Archive pour le Tag 'réflexion'

Violence des mineurs : une réflexion enfin !

Violence des mineurs : une réflexion enfin !

 Emmanuel Macron a demandé à Gabriel Attal de lancer une grande concertation sur la question des violences des mineurs. Le président de la République veut que cette concertation commence jeudi, alors que plusieurs faits divers impliquant des jeunes ont marqué les esprits ces dernières semaines.

 

Alors que plusieurs faits divers violents, impliquant des mineurs, ont marqué l’actualité dernièrement, avec par exemple l’agression de Samara à la sortie de son collège à Montpellier ou la mort de Shemseddine à Viry-Châtillon, le président de la République souhaite lancer cette concertation avec la « même mobilisation d’ampleur » que les mesures lancées contre les violences faites aux femmes.

« Quand l’horreur des féminicides a saisi la société, grâce à la mobilisation des associations, nous avons lancé le Grenelle des violences conjugales qui nous a permis de mettre tout le monde autour de la table et de produire des résultats majeurs sur lequel nous travaillons aujourd’hui encore », a déclaré Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres, toujours selon ce participant. Il souhaite impliquer plusieurs acteurs, « maires, associations, parents, professeurs ».

Selon Emmanuel Macron, « le surgissement de l’ultraviolence dans le quotidien, chez des citoyens de plus en plus jeunes, exige un travail de temps long et qui engage tous acteurs. C’est seulement ainsi que nous pourrons mettre fin au processus de décivilisation que j’ai dénoncé ». Le Premier ministre Gabriel Attal sera en déplacement jeudi à Viry-Châtillon sur le thème de l’autorité.

Société-Fin de vie : Prendre le temps de la réflexion

Société-Fin de vie : Prendre le temps de la réflexion

par
Stéphane Alvarez
Maitre de conférences en sociologie, Université Grenoble Alpes (UGA)

Emmanuel Monfort
Maître de conférences en Psychologie, Université Grenoble Alpes (UGA)

Une contribution intéressante qui conseille de prendre du temps sur le très complexe problème de la fin de vie. Une recommandation sans doute qui s’adresse aussi au chef de l’État précipite un peu le débat pas forcément compte tenu de l’urgence de la question mais pour passer à autre chose après la révolte des retraites.


La convention citoyenne sur la fin de vie, organisée par le Conseil économique, social et environnemental, a rendu son rapport au gouvernement après quatre mois d’échanges, de réflexions et de votes. Les citoyens et citoyennes sélectionnés étaient invités à éclairer les pouvoirs publics sur la question de l’accompagnement de la fin de vie et sont prononcés en faveur d’une aide active à mourir.

La législation sur la fin de vie en France a su se réinventer depuis les premiers jalons posés par la loi Kouchner de 1999 qui garantissait l’accès aux soins palliatifs. La loi Leonetti de 2005, puis la loi Claeys-Leonetti de 2016 ont ouvert des droits pour les personnes en fin de vie. Au-delà de l’arrêt des traitements, elles cadrent la désignation d’une personne de confiance et la rédaction des directives anticipées, déclaration écrite qui peut être faite par toute personne majeure pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie.

Ces dispositions sont vues comme des moyens efficaces de lever les incertitudes liées aux conditions de la fin de vie. Au moment de leurs votes, elles ont été unanimement saluées. Pourtant, elles sont peu opérantes.

Une équipe de chercheurs a analysé la capacité des personnes de confiance à prendre des décisions correspondant au désir de leur proche. En se basant sur près de 20 000 paires de réponses patient-personne de confiance sur des scénarios hypothétiques de fin de vie, ils sont arrivés à une conclusion préoccupante : dans un tiers des cas, la personne de confiance se trompe sur la préférence de traitement de son proche et ne prend pas la décision que celui-ci souhaiterait.

« Controverses » est un nouveau format de The Conversation France. Nous avons choisi d’y aborder des sujets complexes qui entraînent des prises de positions souvent opposées, voire extrêmes. Afin de réfléchir dans un climat plus apaisé et de faire progresser le débat public, nous vous proposons des analyses qui sollicitent différentes disciplines de recherche et croisent les approches.

Plus alarmant encore : ce chiffre reste le même lorsque des discussions sur ces questions ont déjà eu lieu. En effet, les personnes de confiance peuvent faire primer leurs propres valeurs sur celles de leurs proches. En l’absence de directives anticipées claires, la désignation d’une personne de confiance ne serait pas efficace dans les pratiques actuelles.

Or, les individus ont des difficultés à exprimer clairement leurs avis sur la fin de vie. Les personnes les plus âgées peuvent particulièrement apporter un éclairage sur ce point. Si la mort semble de plus en plus éloignée de nos vies quotidiennes, elle prend une importance particulière avec l’avancée en âge.

Pourtant, demander à une personne âgée de prendre une décision sur sa fin de vie n’est pas pour autant facile, y compris lorsque la famille et les personnels soignants paraissent avoir trouvé un accord. Elles peuvent en particulier être confrontées à des dilemmes moraux : faut-il envisager de ne pas avoir sa vie prolongée dans certaines conditions ? Est-il possible d’accepter de laisser d’autres décider pour soi s’il n’est plus possible de s’exprimer ?

La question est particulièrement complexe dans le cas des personnes âgées qui vivent en institution. Celles-ci peuvent se voir limitées dans l’expression de choix aussi importants que ceux qui vont définir leurs derniers moments d’existence – en raison de leur état de santé, parce que toutes leurs libertés ne sont pas respectées, ou parce qu’on ne leur pose simplement pas la question. Selon une étude menée en 2013-2014 au sein de 78 maisons de retraite en France, les questions relatives à la fin de vie ont été abordées avec au maximum 21,7 % des résidents. Dans 32,8 % des cas, aucune discussion sur les questions relatives à la fin de vie n’a jamais eu lieu, que ce soit avec le résident ou avec les proches. C’est un paradoxe, si on pense que ces lieux d’hébergement sont aussi d’ultimes lieux de vie.

Dans une autre étude exploratoire, des chercheurs en santé britanniques ont mis en évidence les inquiétudes des personnes âgées lorsqu’il leur est demandé de penser aux soins palliatifs et à l’euthanasie (et en particulier aux conditions de leurs mises en œuvre). Ainsi, même si des directives anticipées ont été rédigées en prévision d’hypothétiques difficultés à venir, les personnes âgées ne seront pas nécessairement capables d’y adhérer lorsqu’elles seront réellement confrontées à la fin de leur existence.

Rédiger des directives anticipées n’est pas tout. Encore faut-il être accompagné pour choisir si elles correspondent encore à une conception existentielle qui a pu évoluer, notamment dans ces moments difficiles. Les bénéfices des directives anticipées sont limités par les difficultés des systèmes de santé à intégrer l’expression des choix des patients dans les pratiques de soins, notamment quand l’organisation du travail est complexe, soumise à des contraintes de temps et chargées émotionnellement.

