Archive pour le Tag 'Réhabilitation'

Réhabilitation du travail à gauche ?

Réhabilitation du travail à gauche ?

 

Dans une tribune au « Monde », un collectif de responsables politiques et d’économistes explique que la gauche doit arrêter d’être défaitiste en renonçant au plein-emploi. Elle ne doit pas oublier l’importance du travail dans la société, et ce que nous devons tous à ceux qui l’assument.

 

La place du travail dans la société et dans le projet que la gauche doit proposer aux Français ne devrait pas faire polémique. Au-delà des slogans et des petites phrases qui ont été échangées par les uns et les autres, François Ruffin (député La France insoumise) et Fabien Roussel (député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français) ont rappelé que les aspirations de nos concitoyens ne sont pas celles d’une société post-travail, mais celles d’une société qui puisse apporter à chacun un travail digne et vecteur d’émancipation.

Commençons par rappeler une évidence : il n’y a pas de société sans travail. Cela est vrai pour tout système économique, qu’il soit capitaliste ou non. De fait, le travail, qu’il soit salarié, indépendant, familial ou produit bénévolement pour une association, est la seule source de richesse pour la communauté.

Karl Marx (1818-1883) lui-même, théoricien de la valeur travail, n’a jamais nié son importance. Lorsqu’il développe au milieu du XIXe siècle ses réflexions et ses écrits sur le système capitaliste, il dénonce l’aliénation par le travail du prolétaire dépossédé de son individualité et de sa contribution personnelle.

Le prolétaire est celui qui ne possède que sa force de travail, qu’il vend contre un subside de misère. L’idée commune du XIXe siècle, chez tous les philosophes et acteurs d’un mouvement socialiste en construction, c’est que l’émancipation des travailleurs doit passer par leur association, leur rendant ainsi la maîtrise de l’outil de travail et le bénéfice de son produit.

Face au travail exploité incarné par le salariat, le socialisme rêvait d’un travail émancipé, organisé collectivement par les travailleurs eux-mêmes. Mais le salariat s’est étendu, tant et si bien qu’au début du XXe siècle, les conditions d’organisation de la production et de nos sociétés en ont fait le vecteur principal de distribution des revenus, notamment par la création de la Sécurité sociale.

De son côté, le droit social est venu protéger le salarié, améliorer ses conditions de travail et défendre l’expression syndicale au sein des entreprises.

L’Etat social s’est ainsi construit patiemment, comme le rappelle l’économiste Christophe Ramaux dans son dernier ouvrage, Pour une économie républicaine. Une alternative au néolibéralisme (De Boeck, 336 pages, 21,90 euros). L’une de ses applications concrètes fut d’attacher au statut de salarié un cadre légal visant à sortir de l’arbitraire capitaliste.

La réhabilitation de l’héritage !

La réhabilitation de l’héritage !

Les économistes Alain Trannoy et Etienne Wasmer proposent de faire basculer 60 milliards d’euros d’impôts prélevés sur les salaires et les investissements vers les rentes immobilières et foncières.( analyse du « Monde »)

 

Livre.

 

Les contributions à l’élection présidentielle auraient pu servir de puissant tremplin médiatique. Quoi de plus judicieux en effet qu’un grand débat public sur la question du patrimoine et de l’héritage en France pour répondre aux inquiétudes d’une grande partie de la population sur le pouvoir d’achat et la fin du mois ? Pour l’opinion publique, la hausse des inégalités en France, depuis au moins trois décennies, est à la fois une évidence et un scandale. Or les deux mots méritent attention, comme le démontrent les deux économistes Alain Trannoy et Etienne Wasmer, dans leur essai revigorant.

D’un côté, la France est riche, voire très riche, notamment grâce à la valeur de son patrimoine foncier qui s’élève aujourd’hui dans l’Hexagone à 7 000 milliards d’euros, ce qui correspond à près de trois fois le PIB. Cela renforce l’aspect choquant. Mais, de l’autre côté, les inégalités sont restées dans une large mesure contenues en France, contrairement aux Etats-Unis, par le jeu des prélèvements obligatoires. Cela traduit la force de l’appareil redistributif français.

« Le prisme exclusif des inégalités déforme la réalité », constatent les deux auteurs. Par exemple, au niveau mondial, leur progression s’explique dans une large mesure par l’augmentation des inégalités dans les quatre pays les plus peuplés de la planète : Chine, Inde, Etats-Unis et Indonésie. Or, au niveau hexagonal, malgré une augmentation des inégalités relativement moins prégnante, leur perception se renforce et se traduit par une exacerbation des tensions sociales et la désignation du riche comme bouc émissaire.

Le chemin suivi par Alain Trannoy et Etienne Wasmer est tout autre. Partant du principe que l’on redistribue d’autant mieux que la richesse est abondante, leur urgence est de « trouver un moyen pour alléger la fiscalité sur les facteurs productifs et notamment les salaires et les investissements ». Dans ces conditions, mobiliser la part de la richesse immobilière et foncière et plus précisément les terrains à l’exclusion des bâtis et des infrastructures – ce qui représente encore trois années du revenu national – pourrait s’avérer le choix le plus efficace.

Pour les deux anciens membres du Conseil d’analyse économique rattaché au premier ministre, la rente foncière représente une base fiscale idéale pour opérer une réforme des finances de l’Etat. Alors que les 60 milliards d’euros d’augmentation d’impôts, décidés sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, ont mis l’économie française « en mode stagnation », MM. Trannoy et Wasmer ont une « proposition-phare » : baisser les taxes sur le travail et le capital de 60 milliards d’euros, au moyen d’une bascule du même montant sur la base foncière. « Il ne s’agit pas d’augmenter les impôts, mais de changer de base fiscale pour le montant évoqué », précisent-ils. Cette proposition qui allierait justice sociale et efficacité économique recueille même les faveurs de Jean Tirole, le Prix Nobel français d’économie.

L’urgence de la réhabilitation des mathématiques à l’école

L’urgence de la réhabilitation des mathématiques à l’école

 

 Dans une lettre ouverte adressée aux candidats à l’élection présidentielle, un collectif composé de sociétés savantes et associations d’enseignants, chercheurs, ingénieurs et universitaires scientifiques, alerte sur l’importance d’améliorer l’enseignement des matières scientifiques.

Notre collectif se mobilise pour alerter sur la question cruciale de la formation scientifique pour les années à venir. En tant qu’enseignants, chercheurs, ingénieures, scientifiques, cette question est au cœur de nos activités professionnelles. Nous contribuons de manière essentielle à la formation des jeunes générations pour permettre d’apporter des réponses concrètes aux besoins de la société. Les analyses conduites au sein de notre collectif nous confèrent une vision large et éclairée des enjeux qui nous font face.

Cette lettre ouverte aux candidates et candidats à la présidence de la République Française présente nos analyses et 12 propositions qui en découlent. Puissent le futur président ou la future présidente de la République et son gouvernement s’en saisir et prendre la mesure des évolutions nécessaires pour une formation ambitieuse en sciences, en étroite relation avec tous les acteurs concernés. La société contemporaine doit pouvoir relever les nombreux défis pour lesquels la contribution de toutes les sciences est essentielle : le développement très rapide du numérique et son utilisation dans tous les secteurs d’activité; le recours accru aux données pour communiquer dans le monde actuel; les nécessaires évolutions
technologiques pour faire face aux enjeux climatiques et énergétiques, au contrôle des ressources; la préservation de la biodiversité et du bon fonctionnement de la biosphère; le contrôle de l’émergence des nouvelles maladies infectieuses et la prévention des maladies environnementales. Relever ces défis requiert l’apport de disciplines très diverses comme la chimie, la physique, la biologie, l’écologie, les géosciences, les sciences de l’évolution , mais aussi l’informatique, les mathématiques, les statistiques qui permettent la modélisation, la collecte, l’analyse et la gestion des données pour comprendre un monde changeant. Celles-ci sont aussi indispensables pour aider les prises de décisions dans de très nombreux domaines. Tous ces exemples montrent le rôle prépondérant des sciences dans notre société actuelle et signalent la nécessité d’une éducation forte du grand public. La crise liée au Covid en constitue une illustration particulièrement frappante. Pour permettre une action des pouvoirs politiques et du monde économique en cohérence avec ces défis, il est donc essentiel que chacun et chacune bénéficie d’une formation scientifique solide répondant aux besoins professionnels, aux besoins de la vie quotidienne et à l’exercice de la citoyenneté. Même si elles font partie des sciences, les mathématiques ont un rôle spécifique qui nécessite de les évoquer dans certains des points développés par la suite.

