Trop de ministres, trop de dépenses, trop de personnel (René Dosière)
20 ministres en Allemagne mais près de 40 en France, autant de dépenses (et d’incohérences ; des dépenses condamnées par le député Dosière (PS) dans le Figaro.
René DOSIÈRE. - Dans mon livre L’Argent de l’État, paru début 2012, j’avais chiffré à 17 millions d’euros par an le coût d’un ministre du temps du gouvernement de François Fillon. Il s’agissait d’un ordre de grandeur, que j’avais calculé en faisant une moyenne des coûts des différents ministères, secrétariats d’État compris. Aujourd’hui, quelques économies ont été réalisées par le gouvernement Ayrault, notamment en termes de personnels, ce qui fait que le coût d’un ministre doit atteindre plutôt 15 millions d’euros par an. Si on supprimait certains ministères, on n’économiserait pas toutefois 15 millions par disparition chaque année, mais plutôt 10 millions. Il faudrait en effet recaser les fonctionnaires qui y exercent.
Quels sont les principaux postes de dépenses?
Le poste le plus important dans un ministère est celui affecté au personnel. Sous François Fillon, pour une vingtaine de personnes au sein du cabinet et une centaine de personnels de soutien (huissiers, chauffeurs, cuisiniers, etc.), l’État dépensait 7 millions d’euros par an. On doit être aujourd’hui un peu en dessous de cette somme – de l’ordre de 10 à 15% – ce qui représente une faible baisse. Viennent ensuite les dépenses de communication (5 millions par an), le loyer (2 millions), l’entretien et la maintenance du ministère (1 million d’euros) et le train de vie (900.000 euros). Ce dernier poste doit avoir diminué d’environ 15% par rapport au précédent gouvernement.
La mise en place d’un gouvernement resserré est-elle possible en France?
Si on y parvient à l’étranger, on devrait pouvoir y arriver chez nous! Ce serait bien de tourner autour d’une vingtaine de ministres. Mais le vrai problème aujourd’hui, c’est celui du rôle du cabinet ministériel par rapport aux services du ministère. Dans les cabinets, on a en effet pris l’habitude de doubler le travail des ministères. Or, en apprenant à travailler autrement, avec un cabinet plus politique, il serait possible de fonctionner avec moins de ministres et de faire davantage appel à l’administration centrale.