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Économie–Reprise mondiale : impulsée par la consommation des États-Unis

Économie–Reprise mondiale : impulsée par la consommation des États-Unis

 

La relance fédérale et l’épargne accumulée durant la pandémie stimulent la consommation aux Etats-Unis et la croissance dans le reste du monde d’après Tom Fairless et Stella Yifan Xie  du Wall Street Journal (Extrait)

 

 

Stimulée par une relance de près de 6 000 milliards de dollars et avide de produits fabriqués dans le monde entier, l’économie américaine endosse aujourd’hui le rôle qu’avait joué la Chine au lendemain de la crise financière de 2008, observent les économistes.

Si le reste du monde se félicite largement de l’explosion de la demande dans la première économie mondiale, l’ampleur de l’expansion américaine produit un effet ricochet sur les marchés financiers et entraîne des perturbations à travers la planète – goulots d’étranglement dans le transport maritime en Asie orientale, impacts sur les devises et envolée des prix des matières premières.

«

Rapporté au PIB mondial, le plan de relance budgétaire américain est environ sept fois plus important que ne l’était celui de la Chine au lendemain de la crise financière de 2008.

A lui seul, le dernier plan de dépenses des Etats-Unis devrait accroître la production dans des proportions pouvant atteindre 0,5 point de pourcentage au Japon, en Chine et dans la zone euro au cours des douze prochains mois, et un point de pourcentage au Canada et au Mexique, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En mai, l’OCDE a relevé sa prévision de croissance de l’économie mondiale à 5,8 % pour 2021, ce qui en ferait l’expansion la plus rapide depuis 1973.

 

L’effet ricochet de la vigoureuse croissance américaine sur le système financier mondial dépasse de loin celui de la Chine après 2008 ou aujourd’hui, car les marchés financiers chinois demeurent relativement isolés, tandis que le dollar domine les marchés internationaux de la dette ainsi que les réserves de change.

Mais ce que l’économie américaine florissante donne d’une main, elle le reprend d’une autre. Le reste du monde peut profiter de la forte augmentation des échanges commerciaux mais de nombreux pays risquent de pâtir d’une accélération de l’inflation, d’une appréciation du dollar et de la hausse des rendements obligataires, autant de facteurs susceptibles de limiter leur reprise.

Le billet vert s’est renchéri face aux autres monnaies depuis que les banquiers centraux de la Réserve fédérale ont indiqué mi-juin qu’ils comptaient relever les taux d’intérêt d’ici à la fin 2023. Pour contrecarrer la dépréciation de leurs propres monnaies et contrôler l’inflation, les banques centrales russe, brésilienne et turque ont augmenté leurs propres taux d’intérêt à plusieurs reprises ces dernières semaines.

La politique monétaire ultra-accommodante de la Fed a permis jusqu’ici de contrôler les flux financiers à destination des Etats-Unis, mais tout changement créerait un risque pour de nombreux marchés émergents

La dernière chose dont ont besoin les marchés émergents en ce moment est une hausse des coûts d’emprunt, note Tamara Basic Vasiljev, économiste chez Oxford Economics à Londres. « Mais si votre économie est dollarisée, vous êtes contraint de relever vos taux même si vous pensez que cela ne résoudra aucun problème », ajoute-t-elle.

La politique monétaire ultra-accommodante de la Fed a permis jusqu’ici de contrôler les flux financiers à destination des Etats-Unis, mais tout changement créerait un risque pour de nombreux marchés émergents, notamment ceux qui accusent d’importants déficits des comptes courants.

Un mouvement mondial de hausse des taux d’intérêt, avec la Fed à sa tête, pourrait freiner la reprise dans certaines régions, au moment même où la dette des pays émergents atteint un niveau record de plus de 86 000 milliards de dollars, selon l’Institut de la finance internationale.

Si la Fed maintient ses taux bas, néanmoins, elle risque de favoriser la création de bulles sur les marchés mondiaux d’actifs. Les banques centrales des pays scandinaves ainsi que celle de la Corée du Sud ont annoncé leur intention de resserrer leur politique monétaire en partie pour contrer le développement potentiel de bulles, notamment dans l’immobilier.

Le boom de la demande américaine pourrait aider les Etats-Unis à renforcer leurs relations économiques avec leurs alliés à l’heure où la Chine se replie de plus en plus sur son marché intérieur et où ses autorités suscitent une méfiance croissante dans le monde.

Si les Etats-Unis restent la première économie mondiale, leur influence économique et politique en Asie a souffert de l’essor chinois durant la décennie passée. Des pays comme l’Australie ou Taïwan sont plus vulnérables aux pressions économiques chinoises lorsque Pékin décide de limiter ou de suspendre les échanges de certains biens en vue d’atteindre ses objectifs politiques.

L’économie chinoise devrait croître de 8,5 % cette année, selon l’OCDE, et son expansion jusqu’en 2026 devrait représenter l’équivalent du PIB de l’Australie chaque année.

L’économie américaine de son côté devrait connaître sa plus forte reprise depuis le début des années 1980, forte d’un taux de croissance de 6,9 % cette année, d’après l’OCDE. Ce dynamisme est crucial pour l’économie mondiale car les consommateurs américains sont la pierre angulaire du commerce mondial. Les Etats-Unis représentent environ 27 % des dépenses mondiales de consommation finale, contre seulement 11 % pour la Chine, selon des chiffres de 2017 de Deloitte.

Une grande partie de la production économique des autres pays est tributaire des dépenses des consommateurs américains, lesquelles sont attendues en hausse d’environ 10 % en 2021 par rapport à 2020, une fois corrigées de l’inflation – soit leur plus forte augmentation depuis 1946, selon Oxford Economics.

Les revenus des Américains ont continué de progresser durant la pandémie. Les ménages américains ont accumulé 2 600 milliards de dollars d’« épargne excédentaire », selon les calculs de Moody’s, qui a comparé leur comportement en 2020 à celui de 2019, et leurs dépenses sont très fortement orientées vers des biens fabriqués à l’étranger.

Les Etats-Unis devraient enregistrer environ 170 milliards de dollars d’importations supplémentaires chaque année jusqu’en 2026, contre 140 milliards pour la Chine, selon HSBC.

Ils dépenseront cette année en importations 876 milliards de dollars de plus que ce qu’ils tirent de leurs exportations – soit un déficit record des comptes courants – tandis que la Chine verra ses exportations dépasser de 274 milliards de dollars ses importations, selon le Fonds monétaire international. La Chine, qui affichait déjà l’année dernière l’excédent des comptes courant le plus élevé du monde, a enregistré une augmentation de près de 40 % de ses exportations au premier trimestre 2021 en glissement annuel.

L’ampleur de la demande américaine d’importations contraste nettement avec la situation observée au lendemain de la crise financière de 2008, lorsque de nombreux ménages cherchaient avant tout à rembourser leurs dettes.

La perspective de plusieurs années d’expansion aux Etats-Unis incite de nombreuses entreprises dans le monde à investir dans de nouvelles capacités de production. Morgan Stanley anticipe une hausse des investissements mondiaux, en données corrigées de l’inflation, de plus d’un cinquième d’ici à la fin 2022 par rapport aux niveaux de l’avant-pandémie, après plusieurs années de croissance médiocre.

Cette évolution est particulièrement importante pour la Chine, où l’augmentation des investissements et la vigueur de la demande d’exportations permettront de contrebalancer une reprise beaucoup plus lente de la consommation intérieure, selon l’OCDE.

 

 

L’ampleur du rebond américain n’est pas sans causer des tensions à travers le monde, cependant. Là où le boom tiré par la Chine avait entraîné une hausse des prix des matières premières, la reprise américaine provoque le renchérissement d’un très grand nombre de biens de consommation.

La forte demande d’appareils électroniques comme les ordinateurs portables, les téléphones mobiles et les téléviseurs durant la pandémie s’est traduite par une pénurie d’étain, dont les cours se sont approchés de niveaux record. La demande mondiale a toutefois été freinée par la faiblesse de la consommation des ménages dans l’Union européenne et dans les grands pays d’Amérique latine comme le Mexique et le Brésil.

Certains constructeurs navals demandent à leurs clients de payer un supplément pour la livraison de nouveaux navires parce que les prix de l’acier ont augmenté. Wildlife World, entreprise britannique qui fournit de la nourriture et des équipements pour animaux ainsi que des caméras pour observer la vie sauvage, a vu les coûts d’envoi de ses produits quasiment sextupler, indique Vanessa McDonald, directrice des ventes.

Une partie de cette hausse est répercutée sur la clientèle. « Tout le monde accepte des hausses de prix importantes, observe Mme McDonald. Je n’ai jamais vu une telle demande. » L’entreprise a enregistré une augmentation de 90 % de ses ventes aux Etats-Unis durant l’exercice financier qui vient de s’achever.

