Archive pour le Tag '« Renaissance'

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Renaissance de la planification ?

Renaissance de la planification ?

 

 

Pour une  refonte totale de notre système social et fiscal, estiment les économistes Yann Coatanlem et Antonio de Lecea, dans une tribune au « Monde ».

 

La question du pouvoir d’achat est, aujourd’hui, en tête des préoccupations des Français et l’accélération de l’inflation, tout comme la volatilité actuelle des prix de l’énergie renforcent le sentiment d’insécurité. Mais il faut prendre garde aux solutions politiques simplistes : les protestations contre la vie chère recoupent en fait des problématiques multiples, qu’il faut traiter individuellement, mais aussi suivant une stratégie d’ensemble cohérente.Bref, comme une renaissance de la planification, un gros mot il y a encore quelques mois !

Le manque de pouvoir d’achat souffre d’abord d’un trop-plein de « pouvoir de marché » d’entreprises qui profitent d’un cadre concurrentiel devenu inadapté. Le top 10 % des entreprises au rendement le plus élevé ont aujourd’hui un taux de rendement cinq fois plus élevé que le taux médian, alors que ce ratio était plus proche de deux il y a vingt-cinq ans. Les 10 % des entreprises les plus profitables ont vu leurs marges augmenter de 35 % depuis le début des années 2000, alors qu’elles ont stagné pour les autres entreprises, et leur profitabilité s’accroître de 50 % de plus que les autres. Le top 1 % des entreprises les plus exportatrices représentent 67 % de l’ensemble des exportations. Le top 1 % des firmes détentrices de brevets contrôle 91 % du total des brevets. Cette concentration de plus en plus extrême doit pousser les pouvoirs publics à revoir la politique de concurrence pour éviter la constitution de ces véritables impôts privés que sont les distorsions de prix et les rentes de monopoles, ou encore à faire payer aux entreprises les coûts d’environnement et d’infrastructure supportés par les budgets publics.

Par ailleurs, les crises à répétition, qu’elles soient sanitaires, économiques, climatiques ou géopolitiques, ont touché de manière disproportionnée les plus défavorisés. Durant la pandémie de Covid, on a recouru à un arsenal d’aides qui ont certainement atténué l’impact économique de la crise, mais dont le manque de ciblage suffisamment précis a pu, dans certains cas, créer des situations injustes et alourdir les déficits publics. De même, si dans la lutte contre la hausse du prix de l’essence, des aides d’urgence de l’Etat et des régions apparaissent nécessaires, elles contredisent l’impact de la taxe carbone dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ces risques dérivés de l’action d’urgence seraient considérablement amoindris si l’on disposait d’une approche des crises ex ante, c’est-à-dire des filets de sécurité offrant une garantie raisonnable de ne pas être laissé sur le carreau. Le revenu universel peut jouer ce rôle d’amortisseur, avec l’avantage non négligeable de changer la psychologie des anticipations : avec moins de peur du lendemain, on peut davantage prendre de risques personnels qui contribuent à la prospérité du pays et les citoyens peuvent mieux accepter des choix politiques de long terme.

Avec Macron enterrement définitif du syndicalisme ou renaissance ?

Avec Macron enterrement définitif du syndicalisme ou renaissance ?

Macron n’a jamais cacher son dédain profond pour tous les corps intermédiaires y compris représentatifs. D’où l’artifice du recours à des commissions citoyennes bidon pour échapper à une discussion réellement démocratique et  pertinente.

Or  second quinquennat d’Emmanuel Macron a été entériné par un constat – la sanction d’un électorat séduit entre autre par les promesses de réformes sociales de Marine Le Pen – et un engagement, l’annonce d’un changement.

Celui-ci tiendra-t-il compte du bilan de son premier quinquennat, tout particulièrement sur la question du dialogue social, point d’achoppement entre l’exécutif et les syndicats ?

L’ambition d’Emmanuel Macron de « simplifier les relations sociales et la vie interne des entreprises » en leur donnant plus de « flexibilité et de sécurisation » a été accueillie avec beaucoup de critiques notamment par les dirigeants syndicaux. Ces derniers lui ont reproché un dialogue social dégradé, désordonné, affaibli, ne satisfaisant ni les directions, ni les représentants du personnel. Ils pointent un important recul de la démocratie sociale et des « ordonnances travail » très discutables.

