Archive pour le Tag 'remplacer'

Page 2 sur 4

Une IA pour remplacer le psychiatre ?

Une IA pour remplacer le psychiatre ?

Les robots-thérapeutes sont aujourd’hui légion… Mais avec quel bénéfice pour les patients ? Sont-ils si objectifs ? Entrez dans la psyché de ces psychiatres numériques et de leurs confrères humains. Par Vincent Martin, Université de Bordeaux et Christophe Gauld, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

 

« Bonjour Monsieur. Je vous en prie, installez-vous. Alors… comment allez-vous depuis la dernière fois ? »

Et si, dans quelques années, cette phrase anodine n’était plus prononcée par un psychiatre en chair et en os mais par une IA, une Intelligence artificielle ? Avec la résurgence récente de la psychiatrie dans le débat publicnotamment en raison de la crise sanitaire, l’idée de proposer des systèmes de suivi de la santé mentale intégrant des IAs a ressurgi.

Elle est, soyons honnête, loin d’être nouvelle puisqu’on trouve la première trace d’un chatbot (programme de dialogue) dédié à la psychiatrie, nommé ELIZA, dès 1966. Ces dernières décennies, les avancées en Intelligence artificielle ont permis la montée en puissance des chatbots, « robots thérapeutes » ou autres systèmes de détection de l’état de santé à travers la voix.

Il existe aujourd’hui plus d’une vingtaine de robots-thérapeutes validés par des études scientifiques en psychiatrie. Plusieurs de ces travaux avancent que les patients pourraient développer de véritables relations thérapeutiques avec ces technologies, voire que certains d’entre eux se sentiraient même plus à l’aise avec un chatbot qu’avec un psychiatre humain.

Les ambitions sont donc grandes… D’autant que, contrairement à leurs homologues humains, ces « professionnels » numériques promettraient des décisions objectives, réplicables et dénuées de tout jugement – et d’être disponibles à toute heure.

Il faut cependant noter que, même si le nom de « robot-thérapeute » évoque l’image d’un robot physique, la plupart sont basés sur du texte, éventuellement des vidéos animées. En plus de cette absence de présence physique, importante pour la majorité des patients, beaucoup ne parviennent pas à reconnaître toutes les difficultés vécues par les personnes avec qui ils conversent. Comment, alors, fournir des réponses appropriées, comme l’orientation vers un service d’assistance dédié ?

Le psychiatre, dans son entretien avec son patient, est, lui, capable de percevoir des signaux importants trahissant l’existence d’idées suicidaires ou de violences domestiques à côté desquels peuvent passer les chatbots actuels.

Pourquoi le psychiatre surpasse-t-il encore sa version électronique ? Lorsque ce spécialiste annonce « Vous avez un trouble déficit de l’attention », ou « Votre fille présente une anorexie mentale », le processus qui l’a conduit à poser ces diagnostics dépend de son « modèle interne » : un ensemble de processus mentaux, explicites ou implicites, qui lui permettent de poser son diagnostic.

De même que l’ingénierie s’inspire de la nature pour concevoir des systèmes performants, il peut être pertinent d’analyser ce qu’il se passe dans la tête d’un psychiatre (la façon dont il conçoit et utilise son modèle interne) lorsqu’il pose son diagnostic pour ensuite mieux entraîner l’IA chargée de l’imiter… Mais dans quelle mesure un « modèle interne » humain et celui d’un programme sont-ils similaires ?

C’est ce que nous nous sommes demandé dans notre article récemment paru dans la revue Frontiers in Psychiatry.

En nous appuyant sur de précédentes études sur le raisonnement diagnostic en psychiatrie, nous avons établi une comparaison entre le modèle interne du psychiatre et celui des IAs. La formulation d’un diagnostic passe par trois grandes étapes :

● La collecte d’informations et leur organisation. Lors de son entretien avec un patient, le psychiatre assemble de nombreuses informations (à partir de son dossier médical, de ses comportements, de ce qui est dit, etc.), qu’il sélectionne dans un second temps selon leur pertinence. Ces informations peuvent ensuite être associées à des profils préexistants, aux caractéristiques similaires.

Les systèmes d’IA font de même : se basant sur les données avec lesquelles ils ont été entraînés, ils extraient de leur échange avec le patient des caractéristiques (en anglais features) qu’ils sélectionnent et organisent suivant leur importance (feature selection). Ils peuvent ensuite les regrouper en profils et, ainsi, poser un diagnostic.

● La construction du modèle. Lors de leur cursus de médecine, puis tout au long de leur carrière (pratique clinique, lecture de rapports de cas, etc.), les psychiatres formulent des diagnostics dont ils connaissent l’issue. Cette formation continue renforce, dans leur modèle, les associations entre les décisions qu’ils prennent et leurs conséquences.

Ici encore, les modèles d’IA sont entraînés de la même manière : que ce soit lors de leur entraînement initial ou leur apprentissage, ils renforcent en permanence, dans leur modèle interne, les relations entre les descripteurs extraits de leurs bases de données et l’issue diagnostique. Ces bases de données peuvent être très importantes, voire contenir plus de cas qu’un clinicien n’en verra au cours de sa carrière.

● Utilisation du modèle. Au terme des deux précédentes étapes, le modèle interne du psychiatre est prêt à être utilisé pour prendre en charge de nouveaux patients. Divers facteurs extérieurs peuvent influencer la façon dont il va le faire, comme son salaire ou sa charge de travail – qui trouvent leurs équivalents dans le coût du matériel et le temps nécessaire à l’entraînement ou l’utilisation d’une IA.

