Au moins 90 morts, samedi 27 mars, la journée la plus sanglante depuis le coup d’Etat .
« Au moins 90 personnes [avaient] été tuées à la tombée de la nuit » samedi, a déclaré l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG locale qui recense le nombre des morts depuis le putsch. Et tandis que les Nations unies évoquaient des « rapports » faisant état « de dizaines de morts, dont des enfants, de centaines de blessés », le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres a condamné « dans les termes les plus forts » cette« tuerie ».
Cette brutalité a entraîné sur la scène internationale une série de condamnations et de sanctions touchant les avoirs de nombreux militaires puissants, dont leur chef, mais la pression diplomatique n’a eu jusqu’ici que peu d’impact.
Près de 420 morts depuis le coup d’Etat
La sanglante journée de samedi porte à près de 420 le nombre des personnes tuées dans les violences depuis le coup d’Etat, selon l’AAPP. Les militants pour le rétablissement de la démocratie avaient appelé à de nouvelles manifestations samedi, jour où l’armée organise tous les ans un gigantesque défilé devant le chef de l’armée, désormais à la tête de la junte, le général Min Aung Hlaing.
« Les forces armées tuent des civils non armés, y compris des enfants, les personnes qu’elle a justement juré de protéger », a déploré l’ambassade des Etats-Unis en Birmanie dans un communiqué diffusé sur Facebook.« Cette 76e journée des forces armées restera gravée comme un jour de terreur et de déshonneur. Les meurtres de civils non armés, dont des enfants, sont des actes indéfendables », a réagi l’ambassade de l’Union européenne sur Twitter et Facebook.