Le chef du renseignement militaire français licencié …comme en Russie ?
En Russie, Poutine a procédé à un vaste nettoyage d’environ 1000 personnes constituant son entourage politique, économique et militaire. Parmi eux des responsables du renseignement qui ont trahi la réalité sans doute pour faire plaisir au dictateur ou par incompétence
C’est un peu aussi ce qui se produit en France où le chef du renseignement militaire vient d’être remercié pour insuffisance. Le renseignement français aurait sous-estimé les intentions russes concernant l’envahissement de l’Ukraine. Le problème est que sur le papier l’armée française constitue une grande puissance mais qui ne se vérifie pas en termes opérationnels. Conséquence notamment de crédits régulièrement rabotés et de services mal ou peu équipés. S’y ajoute une conception de la politique un peu désuète avec la prolifération de conflits de type guérilla ou terroristes. Une remise à plat de cette politique de défense par les politiques serait utile pour éviter que ce domaine soit confisqué par des militaires forcément un peu corporatistes et souvent en retard d’une guerre.
Le patron du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, va quitter ses fonctions suite notamment à ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l’invasion russe en Ukraine, a appris l’AFP mercredi 30 mars de sources proches du dossier.
Selon la source militaire contactée par l’AFP, la DRM était dans le viseur de l’état-major des Armées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais la DRM «fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l’intentionnalité», a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d’envahir l’Ukraine. «Ce qui s’est passé lui donne raison», a-t-elle fait valoir.
Selon une autre source militaire interrogée par l’AFP et qui a elle aussi requis l’anonymat, le départ du haut-gradé faisait l’objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l’armée. Mais il était question qu’un autre poste lui soit confié, ce qui n’aurait finalement pas été le cas. Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l’été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Mais sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
Début mars, peu après l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans le journal Le Monde des divergences d’analyses entre Français et anglo-saxons sur la question d’une possible invasion de l’Ukraine. «Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options» pour faire chuter le président Volodymyr Zelensky, avait-il reconnu.