Comme indiqué précédemment, il est souvent tentant de penser que le psychiatre est influencé dans sa pratique professionnelle par tout un ensemble de facteurs subjectifs, fluctuants et incertains : la qualité de sa formation, son état émotionnel, le café du matin, etc. Et qu’une IA, étant une « machine », serait débarrassée de tous ces aléas humains… C’est une erreur ! Car l’IA comporte, elle aussi, une part de subjectivité importante ; elle est simplement moins immédiatement perceptible.

En effet, toute IA a été conçue par un ingénieur humain. Ainsi, si l’on veut comparer les processus de réflexion du psychiatre (et donc la conception et l’utilisation de son modèle interne) et ceux de l’IA, il faut considérer l’influence du codeur qui l’a créée. Celui-ci possède son propre modèle interne, dans ce cas non pas pour associer données cliniques et diagnostic mais type d’IA et problème à automatiser. Et là aussi, de nombreux choix techniques mais reposant sur de l’humain entrent en compte (quel système, quel algorithme de classification, etc.)

Le modèle interne de ce codeur est nécessairement influencé par les mêmes facteurs que celui du psychiatre : son expérience, la qualité de sa formation, son salaire, le temps de travail pour écrire son code, son café du matin, etc. Tous vont se répercuter sur les paramètres de conception de l’IA et donc, indirectement, sur les prises de décision de l’IA, c’est-à-dire sur les diagnostics qu’elle fera.

L’autre subjectivité qui influe sur le modèle interne des IAs est celle associée aux bases de données sur lesquelles celle-ci est entraînée. Ces bases de données sont en effet conçues, collectées et annotées par une ou plusieurs autres personnes ayant leurs propres subjectivités – subjectivité qui va jouer dans le choix des types de données collectées, du matériel impliqué, de la mesure choisie pour annoter la base de données, etc.

Alors que les IAs sont présentées comme objectives, elles reproduisent en fait les biais présents dans les bases de données sur lesquelles elles sont entraînées.

La subjectivité intervient non seulement chez le psychiatre humain, mais aussi chez les IAs thérapeutiques à travers les choix faits par les ingénieurs, codeurs… qui les ont conçues. Vincent Martin, Author provided

Il ressort de ces comparaisons que l’IA n’est pas exempte de facteurs subjectifs et, de ce fait notamment, n’est pas encore prête à remplacer un « vrai » psychiatre. Ce dernier dispose, lui, d’autres qualités relationnelles et empathiques pour adapter l’utilisation de son modèle à la réalité qu’il rencontre… ce que l’IA peine encore à faire.

Le psychiatre est ainsi capable de souplesse de la collecte d’informations lors de son entretien clinique, ce qui lui permet d’accéder à des informations de temporalité très différentes : il peut par exemple interroger le patient sur un symptôme survenu des semaines auparavant ou faire évoluer son échange en temps réel en fonction des réponses obtenues. Les IAs restent pour l’heure limitées à un schéma préétabli et donc rigide.

Une autre limite forte des IAs est leur manque de corporéité, un facteur très important en psychiatrie. En effet, toute situation clinique est basée sur une rencontre entre deux personnes – et cette rencontre passe par la parole et la communication non verbale : gestes, position des corps dans l’espace, lecture des émotions sur le visage ou reconnaissance de signaux sociaux non explicites… En d’autres termes, la présence physique d’un psychiatre constitue une part importante de la relation patient-soignant, qui elle-même constitue une part importante du soin.

Tout progrès des IAs dans ce domaine est dépendant des avancées en robotique, là où le modèle interne du psychiatre est déjà incarné dans celui-ci.

Est-ce à dire qu’il faut oublier l’idée d’un psy virtuel ? La comparaison entre le raisonnement du psychiatre et celui de l’IA est malgré tout intéressante dans une perspective de pédagogie croisée. En effet, bien comprendre la façon dont les psychiatres raisonnent permettra de mieux prendre en compte les facteurs intervenant dans la construction et l’utilisation des IAs dans la pratique clinique. Cette comparaison éclaire également le fait que le codeur amène lui aussi son lot de subjectivité dans les algorithmes d’IA… qui ne sont ainsi pas à même de tenir les promesses qu’on leur prête.

Ce n’est qu’à travers ce genre d’analyses qu’une véritable pratique interdisciplinaire, permettant d’hybrider l’IA et la médecine, pourra se développer à l’avenir pour le bénéfice du plus grand nombre.

_______

Par Vincent Martin, Docteur en informatique, Université de Bordeaux et Christophe Gauld, Pédopsychiatre et médecin du sommeil, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

La pierre pour remplacer le placement en or ?

La pierre pour remplacer le placement en or ?

La politique des taux d’intérêt a pris une tournure habituelle mais trompeuse entre, d’une part, ceux qui recommandent une hausse vigoureuse et accélérée des taux afin de rabattre l’inflation, et d’autre part les défenseurs de la croissance qui prônent une progression plus modérée pour éviter de freiner une reprise déjà bien fragile. Par Sébastien Canderlé, conférencier à Imperial College London ( la Tribune)

 

Avec une guerre en Ukraine à l’issue incertaine et une inflation à deux chiffres, de nombreux investisseurs ont cherché refuge dans l’or, le bien qui s’est avéré, par le passé, capable de préserver sa valeur en période de crise.

Lorsque l’indice des prix aux États-Unis avait doublé entre 1971 et 1980, la Réserve fédérale avait choisi une orientation monétaire restrictive, allant jusqu’à relever son taux directeur à 20% au printemps 1980.

Devant un tel contexte hyperinflationniste et de taux exorbitants, la valeur de l’or était multipliée par 16. Les autres classes d’actifs, en revanche, enduraient des progressions beaucoup moins favorables: les prix de l’immobilier outre-Atlantique augmentaient de 2,3 fois sur la période, tandis que les marchés d’actions et d’obligations évoluaient tout juste au rythme de l’inflation.

Cependant, un demi-siècle plus tard, l’actif mieux à même de résister à la crise n’est plus l’or mais la pierre. Et la raison n’est pas celle que l’on croit. Notre génération n’est guère plus dépendante de l’immobilier que celle de nos parents.

Le taux d’accession à la propriété aux États-Unis atteignait déjà 64,5% dans les années 1970. L’an passé, il était de 65,5%. Au Royaume-Uni, la proportion de propriétaires est passée de 58% en 1980 à tout juste 63% quarante ans plus tard. Et si l’accession à la propriété en France a crû de manière plus prononcée, ce taux n’a progressé que faiblement, passant de 50% au début du premier septennat de Francois Mitterrand à environ 60% aujourd’hui.

Le vrai sujet pour comprendre la réticence des autorités à relever les taux d’intérêt, c’est l’endettement de tous les acteurs économiques.

En pourcentage du PIB, l’endettement des ménages américains a quasiment doublé depuis 1970 et avoisine les 80%. Sur la même période, les français ont vu leur endettement passer de moins de 35% du PIB dans les années 1990 à environ 66% l’an dernier.

A ce fort endettement des ménages s’ajoute celui des États et des entreprises. En 1974, la dette publique outre-Atlantique avait atteint un plus-bas historique depuis la Seconde Guerre mondiale, évoluant sous les 25% du PIB. Elle excède aujourd’hui 120%, soit un ratio supérieur à celui jamais atteint, y compris en période de guerre. Pour la France, la dette publique a gonflé d’environ 20% du PIB dans les années 1970 à 115% l’an dernier.

La dette des sociétés américaines est également à un niveau record, excédant 50% du PIB, davantage qu’au cours des crises précédentes de 2009, 2001 et 1990. Dans les années 1970 ce ratio était inférieur à 35%. En France, l’an dernier, l’endettement des sociétés non-financières dépassait les 100% du PIB.

Tout ceci explique pourquoi, malgré une crise énergétique et un conflit armé régional rappelant les années 1970, la crise actuelle a peu de chance de suivre le même scénario.

Une simple comparaison servira de pièce à conviction. La dernière fois que le Royaume-Uni avait une inflation galopante, c’était il y a tout juste 40 ans. A l’époque, le taux directeur de la banque centrale était de 13,5%; aujourd’hui, il reste inférieur à 2%. L’État britannique est au pied du mur. La dette publique du pays frôle les 100%; elle était inférieure à 30% il y a 20 ans.

Désireuse d’éviter une crise immobilière ou une chute vertigineuse de la consommation, la Banque d’Angleterre demeure impuissante. Et ce malgré le fait que les prix sont cinq fois supérieurs à son indice cible de 2%.

Les propriétaires immobiliers n’ont donc pas de raison de s’inquiéter. Des États surendettés, affaiblis par une mauvaise gestion de la crise de 2008 et de la pandémie des deux dernières années, n’ont pas de marge de manoeuvre pour tacler l’inflation.

Les marchés ne s’y trompent pas. De mars 2020 au printemps de cette année, les prix de l’immobilier ont progressé de 40% aux États-Unis, et de 20% au Royaume-Uni. Le marché français a aussi connu une forte hausse du prix des maisons. Par contraste, le prix de l’or subit une forte volatilité depuis deux ans mais fait du surplace.

Le niveau d’endettement sans précédent de tous les acteurs économiques des pays développés garantit que les taux d’intérêt demeureront très largement inférieurs à l’inflation. N’en déplaise aux Cassandre qui prédisent une chute prochaine des prix, l’immobilier devrait préserver sa fonction d’arbitrage. Des taux d’intérêt réels négatifs en font le nouvel actif de référence. L’or est mort, vive la pierre!

Le biométhane pour remplacer le gaz russe

Le  biométhane pour remplacer le gaz russe 

 

Le professeur de gestion Robert Bell affirme  dans le Monde que la conversion des déchets organiques en méthane permettrait de mettre fin aux importations de gaz russe.

 

Depuis le jour où les Russes ont envahi l’Ukraine, le 24 février 2022, l’Union européenne (UE) a versé à la Russie plus de 28 milliards d’euros en échange de son gaz (Financing Putin’s war : Fossil fuel imports from Russia during the invasion of Ukraine, Centre for Research on Energy and Clean Air, CREA). Parallèlement, l’UE recherche d’autres sources d’approvisionnements pour remplacer les 155 milliards de mètres cubes (mmc) de gaz naturel importé de Russie. Or, l’UE pourrait produire localement, selon diverses modalités, suffisamment de biométhane pour remplacer ce gaz importé.

Rappelons que le biogaz est produit par la décomposition, en l’absence d’oxygène, de matières organiques (fumier, eaux usées humaines, résidus agricoles, etc.). Le biogaz se compose de 50 à 70 % de méthane et de 30 à 50 % de CO2. En éliminant ce dernier et les traces de sulfure d’hydrogène (qui produit la mauvaise odeur d’« œuf pourri ») par un processus facile et peu coûteux, il reste le méthane pur, substitut parfait au gaz naturel.

 

Le biométhane produit dans les grands centres de production coûte souvent un tiers de moins que le prix désormais élevé du gaz naturel. Dans les petits centres de production, les coûts sont plus comparables au gaz russe, mais au moins l’argent reste sur place, il ne va pas en Russie ! Le biométhane circule dans les mêmes canalisations et installations de stockage que le gaz naturel.

Dès lors, pourquoi ne pas le substituer au gaz russe ? Simplement parce qu’on en produit bien peu, environ 3 mmc, comme l’indique l’Association européenne du biogaz (EBA). Cette même source indiquait également, qu’en utilisant ses propres déchets, l’UE pourrait produire 35 mmc de biométhane d’ici à 2030, soit plus de 20 % des importations de gaz russe.

Cette estimation a été retenue dans la stratégie officielle de la Commission européenne, REPowerEU. Installer l’infrastructure de production de ce biométhane coûterait, selon l’EBA, quelque 80 milliards d’euros. Cela semble beaucoup, mais c’est peu comparé aux 28 milliards versés aux envahisseurs russes en seulement quatre mois !

 

De plus, le CO2 extrait du biogaz d’origine peut être valorisé pour obtenir plus de biométhane : combiné avec de l’hydrogène dans un réacteur, en présence d’un catalyseur au nickel, il ressort sous forme de gaz méthane pur. Ce serait un moyen de stocker l’énergie pour pallier les pertes de production intermittentes des parcs éolien et photovoltaïque.

La tentation d’un régime totalitaire pour remplacer une démocratie défaillante ?

La tentation d’un  régime totalitaire pour remplacer une démocratie défaillante ?

 

Plusieurs enquêtes d’opinion révèlent la tentation d’un exécutif fort auprès d’une large partie de la population, mais celle-ci est contrebalancée par une demande d’empathie en apparence contradictoire, observe le politiste Bruno Cautrès dans une tribune au « Monde ».

 

Depuis le soir du second tour des élections législatives, une série de questions ne quitte plus nos débats politiques : le pays est-il « gouvernable » comme cela ? La France ne devrait-elle pas apprendre les vertus des coalitions gouvernementales ? Le modèle politique français est-il compatible avec la recherche de compromis autour de « majorités de projets » ?

Beaucoup soulignent la contradiction entre des institutions politiques qui consacrent le rôle présidentiel et la recherche de ces solutions de compromis. On évoque souvent la tradition française d’un pouvoir exécutif fort devant avoir les mains libres pour gouverner et le peu de goût de notre culture politique pour l’art des compromis.

Les données de plusieurs études académiques semblent, au premier abord, bien attester de cette « particularité » française : selon la série d’enquêtes sur les valeurs des Européens, on constate en France un désir d’autorité pour tout ce qui touche à la sphère publique, une valorisation de l’autorité publique (qui s’accompagne néanmoins d’une forte demande d’autonomie et d’aspiration à la liberté dans le domaine de la vie privée).

Cette valorisation de l’autorité dans le domaine politique s’accompagne d’une forte insatisfaction sur le fonctionnement démocratique du pays : début 2021, le baromètre de la confiance politique du Cevipof montrait que seules 42 % des personnes interrogées considèrent que la démocratie fonctionne bien en France, un pourcentage très nettement inférieur à ce que l’on observe au Royaume-Uni (61 %) et en Allemagne (67 %) dans la même enquête.

Cette insatisfaction démocratique se conjugue avec un profond sentiment de défiance politique : début 2022, 77 % des personnes interrogées dans cette enquête annuelle du Cevipof pensent que les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux, 75 % que les responsables politiques sont déconnectés de la réalité et ne servent que leurs propres intérêts, 79 % que les hommes politiques parlent trop et n’agissent pas assez.

Dans un contexte de crises à répétition, cette défiance nourrit la demande inquiétante d’alternatives à la démocratie : confier le gouvernement à des experts ou à un leader fort « qui n’a pas à se préoccuper des élections ou du Parlement » séduit respectivement près de la moitié et le tiers des personnes interrogées par l’enquête du Cevipof au début 2022. Sur fond de gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, la demande d’efficacité semble même pousser 27 % d’entre elles à déclarer qu’un bon système de gouvernement pour la France pourrait être « l’armée dirigeant le pays » et 47 % « qu’en démocratie rien n’avance, il vaudrait mieux moins de démocratie mais plus d’efficacité » !

Carburant :Une taxe pour remplacer une taxe ?

Carburant :Une taxe pour remplacer une taxe ?

 

Deux  experts en prospective urbaine Vincent Le Rouzic et Alphonse Coulot préconisent, dans une tribune au « Monde », la création d’une cotisation sociale de transition prélevée sur les carburants carbonés, pour remplacer une partie de l’actuelle taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), ainsi que d’un « compte transition mobilité » pour chaque foyer.

En fait,  il s’agirait d’une taxe pour remplacer une autre taxe. Pas vraiment une innovation notamment si l’on en juge par les effets presque neutres du très haut niveau actuel de fiscalité sur le carburant. La lutte contre les émissions de carbone dans les transports réclame sans une approche autrement plus globale et plus complexe NDLR

 

Il y a près de soixante ans, la France était pionnière de la fiscalité écologique. Aujourd’hui, elle peine pourtant à instaurer un mode de taxation des émissions de carbone. En instaurant une redevance sur l’eau, en 1964, la France luttait contre le risque de consommation excessive de cette ressource. Pourtant, depuis l’échec de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) en 2001, les projets de fiscalité carbone peinent à s’instaurer durablement.

Dans sa définition, la taxe carbone qui a vu le jour en 2014 a une prise directe sur les transports, puisqu’elle est intégrée à la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), elle-même responsable de 60 % du prix de l’essence.

Mais, depuis l’épisode sans précédent des « gilets jaunes », l’idée même de hausse de la composante carbone crispe tous les bords politiques, au point d’être quasiment absente de l’élection présidentielle 2022.

Pourtant, en appliquant une tarification aux émissions de carbone, la mesure se veut un accélérateur d’une transition énergétique dont la nécessité ne fait plus débat. Las, le dispositif est encore trop imparfait : manque de transparence dans l’allocation de ses recettes, coût social trop important.

A cela s’ajoute un enjeu, que le débat public et les gouvernements qui se succèdent n’abordent pas : la contraction des recettes de cette fiscalité carbone. La TICPE représente aujourd’hui près de 5 % du budget général de l’Etat (soit 13,6 milliards en 2019). Or la fiscalité carbone est vouée à décroître, voire à s’éteindre complètement, à mesure que la part des énergies fossiles diminue dans les transports.

Ce paradoxe trahit une position impossible à tenir pour l’Etat, qui doit financer massivement les étapes nécessaires de la décarbonation de son écosystème, alors qu’il se voit inexorablement privé de recettes dont il dépend pourtant.

De plus, la fiscalité carbone actuelle privilégie encore trop la contrainte à la coopération, puisqu’elle impose une forte hausse des prix sur un bien non substituable et ne redistribue pas de façon transparente ses recettes. De là une perception de la fiscalité carbone comme une pénalité supplémentaire plutôt que comme la contrepartie d’un accompagnement à la transition.

Enfin, le versement du produit de cette fiscalité au budget général de l’Etat ne permet pas d’en faire la pédagogie et nuit à son acceptabilité. Ce défaut de transparence et le faible bénéfice visible que retire la population de cette taxe constituent les principaux ferments de l’opposition qu’elle suscite.

Macron, pour remplacer la reine d’Angleterre ?

Macron, pour remplacer la reine d’Angleterre ?

 

Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde » tente de faire une comparaison entre deux Etats qui ont conservé des aspects monarchiques : la France et l’Angleterre. Deux états évidemment démocratiques mais dans un cas, celui de l’Angleterre,  où on revendique clairement l’héritage monarchique tandis qu’en France on tente à la fois d’incarner l’héritage révolutionnaire mais dans une posture encore plus monarchique voire  jupitérienne. Au point  qu’on peut se demander si Emmanuel Macron   ne serait pas mieux  sa place pour remplacer la reine d’Angleterre plutôt que d’occuper un poste de président en France NDLR

 

Edito du Monde 

 

Britanniques et Français adorent jouer à ne pas se comprendre. A l’heure où le royaume célèbre les 70 ans de règne d’Elizabeth II, nombre de citoyens français masquent le respect, voire l’admiration qu’ils portent à la souveraine britannique derrière une condescendance républicaine amusée. Comme si, au Royaume-Uni, la survie de la monarchie n’avait pas été de pair avec la construction d’institutions démocratiques au moins aussi solides qu’en France. Comme si, en France, la République avait purement et simplement rompu avec le fonctionnement monarchique.

 

Personne ou presque, dans l’Hexagone, ne nourrit la moindre nostalgie à l’égard de l’Ancien Régime. Mais la façon dont ce dernier continue d’impressionner notre imaginaire et nos institutions est fascinante. Les institutions de la Ve République, explique de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir, ont été explicitement conçues par référence à l’avant-1789. Le fondateur de nos institutions souhaitait, en 1958, « doter l’Etat d’institutions qui lui rendent (…) la stabilité et la continuité dont il est privé depuis cent soixante-neuf ans ». Comme s’il s’agissait de renouer les fils d’une histoire rompus par la Révolution.

Emmanuel Macron a annoncé encore plus clairement la couleur en désignant la « figure du roi » comme le grand « absent » de la politique française. « Je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort [du roi]expliquait-il, en 2015, à l’hebdomadaire Le 1. On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. » Ni Jacques Chirac ni Nicolas Sarkozy n’ont tenté d’incarner la « monarchie républicaine » instituée en 1958. François Hollande s’est brûlé les ailes en prétendant être « normal ».

Un exercice du pouvoir vertical

Emmanuel Macron, lui, à l’instar de François Mitterrand, marque sa volonté de s’inscrire dans l’histoire et multiplie les références au passé monarchique. Il fête Noël 2017 au château de Chambord, convoque le Parlement en Congrès à Versailles et fait jouer du Lully à l’Elysée pour sa cérémonie d’investiture début mai 2022. Sans oublier l’essentiel : un exercice du pouvoir vertical marqué par la relégation des corps intermédiaires et des élus, et par la recherche d’un lien direct avec la population. Des pratiques qui nourrissent les analogies monarchiques et, dans les manifestations, les références cinglantes à la Révolution française.

Politique des Energies renouvelables : Une planification pour remplacer la politique de gribouille

Politique des Energies renouvelables : Une planification pour remplacer la politique de gribouille

 

Trois membres de l’Académie des technologies, Yves Bamberger, Patrick Pélata et Pierre Veltz, suggèrent, dans une tribune au « Monde », de faire du déploiement de l’éolien et du solaire l’objet d’une planification nationale méthodique, mais ouverte aux territoires, aux acteurs économiques et aux citoyens.

 

Tribune.

 

La vitesse de décarbonation de notre système énergétique est la pierre angulaire de notre politique climatique. Le contexte actuel de la guerre en Ukraine montre combien les objectifs de souveraineté et les objectifs climatiques sont alignés. Deux stratégies se dessinent. La première consiste à acheter encore du temps pour réorganiser les approvisionnements en énergies fossiles. Elle est sans doute incontournable à très court terme. Mais il est crucial de ne pas remplacer une dépendance par d’autres.

La seule stratégie d’avenir consiste à aller le plus vite possible vers des solutions non fossiles. Or, pour cela, il ne suffit pas de disposer d’objectifs globaux ou de scénarios de référence. L’enjeu essentiel est celui du déploiement effectif, dans le temps et dans l’espace, de ces solutions non fossiles. Et à cet égard, il y a lieu d’être inquiet, car nous n’avons ni les méthodes, ni les instruments, ni les organisations permettant de piloter efficacement ce déploiement.

Tous les scénarios, à commencer par le plus fouillé, celui de Réseau de transport d’électricité (« Futurs énergétiques 2050 »), prévoient une augmentation forte de la part du vecteur électrique, et une croissance très importante des renouvelables. Nous nous focalisons ici sur l’éolien et le solaire, sans aborder les problématiques spécifiques du nucléaire.

Or, nous nous engageons dans la voie des énergies renouvelables de manière incrémentale et souvent chaotique. Des démarcheurs parcourent les campagnes pour proposer des solutions « agrovoltaïques », qui constituent des revenus d’appoint, et souvent davantage, pour les agriculteurs, sans que la compatibilité avec les usages agricoles ait été vraiment vérifiée. Ce n’est qu’un exemple. Ces démarches désordonnées vont accroître les blocages et les contestations, multiplier les recours et augmenter encore les délais administratifs d’autorisation des projets.

Un changement aussi profond appelle deux conditions.

La première est l’adhésion des citoyens. Pour cela, les objectifs doivent être clairs et fermes, les processus et les calendriers doivent être lisibles.

La deuxième est la mobilisation des investisseurs et des producteurs de technologies et de services. Pour ces acteurs, l’élément fondamental est que le chemin de décarbonation devienne beaucoup plus prévisible qu’aujourd’hui.

Il nous semble donc urgent de changer de méthode. Si nous n’accompagnons pas nos scénarios et nos stratégies, telles que la ststratégie nationale bas carbone, d’une véritable planification structurée et cohérente du déploiement, avec la gouvernance adaptée, nous continuerons à nous bercer de belles paroles.

Energies renouvelables : Une planification pour remplacer la politique de gribouille

Energies renouvelables : Une planification pour remplacer la politique de gribouille

 

Trois membres de l’Académie des technologies, Yves Bamberger, Patrick Pélata et Pierre Veltz, suggèrent, dans une tribune au « Monde », de faire du déploiement de l’éolien et du solaire l’objet d’une planification nationale méthodique, mais ouverte aux territoires, aux acteurs économiques et aux citoyens.

 

Tribune.

 

La vitesse de décarbonation de notre système énergétique est la pierre angulaire de notre politique climatique. Le contexte actuel de la guerre en Ukraine montre combien les objectifs de souveraineté et les objectifs climatiques sont alignés. Deux stratégies se dessinent. La première consiste à acheter encore du temps pour réorganiser les approvisionnements en énergies fossiles. Elle est sans doute incontournable à très court terme. Mais il est crucial de ne pas remplacer une dépendance par d’autres.

La seule stratégie d’avenir consiste à aller le plus vite possible vers des solutions non fossiles. Or, pour cela, il ne suffit pas de disposer d’objectifs globaux ou de scénarios de référence. L’enjeu essentiel est celui du déploiement effectif, dans le temps et dans l’espace, de ces solutions non fossiles. Et à cet égard, il y a lieu d’être inquiet, car nous n’avons ni les méthodes, ni les instruments, ni les organisations permettant de piloter efficacement ce déploiement.

Tous les scénarios, à commencer par le plus fouillé, celui de Réseau de transport d’électricité (« Futurs énergétiques 2050 »), prévoient une augmentation forte de la part du vecteur électrique, et une croissance très importante des renouvelables. Nous nous focalisons ici sur l’éolien et le solaire, sans aborder les problématiques spécifiques du nucléaire.

Or, nous nous engageons dans la voie des énergies renouvelables de manière incrémentale et souvent chaotique. Des démarcheurs parcourent les campagnes pour proposer des solutions « agrovoltaïques », qui constituent des revenus d’appoint, et souvent davantage, pour les agriculteurs, sans que la compatibilité avec les usages agricoles ait été vraiment vérifiée. Ce n’est qu’un exemple. Ces démarches désordonnées vont accroître les blocages et les contestations, multiplier les recours et augmenter encore les délais administratifs d’autorisation des projets.

Un changement aussi profond appelle deux conditions.

La première est l’adhésion des citoyens. Pour cela, les objectifs doivent être clairs et fermes, les processus et les calendriers doivent être lisibles.

La deuxième est la mobilisation des investisseurs et des producteurs de technologies et de services. Pour ces acteurs, l’élément fondamental est que le chemin de décarbonation devienne beaucoup plus prévisible qu’aujourd’hui.

Il nous semble donc urgent de changer de méthode. Si nous n’accompagnons pas nos scénarios et nos stratégies, telles que la ststratégie nationale bas carbone, d’une véritable planification structurée et cohérente du déploiement, avec la gouvernance adaptée, nous continuerons à nous bercer de belles paroles.

Stratégie énergétique Belgique : des bougies pour remplacer le nucléaire ?

Stratégie énergétique Belgique  : des bougies pour remplacer le nucléaire   ?

 

La récente décision de la coalition politique au pouvoir en Belgique laisse songeur concernant la stratégie énergétique. En effet d’un cou,p les pouvoirs publics annoncent l’arrêt dans 4 ans des sept réacteurs nucléaires qui fournissent 40 % de l’électricité. À la place, les autorités belges développeront des petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération  ( SMR de 1 à 300 MW) qui en réalité ne seront pas vraiment avant 10 ou 15 ans. Or l’arrêt des centrales Belges est prévu en 2025.

La vérité c’est qu’il s’agit d’une annonce purement politicienne et que les réacteurs nucléaires seront maintenus pour assurer la fourniture d’électricité en Belgique. L’accord validé hier par les libéraux, les écologistes et les socialistes assure un financement de 100 millions d’euros pour développer les petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération, les fameux SMR – pour small modular reactor. A titre de comparaison, la France va injecter 1 milliard d’euros d’ici 2030.