Le 26 avril 2022, le dirigeant syndical Laurent Berger (CFDT) liste ainsi dans une tribune publiée dans Le Monde l’ensemble des défis à venir lui demandant de convoquer « un grand rendez-vous social ».

 

Si, durant son premier mandat, Emmanuel Macron n’a jamais caché son refus de développer le dialogue avec les organisations syndicales, il faut souligner que la méthode du premier quinquennat – par ailleurs entâchée par différentes crises sociales de taille, crise des « gilets jaunes », mouvement massif contre la réforme des retraites avec la grève la plus longue que la SNCF n’ait jamais connue, crise sanitaire – a été celle d’une plus grande libéralisation du dialogue social.

Emmanuel Macron et son gouvernement ont réduit le dialogue social au seul niveau de l’entreprise en créant des mécanismes institutionnels incitant à moins de syndicalisation et à plus de représentation interne unique des salariés grâce au développement du référendum d’entreprise et au nouveau dispositif du conseil d’entreprise, fusion des instances représentatives et de l’exercice de la négociation collective réduisant sensiblement le pouvoir syndical. Il n’existe actuellement que 90 conseils d’entreprise en France contre 90.000 Comités Sociaux et Économiques. Emmanuel Macron a déjà prévenu qu’il souhaitait porter davantage le Conseil d’Entreprise lors de son prochain quinquennat.

Dans le même ordre d’idées, le gouvernement a travaillé à la fusion des branches professionnelles pour tenter de calquer le modèle allemand qui possède 100 branches contre 217 en France, réduisant ainsi le nombre d’interlocuteurs.

Depuis 2015 et la loi Rebsamen incitant à fusionner les représentatives du personnel (délégués du personnel, Comité d’entreprise et Comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail), les organisations patronales avaient réclamé l’obligation de les fusionner en un seul Comité social et économique. Ce modèle, supprimant le CHSCT, accélérait la simplification et l’efficacité pour faire passer les projets d’entreprise et répondre aux différentes obligations légales.

Ce format où l’implication des organisations syndicales est de plus en plus réduite peut-il perdurer ?

Les partenaires sociaux (syndicats, branches professionnelles, associations) aussi nommés « corps intermédiaires » sont là pour porter un véritable poids politique, notamment en négociant des Accords Nationaux Interprofessionnels (sur la santé et le télétravail pour les plus récents), mais aussi dans la gestion des organismes paritaires (formation, retraite), et surtout, au quotidien, au sein des entreprises en négociant 40,000 accords collectifs annuels qui améliorent la vie d’un nombre important de salariés.

Les derniers résultats de la représentativité dans les branches professionnelles montrent que le score des trois organisations syndicales les plus réformistes CFDT, CFTC et UNSA dépassent les 30 % dans 75 % des branches ; si l’on ajoute le score obtenu par la CFE-CGC, le seuil des 50 % est atteint, la capacité de signer par des organisations syndicales aptes au compromis est alors acquise dans la majeure parties des branches. Cela signifie-t-il que le syndicalisme en France veut se montrer plus raisonnable ? Les organisations syndicales auraient-elles pris conscience qu’aborder les enjeux de demain liés aux transformations de l’emploi et à la transition écologique pourraient passer par un travail en commun sans rester arc bouter sur une culture exclusive de la confrontation ?

Plusieurs articles et rapports ont montré que ces fusions n’ont pas porté leur fruit et ont manqué singulièrement d’innovation, sans les effets vertueux promis sur la transformation sociale au sein des entreprises.

Plusieurs acteurs ont regretté un échec et « un appauvrissement » du dialogue social, constatant un manque de volonté dans la pratique des relations sociales engendrant la tentation à la conflictualité directe.

La méconnaissance des règles de droit social, la politisation ou l’élargissement du conflit local en conflit national ou une judiciarisation directe pour faire annuler les Plan de Sauvegarde de l’Emploi sont de plus en plus utilisés pour créer un rapport de force.

De même, au sein des petites entreprises où l’on pousse de moins en moins à la syndicalisation en ouvrant à d’autre acteurs, le champs de la négociation (salariés par la voie du référendum, salariés mandatés, représentants du personnel) et sans critiquer outre mesure ces nouveaux procédés de négociation qui permettent une régulation sociale au sein des petites et moyennes entreprises, on peut s’interroger sur les effets à venir de la stagnation de la syndicalisation dans la défense des règles du droit du travail par des acteurs peu armés pour affronter les sujets à forts enjeux pour les salariés tels que la retraite, les mobilités, les transformations de l’emploi, l’actionnariat salarié etc.

Placer le curseur de la régulation sociale principalement au niveau de l’entreprise et ouvrir la voie à d’autres acteurs pourrait davantage affaiblir les organisations syndicales. Cela risquerait aussi de désenchanter le dialogue social et d’augmenter l’insatisfaction des salariés eu égard à leurs représentants avec les conséquences que cela pourraient engendrer, celles d’une expression directe, désorganisée et potentiellement incontrôlable.

N’oublions pas, que pendant la crise Covid et malgré un taux de syndicalisation toujours aussi faible (10,3 % en France contre 23 % en moyenne en Europe) les syndicats et les représentants du personnel ont montré qu’ils pouvaient être présents, efficaces et légitimes pour négocier des sujets à risques pour leur électorat, comme les dispositions sur les congés payés réduits ou des accords d’activité partielle de longue durée.

Les organisations syndicales peuvent-elles demain se réinventer et peser sur le second quinquennat ? Emmanuel Macron parviendra-t-il à offrir de réelles opportunités pour valoriser et favoriser le syndicalisme en proposant de nouvelles règles du jeu ?

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Par Stéphanie Matteudi, Enseignante. Chercheuse au LEREDS, Directrice practice Chez Alixio, Université de Lille.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Ségolène Royal : renaissance au Sénat !

Ségolène Royal : renaissance au Sénat !

 

 Il faut croire que la politique est une sorte de drogue douce certes moins dangereuse que d’autres mais dont l’addiction ne peut être contestée. Pour preuve,  Ségolène Royal âgée de presque 70 ans envisage une candidature au Sénat au titre des Français de l’étranger. Bref celle qui a déjà accumulé nombre de responsabilités -et de pensions qui l’accompagnent- pourra ainsi tranquillement être assurée d’ un plan de charge politique jusqu’à presque 80 ans dans le confortable palais du Luxembourg qui abrite les sénateurs.

 

En plus sa liste sera citoyenne déclare-t-elle. On voit mal ce qui peut être citoyen dans un mode d’élection indirecte où ce sont les grands élus qui s’arrangeant en famille pour élire des sénateurs sans jamais presque rendre compte d’ailleurs à leurs  électeurs.

 

On  ne peut être que dubitatif devant cette soif jamais assouvie de responsabilité et de pouvoir d’une responsable qui aura donc passé toute sa vie dans des fonctions politiques et qui pourtant s’affirme comme l’égérie d’un mouvement appelé désir d’avenir. À 70 ou 80 ans, la prétention peut paraître un peu obsolète.

 

Nouvelles technologies– »Intelligence artificielle : renaissance de l’expérience humaine « !

Nouvelles technologies– »Intelligence artificielle : renaissance de l’expérience humaine « !

Un plaidoyer pour  l’intelligence artificielle par Gianmarco Monsellato, Avocat, Ancien dirigeant de Deloitte-Taj, Senior Partner Deloitte dans l’Opinion . Une vision quand même un peu réductrice du champ de l’intelligence artificielle et en même temps un peu excessive voire caricaturale.

 

Tout est écrit. Le futur peut se lire dans l’interprétation des données à notre disposition, des signes que la nature nous donne. Ces conclusions ne viennent pas d’une entreprise technologique du XXIe siècle mais des alchimistes du XVe. Serions-nous en train de vivre un retour en arrière, assisterions-nous à une nouvelle forme de pensée magique sous le couvert du vocabulaire technologique ? Les professions d’expertises et notamment les services professionnels pourraient être tentés de le croire tant leur fin, ou leur mutation complète, est souvent annoncée à cause de l’essor de l’IA. A quoi bon des experts, lorsqu’un algorithme peut vous donner toutes les réponses à vos questions ? Et pourtant…

L’IA découle de la rencontre entre la technique des algorithmes, qui n’est pas nouvelle, une masse de données immense grâce à internet, et des puissances de calcul en augmentation exponentielle. Elle constitue une formidable capacité à calculer des corrélations entre des données apparemment indépendantes, permettant de mettre en lumière des liens de causalités jusque-là ignorés. Grâce au « machine learning », les algorithmes améliorent la pertinence de leurs résultats en éliminant les corrélations aboutissant à des conclusions hors contexte, autrement dit absurdes pour un humain.

Pour les professions d’expertise (consultants, avocats, juges, auditeurs…), l’IA permet de disposer rapidement d’une analyse précise et exhaustive des précédents dans toutes leurs dimensions. Ce qui avant devait être effectué par des collaborateurs durant un temps assez long et avec un taux d’inexactitude non négligeable est désormais rapidement disponible, sans erreur et de manière exhaustive. Sur le plan du droit, l’IA permet de disposer d’analyses de précédents d’une profondeur sans équivalent, réduisant à néant le risque d’erreur ou d’omission. Elle apporte ainsi une sécurité juridique sans faille. A tel point que certaines Cours suprêmes de pays de Common Law travaillent sur des projets d’IA pour effectuer toute la préparation analytique au jugement.

Par construction, une IA ne fait que répéter le passé. Le présupposé fondateur des études de corrélation est de croire que les phénomènes passés ont vocation à se répéter dans le futur

Pour puissante qu’elle soit, l’IA n’en demeure pas moins entravée par des limites indépassables. En premier lieu, elle est sujette aux biais. Puisqu’elle traite des données existantes, ces conclusions reflètent nécessairement les a priori présents dans l’historique des environnements analysés. Plus un biais, ou une erreur de jugement sur le plan moral, a été répété de manière insidieuse dans le passé, plus il influencera les analyses de corrélations et donc les conclusions de l’IA. En second lieu, toutes les corrélations ne se valent pas. Certaines identifient des liens entre données qui sont de fausses causalités uniquement créées par la répétition non signifiante de certains aléas, ce que les mathématiciens arabes du Moyen Age ont appelé « hasard ». Enfin, par construction, une IA ne fait que répéter le passé. Le présupposé fondateur des études de corrélation est de croire que les phénomènes passés ont vocation à se répéter dans le futur. Ce qui va à l’encontre de l’aspiration humaine à la créativité qui n’est rien d’autre que le refus du déterminisme.

 

Est-ce à dire alors que l’IA serait un faux savoir à renier au même titre que l’alchimie de la fin du Moyen Age ? Bien sûr que non, ne fût-ce que parce que certains parmi les plus grands savants à l’origine de la Renaissance étaient aussi des alchimistes. Il faut en revanche l’utiliser pour ce qu’elle est sans lui prêter des capacités qu’elle ne peut avoir.

L’IA permet dès aujourd’hui, et encore plus demain, à tous les métiers de savoir, de bénéficier d’analyses techniques de plus grande qualité et plus rapidement que par le passé. Pour autant que l’on sache s’en servir. Les collaborateurs qui auparavant effectuaient les recherches techniques doivent désormais se concentrer sur le fonctionnement de l’IA pour corriger ses biais ou a minima les comprendre pour en nuancer les conclusions. Quant à ceux qui sont en position de décider, ou de conseiller, ils doivent considérer les conclusions de l’IA pour ce qu’elles sont : une vision du passé appliquée au futur, qui ne peut appréhender l’intelligence des situations si importante à la qualité de la prise décision.

C’est la responsabilité du conseil, de l’avocat ou de l’auditeur, de comprendre que décider c’est créer l’avenir et non pas répéter le passé. L’expérience permet de savoir quand il est nécessaire de s’écarter des chemins déjà tracés, ou quand une évidence provenant du passé deviendrait une erreur si elle était projetée dans le futur. Les plus grandes évolutions juridiques créatrices des droits fondamentaux qui fondent nos sociétés n’auraient jamais été possibles si les jugements ou décisions avaient été rendues par des IA, justement par ce que ces évolutions sont le fruit de décisions qui ont voulu rompre avec ce qui existait déjà.

En réalité, l’IA met sur le devant de la scène l’importance de la qualité de la prise de décision, fruit de l’expérience et de la volonté créatrice. Elle valorise la qualité du jugement humain. Et elle nous renvoie à un texte fondateur de la culture occidentale. Dans l’Odyssée, Ulysse connaît le jugement des dieux et le déterminisme qu’il impose. Il choisit de s’en départir et de tracer son propre chemin, dans un voyage qui ne cesse de nous inspirer 3 000 ans après. Finalement, le principal mérite de l’IA est de nous rappeler que nous sommes humains.

Gianmarco Monsellato, Avocat, Ancien dirigeant de Deloitte-Taj, Senior Partner Deloitte

« Intelligence artificielle : renaissance de l’expérience humaine « !. ( Gianmarco Monsellato)

« Intelligence artificielle : renaissance de l’expérience humaine « !. ( Gianmarco Monsellato)

Un plaidoyer pour  l’intelligence artificielle par Gianmarco Monsellato, Avocat, Ancien dirigeant de Deloitte-Taj, Senior Partner Deloitte dans l’Opinion . Une vision quand même un peu réductrice du champ de l’intelligence artificielle et en même temps un peu excessive.

 

Tout est écrit. Le futur peut se lire dans l’interprétation des données à notre disposition, des signes que la nature nous donne. Ces conclusions ne viennent pas d’une entreprise technologique du XXIe siècle mais des alchimistes du XVe. Serions-nous en train de vivre un retour en arrière, assisterions-nous à une nouvelle forme de pensée magique sous le couvert du vocabulaire technologique ? Les professions d’expertises et notamment les services professionnels pourraient être tentés de le croire tant leur fin, ou leur mutation complète, est souvent annoncée à cause de l’essor de l’IA. A quoi bon des experts, lorsqu’un algorithme peut vous donner toutes les réponses à vos questions ? Et pourtant…

L’IA découle de la rencontre entre la technique des algorithmes, qui n’est pas nouvelle, une masse de données immense grâce à internet, et des puissances de calcul en augmentation exponentielle. Elle constitue une formidable capacité à calculer des corrélations entre des données apparemment indépendantes, permettant de mettre en lumière des liens de causalités jusque-là ignorés. Grâce au « machine learning », les algorithmes améliorent la pertinence de leurs résultats en éliminant les corrélations aboutissant à des conclusions hors contexte, autrement dit absurdes pour un humain.

Pour les professions d’expertise (consultants, avocats, juges, auditeurs…), l’IA permet de disposer rapidement d’une analyse précise et exhaustive des précédents dans toutes leurs dimensions. Ce qui avant devait être effectué par des collaborateurs durant un temps assez long et avec un taux d’inexactitude non négligeable est désormais rapidement disponible, sans erreur et de manière exhaustive. Sur le plan du droit, l’IA permet de disposer d’analyses de précédents d’une profondeur sans équivalent, réduisant à néant le risque d’erreur ou d’omission. Elle apporte ainsi une sécurité juridique sans faille. A tel point que certaines Cours suprêmes de pays de Common Law travaillent sur des projets d’IA pour effectuer toute la préparation analytique au jugement.

Par construction, une IA ne fait que répéter le passé. Le présupposé fondateur des études de corrélation est de croire que les phénomènes passés ont vocation à se répéter dans le futur

Déterminisme. Pour puissante qu’elle soit, l’IA n’en demeure pas moins entravée par des limites indépassables. En premier lieu, elle est sujette aux biais. Puisqu’elle traite des données existantes, ces conclusions reflètent nécessairement les a priori présents dans l’historique des environnements analysés. Plus un biais, ou une erreur de jugement sur le plan moral, a été répété de manière insidieuse dans le passé, plus il influencera les analyses de corrélations et donc les conclusions de l’IA. En second lieu, toutes les corrélations ne se valent pas. Certaines identifient des liens entre données qui sont de fausses causalités uniquement créées par la répétition non signifiante de certains aléas, ce que les mathématiciens arabes du Moyen Age ont appelé « hasard ». Enfin, par construction, une IA ne fait que répéter le passé. Le présupposé fondateur des études de corrélation est de croire que les phénomènes passés ont vocation à se répéter dans le futur. Ce qui va à l’encontre de l’aspiration humaine à la créativité qui n’est rien d’autre que le refus du déterminisme.

Est-ce à dire alors que l’IA serait un faux savoir à renier au même titre que l’alchimie de la fin du Moyen Age ? Bien sûr que non, ne fût-ce que parce que certains parmi les plus grands savants à l’origine de la Renaissance étaient aussi des alchimistes. Il faut en revanche l’utiliser pour ce qu’elle est sans lui prêter des capacités qu’elle ne peut avoir.

L’IA permet dès aujourd’hui, et encore plus demain, à tous les métiers de savoir, de bénéficier d’analyses techniques de plus grande qualité et plus rapidement que par le passé. Pour autant que l’on sache s’en servir. Les collaborateurs qui auparavant effectuaient les recherches techniques doivent désormais se concentrer sur le fonctionnement de l’IA pour corriger ses biais ou a minima les comprendre pour en nuancer les conclusions. Quant à ceux qui sont en position de décider, ou de conseiller, ils doivent considérer les conclusions de l’IA pour ce qu’elles sont : une vision du passé appliquée au futur, qui ne peut appréhender l’intelligence des situations si importante à la qualité de la prise décision.

Rompre avec ce qui existait déjà. C’est la responsabilité du conseil, de l’avocat ou de l’auditeur, de comprendre que décider c’est créer l’avenir et non pas répéter le passé. L’expérience permet de savoir quand il est nécessaire de s’écarter des chemins déjà tracés, ou quand une évidence provenant du passé deviendrait une erreur si elle était projetée dans le futur. Les plus grandes évolutions juridiques créatrices des droits fondamentaux qui fondent nos sociétés n’auraient jamais été possibles si les jugements ou décisions avaient été rendues par des IA, justement par ce que ces évolutions sont le fruit de décisions qui ont voulu rompre avec ce qui existait déjà.

En réalité, l’IA met sur le devant de la scène l’importance de la qualité de la prise de décision, fruit de l’expérience et de la volonté créatrice. Elle valorise la qualité du jugement humain. Et elle nous renvoie à un texte fondateur de la culture occidentale. Dans l’Odyssée, Ulysse connaît le jugement des dieux et le déterminisme qu’il impose. Il choisit de s’en départir et de tracer son propre chemin, dans un voyage qui ne cesse de nous inspirer 3 000 ans après. Finalement, le principal mérite de l’IA est de nous rappeler que nous sommes humains.

Gianmarco Monsellato, Avocat, Ancien dirigeant de Deloitte-Taj, Senior Partner Deloitte

Renaissance d’une taxe sur les transactions financières ?

Renaissance d’une taxe sur les transactions financières

 

Comme d’autres taxes(  taxes carbone, taxe numérique  etc.) , la taxe sur les transactions financières enterrées en 2016 remonte à la surface à l’occasion financement du plan de relance européen. On sait que le plan de relance européen a tout prévu sauf le moindre financement ! Plusieurs chefs d’État notamment Macron en France ont évoqué des hypothèses de taxation sur les importations, sur le carbone, sur le plastique ou encore sur les Gafam. Mais strictement aucune orientation même vague n’a été décidée. Du coup au parlement européen, on  se réveille pour ressortir le vieux projet concernant les transactions financières. 69 eurodéputés – principalement de gauche et écologistes – ont signé une pétition le 16 juillet visant à ressusciter le projet de taxe sur les transactions financières et demandant que celle-ci soit à la hauteur des enjeux posés par la crise sanitaire. L’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne depuis le 1er juillet, s’est pour sa part engagée à mettre en place cette TTF européenne.

Ce soutien de Berlin n’est pas nouveau. Déjà, en décembre 2019, une initiative franco allemande portée par Olaf Scholz – le ministre allemand des Finances – avait tenté de relancer le processus . Mais seuls 10 Etats européens (Allemagne, France, Italie, Autriche, Belgique, Grèce, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne) auraient été concernés.

Cette idée peut resurgir aujourd’hui, car les Britanniques, férocement opposés à cette taxe, sont désormais absents des débats. Mais le nouveau projet affiche des objectifs bien moins ambitieux qu’en 2011.

Seuls les achats d’actions de grandes sociétés, affichant une capitalisation boursière de 1 milliard d’euros et plus, seraient imposés, à hauteur de 0,2 %. Les transactions sur les obligations ou sur les produits dérivés ne seraient pas concernées, et d’autres opérations financières pourraient y échapper. Ainsi calibrée, la TTF pourrait rapporter 3,5 milliards d’euros, bien loin des 35 milliards envisagés en 2011. Ce serait évidemment bien insuffisant pour financer  même de façon partielle le plan de développement de 750 milliards décidés par l’union européenne !