Les mathématiques sont en effet plurielles: elles sont d’indispensables outils aux sciences; au-delà, elles entretiennent des liens avec de nombreuses disciplines (sciences économiques, humaines ou sociales, sciences de la santé et du sport, artisanat, disciplines artistiques,…) ; elles constituent également une discipline autonome qui contribue au développement de l’esprit critique et des capacités de raisonnement. Elles font donc partie intégrante de la culture commune et ne doivent pas être réservées à une élite. Par conséquent, il est aussi nécessaire d’offrir à tous et à toutes une formation solide et progressivement diversifiée.

Les compétences scientifiques de haut niveau sont recherchées et donnent accès à des emplois variés, fortement qualifiés et bien rémunérés. De ce fait, une formation ambitieuse et accessible à tous et toutes est une nécessité absolue pour lutter contre les inégalités de genre, socio-économiques et territoriales qui pèsent fortement sur les trajectoires individuelles et sur les dynamiques collectives. La visibilité médiatique récente donnée à la place de la formation en mathématiques témoigne de sa reconnaissance comme un enjeu majeur par tous les acteurs de la société civile. En période électorale, ce débat fait émerger un problème plus général, porté depuis des années par les sociétés savantes et associations qui s’intéressent à l’enseignement des sciences: celui de l’insuffisance de la formation scientifique en France.

Depuis la mise en place de la réforme du lycée en 2019, les choix faits pour le cycle terminal de la filière générale vont à l’encontre d’une formation ambitieuse en sciences dont la société a besoin.

Dans le tronc commun de la classe de première, sur un total de 16 heures, la part dévolue à l’enseignement scientifique représente 2 heures hebdomadaires. À ceci s’ajoutent des dysfonctionnements liés aux spécialités comme l’obligation d’abandonner à l’entrée en terminale l’une des trois spécialités choisies en première. Outre le fait qu’ils sont empêchés de voir les liens entre les différentes disciplines, les élèves sont contraints d’effectuer des choix leur fermant de nombreuses portes à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Rappelons aussi que nombre de filières post-bac, y compris des filières courtes, nécessitent une formation scientifique solide indissociable des formations dans les disciplines cibles. En particulier, l’impact de la réforme pour la voie technologique et professionnelle sur les choix offerts aux élèves en termes de débouchés professionnels et de possibilités de poursuite d’études ne doit pas être négligé. Les analyses des données de la DEPP mettent en évidence les effets délétères des choix de structure pour la voie générale du lycée: baisse importante du nombre d’élèves étudiant les mathématiques, particulièrement marquée pour les filles, accroissement des inégalités socio-économiques et territoriales en faveur des garçons issus de classes sociales très favorisées dans les doublettes mathématiques/physique-chimie, baisse du vivier d’élèves pour la poursuite d’études scientifiques et dans les filières technologiques de la production (alors que les besoins sont en augmentation), recul de la polyvalence dans la formation des lycéennes et lycéens en filière générale.

Nos propositions: Aujourd’hui, une remise à plat de la structure de la voie générale du lycée est indispensable et urgente. Pour cela, nous demandons à mettre en place un groupe de travail large et indépendant du calendrier politique, réunissant de manière collégiale tous les acteurs concernés. Son objectif sera d’établir des propositions pouvant être mises en œuvre dès la rentrée 2023, selon les axes suivants:

-Proposition 1: Renforcer la place des sciences dans les parcours de tous les élèves au cycle terminal et
diversifier l’offre de mathématiques dès la première

-2: Conserver en classe de terminale les trois spécialités choisies en classe de première

- 3: Proposer des actions concrètes et réalistes pour remédier aux inégalités aggravées par le système actuel dans les choix de parcours et garantir l’accès à la même offre de formation sur l’ensemble du territoire.

L’un des impacts de la baisse du vivier d’élèves scientifiques concerne l’orientation vers les métiers d’enseignants en sciences. Devant déjà faire face à une pénurie récurrente de candidats en mathématiques en raison de la concurrence avec l’attractivité des carrières et des rémunérations pour ces étudiants de niveau master, la diminution des profils scientifiques au lycée va mécaniquement faire encore baisser le nombre de candidats aux concours de recrutement pour enseigner les sciences dans le secondaire. En particulier, on peut s’attendre aussi dans les années à venir à des difficultés de recrutement en informatique, concours nouvellement
créés. Ces choix auront également un impact sur les futurs professeurs des écoles. Le nombre de candidats au CRPE qui auront reçu une formation scientifique au lycée va mécaniquement baisser.

La faible part des sciences et de mathématiques dans le tronc commun du cycle terminal ne suffit pas pour établir les connaissances et compétences scientifiques de base, de nature cumulative. La mise en place de PPPE ne concernant qu’un nombre limité d’étudiants, les remises à niveau indispensables pour la préparation au concours compenseront difficilement ces insuffisances. L’acquisition des connaissances et compétences didactiques s’en trouvera donc fragilisée. On entre ainsi dans un cercle vicieux dont il faut impérativement s’extraire.
En outre, la réforme des concours du Capes et du CRPE et de la formation initiale des enseignants repousse à nouveau leur recrutement après le master (bac+5). L’allongement nécessaire des études augmente la précarité des étudiants et aggrave les inégalités sociales pour accéder au métier d’enseignant. Cela risque d’accentuer la pénurie de candidats, comme cela a déjà été constaté en 2012. La mise en place d’un véritable plan de pré-recrutement permettant à des étudiantes et des étudiants de tous les milieux sociaux de se projeter vers le métier d’enseignant est réclamée depuis des années par la communauté et paraît indispensable pour pallier cette pénurie.

Les systèmes mis en place ces dernières années n’ont pas rempli ce rôle: d’une part, la charge de travail en établissement rend difficile un suivi efficace de la formation universitaire ; d’autre part l’instabilité du dispositif, l’absence d’une impulsion nationale, la disparité d’offre et de traitement suivant les académies, ainsi que des choix budgétaires contraints n’ont pas permis d’assurer la réussite de ces dispositifs. Enfin, les actions engagées pour la formation continue des enseignants en mathématiques suite au rapport Villani-Torossian sont encourageantes et nécessitent d’être pérennisées et structurées. Les plans de formation continue en sciences tout aussi nécessaires commencent à se développer dans le premier degré ; ils ne doivent pas entrer en concurrence avec les actions précédentes en cours. Pour la réussite et le développement de la formation continue en sciences, il est nécessaire que les nouvelles écoles académiques de la formation continue prennent en compte les structures existantes et collaborent étroitement avec les acteurs de terrain de toutes les origines (Irem, Ires, Ife, Inspe), en lien avec la recherche.

Nos propositions:
Il est nécessaire de créer un vivier d’enseignantes et d’enseignants scientifiques bien formés, en nombre suffisant, représentatif, à tous les niveaux d’enseignement, de la diversité de la population en termes de genre, de mixité sociale et de diversité territoriale.

4: Améliorer les conditions de travail des enseignants en institutionnalisant des temps de concertation et des temps de formation réguliers, prévus à l’avance et intégrés dans le temps de travail.
Ouvrir plus largement la possibilité de formations par la recherche et à la recherche pour favoriser les évolutions de carrière et pour permettre d’appréhender concrètement la réalité de la science en train de se faire, dans un souci d’authenticité.

- 5: Améliorer la formation initiale en favorisant des pré-recrutements pour réduire des inégalités
sociales d’accès au métier et en s’assurant que les périodes de stage ou d’alternances, indispensables pour l’entrée dans le métier, n’entrent pas en concurrence avec la formation.

- 6: Renforcer et structurer la formation continue dans le premier et le second degré en collaboration
avec l’ensemble des acteurs concernés. Développer les articulations entre le terrain, la formation, la recherche en éducation, la recherche et la médiation scientifiques.

Depuis 20 ans, le nombre d’étudiantes et étudiants a considérablement augmenté dans les établissements d’enseignement supérieur, et particulièrement à l’Université. Cette augmentation globale se retrouve dans les filières scientifiques, même si cela reste insuffisant pour répondre aux besoins prévisibles. Pourtant, le nombre des enseignants et enseignants-chercheurs n’a pratiquement pas augmenté. Parmi les disciplines, la part des enseignants-chercheurs en sciences a diminué, particulièrement en mathématiques. L’augmentation des tâches administratives et la diminution globale des appuis techniques ont accru d’autant plus leur charge de travail.

Ce manque de personnel n’est pas dû à un problème de vivier: il est la conséquence de la diminution des recrutements pérennes des enseignants-chercheurs et des personnels des universités.

Il a conduit à une dégradation de la qualité de la formation, qu’elle soit destinée à la formation initiale des futurs enseignants, à l’accompagnement en formation continue ou encore à la formation vers les métiers à haut niveau de compétences scientifiques. De plus, l’absence de perspective de recrutement stable dans la recherche académique entraîne une fuite des compétences: un certain nombre d’étudiants de très haut niveau et formés en France préfèrent partir à l’étranger où les conditions de travail pour la recherche et les rémunérations sont meilleures. Plus inquiétant, la tendance à la baisse du nombre de doctorants dans les disciplines scientifiques est un mauvais signal pour l’avenir.

Enfin, la part des femmes scientifiques à l’Université et dans les formations d’ingénieures et ingénieurs reste particulièrement basse dans la plupart des filières, notamment en informatique, en mathématiques, en physique. Ceci impacte très fortement la part des femmes dans les métiers nécessitant une formation scientifique et technologique de haut niveau.

Nos propositions: pour augmenter le vivier des étudiantes et étudiants à haut niveau de compétences scientifiques dont la société a besoin en garantissant une représentation équilibrée en termes de genre, de mixité sociale et de diversité territoriale ; pour améliorer l’accompagnement en formation initiale et continue des enseignants du premier et du second degré; pour conserver nos jeunes chercheures et chercheurs et notre position de premier plan pour la recherche scientifique, il est indispensable de:

- 7: Prendre un engagement fort en faveur des financements récurrents de la recherche publique et
de l’amélioration des conditions de travail des enseignants-chercheurs et des chercheurs.

- 8: Prendre l’engagement d’augmenter significativement le nombre de postes fixes d’enseignants-
chercheurs et de chercheurs pour répondre aux besoins actuellement insuffisants en matière de formation, pour toutes les formations scientifiques.

- 9: Mener des actions fortes pour augmenter la représentation des femmes, à tous les niveaux de la hiérarchie des postes d’enseignants-chercheurs  particulièrement dans les disciplines scientifiques où elles sont sous représentées.

