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Doliprane: refuser le rachat américain ?

Doliprane: refuser  le rachat américain  ?

 Sanofi a officialisé la vente de sa filiale Opella, qui fabrique en France du paracétamol, au fonds d’investissement américain CD&R. Boris Vallaud, Patrick Kanner et Philippe Brun signent une tribune avec l’ensemble des parlementaires PS contre ce rachat.

En août 2020, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait la relocalisation de la production de paracétamol en France avec un soutien massif de l’État. Quatre ans plus tard, Sanofi officialise la vente de sa filiale Opella, qui fabrique en France du paracétamol, au fonds d’investissement américain CD&R. Le rachat de ces activités critiques pour notre souveraineté sanitaire par un fonds américain représenterait une perte de souveraineté majeure, et pourrait contribuer à la recrudescence des pénuries de médicaments critiques.

Sanofi est entrée en négociations exclusives avec le fonds américain CD&R pour le rachat de ses activités de « santé grand public », regroupées dans la filiale Opella. Ces activités sont particulièrement stratégiques : Sanofi produit l’essentiel de la consommation française de paracétamol sous la marque Doliprane dans son usine de Lisieux. En 2022, ce sont 424 millions de boîtes de Doliprane, et environ 2 milliards et demi de comprimés, qui ont été fabriquées en France par Sanofi. Sanofi a également joué un rôle crucial dans la relocalisation de la production du principe actif du paracétamol en France : si l’investissement est porté par un de ses sous-traitants, la relocalisation en France de la production de paracétamol a été rendue possible par les engagements d’achat de long terme pris par Sanofi. Le passage sous contrôle américain de ces activités pourrait compromettre la relocalisation en France du paracétamol ; ce rachat pourrait également se traduire par de la casse sociale à Lisieux, alors que l’usine de Sanofi emploie 250 personnes.

Ce rachat intervient après plusieurs hivers marqués par des pénuries de paracétamol et d’autres médicaments essentiels. La fréquence des pénuries de médicaments a été multipliée par 20 en dix ans, comme conséquence de notre dépendance aux importations. Un rachat américain de la fabrication de Doliprane représenterait une perte de souveraineté aux conséquences très directes pour les Français, qui subiront de nouvelles pénuries en pharmacie.

Le gouvernement peut opposer son veto à ce rachat. Le décret Montebourg permet en effet au ministre chargé de l’économie d’opposer son veto au rachat de toute entreprise dont les activités sont essentielles pour garantir la protection de la santé publique. Des alternatives françaises existent, notamment avec le fonds d’investissement PAI Partners, dont Sanofi a refusé la proposition pour privilégier l’offre américaine dont le prix était plus élevé.

Alors que le Premier ministre Michel Barnier a indiqué dans son discours de politique générale que « notre pays doit amplifier son ambition industrielle », la cohérence s’impose. Le gouvernement doit refuser le rachat américain de l’usine de Lisieux de Sanofi, et imposer à Sanofi de préserver un contrôle national de ces activités indispensables pour notre souveraineté.

 

 

 

Refuser le chantage des plates-formes payantes

Refuser le chantage des plates-formes payantes 

 

Il se confirme que les plates-formes veulent peser de plus en plus sur les contenus mais aussi sur les conditions de diffusion des films. Face aux menaces de Disney et Netflix de retirer les films qu’ils financent des salles de cinéma, Delphine Ernotte, Gilles Pélisson et Nicolas de Tavernost, responsables de France Télévisions, TF1 et M6, réclament, dans une tribune au « Monde », l’application de l’accord organisant la chronologie de l’exploitation des films.

 

La vitalité du cinéma français est le résultat d’une ambition collective des éditeurs français de chaînes de télévision gratuites et payantes et des acteurs du cinéma (salles, producteurs, distributeurs), portée par les pouvoirs publics depuis plus de cinquante ans pour préserver l’exception culturelle française. Le principe est simple : en contrepartie de son investissement et du respect de diverses obligations, chaque opérateur a le droit d’exploiter pendant une durée prédéfinie, en exclusivité et sans concurrence, le film qu’il a financé ou acquis.

Les périodes se succèdent ainsi entre les supports de diffusion et les publics : salles, chaînes de télévision payantes, vidéo à la demande puis chaînes gratuites. C’est ce qu’on nomme la chronologie des médias, qui repose sur un accord entre l’ensemble des acteurs du cinéma, résultat de longues négociations et de compromis parfois douloureux, mais au service d’un bien commun : l’accès du public le plus large au cinéma le plus divers.

