Archive pour le Tag 'religion !'

Les nouvelles technologies : pour remplacer la religion !

Les nouvelles technologies : pour remplacer la religion

Dans un entretien au « Monde », le philosophe et chercheur Pierre Musso estime que le métavers vise à « construire un imaginaire autour de technologies existantes ou en développement », et à les présenter comme une « nouvelle révolution ».

 

Pierre Musso est professeur honoraire des universités, associé à l’école d’ingénieurs Télécom Paris, spécialiste des imaginaires technologiques. Il porte son regard de philosophe sur la réalité virtuelle.

Est-ce que les métavers concrétiseront « la philosophie des réseaux » du penseur de la société industrielle Saint-Simon [1760-1825], dont vous vous inspirez ?

Le métavers illustre une innovation – ou un agrégat de technologies – censée représenter ou annoncer une révolution culturelle. Car, de nos jours, les utopies ou les dystopies se réalisent sous la forme du messianisme ou du catastrophisme technoscientifique. La Silicon Valley, avec l’aide des studios d’Hollywood, ne cesse de mettre en scène des promesses technologiques « révolutionnaires » dans des fictions qui sont souvent des blockbusters mondiaux, comme Matrix ou Minority Report, pour promouvoir le cyberespace et l’intelligence artificielle [IA].
« Métavers » est un nouveau mot-valise dont la Silicon Valley a le secret, comme la « guerre des étoiles » ou les « autoroutes de l’information », destiné à produire un grand récit et à construire un imaginaire autour de technologies existantes, ou en développement, et à les présenter au public comme une nouvelle « révolution ».

Et récemment c’est la terme « intelligence artificielle » qui est à la mode NDLR

 

Vous avez écrit « La Religion du monde industriel » en 2006, puis « La Religion industrielle. Monastère, manufacture, usine. Une généalogie de l’entreprise » en 2017 : se dirige-t-on vers la « religion virtuelle » ?

Dans nos sociétés sécularisées et hyper-technologisées demeure un désir de divinités, car aucune société ne peut se passer de mythes ou de croyances fondatrices qui la font tenir. Une société technicienne va logiquement chercher ses divinités dans la technoscience. Ainsi, les références au sacré et à Dieu sont omniprésentes dans la culture anglo-saxonne, notamment dans les temples de la Silicon Valley, laquelle a adopté une « idéologie technico-mystique », héritière de la cybernétique de Norbert Wiener. Et souvenons-nous : la mort de Steve Jobs [1955-2011] fut saluée en 2011 par les mots : « dieu », « prophète », « messie », « pape », « icône », « apôtre » ou « gourou ». Désormais l’invocation du divin, de l’immortalité et de la transcendance est censée apporter un supplément d’âme à la prolifération des techno-discours entourant l’IA ou le transhumanisme. On est plongé en pleine « techno-religiosité ».

Réalité virtuelle : pour remplacer la religion

Réalité virtuelle : pour remplacer la religion

Dans un entretien au « Monde », le philosophe et chercheur Pierre Musso estime que le métavers vise à « construire un imaginaire autour de technologies existantes ou en développement », et à les présenter comme une « nouvelle révolution ».

 

Pierre Musso est professeur honoraire des universités, associé à l’école d’ingénieurs Télécom Paris, spécialiste des imaginaires technologiques. Il porte son regard de philosophe sur la réalité virtuelle.

Est-ce que les métavers concrétiseront « la philosophie des réseaux » du penseur de la société industrielle Saint-Simon [1760-1825], dont vous vous inspirez ?

Le métavers illustre une innovation – ou un agrégat de technologies – censée représenter ou annoncer une révolution culturelle. Car, de nos jours, les utopies ou les dystopies se réalisent sous la forme du messianisme ou du catastrophisme technoscientifique. La Silicon Valley, avec l’aide des studios d’Hollywood, ne cesse de mettre en scène des promesses technologiques « révolutionnaires » dans des fictions qui sont souvent des blockbusters mondiaux, comme Matrix ou Minority Report, pour promouvoir le cyberespace et l’intelligence artificielle [IA].
« Métavers » est un nouveau mot-valise dont la Silicon Valley a le secret, comme la « guerre des étoiles » ou les « autoroutes de l’information », destiné à produire un grand récit et à construire un imaginaire autour de technologies existantes, ou en développement, et à les présenter au public comme une nouvelle « révolution ».

 

Vous avez écrit « La Religion du monde industriel » en 2006, puis « La Religion industrielle. Monastère, manufacture, usine. Une généalogie de l’entreprise » en 2017 : se dirige-t-on vers la « religion virtuelle » ?

Dans nos sociétés sécularisées et hyper-technologisées demeure un désir de divinités, car aucune société ne peut se passer de mythes ou de croyances fondatrices qui la font tenir. Une société technicienne va logiquement chercher ses divinités dans la technoscience. Ainsi, les références au sacré et à Dieu sont omniprésentes dans la culture anglo-saxonne, notamment dans les temples de la Silicon Valley, laquelle a adopté une « idéologie technico-mystique », héritière de la cybernétique de Norbert Wiener. Et souvenons-nous : la mort de Steve Jobs [1955-2011] fut saluée en 2011 par les mots : « dieu », « prophète », « messie », « pape », « icône », « apôtre » ou « gourou ». Désormais l’invocation du divin, de l’immortalité et de la transcendance est censée apporter un supplément d’âme à la prolifération des techno-discours entourant l’IA ou le transhumanisme. On est plongé en pleine « techno-religiosité ».

 

L’Europe a-t-elle déjà perdu cette nouvelle bataille de la réalité virtuelle ?

Il n’y a pas aujourd’hui de révolution virtuelle ou digitale, mais des combinaisons d’innovations technologiques issues d’une rupture majeure intervenue au milieu du XXe siècle, qui est l’informatisation créant un nouveau système technique, comme le XIXe siècle fut celui de la mécanisation. L’Europe peut et doit retrouver sa puissance industrielle dans ce secteur, il n’y a aucune fatalité au déclin.

Religion et Islamisme *: l’ignorance au service de la violence

Religion  et Islamisme *: l’ignorance au service de la violence

 

Ce qui se cache derrière le radicalisme islamique, c’est surtout le maintien dans l’ignorance de la majorité du peuple ainsi enfermé dans des dogmes et une culture néandertalienne. Le maintien des femmes par exemple dans une situation de semi esclavage témoigne de cette volonté d’écarter de la connaissance une grande partie du peuple.

 L’ennemi juré des radicaux chiites comme sunnites, c’est l’instruction. Une instruction qui vient d’être encore limitée par exemple en Afghanistan et qui se réduit le plus souvent à l’étude du Coran. En Occident, les imams auto proclamés et souvent eux-mêmes peu instruits,  développent aussi une politique de formation fondée sur une lecture approximative mais guerrière du Coran.

Ces sont souvent à l’abri des conséquences de la violence qu’ils professent  leurs attaques à l’égard des démocraties. Ainsi ce sont eux qui arment le bras de ceux qui ont tenté d’assassiner Salman Rushdie et les autres victimes de l’intolérance criminelle.

Fondamentalement,  le radicalisme vise à s’opposer à l’accès à l’instruction, à la culture, aux sciences et à la raison. Il ‘agit de maintenir le troupeau en état de dépendance spirituelle et intellectuelle. Du coup, nombre d’abrutis se laissent prendre à ce langage simpliste du Moyen Âge. Les vrais assassins sont ceux qui diffusent ces paroles idiotes contre les sociétés modernes et contre leurs représentants, dirigeants ou intellectuels. La première responsabilité des pays développés serait de mettre un terme aux prêches d’imams qui incitent au crime.

Il faut aussi le caractère corporatiste des imams violents. Ces clercs protègent également leurs fonctions. Ainsi même l’ayatollah Khomeini vivait de sa fonction religieuse et de son appartenance à la caste du clergé islamique. Il était en effet d’une famille d’ayatollahs avec notamment son père et son grand-père qui exerçaient aussi la même fonction.

 Ailleurs,  y compris dans les pays développés , beaucoup vivent aussi d’expédients fondés sur la naïveté et l’ignorance des croyants. 

*courant politique de l’islam faisant de la charia la source unique du droit et du fonctionnement de la société dans l’objectif d’instaurer un État musulman régi par les religieux.

Retour de la religion ?

Retour de la religion ?

L’instrumentalisation du christianisme et d’un passé idéalisé est un levier essentiel pour les populistes contemporains, un siècle et demi après la crise boulangiste. Le journaliste Iacopo Scaramuzzi analyse le phénomène dans son essai « Dieu ? Au fond à droite ». (  dans le « Monde » )

« Dieu ? Au fond à droite. Quand les populistes instrumentalisent le christianisme » (Dio ? In fondo a destra. Perché i populismi sfruttano il cristianesimo), de Iacopo Scaramuzzi, traduit de l’italien par Muriel Lanchard, Salvator, 152 p., 15 €.

Le journaliste italien Iacopo Scaramuzzi couvre l’actualité du Vatican pour La Stampa, Famiglia Cristiana ou, aux Pays-Bas, Katholiek Nieuwsblad. Dans Dieu ? Au fond à droite, il enquête sur la manière dont les populistes, en Italie, en France, en Hongrie, en Russie ou aux Etats-Unis, font de l’identité chrétienne un des axes principaux de leur propagande.

Depuis le boulangisme ou le maurrassisme, en France, jusqu’au conservatisme américain ou à l’impérialisme russe, en passant par le fascisme ­italien, la revendication de l’identité chrétienne par les nationalistes a longtemps été diverse, voire contradictoire, l’opposition entre catho­liques, protestants et orthodoxes ­demeurant structurelle. Vous montrez qu’aujourd’hui, au contraire, elle tend à devenir un facteur d’unité. Comment expliquez-vous cette ­convergence ?

Mussolini, qui au début était anticlérical, avait fini par se rendre compte qu’on ne peut gouverner en Italie sans un lien étroit avec l’Eglise catholique. Mais il se disait à la fois catholique et antichrétien, une formule que beaucoup de nationalistes de son époque auraient pu employer, chacun pour sa confession. Désormais, elle s’inverse. Les populistes se définissent souvent comme chrétiens plutôt que catholiques, protestants ou orthodoxes, manifestant par là leur désir d’unité avec les identitaires des autres confessions.

Il est vrai que chaque pays a sa propre histoire, son propre rapport à la religion. Mais, dans un monde globalisé, tous sont traversés par un sentiment de déclin, qui crée des angoisses à la fois différentes et semblables d’un pays à l’autre, une peur commune du changement, de l’ouverture, de l’étranger. Le déclin est en partie imaginaire dans des pays qui restent solides et prospères. Mais de larges segments des populations ressentent une perte relative de pouvoir, qui engendre une nostalgie. Les gens ont l’impression de ne pouvoir s’appuyer sur rien de stable. La religion, en tant que lien social, apparaît comme un recours.

Le paradoxe étant que ces sociétés sont fortement déchristianisées…

Les leaders nationalistes eux-mêmes ont un rapport assez distant, en réalité, avec la foi religieuse. Il est clair que Matteo Salvini, Jair Bolsonaro ou Donald Trump ne sont pas des parangons de vertu chrétienne, et qu’ils ont un rapport instrumental à la religion. Ils ont senti que c’était un levier politique. Mais ce qui est intéressant, justement, c’est de comprendre pourquoi ce levier fonctionne.

 

Race, religion et richesse: L’amalgame

Race, religion et richesse: L’amalgame

 

 

Trois économistes ont revisité, pour la démentir, la thèse de Max Weber expliquant les différences de revenu par la religion, lesquelles résultent plutôt d’une discrimination d’Etat, rapporte Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’EHESS, dans sa chronique au « Monde ».

 

Chronique.

 

Les résurgences nationalistes actuelles s’alimentent volontiers d’affirmations à l’emporte-pièce sur l’infériorité d’une culture ou d’une religion, au nom parfois de leur incompatibilité avec la modernité. Les sciences sociales elles-mêmes ne sont pas toujours à l’abri.

Parmi les œuvres les plus célèbres de Max Weber, un des pères fondateurs de la sociologie, figure L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, publiée (en allemand) en 1905 et intensément débattue depuis. On en retient, en simplifiant beaucoup, que l’éthique du protestantisme conduit les croyants à accumuler les richesses par l’épargne et l’investissement, à l’inverse d’un catholicisme plus prompt à jouir des richesses. Un article récent réexamine l’argumentation empirique de Weber, qui comparait notamment les revenus des protestants et des catholiques allemands pour démontrer sa thèse (« Weber revisited : the protestant ethic and the spirit of nationalism », Felix Kersting, Iris Wohnsiedler et Nikolaus Wold, Journal of economic history, n° 80/3, 2020).

Soucieux de mettre en évidence les processus par lesquels la religion pourrait affecter le revenu, les auteurs incluent, parmi leurs variables, le niveau d’alphabétisation et le taux d’épargne, données disponibles au niveau des 434 comtés prussiens pour plusieurs années, entre 1875 et 1904.

En premier lieu, les auteurs montrent qu’une analyse rigoureuse ne permet pas de confirmer la thèse de Weber. Les différences de revenu, d’épargne et d’alphabétisation entre catholiques et protestants ne sont pas significatives. En revanche, les populations de culture et de langue polonaises (« d’ethnicité polonaise », écrivent les auteurs), nombreuses à l’Est et massivement catholiques, sont significativement moins riches que celles de culture et de langue allemandes. Si une variable affecte les revenus négativement (ainsi que l’épargne et l’alphabétisation, d’ailleurs), ce serait donc l’appartenance nationale polonaise.

Ces résultats doivent être compris dans le contexte de la construction de l’Etat national allemand par Bismarck à la suite des victoires prussiennes de 1866 et 1870 contre les empires « catholiques » autrichien et français. Invoquant la menace culturelle que représenterait l’« ennemi de l’intérieur » catholique (qui domine en Bavière, en Rhénanie et dans l’ancienne Pologne), Bismarck conduit, à partir de 1871, un Kulturkampf (« combat des cultures »), qui se traduit par la laïcisation de l’enseignement, l’expulsion des congrégations religieuses et la confiscation de leurs biens, ainsi que par des discriminations dans la fonction publique et dans la politique foncière, et, enfin, par la germanisation forcée des minorités linguistiques. Si le Kulturkampf est atténué à partir de 1881 grâce à un accord avec la papauté – Bismark a besoin du soutien du parti catholique face à la montée socialiste –, certains de ses éléments perdurent dans l’est de l’Allemagne.

La laïcité face à la religion éolienne

La laïcité face à la religion éolienne

Pour Patrice Cahart, inspecteur général des finances, le refus de la ministre écologique de donner un droit de veto au maire prouve le dogmatisme des partisans d’une énergie qui a prouvé son inefficacité.

 

Patrice Cahart est ancien conseiller à la Cour de cassation et auteur de «La Peste éolienne», Éditions Hugo Doc, 2021.

 


Le Sénat vient, dans sa sagesse, d’adopter un amendement au projet de loi climat et résilience, qui devrait mettre fin à une forme de tyrannie. À l’heure actuelle, les communes sont contraintes d’accepter les éoliennes dont elles ne veulent pas. L’amendement Courtial, du nom d’un sénateur LR de l’Oise appuyé par soixante-cinq de ses collègues, vise à leur rendre la liberté de refuser, dont on les avait privées. Encore s’agit-il d’une solution fort modérée. La liberté retrouvée ne bénéficierait qu’aux communes d’implantation des engins, et non à leurs voisines qui, compte tenu de la hauteur croissante des éoliennes, peuvent être affectées tout autant. En effet, plusieurs projets de 240 mètres de haut, pale comprise, sont actuellement à l’étude. L’ambition de la profession éolienne semble être d’égaler bientôt la tour Eiffel avec ses 300 mètres de hauteur.

Outre le caractère intermittent des éoliennes, il faut souligner l’inefficacité énergétique. Pour remplacer un seul réacteur nucléaire il faudrait en effet près de 500 éoliennes . L’investissement est assez proche de celui d’un réacteur nucléaire;  le seul problème est que la durée de vie est limitée à une vingtaine d’années pour une éolienne pour au moins 60 ans pour un réacteur nucléaire. Conclusion,  les éoliennes sont portées à bout de bras par les subventions publiques et engraissent  promoteurs et propriétaires. Ce qu’a dénoncé à plusieurs reprises la Cour des Comptes.

Technologie-Religion 5G: pour une évangélisation plus massive !

Technologie-Religion 5G: pour une évangélisation plus massive !

Arthur Dreyfuss (Fédération française des télécoms) milite dans une tribune à l’opinion pour une évangélisation plus massive vis-à-vis de la 5G.

Notons que nombre de zones ne disposent même pas de la 4G ( Contrairement aux chiffres avancés). Que la 5G  ne changera pas grand-chose dans l’immédiat et que les applications nouvelles ne sont pas pour demain. La religion n’est pas accessible à tous! Le même constat sera à faire par rapport à  la fibre NDLR).

Interview dans l’Opinion.

 

 

Les défis restent nombreux dans l’univers des opérateurs télécoms. Entre déploiement de la 5G et de la fibre, et concurrence de plus en plus vive des géants américains du numérique, les chantiers se succèdent. « Il faut réinventer l’équation économique pour l’ensemble des acteurs », estime Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms (FFT).

Le confinement n’a finalement pas perturbé le déploiement de la fibre, c’est une bonne surprise ?

Le confinement et ces dix-huit derniers mois ont montré le besoin majeur de connectivité des Français, en particulier en fibre optique. Grâce aux investissements massifs des opérateurs (11,5 milliards d’euros dans les réseaux fixes et mobiles l’an dernier, un record) et à la mobilisation des sous-traitants, nous avons pu maintenir un niveau tout à fait exceptionnel de déploiement de la fibre. Il s’agit, je le rappelle, du plus grand chantier d’infrastructure en cours dans notre pays. Aujourd’hui, près de 26 millions de foyers français y sont raccordables, ce qui fait de la France le pays le plus fibré d’Europe.

Mais le gendarme des télécoms, l’Arcep, déplore les problèmes de raccordement observés dans 30 % à 40 % des cas. Quelles solutions proposez-vous ?

La filière qui déploie la fibre à une cadence inédite se mobilise aujourd’hui pour trouver des solutions à ces problèmes. Nous allons remettre dans les prochains jours au gouvernement et à la présidente de l’Arcep un livre blanc sur le sujet. Nous avons le même objectif : que la fibre soit accessible à tous dans les meilleures conditions. En tant qu’opérateur, le raccordement n’est pas une option, il fait partie du modèle économique puisqu’après avoir déployé la fibre, le but est d’attirer les clients, de les fidéliser et de leur proposer des services.

Concrètement, ce livre blanc prévoit la mise en place de procédures nouvelles de détection et de reprise des malfaçons, ainsi que l’instauration de sanctions progressives, et financières. Cela peut aller jusqu’à l’exclusion d’un sous-traitant responsable de dégradations avérées et répétées. Par ailleurs, nous allons développer des outils numériques pour centraliser les malfaçons, depuis leur notification jusqu’à leur résolution, de manière à réagir dans un délai très court. Autre exemple très concret : un nouvel outil numérique existe, check voisinage, qui permet aux opérateurs qui l’utilisent de s’assurer que personne n’a été déconnecté accidentellement comme cela arrive parfois lors d’une intervention chez un client. Les sous-traitants qui interviennent sur les points de mutualisation, ces bornes remplies de câbles, devront aussi prendre une photo avant et après leur passage, témoignant de la qualité de leur travail. Un point concerne la formation des sous-traitants et des techniciens pour assurer leur montée en compétences. Ce sont des solutions de bon sens qui amélioreront grandement la qualité de toute la chaîne opérationnelle.

Au titre du dispositif « couverture ciblée » du new deal, nous avons construit en trois ans 762 pylônes pour résorber des zones blanches. Ils sont d’ailleurs inaugurés dans des villages, où école, maternité, bureau de presse ont parfois disparu depuis des années

Les objectifs du plan France Très haut débit (apporter une connexion Internet ultrarapide à tous les Français d’ici fin 2022) et du new deal mobile (fin des zones blanches en zone rurale) seront-ils tenus ?

Absolument, ces objectifs seront tenus. Toutes les semaines, de nouveaux sites mobiles sont construits et mis en service. L’an prochain, tous les sites 3G seront passés en 4G, sachant que plus de 99 % de la population est d’ores et déjà couverte en 4G. Au titre du dispositif « couverture ciblée » du new deal, nous avons construit en trois ans 762 pylônes pour résorber des zones blanches. Ils sont d’ailleurs inaugurés dans des villages, où école, maternité, bureau de presse ont parfois disparu depuis des années. Nous apportons de la vie numérique, c’est un grand succès d’aménagement du territoire. Nous avons aussi amélioré substantiellement la connectivité sur les axes routiers et ferroviaires.

La compétition à quatre opérateurs reste forte, dans un environnement de tarifs bas. Dans ce contexte, les débuts de la 5G sont-ils toujours décevants ?

Les Français ont la chance d’avoir des opérateurs aussi engagés dans l’avenir numérique du pays. Nous avons la fiscalité la plus élevée d’Europe, conjuguée aux investissements les plus massifs et aux tarifs les plus bas des grands pays occidentaux. L’équation des opérateurs est faite de défis quotidiens. Nous demandons au minimum une stabilité réglementaire. Le sempiternel retour de sujets autour de la mutualisation et des modes de distribution des terminaux crée de la perturbation inutile.

L’innovation étant le moteur de notre industrie, nous espérons aussi une conversion plus rapide des Français à la 5G. Nous avons fait notre part du job, en déployant cette technologie aussi vite que possible, tout en répondant à l’ensemble des interrogations des élus. Nous sommes au début de l’histoire de cette technologie, disponible dans plusieurs dizaines de villes, et potentiellement accessible pour des dizaines de millions de Français. Il n’y a aucun doute qu’ils se rendront compte progressivement de la nécessité de passer à la 5G. Nous travaillons avec des PME, des ETI et des grands groupes pour élaborer de nouveaux modèles économiques afin que cette technologie soit créatrice de valeur pour tout le monde. Y compris pour les opérateurs télécoms, faute de quoi ils ne pourront pas maintenir le même niveau d’investissement. D’ores et déjà, une partie de la valeur du numérique est accaparée par les plateformes étrangères du secteur.

Un euro investi par le secteur dans les infrastructures génère 6 euros de PIB pour le pays, mais là-dessus 3 euros de prélèvements obligatoires sont payés par les opérateurs. Ils doivent pourtant être suffisamment solides pour jouer dans la même cour que les plateformes américaines qui sont à la fois des concurrents, des partenaires et des clients…

La perspective d’une taxation plus élevée des géants du numérique règle-t-elle en partie le problème ?

C’est une étape qui témoigne de la prise de conscience collective de l’absolue nécessité d’avoir une concurrence équitable. Cela passe par la fiscalité, par la réglementation, et par les investissements qui sont aujourd’hui exclusivement assumés par les opérateurs télécoms. Nous subissons par ailleurs un niveau de taxation vingt-cinq fois supérieur à celui des géants de l’Internet. Un euro investi par le secteur dans les infrastructures génère 6 euros de PIB pour le pays, mais là-dessus 3 euros de prélèvements obligatoires sont payés par les opérateurs. Ils doivent pourtant être suffisamment solides pour jouer dans la même cour que les plateformes américaines qui sont à la fois des concurrents, des partenaires et des clients… L’enjeu est d’ailleurs européen. Que l’on soit à Paris, Berlin ou Lisbonne, certains soirs, 80 % de la bande passante mise à disposition grâce aux investissements massifs dans les réseaux, est utilisée par Google avec Youtube, Netflix et Facebook. Nous devons changer d’ère. Après les déploiements massifs, nous voilà dans les usages massifs. Il faut réinventer l’équation économique pour l’ensemble des acteurs.

Le monde est aussi entré dans une nouvelle ère écologique…

Les télécoms ont dix ans d’avance sur les sujets environnementaux. Le secteur des infrastructures numériques investit depuis des années pour optimiser sa consommation énergétique. La fibre consomme trois fois moins d’énergie que le réseau cuivre. Chaque nouvelle génération, 3G, 4G, 5G, permet de réduire par 10 la consommation d’énergie nécessaire pour transmettre 1 giga octet. La forte concurrence entre les opérateurs fait que chacun prend des initiatives pour améliorer son efficacité énergétique. Sur le recyclage des téléphones, nous travaillons depuis des années avec les éco-organismes. Nous avons récolté dans nos boutiques plus de 6 millions de téléphones depuis 2016. Le numérique responsable engage toute la chaîne, depuis l’investissement jusqu’au consommateur en passant par les équipementiers qui ont aussi un rôle essentiel à jouer.

Que vous inspire la proposition de la Commission de la copie privée d’une taxe de 7,20 euros sur les smartphones reconditionnés ?

C’est un sujet sur lequel nous discutons depuis près de dix ans, sur lequel nous avançons à tout petits pas alors que nous pourrions aller plus vite avec un peu plus de volontarisme et de détermination collective. Le reconditionné permet à tous les consommateurs d’accéder à des smartphones haut de gamme, cette taxe les pénalise. Il est contradictoire de vouloir développer les terminaux reconditionnés et de les taxer. C’est toute l’économie du reconditionnement qui pourrait en pâtir.

Quelle leçon tirer du grave incident d’Orange sur les numéros d’urgence ?

Orange a déjà communiqué sur son enquête interne. Au-delà, cet incident renvoie à la nécessaire modernisation des appels d’urgence, que les opérateurs réclament depuis très longtemps. Améliorer la localisation des appelants, numériser les appels téléphoniques de secours, rationaliser le nombre des numéros d’appel : cette panne doit être l’occasion d’avancer sur ces sujets.

À quoi sert la religion selon Peter Sloterdijk

À quoi sert la religion selon Peter Sloterdijk

A quoi sert la religion ? D’où vient notre besoin de textes religieux ? Dans un essai exigeant, le philosophe allemand explore les rouages du théâtre de la parole divine.

 

Livre (Analyse du monde).

 

La gravitation condamne les humains à la Terre, et seul demeure le regard pour sonder le silence qui les toise, là-haut. Selon le dernier essai de Peter Sloterdijk, publié chez Payot, « faire parler le ciel » serait ainsi le propre de l’homme. Du moins de l’individu occidental qui, depuis l’Antiquité, a détaché d’ici-bas un ciel des idées et a peuplé l’Olympe de « créatures de l’antigravitation » : les dieux. Nous progressons tirés par cette conscience que « quelque chose » nous dépasse, signe vers une direction à suivre.

 

Cette direction, c’est le verbe qui, depuis toujours, s’est attaché à la décrypter : le lien entre le divin et le langage remonte aux plus anciennes sources écrites connues, rappelle le philosophe allemand, dont l’œuvre, commencée en 1983 avec Critique de la raison cynique et marquée par la trilogie Sphères, au tournant des années 2000, s’impose comme l’une des plus importantes de notre époque.

C’est donc de « théopoésie » qu’il nous parle – son traducteur, Olivier Mannoni, nous prévient toutefois que le français rend mal l’allemand « Dichtung », qui décrit l’idée de création au sens large. « Que serions-nous donc sans le secours de ce qui n’existe pas ? » : c’est en passant par ces mots de Paul Valéry que l’ancien recteur de la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe résume l’enjeu vital de la théopoésie.

De la Grèce à l’Egypte antique, du Moyen Age chrétien à l’islam, il parcourt les civilisations en s’efforçant de montrer comment elles ont navigué avec la boussole de la parole sacrée. Lire Sloterdijk n’est pas de tout repos : sa prose, volontiers nébuleuse, qui aime affirmer sans toujours démontrer, est parfois agaçante – peut-être cet effet est-il amplifié par la construction baroque du livre, dont la première partie est issue d’une conférence.

