Archive pour le Tag 'relativiser'

Une baisse du chômage à relativiser

Une baisse du chômage à relativiser

Olivier Dussopt s’est trompé lorsqu’il a déclaré devant l’Assemblée nationale, mardi 14 février, que le taux de chômage était « le plus bas (…) depuis quarante ans ».

Certes le niveau du chômage s’est heureusement amélioré en France comme ailleurs . Selon Eurostat, le taux de chômage des pays de la zone euro s’élevait en moyenne à 6,6 % en décembre 2022, contre 7,2% donc en France.

« Enormément d’emplois aidés ont été également créés », estime l’économiste Bruno Coquer de l’OFCE . L’Etat a ainsi fortement encouragé le recours à l’apprentissage en versant une prime de 6 000 euros pour toute embauche d’apprenti. L’effet a été immédiat, puisque plus de 800 000 contrats d’apprentissage ont ainsi été signés en 2022. Selon l’Insee, l’ensemble de l’emploi aidé représentait près de 2,3 millions de postes fin 2021, en hausse de près de 7% sur un an.

Certains estiment que la baisse du chômage s’explique par le nombre record de radiations de chômeurs par Pôle emploi. « Le gouvernement multiplie les mensonges ! Non seulement le taux de chômage n’est pas au niveau historiquement bas qu’ils prétendent, mais en plus le taux baisse… car les radiations augmentent ! Plus de 50 000 personnes ont été radiées de Pôle emploi en 2022″, a ainsi dénoncé sur Twitter Alexandre Loubet, député de Moselle et vice-président du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

« La hausse des radiations, de 40 000 auparavant en moyenne à 50 000 actuellement, ne peut numériquement expliquer la baisse du chômage », explique Eric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. L’augmentation des radiations est ainsi à comparer avec les créations nettes d’emploi, qui atteignent en 2022 près de 304 900 dans l’emploi salarié privé, selon l’Insee. « Si les radiations avaient un impact plus important, on aurait vu le ‘halo autour du chômage’ exploser », ajoute l’économiste.

L’expression « halo autour du chômage » regroupe des situations diverses d’individus ne rentrant pas dans les critères classiques des demandeurs d’emploi au total, 1,9 million de personnes se trouvent dans le « halo autour du chômage », chiffre l’Insee.

En revanche, bien qu’il soit également en forte baisse, le pourcentage important de personnes ‘en situation de contraintes sur le marché du travail’, c’est-à-dire au chômage, en temps partiel subi ou dans le « halo autour du chômage », peut cependant relativiser les bons résultats de l’emploi. Selon l’Insee, près de 16,5 % des « participants au marché du travail » se trouvaient dans une telle situation de contrainte, un pourcentage plus de deux fois plus important que celui du taux de chômage au sens du BIT.

Même s’il n’est pas au plus bas depuis 40 ans, le chômage n’a donc jamais été si peu élevé depuis pratiquement une quinzaine d’années. Cela va-t-il durer ? « Un ralentissement est dans les tuyaux, la croissance économique ne devrait être que de 0,6% en 2023″, avertit Eric Heyer. « Si la productivité des entreprises – qui a baissé durant l’après Covid – repart également, ce qui réduirait la demande de travail, alors on risque d’avoir des destructions d’emplois. »

Social-Une baisse du chômage à relativiser

Social-Une baisse du chômage à relativiser

Olivier Dussopt s’est trompé lorsqu’il a déclaré devant l’Assemblée nationale, mardi 14 février, que le taux de chômage était « le plus bas (…) depuis quarante ans ».

Certes le niveau du chômage s’est heureusement amélioré en France comme ailleurs . Selon Eurostat, le taux de chômage des pays de la zone euro s’élevait en moyenne à 6,6 % en décembre 2022, contre 7,2% donc en France.

« Enormément d’emplois aidés ont été également créés », estime l’économiste Bruno Coquer de l’OFCE . L’Etat a ainsi fortement encouragé le recours à l’apprentissage en versant une prime de 6 000 euros pour toute embauche d’apprenti. L’effet a été immédiat, puisque plus de 800 000 contrats d’apprentissage ont ainsi été signés en 2022. Selon l’Insee, l’ensemble de l’emploi aidé représentait près de 2,3 millions de postes fin 2021, en hausse de près de 7% sur un an.