« C’est avec un regard ouvert vers l’innovation et les nouvelles technologies que nous envisageons le futur énergétique », a plaidé M. De Croo, rappelant l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 auquel doivent aussi contribuer les renouvelables (solaire, éolien). Un beau discours qui évidemment sera contredit par les réalités qu’ignorent souvent les alliances politiciennes. À défaut on pourrait suggérer à la Belgique d’envisager le retour de la bougie !

Belgique : des bougies pour remplacer le nucléaire ?

Belgique  : des bougies pour remplacer le nucléaire   ?

 

La récente décision de la coalition politique au pouvoir en Belgique laisse songeur concernant la stratégie énergétique. En effet d’un cou,p les pouvoirs publics annoncent l’arrêt dans 4 ans des sept réacteurs nucléaires qui fournissent 40 % de l’électricité. À la place, les autorités belges développeront des petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération  ( SMR de 1 à 300 MW) qui en réalité ne seront pas vraiment avant 10 ou 15 ans. Or l’arrêt des centrales Belges est prévu en 2025.

La vérité c’est qu’il s’agit d’une annonce purement politicienne et que les réacteurs nucléaires seront maintenus pour assurer la fourniture d’électricité en Belgique. L’accord validé hier par les libéraux, les écologistes et les socialistes assure un financement de 100 millions d’euros pour développer les petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération, les fameux SMR – pour small modular reactor. A titre de comparaison, la France va injecter 1 milliard d’euros d’ici 2030.

« C’est avec un regard ouvert vers l’innovation et les nouvelles technologies que nous envisageons le futur énergétique », a plaidé M. De Croo, rappelant l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 auquel doivent aussi contribuer les renouvelables (solaire, éolien). Un beau discours qui évidemment sera contredit par les réalités qu’ignorent souvent les alliances politiciennes. À défaut on pourrait suggérer à la Belgique d’envisager le retour de la bougie !

Démocratie : des sondages pour remplacer les élections ?

Démocratie : des sondages pour remplacer les élections ?

« Les élections se font de plus en plus sans les électeurs « , déclare le rédacteur en chef de Ouest-France qui critique la multiplication des sondages.

Le journal ne commandera ni ne publiera de sondage afin de ne pas alimenter les débats médiatiques.

 

« Les élections se font de plus en plus sans les électeurs », déclare dimanche 24 octobre sur franceinfo François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France qui a pris la décision de s’abstenir de publier les intentions de vote pour la présidentielle de 2022.

 

S’il considère les sondeurs comme des professionnels, François Xavier Lefranc n’accepte plus « cette avalanche » d’intentions de vote qui tombe sur les citoyens et qui, pense-t-il, « les détournent de l’essentiel, c’est-à-dire le débat sur tous les sujets qui les concernent. » Pour le rédacteur en chef de Ouest-France, « le sondage n’apporte pas d’info ». Le journal ne commandera ni ne publiera de sondage afin de ne pas alimenter les débats médiatiques. « On trouve assez ahurissant qu’autant d’énergie médiatique soit mise dans le commentaire de sondage et cette énergie devrait être tournée en direction des citoyens pour leur donner la parole », a-t-il jugé.

François-Xavier Lefranc estime qu’avec ces sondages, « on a l’impression que les Français s’expriment et ils ne s’expriment pas du tout. » Il prône le retour sur le terrain des journalistes pour réaliser des reportages en donnant la parole aux Français.  »La démocratie s’en porterait mieux », assène-t-il.

Irak: Macron veut remplacer les Américains !

Irak: Macron veut remplacer les Américains !

 

 

 

Après l’Afghanistan, les Américains vont également quitté l’Irak le 31 décembre. Et Macron qui ne doute de rien, surtout pas lui-même, se propose en quelque sorte de les remplacer pour protéger le pays du terrorisme. De quoi se montrer dubitatif d’une part parce que les forces françaises ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, d’autre part parce que la question se pose aussi du désengagement des forces françaises à l’extérieur en particulier au Sahel où les attentats se multiplient au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Et pour expliquer le repli de la force d’arcane au Sahel, Macron se justifie en prétendant avoir tiré des leçons de l’Afghanistan !

On voit donc mal la France imposée un ordre aussi en Irak . De ce point de vue, Macron est un bon constat mais la stratégie manque. « Les problèmes n’y viennent pas d’une forme d’islamisme radical violent conjugué à l’existence de groupes terroristes comme on l’a vu en Afghanistan. Ils viennent notamment de l’influence des voisins dans un contexte où l’on doit finir de lutter contre le terrorisme.. Il faut aider l’Irak à bâtir une stabilité dans la région vis-à-vis de tous ses voisins. Car aujourd’hui, l’Irak est fragilisé non seulement par la résilience de Daech, mais aussi par des milices chiites qui menacent sa sécurité et exercent une influence néfaste en la soumettant à des influences géopolitiques très fortes. L’Irak est également confronté à des opérations que mène la Turquie dans le nord pour lutter contre le PKK. »

Macron fait des promesses qui paraissent illusoires :

 » La France n’abandonne pas ceux qui se sont battus à ses côtés. Nous continuons par exemple de soutenir l’opposition syrienne – j’ai d’ailleurs reçu certaines de ses composantes au début de l’été – et les combattants de la liberté, en particulier les peshmergas kurdes, qui se battent avec nous contre Daech, et c’est pourquoi j’ai tenu à leur rendre hommage ce dimanche à Erbil. »

Mali : Les Russes pour remplacer la France !

Mali : Les Russes pour remplacer la France !

