Automobiles : un marché de renouvèlement en crise en France
Après plusieurs années noires le marché des automobiles neuves se redresse enfin de manière significative en 2015. Un redressement forcément positif mais qui vient en compensation des tassements des années précédentes. En Europe comme en France, les marchés ne sont plus que de renouvellement mais un renouvellement perturbé par la crise de 2008 2009 et qui peine à se redresser. On est encore très loin des ventes d’avant la crise. En outre il faute intégrer la mutation vers des modèles moins puissants, plus économique et plus j’écologique. Le marché automobile français confirme son redressement amorcé depuis plus de deux ans, mais les ventes de voitures ne parviennent pas à rattraper leurs niveaux d’avant-crise, souligne un rapport d’Euler Hermes, le leader de l’assurance-crédit en France, publié jeudi. «Il faudra plusieurs années pour se rapprocher du niveau moyen des 2,1 millions d’unités vendues et absorber les excès générés par la prime à la casse en 2009-2010. Une mesure qui avait en réalité boosté artificiellement les ventes dans un temps réduit», estime Yann Lacroix, conseiller sectoriel chez Euler Hermes. Le groupe anticipe une croissance du marché français de 4% en 2015 et de 2% en 2016. Quelque 1,9 million de véhicules devrait être immatriculés cette année-là. Ces prévisions dépassent celles des constructeurs, pour qui la conjoncture globale reste morose et les risques bien présents. Patrick Blain, le président du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), a maintenu cet été «la prévision prudente d’un marché à +2%». À noter une spécificité française: à 112 g/km, le taux moyen d’émissions de CO2 y est l’un des plus faibles d’Europe. Les Européens rejettent en effet en moyenne 121 g/km de CO2 en roulant. Les consommateurs hexagonaux sont plus friands de modèles économiques, explique le rapport. Ce «point fort pour notre environnement» est toutefois à nuancer. «Des efforts peuvent encore être menés en termes d’innovation pour aller vers des véhicules de moins en moins polluants», souligne Yann Lacroix. Signe que la bataille des véhicules propres est loin d’être gagnée: les véhicules électriques ne pèsent encore que 0,8% du marché global, malgré le «superbonus» de jusqu’à 10.000 euros mis en place en avril. Même si les ventes de voitures sortent progressivement de leur léthargie, le rapport pointe toute de même la grande panne de l’automobile «made in France». La production dans l’Hexagone de véhicules particuliers, qui dépassait encore les 3 millions d’unités en 2005, devrait plafonner à 1,35 million en 2015.