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Afrique : le rejet démocratique ?

Afrique : le rejet démocratique ?


La série de coups d’État militaires intervenus dans la bande sahélienne au cours de ces dernières années a souvent été analysée, en France, du point de vue du rejet par les populations locales (ou, en tout cas, par une partie d’entre elles) de la présence militaire, diplomatique et économique française. Toutefois, ces putschs s’inscrivent également dans un processus que l’on observe plus largement dans les pays d’Afrique anciennement colonisés : le rejet de plus en plus assumé de la démocratie « à l’européenne », perçue comme une idéologie contraire aux traditions et aux volontés des peuples africains, et comme un instrument employé par les puissances occidentales sans cohérence et selon leur bon vouloir.

La question est évidemment sociétale notamment à travers le rapport aux libertés mais elle aussi malheureusement économique car les dictatures n’offrent pas un cadre juridique satisfaisant pour le développement. Le système des dictatures accroît par ailleurs considérablement les phénomènes de migration notamment vers l’Europe NDLR

Dans The Conversation

Les paysans africains (largement majoritaires dans les populations du continent à l’époque) n’ont donc pas vraiment été dépaysés par la violence coloniale et tout ce qui l’accompagnait : perception d’impôts, recrutements forcés, cultures obligatoires (culture forcée du coton à l’Office du Niger, de l’arachide au Sénégal et au Mali), etc. Dans la conscience paysanne, l’anthropologue peut observer la permanence de la notion de « force », qui a toujours été au cœur des relations entre États, et entre les États et leurs sujets.

Il n’en reste pas moins qu’au niveau villageois, un autre principe prévalait : celui selon lequel le chef de village devait prendre sa décision sur la base d’un consensus après avoir consulté l’ensemble des villageois.

Cette ambiguïté ou dualité du pouvoir, qui reposait à la fois sur une force d’émanation guerrière et sur le principe apparemment égalitaire de la « palabre », se retrouve aujourd’hui après qu’elle a été oblitérée par la mise en œuvre, dans la dernière période de la colonisation française, des élections. Il faut en effet attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la France mette en place des processus électoraux et que surgisse ainsi un principe démocratique.

Ce processus s’est poursuivi après les indépendances, sauf dans les pays qui se sont engagés dans la voie du socialisme comme la Guinée et le Mali. Interrompu dans certains pays par des coups d’État militaires, le processus démocratique a repris de plus belle après la fameuse déclaration de François Mitterrand à La Baule, en 1990, sur la nécessité de la démocratisation du continent.

L’Afrique francophone s’est ainsi retrouvée à partir des années 1990 avec des pays modèles en matière de démocratie comme le Sénégal et le Mali. Puis est venu le temps du désenchantement avec la guerre civile en Côte d’Ivoire (2002-2007) et la volonté de certains chefs d’État d’effectuer des mandats supplémentaires en modifiant les Constitutions de leurs pays respectifs (Côte d’Ivoire, Sénégal), sans compter les pays où des despotes se sont maintenus au pouvoir pendant des décennies (Guinée équatoriale, Cameroun, Congo-Brazzaville…).

La démocratie, une notion étrangère au continent ?
Mais c’est l’essor du djihadisme dans les pays du Sahel qui a véritablement sonné le glas du mirage démocratique. La démocratie, avec ses élections, a été vue par bon nombre d’acteurs locaux, notamment militaires, comme un instrument d’affaiblissement des armées nationales, alors même qu’elles se trouvaient aux prises avec des éléments qualifiés de terroristes.

Au Mali notamment, et bien qu’Ibrahim Boubacar Keita ait été élu démocratiquement en 2013, a été pointée la déliquescence du régime avec son cortège de corruption, de népotisme et de prévarication. En deçà, la gestion du président Alpha Omar Konaré (1992-2002) qui jusque là avait été considérée comme sans tache, a récemment été mise en cause par le premier ministre actuel Choguel Maiga (arrivé au pouvoir à la suite du putsch de 2021) en raison de son supposé abandon de l’armée au cours de ses mandats successifs, laissant ainsi libre cours à la poussée djihadiste. À l’inverse, est réhabilitée la figure du général Moussa Traoré, auteur en 1968 d’un coup d’État militaire qui avait mis fin au régime socialiste de Modibo Keita.

Bref, le principe démocratique d’inspiration occidentale est censé, d’après certains responsables africains eux-mêmes, ne pas convenir à l’Afrique ; on retrouve là l’idée de Jacques Chirac qui estimait que le continent africain n’était pas mûr pour l’application de ce système politique.

La démocratie, avec son système électoral donnant des gagnants et des perdants, est en effet considérée comme étant l’objet de toutes les manipulations et de toutes les compromissions. Il existe une véritable nostalgie, au sein de larges secteurs des populations africaines, pour un pouvoir fort, un pouvoir guerrier qu’incarnent bien les militaires qui se sont emparés du pouvoir au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger. Mais au-delà, il existe un goût prononcé pour des institutions proprement africaines, que celles-ci soient d’ordre coercitif ou consensuel.

La remise en valeur de modèles précoloniaux
Cette nostalgie prend plusieurs formes, celle de formations politiques et de certaines associations anciennes – que celles-ci aient disparu, qu’elles existent encore ou qu’elles se soient profondément transformées.

L’empire médiéval du Mali, ainsi que la Charte de Kurugan Fuga, édictée par son fondateur Sunjata, continuent ainsi de servir de référence à certaines fractions de l’élite politique et intellectuelle malienne. Les pactes politiques entre clans qui ont été instaurés à cette période sont censés pouvoir servir de modèle alternatif aux Constitutions importées d’Occident.

De même, les sociétés de chasseurs mandingues et dogons, avec leur organisation égalitaire, fournissent un modèle de comportement concurrençant de façon convaincante les Constitutions occidentales, qui reposent sur le principe de l’égalité des citoyens. Enfin, la palabre villageoise, ou plutôt une version idéalisée de cette institution, paraît être à même de ramener la concorde et d’échapper aux procédures électorales sources de divisions.

Dans une perspective afro-futuriste, certaines formations politiques existant depuis une époque reculée mais toujours présentes actuellement comme le royaume bamoun du Cameroun sont présentées par des intellectuels africains comme pouvant fournir un contrepoint alternatif à un État camerounais défaillant (voir le passage « Foumban is Wakanda », pp. 47-49 dans le récent ouvrage de l’auteur de ces lignes).

Bref, l’Afrique disposerait de ressources politiques autochtones lui permettant de se passer de l’importation de modèles prétendument universels mais ne s’appliquant en réalité qu’à l’Occident.

Le principe universaliste de la démocratie occidentale, outre qu’il serait défendu de façon hypocrite par l’Europe et les États-Unis, qui s’accommodent parfaitement de nombreux régimes formellement démocratiques mais en réalité répressifs, est également vu par certains secteurs des opinions africaines comme le moyen d’imposer des valeurs contraires à leurs propres valeurs culturelles. Il en va ainsi des droits de l’homme qui sont brandis par les Occidentaux pour fustiger l’excision, les mariages forcés ou encore la condamnation de l’homosexualité.

En cela, certains pays africains trouvent un répondant dans la Russie de Poutine, qui lui aussi dénonce des valeurs occidentales « ne correspondant pas à la culture russe ».

Partout en Afrique, au Maghreb (Tunisie), dans certains pays européens (Hongrie, Slovaquie) et même aux États-Unis (Trump), la démocratie est battue en brèche au profit du culte du chef. Dans le cadre de ce modèle, plus aucun corps intermédiaire n’est censé subsister entre le leader et ses citoyens devenus des sujets. La démocratie devient une curiosité ou un vestige occidental, d’autant plus que certains de ses thuriféraires peuvent apparaître comme étant eux-mêmes nostalgiques d’un Ancien Régime où s’épanouissait la royauté (c’est ainsi qu’est parfois présenté Emmanuel Macron).

Dans de larges parties du monde, la démocratie n’a plus le vent en poupe et l’Occident a bien du mal à imposer au nom de ce principe des changements de régime dans des pays qui, il n’y a pas si longtemps, se trouvaient encore sous sa dépendance. Le renversement des dictateurs Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye, et c’est un euphémisme, ne s’est pas avéré convaincant, de sorte que la politique de George W. Bush contre les États « voyous » est désormais abandonnée et que les États-Unis par exemple, à la différence de la France, se sont parfaitement accommodés, dans un premier temps, de l’arrivée au pouvoir au Niger d’une junte militaire, même s’ils ont fait machine arrière par la suite, tout en maintenant leurs troupes dans le pays.

Bref, contrairement à ce que prévoyait Francis Fukuyama, l’Histoire ne s’est pas arrêtée après la chute du mur de Berlin et de l’Union soviétique. On assiste au contraire, dans l’esprit de la conférence de Bandung (1955), à une reprise d’initiative des pays du Sud, avec par exemple l’émergence des BRICS auxquels sont venus s’adjoindre plusieurs pays, notamment africains (Égypte et Éthiopie), sans que la question de leur nature démocratique soit posée (pas plus d’ailleurs qu’elle n’est posée pour les membres fondateurs de ce groupe que sont la Chine et la Russie). Le débat international ne porte donc plus sur le régime politique de chaque pays membre mais sur la volonté contre-hégémonique de défier la suprématie de l’Occident, incarnée essentiellement par les États-Unis et l’Europe.

Il va sans dire que le projet des BRICS d’instaurer une nouvelle monnaie aura sans doute des répercussions dans les anciennes colonies françaises d’Afrique qui continuent de voir leur souveraineté limitée par l’existence du franc CFA. C’est sans doute dans ce domaine que sera mené le prochain combat politique et économique entre les pays africains francophones et la France, laissant ainsi de côté la question de savoir si ces pays sont de nature démocratique ou dictatoriale.

La vision d’une humanité se dirigeant dans son ensemble vers un avenir démocratique radieux n’a donc plus cours. Le combat démocratique universel a cédé la place à des rapports de force entre pays et entre nations, ce qui redonne une certaine actualité aux analyses des années 1960-1970 qui mettaient en avant les rapports centre-périphérie au sein du système économique mondial.

Rejet de Macron : une crise de légitimité ou de crédibilité ?

Rejet de Macron : une crise de légitimité ou de crédibilité ?

par Patrick Charaudeau
Professeur émérite en Sciences du langage, Université Sorbonne Nord, chercheur au CERLIS (CNRS), Paris Cité, Université Sorbonne Paris Nord dans The Conversation

« L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple et la foule n’a pas la légitimité face au peuple qui s’exprime, souverain, à travers ses élus », a déclaré le chef de l’État devant les parlementaires de Renaissance, mardi 21 mars. Cela a provoqué nombre de réactions tant de la part des différentes autorités politiques et syndicales que de penseurs du politique, dans diverses tribunes journalistiques. Il reste cependant quelque chose à souligner : ce qui est en cause dans les rapports de force entre gouvernants et gouvernés n’est pas affaire de légitimité mais affaire de crédibilité.

La légitimité, en son origine, désigne l’état de celui qui est reconnu par la loi (lex, legis), puis, dans le vocabulaire politique au XVIIe siècle, l’état du souverain qui est détenteur d’un pouvoir reconnu par tous.

Dans un régime monarchique, ce pouvoir est hérité ; dans un régime démocratique, il est attribué. Dans ce dernier cas, on voit que la légitimité se fonde sur un principe et reconnaissance : on est légitimé par le corps social, du droit à agir ou à parler au nom d’une position et d’une finalité qui sont acceptées par la majorité. La légitimité se soutient d’une croyance collective, et elle est fondée en raison. On n’est pas légitime par soi-même, on est légitime parce qu’on est reconnu digne de représenter ce qui est instauré et reconnu par la collectivité.

Dans un régime démocratique, la légitimité politique est entre les mains d’un collectif, le peuple, qui, reconnaissant le droit des individus à se construire une destinée collective, s’attribue à lui-même le droit de gouverner pour son propre bien, le bien commun.

Cette souveraineté ne pouvant s’accomplir par la gouvernance de la totalité d’un peuple, elle se transforme en souveraineté représentative qui octroie une légitimité par mandatement, à travers l’instauration d’un système de délégation de pouvoir, les représentants issus de ce système de délégation devenant comptable de ce pouvoir devant ceux qui le leur ont attribué, une légitimité, selon le sociologue Max Weber, à la fois « légale et traditionnelle », « reposant sur la croyance en la légalité des règlements » ; une légitimité évaluable, parce qu’elle est fondée sur une organisation reconnue et régie par des normes institutionnelles qui ont à la fois une valeur juridique et symbolique, comme c’est la cas de la Constitution française.

Ainsi, le chef d’État mandaté au terme d’un processus de représentation tient sa souveraineté d’une puissance qui se trouve au-dessus de lui, qui l’a investi en cette place, le délègue et en même temps le protège. Il n’est jamais que le porte-parole d’une voix collective, l’ensemble des citoyens représentant la souveraineté populaire.

Il est donc en quelque sorte sous tutelle, mais il est en même temps la puissance tutélaire elle-même, car, en tant que dépositaire de celle-ci, il se voit obligé de coller à elle-même, voire à se fondre en elle. Sa légitimité se fonde, selon le rêve rousseauiste repris par la philosophe Hannah Arendt, sur une « volonté commune des hommes de vivre ensemble » en construisant une loi commune.

Mais alors, qu’en est-il du mandant, le peuple qui, par un acte de délégation de pouvoir donne le droit d’agir en son nom ? Il est porteur d’une voix collective de « demande sociale » qui s’exprime à travers sondages, manifestations et divers mouvements sociaux, et se constitue, à la fois, en donateur et bénéficiaire de sa propre quête de bien-être social. C’est là sa légitimité de peuple citoyen. Mais c’est en réagissant et en répondant à une offre politique d’idéalité sociale, ce qui fait que la relation entre l’offre politique et la demande sociale est d’ordre contractuel.

Un « contrat moral » qui oblige chacun des partis : le mandataire à respecter les termes du contrat, le mandant à lui faire confiance, car tout acte de délégation d’une représentation implique un acte de confiance de la part de celui qui délègue.

Acte de confiance, donc, mais en même temps, acte de surveillance. Car tout mouvement de confiance exige de l’autre qu’il se porte garant du contrat et du pouvoir qui lui est remis. Ainsi le peuple citoyen est-il légitime dans son activité de surveillance, surtout lorsqu’elle est organisée comme ce fut le cas de l’affaire du « sang contaminé », ce scandale d’État, qui, durant les années 1980-90, sous l’impulsion des associations des victimes et hémophiles, passa par les diverses instances judiciaires jusqu’à la Cour de justice de la République, révéla les faillites de l’État protecteur et se solda par des peines au civil et au pénal avec indemnisation des victimes.

