Production de vin : l’Italie repasse devant la France
L’Italie devrait redevenir en 2024 le premier pays producteur de vin au monde, avec 41 à 42 millions d’hectolitres produits, place qu’elle a quasiment monopolisée ces quinze dernières années. Elle repasserait ainsi devant la France, où la production est attendue en forte baisse, aux alentours de 39 millions d’hectolitres, touchée par des conditions climatiques « particulièrement défavorables ».
Le pays, détrôné par la France l’année dernière, devrait retrouver sa place de numéro un mondial. Les vendanges devraient conduire à une augmentation de 8% de la production viticole italienne comparé à 2023, celle-ci étant estimée « entre 41 et 42 millions d’hectolitres », a annoncé ce mercredi Coldiretti, la principale organisation agricole italienne.
Côté français, la production viticole s’élèverait à 39,3 millions d’hectolitres, en fort recul de 18%, selon le service de statistiques du ministère, Agreste, qui se base sur des estimations établies au 1er septembre.
Dans l’Hexagone, où la production « est attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles », les vignobles les plus touchés seraient dans le Jura (-71% sur un an). Dans cette région de l’est du pays, un gel sévère et le mildiou (champignon parasite spécifique de la vigne) réduisent significativement la production, après une très bonne récolte 2023. Mais en volume produit, le repli le plus important touche le grand vignoble des Charentes, où la production devrait chuter de 35%. Les vignobles du Val-de-Loire ne sont pas en reste (-30%) tout comme ceux de Bourgogne-Beaujolais (-25%). Les pertes ont été essentiellement occasionnées là aussi par le mildiou, auquel s’est ajoutée la grêle pour le Beaujolais.
Et l’avenir ne serait pas forcément favorable aux vignobles du sud de l’Europe. « Le changement climatique modifie la géographie du vin, il y aura des gagnants et des perdants », résume Cornelis van Leeuwen, professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro.