« Dans deux mois, Valls sera renversé » (Mélenchon)
Mélenchon prend sans doute ses désirs pour des réalités en considérant dans une interview au JDD que Valls sera renversé d’ici deux mois. Une vision sans doute un peu optimiste, dangereuse aussi car Mélenchon sous-tend que la France sera en prise à deux mois de violences jusqu’en juillet. Un discours de Mélenchon ambigu qui condamne la violence tout en prévoyant son prolongement voir son amplification. Une attitude pas très responsable à un moment où certains recherchent l’incident dramatique pour relancer une mobilisation qui s’épuise.
Avec le JDD Les frondeurs ont voulu déposer une motion de censure contre le gouvernement, est-ce un tournant?
Le gouvernement a amené l’autorité de l’État au bord de l’effondrement. La France est contaminée par la décomposition chaotique du Parti socialiste. Aujourd’hui, Manuel Valls n’a plus de majorité et plus d’autorité dans sa propre famille politique. Sa façon de faire durcit tous les rapports. Sa politique conduit à l’accélération inouïe des violences sociales et des tensions dans le pays. Il faut que la loi travail soit retirée et que Valls s’en aille. À quoi bon deux mois de violences jusqu’à la prochaine motion de censure en juillet? Dans deux mois, Valls sera renversé.
Que dites-vous aux frondeurs? Bienvenue au club?
Je leur dis : soyez conséquents. Le texte revient en juillet devant l’Assemblée. En quarante-huit heures, 56 signatures ont été trouvées à gauche. Ils doivent être capables, en deux mois, de trouver les deux signatures qui manquent… Sinon, le bloc d’opposition de gauche – qui comprend 26 frondeurs PS – doit voter la prochaine motion de censure quel qu’en soit l’auteur.
Pensez-vous être en situation d’être en tête à gauche en 2017?
Bien sûr, nous sommes toujours à la merci d’une nouvelle crise xénophobe qui pourrait tout brouiller. Mais la lutte contre la loi El Khomri montre le rapport entre la question sociale et la question institutionnelle. Cela crée un environnement qui correspond à ma ligne politique? le partage des richesses et une VIe République avec la refondation des institutions. Les choses vont beaucoup plus vite que ce que je croyais. Je peux être en situation d’être présent au second tour.
(Avec JDD)