Les centaines de milliers d’usines chinoises subissent la hausse rapide des coûts des matières premières. Pétrole, minerai de fer et métaux sont à l’origine d’une augmentation de 9 % des prix de sortie d’usine en mai en glissement annuel, soit la plus forte en près de 13 ans.

La hausse des prix constitue un casse-tête pour les banquiers centraux d’économies émergentes comme le Brésil et la Russie, où l’inflation atteint ses niveaux les plus élevés depuis des années. Ces deux pays ont déjà relevé leur taux directeur trois fois cette année afin de soutenir leur monnaie, entraînant un renchérissement des coûts d’emprunt alors même qu’ils continuent de lutter contre la pandémie. La moindre poussée d’inflation peut déstabiliser les investisseurs et causer une dépréciation des monnaies, réduisant la capacité des entreprises et des ménages à assurer le service de leur dette, laquelle est souvent libellée en dollars ou en euros.

 

Au Canada, la vigueur de la croissance américaine stimule les exportations, tirant à la hausse les prix du pétrole et soutenant le dollar canadien, dont la valeur atteint son niveau le plus élevé en six ans face au billet vert. L’inflation canadienne a grimpé à 3,6 %, un plus-haut en dix ans, poussant la banque centrale à relâcher ses mesures extraordinaires de relance malgré une troisième vague de Covid-19 qui devrait peser sur la croissance. La banque centrale a ralenti son programme d’achats d’actifs en avril, devenant la première du G7 à prendre une telle décision.

De son côté, la Banque centrale européenne a renforcé ses achats d’obligations en mars, dans le but de faire baisser les rendements des emprunts d’Etat, invoquant une hausse mondiale des coûts d’emprunt en partie imputable « aux anticipations d’inflation et aux prévisions de croissance du PIB aux Etats-Unis ». La relance monétaire de la BCE permet de contenir les coûts d’emprunt tout en maintenant le taux de change de l’euro face au dollar à un niveau bas, paramètre essentiel pour une région très dépendante des exportations.

Deux mois plus tard, la BCE a lancé une mise en garde contre les risques accrus de correction sur le marché immobilier résidentiel de la zone euro, sur fond de signes de surévaluation

Reprise mondiale : impulsée par la consommation des États-Unis

Reprise mondiale : impulsée par la consommation des États-Unis

 

La relance fédérale et l’épargne accumulée durant la pandémie stimulent la consommation aux Etats-Unis et la croissance dans le reste du monde d’après Tom Fairless et Stella Yifan Xie  du Wall Street Journal (Extrait)

 

 

 

Stimulée par une relance de près de 6 000 milliards de dollars et avide de produits fabriqués dans le monde entier, l’économie américaine endosse aujourd’hui le rôle qu’avait joué la Chine au lendemain de la crise financière de 2008, observent les économistes.

Si le reste du monde se félicite largement de l’explosion de la demande dans la première économie mondiale, l’ampleur de l’expansion américaine produit un effet ricochet sur les marchés financiers et entraîne des perturbations à travers la planète – goulots d’étranglement dans le transport maritime en Asie orientale, impacts sur les devises et envolée des prix des matières premières.

« Nous nous attendons à voir déferler une vague d’inflation, déclare Angelo Trocchia, directeur général du lunetier italien Safilo, dont l’usine chinoise tourne à plein régime et fait face à l’augmentation des prix de matériaux comme le plastique. Nous avons besoin de savoir comment les banques centrales vont réagir. »

Jusqu’au milieu des années 2000, la croissance mondiale avait été tirée principalement par les Etats-Unis, jusqu’à ce que l’expansion spectaculaire de l’économie chinoise lui fournisse un second moteur, qui s’est souvent révélé plus puissant. A présent, la croissance chinoise, bien qu’encore vigoureuse, devrait décélérer dans le courant de l’année après s’être rapidement remise de la pandémie de Covid-19, le gouvernement cherchant à juguler l’activité de crédit. L’économie européenne, dont la reprise est plus lente et pâtit de la faiblesse des dépenses de consommation, contribue aussi à atténuer l’inflation et la demande mondiales.

A lui seul, le dernier plan de dépenses des Etats-Unis devrait accroître la production dans des proportions pouvant atteindre 0,5 point de pourcentage au Japon, en Chine et dans la zone euro au cours des douze prochains mois

Rapporté au PIB mondial, le plan de relance budgétaire américain est environ sept fois plus important que ne l’était celui de la Chine au lendemain de la crise financière de 2008.

A lui seul, le dernier plan de dépenses des Etats-Unis devrait accroître la production dans des proportions pouvant atteindre 0,5 point de pourcentage au Japon, en Chine et dans la zone euro au cours des douze prochains mois, et un point de pourcentage au Canada et au Mexique, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En mai, l’OCDE a relevé sa prévision de croissance de l’économie mondiale à 5,8 % pour 2021, ce qui en ferait l’expansion la plus rapide depuis 1973.

« Ce sont des chiffres considérables, souligne Adam Posen, ancien membre du comité monétaire de la Banque d’Angleterre. La politique budgétaire américaine atteint des proportions inédites en temps de paix. » Le Japon et l’Europe ne peuvent probablement pas dépasser un taux de croissance d’environ 1 % par an, au mieux, dans la durée, estime-t-il. « Dans une certaine mesure, l’Europe, la Chine et le Japon profiteront à bon compte des largesses de la relance budgétaire américaine. »

L’effet ricochet de la vigoureuse croissance américaine sur le système financier mondial dépasse de loin celui de la Chine après 2008 ou aujourd’hui, car les marchés financiers chinois demeurent relativement isolés, tandis que le dollar domine les marchés internationaux de la dette ainsi que les réserves de change.

Mais ce que l’économie américaine florissante donne d’une main, elle le reprend d’une autre. Le reste du monde peut profiter de la forte augmentation des échanges commerciaux mais de nombreux pays risquent de pâtir d’une accélération de l’inflation, d’une appréciation du dollar et de la hausse des rendements obligataires, autant de facteurs susceptibles de limiter leur reprise.

Le billet vert s’est renchéri face aux autres monnaies depuis que les banquiers centraux de la Réserve fédérale ont indiqué mi-juin qu’ils comptaient relever les taux d’intérêt d’ici à la fin 2023. Pour contrecarrer la dépréciation de leurs propres monnaies et contrôler l’inflation, les banques centrales russe, brésilienne et turque ont augmenté leurs propres taux d’intérêt à plusieurs reprises ces dernières semaines.

La politique monétaire ultra-accommodante de la Fed a permis jusqu’ici de contrôler les flux financiers à destination des Etats-Unis, mais tout changement créerait un risque pour de nombreux marchés émergents

La dernière chose dont ont besoin les marchés émergents en ce moment est une hausse des coûts d’emprunt, note Tamara Basic Vasiljev, économiste chez Oxford Economics à Londres. « Mais si votre économie est dollarisée, vous êtes contraint de relever vos taux même si vous pensez que cela ne résoudra aucun problème », ajoute-t-elle.

La politique monétaire ultra-accommodante de la Fed a permis jusqu’ici de contrôler les flux financiers à destination des Etats-Unis, mais tout changement créerait un risque pour de nombreux marchés émergents, notamment ceux qui accusent d’importants déficits des comptes courants.

Un mouvement mondial de hausse des taux d’intérêt, avec la Fed à sa tête, pourrait freiner la reprise dans certaines régions, au moment même où la dette des pays émergents atteint un niveau record de plus de 86 000 milliards de dollars, selon l’Institut de la finance internationale.

Si la Fed maintient ses taux bas, néanmoins, elle risque de favoriser la création de bulles sur les marchés mondiaux d’actifs. Les banques centrales des pays scandinaves ainsi que celle de la Corée du Sud ont annoncé leur intention de resserrer leur politique monétaire en partie pour contrer le développement potentiel de bulles, notamment dans l’immobilier.

Le boom de la demande américaine pourrait aider les Etats-Unis à renforcer leurs relations économiques avec leurs alliés à l’heure où la Chine se replie de plus en plus sur son marché intérieur et où ses autorités suscitent une méfiance croissante dans le monde.

Si les Etats-Unis restent la première économie mondiale, leur influence économique et politique en Asie a souffert de l’essor chinois durant la décennie passée. Des pays comme l’Australie ou Taïwan sont plus vulnérables aux pressions économiques chinoises lorsque Pékin décide de limiter ou de suspendre les échanges de certains biens en vue d’atteindre ses objectifs politiques.

L’économie chinoise devrait croître de 8,5 % cette année, selon l’OCDE, et son expansion jusqu’en 2026 devrait représenter l’équivalent du PIB de l’Australie chaque année.

L’économie américaine de son côté devrait connaître sa plus forte reprise depuis le début des années 1980, forte d’un taux de croissance de 6,9 % cette année, d’après l’OCDE. Ce dynamisme est crucial pour l’économie mondiale car les consommateurs américains sont la pierre angulaire du commerce mondial. Les Etats-Unis représentent environ 27 % des dépenses mondiales de consommation finale, contre seulement 11 % pour la Chine, selon des chiffres de 2017 de Deloitte.

Une grande partie de la production économique des autres pays est tributaire des dépenses des consommateurs américains, lesquelles sont attendues en hausse d’environ 10 % en 2021 par rapport à 2020, une fois corrigées de l’inflation – soit leur plus forte augmentation depuis 1946, selon Oxford Economics.

Les revenus des Américains ont continué de progresser durant la pandémie. Les ménages américains ont accumulé 2 600 milliards de dollars d’« épargne excédentaire », selon les calculs de Moody’s, qui a comparé leur comportement en 2020 à celui de 2019, et leurs dépenses sont très fortement orientées vers des biens fabriqués à l’étranger.

Les Etats-Unis devraient enregistrer environ 170 milliards de dollars d’importations supplémentaires chaque année jusqu’en 2026, contre 140 milliards pour la Chine, selon HSBC.

Ils dépenseront cette année en importations 876 milliards de dollars de plus que ce qu’ils tirent de leurs exportations – soit un déficit record des comptes courants – tandis que la Chine verra ses exportations dépasser de 274 milliards de dollars ses importations, selon le Fonds monétaire international. La Chine, qui affichait déjà l’année dernière l’excédent des comptes courant le plus élevé du monde, a enregistré une augmentation de près de 40 % de ses exportations au premier trimestre 2021 en glissement annuel.

L’ampleur de la demande américaine d’importations contraste nettement avec la situation observée au lendemain de la crise financière de 2008, lorsque de nombreux ménages cherchaient avant tout à rembourser leurs dettes.

La perspective de plusieurs années d’expansion aux Etats-Unis incite de nombreuses entreprises dans le monde à investir dans de nouvelles capacités de production. Morgan Stanley anticipe une hausse des investissements mondiaux, en données corrigées de l’inflation, de plus d’un cinquième d’ici à la fin 2022 par rapport aux niveaux de l’avant-pandémie, après plusieurs années de croissance médiocre.

Cette évolution est particulièrement importante pour la Chine, où l’augmentation des investissements et la vigueur de la demande d’exportations permettront de contrebalancer une reprise beaucoup plus lente de la consommation intérieure, selon l’OCDE.

 

Les entreprises allemandes de construction mécanique observent une envolée de la demande d’équipements à destination des usines asiatiques exportant leurs produits aux Etats-Unis. Taiwan Semiconductor Manufacturing a annoncé de vastes projets d’investissement visant à augmenter la production de semi-conducteurs, destinés pour l’essentiel aux Etats-Unis. Les exploitants agricoles de pays comme le Brésil commandent des machines pour pouvoir satisfaire la demande américaine croissante en huiles, entre autres.

« Les entreprises procèdent actuellement aux investissements qu’elles avaient reportés », explique Ayumi Hayashida, responsable des relations publiques et des relations avec les investisseurs du fabricant de robots industriels Yaskawa Electric. Celui-ci a vu ses commandes à destination de l’Amérique du Nord bondir de 26 % entre décembre et février par rapport au trimestre précédent.

L’expansion du marché immobilier américain a conduit Uponor Oyj, spécialiste finlandais de la tuyauterie dont les produits équipent environ un tiers des nouveaux logements aux Etats-Unis, à accroître le nombre de ses lignes de production « aussi rapidement que nos ingénieurs pouvaient les commander » sur un site de fabrication récemment acheté dans le Minnesota, explique le directeur général de l’entreprise, Jyri Luomakoski. Les ventes d’Uponor Oyj en Amérique du Nord ont progressé de 22 % au premier trimestre en glissement annuel, contre 8 % environ en Europe.

L’ampleur des bénéfices réalisés par des spécialistes du transport maritime comme A.P. Moller-Maersk, CMA CGM et Hapag-Lloyd incite ces entreprises à étoffer leurs flottes. Sur les cinq premiers mois de 2021, les commandes de nouveaux porte-conteneurs ont été presque deux fois plus importantes que le total de celles de 2019 et 2020, selon le fournisseur de données spécialisé VesselsValue.

 

La politique d’argent facile de la Fed a servi de couverture aux gouvernements et banques centrales dans le monde entier – y compris dans des pays émergents déjà très endettés comme le Brésil – pour ouvrir eux aussi généreusement les vannes du crédit bon marché et des dépenses publiques.

« Le fait que la Réserve fédérale ait l’intention de laisser ses taux d’intérêt inchangés pendant deux ans nous permet de respirer, a déclaré Jonathan Heath, gouverneur adjoint de la banque centrale mexicaine, lors d’un entretien le 31 mai. En temps normal, nous serions clairement en train de relever nos taux. »

L’ampleur du rebond américain n’est pas sans causer des tensions à travers le monde, cependant. Là où le boom tiré par la Chine avait entraîné une hausse des prix des matières premières, la reprise américaine provoque le renchérissement d’un très grand nombre de biens de consommation.

La forte demande d’appareils électroniques comme les ordinateurs portables, les téléphones mobiles et les téléviseurs durant la pandémie s’est traduite par une pénurie d’étain, dont les cours se sont approchés de niveaux record. La demande mondiale a toutefois été freinée par la faiblesse de la consommation des ménages dans l’Union européenne et dans les grands pays d’Amérique latine comme le Mexique et le Brésil.

Certains constructeurs navals demandent à leurs clients de payer un supplément pour la livraison de nouveaux navires parce que les prix de l’acier ont augmenté. Wildlife World, entreprise britannique qui fournit de la nourriture et des équipements pour animaux ainsi que des caméras pour observer la vie sauvage, a vu les coûts d’envoi de ses produits quasiment sextupler, indique Vanessa McDonald, directrice des ventes.

Une partie de cette hausse est répercutée sur la clientèle. « Tout le monde accepte des hausses de prix importantes, observe Mme McDonald. Je n’ai jamais vu une telle demande. » L’entreprise a enregistré une augmentation de 90 % de ses ventes aux Etats-Unis durant l’exercice financier qui vient de s’achever.

Les centaines de milliers d’usines chinoises subissent la hausse rapide des coûts des matières premières. Pétrole, minerai de fer et métaux sont à l’origine d’une augmentation de 9 % des prix de sortie d’usine en mai en glissement annuel, soit la plus forte en près de 13 ans.

La hausse des prix constitue un casse-tête pour les banquiers centraux d’économies émergentes comme le Brésil et la Russie, où l’inflation atteint ses niveaux les plus élevés depuis des années. Ces deux pays ont déjà relevé leur taux directeur trois fois cette année afin de soutenir leur monnaie, entraînant un renchérissement des coûts d’emprunt alors même qu’ils continuent de lutter contre la pandémie. La moindre poussée d’inflation peut déstabiliser les investisseurs et causer une dépréciation des monnaies, réduisant la capacité des entreprises et des ménages à assurer le service de leur dette, laquelle est souvent libellée en dollars ou en euros.

 

Au Canada, la vigueur de la croissance américaine stimule les exportations, tirant à la hausse les prix du pétrole et soutenant le dollar canadien, dont la valeur atteint son niveau le plus élevé en six ans face au billet vert. L’inflation canadienne a grimpé à 3,6 %, un plus-haut en dix ans, poussant la banque centrale à relâcher ses mesures extraordinaires de relance malgré une troisième vague de Covid-19 qui devrait peser sur la croissance. La banque centrale a ralenti son programme d’achats d’actifs en avril, devenant la première du G7 à prendre une telle décision.

De son côté, la Banque centrale européenne a renforcé ses achats d’obligations en mars, dans le but de faire baisser les rendements des emprunts d’Etat, invoquant une hausse mondiale des coûts d’emprunt en partie imputable « aux anticipations d’inflation et aux prévisions de croissance du PIB aux Etats-Unis ». La relance monétaire de la BCE permet de contenir les coûts d’emprunt tout en maintenant le taux de change de l’euro face au dollar à un niveau bas, paramètre essentiel pour une région très dépendante des exportations.

Deux mois plus tard, la BCE a lancé une mise en garde contre les risques accrus de correction sur le marché immobilier résidentiel de la zone euro, sur fond de signes de surévaluation

Anthony Harrup, Juan Carlos Rivera et Megumi Fujikawa ont contribué à cet article

Covid France : attention à la reprise du variant Delta

Covid France : attention à la reprise du variant Delta

 

Globalement la situation continue de s’améliorer mais la progression du variant Delta (variant indien ) inquiète ; il représente déjà 20 % des nouveaux cas en France et de leur de 60 % dans le monde.

. Ce mardi, 8627 patients souffrants du Covid-19 étaient hospitalisés en France, contre 8846 lundi. Parmi elles, 134 personnes sont entrées à l’hôpital lors des dernières 24 heures.

La décrue se poursuit également dans les services de réanimation. 1250 patients se trouvaient en soins intensifs ce mardi, contre 1304 la veille. 29 ont été admises lors des dernières 24 heures. 28 personnes sont également mortes à l’hôpital, portant le bilan depuis le début de la pandémie à 84.584 morts dans les hôpitaux français. 2314 nouveaux cas ont également été détectés en 24 heures, contre 509 lundi.

Le cap des 50% de la population générale ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 a été atteint ce mardi. La moitié de la population générale a donc reçu au moins une injection, soit un peu plus de 33,53 millions de personnes, selon les derniers chiffres du ministère de Santé Publique France.

Le variant Delta, qui fait des ravages en Russie, progresse en France et représente déjà «20% des nouveaux cas» de Covid-19, le double de la semaine précédente. «On peut y échapper» avec la vaccination et un traçage serré, a toutefois assuré mardi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Croissance États-Unis : la reprise grâce à l’investissement

Croissance États-Unis : la reprise grâce à l’investissement

Un article de Sarah Chaney Cambon Dans le Wall Street Journal

Aux Etats-Unis, l’investissement s’impose peu à peu comme un élément phare de la reprise.

Ordinateurs, machines, logiciels : de plus en plus confiantes en l’avenir, les entreprises multiplient les achats.

Au premier trimestre, portées par les logiciels et les équipements technologiques, les dépenses non résidentielles en actifs fixes, qui permettent d’apprécier les dépenses des entreprises, ont progressé de 11,7 % sur un an en données corrigées des variations saisonnières, selon le département du Commerce. Après s’être effondré en raison des confinements, l’investissement avait déjà enregistré une hausse à deux chiffres au troisième et au quatrième trimestre 2020. Il a désormais dépassé le niveau qu’il atteignait avant la pandémie.

Les commandes de biens d’équipement hors défense et hors avions, qui permettent aussi de voir comment évolue l’investissement, frôlent leur plus haut niveau depuis le lancement de cette série statistique dans les années 1990, révèle une autre publication du département du Commerce.

« L’investissement des entreprises a été un moteur important de la reprise économique américaine », analyse Robert Rosener, économiste senior spécialiste des Etats-Unis chez Morgan Stanely. Pour nous, c’est sans conteste un point positif pour l’avenir. »

Les dépenses des ménages, qui représentent environ deux tiers de l’activité économique, portent le début de la reprise. Profitant de leur épargne et des aides publiques, les Américains ont acheté des biens et des services, ce qu’ils n’avaient pas réellement pu faire pendant la pandémie.

Pour que cette reprise se poursuive une fois que l’impulsion donnée par la relance budgétaire et la réouverture des magasins s’estompera, il faut que l’investissement prenne le relais, estiment certains économistes.

De fait, plus d’investissement, c’est plus de croissance, mais aussi plus de productivité, c’est-à-dire de production par heure travaillée. Cette variable, qui n’avait connu qu’une hausse poussive lors de la dernière expansion économique, semble cette fois-ci rebondir.

Le rebond de l’investissement semble bien plus net que celui qui avait suivi la récession de 2007-2009. « Les événements, surtout fin 2008 et début 2009, ont beaucoup fait souffrir les entreprises, souligne Phil Suttle, fondateur de Suttle Economics. Pour moi, beaucoup d’entre elles se sont dit qu’il valait mieux être prudentes pendant un certain temps. »

Aujourd’hui, le risque semble leur faire moins peur.

Après la crise financière, les entreprises se sont développées en recrutant des salariés plutôt qu’en investissant dans du matériel : abondante et relativement bon marché, la main-d’œuvre était plus intéressante que le capital fixe. Aujourd’hui, les travailleurs se font plus rares. Les entreprises augmentent les salaires pour attirer les talents et il leur semble donc plus pertinent d’investir.

Selon les économistes de Morgan Stanley, l’investissement devrait atteindre 116 % de son niveau d’avant-récession d’ici trois ans. A titre de comparaison, il lui avait fallu dix ans pour y arriver après la crise de 2007-2009.

De fait, les chefs d’entreprise sont de plus en plus optimistes pour l’économie. L’indice Business Roundtable des perspectives économiques, qui traduit les projets des grandes entreprises en matière de recrutement et de dépenses et leurs prévisions commerciales, a progressé de 9 points au deuxième trimestre, à 116, frôlant son record de 2018, révèle l’enquête réalisée entre le 25 mai et le 9 juin. Au deuxième trimestre, 59 % des entreprises disaient vouloir augmenter leurs investissements, contre 57 % au premier.

« La demande liée à la réouverture est vraiment forte et l’investissement s’inscrit souvent dans cette dynamique », affirme Joe Song, économiste senior spécialiste des Etats-Unis chez BofA Securities.

Selon lui, la confiance et l’investissement devraient aussi profiter d’une moindre incertitude quant aux relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. « A tout le moins, les entreprises comprendront la stratégie que l’administration Biden essaie de suivre et pourront s’organiser en fonction », explique-t-il.

Une partie du rebond de l’investissement est liée au manque de matières premières auquel beaucoup d’industriels ont été confrontés ces derniers mois.

« Le problème des goulets d’étranglement logistiques que l’on observe aujourd’hui, c’est l’accumulation des commandes », souligne Robert Rosener, qui ajoute que cette accumulation a dopé l’activité industrielle.

La demande en biens manufacturés a augmenté en mai et les stocks sont tombés à un point bas historique, d’après l’enquête de l’Institute for Supply Management (ISM).

Le secteur secondaire est très gourmand en capital : il faut un investissement bien plus important pour fabriquer une voiture que pour servir un repas au restaurant, explique Robert Rosener. D’après lui, la production devrait rester dynamique pendant plusieurs trimestres encore puisque les entreprises reconstituent leurs stocks.

Et, même à plus long terme, les perspectives de l’investissement sont radieuses. Bien que l’incertitude économique ait tendance à dissuader les entreprises d’investir, un événement comme la Covid-19 les encourage à le faire. La pandémie a obligé les entreprises à limiter les contacts entre consommateurs et salariés, ce qui les a poussées à investir dans des technologies numériques qui permettent d’augmenter la productivité, une tendance que beaucoup d’économistes considèrent comme durable.

« Le secteur des services, tous segments confondus, utilise beaucoup la technologie, souligne Phil Suttle. Et c’est forcément difficile à faire sans acheter davantage. »

Croissance : la reprise est là ( Bruno Le Maire)

Croissance : la reprise est là ( Bruno Le Maire)

 

La relance est là, elle serait même forte d’après le ministre de l’économie, Bruno Le Maire dans une interview au JDD.

. Le rebond se fait-il sentir?
Oui! Il est même très net. L’économie française repart. Et elle ­repart fort. De multiples indicateurs le montrent. Les investissements des entreprises augmentent, et grâce à eux, les relocalisations industrielles accélèrent. La consommation redémarre : les dépenses effectuées par Carte bleue depuis les réouvertures du 19 mai dépassent de 20% celle de la même période en 2019 - avant la pandémie. La saison touristique s’annonce exceptionnelle, avec une accélération des réservations dans les hôtels, en bord de mer comme en montagne. Du côté des bars et des restaurants, les dépenses en Carte bleue après le 19 mai sont déjà revenues à 90% du niveau à la même époque en 2019, alors que seules les terrasses ont rouvert pour l’instant. Dans l’habillement, les achats bondissent de 70%, toujours en comparaison avec mai 2019. La reprise se voit aussi dans les embauches : 50.000 emplois ont été créés au premier trimestre.

Est-ce une bonne surprise?
Ce n’est pas une surprise, mais le résultat d’une politique qui n’a pas dévié de son but depuis ­dix-huit mois. Nous avons protégé l’économie française. Nous avons limité les faillites. Et nous avons préservé les compétences et les savoir-faire indispensables à ce redémarrage. A toutes ces mesures s’ajoutent désormais les fonds de France Relance : nous avons déjà engagé 35 milliards d’euros, sur un total de 100 milliards. Un tiers du montant total investi en seulement neuf mois, c’est un exploit! Nous souhaitons engager 70% du plan de relance d’ici à la fin de cette année. Notre objectif de croissance de 5% du PIB en 2021 est maintenu. Mieux : nous retrouverons notre niveau d’activité de 2019 dès le premier trimestre 2022, malgré la crise économique la plus sévère que nous ayons vécue depuis celle de 1929.

 

Le « quoi qu’il en coûte » touche-t-il à sa fin?
Nous en sortons progressivement. Nous allons continuer d’épauler les entreprises les plus en difficulté, notamment dans les secteurs très éprouvés comme le tourisme ou l’événementiel ; mais les aides seront ciblées et adaptées. Nous devons également accompagner les secteurs qui connaissent des transformations majeures comme l’automobile. Les évolutions sont très rapides : les voitures hybrides ou électriques sont en train de se substituer aux modèles à moteur thermique. Cette évolution peut légitimement inquiéter les 15.000 salariés des fonderies automobiles en France. Avec Elisabeth Borne, nous anticipons cette évolution en mettant en place un fonds de 50 millions d’euros pour accompagner les salariés dans leur reconversion. Le « quoi qu’il en coûte » décidé par le président de la République, a été une réponse exceptionnelle à une crise exceptionnelle. Mais il ne peut pas demeurer la règle dans une économie qui retrouve un fonctionnement normal.

Des rumeurs évoquent d’importants plans sociaux en préparation, dans des entreprises fragilisées. Sont-elles fondées?
Nous avons évité la vague de faillites tant redoutée au pire de la crise, ce n’est pas pour abandonner des entreprises viables au moment du rebond tant attendu. Notre stratégie, c’est celle du sur-mesure et de la prévention. Nous voulons détecter le plus tôt possible les difficultés des entreprises, notamment celles les plus touchées par la crise, comme les voyagistes, les restaurants, les hôtels, les boîtes de nuit. Leurs dirigeants seront alertés personnellement et de ­manière confidentielle, sur la base des données croisées des services de l’État et de la Banque de France. Nous leur proposerons des solutions adaptées, par exemple un étalement des dettes. Pour les entreprises de plus grande taille, notamment les entreprises de taille intermédiaire, un fonds de transition de 3 milliards d’euros permettra de leur apporter des prêts ou des quasi-fonds propres, avec des durées de remboursement longues. C’est l’argent des Français que nous investissons. Nous ­devons le faire à bon escient, en étant attentifs à chaque euro dépensé.

 

 

Que peuvent faire les Français pour participer à la relance?
Ils font déjà beaucoup! Et heureusement, car le succès de la ­relance économique du pays ­dépend de nous tous. J’ai envie de dire aux Français : soutenez les secteurs les plus malmenés par des mois de restrictions et de confinement! Allez au cinéma, au restaurant, dans des festivals, séjournez dans des hôtels, allez au théâtre, achetez des livres! Evidemment, il faut continuer à respecter les gestes barrière et se faire vacciner. L’immunité collective est la meilleure garantie du redressement économique. Profitez aussi des aides disponibles : France Relance, c’est fait pour vous. Continuez à utiliser les primes pour les rénovations thermiques des logements : 300.000 ­MaPrimeRenov ont été attribuées en cinq mois, au lieu de 200.000 en 2020. Recourez à la prime à la conversion de 5.000 euros et au bonus de 7.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique, si vous comptez changer de véhicule. Et si vous le pouvez, continuez de placer votre épargne dans l’économie française, notamment dans les plans d’épargne retraite. Aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise qui retrouvent des couleurs, je leur dis : embauchez! Utilisez massivement le plan national 1 Jeune 1 Solution financé par France Relance : 1,5 million de jeunes ont été recrutés ainsi depuis le mois d’août 2020. C’est notre défi le plus important : faire une place aux jeunes et leur trouver un emploi.

Comment peuvent agir les entreprises?
En poursuivant leur redressement, et en assurant la cohésion ­sociale. La croissance doit bénéficier à tous, et en particulier aux ­travailleurs des première et deuxième lignes qui ont assuré la continuité des activités indispensables pour le quotidien des Français. L’Etat a pris sa part en mettant en place des mécanismes de revalorisation des revenus des salariés : prime d’activité, prime défiscalisée, allègement des charges sur les salaires, intéressement simplifié. Mis bout à bout, ces mécanismes permettent d’augmenter de plus de 170 euros par mois les rémunérations au niveau du smic. Toutes les entreprises qui le peuvent doivent se poser à leur tour la question des conditions de travail et de l’amélioration de la rémunération des bas salaires. Valoriser le travail a toujours été un des objectifs stratégiques de ce quinquennat ; cela reste un des grands enjeux de la sortie de la crise.

Beaucoup mettent en avant la puissance du plan de relance américain. L’Europe a-t-elle vu trop juste?
Au contraire! Le modèle européen doit être reconnu à sa juste valeur. Il a garanti la protection des salariés, avec notamment une activité partielle la plus généreuse au monde ; les Etats-Unis avaient du retard en matière de protection des personnes les plus précaires, ils le compensent.

 

Les Français doivent-ils consommer français?
Aux Français de choisir! Ils doivent savoir que si nous nous battons pour relocaliser des chaînes de valeur industrielles en France, c’est non seulement pour garantir notre indépendance mais aussi pour protéger notre ­planète et diminuer les émissions de CO2. Consommer français, c’est aider nos entreprises et l’emploi mais c’est aussi lutter contre le changement climatique. Avec le président de la République, nous menons le combat pour mettre en place une compensation carbone aux frontières européennes : les productions extérieures, réalisées dans des conditions environnementales moins exigeantes et à coût réduit, doivent être taxées.

Comptez-vous sur les touristes français pour sauver le secteur cet été?
La saison touristique sera exceptionnelle, en grande partie grâce aux Français. Mais regardons plus loin : la France doit redevenir la première destination au monde. Cela demande la mise en place du passe sanitaire, mais aussi la montée en qualité de notre offre touristique, comme l’a indiqué le président de la République le 2 juin dans le Lot.

Les premiers fonds européens de relance arrivent. Quels en ­seront les effets?
C’est un très bon signal. Cela veut dire que le plan de relance européen de 750 milliards d’euros est en train d’être mis en œuvre. La Commission européenne a commencé à lever de la dette sur les marchés. La France devrait recevoir 5 milliards d’euros cet été.

Un deuxième plan de relance est-il nécessaire?
Les 100 milliards de France ­Relance sont bien calibrés. La priorité est de le décaisser rapidement. En revanche, la question stratégique est : voulons-nous augmenter notre potentiel de croissance? Quand l’Europe ­retrouvera son ­niveau de croissance d’avant-crise, il pourrait être inférieur à celui de la Chine ou des Etats-Unis. Devrions-nous nous en satisfaire? Ce n’est pas qu’une question de chiffres, mais aussi de souveraineté technologique. Voulons-nous produire en Europe des semi-conducteurs? Si oui, il faudra peut-être remettre de l’argent sur la table. Voulons-nous nos propres satellites en orbite basse? Si oui, il faudra des investissements ­supplémentaires.

 

La commissaire européenne Margrethe Vestager y est opposée…
Au-delà de la dette commune, il existe d’autres instruments ­financiers européens qui peuvent être mobilisés. Nous y travaillons avec mes homologues européens.

 

Export : la reprise ?

Export : la reprise ?

 

Le Baromètre Export Euler Hermes apporte certains enseignements sur la perception du contexte international par les entreprises françaises. Par Eric Lenoir, Président du Comité Exécutif d’Euler Hermes France dans la Tribune.

Cap à l’international ! Après une année 2020 catastrophique pour le commerce mondial, particulièrement pour la France où les exportations ont chuté de 16% sur fond de restrictions sanitaires partout dans le monde, 2021 sera l’année de la reprise. Et notamment l’année de la reprise pour les exportations. La demande additionnelle adressée aux exportateurs français devrait croître de +59 milliards d’euros en 2021 et de +47 milliards d’euros en 2022. C’est une opportunité majeure pour les entreprises françaises, qui ne peuvent se permettre de passer à côté. Elles l’ont d’ailleurs bien compris : 80% d’entre elles envisagent d’accroître leur chiffre d’affaires à l’international dès cette année, selon le dernier Baromètre réalisé par Euler Hermes. En Europe, vers leurs marchés traditionnels, mais aussi vers le « Grand Export » pour capter la croissance où qu’elle soit, notamment en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Comment pourront-elles capitaliser sur cette nouvelle dynamique ?

D’abord, en tirant les leçons de la crise qu’elles viennent de traverser. Celle-ci a eu un impact profond sur les stratégies commerciales et a forcé les chefs d’entreprise à s’adapter pour survivre, en revoyant leurs opérations, en diversifiant à la fois clients et fournisseurs ou en ajustant leur logistique afin de mieux gérer leurs risques. Pour préserver l’activité et anticiper les imprévus, mieux vaut en effet réduire sa dépendance à une zone d’exportations et à quelques grands fournisseurs. De nombreuses entreprises sont passées d’une logique de « just in time », avec des chaînes de valeur pensées pour produire dans les meilleurs délais, à une logique de « just in case », avec le développement de nouvelles relations fournisseurs pour pallier d’éventuelles perturbations de l’activité productive. Certaines entreprises, œuvrant dans des secteurs stratégiques comme les technologies, ont même déjà vu leurs exportations augmenter l’an dernier, en arrivant à combler les manques observés des chaînes de valeur bousculées par la crise.

Ensuite, en s’appuyant sur les atouts du « Made in France ». C’est un gage de savoir-faire et de qualité reconnu à l’échelle internationale. Cela permet aussi de garder la proximité avec les fournisseurs en France. Les pouvoirs publics français l’ont bien compris, en intégrant dans le cadre du plan de relance une diminution salutaire des impôts de production, dont le niveau se rapproche désormais davantage de celui prévalant au sein d’autres pays européens tournés vers l’export. Les chefs d’entreprises le disent eux-mêmes dans notre Baromètre : cette diminution constitue l’une des principales raisons pour conserver la production sur le territoire français et développer l’exportation.

Enfin, et c’est l’un des enseignements majeurs du Baromètre, en n’hésitant pas à puiser dans leur trésorerie. Sous l’impulsion des plans massifs de soutiens publics et en conséquence de la prudence des chefs d’entreprise dans un contexte incertain, les entreprises françaises ont accumulé d’importantes réserves de trésorerie – 88 milliards d’euros depuis le début de la crise sanitaire. Ces excès de liquidités ne doivent pas seulement les aider à faire face aux imprévus. Ils doivent contribuer à financer le développement à l’export et à saisir les nouvelles opportunités qui se présentent avec la reprise. Si les entreprises françaises sont prêtes à puiser dans cette réserve, cela leur permettra de sortir plus vite de la crise, de combler le manque à gagner de 2020, et de refaire ainsi souffler un vent d’optimisme sur tout le pays.

Covid France : reprise progressive des activités

  • Covid France : reprise progressive des activités

 

Retour des terrasses et des cinémas. Au bout de six mois la France renoue cette semaine avec une partie de ses loisirs, aidée par le ralentissement de l’épidémie. À partir de mercredi, le couvre-feu sera repoussé de 19h00 à 21h00. Les cinémas fermés depuis le 30 octobre pourront rouvrir avec une jauge de 35% et 800 spectateurs maximum. Réouverture aussi, avec des jauges réduites, pour les musées, les théâtres, les parcs zoologiques ou encore l’ensemble des commerces.

Pour une reprise plus écologique

Pour une reprise plus écologique

 

L’économiste Nadine Levratto s’inquiète dans le Monde de voir les firmes renoncer aux investissements et aux innovations qui leur permettront de s’adapter à la transition écologique alors même que celles-ci disposent, pour beaucoup, de réserves liées aux mesures de soutien de l’Etat pour survivre aux restrictions sanitaires.

 

 

Tribune.
 En portant un coup d’arrêt à l’économie, la crise sanitaire a violemment frappé les entreprises. Retenant l’expérience de la crise financière de 2008-2009, les pouvoirs publics sont rapidement intervenus, apportant la liquidité que l’interruption de l’activité amènerait à manquer. Les prêts garantis par l’Etat, le financement de l’activité partielle et le fonds de solidarité ont assuré la survie des entreprises pendant la crise tandis que les annonces gouvernementales leur permettaient d’envisager un prolongement des aides et un différé de remboursement des prêts. Ces dispositifs ont favorisé la constitution de réserves records et une réduction de l’endettement brut et ont eu un effet positif sur les défaillances. Alors que l’activité n’a jamais connu un tel ralentissement depuis la seconde guerre mondiale, ces dernières ont diminué de près de 38 % entre 2019 et 2020, passant d’environ 53 000 à 32 000 sur douze mois.

Si la baisse des redressements et liquidations judiciaires peut rassurer quant à la pérennité du tissu économique et aux possibilités de redémarrage rapide une fois la crise sanitaire terminée, ces chiffres dissimulent d’autres signaux qui, en revanche, peuvent être source d’inquiétude. Une partie provient des entreprises mêmes et de leurs comportements, l’autre des politiques publiques.

Du coté des entreprises, l’afflux de liquidités a eu des conséquences différentes selon la taille. D’un côté, la très grande majorité des PME et des entreprises patrimoniales a adopté un comportement de précaution en constituant des réserves de trésorerie. De l’autre, les grandes sociétés, du CAC 40 notamment, ont continué à distribuer des dividendes plus importants que prévu en 2020 et s’apprêteraient à verser plus de 50 milliards d’euros à leurs actionnaires pour 2021, un montant en hausse de 9 milliards par rapport à l’an dernier, selon l’Observatoire des multinationales.

Dans les deux cas, ces décisions ont accompagné le report ou la réduction de leurs projets d’investissement. La question de la légitimité de telles opérations est souvent posée au regard des aides publiques reçues. Elle se double d’une interrogation sur leurs conséquences, car l’investissement sera l’un des facteurs de la reprise. Or, sa chute, déjà importante en 2020, risque de ne pas être compensée par une reprise significative en 2021. L’absence de projets d’investissement de renouvellement, voire de rupture, a ainsi de quoi inquiéter, alors que les plans de relance, y compris français, tablent sur les transitions écologique et numérique.

Emploi France : légère reprise

Emploi France : légère reprise

 

D’après l’INSEE , les entreprises privées ont créé 57.300 emplois sur les trois premiers mois de l’année, ramenant à 262.900 le nombre de postes détruits depuis la fin 2019 à cause de la crise. Une évolution positive mais qui est loin de compenser tous les emplois perdus du fait de la crise sanitaire qui fait évoluer l’emploi de manière erratique :

-625.300 emplois au premier semestre 2020, dont 481.200 de janvier à mars ; + 333.900 au troisième trimestre, pour le redémarrage de l’économie après les restrictions sanitaires du printemps ; et - 28.800 d’octobre à décembre, en raison du deuxième confinement.

« L’économie française récupère du choc du premier semestre 2020 », commente Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, avec « à peu près 60 % des pertes d’emploi qui avaient eu lieu aux premier et deuxième trimestres » et qui ont été depuis effacées. « La dynamique est là, on continue ! », se félicitait mardi Élisabeth Borne, la ministre du Travail, après la publication par Pôle emploi de son enquête

l’évolution de l’emploi dépendra aussi très largement des conditions de sortie du dispositif de chômage partiel mis en place depuis un an et qui a fortement limité depuis les suppressions d’emploi. En mars, d’après le dernier pointage du ministère du Travail, quelque 12 % des salariés du privé, soit 2,3 millions de personnes, avaient été placées par leur employeur en activité partielle, contre près de 9 millions en avril 2020 au plus fort de la crise lors du premier confinement.

. Les ­experts s’attendent en effet à 100.000 liquidations d’entreprises d’ici à la fin décembre, soit le double de la normale.

Nucléaire iranien: reprise des négociations sous haute tension et très hypothétiques

Nucléaire iranien: reprise des négociations sous haute tension et très hypothétiques

 

La reprise des négociations sur le nucléaire iranien paraît très hypothéquée en particulier par la posture de l’Iran qui vient d’affirmer que son objectif est de franchir le seuil de 60 % d’enrichissement du nucléaire, ce qui à terme lui permettrait de disposer de la bombe nucléaire.

 

De leur côté,  les pays occidentaux viennent de prendre des sanctions contre certains responsables iraniens notamment les gardiens de la révolution du peuple coupables d’atteinte grave à la démocratie.

 

Par ailleurs l’Iran vient de passer un accord avec la Chine qui lui fournirait une aide militaire en échange de l’achat de son pétrole.

 

Une usine récemment inaugurée très récemment pour l’enrichissement du nucléaire a été victime d’un attentat est partiellement détruite ; une action que les Iraniens imputent à Israël.

 

L’Iran pose un préalable pour la reprise des négociations : les États-Unis doivent lever les sanctions imposées par le président américain Donald Trump, qui a retiré les États-Unis de cet accord en 2018. Le JCPOA ( nom de l’accord sur le nucléaire iranien 1015). Avait permis un allègement des mesures punitives contre la République islamique en échange d’une réduction drastique de ses activités nucléaires, sous le contrôle de l’Onu, afin de garantir qu’elle ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.

 

 

C’est un des sujets sur lesquels planchent les experts à Vienne, sous l’égide de l’Union européenne (UE), avec la participation indirecte d’une délégation américaine, logée dans un autre hôtel. «Nous sommes concentrés sur la voie diplomatique pour avancer», a déclaré la veille de la reprise des discussions la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. «Nous savons que ce sera un long processus, mais nous voyons (ces discussions) comme un signe positif»«Nous pensons que nous pouvons faire avancer les choses de manière constructive, même si ce sont des négociations indirectes», a encore dit Jen Psaki, interrogée lors d’un briefing sur le rôle des États-Unis dans le processus de Vienne.

Calendrier de reprise par Macron : des annonces très hypothétiques

Calendrier de reprise par Macron : des annonces très hypothétiques

Le président doit s’adresser au Français fin avril pour préciser le calendrier des réouvertures. En fait,  le président de la république est pris à son propre jeu puisqu’il avait signifié que les mesures restrictives seraient limitées à quatre semaines. Théoriquement , il convient donc d’envisager les conditions de reprise de certaines activités bloquées jusqu’au 15 mai. Le problème c’est que le pays est évidemment largement dépendant des conditions de la propagation de la pandémie. Or de ce point de vue, on n’est pas du tout certain d’avoir atteint le sommet du palier au point le nombre de contaminés est toujours important, surtout la réanimation en milieu hospitalier est complètement débordée et a pratiquement atteint de ses capacités maximales. Le nombreux de décès  reste encore particulièrement important. En outre on ne maîtrise pas le problème de l’intensification du nouveau variant beaucoup plus contagieux notamment celui en provenance du Brésil.

 

Cependant sans doute pour assurer, le président tient à faire des annonces positives après des mesures restrictives qui ont porté un nouveau coup au moral des Français, des consommateurs comme des citoyens. Cela d’autant plus qu’il y a maintenant la proximité des élections départementales et régionales de toute évidence la majorité va enregistrer une nouvelle catastrophe politique.

 

On va donc sans doute promettre à nombre d’activités une reprise progressive mais sous réserve de l’amélioration des statistiques de la pandémie. Autrement dit ,  les annonces très hypothétiques qui pourraient être largement contredites rapidement les semaines suivantes. Finalement le même processus qui se reproduit depuis le début de la crise il y a un an. Faut-il se souvenir que le pouvoir avait envisagé la fin de la pandémie pour l’été 2020 ! Il n’est même pas certain que les vacances puissent se dérouler dans des conditions normales en 2021.

 

 

Covid-19 : le risque d’une reprise à l’automne

Covid-19 : le risque d’une reprise à l’automne

La période de très faible transmission qui suit la mise en place d’une vaccination de masse est appelée « lune de miel ». Dans le cas du Covid-19, celle-ci risque d’être brève, avertissent, dans une tribune au « Monde », Renaud Piarroux, épidémiologiste, et Bruno Riou, directeur du centre de crise de l’AP-HP.

Devant une épidémie de Covid-19 non contrôlée faute de mesures suffisamment efficaces, la France fait face depuis mi-décembre 2020 à une longue période dite « stable » – caractérisée en réalité par une morbidité et une mortalité intolérables –, avant de subir un nouveau rebond épidémique dans plusieurs régions que seule la méthode Coué permet d’imaginer qu’il ne s’étendra pas.

L’arrivée des variants « anglais », « sud-africain », « brésilien » du SARS-Cov-2 accélère le rythme de l’épidémie. Plus qu’une nouvelle vague, nous faisons face à une marée montante sur une mer déjà haute. Le nombre de malades en réanimation s’élève, plus lentement que lors des deux premières vagues, mais inexorablement. Environ 60 % de la capacité habituelle en lits de réanimation est déjà occupée par des malades du Covid-19 et le reste des lits ne suffit plus pour prendre en charge les autres pathologies.

Il aurait été plus raisonnable de faire comme l’Allemagne ou le Danemark, qui ont réagi fortement à l’arrivée des variants. Même si, chez eux, le nombre de cas a tendance à remonter de nouveau, cette hausse modérée survient alors qu’il a été divisé par trois depuis le début de l’année.

Les hôpitaux de ces pays gardent donc des marges de manœuvre, contrairement à la France, où des déprogrammations hospitalières importantes ont déjà lieu. La situation est d’autant plus préoccupante que seulement 2,7 millions de Français (4 %) ont reçu au moins une dose de vaccin, et moins de la moitié d’entre eux, deux doses.

A n’en pas douter, mars et avril seront très éprouvants, mais qu’adviendra-t-il après ? On peut espérer que la campagne de vaccination s’intensifiera avec un effet d’autant plus spectaculaire qu’une grande partie de la population sera aussi immunisée du fait de la très forte circulation virale depuis octobre. On peut aussi espérer que l’effet saisonnier participe à la décrue.

La potentialisation de l’effet de la vaccination là où un agent pathogène a circulé activement a déjà été observée dans le cas de la rougeole et de la coqueluche. La période de très faible transmission qui suit la mise en place d’une vaccination de masse est appelée « lune de miel ». Elle n’est cependant pas pérenne puisque, avec le temps, l’effet immunisant lié à la circulation du pathogène s’estompe. Dans le cas du Covid-19, la lune de miel risque d’être brève, car l’immunité ne semble pas suffisamment durable. Si la couverture vaccinale est insuffisante, une reprise épidémique est à craindre dès l’automne prochain.

Nucléaire Iran : les États-Unis pour la reprise des négociations

Nucléaire Iran : les États-Unis pour la reprise des négociations

 

C’est évidemment une bonne nouvelle pour la paix mondiale mais aussi pour l’Iran qui souffre cruellement économique dès sanctions prises à son égard en raison du non-respect de l’accord international sur le nucléaire

.

Le problème est que les États-Unis ont manifesté des gestes de bonne intention à l’égard de l’Iran en levant des sanctions mais que l’Iran continue d’exploiter la filière nucléaire bien au-delà de l’accord qui avait été passé.  Jean-Yves le Drian, ministre des affaires étrangères français avait d’ailleurs averti des risques de voir l’Iran posséder un jour une arme nucléaire.

 

Un  communiqué américano-européen souligne à cet égard une «préoccupation commune» face à la récente décision iranienne de produire de l’uranium enrichi à 20% et de l’uranium métallique, qui constitue une «étape clé dans le développement d’une arme nucléaire»«Nos mesures sont une réponse aux violations américaines et européennes», a réagi jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. «Nous répondrons aux actes par des actes», a-t-il ajouté. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour «trouver une solution mutuellement acceptable», selon l’organisation basée à Vienne, qui s’inquiète du «sérieux impact» des limitations futures de ses inspections.

Ce réchauffement des relations entre l’Iran et les grandes puissances occidentales vise évidemment à limiter les  proliférations nucléaires mais obéit aussi à des objectifs diplomatiques. En effet la poursuite d’un conflit ouvert entre l’Iran, les États-Unis et ses alliés seraient sans doute de nature à pousser l’Iran un peu plus dans les bras de la Chine.

Croissance : la reprise en 2021,2022 ou plus tard ! (Christine Lagarde )

Croissance : la reprise en 2021,2022 ou plus tard  !  (Christine Lagarde )

 

 

Une nouvelle fois Christine Lagarde ne se mouille pas  en indiquant que la reprise devrait intervenir en 2021, en 2022 en 2023. Bref, elle instille un léger vent d’optimisme face au pessimisme des acteurs économiques qui ne voient guère le bout du tunnel du virus et ses conséquences. On notera comme d’habitude que pas une aspérité ne dépasse d’un discours préparé par les experts de la BCE et que comme d’habitude elle  se contente de lire les notes de ses collaborateurs. (Interview dans le JDD)

 

Les mauvaises nouvelles s’accumulent en Europe. Comment maintenir les prévisions de conjoncture?
Les incertitudes, en effet, se multiplient. De mémoire d’économistes de la BCE, il n’y en a jamais eu autant. Nos projections sont publiées tous les trois mois. L’une des façons de conserver un certain optimisme en dépit des conditions actuelles consiste simplement à se souvenir des projections de la BCE rendues publiques en septembre 2020 et des multiples incertitudes qu’elles prenaient en compte. Quels en étaient alors les faits saillants? Les modalités de la conclusion du Brexit n’étaient pas connues. Les risques d’une sortie sans accord demeuraient intacts, tant pour l’Union européenne que pour le Royaume-Uni. Sur le front de la pandémie, aucun vaccin n’existait. Aucun pronostic n’était possible sur la date de leur éventuelle apparition. Les élections américaines, déterminantes pour l’ensemble du monde, n’avaient pas eu lieu. Aujourd’hui, ces incertitudes majeures ont toutes été dissipées. Notamment la plus cruciale d’entre elles, la mise à disposition de vaccins fiables, puisque plusieurs ont été validés depuis par les autorités de santé internationales compétentes. C’est une nouvelle donne. Et un facteur indéniable d’optimisme.

Est-ce suffisant pour espérer que 2021 soit une meilleure année?
Nous demeurons convaincus, à la BCE, que 2021 sera une année de reprise. La reprise économique a été retardée, mais non battue en brèche. Elle est évidemment attendue avec impatience. Nous anticipons une montée en puissance autour du milieu de l’année, même si des incertitudes persistent. Nous ne sommes pas à l’abri de risques encore inconnus. Soyons lucides : nous ne retrouverons pas les niveaux d’activité économique d’avant la pandémie avant mi-2022.

Quel niveau de croissance prévoyez-vous pour la zone euro cette année?
Aux alentours de 4%. Peut-être un peu en dessous. Cela représenterait déjà une hausse très significative par rapport à la chute du PIB de 6,8% enregistrée dans la zone euro en 2020. Tout dépendra de la politique de vaccination et du déroulement des campagnes. Ainsi que des mesures économiques prises par les gouvernements en réponse aux conditions sanitaires.

Le 21 juillet 2020, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont décidé un plan de relance de 750 milliards d’euros. Avez-vous des inquiétudes sur sa concrétisation?
Il ne fait aucun doute que la crise actuelle a renforcé l’Union européenne. La décision prise par les Etats membres d’emprunter pour la première fois en commun a constitué un moment de cohésion exceptionnel dans l’histoire de la construction européenne. Mais il faut à tout prix maintenir le rythme. La pandémie a un effet accélérateur sur tout : nous devons donc accélérer, nous aussi, en conséquence. On combat le feu par le feu. Il est préférable d’agir vite, quitte à revenir en arrière pour rectifier d’éventuelles erreurs le cas échéant. Ce plan doit être ratifié à temps pour que la Commission puisse emprunter comme prévu en juin, pour répartir ensuite les fonds entre les Etats membres de l’Union européenne. Pour ce faire, il est nécessaire que l’ensemble des plans de relance nationaux, comprenant des actions en faveur de la transition climatique et de la numérisation, soit présenté à la Commission très bientôt.

Comment la BCE va-t-elle continuer à agir?
Elle soutient les ménages, les entreprises et les économies des Etats membres depuis le tout début de la crise. Elle a agi très rapidement, avec un premier plan de 750 milliards d’euros annoncé dès le 18 mars 2020, suivi par deux augmentations de notre enveloppe d’achat de titres qui atteint aujourd’hui 1.850 milliards d’euros. Il fallait éviter une fragmentation des conditions de financement des Etats de la zone euro face à l’expansion du virus. Nous nous sommes engagés à rester actifs sur les marchés au moins jusqu’en mars 2022, pour soutenir et préserver les conditions financières en Europe. Notre outil privilégié est le PEPP [Pandemic Emergency Purchase Programme], qui diffère des autres programmes d’achat de la BCE pour deux raisons : son caractère d’urgence absolue et la possibilité qu’il confère de nous écarter des limites habituelles, dès lors qu’elles constitueraient un obstacle au soutien que nous devrions fournir aux économies de la zone euro. C’est un outil exceptionnel et temporaire. Comme je l’ai dit dès le mois de mars 2020, notre engagement vis-à-vis de l’euro est sans limites. Nous agirons aussi longtemps que la pandémie mettra la zone euro en situation de crise. Nous pensons que l’échéance de mars 2022 est un délai raisonnable et que l’enveloppe du PEPP est la bonne. Mais si le Conseil des gouverneurs estime d’ici là qu’il y a besoin de faire plus, plus longtemps, nous ferons plus. En revanche, si on n’a pas besoin de toute l’enveloppe, on ne l’utilisera pas. C’est le principe de la flexibilité.

Cette politique monétaire accommodante ne comporte-t-elle pas des risques?
Nous n’observons pas de phénomène inquiétant. Nous ne voyons pas de bulles immobilières à l’échelle de la zone euro mais des indicateurs de prix surévalués localement, dans des grandes villes, en France, en Allemagne au Luxembourg ou en Belgique. Cela étant dit, il est crucial de continuer à soutenir le crédit dans l’ensemble du système économique. Les banques apportent des actifs en collatéral à la BCE et se financent en retour à des taux très bas, de façon à financer ensuite les entreprises. La priorité consiste à donner à ces dernières l’accès aux financements dont elles ont besoin. Nous n’avons pas le choix : quand l’économie est ainsi mise sous cloche, le rôle de la BCE n’est pas d’effectuer un tri entre les entreprises. Il faut privilégier la croissance, la concurrence et l’innovation. La sélection s’opérera d’elle-même.

Comment faudra-t-il agir une fois la crise terminée?
Une fois la pandémie passée et la crise économique derrière nous, nous ferons face à une situation délicate. Il va falloir s’organiser. Et ne pas commettre les erreurs d’autrefois, comme serrer d’un coup tous les robinets des politiques budgétaires et de politique monétaire. Il faudra, à l’inverse, apporter aux économies un accompagnement souple et graduellement diminué, au fur et à mesure que la pandémie s’éloignera et que la reprise se manifestera. L’économie devra alors réapprendre à fonctionner sans les aides exceptionnelles rendues nécessaires par la crise. Je ne suis pas inquiète, car la capacité de rebond est forte. Nos économies sont résilientes. Il suffit de voir le formidable rebond de l’économie française au troisième trimestre de 2020, avec une croissance trimestrielle de 18,5%, pour s’en convaincre.

Les écarts entre Etats de la zone euro compliquent-ils l’élaboration d’une politique monétaire commune?
La crise de la Covid-19 a surtout accentué les différences antérieures. Dans ce contexte, le plan de relance européen, Next Generation EU, n’en est que plus fondamental, notamment par le volet des subventions qui seront accordées à chaque Etat en fonction justement des spécificités des situations nationales. L’Italie recevra par exemple environ 200 milliards d’euros sous forme de prêts et de subventions. C’est pourquoi il est crucial de ne pas gâcher cette solution exceptionnelle et de la déployer dès que possible.

Les inquiétudes au sujet des niveaux très élevés d’endettement des Etats sont-elles fondées?
Il est indéniable que notre politique monétaire serait plus efficace si la convergence entre les politiques économiques des Etats membres était plus grande. Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés. Il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l’avenir engendreront une croissance plus forte. La reprise sera créatrice d’emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité. Elle sera aussi portée par de nouvelles valeurs, que les jeunes expriment déjà par leurs exigences en matière de carrière et d’emploi, qui obéiront à des paramètres différents. La santé, notamment, fait partie de leurs références.

Une pétition signée par cent économistes réclame l’effacement des dettes publiques détenues par la BCE. Que leur répondez-vous?
L’annulation de cette dette est inenvisageable. Ce serait une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats. Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro. Le traité européen a été accepté et ratifié librement et volontairement par les Etats membres de l’Union européenne. Si l’énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l’utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile! A quoi sera affectée la dépense publique? Sur quels secteurs d’avenir investir? Voilà le sujet essentiel aujourd’hui.

Votre prédécesseur, Mario Draghi a été chargé de former un gouvernement en Italie. Que vous inspire cette nomination?
C’est une chance pour l’Italie, et une chance pour l’Europe, que Mario Draghi ait accepté de relever ce défi : sortir son pays de la crise économique, et sociale, alors que l’Italie est le pays de la zone euro le plus touché par la pandémie. J’ai toute confiance en Mario Draghi pour accomplir cette tâche. Il a toutes les qualités requises, la compétence, le courage, et l’humilité pour réussir dans sa nouvelle mission : relancer l’économie italienne, avec le soutien de l’Europe.

Janet Yellen, l’ancienne présidente de la Banque centrale américaine, la Fed, devient secrétaire du Trésor. Est-ce une bonne nouvelle?
Une femme pour la première fois à ce poste est une excellente nouvelle! Janet Yellen présente un profil idéal compte tenu des circonstances, puisque c’est une économiste spécialiste du marché du travail. Or l’emploi sera déterminant pour le redémarrage de l’économie. C’est une femme chaleureuse et agréable. Humble dans son excellence. Sa nomination fluidifiera les relations économiques transatlantiques. Nous allons retrouver une logique de coopération dans des domaines clés, comme les échanges internationaux et les enjeux climatiques.

Vous défendez un « verdissement » de la politique monétaire. Est-ce du ressort d’une banque centrale?
Absolument. Dans la lutte contre le changement climatique, chacun doit prendre sa part. La BCE est dans le cadre de son mandat de stabilité des prix, car le changement climatique comporte des risques en la matière, en exerçant une influence sur la croissance, le niveau des prix et l’économie en général. La base juridique est légitime. L’opinion publique est en faveur de la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Bref, comme d’habitude, quand on a écouté Christine Lagarde on a un peu de mal à déceler qu’il est exactement l’intérêt est la nature du message Avec des propos aussi lisses, l’intéressée est assurée de rester une bonne vingtaine d’années dans son poste. (NDLR).

Les retards de vaccination plombent la reprise

Les retards de vaccination plombent la reprise

Pour le  cabinet d’études Oxford Economics, le lien de cause à effet ne fait plus de doute : plus les campagnes de vaccination contre le Covid-19 tarderont à arriver à destination, plus le bout du tunnel de la crise économique s’éloignera.( Information du journal la Tribune « Les économies européennes ont pêché au moment de mettre en place leur programme de vaccination », constate le cabinet d’études qui s’attend même, au premier trimestre de l’année, à de nouveaux reculs du PIB parmi les 19 États membres de la zone euro. Résultat, la reprise rapide, qui devait aider à effacer le recul historique de la croissance européenne en 2020, à -6,8% selon Eurostat, ne devrait intervenir « qu’en fin d’année 2021 », anticipent les experts.

De quoi laisser du temps aux autres économies développées de se redresser plus vite ? Le scénario d’une Europe plus lente à se relever face à des zones plus réactives semble se dessiner. Pour 2021, le Vieux continent devrait croître de 4,2%, contre +5,1% pour les États-Unis et, surtout, une reprise insolente en Chine, à +8,1%, selon les dernières projections du FMI.

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