Les télévisions gratuites ont toujours été au rendez-vous de ce soutien au cinéma français, à sa diffusion, et à sa diversité. Chaque année, France Télévisions, M6 et TF1 proposent gratuitement à l’ensemble des Français une diversité de films, comédies, polars, drames, etc. qui contribuent à l’élaboration d’un imaginaire collectif. En 2021, elles ont investi 144 millions d’euros dans 126 films, qui n’auraient sinon pas pu voir le jour.

Au début de cette année, le nouvel accord sur la chronologie des médias a favorisé les plates-formes payantes américaines comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney + en les plaçant avant les télévisions gratuites. Canal+ a également bénéficié d’un avancement de sa fenêtre. Les télévisions gratuites ont joué le jeu alors même que l’arrivée de ces nouveaux acteurs à la puissance financière internationale est de nature à les soumettre à une concurrence accrue. Les chaînes ont accepté que les plates-formes payantes puissent diffuser les films avant elles malgré l’apport supplémentaire très modeste que ces services consentent – de l’ordre de 50 millions d’euros par an, soit moins de la moitié de celui des télévisions gratuites.

Salman Rushdie : refuser le crime de l’islam défiguré

Salman Rushdie : refuser le crime de l’islam défiguré

 

Dans une tribune collective pour « Le Monde », plus de 200 personnalités issues des sociétés civiles tunisienne, algérienne, marocaine ou de l’immigration maghrébine en Europe dénoncent l’agression commise contre Salman Rushdie « au nom d’un islam défiguré ».

 

Nous, responsables d’organisations ou d’associations et personnalités indépendantes ayant en partage avec l’humanité tout entière les valeurs universelles de vie, d’égalité entre les êtres humains, de libertés fondamentales des peuples, des groupes et des individus sans discrimination ou exclusive, nous refusons qu’en notre nom soit commis le crime.

Face à la barbarie qui s’est abattue sur l’écrivain Salman Rushdie, le 12 août, trente ans après l’ordre de mise à mort émis par l’ayatollah Khomeiny au motif de blasphème et d’atteinte au sacré, nous formons nos vœux pour qu’il vive et pour que sa plume ne se tarisse pas.

Nous considérons de notre devoir de dénoncer l’odieuse agression commise contre lui, au nom d’un islam défiguré, qui ne peut assouvir ses adeptes sanguinaires que par la haine, le sang, la mort et le chaos.

Nous refusons de garder le silence sur ces infamies commises au nom de l’islam, patrimoine civilisationnel commun à l’humanité, qui n’admet pourtant ni médiateur ni Eglise.

Nous refusons de mêler notre culture, nos valeurs humaines et nos noms à ces furieux qui sèment l’effroi et le déshonneur, en faisant taire par l’épée et le crime toute voix discordante, toute pensée libre, toute création culturelle, tout souffle novateur, toute différence et toute diversité.

Nous avons mené ce même combat dans nos pays pour que les libertés de conscience, de pensée, de religion, de culte, d’expression, de création littéraire, culturelle et artistique soient reconnues et respectées. Nous continuerons de le mener partout et ne céderons pas à la régression qui guette et au discours de haine qui se répand.

 

Parmi les signataires : Adel Abderezak, universitaire et militant du Hirak et des droits humains ; Sanhadja Akrouf, féministe, militante associative ; Fathi Bel Haj Yahya, écrivain, militant associatif ; Ahlem Belhadj, cheffe de service santé publique, militante féministe ; Bochra Belhaj Hmida, avocate, présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) ; Souhayr Belhassen, présidente d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ; Sana Ben Achour, juriste, présidente de l’association Beity ; Yadh Ben Achour, juriste, ancien doyen, membre du Comité des Nations unies des droits civils et politiques ; Madjid Benchikh, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger ; Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance vérité et dignité (IVD) ; Raja Ben Slama, universitaire ; Sophie Bessis, historienne ; Anouar Brahem, compositeur ; Nadia Chaabane, militante politique, ancienne députée de l’Assemblée nationale constituante ; Khémaïs Chammari, ancien ambassadeur ; Khadija Cherif, sociologue, militante des droits humains ; Nacer Djabi, sociologue ; Ihsane El Kadi, journaliste ; Driss El Yazami, président de la Fondation euroméditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’homme ; Mohamed Fellag, acteur, humoriste et écrivain ; Wahid Ferchichi, professeur de droit ; Mohammed Harbi, historien ; Kamel Jendoubi, ancien ministre des droits humains tunisien ; Zied Krichen, journaliste ; Abdellatif Laabi, poète ; Kamel Lahbib, défenseur des droits de l’homme ; Latifa Lakhdar, historienne, ancienne ministre de la culture tunisienne ; Ali Lmrabet, journaliste ; Ahmed Mahiou, juriste, universitaire ; Ali Mezghani, professeur de droit ; Khadija Mohsen-Finan, politologue ; Rabea Naciri, sociologue ; Fatma Oussedik, sociologue ; Messaoud Romdhani, militant du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) ; Khaoula Taleb-Ibrahimi, professeure des universités ; Nadia Tazi, philosophe ; Wassyla Tamzali, essayiste ; Mokhtar Trifi, président d’honneur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).