On le comprend : prendre en compte des directives anticipées sur les conditions de la fin de vie implique de donner une place à des échanges qui prennent en compte les choix existentiels de tous. Il est nécessaire de reconnaître une expertise aux patients, même les plus âgés qui sont aptes à dire pour eux-mêmes ce qui est le plus adapté. Sont également centraux les enjeux éthiques associés à des situations cliniques souvent complexes, avec des professionnels formés, qui doivent pouvoir être disponibles.

La convention citoyenne qui vient de se terminer propose d’aller plus loin que les dispositions actuelles. À une large majorité, elle a voté pour l’introduction dans la loi de la notion d’aide active à mourir dans le cadre d’un parcours d’accompagnement et de coordination avec les soins palliatifs.

C’est là que le bât blesse et que se pose la question d’une réelle volonté politique de faire évoluer le cadre législatif de la fin de vie, étant donné l’état du système de santé français. Il est étonnant de constater que l’évaluation de la loi Claeys-Leonetti de 2016 se soit déroulée en même temps que la convention citoyenne : une évaluation préalable aurait certainement été bénéfique pour la qualité des travaux de la convention.

La Haute autorité de santé a toutefois donné quelques éléments de cadrage en 2020.Elle précise que la loi Claeys-Leonetti n’est pas suffisamment appliquée par les professionnels de santé : une amélioration est nécessaire dans le dialogue entre les professionnels de santé et les patients, même les plus âgés. Des progrès sont également nécessaires dans l’accompagnement de ces derniers et de leurs proches.

Ensuite, les décideurs vont-ils introduire l’aide active à mourir alors que le système de soins palliatifs est critiqué pour son aspect inégalitaire (26 départements n’ont pas d’unités de soins palliatifs) et plus largement pour un manque de moyens évidents ?

Les pratiques actuelles, sous-dimensionnées, ne sont pas satisfaisantes et procèdent d’une tendance à penser les dispositifs sans tenir compte de la variété des expériences. Contrairement à certains présupposés, toutes les personnes en fin de vie ne souhaitent pas nécessairement décéder à leur domicile. Les attentes sur les conditions de la fin de vie ne sont pas uniformes. Certains besoins essentiels, qui nécessitent la mise en place d’un accompagnement spécifique, peuvent être selon les situations incompatibles avec un trépas à domicile.

Les propositions de la convention citoyenne font face à une réalité complexe et encore mal appréhendée. Les difficultés autour des directives anticipées ne sont qu’une question parmi bien d’autres.

Face à ces constats, il paraît légitime de se poser la question d’une réelle volonté politique d’introduire la notion d’aide à mourir dans la loi, évolution jusqu’à présent refusée. De nombreuses questions demeurent et un état des lieux de la fin de vie préalable à la convention aurait permis de contribuer à des évolutions souhaitées. Une telle avancée demanderait de revoir en profondeur un système de santé en souffrance.

Fin de vie : Prendre le temps de la réflexion

Fin de vie : Prendre le temps de la réflexion

par
Stéphane Alvarez
Maitre de conférences en sociologie, Université Grenoble Alpes (UGA)

Emmanuel Monfort
Maître de conférences en Psychologie, Université Grenoble Alpes (UGA)


La convention citoyenne sur la fin de vie, organisée par le Conseil économique, social et environnemental, a rendu son rapport au gouvernement après quatre mois d’échanges, de réflexions et de votes. Les citoyens et citoyennes sélectionnés étaient invités à éclairer les pouvoirs publics sur la question de l’accompagnement de la fin de vie et sont prononcés en faveur d’une aide active à mourir.

La législation sur la fin de vie en France a su se réinventer depuis les premiers jalons posés par la loi Kouchner de 1999 qui garantissait l’accès aux soins palliatifs. La loi Leonetti de 2005, puis la loi Claeys-Leonetti de 2016 ont ouvert des droits pour les personnes en fin de vie. Au-delà de l’arrêt des traitements, elles cadrent la désignation d’une personne de confiance et la rédaction des directives anticipées, déclaration écrite qui peut être faite par toute personne majeure pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie.

Ces dispositions sont vues comme des moyens efficaces de lever les incertitudes liées aux conditions de la fin de vie. Au moment de leurs votes, elles ont été unanimement saluées. Pourtant, elles sont peu opérantes.

Une équipe de chercheurs a analysé la capacité des personnes de confiance à prendre des décisions correspondant au désir de leur proche. En se basant sur près de 20 000 paires de réponses patient-personne de confiance sur des scénarios hypothétiques de fin de vie, ils sont arrivés à une conclusion préoccupante : dans un tiers des cas, la personne de confiance se trompe sur la préférence de traitement de son proche et ne prend pas la décision que celui-ci souhaiterait.

« Controverses » est un nouveau format de The Conversation France. Nous avons choisi d’y aborder des sujets complexes qui entraînent des prises de positions souvent opposées, voire extrêmes. Afin de réfléchir dans un climat plus apaisé et de faire progresser le débat public, nous vous proposons des analyses qui sollicitent différentes disciplines de recherche et croisent les approches.

Plus alarmant encore : ce chiffre reste le même lorsque des discussions sur ces questions ont déjà eu lieu. En effet, les personnes de confiance peuvent faire primer leurs propres valeurs sur celles de leurs proches. En l’absence de directives anticipées claires, la désignation d’une personne de confiance ne serait pas efficace dans les pratiques actuelles.

Or, les individus ont des difficultés à exprimer clairement leurs avis sur la fin de vie. Les personnes les plus âgées peuvent particulièrement apporter un éclairage sur ce point. Si la mort semble de plus en plus éloignée de nos vies quotidiennes, elle prend une importance particulière avec l’avancée en âge.

Pourtant, demander à une personne âgée de prendre une décision sur sa fin de vie n’est pas pour autant facile, y compris lorsque la famille et les personnels soignants paraissent avoir trouvé un accord. Elles peuvent en particulier être confrontées à des dilemmes moraux : faut-il envisager de ne pas avoir sa vie prolongée dans certaines conditions ? Est-il possible d’accepter de laisser d’autres décider pour soi s’il n’est plus possible de s’exprimer ?

La question est particulièrement complexe dans le cas des personnes âgées qui vivent en institution. Celles-ci peuvent se voir limitées dans l’expression de choix aussi importants que ceux qui vont définir leurs derniers moments d’existence – en raison de leur état de santé, parce que toutes leurs libertés ne sont pas respectées, ou parce qu’on ne leur pose simplement pas la question. Selon une étude menée en 2013-2014 au sein de 78 maisons de retraite en France, les questions relatives à la fin de vie ont été abordées avec au maximum 21,7 % des résidents. Dans 32,8 % des cas, aucune discussion sur les questions relatives à la fin de vie n’a jamais eu lieu, que ce soit avec le résident ou avec les proches. C’est un paradoxe, si on pense que ces lieux d’hébergement sont aussi d’ultimes lieux de vie.

Dans une autre étude exploratoire, des chercheurs en santé britanniques ont mis en évidence les inquiétudes des personnes âgées lorsqu’il leur est demandé de penser aux soins palliatifs et à l’euthanasie (et en particulier aux conditions de leurs mises en œuvre). Ainsi, même si des directives anticipées ont été rédigées en prévision d’hypothétiques difficultés à venir, les personnes âgées ne seront pas nécessairement capables d’y adhérer lorsqu’elles seront réellement confrontées à la fin de leur existence.

Rédiger des directives anticipées n’est pas tout. Encore faut-il être accompagné pour choisir si elles correspondent encore à une conception existentielle qui a pu évoluer, notamment dans ces moments difficiles. Les bénéfices des directives anticipées sont limités par les difficultés des systèmes de santé à intégrer l’expression des choix des patients dans les pratiques de soins, notamment quand l’organisation du travail est complexe, soumise à des contraintes de temps et chargées émotionnellement.

On le comprend : prendre en compte des directives anticipées sur les conditions de la fin de vie implique de donner une place à des échanges qui prennent en compte les choix existentiels de tous. Il est nécessaire de reconnaître une expertise aux patients, même les plus âgés qui sont aptes à dire pour eux-mêmes ce qui est le plus adapté. Sont également centraux les enjeux éthiques associés à des situations cliniques souvent complexes, avec des professionnels formés, qui doivent pouvoir être disponibles.

La convention citoyenne qui vient de se terminer propose d’aller plus loin que les dispositions actuelles. À une large majorité, elle a voté pour l’introduction dans la loi de la notion d’aide active à mourir dans le cadre d’un parcours d’accompagnement et de coordination avec les soins palliatifs.

C’est là que le bât blesse et que se pose la question d’une réelle volonté politique de faire évoluer le cadre législatif de la fin de vie, étant donné l’état du système de santé français. Il est étonnant de constater que l’évaluation de la loi Claeys-Leonetti de 2016 se soit déroulée en même temps que la convention citoyenne : une évaluation préalable aurait certainement été bénéfique pour la qualité des travaux de la convention.

La Haute autorité de santé a toutefois donné quelques éléments de cadrage en 2020.Elle précise que la loi Claeys-Leonetti n’est pas suffisamment appliquée par les professionnels de santé : une amélioration est nécessaire dans le dialogue entre les professionnels de santé et les patients, même les plus âgés. Des progrès sont également nécessaires dans l’accompagnement de ces derniers et de leurs proches.

Ensuite, les décideurs vont-ils introduire l’aide active à mourir alors que le système de soins palliatifs est critiqué pour son aspect inégalitaire (26 départements n’ont pas d’unités de soins palliatifs) et plus largement pour un manque de moyens évidents ?

Les pratiques actuelles, sous-dimensionnées, ne sont pas satisfaisantes et procèdent d’une tendance à penser les dispositifs sans tenir compte de la variété des expériences. Contrairement à certains présupposés, toutes les personnes en fin de vie ne souhaitent pas nécessairement décéder à leur domicile. Les attentes sur les conditions de la fin de vie ne sont pas uniformes. Certains besoins essentiels, qui nécessitent la mise en place d’un accompagnement spécifique, peuvent être selon les situations incompatibles avec un trépas à domicile.

Les propositions de la convention citoyenne font face à une réalité complexe et encore mal appréhendée. Les difficultés autour des directives anticipées ne sont qu’une question parmi bien d’autres.

Face à ces constats, il paraît légitime de se poser la question d’une réelle volonté politique d’introduire la notion d’aide à mourir dans la loi, évolution jusqu’à présent refusée. De nombreuses questions demeurent et un état des lieux de la fin de vie préalable à la convention aurait permis de contribuer à des évolutions souhaitées. Une telle avancée demanderait de revoir en profondeur un système de santé en souffrance.

Partage de la valeur »: Réflexion bidon du gouvernement pour freiner les salaires

« Partage de la valeur »: Réflexion bidon du gouvernement pour freiner les salaires

Il est clair que jusqu’à maintenant le gouvernement s’est toujours opposé à toute taxation des super profits considérant qu’il ne fallait pas alourdir la fiscalité sur les entreprises.
Parallèlement, le même gouvernement considère que le rattrapage des salaires sur l’inflation n’est pas souhaitable pour des motifs macro-économiques en raison du risque de la spiral salaire prix.Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire , reprend maintenant à son compte le concept de dividende salarié : « le dividende salarié, c’est le profit, pour tous ».

Plus précisément, cette mesure vise à instaurer au sein d’une entreprise une plus juste répartition des profits entre ses actionnaires et ses salariés. L’idée a même séduit Emmanuel Macron , qui l’a inscrite dans son programme de campagne lors de la dernière élection présidentielle, puis l’a remise sur la table lors de son passage sur France 2, il y a deux semaines.

Le problème c’est qu’il ne s’agit que d’une réflexion qui d’ailleurs a peu de chances d’aboutir. La vérité, c’est que le gouvernement cherche un prétexte pour ne pas opérer un trop fort rattrapage des salaires sur l’inflation. Sa proposition est donc relativement conjoncturelle. Pour empêcher une trop forte augmentation des salaires, le gouvernement agite la perspective de primes sur les très gros bénéfices réalisés par certaines entreprises: le dividende salarié évoqué par Macron et le ministre des finances

Cette proposition rencontre des oppositions aussi bien du patronat que des syndicats. Les syndicats ne souhaitent absolument pas qu’on substitue des primes à la revalorisation des salaires. Et du côté patronal, on est également plus que réticent. Il faut dire qu’une façon générale patronat français n’est pas très progressiste pour associer les salariés aux résultats de l’entreprise. De ce point de vue, la participation financière demeure encore très minoritaire.

Ne parlons pas évidemment de la participation aux décisions, véritable tabou en France tandis qu’en Allemagne on pratique au bénéfice de tous la cogestion. La différence c’est qu’en France les conflits ne cessent de se multiplier quand en Allemagne la négociation constitue le moyen de régulation d’intérêt parfois divergents.

Pour contrer les effets de l’inflation, le gouvernement fait le pari du « dividende salarié ». « Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés », a résumé le président de la République, fin octobre, lors de sa participation à l’émission « L’Evènement » sur France 2. Lors de la campagne électorale, en 2020, Emmanuel Macron préconisait déjà (PDF) un dispositif obligatoire « de partage des profits dans les entreprises qui versent des dividendes ». Sans réussir, jusqu’ici, à susciter l’enthousiasme des partenaires sociaux.

La participation, mécanisme de redistribution des bénéfices, est déjà obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Elle accorde des primes dont le montant est fixé par un accord et ne peut dépasser 30 852 euros. L’intéressement, quant à lui, est un plan d’épargne salariale, qui dépend des résultats de l’entreprise et n’est pas obligatoire. Enfin, la prime de partage de la valeur (communément appelée « prime Macron ») permet à l’employeur de verser une prime défiscalisée à ses salariés.

Mais le patronat voit aujourd’hui d’un mauvais œil cette proposition, dénonçant un mélange des genres. « C’est une très mauvaise expression qui entretient la confusion entre capital et travail », s’oppose Eric Chevée, vice-président à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans les colonnes du Parisien. « Les dividendes viennent rémunérer une prise de risque. Et le concept fait fi de la réalité d’une PME. » Toujours dans le quotidien francilien, le Medef dénonce « une confusion sur la nature de la contribution et de la prise de risque des salariés et des actionnaires dans la création de valeur par l’entreprise ».

Une réflexion du gouvernement sur le « partage de la valeur » dans les entreprises qui font des profits

Une réflexion du gouvernement sur le « partage de la valeur » dans les entreprises qui font des profits.

Il est clair que jusqu’à maintenant le gouvernement s’est toujours opposé à toute taxation des super profits considérant qu’il ne fallait pas alourdir la fiscalité sur les entreprises.
Parallèlement, le même gouvernement considère que le rattrapage des salaires sur l’inflation n’est pas souhaitable pour des motifs macro-économiques en raison du risque de la spiral salaire prix.Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire , reprend maintenant à son compte le concept de dividende salarié : « le dividende salarié, c’est le profit, pour tous ».

Plus précisément, cette mesure vise à instaurer au sein d’une entreprise une plus juste répartition des profits entre ses actionnaires et ses salariés. L’idée a même séduit Emmanuel Macron , qui l’a inscrite dans son programme de campagne lors de la dernière élection présidentielle, puis l’a remise sur la table lors de son passage sur France 2, il y a deux semaines.

Le problème c’est qu’il ne s’agit que d’une réflexion qui d’ailleurs a peu de chances d’aboutir. La vérité, c’est que le gouvernement cherche un prétexte pour ne pas opérer un trop fort rattrapage des salaires sur l’inflation. Sa proposition est donc relativement conjoncturelle. Pour empêcher une trop forte augmentation des salaires, le gouvernement agite la perspective de primes sur les très gros bénéfices réalisés par certaines entreprises: le dividende salarié évoqué par Macron et le ministre des finances

Cette proposition rencontre des oppositions aussi bien du patronat que des syndicats. Les syndicats ne souhaitent absolument pas qu’on substitue des primes à la revalorisation des salaires. Et du côté patronal, on est également plus que réticent. Il faut dire qu’une façon générale patronat français n’est pas très progressiste pour associer les salariés aux résultats de l’entreprise. De ce point de vue, la participation financière demeure encore très minoritaire.

Ne parlons pas évidemment de la participation aux décisions, véritable tabou en France tandis qu’en Allemagne on pratique au bénéfice de tous la cogestion. La différence c’est qu’en France les conflits ne cessent de se multiplier quand en Allemagne la négociation constitue le moyen de régulation d’intérêt parfois divergents.

Pour contrer les effets de l’inflation, le gouvernement fait le pari du « dividende salarié ». « Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés », a résumé le président de la République, fin octobre, lors de sa participation à l’émission « L’Evènement » sur France 2. Lors de la campagne électorale, en 2020, Emmanuel Macron préconisait déjà (PDF) un dispositif obligatoire « de partage des profits dans les entreprises qui versent des dividendes ». Sans réussir, jusqu’ici, à susciter l’enthousiasme des partenaires sociaux.

La participation, mécanisme de redistribution des bénéfices, est déjà obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Elle accorde des primes dont le montant est fixé par un accord et ne peut dépasser 30 852 euros. L’intéressement, quant à lui, est un plan d’épargne salariale, qui dépend des résultats de l’entreprise et n’est pas obligatoire. Enfin, la prime de partage de la valeur (communément appelée « prime Macron ») permet à l’employeur de verser une prime défiscalisée à ses salariés.

Mais le patronat voit aujourd’hui d’un mauvais œil cette proposition, dénonçant un mélange des genres. « C’est une très mauvaise expression qui entretient la confusion entre capital et travail », s’oppose Eric Chevée, vice-président à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans les colonnes du Parisien. « Les dividendes viennent rémunérer une prise de risque. Et le concept fait fi de la réalité d’une PME. » Toujours dans le quotidien francilien, le Medef dénonce « une confusion sur la nature de la contribution et de la prise de risque des salariés et des actionnaires dans la création de valeur par l’entreprise ».

Société-La France face aux crises : surtout une urgence de réflexion

Société-La France face aux crises : surtout une urgence de réflexion

 

 

Face aux différentes crises et à leur ampleur, la France semble se complaire dans une sorte d’état second qui lui permet de s’affranchir des réalités. D’une certaine manière, l’environnement électoral a en grande partie annihilé les capacités d’analyse et des compréhensions des principaux enjeux actuels.

De ce point de vue , sitôt les élections législatives passées, le retour aux réalités risque d’être brutal. Le danger est- comme souvent- que le pouvoir acculé risque agir dans la précipitation autant que dans l’incohérence ajoutant des contradictions à celles qu’il convient déjà  de résoudre.

 

Pour prétendre surmonter  les différentes crises qui nous affectent en particulier la hausse de l’inflation, la baisse de la croissance, la crise du système sanitaire, la décomposition de l’État et la crise démocratique, il ne suffira pas de solliciter les vieilles recettes d’antan où l’opium des idéologies obsolètes;  L’urgence est surtout d’abord à la réflexion, à l’échange , à la compréhension enfin à la délibération pour trouver des compromis. Et non pas au schématisme et à  l’affrontement stérile.

 

Malheureusement la plupart des grands médias, confrontés à la détérioration de leur modèle économique font peu de place aux réflexions de fond pour sacrifier au spectaculaire, à l’immédiat et à l’accessoire.

 

L’urgence serait pourtant de solliciter les forces intellectuelles et d’expertise pour contribuer à sortir le pays de sa léthargie et de son simplisme quand ce n’est pas de son populisme.

Ces forces existent encore faudrait-il ne pas les étouffer et leur donner l’occasion d’exister notamment médiatiquement y compris et peut-être surtout quand elles expriment  des points de vue, des sensibilités des approches différentes. C’est précisément cette différence qui caractérise une démocratie et son caractère progressiste à condition évidemment d’accepter le débat et de rechercher la délibération et le compromis.

La France face aux crises : surtout une urgence de réflexion

La France face aux crises : surtout une urgence de réflexion

 

 

Face aux différentes crises et à leur ampleur, la France semble se complaire dans une sorte d’état second qui lui permet de s’affranchir des réalités. D’une certaine manière, l’environnement électoral a en grande partie annihilé les capacités d’analyse et des compréhensions des principaux enjeux actuels.

De ce point de vue , sitôt les élections législatives passées, le retour aux réalités risque d’être brutal. Le danger est- comme souvent- que le pouvoir acculé risque agir dans la précipitation autant que dans l’incohérence ajoutant des contradictions à celles qu’il convient déjà  de résoudre.

 

Pour prétendre surmonter  les différentes crises qui nous affectent en particulier la hausse de l’inflation, la baisse de la croissance, la crise du système sanitaire, la décomposition de l’État et la crise démocratique, il ne suffira pas de solliciter les vieilles recettes d’antan où l’opium des idéologies obsolètes;  L’urgence est surtout d’abord à la réflexion, à l’échange , à la compréhension enfin à la délibération pour trouver des compromis. Et non pas au schématisme et à  l’affrontement stérile.

 

Malheureusement la plupart des grands médias, confrontés à la détérioration de leur modèle économique font peu de place aux réflexions de fond pour sacrifier au spectaculaire, à l’immédiat et à l’accessoire.

 

L’urgence serait pourtant de solliciter les forces intellectuelles et d’expertise pour contribuer à sortir le pays de sa léthargie et de son simplisme quand ce n’est pas de son populisme.

Ces forces existent encore faudrait-il ne pas les étouffer et leur donner l’occasion d’exister notamment médiatiquement y compris et peut-être surtout quand elles expriment  des points de vue, des sensibilités des approches différentes. C’est précisément cette différence qui caractérise une démocratie et son caractère progressiste à condition évidemment d’accepter le débat et de rechercher la délibération et le compromis.

Crises et France : surtout une urgence de réflexion

 

 

 

Face aux différentes crises et à leur ampleur, la France semble se complaire dans une sorte d’état second qui lui permet de s’affranchir des réalités. D’une certaine manière, l’environnement électoral a en grande partie annihilé les capacités d’analyse et des compréhensions des principaux enjeux actuels.

De ce point de vue , sitôt les élections législatives passées, le retour aux réalités risque d’être brutal. Le danger est- comme souvent- que le pouvoir acculé risque agir dans la précipitation autant que dans l’incohérence ajoutant des contradictions à celles qu’il convient déjà  de résoudre.

 

Pour prétendre surmonter  les différentes crises qui nous affectent en particulier la hausse de l’inflation, la baisse de la croissance, la crise du système sanitaire, la décomposition de l’État et la crise démocratique, il ne suffira pas de solliciter les vieilles recettes d’antan où l’opium des idéologies obsolètes;  L’urgence est surtout d’abord à la réflexion, à l’échange , à la compréhension enfin à la délibération pour trouver des compromis. Et non pas au schématisme et à  l’affrontement stérile.

 

Malheureusement la plupart des grands médias, confrontés à la détérioration de leur modèle économique font peu de place aux réflexions de fond pour sacrifier au spectaculaire, à l’immédiat et à l’accessoire.

 

L’urgence serait pourtant de solliciter les forces intellectuelles et d’expertise pour contribuer à sortir le pays de sa léthargie et de son simplisme quand ce n’est pas de son populisme.

Ces forces existent encore faudrait-il ne pas les étouffer et leur donner l’occasion d’exister notamment médiatiquement y compris et peut-être surtout quand elles expriment  des points de vue, des sensibilités des approches différentes. C’est précisément cette différence qui caractérise une démocratie et son caractère progressiste à condition évidemment d’accepter le débat et de rechercher la délibération et le compromis.

Décroissance : Une réflexion très embryonnaire

Décroissance : Une réflexion très embryonnaire

 

Même si les cinq candidats à la primaire des écologistes ont tous pris position sur le sujet, leur réflexion demeure encore embryonnaire, observe l’économiste Timothée Parrique, dans une tribune au « Monde » (extrait).

 

Tribune.

 

Au cours des débats à la primaire d’EELV, un mot est souvent revenu : « décroissance ». Les cinq candidats ont tous pris position sur la question. Si la députée Delphine Batho en a fait son cheval de bataille, ses concurrents sont apparus sur la réserve. Eric Piolle se dit « ni croyant dans la croissance ni croyant dans la décroissance ». Yannick Jadot « se fout complètement » de la question, tout comme Sandrine Rousseau, qui estime que « la décroissance, ça n’a pas tellement de sens économique, en vrai », constat partagé par Jean-Marc Governatori. Le sujet est pourtant en train de devenir incontournable chez les écologistes, au risque, malheureusement, de s’enliser dans quatre faux débats.

La décroissance est bien plus qu’une simple réduction du PIB. Sur ce point, le véritable clivage se situe aujourd’hui entre l’« économisation » du monde et sa « déséconomisation », c’est-à-dire le constat, partagé au cours des débats des Verts, que certaines activités seraient mieux organisées en dehors de la logique de l’accumulation monétaire. L’objectif serait alors de construire une économie du bien-être qui ne soit pas obnubilée par l’argent, une économie où la production serait socialement utile et écologiquement soutenable : moins de PIB, certes, mais plus d’égalité, de convivialité et de soutenabilité.

Pour ou contre le PIB ? Il y a un consensus chez les écologistes sur le fait que le PIB mesure mal ce qui compte vraiment. Ce qu’il faut changer, ce n’est donc pas la mesure, mais le système que l’on cherche à mesurer. L’économie ressemble à une voiture lancée à pleine vitesse contre un mur écologique. L’urgence est de la ralentir avant l’accident. Le véritable apport de la décroissance est de mettre l’accent sur des stratégies socialement acceptables pour ralentir cette économie hors de contrôle. Réduction du temps de travail, garantie de l’emploi, redistribution des richesses, relocalisation de la production, rationnement du budget carbone… C’est une économie alternative – et un chemin de transition – à concevoir entièrement.

Qualité ou quantité ? Les débats autour de la décroissance s’embourbent souvent dans des listes de « plus » ou de « moins » : plus de panneaux solaires et de pistes cyclables, moins de pesticides et de pollution, etc. Chacun fait ses courses, mais on oublie que les crises environnementales sont avant tout une affaire d’échelle. Passé une certaine taille critique, toute activité économique – aussi désirable soit-elle – devient écologiquement problématique.

Les services publics et la droite »( Philippe Juvin)

Les  services publics et la droite: Pour une nouvelle réflexion »( Philippe Juvin)

 

« Par idéologie, la droite et la gauche se sont souvent caricaturées. La droite, en prétendant imiter un système privé idéalisé. La gauche, en définissant le bon service public comme celui qui embauche le plus sans se soucier du service final rendu » Dans l‘Opinion (extrait)

Par Philippe Juvin ,candidat à la primaire de la droite, maire LR de La Garenne-Colombes et chef des urgences de l’hôpital Pompidou (Paris).

 

Pendant la crise sanitaire, j’ai vu la paupérisation du système de santé. Cette paupérisation touche en fait tous nos services publics. Les parents d’élèves se refilent sous le manteau les noms des bons établissements et fuient les mauvais, les maires voient leurs bureaux de poste fermer, on m’appelle tous les jours au secours pour trouver un médecin, et la majorité des infractions pénales sont classées sans suite.

Mais il y a un paradoxe : les services publics se dégradent alors que notre dépense publique est la plus élevée des pays développés, et que plus d’un actif sur cinq est un agent public. C’est comme si, en matière de services publics, les Français n’en avaient plus pour leur argent. Si nous rénovons et réarmons les services publics, cela devra donc être sans creuser le déficit et la dette, et sans prélever davantage d’impôts.

Par idéologie, la droite et la gauche se sont souvent caricaturées sur les services publics. La droite, en prétendant hier supprimer 500 000 fonctionnaires et imiter un système privé idéalisé, et en faisant de la fin du statut de la fonction publique l’alpha et l’oméga de toute réflexion. La gauche, en définissant le bon service public comme celui qui embauche le plus sans se soucier du service final rendu, le mot même de « résultat » étant suspect.

Nous parlerons ici autant de services au public que de services publics. Parvenir à trouver un médecin traitant n’est pas à proprement parler un service public, mais un service au public. Ce qui compte est la qualité du service rendu. La nature juridique du prestataire (public ou privé) et de ses agents (fonctionnaires ou non) est secondaire. Dans ma commune, je parviens à proposer une place de crèche à 70 % des parents qui le demandent grâce à une collaboration public-privé. Certaines crèches municipales sont gérées par des sociétés privées que nous rémunérons et contrôlons. Un berceau y coûte 3 500 euros par an à la commune pendant que le même berceau géré en régie nous coûte 5 000 euros par an. A aucun moment les parents ne voient la différence.

Chaque chargé de service public rendra compte au citoyen de façon simple et claire. On sait par exemple que 15 % des élèves de sixième ne maîtrisent pas le français ? Les écoles publiques et privées rendront publique la proportion de leurs élèves qui maîtrisent la lecture et le calcul en fin de CM2. On sait que les sujets âgés victimes d’une fracture du col du fémur meurent plus souvent si on perd 48 heures avant de les opérer ? Les hôpitaux et cliniques publieront la proportion de leurs patients opérés après 48 heures. Et ainsi de suite avec tous les acteurs chargés d’un service public. L’idée n’est pas de sanctionner : il n’y aura aucune conséquence sur les financements et les postes. Mais la simple publication des données incitera les acteurs à s’améliorer car nul ne veut paraître moins efficace que son voisin.

Le deuxième pilier du réarmement des services publics consistera à leur redonner massivement des moyens humains. Nous ne pouvons pas faire autrement tellement manquent des postes en certains endroits. En cinq ans, nous basculerons le budget de 200 000 emplois administratifs ou de back-office vers des emplois au contact direct avec le terrain. Dans les hôpitaux publics, il y avait en 2014, 98 599 équivalents temps plein (ETP) de médecins et 96 216 ETP d’administratifs. Presque un médecin pour un administratif ! Sans compter les ministères et agences de toute nature.

En revenant au niveau moyen de l’OCDE, nous pourrions déplacer 100 000 emplois vers des postes de soignants. Dans l’Education nationale, 300 000 personnes occupent des tâches administratives et de soutien, contre 800 000 qui enseignent effectivement devant les élèves. Là encore, nous pouvons regagner des marges de manœuvre. Pendant cinq ans, toutes les créations de postes seront dédiées aux services directement au contact du public : soignants, policiers, enseignants, magistrats, militaires d’active. Les fonctionnaires qui le souhaitent pourront aussi augmenter leur temps de travail de 35 à 37 heures hebdomadaires avec augmentation de salaire en conséquence. Nous créerons ainsi l’équivalent de plusieurs dizaines de milliers de postes. Nous déplafonnerons le nombre d’heures supplémentaires volontaires qui seront défiscalisées.

Le troisième pilier de rénovation des services publics reposera sur l’autonomie, et un nouvel acte de décentralisation. A Valenciennes, l’hôpital a joué la carte de l’autonomie des services. Résultat : l’établissement est à l’équilibre financier et son offre de soins est d’une très grande qualité, tout en appliquant la loi et les statuts actuels. Plus les acteurs publics sont autonomes, plus ils sont efficaces. Pour recruter leur personnel, définir une offre nouvelle, créer des partenariats, trouver des sources de financement complémentaires, les agents publics ne devront plus en référer à des tutelles ministérielles. Cette autonomie concernera aussi les élus locaux avec un nouvel acte de décentralisation qui transférera massivement des compétences aux communes et aux régions.

Le quatrième pilier du renouveau des services publics consistera à permettre aux citoyens de s’impliquer dans tous les aspects de la vie publique de proximité. Qui contesterait que les Restos du cœur, créés par de simples individus, rendent un véritable service public ? Comme maire, tous les jours, je constate le bénéfice collectif que l’on tire de permettre aux individualités d’agir seules ou à plusieurs, via une association, un regroupement de citoyens intéressés, une entreprise ou un comité de quartier. Nous favoriserons cela. En Grande-Bretagne, parents d’élèves et enseignants sont libres de fonder des écoles jouissant de l’autonomie pédagogique et de la liberté d’embauche et de rémunération des professeurs à condition de respecter les programmes nationaux. Nous y ajouterons le respect de la laïcité et de l’égalité filles-garçons. Résultat, le niveau général a augmenté, et 84 % de ces écoles sont considérées comme « bonnes ou exceptionnelles ». Ces « free schools » ont remis l’ascenseur social en route puisque 48 % ont été ouvertes à destination de populations défavorisées.

Cinquième pilier : nous lancerons un plan de rénovation de nos équipements. Nos infrastructures se dégradent. Selon le Sénat en 2019, 25 000 ponts étaient en mauvais état structurel et posaient des problèmes de sécurité. La moitié de nos gares sont dégradées. Pendant trois ans, la totalité des crédits d’équipement de l’Etat seront fléchés vers ces travaux de rénovation, incluant la rénovation énergétique.

Sixième pilier : la simplification des administrations, de leurs organisations et de leurs procédures. La bureaucratie est la première ennemie du service public : elle absorbe des moyens au détriment des missions de terrain, elle complexifie le travail des agents et décourage l’initiative. Combien d’administrations travaillent exclusivement à la vérification d’autres administrations ? Bien trop. Nous abolirons le contrôle systématique de légalité de l’Etat sur les collectivités locales et la séparation entre ordonnateur et payeur. Nous abolirons les doublons : tout service public décentralisé verra son administration centrale supprimée. Au niveau individuel, les taches seront redéfinies avec le souci d’utiliser la bonne personne au bon endroit. Est-il normal qu’on affecte des policiers pour établir des procurations ou surveiller des sous-préfectures inutiles, et des médecins Bac +12 pour coder l’activité des hôpitaux ?

Une droite moderne doit défendre les services publics. Pas par idéologie ou démagogie. Mais à la fois parce que leur paupérisation aggrave le sentiment d’abandon de la population, et parce que l’éducation, les soins, la sécurité, les transports sont les conditions de la prospérité. Pour sauver les services publics, la droite doit cesser de les penser de façon poussiéreuse avec ses vieux schémas d’imitation du privé ou de remise en cause des statuts.  On n’attendait pas la droite sur la modernisation services publics ? Il nous suffit de décider que l’époque a changé et que le moment est venu de mettre fin à cette anomalie.

Philippe Juvin est candidat à la primaire de la droite, maire LR de La Garenne-Colombes et chef des urgences de l’hôpital Pompidou (Paris).

Société: L’urgence d’une réflexion prospective et d’une vision (G. Bessay, expert en prospective)

Société: L’urgence d’une réflexion prospective et d’une vision   (G. Bessay, expert en prospective)

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise qui est à la fois une crise, économique, sociétale, environnementale, culturelle et maintenant sanitaire.   Par exemple , cette crise sanitaire est liée à certains phénomènes de mondialisation tout autant qu’à des rapports déséquilibrés avec l’environnement et notamment la biodiversité. Cette crise est systémique car  les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Tout cela entraînant d’énormes gaspillages de transport et de logistique qui participent  au dérèglement climatique et aux bouleversements de la biodiversité. (Exemple la déforestation de pays en voie de développement pour nourrir le bétail des pays développés). Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Autre exemple, celui de l’industrie pharmaceutique française, l’une des plus puissantes au monde mais dont plus de 50 % des molécules sont fabriqués en Asie notamment en Chine. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Cette  agriculture chimique a tué 80% des insectes et autant d’espèces animales en quelques dizaines d’années bouleversant aussi la biodiversité. Or les coronavirus par exemple naissent  à 80% parmi les animaux dont les atteintes à environnement empêchent l’auto-immunisation d’antan. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejettent dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisées. Ce phénomène de super concentration urbaine n’est pas étranger aux crises sanitaires et environnementales en raison de l’excessive densité des populations. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme  voire de néopoujadisme  et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ce repli réactionnaire et individualiste remet en cause le ciment et le dynamisme qui fonde une nation ; une  nation dont l’unité est mise en cause également  par le refuge dans des groupes identitaires religieux autant que civils. Un refuge qui peut se même se réduire à la cellule familiale voire encore moins. En bref,  la dimension collective fout le camp sauf dans quelques cercles très restreints. Ceci étant, tout cela se nourrit aussi de l’injustice,  des dysfonctionnements de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation et d’équité ;   Non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les facteurs explicatifs de cette crise sont nombreux et complexes, on ne saurait les résumer dans un court papier. Mais la première démarche pour mieux comprendre consisterait d’abord à admettre cette complexité. Cela pour éviter le piège du simplisme qui ne peut conduite qu’à la caricature. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise. L’exercice de réflexion prospective constitue un préalable à la définition d’un projet qui ne peut être devenir mobilisateur sans débat sérieux et réel avec les acteurs et les  citoyens.

 

L’urgence d’une réflexion prospective et d’une vision (G. Bessay, expert en prospective)

L’urgence d’une réflexion prospective et d’une vision   (G. Bessay, expert en prospective)

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise qui est à la fois une crise, économique, sociétale, environnementale, culturelle et maintenant sanitaire.   Par exemple , cette crise sanitaire est liée à certains phénomènes de mondialisation tout autant qu’à des rapports déséquilibrés avec l’environnement et notamment la biodiversité. Cette crise est systémique car  les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Tout cela entraînant d’énormes gaspillages de transport et de logistique qui participent  au dérèglement climatique et aux bouleversements de la biodiversité. (Exemple la déforestation de pays en voie de développement pour nourrir le bétail des pays développés). Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Autre exemple, celui de l’industrie pharmaceutique française, l’une des plus puissantes au monde mais dont plus de 50 % des molécules sont fabriqués en Asie notamment en Chine. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Cette  agriculture chimique a tué 80% des insectes et autant d’espèces animales en quelques dizaines d’années bouleversant aussi la biodiversité. Or les coronavirus par exemple naissent  à 80% parmi les animaux dont les atteintes à environnement empêche l’auto-immunisation d’antan. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. Ce phénomène de super concentration urbaine n’est pas étranger aux crises sanitaires et environnementales en raison de l’excessive densité des populations. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme  voire de néopoujadisme  et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ce repli réactionnaire et individualiste remet en cause le ciment et le dynamisme qui fonde une n nation ; une  nation dont l’unité est mise en cause également  par le refuge dans des groupes identitaires religieux autant que civils. Un refuge qui peut se même se réduire à la cellule familiale voire encore moins. En bref,  la dimension collective fout le camp sauf dans quelques cercles très restreints. Ceci étant, tout cela se nourrit aussi de l’injustice,  des dysfonctionnements de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation et d’équité ;   Non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les facteurs explicatifs de cette crise sont nombreux et complexes, on ne saurait les résumer dans un court papier. Mais la première démarche pour mieux comprendre consisterait d’abord à admettre cette complexité. Cela pour éviter le piège du simplisme qui ne peut conduite qu’à la caricature. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise. L’exercice de réflexion prospective constitue un préalable à la définition d’un projet qui ne peut être devenir mobilisateur sans débat sérieux et réel avec les acteurs et les  citoyens.

 

 

 

Fiscalité : pas de réflexion globale sur le champ régalien et les moyens d’exécution

Fiscalité : pas de réflexion globale sur le champ régalien et les moyens d’exécution

 

Sur ce sujet, Macron pose un préalable qui limite évidemment la portée du débat. Il affirme clairement qu’il n’est pas question de revenir sur les décisions fiscales déjà prises. En clair qu’il ne reviendra pas notamment sur la question très controversée de l’impôt sur la fortune. Ensuite ce thème comme les autres est présenté de manière un peu simpliste. On pose notamment la question de savoir comment rendre la fiscalité plus juste plus efficace et comment la faire diminuer. Or deux questions centrales ne sont pas posées à savoir l’étendue du champ régalien et les manières de l’exercer. En clair qu’elles doivent être les missions de l’État et plus généralement des collectivités. Deuxièmement qui et comment assumer ses responsabilités. Comme souvent Macron tombe dans le piège et mélange tout : la nature du service public, les organismes qui l’assument et le statut des personnels comme si les fonctionnaires œuvraient tous au service public. En quoi par exemple ceux qui plantent des pâquerettes dans les massifs (de l’Etat ou des collectivités locales surtout), les services logistiques administratifs des hôpitaux ou d’autres administrations relèvent-ils vraiment du service public ? Macron oublie que nombre de services publics sont assurés par le privé (santé, transport, entretien voire gestion des infrastructures par exemple). Bref, une approche un peu simpliste, un peu confuse et qui évite d’aborder aussi les excès de la financiarisation qui échappent à l’impôt. Sur le social et ses dépenses c’est plus que sommaire. Extrait de la lettre officielle de Macron :

 

 

« Le premier sujet porte sur nos impôts, nos dépenses et l’action publique. L’impôt est au cœur de notre solidarité nationale. C’est lui qui finance nos services publics. Il vient rémunérer les professeurs, pompiers, policiers, militaires, magistrats, infirmières et tous les fonctionnaires qui œuvrent à votre service. Il permet de verser aux plus fragiles des prestations sociales mais aussi de financer certains grands projets d’avenir, notre recherche, notre culture, ou d’entretenir nos infrastructures. C’est aussi l’impôt qui permet de régler les intérêts de la dette très importante que notre pays a contractée au fil du temps.

Mais l’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance. Et il prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. Elles viennent d’être votées et commencent à peine à livrer leurs effets. Le Parlement les évaluera de manière transparente et avec le recul indispensable. Nous devons en revanche nous interroger pour aller plus loin.

Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité?

Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique.

Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire?

Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité? À l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer?

 

Notre modèle social est aussi mis en cause. Certains le jugent insuffisant, d’autres trop cher en raison des cotisations qu’ils paient. L’efficacité de la formation comme des services de l’emploi est souvent critiquée. Le gouvernement a commencé à y répondre, après de larges concertations, à travers une stratégie pour notre santé, pour lutter contre la pauvreté, et pour lutter contre le chômage.

 

Comment mieux organiser notre pacte social? « 

Réflexion sur l’objet social des entreprises

Réflexion sur l’objet social des entreprises

Il y a sans doute deux réformes fondamentales pour dynamiser la compétitivité et l’initiative. La première réforme concerne celle de l’État vis-à-vis de laquelle le gouvernement avance de manière très prudente pour preuve il n’y aura  même pas de suppressions d’effectifs dans le budget 2018 mais au contraire quelques s ;  la seconde réforme concerne l’entreprise, son objet, sa responsabilité sociale au sens large,  sa gouvernance et sa capacité à associer les salariés aux décisions. La réforme doit notamment être intégrée dans le cadre du Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), projet de loi qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe veulent voire présenté en Conseil des ministres au printemps et adopté avant la fin 2018. La présidente de Vigeo-Eiris Nicole Notat et le président du groupe Michelin Jean-Dominique Sénard ont été officiellement investis vendredi de la mission intitulée « Entreprises et bien commun ». D’ici au premier mars, ils doivent se pencher sur la question de comment mieux intégrer profit, responsabilité environnementale et ensemble de parties prenantes dans les entreprises.  La réforme doit notamment être intégrée dans le cadre du Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), projet de loi qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe veulent voire présenté en Conseil des ministres au printemps et adopté avant la fin 2018, et qui poursuit deux objectif complémentaires: « faire grandir les entreprises françaises » -notamment le nombre d’ETI-, et « mieux associer les salariés à leur fonctionnement et à leurs résultats », a rappelé Bruno Le Maire.

 

« 2017 : Changer le travail » une réflexion de bobos de gauche

« 2017 : Changer le travail » une réflexion de bobos de gauche

 

 Il est intéressant de lire la tribune de bobos de gauche parue dans Libération  pour montrer quels sont les fondements de la pensée hors sol de certains politiques. Aussi le décalage complet entre les réalités sociales, voire sociétales et les penseurs de la société « nouvelle ». On notera d’abord que la démonstration est essentiellement littéraire, aucune donnée, aucun argument réellement économique. Et pour cause, on ne compte guère d’économistes parmi les rédacteurs. Pas davantage de représentants du monde professionnel. Cette tribune illustre bien le décalage énorme entre les préoccupations sociales réelles et les promoteurs d’une pensée qui vise à affaiblir le concept de travail voir à lui denier toute valeur. On comprend mieux alors  l’obsolescence de la pensée de gauche produit essentiellement des élucubrations de bobos qui n’ont qu’un rapport très s’approximatif avec le monde productif. Sans parler de l’impasse totale qui est faite de la dimension internationale. Observons aussi que si la préoccupation de modification qualitative des conditions de travail est légitime ; par contre, les propositions faites sont un peu courtes.

Tribune par Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques , Dominique Méda, professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine , François Desriaux, rédacteur en chef du magazine Santé & Travail , Pascal Lokiec , professeur de droit à l’université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense et Martine Chantecaille, professeure de philosophie :  

 

« …Politique de l’offre, baisse du «coût du travail», allégement des cotisations (des fameuses «charges» dont le nom occulte l’origine sociale, trop sociale), flexibilité accrue, augmentation du temps de travail : on connaît la chanson de la «modernité» que les «outsiders» devraient nécessairement accepter pour entrer dans le monde des «insiders». Or, si le chômage est un fléau et constitue à juste titre l’une des préoccupations majeures des citoyens, non seulement ces «réformes» n’ont pas fait leur preuve en matière de création d‘emplois mais elles passent plutôt à côté des transformations qu’il serait nécessaire de mener. Disons-le clairement : sans prise en compte de la réduction du temps de travail, on se prive d’un dispositif qui a le mérite de créer des emplois en partageant le travail au lieu de le concentrer dans les mains de ceux que l’on incite trop souvent, au contraire, au prix d’une défiscalisation problématique à plus d’un titre, à «travailler plus» pour gagner un peu, beaucoup, ou pas du tout plus… Partager le travail donc et permettre ainsi simultanément à tous de consacrer davantage de temps à des activités diverses relevant de la sphère privée (où les obligations domestiques sont loin d’être encore équitablement réparties !) ou de la sphère sociale. Mais, aussi souhaitable et nécessaire la réduction du temps de travail soit-elle, une véritable «politique du travail» ne peut, toutefois, s’en tenir à cet aspect quantitatif et occulter l’importance de la question qualitative et du mode d’organisation de cette activité. Faire, en effet, «comme si» certaines formes d’organisation néolibérales n’entrainaient pas de graves souffrances mentales et éthiques conduisant à des pathologies mentales (dépression, burn-out…) voire au suicide, revient à ne pas prendre en considération des problèmes que des milliers de citoyens rencontrent face à «la loi du marché». Les dysfonctionnements de l’organisation du travail ont, en outre, une incidence négative sur la qualité des produits et des services et nuisent à la compétitivité des entreprises. Il y a donc urgence à agir pour mettre fin à des situations qui usent les salarié(e)s et handicapent l’économie. Sauf à vouloir se réfugier derrière la proclamation uniformisante et abstraite de la «valeur travail» pour masquer l’existence d’emplois non épanouissants, sauf à vouloir prolonger ainsi ipso facto des modes d’organisation qui ont fait la preuve des dégâts humains qu’ils entraînent, sauf à vouloir maquiller en «fatalité» ce qui, en réalité, relève de l’humain et du transformable, nous avons tout à gagner à faire de cette question un enjeu central de 2017. Avancer dans la voie d’un meilleur partage d’un travail dont l’organisation repose sur la coopération, et non plus sur la concurrence entre individus évalués de manière individualisée sur leurs performances demande, certes, d’aller à l’encontre de pensées et pratiques courantes. Ne pas le faire revient à se priver de ce qui peut permettre de renouer l’intérêt et la confiance des citoyens pour une politique apte à changer leur vie. C’est pourquoi, nous appelons les candidats de gauche à se saisir pleinement de la double question de la réduction quantitative du temps de travail et de son organisation qualitative. »

 

 

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