Régionales Ile de France : Bartolone candidat
Bartolone set prêt à « sacrifier » son poste de président de l’assemblée nationale pour occuper celui de présidente de la région. Pas vraiment un grand sacrifice car il ne risque guère d’être réélu au perchoir des députés après 2017. « Si ma candidature peut permettre le rassemblement, je la déposerai », a affirmé sur BFMTV le président de l’Assemblée nationale, en direct depuis la petite salle de la fédération de la Seine-Saint-Denis au Pré Saint-Gervais, son fief électoral. Entouré de militants, il a été chaudement applaudi à cette annonce faite avec un grand sourire. »Cette candidature, elle n’a de sens que si elle peut permettre le rassemblement. Aujourd’hui j’ai constaté chez les militants socialistes que la multiplicité des candidatures les perturbait. Ils se disaient que ce n’est pas le meilleur moyen d’entrer en campagne », a expliqué M. Bartolone. Autre candidat putatif, l’ancien ministre et ancien conseiller régional Benoît Hamon a immédiatement apporté son « total soutien » à Claude Bartolone, estimant que cette candidature était une « excellente nouvelle » pour les Franciliens. M. Hamon avait laissé planer le doute ces derniers jours sur ses propres intentions. Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis et dauphin de M. Bartolone, l’a aussi assuré de son « soutien dans cette bataille contre la droite et l’extrême droite ». Reste à savoir ce que vont faire M. Huchon et Mme de la Gontrie. Jusque lundi, lors d’un déjeuner chez M. Bartolone à l’hôtel de Lassay en présence du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, une solution avait été tentée pour monter un ticket Huchon-Gontrie, refusé par chacun tant l’animosité personnelle est devenue forte entre eux. Vont-ils retirer leurs candidatures comme beaucoup semblaient le penser mercredi soir au PS alors qu’ils avaient clamé chacun leur intention d’aller jusqu’au bout ? « Ils vont s’exprimer dans les heures qui viennent », a déclaré dans la soirée M. Bartolone. Il y a quelques semaines déjà, un responsable du PS parisien avait affirmé à l’AFP qu’Anne Hidalgo et la fédération de la capitale -initialement pro-Gontrie- ne seraient « pas hostiles » à une candidature Bartolone. Pour l’heure, les militants sont censés départager les candidats le 28 mai. Mais de son côté, le numéro un du PS Jean-Christophe Cambadélis ne cachait pas mercredi, quelques heures avant le revirement de M. Bartolone, son vif espoir d’obtenir « un candidat sans passer par la primaire ». Il avait été de ceux qui avaient poussé la candidature de M. Bartolone, tout comme François Hollande avait tenté de le convaincre qu’il était le seul à pouvoir maintenir l’Île-de-France, première région française, dans le giron de la gauche lors d’un récent dîner des responsables socialistes. Le président de la République était même revenu plusieurs fois à la charge. »C’est le seul qui peut gagner et rassembler la gauche. Il fait la synthèse entre Paris, la proche banlieue et la grande couronne. C’est un homme d’Etat », fait valoir un proche de M. Bartolone, mettant en avant les enjeux importants du Grand Paris, des Jeux Olympiques de 2024 notamment. »Je suis à la disposition d’abord du parti socialiste et après des écologistes et de toute la gauche parce qu’il y aura besoin de rassemblement », a aussi dit M. Bartolone. Il a prouvé, lors des élections départementales de mars, sa compatibilité avec les écologistes et les communistes, tenant meeting aux côtés d’Emmanuelle Cosse (EELV) et Pierre Laurent (PCF), permettant à la gauche de se maintenir dans son département. M. Bartolone a aussi annoncé que s’il emportait le scrutin de décembre prochain, il abandonnerait le perchoir de l’Assemblée nationale.