Certains estiment que la baisse du chômage s’explique par le nombre record de radiations de chômeurs par Pôle emploi. « Le gouvernement multiplie les mensonges ! Non seulement le taux de chômage n’est pas au niveau historiquement bas qu’ils prétendent, mais en plus le taux baisse… car les radiations augmentent ! Plus de 50 000 personnes ont été radiées de Pôle emploi en 2022″, a ainsi dénoncé sur Twitter Alexandre Loubet, député de Moselle et vice-président du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

« La hausse des radiations, de 40 000 auparavant en moyenne à 50 000 actuellement, ne peut numériquement expliquer la baisse du chômage », tranche Eric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. L’augmentation des radiations est ainsi à comparer avec les créations nettes d’emploi, qui atteignent en 2022 près de 304 900 dans l’emploi salarié privé, selon l’Insee. « Si les radiations avaient un impact plus important, on aurait vu le ‘halo autour du chômage’ exploser », ajoute l’économiste.

L’expression « halo autour du chômage » regroupe des situations diverses d’individus ne rentrant pas dans les critères classiques des demandeurs d’emploi au total, 1,9 million de personnes se trouvent dans le « halo autour du chômage », chiffre l’Insee.
En revanche, bien qu’il soit également en forte baisse, le pourcentage important de personnes ‘en situation de contraintes sur le marché du travail’, c’est-à-dire au chômage, en temps partiel subi ou dans le « halo autour du chômage », peut cependant relativiser les bons résultats de l’emploi. Selon l’Insee, près de 16,5 % des « participants au marché du travail » se trouvaient dans une telle situation de contrainte, un pourcentage plus de deux fois plus important que celui du taux de chômage au sens du BIT.
Taux de personnes au chômage, dans le halo du chômage ou en sous emploi (INSEE)
Même s’il n’est pas au plus bas depuis 40 ans, le chômage n’a donc jamais été si peu élevé depuis pratiquement une quinzaine d’années. Cela va-t-il durer ? « Un ralentissement est dans les tuyaux, la croissance économique ne devrait être que de 0,6% en 2023″, avertit Eric Heyer. « Si la productivité des entreprises – qui a baissé durant l’après Covid – repart également, ce qui réduirait la demande de travail, alors on risque d’avoir des destructions d’emplois. »

Une baisse du chômage à relativiser

Une baisse du chômage à relativiser

Olivier Dussopt s’est trompé lorsqu’il a déclaré devant l’Assemblée nationale, mardi 14 février, que le taux de chômage était « le plus bas (…) depuis quarante ans ».

Certes le niveau du chômage s’est heureusement amélioré en France comme ailleurs . Selon Eurostat, le taux de chômage des pays de la zone euro s’élevait en moyenne à 6,6 % en décembre 2022, contre 7,2% donc en France.

« Enormément d’emplois aidés ont été également créés », estime l’économiste Bruno Coquer de l’OFCE . L’Etat a ainsi fortement encouragé le recours à l’apprentissage en versant une prime de 6 000 euros pour toute embauche d’apprenti. L’effet a été immédiat, puisque plus de 800 000 contrats d’apprentissage ont ainsi été signés en 2022. Selon l’Insee, l’ensemble de l’emploi aidé représentait près de 2,3 millions de postes fin 2021, en hausse de près de 7% sur un an.

Certains estiment que la baisse du chômage s’explique par le nombre record de radiations de chômeurs par Pôle emploi. « Le gouvernement multiplie les mensonges ! Non seulement le taux de chômage n’est pas au niveau historiquement bas qu’ils prétendent, mais en plus le taux baisse… car les radiations augmentent ! Plus de 50 000 personnes ont été radiées de Pôle emploi en 2022″, a ainsi dénoncé sur Twitter Alexandre Loubet, député de Moselle et vice-président du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

« La hausse des radiations, de 40 000 auparavant en moyenne à 50 000 actuellement, ne peut numériquement expliquer la baisse du chômage », tranche Eric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. L’augmentation des radiations est ainsi à comparer avec les créations nettes d’emploi, qui atteignent en 2022 près de 304 900 dans l’emploi salarié privé, selon l’Insee. « Si les radiations avaient un impact plus important, on aurait vu le ‘halo autour du chômage’ exploser », ajoute l’économiste.