En démocratie, le citoyen, comme le dit le philosophe Jacques Derrida « prend le droit de tout critiquer publiquement », il dispose en quelque sorte d’un « droit de regard ». Ainsi s’instaure un rapport de forces entre pouvoir et contre-pouvoirs dans lequel se confrontent deux puissances : la puissance politique et la puissance citoyenne. Ainsi s’affrontent deux légitimités : celle, politique, qui a force de la Loi, voire de coercition, laquelle est issue de la délégation de pouvoir ; celle qui représente la force mandatrice du peuple citoyen dans son activité de surveillance, laquelle l’autorise à évaluer, critiquer, protester, revendiquer et éventuellement révoquer.

C’est ce que semble, ou veut, ignorer Emmanuel Macron. Il a raison de dire que « la foule n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime, souverain, à travers ses élus ». Mais il semble, ou veut, ignorer que, les mouvements sociaux qui s’élèvent contre le projet de loi sur les retraites ne constituent pas une foule. Dès lors qu’une masse d’individus s’organise à travers les organisations syndicales, elle s’institue en peuple citoyen légitime qui, dans le jeu de la souveraine populaire, reprend son droit de vigilance, en s’autorisant à interpeller le chef de l’État qu’il a mandaté, et à exiger de lui un autre mode de gouvernance.

Il n’y a pas de démocratie sans possibilité de contre-pouvoir. Certes l’action politique est de l’ordre du possible et l’action citoyenne de l’ordre du souhaitable. Mais dans l’antagonisme entre pouvoir et contre-pouvoir, intrinsèque au régime démocratique, chacune des parties s’oblige à entrer dans le jeu de la régulation sociale. Il y a donc ici confrontation entre deux types de légitimité.

Si le mouvement citoyen doit trouver son mode d’action, le chef de l’État, responsable, doit s’obliger à jouer le jeu de la régulation. Ce n’est manifestement pas la conception d’Emmanuel Macron. Les deux légitimités sont ici en face à face au nom même de la démocratie.

En revanche, il en va de la crédibilité de chacune des parties. La légitimité n’est pas suffisante à qui veut exercer un pouvoir. Dire qu’on a été légitimement élu ne veut pas dire que l’on soit crédible. On peut être légitimé et perdre du crédit, et, à l’inverse, un leader peut avoir du crédit sans qu’aucun système organisationnel ne le légitime, comme c’est le cas des leaders charismatiques.

Le représentant politique est donc condamné à réactiver en permanence sa crédibilité. C’est que la crédibilité politique ne relève pas, comme la légitimité, d’un processus de reconnaissance collective à travers une organisation sociale. Elle est au contraire attachée à la personne et construite par celle-ci à travers sa façon d’agir et de parler, et en même temps, c’est par les autres qu’elle est jugée.

Une personnalité politique sera jugée crédible si l’on est en mesure de vérifier que ses façons d’être, de se comporter et de dire répondent à des conditions de sincérité, de savoir-faire, de conviction et de volonté de négociation, toutes choses sur quoi se construit son autorité. Faute de quoi, en perdant de la crédibilité, on perd sa légitimité.

Pour un leader politique, se vouloir crédible n’est pas simple parce que l’attribution de cette qualité dépend de la perception que les individus ont de celui-ci, et, dans le jeu politique, cette perception varie selon les groupes de population, en fonction de leur appartenance sociale, leur profession, leur position dans l’échelle économique, leur lieu d’habitation, leur mode de vie, etc.

Or, dans le contexte du mouvement social surgi en réaction à la loi sur les retraites, si l’organisation populaire légitime se trouve devant le problème de devoir se construire une crédibilité à travers ses modes d’action, la présentation de ses revendications et ses contre-propositions, Emmanuel Macron se trouve dans une situation où sont mis en balance deux crédibilités : celle, têtue, de sa conviction qui lui fait penser qu’il est dans le vrai, envers et contre tous ; celle, conciliante, de l’éthique de responsabilité, qui accepte le jeu démocratique du pouvoir et contre-pouvoir.

En matière politique, dans un régime démocratique, la légitimé est un préalable de principe, mais une légitimité sans crédibilité produit toujours des effets délétères dans la relation pouvoir politique–pouvoir citoyen. La légitimité donne le droit d’agir et la crédibilité en est la justification. Mais si cette dernière vient à manquer, la première peut en arriver à être mise en cause, du moins dans son aspect symbolique, et le peuple se sentirait autorisé à renverser le pouvoir. Bien qu’Emmanuel Macron ait agi en toute légalité constitutionnelle, il met en péril sa légitimité à ne pas se montrer crédible au regard du jeu démocratique de négociation entre pouvoir et contre-pouvoir.

Réforme des retraites : « Un rejet massif dans toutes les catégories d’actifs


Réforme des retraites : « Un rejet massif dans toutes les catégories d’actifs

Le collectif de chercheurs Quantité critique expose, dans une tribune au « Monde », les résultats d’une enquête sur l’opinion – largement négative – des actifs sur la réforme des retraites. Mais également sur leur participation au mouvement social.

Avec un niveau de rejet qui ne cesse de s’intensifier, le gouvernement semble avoir perdu la bataille de l’opinion sur son projet de réforme des retraites. Cette opposition se vérifie dans l’enquête par sondage réalisée par le collectif de chercheurs Quantité critique auprès d’un échantillon national représentatif de 4 000 individus, entre le 15 et le 28 février 2023. Le rejet de la réforme y est largement majoritaire (69 % des actifs), tout comme le soutien au mouvement social actuel (59 % des actifs le soutiennent ou y participent).

Ce rejet est majoritaire dans toutes les catégories de personnes en activité : il est certes plus fort chez les membres des professions intermédiaires, les employés et les ouvriers, mais reste majoritaire chez les cadres (64 %). L’opposition est moins nettement dominante chez les 65 ans et plus (43 % favorables à la réforme, 44 % opposés) et les personnes déclarant un niveau de revenus nets supérieur à 4 000 euros par mois (51 % favorables, 42 % opposées).

Ce refus massif renvoie d’abord à un fait documenté depuis des années : la détérioration des conditions d’emploi et de travail. Le soutien apporté aux manifestations, aux grèves et aux blocages atteste, quant à lui, de la perte de légitimité du gouvernement et de la possibilité d’un élargissement de la contestation dans les jours à venir.

L’opposition au projet de réforme s’observe chez les salariés comme chez les indépendants. Les travailleurs ayant les activités les plus pénibles et les statuts les plus précaires sont au cœur du rejet, mais celui-ci est également fortement exprimé par les plus qualifiés. L’opposition atteint 82 % chez celles et ceux qui ont choisi quatre qualificatifs négatifs parmi les quatre suivants (« stressant », « dangereux », « répétitif » et « fatigant ») pour décrire leur travail. Elle culmine dans les secteurs d’activité connus pour la pénibilité des conditions de travail, comme l’industrie, les services à la personne, les transports, la santé et l’éducation.

Si les niveaux de rejet de la réforme sont très proches dans le privé (69 %) et le public (74 %), l’opposition est plus hétérogène dans le premier cas que dans le second. Les cadres du privé sont les plus partagés, mais le rejet de la réforme reste très majoritaire (60 % d’opposés et 25 % de favorables). Dans le secteur public, le niveau d’opposition varie moins selon la catégorie d’agents concernée.

La solidité du statut est une autre variable-clé pour appréhender l’intensité de l’opposition à la réforme. Les chômeurs et les intérimaires sont par exemple 76 % et 79 % à se dire opposés au projet. Les salariés craignant une perte de salaire ou de revenu dans la prochaine période sont aussi 76 % à s’y opposer.

Réforme des retraites : rejet par l’assemblée de l’index seniors Bidon

Réforme des retraites : rejet par l’assemblée de l’index seniors Bidon

C’est l’une des mesures phares du projet gouvernemental qui vient d’être rejetée par l’assemblée à savoir l’obligation d’un « index seniors » dans les entreprises visant à contraindre l’emploi des plus âgés. En réalité, cet index ne comporte aucune obligation et constitue seulement une mesure d’affichage. Aucune réflexion en effet n’a été engagée entre les partenaires sociaux pour donner un contenu concret et opérationnel à cette question fondamentale.

Tout le projet de réforme des retraites du gouvernement repose en effet sur l’hypothèse que le report de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans va favoriser l’emploi des seniors et donc des économies substantielles.

Malheureusement faute de mesures incitatives discutées et partagées, il faudra sans doute constater-comment ce moment- que les seniors visés ne sont sur le marché du travail qu’à hauteur de 30 %, les autres se trouvant le plus souvent à l’ASSEDIC ou à la sécurité sociale pour maladie.

L’article 2 du projet de loi de réforme des retraites, qui prévoyait la création d’un «index senior», dispositif visant à favoriser l’embauche et le maintien en emploi des salariés de plus de 55 ans, a donc été rejeté par les députés ce mardi soir, avec 256 voix contre, 203 voix pour. Malgré une forte mobilisation, les troupes présidentielles n’ont pas réussi à obtenir une majorité lors de ce vote, qui arrivait après une longue série d’amendements de la Nupes. L’alliance de gauche avait décidé d’accélérer hier soir en retirant une grande partie de ses amendements, après l’appel de la première ministre, Élisabeth Borne, lundi, à stopper l’obstruction.

Le scrutin s’est donc joué à quelques voix près. Les élus de la Nupes et du Rassemblement national ont voté contre, et ceux du camp Macron ont voté favorablement, à l’exception des députés Horizons Thierry Benoit et Yannick Favennec-Bécot, qui se sont abstenus. Ce sont les parlementaires des Républicains, alliés de circonstances du gouvernement pour cette réforme, qui ont fait pencher la balance. Dès lundi soir, les parlementaires LR avaient longuement pris la parole pour indiquer leurs réticences sur cette mesure.

«Cet article est un cavalier social, il sera censuré par le Conseil constitutionnel. Le gouvernement veut abaisser l’obligation de publier un index pour les entreprises de 50 salariés, c’est inadapté aux PME», justifie le député LR Thibault Bazin, responsable sur ce texte. Avant d’ajouter : «L’index sénior ne va pas améliorer le taux d’emploi des séniors. Il vaudrait mieux poser les bases incitatives, comme des exonérations de charges pour reprendre l’ancienneté, faciliter et simplifier la retraite progressive et le cumul emploi retraite».

En réunion de groupe, un peu plus tôt ce mardi, le sujet avait divisé les parlementaires de droite LR , certains plaidant pour une abstention, ne voulant pas braquer le gouvernement, quand d’autres demandaient un vote unanime contre cette mesure. Il a finalement été décidé qu’aucun parlementaire ne voterait pour cet article 2, et ce, malgré les concessions consenties par la première ministre, Élisabeth Borne, un peu plus tôt concernant les carrières longues.

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Dictatures Chine, Iran, Russie: le même rejet des peuples

Gilles Paris, éditorialiste au « Monde » observe que les dictatures en Chine, en Iran et en Russie partagent désormais, à des degrés différents, une même forme de rejet.(extrait)

Pour se poser en contre-modèle, encore faut-il apparaître comme modèle soi-même. Cette ambition, ni l’Iran, ni la Russie, ni la Chine ne sont en mesure d’y prétendre aujourd’hui. Liés sans être formellement alliés par une combinaison de facteurs militaires, politiques et économiques, comme par la conviction du déclin supposé de l’Occident, un autre moteur de cet axe informel, les régimes de ces trois pays partagent désormais, à des degrés cependant très différents, une même forme de rejet.

La République islamique iranienne est confrontée depuis bientôt trois mois à une contestation radicale de ses fondements religieux, qui a pris de court un appareil répressif pourtant aguerri.
Après avoir précipité, depuis son invasion de l’Ukraine, une fuite des cerveaux qui pourrait se révéler dévastatrice à long terme, la Russie se réduit pour l’instant à des échecs militaires qui l’affaiblissent jusque dans son « étranger proche ». En a témoigné, mercredi 23 novembre, la réunion aigre-douce de l’Organisation du traité de sécurité collective, une alliance regroupant d’anciennes républiques soviétiques, dominée par Moscou, au cours de laquelle Vladimir Poutine a été toisé par des partenaires dubitatifs.
La stratégie zéro Covid de Xi Jinping a nourri enfin en Chine une exaspération sociale inédite, moins de six semaines après le 20e congrès du Parti communiste (PCC), qui voulait pourtant mettre en scène la supériorité du marxisme aux caractéristiques chinoises.

Auparavant, le temps semblait jouer au profit des puissances révisionnistes, principalement chinoise et russe. Il suffisait de patienter pour que le leadership mondial change de camp. Efficacité, stabilité : telles étaient leurs vertus présumées face au désordre identifié à l’Ouest. Il s’agissait alors de ce que Moscou et Pékin promettaient à leurs administrés en échange de leur silence, mais ces promesses ont été balayées par les épreuves.

Le ressort de la fierté nationale dont jouait le régime iranien pour avancer dans un programme nucléaire conçu comme une assurance-vie ne joue plus. Le poids sur les Iraniens des sanctions internationales que cette ambition a déclenchées est trop lourd, depuis trop longtemps.

L’aventurisme impérial de Vladimir Poutine a également remis en cause le contrat tacite imposé à la population russe qui voulait que cette dernière devait d’autant mieux y consentir qu’elle n’aurait pas à payer le prix du sang. La victoire aurait peut-être pu le faire accepter sans trop de dommages, mais ce sont au contraire les défaites qui s’accumulent depuis l’automne sur les fronts ukrainiens.

Election Présidentielle–la bombe Pécresse est surtout le rejet de Macron

Election Présidentielle–la bombe Pécresse est surtout le rejet de Macron

 

Comme souvent en France, la décision électorale se fait surtout par rejet  de celui qu’on ne veut pas voir élu et non par adhésion. Certes certains soutiennent les propositions des candidats pour lesquels ils votent mais ceux qui font la décision se déterminent surtout pour rejeter l’autre. Ce fut le cas pour  Chirac, Sarkozy, Hollande et même Macron .. Grâce aux voix essentiellement contre le Front National. Le « tout sauf le Front National » l’emportait sur le reste. Cette fois c,’est sans doute le « tout sauf Macron » qui sera déterminant. Macron en effet a usé et abusé de sa posture quasi monarchique et condescendante en plus avec un en même temps entretenant tous les flous. Pécresse déboule comme une bombe car l’électorat veut du nouveau. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Le Pen,  Mélenchon soient écartés. Reste le phénomène Zemmour qui est en train de se dégonfler car l’image présidentiable de l’intéressé ne convainc pas même si certaines de ses constats sont partagées.

 

Valérie Pécresse​ est donc  en train de bouleverser le jeu de la présidentielle. La candidate désignée par LR se hisse à 20 % des intentions de vote au premier tour de l’élection de 2022 et est donnée gagnante contre Emmanuel Macron au second tour, selon un sondage Elabe publié mardi.

Dans cette enquête, réalisée pour BFMTV/L’Express après sa désignation samedi et les meetings du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour et de l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon dimanche, la présidente de la région Île-de-France profite à plein de l’effet « primaire ». Elle gagne en effet 11 points par rapport à la précédente étude de cet institut réalisée les 23 et 24 novembre.

Emmanuel Macron est pour sa part crédité de 23 % d’intentions de vote, en baisse de deux points. En cas de second tour entre ces deux candidats, le président sortant est donné battu, à 48 % contre 52 % pour Valérie Pécresse. Au premier tour, ils devancent largement la candidate du RN Marine Le Pen à 15 % (-5) et Eric Zemmour à 14 % (+1).Les principaux candidats de gauche sont eux tous en repli d’un point et en dessous des 10 % : Jean-Luc Mélenchon est donné à 8 %, l’écologiste Yannick Jadot à 7, la socialiste Anne Hidalgo à 3. Suivent Arnaud Montebourg avec toujours 2 %, Nicolas Dupont-Aignan (2 %, -1), Jean Lassale (2 %, +1), Philippe Poutou (2 %, sans changement), Fabien Roussel (1 %, -1) et Nathalie Arthaud (1 % comme dans la précédente étude).

 

Présidentielle–la dynamique Pécresse: est surtout le rejet de Macron

Présidentielle–la dynamique Pécresse: est surtout le rejet de Macron

 

Comme souvent en France, la décision électorale se fait surtout par rejet  de celui qu’on ne veut pas voir élu et non par adhésion. Certes certains soutiennent les propositions des candidats pour lesquels ils votent mais ceux qui font la décision se déterminent surtout pour rejeter l’autre. Ce fut le cas lorsque Chirac, Sarkozy, Hollande et même Macron .. Grâce aux voix essentiellement contre le Front National. Le tout sauf le Front National l’emportait sur le reste. Cette fois c,’est sans doute le tout sauf macron qui sera déterminant. Macron en effet a usé et abusé de sa posture quasi monarchique et condescendante en plus avec un en même temps entretenant tous les flous. Pécresse déboule comme une bombe car l’électorat veut du nouveau. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Le Pen, Mélenchon soient écartés. Reste le phénomène Zemmour qui est en train de se dégonfler car l’image présidentiable de l’intéressé ne convainc pas même si certaines de ces analyses sont partagées.

 

Valérie Pécresse​ est donc  en train de bouleverser le jeu de la présidentielle. La candidate désignée par LR se hisse à 20 % des intentions de vote au premier tour de l’élection de 2022 et est donnée gagnante contre Emmanuel Macron au second tour, selon un sondage Elabe publié mardi.

Dans cette enquête, réalisée pour BFMTV/L’Express après sa désignation samedi et les meetings du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour et de l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon dimanche, la présidente de la région Île-de-France profite à plein de l’effet « primaire ». Elle gagne en effet 11 points par rapport à la précédente étude de cet institut réalisée les 23 et 24 novembre.

Emmanuel Macron est pour sa part crédité de 23 % d’intentions de vote, en baisse de deux points. En cas de second tour entre ces deux candidats, le président sortant est donné battu, à 48 % contre 52 % pour Valérie Pécresse. Au premier tour, ils devancent largement la candidate du RN Marine Le Pen à 15 % (-5) et Eric Zemmour à 14 % (+1).Les principaux candidats de gauche sont eux tous en repli d’un point et en dessous des 10 % : Jean-Luc Mélenchon est donné à 8 %, l’écologiste Yannick Jadot à 7, la socialiste Anne Hidalgo à 3. Suivent Arnaud Montebourg avec toujours 2 %, Nicolas Dupont-Aignan (2 %, -1), Jean Lassale (2 %, +1), Philippe Poutou (2 %, sans changement), Fabien Roussel (1 %, -1) et Nathalie Arthaud (1 % comme dans la précédente étude).

Présidentielle–la bombe Pécresse: surtout le rejet de Macron

Présidentielle–la bombe Pécresse: surtout le rejet de Macron

 

Comme souvent en France, la décision électorale se fait surtout par rejet  de celui qu’on ne veut pas voir élu et non par adhésion. Certes certains soutiennent les propositions des candidats pour lesquels ils votent mais ceux qui font la décision se déterminent surtout pour rejeter l’autre. Ce fut le cas lorsque Chirac, Sarkozy, Hollande et même Macron .. Grâce aux voix essentiellement contre le Front National. Le tout sauf le Front National l’emportait sur le reste. Cette fois c,’est sans doute le tout sauf macron qui sera déterminant. Macron en effet a usé et abusé de sa posture quasi monarchique et condescendante en plus avec un en même temps entretenant tous les flous. Pécresse déboule comme une bombe car l’électorat veut du nouveau. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Le Pen, Mélenchon soient écartés. Reste le phénomène Zemmour qui est en train de se dégonfler car l’image présidentiable de l’intéressé ne convainc pas même si certaines de ces analyses sont partagées.

 

Valérie Pécresse​ est donc  en train de bouleverser le jeu de la présidentielle. La candidate désignée par LR se hisse à 20 % des intentions de vote au premier tour de l’élection de 2022 et est donnée gagnante contre Emmanuel Macron au second tour, selon un sondage Elabe publié mardi.

Dans cette enquête, réalisée pour BFMTV/L’Express après sa désignation samedi et les meetings du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour et de l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon dimanche, la présidente de la région Île-de-France profite à plein de l’effet « primaire ». Elle gagne en effet 11 points par rapport à la précédente étude de cet institut réalisée les 23 et 24 novembre.

Emmanuel Macron est pour sa part crédité de 23 % d’intentions de vote, en baisse de deux points. En cas de second tour entre ces deux candidats, le président sortant est donné battu, à 48 % contre 52 % pour Valérie Pécresse. Au premier tour, ils devancent largement la candidate du RN Marine Le Pen à 15 % (-5) et Eric Zemmour à 14 % (+1).Les principaux candidats de gauche sont eux tous en repli d’un point et en dessous des 10 % : Jean-Luc Mélenchon est donné à 8 %, l’écologiste Yannick Jadot à 7, la socialiste Anne Hidalgo à 3. Suivent Arnaud Montebourg avec toujours 2 %, Nicolas Dupont-Aignan (2 %, -1), Jean Lassale (2 %, +1), Philippe Poutou (2 %, sans changement), Fabien Roussel (1 %, -1) et Nathalie Arthaud (1 % comme dans la précédente étude).

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Politique- Régionales–sondage abstention: indifférence et rejet croissants

Politique- Régionales–sondage abstention: indifférence et rejet croissants

Selon un sondage Odoxa Backbone-Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo, pour un abstentionniste sur deux, la «défiance» et le «désintérêt» sont à l’origine de leur «non-vote».

 

Pour cette part de la population, voter aux régionales dimanche «ne servait à rien» (17%), l’offre politique proposée «ne convenait pas» (13%) et la politique «en général» ne les intéressait pas (24%). S’ils ont choisi sciemment de ne pas aller voter, d’autres ont toutefois involontairement manqué ce rendez-vous électoral.

Quelque 16% des abstentionnistes n’ont ainsi pas voté parce qu’ils n’avaient pas eu les informations nécessaires. Parmi eux, 5% ignoraient la tenue du scrutin et 12% n’avaient pas reçu «les informations pratiques» – programmes, listes, modalités du vote – leur permettant d’aller voter.

Bien que répandue, l’abstention reste mal perçue par les Français. Ils sont même majoritaires à y voir un signe «révélateur d’une rupture entre les citoyens et la vie politique» (91%). D’autres considèrent cela comme un «signal d’alarme» (86%), et trois-quarts des citoyens (73%) trouvent cette abstention «inquiétante pour notre démocratie».

La responsabilité n’est en revanche pas totalement imputée à l’exécutif. Si Emmanuel Macron (37%) et le gouvernement (20%) sont critiqués pour leur «mauvaise information», les Français rejettent la faute de manière plus générale sur les partis politiques et les candidats «qui n’ont pas su intéresser les électeurs avec ces élections» (60%). Cette «incompétence» des partis fait même consensus sur le plan partisan. Elle concerne à la fois les sympathisants EELV (66%), les socialistes (65%), les Marcheurs (58%), les Insoumis (53%), les Républicains (52%) et les partisans du Rassemblement national (49%). Au-delà des appareils politiques, les citoyens eux-mêmes sont mis en cause pour leur «manque de civisme» (30%).

S’ils constatent un problème, les Français avancent aussi des solutions. À commencer par le vote par internet, plébiscité par 78% d’entre eux. Le vote obligatoire ne semble en revanche pas à même de résoudre la situation puisqu’il est sévèrement rejeté (65%).

Régionales–sondage abstention: indifférence et rejet croissants

Régionales–sondage abstention: indifférence et rejet croissants

Selon un sondage Odoxa Backbone-Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo, pour un abstentionniste sur deux, la «défiance» et le «désintérêt» sont à l’origine de leur «non-vote».

 

Pour cette part de la population, voter aux régionales dimanche «ne servait à rien» (17%), l’offre politique proposée «ne convenait pas» (13%) et la politique «en général» ne les intéressait pas (24%). S’ils ont choisi sciemment de ne pas aller voter, d’autres ont toutefois involontairement manqué ce rendez-vous électoral.

Quelque 16% des abstentionnistes n’ont ainsi pas voté parce qu’ils n’avaient pas eu les informations nécessaires. Parmi eux, 5% ignoraient la tenue du scrutin et 12% n’avaient pas reçu «les informations pratiques» – programmes, listes, modalités du vote – leur permettant d’aller voter.

Bien que répandue, l’abstention reste mal perçue par les Français. Ils sont même majoritaires à y voir un signe «révélateur d’une rupture entre les citoyens et la vie politique» (91%). D’autres considèrent cela comme un «signal d’alarme» (86%), et trois-quarts des citoyens (73%) trouvent cette abstention «inquiétante pour notre démocratie».

La responsabilité n’est en revanche pas totalement imputée à l’exécutif. Si Emmanuel Macron (37%) et le gouvernement (20%) sont critiqués pour leur «mauvaise information», les Français rejettent la faute de manière plus générale sur les partis politiques et les candidats «qui n’ont pas su intéresser les électeurs avec ces élections» (60%). Cette «incompétence» des partis fait même consensus sur le plan partisan. Elle concerne à la fois les sympathisants EELV (66%), les socialistes (65%), les Marcheurs (58%), les Insoumis (53%), les Républicains (52%) et les partisans du Rassemblement national (49%). Au-delà des appareils politiques, les citoyens eux-mêmes sont mis en cause pour leur «manque de civisme» (30%).

S’ils constatent un problème, les Français avancent aussi des solutions. À commencer par le vote par internet, plébiscité par 78% d’entre eux. Le vote obligatoire ne semble en revanche pas à même de résoudre la situation puisqu’il est sévèrement rejeté (65%).

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Allemagne : rejet d’un recours contre le plan de relance européen

Allemagne : rejet d’un  recours contre le plan de relance européen

 

La Cour constitutionnelle allemande a rejeté, mercredi 21 avril, un recours en référé qui visait à bloquer la ratification du plan de relance européen et contestait notamment le mécanisme inédit de dette commune. « Un examen sommaire ne révèle pas une forte probabilité de violation » de la loi fondamentale, explique sur son site Internet la plus haute juridiction du pays.

Elle poursuivra son examen sur le fond mais rejette la demande de suspension en urgence, estimant que « les inconvénients » d’un retard de ratification l’emportent sur tout autre considération. Un retard de l’entrée en vigueur « compromettrait l’objectif de politique économique » et « les inconvénients pourraient s’avérer irréversibles » étant donné l’urgence de la relance face à la pandémie de Covid-19, détaillent les magistrats.

Le Tribunal constitutionnel allemand avait suspendu le processus de ratification le 26 mars alors que les deux chambres du Parlement venaient d’approuver le texte de loi. Celui-ci devait encore être paraphé par le chef de l’Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier, pour pouvoir être pleinement ratifié.

Un rejet du rachat de Carrefour: qui prend à revers les libéraux…. y compris Lemaire ?

Un rejet du rachat de Carrefour: qui prend à revers les libéraux…. y compris Lemaire ?

 

 

Laurent Izard évoque longuement dans le Figaro la problématique du rachat de Carrefour par une société canadienne. Un rachat refusé par le gouvernement qui surprend sans doute les plus libéraux y compris peut-être Lemaire  lui-même qui a milité pour ce refus!

 

 

Laurent Izard  sst normalien et agrégé de l’Université en économie et gestion. Diplômé en droit de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, professeur de chaire supérieure, il est l’auteur de nombreux manuels d’enseignement supérieur en économie et gestion. Il est l’auteur deLa France vendue à la découpe (L’Artilleur, janvier 2019). Au mois de mars il publiera l’ouvrage À la sueur de ton front (Éditions de l’Artilleur), qui analyse les conséquences de la mondialisation sur l’emploi et la souffrance au travail.


Le géant français de la distribution Carrefour a été sollicité par le groupe d’alimentation canadien Couche-Tard pour un «rapprochement », ont indiqué mardi dernier les deux sociétés dans des communiqués distincts. Qu’en est-il plus précisément?

 

 

Laurent IZARD. - Pour le moment, on ignore les modalités exactes de l’offre proposée par le groupe canadien qui évoque une «lettre d’intention non-engageante en vue d’un rapprochement amical». En réalité, tout porte à croire qu’il s’agit purement et simplement d’une offre publique d’achat, pas nécessairement amicale. Celle-ci, sur la base d’un prix départ de 20 euros par action, valoriserait le groupe Carrefour à environ 16 milliards d’euros hors dettes.

Ce projet de grande ampleur comporte des enjeux de pouvoir et de souveraineté évidents. Précisons tout d’abord que cette offre s’inscrit dans un contexte géopolitique et économique particulier: la douloureuse ratification du CETA tout d’abord, un accord de libre-échange avec le Canada, contesté aussi bien pour des raisons écologiques qu’économiques et même de santé publique.

L’incertitude économique qui pèse sur la grande distribution ensuite: la montée en puissance des géants de l’e-commerce et la crise sanitaire ont déstabilisé de nombreux groupes et Carrefour est de surcroit financièrement fragilisé par les conséquences d’une stratégie d’expansion internationale aventureuse qui a contraint la nouvelle équipe dirigeante à se désengager de plusieurs pays dont la Chine en 2019.

On ne peut s’empêcher de voir dans l’offre de Couche-Tard une stratégie opportuniste

Sous la présidence d’Alexandre Bompard, le groupe Carrefour est parvenu à réduire son endettement mais sa valorisation boursière reste faible et l’un de ses principaux actionnaires, le Groupe Arnault, a clairement annoncé en septembre 2020, son intention de céder la majorité des actions Carrefour qu’il détient, ouvrant ainsi la voie à l’arrivée de nouveaux investisseurs.