 

Sidi Traoré, membre Influent Au Mali, se tourne à nouveau vers l’Est. « Nous voulons que la Russie vienne traiter nos problèmes sécuritaires, explique-t-il. Nous avons vu la coopération militaire russe avec d’autres pays, comme la Syrie, ou plus récemment la Centrafrique. Nous sommes convaincus que des militaires russes feront davantage que la France. »

La vérité c’est qu’une partie de la classe politique malienne veut sa part du fromage et souhaite le départ des Français pour s’entendre avec les Russes. Les Russes ne sont d’ailleurs pas les seuls à manœuvrer dans la coulisse il y a aussi les Algériens, les Turcs et la Chine

Le président du Parti socialiste malien, proche de l’ex-président IBK, Amadou Koïta, considère Moscou comme un allié potentiel. « Le Mali a des amis, que ce soit la France ou la Russie. Mais le Mali n’est pas un pays ingrat. Nous ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Nous savons que 50 soldats français sont tombés ici [depuis 2013]. D’un autre côté, il est vrai que l’opération Barkhane pose problème aujourd’hui, parce que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Nous avons besoin de tous les partenariats pour lutter contre le terrorisme. »

Pour Michel Beuret, directeur éditorial de la fondation Hirondelle, une ONG suisse produisant des médias d’information sur des terrains de crise, notamment au Mali, les Russes sont déjà influents dans le pays. « Ils font de la désinformation, mais ce n’est pas aussi prégnant que ce que l’on peut voir en Centrafriquedécrit-il. Les Russes cherchent à s’installer sur le continent africain. Parce que les Chinois, les Américains, les Européens sont là. »

Cette tentation russe existe donc bien au Mali, et notamment à Bamako, où se trouve une grande partie de la classe politique malienne qui se répartissent les mannes pouvoir alors que plus des deux tiers du pays, livrés à la pauvreté, sont hors contrôle dominé soient par les extrémistes ou les bandes armées. Bref la chienlit s’installe encore un peu plus au Mali sous influence étrangère et sur fond de corruption encore aggravée

L’Allemand Laschet pour remplacer Merkel

L’Allemand Laschet pour remplacer Merkel

Laschet et Markus Soeder, qui dirige le parti jumeau bavarois de la CDU, CSU, était jusque-là en concurrence pour diriger l’alliance conservatrice devant remplacer Merkel. Il semble bien que Laschet, 60 ans, ait remporté la victoire sur son concurrent de la CSU. Cependant la CDU ou demeurent divisés sur ce résultat.

Après plus de six heures de débat dans la nuit, le comité exécutif fédéral de la CDU a voté en faveur de Laschet avec 31 membres sur 46, ce qui représente une majorité de 77,5%, selon des sources du parti.

Soeder, qui n’a pas participé à la réunion virtuelle de la CDU, a obtenu le soutien de neuf membres tandis que six autres se sont abstenus, selon les participants.

Plus tôt dans le débat, Laschet a déclaré que son rival conservateur Soeder avait clairement indiqué qu’il accepterait la décision du comité exécutif fédéral de la CDU, ont indiqué les sources. «C’est un signal très important», a déclaré Laschet.

Cependant les sondages font apparaître que Soeder est plus populaire que Laschet, de sorte que la perspective de perdre des votes avec Laschet comme candidat à la chancelière a déconcerté certains membres de son propre parti CDU.

Le désarroi dans le camp conservateur contrastait avec les Verts de l’opposition qui, lundi, sans querelles internes, ont nommé leur co-leader Annalena Baerbock comme leur première candidate à la chancelière dans les 40 ans d’histoire du parti.

Les conservateurs conservent une faible avance dans les sondages sur les Verts, mais la division du leadership menace de nuire à leurs efforts pour prolonger leur emprise de 16 ans au pouvoir sans Merkel, qui leur a remporté quatre victoires consécutives.

Laschet a déclaré que pour lui, l’une des priorités politiques en tant que chancelier serait de garder l’Europe ensemble et de sortir le bloc de sa crise actuelle des coronavirus.

Aucun chancelier n’est jamais venu de la CSU.

Un sondage Forsa la semaine dernière a mis le soutien à l’alliance conservatrice à 27%, devant les Verts à 23%.

Dette: des comités d’experts pour remplacer le vide du gouvernement et de l’administration ?

Dette: des comités d’experts pour remplacer le vide du gouvernement et de l’administration ?

 

 

On peut être vraiment surpris que le gouvernement multiplie les comités et autres groupes d’experts à propos des questions financières et notamment de la dette. En effet il ne manque pas de moyens et peut-être même de compétences au sein de l’administration pour analyser la situation presque quotidiennement et proposer des stratégies.

La preuve sans doute que le gouvernement manque cruellement de perspectives voire même de capacité d’analyse. Du coup, il externalisé sa responsabilité dans des comités d’experts peut-être pour leur faire porter le chapeau d’une éventuelle austérité.

Pourtant la question n’est pas aussi compliquée qu’il y paraît, il faut juste un peu de courage. Il est clair que la France a laissé filer plus que d’autres le déficit budgétaire en même temps que la dette qui atteint maintenant 120 % du PIB (20 points supplémentaire en un an) . La dérive qu’on attribue aux virus ne pourra être amortie  sur une période courte.

La seule manière est donc de la cantonner non pas pour l’oublier mais pour prévoir les modalités de son amortissement progressif sur 20 ,30 ou 40 ans avec une affectation précise des ressources destinées à cet amortissement. Parallèlement évidemment lorsque la reprise sera là le gouvernement pourra reprendre son travail de modernisation structurelle pour réduire les dépenses, mieux équilibrer le budget et  la dette d’avant Covid.

 

1234



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol