Japon : un plan de relance de 24 milliards
Face à la récession, le gouvernement japonais réagit et lance un vaste plan de relance de 24 milliards d’euros. Un plan qui articule souplesse budgétaire, politique monétaire accommodante et réformes structurelles. Une sorte de plan proche de celui qu’avaient lancé les Etats-Unis. Le gouvernement compte sur l’effet d’annonce car ce plan doit entrer rapidement en vigueur.( A la différence avec la France dont les discussions se sont perdues dans les méandres de la négociation pour le pacte de responsabilité). « En mettant rapidement en œuvre ces mesures, je pense que nous pouvons donner du tonus à la consommation comme aux économies régionales et étendre à l’ensemble du pays un cercle vertueux de croissance », a déclaré aux médias le Premier ministre à l’issue d’une réunion de son équipe. Un peu plus d’un tiers du montant ira à la stimulation de la consommation des particuliers et à l’activité des entreprises, 1.700 milliards à la reconstruction du nord-est dévasté par le tsunami du 11 mars et à la prévention des désastres, et 600 millions à la revitalisation des localités économiquement en léthargie. L’ensemble, qui doit être financé par des recettes d’impôts et non par de nouvelles obligations d’Etat, comprendra notamment des bons d’achats et de voyage que distribueront les régions à leurs administrés, afin de les inciter à dépenser et à bouger. Le gouvernement a calculé que les mesures prises devraient donner un coup de pouce de 0,7 point de pourcentage à l’évolution du produit intérieur brut (PIB), lequel a reculé durant les deuxième et troisième trimestres. Conforté dans son approche par sa victoire récente aux urnes, le Premier ministre entend amplifier sa politique économique « abenomics » lancée depuis son retour au pouvoir en décembre 2012. Shinzo Abe exige de tous des efforts: la banque centrale du Japon est appelée à poursuivre dans la voie de l’assouplissement monétaire et le patronat est poussé à faire un geste salarial pour que le pouvoir d’achat des foyers augmente suffisamment avant que ne soit de nouveau augmentée la taxe sur la consommation en avril 2017. La première hausse de cet impôt indirect, intervenue au printemps dernier, a cassé la reprise amorcée. C’est elle qui a fait replonger le pays en récession. D’où le choix de Shinzo Abe de différer de dix-huit mois la seconde, initialement prévue en octobre 2015.