Mais elle garde la fraîcheur de quelques fulgurances, en particulier lorsque Peter Sloterdijk s’attaque à notre modernité occidentale. Il convoque le second principe de la thermodynamique pour évoquer les monarchies de droit divin qui ont, si longtemps, joué le rôle de « retardement de l’entropie », en maintenant en vie des dieux jusqu’à un siècle des Lumières qui viendra hâter leur crépuscule.

Mais avant l’entropie, la thermodynamique est gouvernée par une première loi, la conservation de l’énergie : où est donc passée la théopoésie dans notre époque si les dieux n’y sont plus ? En nous tous, répond Sloterdijk, pour qui la modernité entérine la société comme « hyperobjet émergent ». Désormais, l’épiphanie divine a laissé place à la « sociophanie », et son théologien s’appelle sociologue. Le philosophe en tire deux « propositions » – tout en se félicitant d’être le premier à les formuler ainsi. La religion, désormais attachée à l’individu, est devenue libre, donc « renvoyée à l’inutilité sociale ». Et, désormais, elle se retrouve en concurrence avec l’art et la philosophie pour nous aider à interpréter l’existence. Car nous n’en aurons jamais fini avec son mystère et ses effrayants hasards.

« La Religion dans la France contemporaine »

« La Religion dans la France contemporaine »

Dans « La Religion dans la France contemporaine », les sociologues et historiens des religions Philippe Portier et Jean-Paul Willaime analysent les mutations qui touchent tout autant aux dimensions privées que sociales et politiques de la religion.(Analyse du Monde)

 

Analyse

Depuis des années, les problématiques liées aux questions religieuses ont envahi les discours politiques, les chaînes d’information et les amendements parlementaires. Du voile islamique à l’organisation du culte musulman, de l’enseignement privé confessionnel à la radicalisation, du mariage pour tous à la bioéthique, elles sont omniprésentes. Elles ont réinstallé dans le débat public une question que l’on avait cru résolue depuis des lustres : celle de l’articulation entre le politique et le religieux, entre l’Etat et les « Eglises », selon le modèle fixé par la loi de 1905. La laïcité est redevenue conflictuelle.

Certains ont discerné dans ces diverses manifestations un « retour du religieux » d’autant plus paradoxal qu’il s’inscrit dans une progression constante de la désaffiliation confessionnelle. Entre 1952 et 2018, les Français ne se réclamant d’aucune religion sont passés de 4 % à 58 %. Il est vrai que cette tendance ne touche pas toutes les traditions de la même manière. Si de nombreuses églises catholiques se vident – mais pas toutes –, des mosquées s’agrandissent, des églises évangéliques ouvrent chaque mois et des temples bouddhistes font recette. Comment s’y retrouver dans ce maelström de données, de discours, de crispations, d’évolutions dont certaines semblent contradictoires ?

« Promesses de bonheur décrédibilisées »

Les sociologues et historiens des religions Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, qui ont tous deux dirigé le Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL) de l’Ecole pratique des hautes études, proposent une mise en perspective de ces mutations à la lumière du passage de nos sociétés de la modernité à un régime d’ultra-modernité. L’ultra-modernité, c’est en quelque sorte la modernité réflexive, celle qui applique à ses réalisations sociales (la confiance dans la raison, incarnée par l’Etat et son école, dans le progrès, la science…), souvent sacralisées, ses propres armes : la lecture critique, le doute. Sous l’influence des bouleversements environnementaux, scientifiques, numériques, la croyance au progrès qui a accompagné la modernité a laissé place à un certain désenchantement, les craintes se sont substituées aux certitudes. « Les promesses de bonheur terrestre par lesquelles on avait cru pouvoir remplacer les promesses de bonheur céleste ont été, à leur tour, décrédibilisées », écrivent-ils, et « leur dimension d’espérance s’est dissipée ».

Cette mutation des quatre ou cinq dernières décennies a des conséquences majeures sur le religieux. Autant la modernité avait conduit à une sécularisation des individus et des institutions et à un effacement tendanciel du religieux, autant l’ultra-modernité lui offrirait des conditions propices à une nouvelle forme d’actualité. Non pas à travers la présence d’antan, héritée et encadrée par un dispositif hiérarchique complet. Mais une place renouvelée, ajustée aux interrogations et aux incertitudes des sociétés contemporaines. Loin de renvoyer au passé, soutiennent les auteurs, les transformations actuelles traduisent une reconfiguration du religieux qui affecte tout autant ses dimensions privées que sociales et politiques.

La nouvelle religion du puritanisme écologique

La nouvelle religion du puritanisme écologique

 

Le champ environnemental est désormais largement envahi par une sorte de puritanisme marqué autant par une rigueur excessive que par les contradictions. Ainsi nombre de bobos écologistes donnent -t-il des leçons de vertu pour sauver la planète Terre alors qu’ils entretiennent que des relations théoriques voire ésotériques avec cette même terre. Combien en effet de ces leaders écolos savent-ils ce qu’est tout simplement un jardin, plus largement la nature et son environnement. La plupart sont en effet des urbains, fruits de la métropolisation,  qui pourtant nourrissent l’ambition d’imposer une sorte de morale écologique sur le reste du territoire voire à la terre entière.

Exemples, celui des boues urbaines ou encore de ces fameuses éoliennes qu’on refuse ostensiblement près de chez soi mais qu’on veut  exporter  dans les territoires perdus de la ruralité contre une petite prime aux élus quand ce n’est pas des cadeaux personnels. Ainsi à Grenoble ,ville environnementale supposée modèle,  via la société d’énergie grenobloise (contrôlée  par l’agglomération) demande que soit abandonnée la qualification d’espaces boisés dans le plan local d’urbanisme de Saumur Val de Loire.

Clairement Grenoble demande que le plan local d’urbanisme soit modifié pour satisfaire aux exigences des éoliennes. Une manière élégante d’externaliser des contraintes négatives sur des territoires pauvres. Une pratique bien connue des pays développés par exemple pour externaliser dans les pays pauvres  l’extraction des métaux rares où la fabrication de produits dangereux. On imagine évidemment ce que serait la réaction de la métropole de Grenoble si des territoires perdus comme ceux  la région Saumur Val de Loire intervenaient dans pour modifier les outils de planification de la région grenobloise.

Notons que cette affaire pose également le champ géographique des compétences d’une collectivité  qui sans doute aurait mieux à faire en s’occupant par exemple des questions sécuritaires plutôt que de détériorer le cadre de vie et les conditions économiques et sociales des régions pauvres. On pourrait multiplier les exemples quand par exemple les écolos bobos  veulent imposer de manière brutale des normes de gestion des milieux agricoles et forestiers ,au milieu ruraux et aux pays en voie de développement dont ils ignorent tout. Nombre de recommandations écologiques pures et dures opèrent  en fait des transferts d’externalités négatives sur les pays et régions pauvres y compris en France. Une sorte de religion du puritanisme écologique à bon compte.

«L’islam, une religion susceptible»( Jean-Pierre Chevènement)

 «L’islam, une religion susceptible»( Jean-Pierre Chevènement)

«L’islam est présent en France métropolitaine. Il ne l’était pas au temps de Jules Ferry. C’est une religion susceptible, ce qui implique des efforts sur l’enseignement de la liberté d’expression», fait valoir l’ancien ministre de l’Éducation nationale

«Il faut distinguer l’islamisme radical, qui est clairement notre adversaire, qu’il faut éradiquer, et puis l’islam en tant que religion pratiquée par 1,8 milliard d’êtres humains qui, en général, la pratiquent de façon tranquille», insiste l’ancien ministre de François Mitterrand. Soulignant une certaine crise de l’islam à l’échelle mondiale, il plaide pour que le Conseil français du culte musulman (CFCM) se réforme: «Si l’on n’obtient pas de ce dernier qu’il mette sur pied un Conseil national des imams, on aura fait chou blanc », met en garde l’ancien ministre de l’Intérieur.

« L’impossible trilogie politique-religion-développement des pays musulmans « 

« L’impossible trilogie politique-religion-développement des pays musulmans « 

L’économiste Taha Oudghiri analyse dans une tribune au « Monde » ce que sont les principes d’une gouvernance économique islamique, et ce qui pourrait en advenir (extraits)

Tribune. 

 

Qu’elles soient au pouvoir ou dans l’opposition, les familles politiques islamiques occupent continûment, discrètement ou ostensiblement, le champ politique et l’espace public dans les pays musulmans. Ce faisant, elles influencent l’élaboration et l’application de certaines politiques publiques, quand elles n’en sont pas les initiatrices.

Conquérantes, elles conduisent à s’interroger sur ce qu’elles peuvent apporter, en termes de développement économique et social, aux pays qu’elles conquièrent ou qu’elles convoitent.

Que peuvent-elles trouver, sur le plan économique, dans leur référentiel exclusif qu’est l’islam, dans leur corpus religieux coranique et doctrinal : la sunna (les dires et les actes du prophète Mahomet) formant la loi islamique ? Des orientations économiques certainement, mais aussi et surtout, des interdictions et des injonctions.

Impôt et « zakat »

Le Coran et la sunna insistent sur une organisation économique inclusive, sur l’engagement d’une croisade permanente contre la pauvreté. Ils écartent cependant, et, plus encore, interdisent, totalement ou très significativement, des instruments majeurs de politique économique : l’intérêt pour la politique monétaire, et l’impôt pour la politique budgétaire.

L’impôt est interdit au-delà de la prescription relative à la zakat, qui est le troisième pilier de l’islam. La zakat est un impôt et non pas de l’aumône, comme le pensent la plupart des musulmans. C’est un impôt de 2,5 % dont l’assiette, le patrimoine, est très volatile par-delà les difficultés liées à son évaluation annuelle.

Dans des situations exceptionnelles, les capacités contributives peuvent être sollicitées par un impôt progressif. Cependant, aucun système fiscal ne peut être définitivement établi. Une interdiction – un péché même – décrétée par le prophète, même s’il insistait sur la redistribution pour la réduction des inégalités. Ses instructions sur les formes de redistribution étaient lapidaires, et donc lacunaires.

Ces interdictions sont transgressées allègrement, sans que personne trouve à en redire dans ces familles politiques et en dehors d’elles. Ces transgressions appellent, par leur ampleur, l’établissement d’un constat atterrant : autant de grand écarts, d’accommodements à l’islam en matière économique et autant de crispations, d’exacerbations lorsqu’il s’agit de tolérance, de flexibilisation politique et sociale, sont terriblement déroutants. Les dirigeants islamiques seraient-ils alors sortis de cette atemporalité religieuse en matière économique tout en se cramponnant, en figeant les autres aspects sociopolitiques de l’islam ?

« Voile intégral : pas une affaire de religion mais de rapport aux hommes » (Agnès De Féo)

« voile intégral : pas une affaire de religion mais  de rapport aux hommes » (Agnès De Féo)

La  sociologue Agnès De Féo s’appuie sur dix ans d’enquête auprès de femmes portant le niqab pour montrer que c’est avant tout le rapport avec le sexe opposé qui détermine leur choix. (Interview dans le monde)

On parle beaucoup d’elles, mais leur voix est rare. La sociologue Agnès De Féo, elle, a interrogé une centaine de femmes portant le niqab (voile intégral) dans une enquête au long cours, commencée en 2009, quelques mois avant la polémique autour du voile intégral qui a abouti à la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Derrière le niqab. Dix ans d’enquête sur les femmes qui ont porté et enlevé le voile intégral est un livre saisissant, parfois dérangeant, qui permet d’appréhender sous un nouveau jour celles qui ont fait le choix de cacher leur visage.

Vous avez travaillé sur le voile intégral en France dès 2008. Quelles raisons vous ont amenée à vous intéresser à ce sujet, alors absent de l’actualité ?

J’ai commencé à étudier le voilement du visage en 2002 en Asie du Sud-Est. Lorsque je me suis dirigée vers le doctorat en 2008, mon directeur de thèse, le sociologue Michel Wieviorka, m’a poussée à traiter le sujet en France. J’ai d’abord dû digérer ma déception : recentrer mon terrain dans ce pays ne m’excitait pas du tout !

Puis le déclenchement de la polémique en juin 2009 sur le voile intégral, qui a débouché sur la loi d’interdiction en octobre 2010, s’est présenté comme une opportunité. J’ai pu suivre l’évolution des femmes, et surtout assister à une nouvelle tendance : l’adoption du niqab en réaction à la loi. En onze années d’enquête, j’ai rencontré environ 200 femmes « niqabées » et travaillé de façon approfondie avec une centaine. Je suis entrée en contact avec elles en les abordant de manière spontanée.

Le profil des femmes portant le niqab a-t-il évolué au cours de votre décennie d’enquête ?

La loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public a constitué un pivot. Avant, ces femmes étaient dans une dynamique de réislamisation, cherchant à incarner la musulmane parfaite. De la même manière que les hommes salafistes veulent imiter le prophète de l’islam, elles prenaient pour modèle ses épouses qui portaient, selon la tradition, un voile sur le visage. Elles entraient dans le salafisme en couple et connaissaient au début une jubilation dans cette complicité amoureuse.

A partir de juin 2009, le matraquage médiatique qui précède le vote de la loi va faire de la « niqabée » un modèle pour celles qui veulent en découdre avec la société. Ces « néo-niqabées » sont des musulmanes autodidactes, qui se bricolent une religiosité superficielle par Internet. Leur pratique religieuse est souvent laxiste ; la plupart ne s’investissent pas dans l’apprentissage de l’arabe, et l’une d’elles m’avouait ne pas être régulière dans la pratique de ses cinq prières quotidiennes. Elles sont souvent en difficulté sociale, souffrent de solitude et sont en rupture avec leur milieu familial.

 

Religion : Le Conseil d’Etat rétablit le droit de réunion

Religion : Le Conseil d’Etat rétablit le droit de réunion

 

Ce n’est pas une claque du Conseil État au gouvernement mais ça y ressemble. Le conseil d’État condamne l’interdiction générale de réunion promulguée. Du coup, cette exigence du Conseil d’État de prendre des mesures moins strictes et plus s’adaptées pourrait entraîner des procédures de déconfinement dans d’autres secteurs que le domaine cultuel. Dans un communiqué diffusé en début de soirée, le conseil d’Etat précise que le juge des référés, saisi par plusieurs associations et individus, “relève que des mesures d’encadrement moins strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de dix personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret”.

Il juge donc que “l’interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné” et “constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière”.

Le Premier ministre dispose d’un délai de huit jours pour modifier ce décret “en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de ‘déconfinement’, pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte”.

Sri Lanka : guerre de religions ou de crétins ?

Sri Lanka : guerre de religions ou de crétins ?

 Après le terrible attentat au Sri Lanka qui a fait environ 200 morts et 400 blessés la question se pose de savoir si ces massacres sont le fruit d’une guerre de religions ou de crétins. En Europe et au Moyen-Orient notamment, on a vu les dégâts que pouvait produire l’ l’idéologie débile des islamistes. Une idéologie qui d’ailleurs a tué  bien davantage de musulmans que de représentants d’autres religions. Cette fois il s’agit d’un attentat en Asie là où  le bouddhisme domine. En effet, sur les 22 millions de Sri-lankais, 70% sont bouddhistes, 12,6% hindouistes, 9,7% musulmans et 7,6% chrétiens, selon le recensement de 2012. Religion et philosophie,  le bouddhisme prône une pensée et une attitude de paix mais comme toutes les religions ou presque, il a aussi ses extrémistes. La question se pose de savoir si nous entrons dans une nouvelle période de guerre de religions ou si simplement cela ne concerne qu’une minorité de crétins. Ce qui est à peu près certain c’est que les basses œuvres sont effectuées par des abrutis qui souvent servent des intérêts politiques cachés de dirigeants religieux. Au Sri Lanka, Les associations chrétiennes disent être confrontées à des manœuvres d’intimidation de plus en plus appuyées de la part de certains moines bouddhistes extrémistes ces dernières années. L’an dernier, des heurts ont éclaté entre la communauté bouddhiste cingalaise, majoritaire dans le pays, et la minorité musulmane, certains groupes bouddhistes extrémistes accusant les mahométans de contraindre des gens à se convertir à l’islam. Dans son rapport de 2018 sur les droits de l’homme au Sri Lanka, le département d’Etat américain notait que certaines organisations chrétiennes et églises avaient fait état de pressions pour qu’elles cessent toute activité, les autorités ayant parlé à leur égard de “réunions non autorisées”.

Selon ce même rapport, des moines bouddhistes ont régulièrement tenté de fermer certains lieux de culte chrétiens et musulmans. L’enquête démontrera qu’elles sont exactement les responsabilités ,on s’orienterait actuellement vers la piste islamiste. D’ores et déjà on peut regretter un retour en arrière de près de mille ans en matière de tolérance religieuse. La question fondamentale pour lutter contre cette véritable lèpre est la réalité de la démocratie menacée par des replis identitaires qui instrumentalisent aussi les religions dans un objectif de réassurance culturelle rétrograde et pour enfermer les populations dans l’obscurantisme.

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