L’expression « halo autour du chômage » regroupe des situations diverses d’individus ne rentrant pas dans les critères classiques des demandeurs d’emploi au total, 1,9 million de personnes se trouvent dans le « halo autour du chômage », chiffre l’Insee.
En revanche, bien qu’il soit également en forte baisse, le pourcentage important de personnes ‘en situation de contraintes sur le marché du travail’, c’est-à-dire au chômage, en temps partiel subi ou dans le « halo autour du chômage », peut cependant relativiser les bons résultats de l’emploi. Selon l’Insee, près de 16,5 % des « participants au marché du travail » se trouvaient dans une telle situation de contrainte, un pourcentage plus de deux fois plus important que celui du taux de chômage au sens du BIT.
Taux de personnes au chômage, dans le halo du chômage ou en sous emploi (INSEE)
Même s’il n’est pas au plus bas depuis 40 ans, le chômage n’a donc jamais été si peu élevé depuis pratiquement une quinzaine d’années. Cela va-t-il durer ? « Un ralentissement est dans les tuyaux, la croissance économique ne devrait être que de 0,6% en 2023″, avertit Eric Heyer. « Si la productivité des entreprises – qui a baissé durant l’après Covid – repart également, ce qui réduirait la demande de travail, alors on risque d’avoir des destructions d’emplois. »
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Relativiser la récession (PDG de Morgan Stanley)

Relativiser la récession  (PDG de Morgan Stanley) 

 James Gorman, PDG de Morgan Stanley depuis 2009, analyse  dans le JDD les risques qui menacent l’économie mondiale.

James Gorman, 64 ans, a reçu son baptême du feu en arrivant en tant que coprésident à la tête de Morgan Stanley, en 2007, en pleine crise financière. Face aux tensions actuelles, celui qui est devenu PDG de l’un des premiers groupes bancaires au monde en 2009 se montre moins pessimiste que ses pairs. « Ferons-nous face à une inflation incontrôlable ? Je ne le pense pas », assure-t-il ainsi. Pour le JDD, il analyse les risques qui menacent l’économie mondiale et assure que la France bénéficie de nombreux atouts.

 

Depuis le déclenchement de la pandémie, des crises successives multiples ont aggravé la conjoncture économique. Cela va-t-il empirer ?
Je pense qu’il faut relativiser l’ampleur des bouleversements subis. Nous ne vivons pas une peste qui a décimé 10 % de la population mondiale. Ni une guerre mondiale qui a causé des dizaines de millions de morts. La crise sanitaire semble s’atténuer. La crise géopolitique, avec la première guerre sur le sol européen depuis plusieurs décennies, est indéniable. Mais elle est régionale et non globale. Ce qui se multiplie, en revanche, ce sont les incertitudes. Et leurs différentes conséquences à moyen et long termes, difficiles à évaluer pour l’instant – notamment celles liées à la pandémie, comme le changement du rapport au travail, la santé mentale ou l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Ces incertitudes agrégées produisent un environnement inconfortable, entre autres parce que les marchés financiers ne redoutent rien tant que les incertitudes.

 

Comment se porte Morgan Stanley dans ce contexte ?
Depuis douze ans que je suis à la tête de la banque, notre stratégie a consisté à construire un modèle économique résilient. Pour que le groupe puisse résister aux chocs, y compris lors de périodes très difficiles. Nous avons réalisé une très bonne année en 2021, avec deux acquisitions significatives. Dans deux domaines essentiels, le trading et la banque d’investissement, nous sommes clairement l’un des gagnants de la décennie en matière de gains de parts de marché. Et nous sommes aussi l’une des banques, si ce n’est la seule, à jouir d’une capitalisation exceptionnelle. La situation actuelle n’a rien à voir avec celle de 2008, heureusement.

Quels enseignements avez-vous tirés de la crise financière ?
J’ai été nommé coprésident en 2007, puis PDG à la fin de 2009. Je l’ai donc vécue au plus près. Les crises offrent une opportunité ­fascinante en matière de leadership. Il faut agir en tant que leader, et non pas uniquement se demander comment le devenir. Diriger une organisation de cette envergure dans un contexte de stress paroxystique, et donc de changements majeurs, est un grand privilège. C’est le temps des décisions, bonnes ou mauvaises, mais nécessaires. Nous avons saisi cette occasion pour nous renforcer, « faire du muscle », en quelque sorte. Nous nous sommes donc séparés de certaines activités et avons investi dans d’autres, plus stables, dont la gestion d’actifs et la gestion de fortune. Les actifs sous gestion de nos quinze millions de clients ont dépassé le seuil de six mille milliards de dollars. Et nous avons doublé le dividende pour récompenser nos actionnaires.

 

L’inflation suscite beaucoup d’inquiétudes. Les partagez-vous ?
Il faut en distinguer les causes. Sur le front du Covid, le défi scientifique a été relevé avec succès grâce aux vaccins. Mais les suites de la ­pandémie ont un effet inflationniste, à la suite des décès, des démissions et des départs en retraite anticipée. Concernant la guerre en Ukraine, malgré les pertes effroyables de vies humaines, il faut probablement se résigner à la probabilité d’une guerre longue. D’où des hausses durables des prix de l’énergie, notamment en Europe où plusieurs pays – dont l’Allemagne – sont dépendants de l’énergie russe. Cette situation ne pourra pas se prolonger indéfiniment sans que les gouvernements ne prennent des mesures adéquates pour tenter d’y remédier. Car ce n’est pas soutenable à long terme. S’ajoutent à tout cela des tensions géopolitiques et commerciales, des pénuries de matières premières et des dysfonctionnements dans la chaîne logistique. Mais il ne faut pas oublier que les mesures de soutien à l’économie prises par les gouvernements pendant la crise sanitaire, accompagnées alors de taux d’intérêt historiquement bas, ont permis une vigoureuse croissance mondiale l’an dernier.

Aurait-il fallu remonter les taux d’intérêt plus tôt ?
Il est désormais évident pour le plus grand nombre que les banques centrales ont réagi tardivement et lentement. Avant de les augmenter plus fortement qu’attendu ces derniers mois. Ces hausses vont bien sûr diminuer les bénéfices des entreprises et ralentir la consommation des ménages.

Et créer une récession ?
Pour les États-Unis, j’évalue ce risque autour de 50-50. Il est à mon avis bien plus important en Europe. Pas de 100 %, mais certainement très supérieur à 50 %. Celà dit, le mot « récession » fait peur, au point de devenir quasiment une obsession, alors que ce n’est pas si grave en soi. Il ne s’agit que d’un concept arithmétique : deux trimestres consécutifs de recul de l’activité. Le monde ne s’écroulera pas pour autant, et nous en sortirons peut-être aussi vite que nous y serons entrés. Le mot m’effraie moins que la réalité du monde qui nous attend dans deux ans. Où en serons-nous alors ? Ferons-nous face à une inflation incontrôlable ? Je ne le pense pas. La crise énergétique provoquera-t-elle des mouvements sociaux massifs ? Je ne le pense pas non plus. Mais il ne fait aucun doute que nous allons vivre des moments agités.

Vous venez d’assister à Paris au sommet Choose France. En tant qu’investisseur, quel est votre regard sur le pays ?
D’un strict point de vue énergétique, la France bénéficie d’une bien meilleure situation que la plupart de ses voisins européens, avec un mix plus diversifié que la moyenne du continent, grâce à l’énergie nucléaire. Elle compte aussi de nombreuses très grandes entreprises, bien implantées à l’international. Depuis la crise financière, son secteur bancaire est le plus solide de toute l’Europe – un avantage fondamental. Le Brexit a affaibli la Grande-Bretagne, tandis que la crise énergétique fragilise l’Allemagne et d’autres pays de l’Union européenne. De mon point de vue, la France est aujourd’hui plutôt bien placée face à la situation actuelle. Morgan Stanley y possède une implantation de première importance en Europe. Nous allons y doubler notre présence, en investissant notamment dans un nouveau centre de recherche et développement appliqué aux activités de marché, qui emploiera 100 personnes.