Dans ce contexte, on ne peut s’empêcher de voir dans l’offre de Couche-Tard une stratégie opportuniste, d’où une première réaction prudente de la direction de Carrefour qui précise dans une note interne qu’elle va «examiner le projet qui lui est soumis par Alimentation Couche-Tard», afin de «déterminer si un projet peut être conçu dans l’intérêt» du groupe…

 

«Carrefour est un chaînon essentiel de la souveraineté et la sécurité alimentaire des Français, qui est en jeu dans cette opération» a souligné Bruno Le Maire sur France 5. Le ministre de l’Économie n’est «a priori pas favorable à l’idée que carrefour se fasse racheter par un groupe étranger.» Doit-on s’attendre à ce que Carrefour reste français ou est-ce simplement une opération de communication?

Le ministre de l’Économie et des Finances a effectivement immédiatement réagi après l’annonce de l’offre de Couche-Tard et a adopté un ton particulièrement offensif: il s’oppose à titre personnel à ce rapprochement, en évoquant les risques que cette opération représente pour la sécurité et la souveraineté alimentaires des Français. Une attitude qui contraste avec l’enthousiasme de ce même ministre à l’égard du traité CETA et interroge sur la cohérence de la politique du gouvernement…

D’autre part, Bruno Le Maire affirme que Bercy dispose des outils juridiques pour bloquer ce projet dans le cadre des dispositifs de contrôle des investissements étrangers visant nos entreprises stratégiques. C’est tout à fait exact: depuis un décret du 31 décembre 2019, la liste des secteurs soumis à la procédure d’autorisation préalable inclut la «sécurité alimentaire», un terme certes imprécis, mais qui ne saurait exclure la question de la logistique et de la distribution.

Il est toutefois difficile de savoir si la déclaration spontanée de Bruno Le Maire traduit réellement sa pensée ou s’il s’agit d’une simple posture destinée à se positionner favorablement en vue de futures négociations sur les modalités du rapprochement. Car les enjeux sont multiples: Carrefour, ce sont plus de 1200 magasins et 320 000 salariés à travers le monde, dont 100 000 en France.

Par le passé, la plupart des fusions ont donné lieu à d’importantes compressions d’effectifs. C’est d’ailleurs l’une de leurs finalités: les fusions ne visent pas qu’à atteindre des objectifs de dimension ou de complémentarité industrielle ou commerciale: il s’agit aussi, dans le cadre d’une démarche stratégique, de rationnaliser l’activité, ce qui se traduit notamment par la fermeture ou le repositionnement des sites non rentables et une inévitable chasse aux «doublons» même si, dans le cas présent, l’absence de recoupement territorial limite les risques. On comprend dès lors l’inquiétude d’Élisabeth Borne, la ministre du Travail, qui a elle aussi immédiatement exprimé son opposition à ce projet en mentionnant les risques d’une évolution de l’actionnariat de Carrefour, notamment pour l’emploi des jeunes…

Notre pays (…) risque très prochainement de ne plus être, pour la première fois de son Histoire, en situation d’autosuffisance alimentaire

Et on peut d’autre part légitimement s’interroger sur la capacité financière de Couche-Tard à accompagner le développement du groupe Carrefour en tenant compte des intérêts des différentes parties-prenantes. Quant à la question de la souveraineté alimentaire, elle reste au cœur du débat: notre pays, souvent qualifié de «grenier de l’Europe» risque très prochainement de ne plus être, pour la première fois de son Histoire, en situation d’autosuffisance alimentaire, les spécialistes affirmant qu’à partir de 2023, nos importations alimentaires dépasseront nos exportations.

Enfin, faut-il rappeler que notre indépendance politique repose sur notre indépendance économique? Plus les centres de décisions économiques s’éloignent de notre pays, plus les marges de manœuvre de nos dirigeants se réduisent.

Carrefour est le premier employeur privé du pays. Si même un gros poisson comme Carrefour est susceptible de se faire racheter, qu’est-ce que cela veut dire pour nos autres fleurons? Sommes-nous capables de freiner ce mouvement?

Il convient d’abord de rappeler qu’en quelques décennies, nous avons perdu le contrôle de nos principaux fleurons industriels: Péchiney, Arcelor, Rhône-Poulenc, Alstom Power, Lafarge, Alcatel, Technip… et que, ces opérations ont parfois conduit au démantèlement ou à la disparition pure et simple du groupe racheté. L’appétit des investisseurs internationaux est sans limite et concerne tous les secteurs de notre économie. Le capital des entreprises du CAC 40 est d’autre part contrôlé à 50 % par des investisseurs étrangers.

Et ceux-ci s’intéressent également à nos ETI et PME/PMI, particulièrement lorsqu’il s’agit de s’approprier nos innovations dans le domaine de la haute technologie ce qui explique, entre autres, les acquisitions d’Altis (semi-conducteurs), d’Aldebaran Robotics (robots pédagogiques), de Savoye (solutions logicielles, conception de systèmes automatisés), de Latécoère (pionnière de la technologie Lifi), de Souriau (spécialiste de l’interconnexion pour la défense), de HGH (expert des technologies infrarouges civiles et militaires), de Tronics (microsystèmes électromécaniques utilisés dans l’aéronautique, la défense ou le médical), de SCPS (spécialiste des batteries électriques) ou encore de Linxens (leader mondial de la fabrication de circuits gravés flexibles et spécialiste des paiements sans contact), absorbée par l’entreprise d’État chinoise Tsinghua Unigroup avec l’approbation de Bercy…

Pour freiner ce mouvement, il faut en premier lieu une volonté politique. Car au niveau micro-économique, chaque opération d’absorption peut se justifier, par une stratégie de croissance commune, une logique de filière ou encore la préservation de l’emploi voire le sauvetage d’une entreprise menacée.

Or, jusqu’à présent, ce processus s’inscrit dans un contexte mondial de libre circulation des capitaux, avec une volonté politique assumée d’intégrer davantage la France dans le processus de mondialisation, ce qui nous interdit par principe de contrôler les prises de participation étrangères ou les fusions-acquisitions.

Pour freiner la perte de contrôle de notre patrimoine économique, il faut trouver de nouvelles sources de financement pour nos entreprises

Au contraire, nous déployons des efforts considérables pour attirer les investisseurs étrangers sans opérer de distinction entre ceux qui contribuent réellement à la croissance de notre pays et ceux qui adoptent des comportements de prédateurs. C’est pourquoi le dispositif juridique de contrôle des investissements internationaux en France s’est jusqu’à présent révélé peu efficace: il n’a pas abouti au blocage d’appropriations de nos entreprises, même stratégiques, par des investisseurs étrangers, et a davantage servi à imposer aux repreneurs des engagements qu’ils n’ont, en pratique, que rarement respectés.

Mais le vrai problème n’est pas là: pour freiner la perte de contrôle de notre patrimoine économique, il faut trouver de nouvelles sources de financement pour nos entreprises et proposer des garanties permettant de surmonter la frilosité des investisseurs français. Car sinon, il sera difficile de résister à la pression des investisseurs internationaux.

Lors de ses allocutions présidentielles pendant les divers confinements, le Président de la République s’est soudainement mis à insister sur la notion de «souveraineté», thème que reprend depuis son ministre de l’Économie. Pensez-vous que nous assistons à un changement d’ère sur cette question ou alors à une simple mode éphémère?