 

France: la renaissance de l’inflation qui va peser sur la consommation

France: la renaissance  de l’inflation qui va peser sur la consommation

 

Du fait d’une tassement des échanges internationaux, la croissance en France encore davantage qu’ailleurs repose sur la demande intérieure. or  cette demande en 2020 pourrait bien être hypothéquée par la renaissance de l’inflation. Alors que la croissance 2019 devrait tourner autour de 1.2% et à peine 1 % en 2020, l’inflation  pointe sérieusement le bout de son nez avec un  rythme sur un an de 1,6% en décembre en France, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee. De quoi évidemment affecter sérieusement le pouvoir d’achat des ménages et leur épargne. Cela d’autant plus que les revenus ne sont pas augmentés  en valeur relative. En outre, on prévoit de diminuer de 0,5 % le taux des livrets d’épargne. En fait , l’inflation dérape sérieusement en cette fin d’année et évidemment aura des conséquences importantes en 2020. Ce dérapage de 50 % environ de l’inflation amorce sans doute un processus à long terme de correction entre la richesse réelle et les politiques accommodantes des banques centrales (en fait qui utilisent  la planche à billets). Reste à savoir si cette correction se fera progressivement ou brutalement après l’éclatement d’une bulle ou d’un événement géopolitique grave. Mais de toute façon cette correction aura lieu.

L’indice des prix harmonisés selon les normes européennes IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, s’inscrit en hausse de 1,6% sur un an, un niveau supérieur aux attentes des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une hausse de 1,4%, après 1,2% le mois précédent. L’indice des prix à la consommation (IPC), utilisé couramment en France, s’inscrit en hausse à 1,4% sur les douze mois à fin décembre, contre 1,0% à la fin du mois du novembre.

« Renaissance européenne », Macron plus fort pour les campagnes électorales que pour la gestion

« Renaissance européenne », Macron plus fort pour les campagnes électorales  que pour la gestion

Ce qui fait la particularité des présidents français, c’est en général être beaucoup plus fort leur des campagnes électorales que pendant la gestion de leur mandat. C’est vrai en politique intérieure évidemment mais tout autant en politique internationale. Concernant l’Europe Sarkozy, puis Hollande enfin Macron avait promis des changements fondamentaux avant finalement de se coucher devant l’Allemagne complètement imperméable aux propositions françaises. Pire, aujourd’hui l’alliance entre l’Allemagne et la France n’a jamais été empirée ta concernant l’évolution de l’Europe. Merkel fait semblant de consentir quelques mesures tout à fait accessoire car elle est en désaccord sur le fond et en plus dans une situation politique plus précaire que précédemment. Les échecs répétés de Macron pour redynamiser l’Europe ne l’ont pas dissuadé de lancer une série de propositions dont on se demande par qui elle pourrait être soutenue. A moins de trois mois d’élections européennes qu’il juge “décisives”, Emmanuel Macron a dévoilé lundi soir une série de mesures concrètes en faveur d’une “renaissance européenne” et lancé un cri d’”alarme” pour une Europe qui selon lui n’a jamais été autant en danger. Dans une lettre aux “citoyens d’Europe” publiée simultanément dans des quotidiens des 28 Etats membres, du Guardian à El Pais en passant par le Corriere della serra, le chef de l’Etat français adresse une mise en garde contre la tentation du “repli” ou de la “résignation”. “Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe n’a été aussi nécessaire et pourtant, jamais l’Europe n’a été autant en danger”, écrit-il, prenant pour exemple la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne programmée dans moins d’un mois. “Le repli nationaliste ne propose rien, c’est un rejet sans projet et ce piège menace toute l’Europe : les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire”, fustige-t-il. “Nous sommes à un moment décisif pour notre continent, un moment où, collectivement, nous devons réinventer politiquement, culturellement, les formes de notre civilisation dans un monde qui se transforme”, ajoute-t-il. “Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.” Ces ambitions passent notamment par la création d’une agence de protection des démocraties et d’une banque pour le climat, la mise en place d’un salaire minimum européen ou encore l’interdiction en Europe des entreprises “portant atteinte aux intérêts stratégique européens”. (Pour voir l’ensemble des mesures :) .

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