« Crise: refuser le simplisme »

« Crise:  refuser le simplisme »

 

Le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, Eric Woerth regrette que la  »crise soit devenue un accélérateur de solutions magiques »

 

 

tribune:

« L’hiver du Covid n’empêche pas la floraison d’idées en tout genre. Elles ont toutes en commun la facilité : la crise est devenue un accélérateur de solutions magiques. Il y a ceux qui souhaitent réduire le temps de travail pour créer plus d’emplois, ceux qui appellent à la création d’un revenu universel, ceux qui voudraient augmenter les salaires en supprimant les cotisations sociales salariales, ceux qui pensent que les comités de citoyens peuvent remplacer les élus et ceux, nombreux, qui appellent au non remboursement de la dette publique. Mais les spécialistes en « portes ouvertes » font rarement de bons architectes…

Toutes ces idées lumineuses et séduisantes présentées à chaque fois comme la pierre philosophale, poursuivent le même objectif : accrocher facilement et rapidement l’attention des citoyens. Qui n’aurait pas envie de dessiner un monde meilleur? Un monde avec des salaires augmentés, moins de jours travaillés, le fardeau de la dette effacé comme la craie sur un tableau… Si ces idées sont à l’image des sirènes d’Ulysse, elles sont surtout dangereuses. En réalité, dire aux Français ce qu’ils ont envie d’entendre, c’est les tromper cyniquement.

 

Aujourd’hui, la responsabilité des hommes et des femmes politiques n’est pas tant de trouver la mesure miracle qui emportera dans l’instant l’adhésion des Français mais d’abord de redonner du sens à l’action publique. Le sérieux de la crise appelle le sérieux de la réponse.

Si nous voulons sortir grandis de cette crise, produire mieux, être en capacité de renouer avec une croissance durable, briser la spirale du chômage de masse, renforcer la justice sociale et l’unité de notre nation, bref rendre les Français collectivement plus heureux, sortons des impasses et des chemins détournés.

Trois principes simples et forts devraient être des guides utiles pour l’action : produire mieux, être en capacité de choisir son avenir et préserver les biens communs.

D’abord produire plus, mieux et autrement. La bataille de la production notamment industrielle est en fait celle du pouvoir d’achat et du mieux-être social. La réduction des inégalités sociales et le partage des revenus dépendent directement de la création de richesses. Si l’on veut rémunérer le travail non plus seulement en fonction de la valeur ajoutée mais aussi de « l’utilité » sociale, il faut d’abord produire. Enfin, le défi du désendettement post-Covid passe par l’augmentation de la production.

 

Bien produire, c’est avant tout bien travailler! Nous ne sommes pas condamnés à perpétuité au chômage de masse. C’est en misant sur les qualifications, des formations adaptées et en mettant un terme au débat lancinant sur le temps de travail hebdomadaire que nous y parviendrons. Selon l’OCDE, avec une moyenne de 630 heures par personne, la France est le pays où la quantité de travail rapportée à la population est la plus faible. Le nombre d’heures travaillées en France par habitant est ainsi de 15% inférieur à l’Allemagne et de 30% par rapport à l’Angleterre. Au final, cela représente une différence de 4 points de PIB avant la crise avec nos voisins allemands! Si nous parvenions seulement à réduire cet écart de moitié, nous gagnerions en compétitivité et en pouvoir d’achat. Pour y parvenir, il faut permettre aux jeunes de rentrer plus tôt sur le marché du travail, faire baisser le coût du travail, améliorer le niveau de compétence des actifs et permettre au séniors de travailler plus longtemps. Pour gagner en indépendance économique, il faut relocaliser les activités stratégiques quel qu’en soit le prix et localiser les activités nouvelles à forte valeur ajoutée sur notre territoire.

La liberté, c’est être en capacité de choisir personnellement et collectivement son destin. La souveraineté d’une Nation ne se résume pas à une vision étriquée. Le souverainisme est à la souveraineté ce que le protectionnisme est à la protection, une version dégradée de ce qu’il prétend être. « Penser petit » et « penser fermé » n’est pas français! Les hommes ont des frontières et ils doivent les protéger, l’humanité, elle, n’en a pas. C’est le rôle de la France de ne pas oublier cela. Sans naïveté vis-à-vis de la mondialisation, nous pouvons bâtir une souveraineté commerciale, industrielle, financière, juridique, alimentaire et technologique qui soit courageuse et raisonnée. Face à une Amérique renouvelée et à la puissance chinoise, l’Europe est plus que jamais concernée. A nous de faire de l’union européenne une grande puissance mondiale qui impose ses conditions.

Chacun doit pouvoir choisir son propre destin. La liberté de se réaliser doit être une priorité. Mise aux oubliettes, la notion d’égalité des chances a été délaissée pendant trop longtemps par la droite alors même qu’elle devrait être au cœur du pacte national. Selon l’OCDE, il faut désormais six générations ou 180 années pour que quelqu’un né dans une famille française appartenant aux 10% les plus défavorisées atteigne le revenu moyen! Si malgré l’accumulation des dépenses publiques, les objectifs n’ont pas été atteints, c’est qu’il faut faire autrement.

 

La colère des gilets jaunes a montré qu’il fallait rapprocher la décision des citoyens, la crise sanitaire a, elle, abouti à la solution contraire… Choisir en démocratie, c’est être partie prenante des décisions publiques. La démocratie n’est pas un laboratoire pour comités de citoyens! Rien ne remplacera l’élection!

L’égalité des territoires est une notion clef. La crise a prouvé à quel point la ruralité a une carte à jouer au même titre que les métropoles. Le trop « plein » perd de la valeur et du sens et le trop « vide » en acquiert! Le « vide » est toujours plein de ressources à partir du moment où il est connecté et tant que l’accès aux services publics est assuré. Voilà le tiercé gagnant : décentraliser, déconcentrer et responsabiliser!

Préserver, c’est protéger durablement en sachant adapter nos modèles : préserver notre sécurité, notre unité et les biens communs au premier titre desquels l’environnement. Il s’agit de l’exercice de nos libertés. La sécurité est affaire d’autorité. Quand la main du dirigeant tremble, c’est tout l’édifice institutionnel qui tremble. Les demi-mesures n’ont pas leur place. Comme pour l’économie, la sécurité est une chaîne : environnement social, police, justice, réinsertion. Il ne peut pas y avoir de maillon faible. Cela demande de la clairvoyance, du courage dans les moyens et une mise en responsabilité des acteurs principaux.

L’intégrité de la Nation en dépend. Les replis sur soi, les communautarismes ont la peur comme fondement. Il n’y a qu’une seule France. L’instabilité sociale, les écarts excessifs de revenus, l’arrogance des « sachants », l’intégrisme islamique et bien d’autres nuages noirs dissolvent la Nation.

 

Nous sommes « forts » en diagnostics mais « faibles » en solutions. Pourquoi sait-on trouver tant d’argent pour soutenir l’économie et si peu pour sauver l’unité du pays? Parce qu’on se réfugie dans le compromis, la lenteur et la complexité.

La préservation de la nature et la lutte pour le climat sont parties intégrantes de chaque décision mais pour faire consensus, elles doivent ne laisser personne au bord du chemin. Il faut que la transition sociale accompagne la transition écologique en France évidemment, et surtout dans le monde. Les pays « riches » doivent accepter cette responsabilité.

Enfin, la souveraineté financière de la France n’est pas négociable. Le ratio dette/PIB, la charge de la dette, le niveau de déficit annuel sont des sujets majeurs qui ne doivent souffrir d’aucun bricolage ni fausse solution. La « comptabilité » n’a rien avoir là-dedans! Voulons-nous tirer sans cesse des chèques en blanc sur l’avenir? Seule notre capacité à réduire durablement la dépense et à augmenter notre production de valeurs sont des réponses sérieuses qui n’ont jamais été essayées.

Nous n’avons plus le temps de nous fourvoyer. Il n’y a aucune austérité, aucune larme ou sueur à revendiquer une action solide et sérieuse. La vie est une merveilleuse aventure. La France est une grande nation. Les Français sont un grand peuple qui, de moins en moins, croit à la parole politique. La confiance ne s’achète pas, elle se mérite.

Il n’y aura pas de solution miracle surtout court-termiste. Seul un faisceau de réformes conduites en profondeur et collectivement partagées permettra à notre pays de se relever de cette crise. »

« Refuser le chantage économique de la Chine »

« Refuser le chantage économique de la Chine »

 

Les démocraties ne doivent pas être naïves vis-à-vis de la diplomatie agressive de la Chine, Elles doivent maintenant garder le cap d’une coopération conflictuelle, recommande, dans une tribune au « Monde », le sociologue Paul Jobin, chercheur à Taïwan.

Tribune.

Après des décennies de fascination, il semble que la France et l’Europe sortent enfin de leur naïveté envers le pouvoir chinois. Le coût de cette naïveté aura été énorme. Non seulement la coopération franco-chinoise scientifique du laboratoire P4 à Wuhan n’a apporté aucun gain scientifique, mais elle n’a pas permis à la France d’anticiper la pandémie.

Récemment, la sécurité belge alertait sur le vaste réseau d’espionnage développé par la Chine autour de la capitale européenne à Bruxelles, notamment pour un possible développement d’armes biochimiques. La pandémie aura ainsi révélé plus crûment les menaces fondamentales que la Chine fait peser sur la sécurité et la souveraineté d’autres nations.

 

Or, la pandémie a aussi touché les armées. Alors que les deux tiers de l’équipage du porte-avions Charles-de-Gaulle ont été contaminés par le coronavirus, son homologue américain le Theodore-Roosevelt a déploré un soldat mort, son commandant a été démis de ses fonctions, et le chef de l’US Navy, limogé. Le Covid-19 s’est aussi invité à bord d’autres navires de la flotte américaine dans le Pacifique, ainsi que sur un navire d’entraînement de la marine taïwanaise. Pendant ce temps, le porte-avions Liaoning et cinq vaisseaux chinois ont manœuvré au large d’Okinawa et de Taïwan, en mer de Chine. 

Dans l’entourage de Xi Jinping et sur les réseaux sociaux chinois, une flambée nationaliste a jugé que le moment était propice pour envahir Taïwan. Jusqu’à ce que le général Qiao Liang, major général de l’armée de l’air chinoise à la retraite ne calme leur ardeur belliqueuse. Lui-même est pourtant loin d’être un pacifiste puisqu’il est le coauteur d’un livre intitulé Guerre illimitée : le grand projet chinois pour détruire l’Amérique. Mais il estime qu’il vaut mieux attendre encore un peu.

A Taïwan, si cette menace d’une invasion est constante, la pandémie l’a encore accentuée. En décembre 2019, à la veille des élections à Taïwan, le porte-avions chinois Shandong a rôdé dans le détroit, ce qui n’a pas empêché la présidente, Tsai Ing-wen, de se voir réélire haut la main le 11 janvier. Un mois plus tard, alors que l’épidémie faisait rage à Wuhan, des avions de chasse chinois faisait irruption dans l’espace aérien taïwanais. Le 28 février, c’était au tour d’un bombardier. Le 16 mars, la Chine effectuait son premier exercice nocturne près de Taïwan, tandis que des vedettes chinoises percutaient un navire de garde-côtes taïwanais près de Kinmen, une île située à seulement 5 km du continent, mais qui dépend de Taïwan.

 

« Refuser la violence, incompatible avec la démocratie sociale » (Catherine Nave-Bekhti, CFDT)

« Refuser la violence, incompatible avec la démocratie sociale  » (Catherine Nave-Bekhti, CFDT)

 

Catherine Nave-Bekhti, Professeure de sciences économiques et sociales ,secrétaire générale de la fédération SGEN-CFDT dénonce la violence come moyen d’action syndicale. Après la violation des locaux de la CFDT, Catherine Nave-Bekhti analyse, dans une tribune au « Monde », la portée symbolique de cet acte et rappelle que démocratie sociale et violence ne font pas bon ménage.

Tribune.

 

«  Le 17 janvier 2020, une nouvelle fois, les locaux de la confédération CFDT ont été l’objet de violences. Ecrire cette phrase, à froid, prendre la mesure de chacun des mots, réaliser que si la façade n’est pas défigurée comme ce fut le cas nuitamment par le passé, l’action a visé directement des personnes. J’écris d’abord « des personnes » car il y a une gradation dans la violence.

Passer de l’atteinte aux biens à l’atteinte aux personnes n’a rien d’anodin. Pour moi, la violence contre autrui comporte une part de négation, dans l’autre, de ce que nous avons tous et toutes en partage : humanité commune, capacité d’écoute et de débat, non pas d’abord pour s’affronter, mais comprendre.

Donc, oui, je suis choquée que des militants aient choisi de venir pour insulter, bousculer, bref, intimider et agresser des salariés et militants CFDT. Ceux qui pensent qu’on s’habitue à la violence, ceux qui pensent que la violence est une option minimisent les faits, minimisent le vécu de celles et ceux qui ont subi ces agissements. Je pense à ces militants et salariés.

Je sais que cela peut laisser des traces. Solidaire d’elles et eux, fière de partager le même engagement. Ils savent le soutien des militants de toute la CFDT. Notre cohésion interne politique mais aussi tissée de nos débats parfois vifs contribuera à la résilience, je l’espère.

Il y a les faits. Et puis, il y a les mots pour en parler, et ceux-là blessent ou inquiètent aussi. Minimisation ou diversion alimentent l’insupportable justification de la violence. A la CFDT, nous serions une bande de naïfs découvrant que la violence existe. Evidemment non. Militants engagés, nous savons que notre société est abîmée par des violences, et en particulier par l’injustice sociale, les inégalités, le poids de leur reproduction.

Notre tendance, par conviction, par volonté d’incarner les valeurs que nous proclamons, est de refuser la violence, de chercher à la faire reculer. Nous ne considérons pas que la violence physique ou verbale est une modalité légitime de débat et d’action syndicale en démocratie (je reviendrai sur l’ajout de cette précision). Le désaccord, pour nous, ne justifie pas le recours à la violence.

Les insultes homophobes, les slogans ou insultes sexistes, le mot de « collabo » craché à la face de militants qu’on ne peut soupçonner de fascisme ou de racisme, les violences contre des lieux en pleine connaissance qu’ils ne sont pas vides, tout cela est inadmissible. Je l’ai parfois subi, j’en ai des témoignages anciens ou récents. Des militants CFDT les subissent depuis plusieurs semaines, je ne m’y résous pas, je ne banalise pas, je ne m’habitue pas. »

 

Refuser l’installation des nouveaux compteurs Linky

Refuser l’installation des nouveaux compteurs Linky

 

C’est la possibilité qu’étudie le sénat qui pouraiat s’opposer à l’installation obligatoire et couteuse des ces instruments de mesure très controversés et qui constituent même une arnaque.

La cour des comptes emploie évidemment un langage plus diplomatique pour critiquer aussi  les fameux compteurs intelligents Linky. Une intelligence toutefois relative puisqu’elle ne permettra pas d’accéder à des données de consommation plus détaillée mais autorisera des augmentations de tarifs. À noter surtout le coût de la facture qui sera supportée le moment venu en grande partie pour le consommateur La facture globale s’élève à 5,7 milliards d’euros au total, dont 5,3 milliards d’euros pour Enedis, le solde concernant les distributeurs locaux d’électricité. Le gain prévu pour le consommateur a été évalué à 9,2 milliards d’euros : 5,2 milliards d’euros grâce à un accès à des offres plus concurrentielles liées à un accroissement de la concurrence entre fournisseurs ! 2,3 milliards d’euros correspondant à la valorisation de l’allégement des contraintes pesant sur lui (fin de sa présence obligatoire lors de certaines opérations) ! et 1,9 milliard d’euros liés aux économies de consommation, déduction faite du coût du compteur prélevé sur sa facture. Aussi la Cour des comptes conclut-elle que  le déploiement de Linky à l’échelle nationale pourrait finalement se conclure par un solde nul, voire négatif de – 0,2 milliard d’euros. En fait, le bénéfice sera surtout financier pour Enedis, ce que critique la Cour des Comptes. Du coup le sénat étudie la possibilité de refuser le compteur Linky. Ces derniers mois, plusieurs communes de la région Nouvelle-Aquitaine, parmi lesquelles Marmande, Bayonne ou encore Saint-Macaire ont demandé que les habitants refusant l’installation par Enedis, anciennement ERDF, d’un compteur intelligent Linky puissent s’y opposer. À la suite de ces prises de position, Florence Lassarade, sénatrice de la Gironde, a déposé deux amendements dans le cadre de l’examen du projet de loi sur le règlement général de la protection des données personnelle. Ils doivent être examinés ce mercredi au Sénat. L’élue girondine souhaite faire modifier une partie du Code de l’énergie pour que les personnes le souhaitant puissent refuser la pose d’un compteur Linky.  Elle estime «qu’on ne peut pas installer de manière autoritaire les compteurs chez des personnes qui ne le désirent pas», explique-t-elle. À l’heure où le débat sur la protection des données personnelles est plus que jamais d’actualité, «il faut être attentif», prévient la parlementaire. «Ces compteurs permettront une analyse fine de vos habitudes énergétiques. Il faut donner la possibilité aux gens de s’y opposer, c’est une question de liberté individuelle», explique-t-elle. «Je suis pour l’apaisement, les usagers doivent être considérés, après tout, ce sont eux qui payent», conclut l’élue.

 

Refuser les articles payants sur internet

Refuser les  articles payants sur internet

 

Un modèle économique qui s’impose  de plus en plus dans les grands sites d’information : le paiement des articles. Pourquoi devrait-on payer une information générale pour ne pas dire banale essentiellement issue des agences de presse quand l’accès à l’information plus pointue notamment scientifique ou technique est, elle, gratuite.  On peut évidemment comprendre les difficultés à trouver un équilibre économique satisfaisant pour les grands médias présents sur Internet. Cela d’autant plus que la concurrence est rude non seulement avec les grands sites mais aussi avec des centaines d’autres plus petits. Certes sur le net, c’est parfois un peu l’auberge Espagnole, le pire côtoie le meilleur mais progressivement les internautes savent faire le tri. Ils savent faire la distinction entre les propos caricaturaux, grossiers et malveillants d’un site partisan et les informations qui proposent une ouverture à la réflexion. Bien entendu aucun site ne peut prétendre à l’objectivité, une notion relative,  mais on peut toutefois tenter de  faciliter la compréhension de problématiques de plus en plus complexes   d’un monde contemporain en pleine mutation. Tenter aussi Décoder ainsi une information émanant des agences de presse reprises sans analyse par de trop nombreux médias.  Personne ne peut non plus revendiquer une neutralité complète mais on peut s’efforcer d’élargir le champ des sensibilités et des argumentations pour équilibrer la ligne éditoriale. Presque tous les sites sont financés par la publicité dont internet devient le premier support puisque que la presse traditionnelle voit son audience se réduire régulièrement au point pour certains titres d’être menacés de disparition. En cause sans doute, la concurrence de nouveaux médias aussi des gestions pas très rigoureuses des médias classiques, enfin la paresse intellectuelle de certains journalistes. L’accès payant de la plupart des grands sites informatiques ne paraît guère pertinent d’abord parce que la même information peut être obtenue gratuitement ailleurs.  Ensuite et peut-être surtout, parce que l’intérêt ou la pertinence des articles ne justifie guère le paiement. Quelques journaux ou sites font effectivement un vrai travail d’analyse et ou d’investigations mais trop se contentent  les infos parues partout au même moment et presque dans les mêmes termes. Bref la reprise presque in  extenso des dépêches d’agences surtout pendant ces périodes de vacances d’été.  On peut comprendre que le paiement soit éventuellement exigé lorsque la pub est absente d’un site, c’est plus difficile à admettre quand la pub est présente ; en plus quand elle  se manifeste de manière particulièrement intrusive et envahissante. Dernière observation la tendance (en plus de la pub) à substituer des images et du bruit aux articles ; Les titres, les photos, les vidéos masquent souvent le vide rédactionnel. A moins de prendre tous les internautes pour des ados attardés.

Etats-Unis seul pays avec la Syrie et le Nicaragua à refuser de l’Accord de Paris

Etats-Unis seul pays avec la Syrie et le Nicaragua à refuser de l’Accord de Paris

 

 

L’annonce des Etats-Unis était attendue Par ce retrait, les États-Unis rejoindront la Syrie et le Nicaragua comme les seuls pays du monde à ne pas participer à l’Accord de Paris. Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi son intention de faire sortir les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, conformément à une de ses promesses de campagne de renégocier ce traité conclu en décembre 2015 dans la capitale française pour lutter contre le changement climatique. La France, l’Allemagne et l’Italie ont déclaré qu’à leurs yeux, l’Accord de Paris n’était pas renégociable tandis que l’ancien président américain Barack Obama évoquait ses regrets. L’Union européenne, tout en regrettant la décision « unilatérale » des Etats-Unis, a dit sa volonté de trouver de « nouvelles alliances » pour lutter contre le changement climatique. Le retrait des Etats-Unis, a-t-il dit, « représente une réaffirmation de la souveraineté américaine ». Mais, a-t-il ajouté, les Etats-Unis vont entamer des négociations, ou bien pour revenir dans l’Accord de Paris, ou bien pour avoir un nouvel accord « sur des termes qui soient équitables pour les Etats-Unis, leurs entreprises, leurs salariés, leur population, leurs contribuables. » Jeudi, Donald Trump est revenu sur son message de « l’Amérique d’abord » utilisé lors de son élection à la présidence des Etats-Unis l’an dernier. « J’ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris », a-t-il lancé. « Nous ne voulons plus que d’autres dirigeants et d’autres pays se moquent de nous. Et ils ne le feront pas », a dit le président. « Dans le but de remplir mon devoir solennel de protéger l’Amérique et ses citoyens, les Etats-Unis se retireront de l’Accord de Paris sur le climat. » L’Accord de Paris sur le climat est entré en vigueur le 4 novembre dernier, après sa ratification par au moins 55 pays comptant plus de 55% des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Les Etats-Unis et la Chine l’ont ratifié ensemble au tout début septembre 2016.

Brexit: Teresa May pourrait refuser tout accord

Brexit: Teresa May pourrait refuser tout accord

 

D’une certaine manière, Teresa May rejoint le camp des durs chez les conservateurs et déclare qu’elle pourrait tout simplement refuser tout accord avec l’union européenne si ce dernier lui paraît trop défavorable aux intérêts britanniques. Le différend porte surtout sur le calendrier. L’union économique veut d’abord négocier la rupture et ses conséquences financières. Bref l’Europe veut faire payer une facture de plusieurs dizaines de milliards au Royaume uni avant d’engager les conditions de la future négociation concernant les échanges commerciaux. Inversement La Première ministre britannique fait un préalable de cette négociation commerciale. C’est seulement si les conditions de cette négociation commerciale lui paraient satisfaisantes qu’elle acceptera ensuite de payer une facture.  pour l’instant, le bras-de-fer est entamée. En cause surtout les sélections tant au Royaume-Uni qu’en Allemagne qui ont tendance à favoriser les positions les plus radicales dans les deux camps. Notons que la position allemande est largement appuyée par la France ; Du coup,  La Première ministre britannique Theresa May a répété lundi qu’elle était prête à quitter la table des négociations sur le Brexit sans avoir obtenu d’accord avec l’Union européenne si les conditions d’un accord ne sont pas satisfaisantes pour la Grande-Bretagne. « Nous serons là pour négocier l’accord qui convient mais comme je l’ai dit aucun accord vaut mieux qu’un mauvais accord. Nous devons être prêts à nous désengager », a-t-elle déclaré lundi sur la chaîne de télévision Sky News.

 

 

2017 : refuser l’escroquerie des programmes

2017 : refuser l’escroquerie des programmes

 

Politiques, journalistes et forcément électeurs un peu naïfs  tombent dans le piège du programme des candidats à élection présidentielle. D’abord comme si c’était le rôle d’un président de faire la liste des commissions et promesses électorales. On se souvient du programme du PS écrit par Chevènement avant 1981, puis des 110 propositions de Mitterrand ou plus près de nous du programme de Sarkozy ou celui  du Bourget de Hollande. Des programmes mis aux oubliettes le lendemain des élections. Pour 2017,  de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par la droite, les promesses ne manquent pas ; d’une certaine manière c’est un peu le catalogue de la Redoute. Il y en a pour toutes les catégories socioprofessionnelles auxquelles on promet de raser gratis. Évidemment, une fois au pouvoir, les dirigeants s’empressent de contredire leurs intentions initiales au prétexte qu’ils avaient sous-estimé la gravité de la situation du pays notamment sur le plan financier.  Une contradiction récurrente qui a largement nourri tous les populismes et qui a d’une certaine manière discrédité le système politique. L’urgence n’est sans doute pas de promettre tout à tout le monde avec des propositions tout aussi illusoires que  démagogiques comme  le  relèvement significatif de tous les revenus en même temps que la baisse d’impôts générale et le plein-emploi d’ici 2022. Autant de propositions irréalistes et mensongères. Certes, le progrès social est indispensable mais il n’est envisageable qu’avec des progrès économiques au moins équivalents  à moins de conduire le pays vers la faillite ; Le rôle d’un président c’est d’abord  éclairer les problématiques des grands enjeux économiques, sociaux et sociétaux. Ce travail d’analyse est un préalable pour ne pas tomber dans la démagogie.  De ce point de vue,  nombre de Français ne sont pas très matures pour comprendre la complexité de la crise systémique actuelle en particulier celle de la France qui accumule les retards en matière de mutations structurelles. Du coup, la paresse  et l’incompétence conduisent  nombre de candidats à adopter dans le simplisme pour mieux donner une légitimité à des propositions irresponsables et bâclées. Une récente étude d’Allianz a confirmé l’insuffisance de culture  économique et financière des Français. Des Français qui se situent au dernier rang en Europe pour leurs connaissances en matière de gestion financière y compris pour leurs finances personnelles. (Étude Allianz en Europe). Le déficit de compréhension des facteurs explicatifs de la crise française est immense. Pour le combler, il ne faut   pas être  prisonnier de l’idéologie d’un appareil et de la logique des partis. Une logique des partis qui, pour satisfaire les différents courants, consiste le plus souvent à promettre tout et le contraire. La responsabilité d’un chef d’État consiste à faire d’abord un travail d’explication pour permettre une adhésion plus consciente et plus active aux enjeux du moment. Ensuite, il lui appartient de définir des orientations qui se révéleront pertinente dans le temps. Bref une vision, un projet mais pas l’auberge Espagnole ou l’inventaire à la Prévert. Il sera toujours temps le moment venu -et ce sera alors nécessaire notamment lors des législatives- de traduire ces orientations en politiques sectorielles. Un candidat président  doit s’en tenir à cette philosophie et non tomber dans le piège de la posture des marchands d’illusions qui ont conduit la France dans l’état dans lequel elle est depuis plus de 30 ans. Pour résumer, priorité surtout à l’analyse, à la vision et au projet de société.

 




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