Un sauvetage ou un répit pour Lagardère.
La question pour Lagardère est de savoir s’il a été sauvé d’abord par le soutien de dernière minute de Vivendi pour s’opposer au fond britannique Ambert capital et si le nouvel apport du groupe Arnault assure la pérennité de la direction du groupe. Ce sont en effet des poids-lourds qui entrent chez Lagardère d’une part donc Vivendi, d’autre part Arnaud.
A la demande du dirigeant de 59 ans, Groupe Arnault va acquérir environ un quart du capital de Lagardère Capital & Management (LCM), la société holding d’Arnaud Lagardère, ont annoncé les deux parties lundi.
“Ce rapprochement va permettre de renforcer la structure et les capacités financières de LCM”, est-il indiqué dans un communiqué commun.
Le problème c’est que Vivendi comme Arnaud ne sont pas des enfants de chœur dans le monde de la finance et le moment venu voudront rentabiliser leur investissement. L’intervention très récente du groupe Arnault intervient moins d’un mois après une assemblée générale à hauts risques pour Arnaud Lagardère dont la gestion est contestée par le britannique Amber Capital, devenu son premier actionnaire avec 18% du capital.
Le fonds, qui souhaitait renouveler le conseil de surveillance et revoir la structure du groupe – une société en commandite par actions – a finalement échoué à faire approuver ses résolutions.
Arnaud Lagardère a sauvé la mise sur le fil après avoir rallié le soutien de plusieurs figures du monde politique et des affaires français dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, coopté au conseil de surveillance.
Mais il a aussi ouvert la porte à Vivendi, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, qui a pris fin avril plus de 10% du capital de Lagardère, une participation que le groupe a portée depuis à 16,48% selon un avis de l’AMF. Le résultat de ces opérations financières pourrait peser sur la restructuration du groupe Lagardère qui d’une part a fait de mauvais choix d’investissement d’autre part est lourdement touché par le Coronavirus de fait de son exposition aux médias dont les ressources publicitaires vont s’écrouler. Pour l’instant Lagardère a sauvé sa place, reste à sauver le groupe pour conserver sa maîtrise.