Il me semble que les Français sont de plus en plus sensibles à la question de notre souveraineté économique et politique. Il est vrai que la crise sanitaire, qui était tout a fait prévisible, a révélé notre incapacité à disposer des équipements de base indispensables comme les respirateurs, les blouses, les gants, le gel hydro-alcoolique ou même les masques, sans parler des vaccins. Cette crise a mis en lumière notre déclassement économique et génère une prise de conscience de notre dépendance à l’égard de puissances étrangères potentiellement hostiles.

Dans un tel contexte, on voit bien qu’il est particulièrement hasardeux de dépendre d’importations étrangères: les contraintes logistiques sont fortes, les règles du jeu économiques bouleversées, et la logique du chacun pour soi peut primer sur les intérêts commerciaux ou diplomatiques. Le principe de précaution implique donc de pouvoir fabriquer en France les produits vitaux pour notre économie et en particulier ceux nécessaires à la lutte contre les risques épidémiques. Il est même de notre devoir de pouvoir aider les pays dont l’économie ne permet pas de réaliser de tels investissements.

Mais plus généralement, il s’agit de tirer les conséquences de la fragilité des chaînes de valeur mondiales et de notre dépendance à l’égard de la Chine et des USA. Le Président de la République et les membres du gouvernement, tout en s’inscrivant dans une logique mondialiste libérale, évoquent de plus en plus l’impératif de souveraineté économique et ont envoyé certains signaux forts en ce sens: on peut par exemple citer le renforcement de notre arsenal juridique sur le contrôle des investissements étrangers en France, les nouvelles ambitions de Bpifrance, la nationalisation provisoire des Chantiers de l’Atlantique, ou le blocage, après de multiples rebondissements, du rachat de Photonis, notre spécialiste des systèmes de vision nocturne, par l’américain Teledyne.

S’agit-il d’un virage politique? Il faudrait davantage de cohérence stratégique et de décisions courageuses de cet ordre pour en être vraiment convaincus.

États-Unis : rejet du recours de Trump par la Cour suprême

États-Unis : rejet du recours de Trump  par la Cour suprême

 

Le recours de Trump auprès de la cour suprême constituait  l’atout majeur de sa contestation des résultats. Trump affirmait  en effet que l’État de Pennsylvanie, état stratégique pour l’élection, avait enregistré des fraudes massives. La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté mardi un recours déposé par des alliés républicains de Donald Trump qui réclamaient l’annulation de jusqu’à 2,5 millions de suffrages exprimés dans l’Etat de Pennsylvanie à l’occasion de l’élection présidentielle du 3 novembre.

La victoire du candidat démocrate dans cet Etat des Grands lacs, qui désigne 20 grands électeurs au Collège électoral, a scellé l’annonce de son élection face à Donald Trump.

En l’état des résultats déclarés, le futur 46e président des Etats-Unis est crédité de 306 grands électeurs contre 232 pour le président républicain sortant.

« le rejet du capitalisme numérique » ? (Philippe Askenazy)

 « le rejet du capitalisme numérique » ? (Philippe Askenazy) 

 

 

Philippe Askenazy,Chercheur au CNRS/ENS/Centre Maurice-Halbwachs estime que la pandémie pourrait marquer un coup d’arrêt au développement du capitalisme numérique, estime l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

Chronique.

 

« A travers le monde, des dizaines de millions d’actifs ont basculé en télétravail, des élèves suivent – pour les plus chanceux – des cours à distance, des patients téléconsultent. Réseaux sociaux et chaînes numériques battent des records d’audience. Certains voient dans cette intensification et cette extension des usages un point de bascule définitive dans le capitalisme numérique.

La crise sanitaire, sociale et économique pourrait au contraire marquer un coup d’arrêt à son développement. De quoi l’humanité a-t-elle besoin aujourd’hui : d’équipements de protection, de respirateurs, de nourriture et des services assurés par les travailleuses et travailleurs « essentiels ». S’il y a une guerre, elle est entre Etats pour s’approvisionner en masques, en réactifs et en anesthésiques. De la matière, de la sueur mais aussi de la peur, celle des soignants, hôtes de caisses ou éboueurs – loin d’être virtuelle.

De héros de nos sociétés, les start-uppeurs, les codeurs et autres « talents » sont désormais relégués en « dernière ligne ». Les promesses de la révolution numérique ne semblent être que de lointains mirages. Privée de données pertinentes, l’intelligence artificielle n’est d’aucune aide pour guider la politique sanitaire ou la continuité d’activité, alors qu’il y a quelques semaines encore, on nous présentait ces outils comme décisifs pour gérer les aléas.

Les imprimantes 3D ne permettent pas produire en masse, et malheureusement pas de protections textiles. Les robots des usines se sont arrêtés en même temps que les hommes. Les robots sociaux déployés dans les Ehpad ne remplacent pas les visites, lorsqu’ils ne sont pas simplement rangés au placard car difficiles à désinfecter. Même l’e-commerce affiche, dans la crise, des performances qui ramènent les trentenaires et plus à leur enfance, celle où le commerce à distance était dominé par La Redoute ou la Camif…

Révélant ses limites, le capitalisme numérique pourrait affronter le rejet. Il renforce les inégalités dans l’éducation malgré un calendrier favorable : les confinements ont eu lieu alors que les jeunes avaient déjà eu en présentiel leurs professeurs. Entreprises et administrations poussent à un retour rapide au présentiel, corollaire de la chute de productivité associée à un télétravail exclusif. »

 

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Sondage: Macron et Le Pen à égalité, le rejet de Macron plus fort que le rejet de Le Pen ?

Sondage: Macron et Le Pen à égalité, le rejet de Macron plus fort que le rejet de Le Pen ?

   

Jusque là les récents présidents de la république ont davantage été élu par rejet de Le Pen que par adhésion à leur programme. Cependant la dynamique pourrait bien s’inverser.  en effet c’est Macron  qui pourrait susciter davantage de rejet que Le Pen. On notera d’ailleurs qu’en dépit de l’omniprésence de Macron et de sa diarrhée verbale quotidienne , le président ne cesse de perdre des points par rapport à Marine le Pen; laquelle progresse d’autant plus que sa parole se fait rare ( ce qui lui évite les dérapages).  Selon un ­sondage IFOP pour le JDD,  Macron est crédité de 27 à 28% d’intentions de vote et Marine Le Pen en réunirait 28 %, en hausse de près de 7 points. »Cette enquête sacre la nouvelle bipartition du champ ­politique », souligne ­Frédéric ­Dabi, directeur général adjoint de ­l’IFOP.

Les partisans de Mélenchon soutiendraient massivement Le Pen au second tour.   Élu avec  66 % en 2017, Macron ne l’emporterait cette fois qu’avec  55 %. « Cela sonne comme un avertissement pour ceux qui considèrent qu’en 2022, ce ­serait automatiquement gagné pour le ­président sortant face à ­Marine Le Pen », souligne Dabi.

Selon ce sondage, la candidate RN ­bénéficierait au second tour d’un soutien massif des partisans de ­Jean-Luc ­Mélenchon : 63 % des électeurs LFI aux européennes voteraient Le Pen.

 

Curieusement la dynamique qui a toujours permis aux candidat de triompher du Front national semble s’inverser. Jusque là on votait moins pour le projet du candidat opposé au FN que par rejet des Le Pen; cette fois, pourrait bien voter  front national moins par adhésion aux thèse du RN-FN que par rejet de Macron. 

 

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