

Les pouvoirs publics sont également inquiets de la menace que pose Alibaba pour les magasins physiques. « Nous avons reçu beaucoup de plaintes selon lesquelles Alibaba écraserait des concurrents plus petits et ses plateformes en ligne s’emparerait de la clientèle », a indiqué un responsable réglementaire ayant connaissance de l’enquête.

Wang Fuqiang, qui tient un magasin d’ordinateurs portables à Pékin, fait partie de ceux qui se sentent pénalisés. Le magasin de Wang Fuqiang a vu ses ventes baisser peu à peu, à mesure que les consommateurs se sont mis à acheter sur Taobao, un site de shopping en ligne détenu par Alibaba, et JD.com, un autre acteur majeur de l’e-commerce.

« A présent, la plupart des acheteurs ne viennent dans mon magasin que pour essayer les ordinateurs et prendre des photos », a observé Wang Fuqiang, qui gère le magasin depuis dix-sept ans. « Ensuite, ils s’en vont et font leur achat en ligne. »

Bingyan Wang a contribué à cet article

Forte reprise de l’épidémie après les fêtes ? (Conseil scientifique)

Forte reprise de l’épidémie après les fêtes ? (Conseil scientifique)

 

Le conseil scientifique estime qu’il faut s’attendre à une reprise incontrôlée de la pandémie sitôt après les fêtes. “Si les mesures de santé publique restrictives prises depuis octobre 2020 (couvre-feu, confinement partiel…) ont eu pour effet de diminuer considérablement la circulation du virus SARSCoV-2, on ne constate plus d’amélioration de la situation épidémiologique depuis début décembre et on constate même une légère dégradation”, constate le Conseil scientifique.

“Dans ce contexte, et alors que depuis le 15 décembre le dispositif de santé publique a été allégé avec un couvre-feu de 20h à 6h du matin, il est possible qu’un surcroît de contaminations intervienne en fin d’année, notamment à l’occasion des fêtes, propices à des rassemblements familiaux et amicaux”, dit le groupe présidé par Jean-François Delfraissy.

Cette hausse des contaminations pourrait entraîner une “reprise incontrôlée” de l’épidémie et une forte augmentation des hospitalisations, des placements en réanimation et des décès.

Devant ce risque, le Conseil scientifique propose trois solutions : un “renforcement préventif” rapide, strict et possiblement de courte durée, des mesures pour limiter les contaminations pendant la deuxième semaine des congés de fin d’année dès le 28 décembre, une réponse différée et adaptée au surcroît de contaminations intervenues en fin d’année (limitation d’activités sociales ou économiques pouvant favoriser des contaminations) et une réponse plus tardive visant à limiter les effets d’une reprise de l’épidémie.

Cette dernière piste, prévient-il, “présente le risque d’intervenir trop tardivement et de conduire ensuite à des mesures plus sévères, plus longues et/ou restrictives que celles entrant en vigueur plus tôt”.

États-Unis : la banque centrale très accommodante jusqu’à la reprise économique

États-Unis : la banque centrale très accommodante jusqu’à la reprise économique

 

La banque centrale américaine (Fed) a indiqué qu’elle déverserait toutes les liquidités nécessaires tant que la reprise ne sera pas solide. Par exemple les taux des fonds fédéraux seront maintenus à zéro. Par ailleurs, la banque va continuer sa politique de rachat massif de titres.

Les achats de titres réalisés par la banque centrale se poursuivront donc au rythme actuel de 120 milliards de dollars (99 milliards d’euros) par mois “jusqu’à ce que des progrès supplémentaires substantiels aient été accomplis vers les objectifs de plein emploi et de stabilité des prix” qu’elle s’est fixés, explique-t-elle dans un communiqué adopté à l’unanimité.

La Fed compte sur une reprise de la croissance à hauteur de 4 % environ en 2021.

La Fed a annoncé ses décisions alors que le Congrès semblait se rapprocher d’un compromis sur un plan de relance économique de 900 milliards de dollars, jugé indispensable par beaucoup d’observateurs pour pallier l’expiration le 26 décembre de plusieurs dispositifs exceptionnels d’indemnisation du chômage.

Jerome Powell a jugé que le rythme de la reprise restait trop lent et rappelé que le nombre d’Américains qui occupent un emploi ou qui en cherchent un était toujours inférieur à son niveau d’avant la crise sanitaire.

Coronavirus : une reprise de vie normale pas avant septembre

Coronavirus : une reprise de vie normale pas avant septembre

Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a déclaré sur BFM que le virus pourrait être maîtrisé au cours de l’été et que la vie normale pourrait reprendre mais pas avant septembre. L’arrivée prochaine d’un vaccin contre le coronavirus fait que « la donne change » et suscite un espoir légitime.

« D’ici l’été, on va avoir, si la campagne de vaccination se passe comme on espère qu’elle va se passer, un impact important sur la dynamique de l’épidémie », a jugé Karine Lacombe sur BFMTV.

« La campagne de vaccination, qui va être couplée au maintien des gestes barrières, devrait permettre vraiment d’écraser la dynamique de l’épidémie et j’espère que d’ici le mois de septembre, eh bien on pourra effectivement, si ce n’est enlever les masques, en tout cas reprendre une vie beaucoup, beaucoup plus normale », a ajouté la médecin.

Croissance mondiale 2021 : une reprise de 4 % ?

Croissance mondiale 2021 : une reprise de 4 %  ?

 

 

Face aux dégâts terribles de la crise sanitaire l’OCDE comme d’autres institutions tentent de désormais d’insuffler un vent d’optimisme en annonçant des projections plutôt positives pour l’activité économique l’année prochaine. Globalement l’activité mondiale aura enregistré une baisse de l’art de 4 % en 2020 avec des disparités selon les régions. L’Europe pourrait enregistrer par exemple une baisse de 7 % et la France de l’ordre de 10 %. Pour l’année 2021, l’OCDE prévoit un scénario avec une reprise de l’ordre de 4 % qui annulerait donc la baisse connue cette année.

Les experts mettent en avant la grande hétérogénéité entre les pays. La Chine, d’où est partie la pandémie fin 2019 et qui a réussi à la maîtriser plus rapidement, sera l’une des rares économies à échapper à la récession (+ 1,8 % prévue cette année). En Europe, la Grande-Bretagne et l’Espagne vont enregistrer les plus fortes baisses, suivies de la France et l’Italie. Le PIB français va chuter de 9,1 % – contre 5,5 % en Allemagne – avant de rebondir de 6 % l’an prochain. « La France, l’Italie et l’Espagne ont été touchées plus tôt que l’Allemagne », note l’OCDE. Les confinements y ont été plus stricts quand la construction par exemple fonctionnait toujours en Allemagne. D’autres facteurs ont joué : l’efficacité des politiques de santé publique et le poids plus important, en particulier en Europe du Sud, des secteurs durement touchés comme le tourisme. Les économies ouvertes, dépendantes des échanges et des investissements étrangers, sont également plus vulnérables, explicite l’OCDE. Citant les États-Unis, « pays le plus autosuffisant au monde », qui va connaître une baisse du PIB de 3,7 %, deux fois moins forte qu’en zone euro.

 

Reprise économique : l’Europe en retard sur l’Asie (Merkel)

Reprise économique : l’Europe en retard sur l’Asie (Merkel)

Alors que l’Europe va sans doute enregistrer une croissance en recul au quatrième trimestre, la Chine, elle, connaît une progression de son activité. Cette situation inquiète Angela Merkel “La pandémie nous fera reculer économiquement”, a estimé la chancelière allemande lors d’un sommet sur le numérique organisé par le gouvernement. Elle a notamment souligné que des pays comme la Chine et la Corée du Sud bénéficieraient d’une reprise économique plus aisée, dans la mesure où la population de ces deux pays avait facilement accepté le port du masque et les restrictions.

“Je pense que cela conduira une fois de plus à une nouvelle hiérarchie des régions”, a ajouté Angela Merkel, précisant que l’Allemagne devait faire tout son possible pour rester dans la course sur le plan technologique.

L’Allemagne, qui a lutté avec succès contre la première vague épidémique du printemps, a imposé des mesures de confinement plus légères que ses voisins en dépit d’un retour en force du virus en novembre.

Selon les chiffres officiels du pays, 13.604 nouveaux cas de contamination et 388 décès supplémentaires ont été signalés mardi, pour un total de 1.067.473 infections et 16.636 morts. Des chiffres qui sont supérieurs à ceux de la France.

Croissance Chine-nette reprise

Croissance Chine- l’industrie manufacturière reprend nettement

l’indice PMI manufacturier montre clairement que l’activité industrielle manufacturière a retrouvé des couleurs. L’activité industrielle retrouve pratiquement ses niveaux d’avant crise. Elle est assez dynamique en novembre, Une seule hypothèque,  celle de l’atonie des pays clients qui risquent de peser sur les demandes à la Chine. L’activité de service, elle connaît une autre embellie.

L’activité du secteur manufacturier en Chine a en effet progressé en novembre à un rythme record en plus de trois ans, montrent des statistiques officielles publiées lundi, laissant suggérer que l’économie chinoise pourrait être la première puissance majeure à se remettre pleinement des dégâts de la crise du coronavirus.

L’indice PMI manufacturier officiel a grimpé à 52,1 contre 51,4 en octobre, selon les données du Bureau national de la statistique.

Il s’agit d’un plus haut depuis septembre 2017, alors que les analystes anticipaient une progression moins marquée avec un indice de 51,5.

Le vaste secteur industriel chinois revient progressivement aux niveaux constatés avant l’arrivée de la pandémie de coronavirus et les strictes mesures de confinement qui ont paralysé des pans entiers de l’activité plus tôt cette année.

Cependant les nouvelles vagues de contaminations et les mesures de confinement imposées en réponse dans plusieurs pays partenaires commerciaux de la Chine pourraient nuire à la demande pour les produits chinois, alors que les exportations sont de manière inattendue restées solides jusqu’à présent.

Selon les données publiées lundi, le sous-indice des nouvelles commandes à l’exportation s’est établi à 51,5 en novembre, contre 51,0 le mois précédent.

Dans le secteur des services, l’activité a continué de croître pour un neuvième mois consécutif, avec un indice de 56,4 contre 56,2 en octobre. C’est un rythme record depuis juin 2012, alors que la confiance des consommateurs s’est améliorée du fait du faible nombre des nouvelles infections au coronavirus.

Croissance mondiale : des doutes sur la reprise (FMI)

Croissance mondiale : des doutes sur la reprise (FMI)

L’économie mondiale se redresse mais la reprise pourrait perdre de l’élan, selon le FMI

Il se confirme que le dernier trimestre de l’année 2020 ne sera pas à la hauteur des espérances et que dans nombre de pays la croissance pourrait même être dans le rouge après un troisième trimestre qui était, lui ,porteur de redressement. En cause, évidemment notamment cette deuxième vague sanitaire.

Comme la plupart des institutions officielles, le FMI s’efforce d’équilibrer les perspectives réalistes plutôt négatives en ce moment et les messages d’optimisme. Le mois dernier, le FMI a présenté de nouvelles prévisions économiques un peu moins sombres qu’auparavant pour cette année avec une contraction de 4,4% du produit intérieur brut (PIB) avant un rebond de 5,2% de l’économie mondiale en 2021. L’organisation a averti toutefois que les perspectives de nombreux pays émergents s’étaient détériorées.

Kristalina Georgieva, la directrice du FMI constate une certaine dynamique au troisième trimestre mais bien contrainte d’admettre une tendance à la baisse et même au recul pour le quatrième trimestre. La directrice générale a toutefois ajouté que les données les plus récentes concernant le secteur des services, où les contacts sont importants, indiquaient un ralentissement de l’élan dans les économies où la pandémie réapparaissait.

Alors que les mesures de relance budgétaire de près de 12.000 milliards de dollars et les décisions des banques centrales ont permis d’éviter un tableau encore plus sombre, la pauvreté et les inégalités ne cessent d’augmenter et une action plus forte reste nécessaire, a déclaré le FMI.

Bref comme beaucoup d’institutions le FMI essaye de se rassurer en indiquant que la situation est quand même moins mauvaise que celle qui résulterait du pire scénario envisagé. De toute manière, personne n’en sait strictement rien car il est difficile de distinguer ce qui relève du conjoncturel et ce qui relève du structurel dans le recul de l’activité. Il est probable en effet que l’activité mondiale mettra plusieurs années pour retrouver le niveau de fin 2019, niveau qui s’inscrivait déjà dans une tendance baissière.

 

Trump OK pour la reprise de TikTok par Oracle

Trump OK pour la reprise de TikTok par Oracle

Le président américain a déclaré aux journalistes accrédités à la Maison Blanche qu’il avait donné sa bénédiction à l’accord entre TikTok, Oracle et Walmart, qui créerait une nouvelle compagnie appelée TikTok Global.

Oracle a annoncé prendre une participation de 12,5% dans TikTok Global.

Oracle et Walmart pourraient détenir à terme une participation de 20% dans la société, selon une source.

TikTok s’est dit “heureux que la proposition de TikTok, Oracle et Walmart résolve les inquiétudes de l’administration américaine liées à la sécurité et règle les questions relatives à l’avenir de TikTok aux États-Unis”.

Le propriétaire de TikTok, la société chinoise ByteDance, souhaite que l’application soit valorisée 60 milliards de dollars dans le cadre de l’accord avec Oracle et Walmart, selon l’agence Bloomberg.

A ce prix, les deux entreprises américaines devraient débourser 12 milliards de dollars pour prendre une participation de 20% dans TikTok Global.

Donald Trump a affirmé que la nouvelle société créerait 25.000 emplois aux États-Unis. “J’ai donné ma bénédiction à l’accord”, a-t-il déclaré.

La Chine doit encore donner son feu vert. En attendant elle a pris des sanctions contre les États-Unis alors que les applications américaines comme Facebook et Twitter sont complètement interdites en Chine

Reprise économique : optimisme de façade de la BCE

Reprise économique : optimisme de façade de la BCE

 

 

Christine Lagarde rejoint l’optimisme de façade générale qui relativise la portée de la crise générale pour convaincre du redémarrage économique. Du coup, on bricole un peu les prévisions en réduisant la chute de la croissance de 8,7 à 8 %. Comme si une telle précision pouvait avoir la moindre pertinence. Ce que font d’ailleurs la plupart des Etats et notamment en France pour donner l’impression que la situation sera un tout petit peu moins grave qu’annoncé. Évidemment,  on n’en sait strictement rien et les premières tendances du  troisième trimestre sont malheureusement pas à la hauteur des espérances. En France par exemple, la croissance du dernier trimestre pourrait même être limitée à 1 %. En clair la dégringolade du PIB  atteindra 10 % au moins en 2020. De toute façon les propos et le changement à la marge des prévisions de la BCE ne change rien à sa politique monétaire

Les  grands argentiers européens ont en effet décidé de ne pas modifier leur politique monétaire dans l’immédiat la déflation menace alors que L’injection de liquidités via le programme de rachats d’actifs exceptionnel lié à la pandémie (PEPP) va se poursuivre, probablement jusqu’à l’épuisement de l’enveloppe de 1 350 milliards d’euros prévue. Elle doit se prolonger au moins jusqu’à la mi-2021 ou plus tard si la pandémie n’est pas terminée. Les taux d’intérêt restent inchangés.

« Un important soutien monétaire reste nécessaire pour soutenir la reprise économique et préserver la stabilité des prix à moyen terme », justifie Christine Lagarde. Cette politique a jusqu’ici échoué à réveiller l’inflation, qui « devrait rester négative dans les mois à venir avant de devenir positive début 2021 ». La faiblesse de la demande, la pression sur les salaires et la hausse de l’euro contribuent à ce phénomène. La BCE prévoit un taux d’inflation à 0,3 % à la fin de cette année, 1 % l’an prochain et 1,3 % en 2022 – loin de son objectif « proche mais en deçà » de 2 %. En revanche, les gouverneurs de la BCE ne voient pas de « risque déflationniste » …….dans l’immédiat.

En parallèle, Christine Lagarde « surveille attentivement » l’appréciation de l’euro, qui a encore gagné du terrain face au dollar après ses propos. Si l’évolution des taux de change ne fait pas partie du mandat stricto sensu de la BCE, elle a un impact sur les prix.

« Nous ne pouvons nous empêcher de penser que la BCE vient de manquer une opportunité d’anticiper les transformations en cours. Les chiffres de l’inflation le mois prochain pourraient faire monter la pression pour la faire changer de direction rapidement », analyse Frédérik Ducrozet, économiste chez Pictet.

Economie française : la reprise reportée à plus tard

Economie française : la reprise reportée à plus tard

C ‘est la douche froide pour l’économie française qui espérait que le rebond constaté au troisième trimestre pourrait continuer fin 2020 et début 2021. D’après l’INSEE,  malheureusement la croissance ne devrait progresser que d’un petit point pour le dernier trimestre. La preuve que le rebond constaté jusqu’à maintenant correspondait à une reconstitution des stocks et à une remise à niveau conjoncturel des achats. Un phénomène aujourd’hui terminé qui se heurte d’une part à la baisse structurelle déjà constatée 2019 et alimenté par les changements de comportement des ménages. Des ménages qui commencent à douter sérieusement du réel intérêt de certains équipements en tout cas du rythme de leur renouvellement.

Avec une croissance complètement anémiée on aura du mal à empêcher une chute du PIB autour de 10 % en 2020. Et mécaniquement cela entraînera une vague de suppressions d’emplois considérables. D’ores et déjà 700 000 emplois ont été supprimés au cours du premier semestre et il faudra compter sur autour d’un million et demi de chômeurs supplémentaires au cours du premier semestre 2021 surtout avec la venue traditionnelle d’environ 750 000 jeunes sur le marché du travail chaque année. Avec la suppression du chômage partiel, un grand nombre de personnes sans emploi vont évidemment s’inscrire officiellement sur les listes des demandeurs d’emploi. Les secteurs trop rares qui vont embaucher ont par ailleurs surtout privilégié les contrats précaires, CDD et intérim

 

Pendant la période de confinement, un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches, conduisant, malgré la crise, à une baisse « en trompe l’œil » au second trimestre de 0,7 point du taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT), à 7,1%.

« Cet effet s’estomperait en grande partie au second semestre. De ce fait, le taux de chômage augmenterait alors très nettement dès l’été », souligne l’Insee.

Pour l’avenir l’INSEE est assez pessimiste : « l’emploi continuerait de se contracter nettement dans les secteurs plus durablement affectés par la crise (matériels et services de transport, hébergement-restauration, services aux ménages dont les services culturels) », , estimant que « face à la réduction de leur activité, les entreprises de ces secteurs ne seraient plus en mesure de retenir toute la main-d’œuvre qu’elles avaient jusqu’à présent préservée de façon spontanée ou à travers le recours aux dispositifs d’activité partielle », ajoute l’institut.

Le problème ce que très peu de secteurs seront eux en capacité de retenir toute la main-d’œuvre tellement la demande est insuffisante.

Reprise économique : le bla-bla de la Banque de France

Reprise économique : le bla-bla de la Banque de France

 

 Optimisme forcé du côté de la banque de France qui multiplie le bla-bla pour ne rien dire. -Témoin cette déclaration » La reprise économique en France se passe globalement conformément aux prévisions même s’il est possible que 2020 soit un peu meilleure” que prévu, a déclaré jeudi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.

 

“En gros, (…) la reprise se passe à peu près selon nos prévisions et donc, vu d’aujourd’hui, il n’y a pas de raison de penser que les chiffres vont changer significativement”, a dit François Villeroy de Galhau lors d’une intervention à l’université d’été du Medef, en rappelant que la Banque de France prévoyait fin juin une récession de 10% en 2020 avant une croissance de 7% en 2021 et de 4% en 2022. Le pompon avec cette incantation finale :

“S’il y a changement, c’est sans doute que 2020 soit un peu meilleure que prévu et que du coup, mécaniquement, le rebond sur 2021, 2022 soit un peu moins fort que prévu dans les chiffres que j’ai cités”, a-t-il ajouté.

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