À moyen et à long terme, en l’état actuel de la formation en sciences, c’est la société tout entière qui risque d’être durablement impactée, avec des retards s’accumulant dans les domaines de la recherche et de l’innovation, alors que leur développement est crucial pour affronter les défis du XXIe siècle.

La maîtrise des sciences est indispensable à un pays pour assurer son indépendance économique, technologique et militaire, pour limiter le réchauffement climatique et assurer la nécessaire transition énergétique. Malgré cela, la culture scientifique ne fait pas pleinement partie de la culture générale dans la vie quotidienne. Il nous paraît essentiel que la classe politique prenne en main les questions du discours et de l’image associés aux sciences dans la société, bien au-delà des limites de l’école. La question de la place des sciences est une question de société, et l’une de celles qui conditionnent notre avenir.

Nos propositions: nous demandons à la classe politique de s’engager véritablement dans la mise en œuvre d’un plan sciences qui ne se limite pas au cadre de l’école et qui implique l’ensemble des acteurs de la société. Son objectif est d’accroître la reconnaissance du rôle des sciences dans la maîtrise de notre avenir. Pour cela, il est nécessaire de:

- 10: Agir sur le discours à l’orientation transmis en particulier par l’institution, pour encourager les jeunes à s’engager en confiance vers les mathématiques et les sciences, au niveau correspondant à leurs aspirations et en cohérence avec les besoins de la société contemporaine.

- 11: Agir sur l’image des sciences pour permettre la reconnaissance de la place des femmes et des citoyennes et citoyens de toutes origines sociales et territoriales dans les métiers scientifiques.

- 12: Engager fortement la classe politique pour la promotion des sciences auprès de tous les acteurs de la société, au travers d’actions de grande envergure pour la sensibilisation de ses enjeux sociétaux.

Cette lettre est signée par un collectif de sociétés savantes et d’associations regroupant une large communauté d’enseignants, chercheurs, ingénieures et universitaires scientifiques:


Adirem (Association des directeurs des instituts de recherche pour l’enseignement des mathématiques)
AEIF (Association des enseignantes et enseignants d’informatique de France)
APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public)
ARDM, (Association pour la recherche en didactique des mathématiques)
CFEM (Commission française pour l’enseignement des mathématiques)
CLEA (Comité de liaison enseignants et astronomes)
EPI (Enseignement public & informatique)
Femmes et mathématiques,
Femmes et sciences,
Femmes ingénieures,
GEM (Groupe d’étude des membranes)
SF2A (Société française d’astronomie et d’astrophysique)
SFB (Société française de biométrie)
SFB (Société française de biophysique)
SFBD (Société française de biologie et développement)
SFdS (Société française de statistiques)
SFE2 (Société française d’écologie et d’évolution)
SFHST (Société française d’histoire des sciences et des techniques)
SFP (Société française de physique)
SIF (Société informatique de France)
SMAI (Société de mathématiques appliquées et industrielles)
SMF (Société mathématique de France)
UdPPC (Union des professeurs de physique-chimie)
UPA (Association des professeurs scientifiques des classes préparatoires BCPST, TB et ATS)

Relance BTP: la création d’un fonds de réhabilitation des infrastructures routières

Relance BTP:  la création d’un fonds de réhabilitation des infrastructures routières

 

 

 

Depuis des années, l’état de nos infrastructures routières dites secondaires ( comme l’ensemble des services publics)ne cesse de se dégrader faute d’entretien. Heureusement , le pays n’a pas connu de longues périodes de  fort dégel  depuis longtemps sinon nombre de routes secondaires se serait transformées en des sortes de pistes africaines. Dans les zones peu densifiées , la situation est catastrophique. Les bords de chaussée sur les routes secondaires sont dans un état de désagrégation avancée, les nids de poule succèdent aux nids de poule sans parler parfois d’herbes qui poussent même au milieu de la route. Témoin de la détérioration des infrastructures, l’usure prématurée notamment  des amortisseurs et des  pneus constatés par les garages.  Les territoires particulièrement concernées  constituent  des zones  largement abandonnées sur le plan économique et les services s’y font de plus en plus rare. Le seul moyen de transport pouvant être utilisé est l’automobile ou les deux-roues.

La détérioration de l’état des routes participe de la désertification de ces territoires. On sait que Bercy n’aime pas les ressources affectées.  Pourtant; il serait urgent de créer un fonds de réhabilitation routière pour une période déterminée, le temps de remettre à niveau l’état des routes. La fiscalité routière génère de l’ordre de 40 milliards de recettes annuelles pour 13 milliards de dépenses ( investissement et fonctionnement). Certes ces ressources d’origine routière ne sauraient être affectées en totalité à la route car nombre de secteurs d’activité du domaine régalien ne génèrent aucune ressource. Il faut cependant noter qu’en outre les dépenses ont diminué de l’ordre de 30 % alors  que les recettes, elles,  ont augmenté . Dans le détail, on constate que sur la période 2013-2018 les administrations locales ont vu leurs dépenses routières  diminuer de 5 %. Cette baisse est due notamment à la réduction des dépenses des départements -2,6 % et des communes et EPCI -6,3 %.

Ces réductions de dépenses pour la route sont évidemment liées à la pression à la baisse des recettes générales des collectivités. La colère des gilets jaunes est largement alimentée par la désertification économique autant que par la dégradation des services publics dont les routes constituent un élément important pour la mobilité des populations en cause. Il y a aujourd’hui urgence à réclamer un dispositif d’affectation temporaire de ressources aux dires mêmes de la ministre de l’environnement chargé aussi des transports; Une taxe additionnelle de 1cme  par litre de carburant rapporterait  de l’ordre de 500 millions par an, de quoi engager  un processus de remise en état. Notons que la France a été fortement  dégradée ces dernières années dans la classement mondial des infrastructures de transport. En  qui concerne les réseaux locaux seulement la moitié sont considérés dans un état satisfaisant.

Il convient aussi d’attirer l’ attention sur le délabrement total du réseau cuivre téléphonique complètement abandonné par Orange. Or il est clair que dans les zones peu denses, le câble n’est pas prêt de suppléer le réseau classique. Compte tenu du coût,  de nombreuses zones ne seront jamais desservies par le câble ( on utiliserait en fin de réseau le vieux réseau cuivre déjà délabré!). De la même manière que la technologie 5 G n’est pas prête d’assurer une éventuelle suppléance;  c’est tout juste si la 3G et la 4G sont opérationnelles dans certaines régions éloignées. Les équipements évoqués participent de la désertification des territoires et renforcent  ainsi les inégalités territoriales.  le contexte des élections municipales pourraient être favorable au rappel de cette problématique.  

 

Réhabilitation de la viande : une étude bidouillée ?

Réhabilitation de la viande : une étude bidouillée ?

En matière de nourriture et de santé, il faut bien constater que coexistent des études parfois contradictoires et aussi des recherches largement soutenues par les lobbiss. Sans parler des phénomènes de mode des nutritionnistes. Ainsi en est-il par exemple concernant les variations d’appréciation de la consommation de pain, de beurre et récemment de la  viande. La vérité n’est pas d’un seul côté et tout est question d’équilibre. C’est surtout la surconsommation qui est dangereuse et son manque de diversité. Une alimentation équilibrée, diversifiée adaptée aux besoins de l’organisme ne condamne pas les produits évoqués. Force cependant est de constater qu’en France notamment la consommation de viande est excessive. Une étude récente réhabilitée clairement la consommation de viande y compris dans son volume. Or le chercheur principal d’de l étude publiée le 1er octobre, remettant en cause la nocivité de la consommation trop importante de viande rouge, a omis de mentionner ses liens passés à un groupe scientifique financé par des géants de l’agroalimentaire, révèle le New York Times (en anglais), vendredi 4 octobre.

