Paradis fiscaux : Sarkozy et le G20 avaient pourtant réglé la question !
L’ancien président de la République s’est en effet réjoui d’un tel exploit, en 2009. « La France s’est battue, pour que les paradis fiscaux, le secret bancaire, la fraude organisée, ce soit terminé. Les paradis fiscaux, la fraude bancaire, c’est terminé. Et je me battrai à Pittsburgh pour qu’il y ait des sanctions », affirmait-il le 23 septembre 2009, à New York, la veille d’un sommet du G20 à Pittsburgh, dans une interview diffusée sur TF1 et France 2. Quelques heures après la déclaration du chef de l’Etat, les pays du G20 s’engageaient pour de bon à lutter contre les paradis fiscaux. Ils ont ainsi établi une liste noire de pays, basée sur des critères de l’OCDE en matière d’échanges de données bancaires, dans lesquels leurs banques avaient interdiction de s’installer. Une semaine plus tard, fin septembre 2009 donc, Nicolas Sarkozy était de retour en France. Et les banques françaises disaient avoir entendu le message : “les banques françaises ont pris la décision d’engager la fermeture de leurs filiales et de leurs succursales dans les paradis fiscaux d’ici mars 2010″, annonçait la Fédération bancaire française. Où en est-on, trois ans plus tard ? Comme l’a révélé vendredi dernier Le Monde dans le cadre de l’Offshore Leaks, aucune banque française n’a de filiale dans un pays inscrit sur la liste noire des paradis fiscaux. Mais les critères d’inscription sur cette liste sont décriés par toutes les ONG. « La liste de 2009 reposait sur des critères de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques, Ndlr), mais ils étaient extrêmement lâches, permettant aux Etats pointés du doigt d’en sortir rapidement », décrypte ainsi pour le JDD.fr Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques. Ainsi, en avril 2012, comme le soutenait Les Echos, la BNP reconnaissait avoir des filiales aux Philippines et à Brunei. Au niveau mondial, le constat est glaçant. L’évasion fiscale représenterait au moins 5.500 milliards d’euros selon le Fonds monétaire international (FMI), voire de 17.000 à 26.000 milliards si l’on en croit l’ONG Tax Justice Network. Concernant la France, on devrait y voir plus clair dans quelques jours. François Hollande a décrété que les banques française devront rendre publique la liste de toutes leurs filiales. Une loi sur les banques est en ce moment votée au Parlement. Et la liste noire devra être revue.