Économie–Croissance à 6,75 % : un record à relativiser après la chute de 8 % en 2020

Économie–Croissance à 6,75 % : un record à relativiser après la chute de 8 % en 2020

Tous les médias s’enflamment à propos du taux exceptionnel de progression de la croissance qui pourrait atteindre près de 7 % en 2021. Un record jamais vu indiquent certains médias.

 

Le seul problème c’est que cette augmentation de l’activité correspond à peu près à la perte de croissance de 2020. En effet, au cours de l’année précédente, le PIB  avait chuté de 7,9 %. En réalité l’activité française a tout juste retrouvé son niveau de 2019. Donc, elle est toujours en retard car normalement on aurait pu escompter d’une croissance de 1,5 à 2 % en 2020. La croissance actuelle n’est donc pas exceptionnelle. Le niveau de production est encore tard et nous assistons seulement un phénomène de rattrapage.

Pour preuve, dès 2022 les institutions économiques prévoient une augmentation du PIB de l’ordre de 2 % puis autour de 1,5 % en 2023. C’est-à-dire le retour à la croissance molle.  Ce qui rappelle l’économiste Jean Fourastié. « Il ne faut pas oublier que c’est la contrepartie du -8% de l’année dernière. On devrait revenir sur un régime de croissance de 1,5% autour de 2023″, table l’économiste. Du fait de la brutalité de la reprise, on constate nécessairement des bouchons dans les processus d’approvisionnement, de production et de distribution. Une situation qui devrait se normaliser des 2022.

Croissance à 6,75 % : un record à relativiser après la chute de 8 % en 2020

Croissance à 6,75 % : un record à relativiser après la chute de 8 % en 2020

Tous les médias s’enflamment à propos du taux exceptionnel de progression de la croissance qui pourrait atteindre près de 7 % en 2021. Un record jamais vu indiquent certains médias.

 

Le seul problème c’est que cette augmentation de l’activité correspond à peu près à la perte de croissance de 2020. En effet, au cours de l’année précédente, le PIB  avait chuté de 7,9 %. En réalité l’activité française a tout juste retrouvé son niveau de 2019. Donc, elle est toujours en retard car normalement on aurait pu escompter d’une croissance de 1,5 à 2 % en 2020. La croissance actuelle n’est donc pas exceptionnelle. Le niveau de production est encore tard et nous assistons seulementun phénomène de rattrapage.

Pour preuve, dès 2022 les institutions économiques prévoient une augmentation du PIB de l’ordre de 2 % puis autour de 1,5 % en 2023. C’est-à-dire le retour à la croissance molle.  Ce qui rappelle l’économiste Jean Fourastié. « Il ne faut pas oublier que c’est la contrepartie du -8% de l’année dernière. On devrait revenir sur un régime de croissance de 1,5% autour de 2023″, table l’économiste. Du fait de la brutalité de la reprise, on constate nécessairement des bouchons dans les processus d’approvisionnement, de production et de distribution. Une situation qui devrait se normaliser des 2022.

Relativiser la portée de la nouvelle fiscalité internationale

Relativiser la portée de la nouvelle fiscalité internationale

Arnaud Leparmentier dans sa chronique au monde relativise la portée de la nouvelle fiscalité internationale.

 

Chronique.

Ne boudons pas notre plaisir, bravo aux pays du G7 pour avoir décidé d’imposer aux multinationales une taxation minimale de leurs profits à hauteur de 15 %. C’est moins que les 21 % proposés par Joe Biden, mais c’est un premier pas vers le retour des entreprises sur la place du village global, où chacun doit payer ses impôts pour rendre le vivre-ensemble harmonieux.


Bravo à Joe Biden, qui a relancé la négociation fiscale mondiale (suspendue depuis 2020) pour des raisons largement intérieures : le président démocrate veut faire payer Park Avenue, l’avenue la plus chic de New York, plutôt que Scranton, sa ville ouvrière natale en Pennsylvanie ; il voudrait financer son programme de grands travaux en augmentant le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) de 21 à 28 %, tandis que la taxation minimale des profits étrangers serait doublée à 21 % et son assiette élargie. Pour cela, il faut montrer qu’il n’est pas naïf et que les autres pays imposent eux aussi leurs multinationales.

La préoccupation n’est pas neuve, les Etats-Unis sont depuis longtemps tout aussi furieux que les grands pays européens de voir leur manne fiscale s’évaporer en Irlande ou au Luxembourg. En 2017, Donald Trump avait commencé la chasse, avec une réforme fiscale ayant conduit conduit Apple à rapatrier en 2018, 250 milliards de dollars (205 milliards d’euros) et payer 38 milliards (31 milliards d’euros) au fisc des Etats-Unis. Mais le président républicain était dans un esprit de concurrence tandis que son successeur veut mettre fin à la course à la baisse du taux d’imposition sur les sociétés. Au moins, la décision du G7 met-elle fin à la surenchère vers le moins-disant fiscal.

Bravo également, parce que la décision va atténuer le récit qui impute tous les maux de la terre aux paradis fiscaux et aux multinationales. Pour ramener les choses à leur juste proportion, prenons les chiffres de l’Observatoire européen de la fiscalité, dirigé par l’économiste français Gabriel Zucman : avec une imposition de 25 %, les recettes de l’IS augmenteraient de moitié (170 milliards d’euros dans l’Union européenne, 26 milliards en France).

C’est certes sans commune mesure avec la taxe française sur les GAFA (350 millions d’euros en 2019), ou les fonds récupérés dans le scandale de l’argent occulte des Panama Papers (1,15 milliard d’euros dont 126 millions par la France). Mais puisqu’on est dans un débat systémique – la faible taxation des multinationales est-elle ou non la cause de l’effondrement des systèmes sociaux et étatiques ? –, remettons les chiffres dans leur contexte macroéconomique. La nouvelle taxe rapportera 1,1 % du produit intérieur brut (PIB) français, et encore, uniquement avec une taxation à 25 %. Avec le taux proposé de 15 %, on n’est qu’à 4,3 milliards d’euros, soit 0,18 % du PIB.

Relativiser la réforme fiscale mondiale

Relativiser la réforme fiscale mondiale

 

 

Nombre de médias s’emballe sur le caractère révolutionnaire de la réforme fiscale mondiale qui fixe un minimum de 15 % pour l’impôt sur les entreprises avec en plus un nouveau mode de répartition entre les pays. D’abord il faut rappeler que l’objectif de départ de Biden était de 21 % et que finalement il a fallu descendre la barre à 15 % pour obtenir un consensus mondial. Deuxième observation l’imposition dans les pays développés présente un taux généralement très au-dessus de 15 %.

Si on se réfère aux taux d’imposition sur les sociétés des pays du G7, ce taux de 15% est bien en-dessous des montants auxquels ils imposent eux-mêmes les entreprises sur leurs territoires. En 2019, la France était première du classement, avec un taux d’imposition de 34,4%, suivie de l’Allemagne et du Japon. En 2022, ce taux tricolore devrait toutefois atteindre 25%.

« Joe Biden proposait 21%. Pourquoi la France n’a-t-elle pas suivi ce chiffre, qui aurait vraiment été historique ? L’effet pervers, c’est qu’on reste dans un contexte de concurrence fiscale, donc on baisse les taux pour s’aligner. Et en fixant un taux bas, on n’empêche pas la concurrence fiscale. » S’interroge Alexis Brezet dans les Échos

Fabrice Bin, Expert, est plus tempéré. Ce taux inférieur aux ambitions affichées ressemble, selon lui, « à une négociation pour limiter l’imposition, de manière à ce que les entreprises jouent le jeu. Ça correspond à peu de choses près au taux en vigueur au Luxembourg. Pour l’Irlande, c’est 12,5% », précise le maître de conférences. Avec un taux de 15%, le but est de se rapprocher malgré tout du taux appliqué dans les pays à la législation fiscale avantageuse.

. Si la mesure est bien mise en œuvre, elle consistera à prélever 15% sur 20% des bénéfices réalisés par l’entreprise dans un pays, à condition qu’elle réalise une marge de plus de 10%. « C’est une marge qui se réalise dans beaucoup de secteurs, comme le luxe, l’habillement, c’est tout à fait atteignable, ce n’est pas un pourcentage négligeable », commente Fabrice Bin. Concrètement, si une entreprise française basée fiscalement à l’étranger, réalise 100 millions d’euros de bénéfices en France, et qu’elle a bien un taux de marge de 10%, lui seront prélevés 15% de 20 millions, soit 3 millions d’euros.

Le problème c’est que les ressources de l’ingénieries fiscales sont sans limites et qu’on pourra sûrement externaliser des bénéfices dans les pays à faible fiscalité est inversement internaliser des coutsdans les pays dont le niveau d’impôt est fort.

 

Croissance Chine : de 18 % au premier trimestre , à relativiser

  • Croissance Chine : de 18 % au premier trimestre , à relativiser

 

  • Un chiffre spectaculaire avec une hausse de 18 % du PIB chinois au premier trimestre. Une évolution toutefois à relativiser dans la mesure où la croissance s’était écroulée de près de 7 % pour la période de référence de 2020. La vraie croissance en faisant abstraction du phénomène de rattrapage serait de l’ordre de 5 %, donc en dessous de la dynamique de 2019.
  • Cette statistique indique que le géant asiatique poursuit en 2021 sa robuste reprise, qui lui a permis d’échapper à la récession l’an passé, bien que n’ayant pas retrouvé pleinement le dynamisme de l’avant Covid. De janvier à mars, la croissance s’est accélérée de 0,6% par rapport au dernier trimestre 2020, selon les chiffres du Bureau National des Statistiques (BNS) du régime communiste.
  • La Chine est la seule économie majeure de la planète à avoir échappé à la récession en 2020, et compte consolider son rebond cette année, mais elle n’a pas retrouvé le niveau de dynamisme d’avant la pandémie jugent les économistes. «Tous les indicateurs montrent qu’on est en dessous de l’ère pré Covid. Cela signifie que l’épidémie a laissé des traces, et qu’on n’assiste pas encore à une véritable reprise. Il faudra encore panser les plaies cette année et l’an prochain» explique au Figaro Zhang Lin, économiste indépendant, à Pékin. La véritable croissance au premier trimestre serait d’environ 5%, hors effet de rattrapage, ce qui est en dessous des performances de 2019 pointe cet expert chevronné ancien membre du think tank Unirule, fermé sous pression des autorités.
  • Sur l’ensemble de l’année la Chine est-ce qu’on une progression de la croissance de l’ordre de 6 %

 

CES : relativiser la « French Tech »

CES : relativiser la « French Tech »

 

À écouter certains médias ou même la ministre en charge du numérique la France serait à égalité avec les meilleurs en matière d’électronique. La ministre en charge du secteur Axelle Lemaire a même déclaré dans une interview accordée à La Tribune. «La France n’a pas de leçon à recevoir de la Silicon Valley». Une phrase évidemment excessive car si la France compte effectivement un grand nombre de petites start-up; ces start-up sont loin d’atteindre le niveau de développement des américaines notamment des GAFA comme Google et autres… la France ce singularise surtout sur les objets connectés avec dans certains cas de vrais  progrès mais aussi beaucoup de gadgets. L’enflure sémantique ne suit pas toujours la réalité du progrès technologique comme ce concept de réalité virtuelle augmentée. Cependant  Tout est de plus en plus connecté : la maison, le corps, le transport. Le montant des investissements certes dynamiques demeurent encore modestes. D’après CB Insights, les financements de la French Tech ont atteint un sommet depuis quatre ans à 1,5 milliard de dollars sur les neuf premiers mois de 2016 (+71% comparé à l’ensemble de 2015) et au troisième trimestre, « la France a attiré plus de financements que les startups technologiques allemandes et s’est approchée des niveaux des startups britanniques ». Parmi les nouveautés, Encore plus d’objets connectés, la montée en puissance de la commande vocale pour les piloter, sans oublier l’essor de l’intelligence artificielle et des transports autonomes (véhicules, drones…), et des modes d’interactivité encore plus complets (écrans et enceintes à plus haute résolution, réalité augmentée et virtuelle …).  Certaines inventions (ou plutôt innovations comme on les appelle désormais) marqueront durablement les esprits, comme le jeu vidéo Pong en 1975, mais d’autres tomberont vraisemblablement dans l’oubli sitôt le salon terminé.  Signe de l’engouement pour les objets connectés, l’enceinte intelligente d’Amazon, Echo, et son système de reconnaissance vocale Alexa, ont enregistré une excellente fin d’année marquée par des ruptures de stock. Une tendance qui dépasse d’ailleurs la seule reconnaissance vocale : apparaissent également des capteurs haptiques voire même… des capteurs d’activité cérébrale. L’édition 2017 voit aussi la maturation de certains champs d’innovation, et l’émergence de standards communs autour desquels peut se structurer un écosystème de technologies compatibles. C’est ainsi que Samsung a annoncé le lancement d’un aspirateur autonome qu’on peut piloter par commande vocale grâce à la technologie d’Amazon. Les réorganisations successives au fil des développements technologiques influencent d’ailleurs directement le nombre de sociétés présentes : ainsi, si 2016 avait vu les constructeurs automobiles s’allier face à la Silicon Valley, 2017 devrait les voir resserrer leurs rangs après les essais de véhicules autonomes d’Uber ou de Waymo, filiale d’Alphabet-Google.  Mercedes-Benz, Ford, Toyota ou encore Nissan seront également présents pour défendre leurs progrès en matière de véhicules autonomes, aux côtés de Tesla et Faraday Future, avec lesquels ils occuperont près d’un quart de la surface du salon. Et quid des réalités virtuelles et augmentée ?  Après une année 2016 marquée par le succès du jeu de réalité augmentée Pokemon Go, l’espace officiel consacré à la technologie comptera une vingtaine d’exposants, contre plus de 70 pour les jeux de réalité virtuelle, près du double de l’édition 2016. En revanche, Oculus, filiale de Facebook, qui y avait annoncé l’année dernière la mise en vente de son casque de réalité virtuelle grand public, ne disposera pas cette année de son propre stand.

 

(Avec agences)

Assurance-maladie: fraude record en 2014 à relativiser

Assurance-maladie: fraude record en 2014 à relativiser

Toute la presse titre « hausse record de la fraude à la sécurité sociale ». Certes la hausse es certaine mais en valeur absolue la fraude est presqu’insignifiante, de l’ordre de 0.1% des dépenses. C’est toujours trop évidemment mais c’est quand même infime et contrairement à ce qui est parfois affirmé les patients ne sont responsables que de 20% de ces fraudes. Le montant des fraudes détectées à l’Assurance-maladie s’est monté à près de 200 millions d’euros en 2014, en hausse de 17% sur un an, et les professionnels de santé sont les premiers fraudeurs, selon Les Échos. Le quotidien économique souligne que ces chiffres «ne concernent que la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés» où «se concentrent 96 % des fraudes».   L’an dernier, le montant des fraudes et activités fautives détectées «s’est élevé précisément à 196,2 millions, contre 167,1 millions en 2013», précisent Les Échos qui évoquent un «nouveau record historique». Un montant qui reste modeste en comparaison des 178 milliards d’euros de dépenses de santé en 2014, d’autant que les pénalités financières prononcées «n’ont pas dépassé 12,3 millions d’euros».  Les fraudes sont «principalement repérées chez les professionnels de santé», explique le quotidien. «Avec 73,1 millions d’euros, ils ont détourné 37 % de ces 196 millions d’euros». Viennent ensuite les établissements de santé, poursuit le journal, avec «52,6 millions d’euros (27 % du total)». Les assurés sont eux «les auteurs de moins de 20 % des fraudes, à 38,8 millions d’euros». Interrogée par l’AFP, l’Assurance-maladie n’a pas démenti ces chiffres

 




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