Mais  Bradley Johnston avait dirigé en 2016 une étude –déjà discutable– contestant les risques d’une surconsommation de sucre. Ces travaux avaient été financés par l’International Life Sciences Institute (ILSI), un institut financé par les entreprises les plus puissantes du monde comme McDonalds, Coca-Cola, PepsiCo ou encore Cargill, l’un des plus gros transformateurs de bœuf en Amérique du Nord, rappelle le HuffPost.

 

Réhabilitation de l’orthographe dans les entreprises (Pascal Hostachy)

Réhabilitation de l’orthographe dans les entreprises (Pascal Hostachy)

 

 

Si les collégiens ne maîtrisent que 27% des règles de base de l’orthographe, les étudiants 44% de celles-ci et les salariés, 52%. Bien qu’honorable, ce chiffre est loin de satisfaire les entreprises dont la communication externe souffre de l’orthographe souvent défaillante des salariés. Pascal Hostachy, responsable du Projet Voltaire, premier service en ligne de remise à niveau en orthographe dans les entreprises, évoque pour Le Figaro les moyens mis en œuvre par les RH pour pallier ce problème.

 

 

Comment expliquez-vous l’intérêt des entreprises pour le niveau orthographique de leurs salariés?

Il faut d’abord noter que ce phénomène est très récent. La question de la non-maîtrise de l’orthographe a longtemps constitué un sujet extrêmement tabou dans l’entreprise. Il y a eu une vraie évolution sur cette question, avec des RH de moins en moins dans le déni du problème. Cette vigilance accrue s’explique également par le poids croissant de la communication externe à l’entreprise, via les mails notamment. Aujourd’hui, la forme de votre discours tend à prendre autant d’importance que le fond. L’employé expose l’image de l’entreprise au travers de ses écrits. D’où la nécessite d’une maîtrise parfaite de la langue.

Et c’est là que le Projet Voltaire intervient …

Absolument. Au départ, les entreprises ont réclamé nos services de formation pour quelques collaborateurs ciblés pour leurs lacunes, mais cette formule n’a pas fonctionné. C’est un exercice délicat car la non-maîtrise de l’orthographe peut très vite être jugée stigmatisante. Nous avons donc radicalement inversé notre démarche de management en proposant une plateforme en ligne (le Projet Voltaire, ndrl) accessible à tous les salariés des entreprises clientes. L’idée est désormais d’envisager l’amélioration de l’orthographe et de la grammaire des salariés sous un angle ludique, avec un outil d’entraînement numérique qui favorise le développement d’une culture du «challenge» au sein de l’entreprise. Le directeur des ressources humaines peut s’adresser directement au projet Voltaire pour créer un projet personnalisé en fonction des spécificités de son entreprise.

Quelle sont les entreprises concernées?

Jusqu’à très récemment, seules les grandes entreprises faisaient appel à nos services. Depuis un an environ, on assiste à une véritable explosion de la demande de la part des PME et des TPE. Nous travaillons actuellement avec 700 entreprises, et rien que sur l’année 2016, une centaine de PME/TPE ont choisi notre outil. Et les demandes affluent tous les jours.

 

Vous intervenez également lors de la phase de recrutement …

L’enjeu est gigantesque. 80% des recruteurs seraient sensibles à la bonne maîtrise de l’orthographe. Christelle Martin-Lacroux, chercheuse à l’Université de Toulon, a consacré sa thèse à l’impact négatif des fautes d’orthographe lors du processus de recrutement. Son constat est implacable: la présence de fautes dans votre CV diviserait par trois vos chances d’être recruté. Avec la création du Certificat Voltaire, en 2011, nous avons voulu donner la possibilité aux demandeurs d’emploi de mettre en valeur leurs compétences en orthographe. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 100.000 certifiés. Rien qu’en 2016, 35.000 personnes ont souhaité disposer de ce certificat.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol