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Politique-Le nazisme, référence pour les extrêmes droites mondiales

Politique-Le nazisme, référence pour les extrêmes droites mondiales

par Johann Chapoutot
Historien, Sorbonne Université dans The Conversation

L’extrême droite monte en puissance et semble toujours plus forte, en France, en Europe et dans le monde. La chute des démocraties est-elle inéluctable ? Quelles leçons tirer de l’histoire des années 1930 pour éclairer notre présent ? Entretien avec Johann Chapoutot, spécialiste du nazisme, auteur des Irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ? (Gallimard) et coauteur du Monde nazi, 1919-1945, avec Christian Ingrao et Nicolas Patin (Tallandier).

Dans votre dernier ouvrage, les Irresponsables, vous expliquez pourquoi il est pertinent et légitime de comparer notre époque et les années 1930. Quelle est votre démarche à ce sujet ?

Johann Chapoutot : La comparaison est permanente en histoire même si elle est tacite : c’est toujours depuis notre présent que l’on interroge le passé. Toute histoire est contemporaine dans la mesure où le questionnaire est le nôtre. Il faut simplement en être conscient.

Concernant la comparaison avec les années 1930, on entend souvent parler de « retour » des années 1930, avec une approche cyclique de l’histoire. Or le retour évoque un phénomène automatique ou quasi naturel – retour de la marée ou retour des saisons.

Plus intéressante est la proposition du philosophe Michaël Foessel qui parle de « récidive » des années 1930. C’est un concept juridique et judiciaire qui renvoie à des acteurs avec leur liberté, leur responsabilité, leurs choix. Aujourd’hui, on peut effectivement parler de récidive dans la mesure où des acteurs majeurs au pouvoir politique et économique se réfèrent explicitement à cette période .

On peut citer Musk et son salut nazi. Ou encore Donald Trump qui a soutenu les néonazis américains, défilant à Charlottesville en 2017, qui hurlaient « mort aux Juifs ». Trump a quand même déclaré qu’il s’agissait de « gens très bien ».

Au fond, pour les extrême droites mondiales soutenues par Musk, Trump, Milei ou Bolsonaro, le Troisième Reich allemand reste une référence indépassable : les nazis, c’est l’extrême droite qui a triomphé en conquérant un continent, en éliminant un peuple entier, en léguant à la postérité des images (défilés au cordeau, congrès spectaculaires, cinéma de propagande…) conçues pour être fascinantes.

Cette référence au nazisme est parfois honteuse en raison des crimes de masse, mais la honte s’efface, grâce à une légitimation assurée par des maîtres du monde. Ainsi les références au nazisme et au Troisième Reich se sont multipliées ces dernières années, engendrant une véritable épidémie mondiale de saluts nazis. L’historien est bien obligé de se saisir de la chose.

Votre livre Le Monde nazi nous permet de comprendre des similitudes entre notre époque et les années 1930 en matière de structures, de mécanismes économiques, sociaux, politiques… Quels sont-ils ?

J.C. : Si l’on compare les années 1930 et aujourd’hui, ce qui est saillant, c’est la disjonction entre démocratie et capitalisme. C’est ce que disent explicitement Peter Thiel ou Curtis Yarvin, les idéologues derrière Trump. On constate que le lien entre libéralisme économique et libéralisme politique, démocratie et croissance capitaliste n’était finalement que conjoncturel. Dès que les choses deviennent sérieuses, ceux qui font du profit abandonnent très vite le droit international, les droits humains, et finalement, la démocratie.

Rappelons que le 6 janvier 2021, le président Trump a présidé à un coup d’État. En 2025, comme l’explique Timothy Snyder, le coup d’État est désormais numérique : des hommes de Musk armés de clés USB siphonnent les données de l’administration américaine en toute tranquillité.

À la fin des années 1920, le monde arrive à l’épuisement d’un système libéral ultraspéculatif, aboutissant au krach de 1929, puis à une dépression économique massive. La décision a alors été prise, dans une grande partie de l’Europe, d’abandonner les rêves de démocratie issus de la Première Guerre mondiale et d’instaurer un pouvoir fort pour le rétablissement de taux de profit maximaux.

C’est clairement la promesse d’Hitler, le 27 janvier 1932. Il fait un discours devant plus d’un millier patrons au Club de l’industrie de Düsseldorf et leur annonce trois choses. D’abord, la revanche sur la République de Weimar : les patrons avaient, en 1918, beaucoup lâché – sur la journée de 8 heures, l’augmentation des salaires, ou la représentativité syndicale – en raison de la pression de mouvements révolutionnaires. Hitler leur promet que le patron redeviendra à nouveau le « maître dans sa maison » et qu’une loi fera des patrons des « Führer d’entreprise ».

La deuxième promesse, c’est de rétablir le principe de la hiérarchie le Führerprinzip, selon lequel la démocratie, ça ne vaut rien, ni dans l’armée, ni dans l’entreprise, ni pour l’État. Et troisièmement, il promet le rétablissement de taux de profit maximum par la conquête militaire. Son projet est d’arracher militairement les zones d’extraction d’énergie et de matières premières à d’autres États. C’est la logique coloniale prédatrice qui a prévalu au XIXe siècle.

Or Trump ne dit pas autre chose. Il veut prendre le Groenland simplement parce qu’il en a besoin. Zelensky doit donner 500 milliards de dollars de terres rares dans un « deal » d’extorsion mafieuse. Dans un contexte de croissance baissière pour les pays anciennement industrialisés, il n’y a plus de moyens de satisfaire les exigences des rendements financiers délirants, alors on revient aux bonnes vieilles méthodes de prédation : on va donc, à l’extérieur, saisir des territoires et, à l’intérieur, détruire l’État social et l’État de droit afin de revenir à une domination sans partage du patronat.

De ce point de vue là, les choses sont très comparables. Les années 1930 sont très éclairantes pour comprendre ce que nous vivons aujourd’hui.

Quelles différences peuvent être soulignées entre notre époque et les années 1930 ?

J.C. : La différence majeure, c’est le soubassement anthropologique lié à la Grande Guerre avec ses 80 millions d’hommes sous l’uniforme et une vingtaine de millions de morts. Il s’agit d’une promotion de la violence physique à un niveau jusqu’alors inégalé dans l’histoire. Les sociétés européennes ont été marquées par ce que l’historien Georges Mossé appelle une brutalisation, c’est-à-dire une rémanence de la violence et du culte de la violence dans les sociétés civiles. Mais si on lisse ce paramètre-là, qui se traduisait notamment à l’extrême droite par une grande violence, des combats de rue et des assassinats, on se rend compte que les analogies structurelles avec notre temps sont bien là.

Les fascistes d’aujourd’hui ne vont pas défiler en uniforme sur les Champs-Élysées, faire des ratonnades ou des pogroms. On assiste parfois à des descentes, mais ce n’est plus un phénomène de masse. La violence s’exprime surtout avec des menaces et des insultes sur les réseaux sociaux, beaucoup moins dans la rue.

Dans le Monde nazi, vous montrez que le nazisme n’est pas une exception de l’histoire. Pourquoi est-ce important de le comprendre aujourd’hui ?

J.C. : Je ne blâme pas ceux qui, après 1945, ont dit que nous n’avions rien à voir avec les nazis. C’était peut être thérapeutiquement nécessaire après 1945, après l’horreur et la dévastation. De la même manière, je comprends le général de Gaulle qui dit que les Français ont tous été résistants. C’est faux, mais opportun pour reconstruire un pays. Par contre, je suis conscient que ce n’est pas de l’histoire, c’est de la mythologie politique. Quand je fais de l’histoire, je suis bien obligé de constater que le nazisme n’est pas un aérolithe qui a frappé la terre et qui s’est dissout. Ce n’est pas une génération spontanée qui s’est rabougrie. C’est un phénomène qui est issu d’une très longue temporalité culturelle, pas seulement allemande.

De nombreux travaux – dont les miens – montrent que les éléments constitutifs du nazisme n’ont rien d’originellement allemand : le racisme n’est pas inventé par les Allemands, pas plus que l’antisémitisme, le nationalisme, l’eugénisme ou le darwinisme social.

Tout ce qui structure l’univers mental nazi est généralement une denrée d’importation. Colonialisme, darwinisme social, racisme sont d’abord l’affaire des Britanniques et des Français qui créent les deux premiers empires coloniaux, puis des Américains qui ont un empire colonial à domicile avec l’importation massive d’esclaves pendant des siècles. Le nazisme est un phénomène qui est issu du cœur de l’Europe du XXe siècle.

Par ailleurs, on l’a vu, il y a des échos du nazisme aujourd’hui, car les composantes constitutives du nazisme ne se sont pas dissoutes après 1945. Le nazisme, le racisme ont continué à prospérer dans des empires coloniaux. Dans les manuels de géographie français, du début des années 1960, on parlait encore de « races humaines ». L’antisémitisme se porte bien, il me semble. Le darwinisme social triomphe partout, y compris dans la bouche d’Emmanuel Macron qui distingue ceux qui ont réussi et ceux qui « ne sont rien ». Le colonialisme, l’impérialisme, le capitalisme, toutes ces idées se portent également très bien.

Dans les irresponsables, vous décrivez la proximité entre le centre et l’extrême droite dans l’Allemagne des années 1930. Vous montrez que si Hitler est arrivé au pouvoir, ce n’est pas grâce aux électeurs, mais par un calcul politicien des conservateurs allemands. Quelles analogies proposez-vous avec notre époque, notamment en France ?

J.C. : Au moment où le centre et les conservateurs se rapprochent de l’extrême droite dans de nombreux pays d’Europe, dont la France, je rappelle que l’arrivée d’Hitler au pouvoir est liée, non à un vote populaire mais à une décision politique cynique des libéraux autoritaires – Franz von Papen en l’occurrence. Ce dernier a pensé que la meilleure manière de se maintenir au pouvoir, c’était de s’allier avec les nazis. Or cette décision a été prise dans un contexte d’effondrement du parti nazi qui aurait pu conduire à sa disparition.

Cette histoire montre que l’arrivée des nazis au pouvoir n’était pas inéluctable, pas plus que le « retour » de l’extrême droite aujourd’hui n’est inéluctable. Il n’y a pas de phénomènes géologiques ou tectoniques ou hydrographiques à l’œuvre, il y a des acteurs politiques avec leurs intérêts, leurs décisions, leurs responsabilités.

En 1932, c’est une mécanique de décisions désastreuses prises au nom d’intérêts sordides (les intérêts patrimoniaux, fiscaux et financiers de familles dirigeantes) qui conduit à la catastrophe. L’histoire n’est pas de la science naturelle : l’histoire, c’est l’indéfinition totale, avec un vaste champ des possibles toujours ouvert, une liberté des acteurs, et donc une responsabilité des acteurs.

Dans un moment où nos démocraties semblent en position de grande faiblesse, l’historien spécialiste du nazisme que vous êtes donne plutôt un message d’espoir ?

J.C. : Absolument. Le pire, au fond, c’est la résignation générale : « Les extrêmes droites montent partout, ça va bientôt être notre tour. » Il n’y a aucune nécessité à une quelconque marée qui n’existe pas. En France, 27 instituts de sondage nous disaient que le RN allait obtenir la majorité absolue en juin 2024. Or, c’est la gauche qui gagne aux élections législatives.

Nous avons un avantage vis-à-vis de nos aînés des années 1930 : nous savons à quoi nous en tenir vis-à-vis de l’extrême droite, nous savons ce qu’elle signifie. On entend parfois : « On n’a jamais essayé. » Mais si, précisément, on a essayé : ça s’appelle l’État français du maréchal Pétain, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne. On sait à quoi ça mène. Cela éclaire et cela a suscité une réaction civique et politique majeure en juin 2024 face au risque d’un dirigeant RN à Matignon. D’où l’irresponsabilité folle du président Macron lorsqu’il décide de ne pas tenir compte du résultat des élections. Le message qui est envoyé, c’est que vous pouvez voter, mais peu importe. Est-ce qu’une mobilisation pour éviter la victoire du RN aura lieu lors de la prochaine élection ? C’est le danger.

Pourtant, la société civile française tient, les institutions tiennent aussi, parce qu’elles ont été pensées à la lumière de ce qui s’est passé dans l’entre-deux-guerres. Ce qui donne espoir, et Vincent Tiberj l’a très bien montré, c’est que les valeurs de la population générale, ce n’est pas écraser la gueule du voisin, faire des tags à croix gammée, des pogroms ou des ratonnades et gagner des tonnes d’argent au mépris de l’environnement.

Non, les valeurs, communément partagées, ce sont la solidarité, l’accueil, la tolérance. C’est un miroir inversé de ce que l’on voit dans les médias de Vincent Bolloré qui sont au service d’intérêts privés bien connus. Il est frappant de constater les similarités du système médiatique actuel et celui du magnat des médias Alfred Hugenberg dans l’Allemagne des années 1930. Je pense notamment à l’utilisation de « paniques morales » destinées à cliver la société : à l’époque, c’était le « bolchévisme culturel », désormais c’est le « wokisme ».

Autre motif d’espoir : les gens qui tiennent les institutions ont changé, notamment la justice. La magistrature allemande de l’entre-deux-guerres est marquée à l’extrême droite. Il s’agit de magistrats d’ancien régime. Pour eux, la Constitution de Weimar était scandaleuse, il s’agissait d’une « invention des juifs », d’une « importation française », d’un « crime contre la race », etc. Par ailleurs, la magistrature de l’époque était issue du 1 % de la population qui avait fait des études supérieures. Aujourd’hui, la massification de l’enseignement a fait son œuvre et les gens qui sont garants des institutions n’ont plus rien à voir avec leurs aînés.

Désormais, en France, l’une des lignes qui tient – de l’autoroute 69 à Sainte-Soline, en passant par les droits des migrants, les droits des femmes, les droits des enfants –, c’est la justice. Aux États-Unis, Trump, comme lors du premier mandat, se heurte à la justice.

Au plan international, les extrêmes droites gagnent du terrain partout, Trump sidère la planète par ses décisions quotidiennes. Doit-on s’attendre au pire ?

J.C. : Nous vivons la fin d’une ère, celle de la contre-révolution conservatrice ouverte dans les années 1970 et théorisée par des néolibéraux américains comme l’a bien montré Grégoire Chamayou. Cela s’est traduit par l’élection de Reagan et sa politique de dérégulation, de financiarisation, de destruction de l’État social, d’agitation ultranationaliste, etc. La fin de cette histoire est très violente, dans un contexte d’absence de croissance et de pression effrénée de la part des investisseurs financiers. Désormais, certains acteurs – notamment le gouvernement et les grandes entreprises américaines – ont décidé de ne plus faire semblant : ils cognent, brutalement, dans les mots, dans les images, et dans les actes.

Pourtant, là encore, on peut parier sur l’incompétence de Trump et consorts. Après deux mois de présidence, Trump chute déjà dans les sondages il est rappelé à l’ordre par les marchés et par les industriels à propos des droits de douane.

Cela veut dire qu’il faut garder son sang-froid et ne pas tomber dans le premier piège que tend l’extrême droite : faire peur, sidérer. Steve Bannon a appelé à une stratégie de « flood the zone » : inonder la zone de mensonges, d’insultes, de n’importe quoi… C’est aussi ce qu’ont fait les nazis : ils ont frappé tellement fort que personne n’a d’abord su comment répondre.

Ces gens sont conjoncturellement en mesure de faire des dégâts, mais pas structurellement. Rappelons que Trump a été élu avec presque le même nombre d’électeurs que lorsqu’il a perdu en 2020. Les électeurs démocrates ne se sont pas déplacés : il a gagné, mais il pouvait aussi bien perdre. Dans un an et demi avec les midterms, vu la pente dans l’électorat américain, il pourrait perdre sa majorité au congrès. C’est un motif d’espoir.

Dollar : monnaie de référence encore pour longtemps

Dollar : monnaie de référence encore pour longtemps

La politiste Carla Norrlöf liste, dans une tribune au « Monde », les raisons pour lesquelles une remise en cause de la domination du dollar – dont l’hégémonie est un facteur de stabilité – est peu probable.

De nombreux experts pensent que l’hégémonie mondiale du dollar américain, qui dure depuis près de quatre-vingts ans, touche enfin à sa fin. Cette issue n’est pas impossible : des crises économiques, une polarisation intérieure accrue et de puissants vents géopolitiques contraires pourraient en effet aboutir à l’effondrement de la monnaie américaine. Mais ce n’est pas probable.

Les débats sur l’avenir du système monétaire international ne tiennent en effet pas compte de la domination complète et profonde du billet vert, de son rôle essentiel sur les marchés publics et privés, et des diverses incitations à détenir des dollars. Tant que les synergies renforçant les différentes possibilités d’usage du dollar continueront à prévaloir, il sera difficile de réduire l’écart béant qui le sépare des autres monnaies.

Certes, la primauté et l’omniprésence du billet vert dans le système financier mondial sont devenues une pomme de discorde majeure dans la lutte entre les grandes puissances – Etats-Unis, Chine et Russie.

Ces défis géopolitiques s’inscrivent dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de polarisation de la politique américaine, qui a conduit à des négociations interminables sur le plafond de la dette américaine au début de l’année. Pris dans leur ensemble, ces facteurs risquent d’ébranler la perception de sécurité attachée aux actifs en dollars. Mais pour que le billet vert soit détrôné, il faudrait que des acteurs multiples soutiennent un changement de monnaie substantiel.

En dehors des Etats-Unis, le dollar est à la fois un moyen d’échange, une unité de compte ou de réserve de valeur. Les gouvernements et les autorités monétaires utilisent le dollar pour intervenir sur les marchés des changes, pour détenir des réserves officielles et comme monnaie d’ancrage. Les acteurs privés, quant à eux, s’en servent pour la facturation et le règlement des échanges, ainsi qu’à des fins d’investissement. C’est l’interaction entre ces différents acteurs et rôles qui a propulsé le dollar dans sa position hégémonique.

Le dollar surpasse de loin son principal rival, l’euro, dans le rôle de monnaie de réserve pour stabiliser le taux de change ou modifier les taux d’intérêt. Les décisions des gouvernements sont donc déterminantes pour le maintien de la primauté du dollar.

Le vivant : une référence pour transformer la société ? (Kalina Raskin)

Le vivant : une référence pour transformer la société ? (Kalina Raskin)

Kalina Raskin , directrice du Ceebios (Centre d’études & d’expertises et Réseau d’acteurs industriels & académiques national pour accélérer la transition écologique & sociétale par le biomimétisme) qui compte 22 salariés, 100 sociétaires et 500 labos ou startup qui font aujourd’hui partie de l’écosystème. Explications sur les applications concrètes du biomimétisme. (Cet article est issu de T La Revue n°15 – « Sobriété, frugalité, ingéniosité : comment innover autrement ? ») dans la Tribune

Le biomimétisme consiste à à s’inspirer des propriétés essentielles (par exemple des formes, compositions, processus, interactions) d’un ou plusieurs systèmes biologiques, pour mettre au point des procédés et des organisations permettant un développement durable des sociétés.

Comment avez-vous découvert ou redécouvert l’utilité du biomimétisme ?

Kalina Raskin Tout au long de mes études, cette matière m’avait été transmise et enseignée de façon théorique. Je l’avais gardée dans un coin de mon esprit en me disant qu’un jour j’en ferais quelque chose. Puis, j’ai commencé à travailler et j’ai pris conscience de l’ampleur de l’urgence induite par le changement climatique. Je me suis alors replongée dans les livres fondateurs de cette matière comme le livre de Janine Benyus, Biomimétisme en action, qui avait fait le tour aux États-Unis, d’acteurs et de chercheurs investis dans des études sur la façon dont l’énergie ou la matière étaient gérées dans le vivant. Un déclic s’est produit, car ce livre a été très instructif dans une perspective de recherches de nouvelles trajectoires afin de mieux appréhender le réchauffement climatique.

L’idée de trouver de nouvelles trajectoires à l’aide du biomimétisme a donc été votre viatique ?

K.R. Oui. Complètement. C’est la conjonction de ma sensibilité individuelle, de l’influence de mon compagnon qui a, lui, une activité tournée vers les enjeux environnementaux et la redécouverte des possibilités du biomimétisme.

Comment définiriez-vous votre pratique du biomimétisme ?

K.R. Le biomimétisme est la façon de faire de la manière la plus rigoureuse qui soit un transfert de connaissances depuis la biologie vers d’autres systèmes actifs. Cela repose sur une observation et une compréhension scientifiques des phénomènes dans le vivant afin de pouvoir ensuite les adapter à des systèmes socio-technico économiques humains complexes. À cela s’ajoute chez Ceebios la volonté de ne pas uniquement aborder cette question via la partie technologique qui est la partie la plus facile, mais aussi sans aucun doute, la moins efficace pour transformer les choses en profondeur. Le biomimétisme tel que je l’envisage est bien plus large qu’une simple volonté d’innovation technologique inspirée du vivant, il est une approche globale et holistique du monde.

Pourquoi la technologie et le technosolutionisme ne vous paraissent pas être la bonne voie ?

K.R. La technologie ne nous sauvera pas. Il faut passer à un système plus sobre. Le biomimétisme est un cahier des charges. Le vivant peut nous aider à résoudre des problématiques. Il convient de respecter le cahier des charges du vivant.

Pourriez-vous nous donner quelques exemples concrets de biomimétisme qui correspond à ces canons que vous venez de définir ?

K.R. L’exemple de l’entreprise Pocheco me paraît très intéressant, en ce sens qu’ils ont d’abord fait du biomimétisme sans véritablement en avoir conscience pour ensuite l’élargir à l’ensemble de leurs activités. Pocheco est une entreprise qui fabrique des enveloppes. Elle a été très interpellée sur son empreinte environnementale. Afin d’être en phase avec ses valeurs, elle s’est complètement transformée. Ainsi, ils sont très attentifs à leurs fournisseurs de papier, ils ont décidé de retraiter sur leur zone de phyto les encres qu’ils utilisent dans une forme de circuit court. Cela pour améliorer leur produit. Ensuite, ils ont repensé toute l’organisation de leur site afin d’atteindre une sobriété énergétique réelle. Ils ont organisé une circularité du flux des énergies avec la récupération de chaleur des machines, évapotranspiration en toiture pour susciter une climatisation naturelle, récupération des eaux de pluie qui ensuite ruissellent et constituent une zone de tampon. Cela s’accompagne aussi de la mise en place d’une attention particulière à la biodiversité avec des parcelles du site en permaculture et une association étroite avec les agriculteurs locaux. Leur exemple pour moi est le Graal de tout ce que l’on peut espérer dans un raisonnement d’entreprise global. Cela engendre des bénéfices pour l’environnement, mais aussi pour les collaborateurs qui y voient du sens. Dans le domaine de l’architecture, il y a aussi l’École de la biodiversité à Boulogne-Billancourt qui est une très grande réussite car elle s’inscrit dans une volonté de régénération des écosystèmes et du vivant.

Comment les choses se déroulent-elles lorsqu’une entreprise sollicite le Ceebios afin de se tourner vers une approche inspirée du biomimétisme ?

K.R. Le cas de Pocheco n’est pas le cas générique. Pour ce qui est de Pocheco, la dynamique provient de nos volontés conjointes d’associer nos savoir-faire. Le Ceebios vient d’achever plusieurs thèses autour des services écosystémiques sur comment le biomimétisme et les modèles des écosystèmes naturels peuvent apporter des idées supplémentaires pour tendre vers une plus grande vertu environnementale tout en faisant de l’innovation. Plus largement, le Ceebios, devenu coopérative d’intérêt collectif, milite pour faire comprendre que le biomimétisme est une approche englobante qui nécessite la mise en musique de l’ensemble des parties prenantes, mais aussi de l’ensemble des savoir-faire. Notre rôle est à la fois un rôle de conseil, d’accompagnement, et de recherche pour trouver quels sont les écosystèmes inspirants pour les problématiques que les entreprises en question viennent présenter. La coopération crée, la compétition trie. C’est ce viatique qui nous anime.

La plupart des entreprises qui nous sollicitent arrivent d’abord pour changer une petite partie de leur activité en s’inspirant du biomimétisme. Elles sont de tous les secteurs économiques. Elles nous demandent, par exemple, de changer leur type d’adhésif, car celui qu’elles utilisent va être interdit. Nous cherchons alors dans la littérature scientifique, mais aussi dans tous les modèles du vivant ce qui est envisageable. Cela occupe 60 % de nos équipes. Le reste se fait dans la recherche. Entre conseil, accompagnement et recherche. Nous tentons ensuite d’évangéliser sur des problématiques plus larges.

Quels sont les freins que vous rencontrez au quotidien pour évangéliser vos clients au biomimétisme et à cette question de la loi d’airain du capitalisme où les injonctions sont souvent contradictoires ?

K.R. Nous sommes une société à but non lucratif. Nos sociétaires le savent. Donc ceux qui nous financent savent qu’ils n’auront pas de retour immédiat. Ils doivent d’abord investir dans les communs avant de trouver une nouvelle voie. Cela change des standards pour eux. Ensuite, plus largement, les freins que nous voyons ne sont pas propres au biomimétisme. Ils sont plutôt d’ordre organisationnel. Les entreprises sont souvent très silotées et ont parfois du mal à trouver des personnalités à même de le porter de façon transversale. Il y a aussi parfois des freins culturels. Dans certaines entreprises, le temps laissé à la démonstration de l’efficacité d’un procédé est trop court et l’approche biomimétique a besoin d’un moyen terme pour pouvoir s’installer.

Y a-t-il un frein de connaissance ?

K.R. Oui, pour certaines entreprises, mais plus nous avançons, plus ce sujet devient crucial dans l’approche économique. Elles ne font pas toujours l’effort de la recherche et financent parfois de « l’innovation frugale » en donnant toute la responsabilité à des petites start-up. Nous essayons de les faire accélérer sur ce point. Le point de frottement se situe aussi dans le fait que les grandes firmes n’ont pas assez de biologistes dans leurs compétences pour lancer des projets de recherche d’ampleur.

À vous entendre, on a l’impression que le biomimétisme est à la fois une philosophie, une utopie et une approche transgressive de la transformation économique et environnementale ?

K.R. C’est une philosophie éclairée par la science. C’est-à-dire que le vivant peut constituer un modèle de référence pour la transformation de la société. C’est une approche globale d’une meilleure intégration des activités humaines dans le vivant.

Les camemberts industriels interdits de référence «fabriqué en Normandie»

Les camemberts industriels interdits de référence «fabriqué en Normandie»

Pour simplifier la question il y a deux manières de fabriquer le célèbre camembert en Normandie. Soit la manière industrielle au lait  pasteurisé, soit la manière artisanale au lait entier. Or il vient d’être décidé que les camemberts fabriqués de manière industrielle ne pourront plus faire référence à la mention « fabriquée en Normandie » réservée à l’artisanat. Seules les étiquettes portant la mention : camemberts «de Normandie» AOP seront donc autorisées, signant la victoire des petits producteurs. «Le mot Normandie est un argument de vente qui parle aux consommateurs qui recherchent un camembert fabriqué dans cette région. Or, celui dit ‘fabriqué en Normandie’ ne respectait pas le cahier de charge si ce n’est qu’il était fabriqué dans des usines situées en Normandie, contrairement au camembert AOP», explique l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao).

 

Le directeur de Nissan se prend pour l’actionnaire de référence

Le directeur de Nissan se prend pour l’actionnaire de référence

 

 

 

De plus en plus gonflé Hiroto Saikawa, le directeur de Nissan auteur du complot contre son président qui a déclaré que ce n’était pas le moment de discuter des liens capitalistiques entre les deux constructeurs. Il faut rappeler que, Hiroto Saikawa, n’est que le directeur général, pas le président et encore moins l’actionnaire de référence. Pourtant il se comporte comme tel en refusant par exemple de réunir une assemblée générale qui permettrait de pouvoir au remplacement de Carlos Ghosn  aussi de désigner les administrateurs de Nissan. Pourtant Renault est l’actionnaire de référence. Le directeur général de Nissan craint évidemment une intégration plus poussée de Nissan au sein du groupe Renault alors que précisément appuyé par son gouvernement il milite pour une autonomie voire une indépendance de Nissan. Alors encore président de Nissan et PDG de Renault, Carlos Ghosn, incarcéré pour des accusations de malversations financières depuis le 19 novembre au Japon, avait préconisé un rapprochement plus étroit des deux constructeurs automobiles, y compris une fusion totale, malgré les fortes réserves exprimées par Nissan. Renault, dont l’Etat est le principal actionnaire, détient 43,4% du capital de Nissan, qui de son côté a 15% du constructeur français avec aucun droit de vote. Nissan contrôle à son tour Mitsubishi Motors, le troisième partenaire de l’alliance, via une part de 34%.

Constitution : une référence à la Corse pourquoi pas aux régions en général

Constitution : une référence à la Corse pourquoi pas aux régions en général

 

On se demande bien pourquoi il faudrait une référence à la Corse dans la constitution d’autant que précisément l’objectif de certains indépendantistes comme Talamoni est  de quitter la France et sa constitution. Si l’on devait modifier la constitution, on voit mal pourquoi il ne serait pas fait allusion aux autres régions. En effet ce qui ce pose en Corse, c’est-à-dire une plus grande autonomie, que pose tout autant sinon davantage les autres régions françaises. La France est un des rares pays hyper centralisé ;  tout dépend de l’Etat même si une certaine décentralisation s’est réalisée mais une décentralisation qui n’a fait que rajouter des couches au millefeuille administratif et politique sans donner de vrais pouvoirs territoriaux. D’une certaine manière en France,  la totalité des collectivités locales sont sous tutelle des préfets et de leurs services même la plus petite des communes. Les administrations centrales présentes localement font d’ailleurs double emploi avec les administrations territoriales qui ont augmenté leurs effectifs d’environ 50 % en une vingtaine d’années. Il n’y a toujours pas de véritable politique économique régionale. La meilleure preuve c’est que l’État tout dernièrement  envisage m^me de rapatrier au niveau national la question de l’apprentissage. Le poids de l’État est encore essentiel dans nombre de champs économiques et sociaux. Ce pose la problématique d’un État fédéral en France comme il en existe ailleurs notamment en Allemagne ou en Espagne. C’est le rapport de l’État aux régions, la reconnaissance des régions qui peuvent figurer dans la constitution et non seulement la Corse.  En charge du dossier Corse, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, n’a pas exclu jeudi 11 janvier qu’il y ait une référence explicite à la Corse dans le cadre d’une réforme de la Constitution, lors de l’émission Questions d’info LCP-Franceinfo-Le Monde-AFP. À la question : « Symboliquement, est-ce que vous accepteriez qu’il y ait une référence à la Corse dans la Constitution ? », Jacqueline Gourault a répondu : « On verra ! ». « Il faut discuter sur les souhaits de ceux qui sont en face de nous et voir quelles sont leur volonté de dialogue, leur volonté d’être reconnus par la Constitution », a poursuivi l’ancienne vice-présidente du Sénat. La ministre a ajouté : « Ce que l’on veut, le droit à la différenciation, c’est, au fond, reconnaître la spécificité des territoires et être capables d’admettre que l’on applique de façon différente les règlements d’une loi qui a été votée » pour tous, a précisé la ministre auprès de Gérard Collomb. La France « reste une et indivisible, mais sa richesse c’est sa diversité », a martelé cette proche de François Bayrou.

Merah : vers un nouveau jugement référence

Merah : vers un nouveau jugement référence  

Il se pourrait que l’affaire Merah  constitue une véritable référence pour les futurs jugements relatifs au terrorisme. Des peines assez sévères avaient été prononcées mais sans doute insuffisamment puisque  le parquet général de Paris, a fait appel des condamnations. En cause surtout le fait d’un manque de cohérence entre les attendus et les verdicts notamment en ce qui concerne le chef d’inculpation pour complicité d’assassinat. Il semble bien que le parquet souhaite désormais que les sanctions soient plus lourdes non seulement pour les auteurs de ces crimes mais aussi pour ceux qui les ont assisté, influencé  voire manipulé. Il s’agirait de viser tout autant les auteurs d’attentats que ceux  qui dans la coulisse poussent  certains- paumés ou non – à les  réaliser. Mohamed Merah a été tué le 22 mars 2012 dans l‘assaut de l‘appartement où il s’était retranché après avoir abattu trois militaires, trois écoliers de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse et le père de deux d‘entre eux, les 11, 15 et 19 mars. Des assassinats revendiqués par un groupe affilié à Al Qaïda. L‘avocate générale Naïma Rudloff avait requis lundi à l‘encontre d‘Abdelkader Merah la réclusion à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour complicité d‘assassinats et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Les avocats de cet ex-caïd de cité franco-algérien de 35 ans converti à l‘islamisme radical demandaient son acquittement. Après un mois de procès tendu, la cour n‘a finalement retenu que l‘association de malfaiteurs, au grand dam des familles des victimes et d‘une partie des avocats des parties civiles. Elle a considéré dans ses motivations que les éléments à charge étaient “insuffisants” pour condamner Abdelkader Merah pour complicité et que “le doute devait lui profiter”. “Il n‘est pas démontré l‘existence d‘une aide ou assistance apportée en connaissance de cause par Abdelkader Merah à son frère lors de la commission des assassinats”, a-t-elle expliqué. “On est trop naïf en France, il faut qu‘on se réveille (…) Les gens comme lui sont des gens dangereux, des gens qui ne laissent pas de trace”, a déclaré après le verdict la mère du premier soldat abattu par Mohamed Merah, Latifa Ibn Ziatem. “Lorsqu’il sera relâché, Abdelkader Merah représentera un très grave danger pour la France”, a renchéri vendredi sur LCI Samuel Sandler, père et grand-père de victimes. La procureure générale de Paris estime pour sa part que la cour “n‘a pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis”, lit-on dans un communiqué du parquet. Elle a donc décidé de faire appel de la décision de la cour d‘assises, notamment “de l‘acquittement partiel d‘Abdelkader Merah pour complicité d‘assassinats et tentative d‘assassinats en relation avec une entreprise terroriste”.

L’Alliance bolivarienne : la référence internationale de Mélenchon

L’Alliance bolivarienne : la référence  internationale de Mélenchon

 

 

 

Retour aux années 50 avec les références communistes (ou ce qui en reste) :   de Mélenchon : l’alliance bolivarienne qui ne regroupe plus que quelques pays en ruine économique et sociale est en situation de quasi dictature. Des modèles qui ont totalement échoué tant sur le plan économique que social ou démocratique. Ce qui n’empêche pas Mélenchon d’en faire  des références avec à l’appui des citations de Robespierre, Lénine ou Trotsky. Normal chez cet ancien triskiste, toujours communiste,  et qui propose un modèle étatiste et finalement dictatorial.  Jean-Luc Mélenchon n’a jamais caché son admiration pour « El Comandante », ni son tropisme sud-américain, hérité de ses premières années d’élu à Massy à la fin des années 1970, une commune qui recevait alors de nombreux réfugiés chiliens. De ses passions bolivariennes, Jean-Luc Mélenchon, hispanophone, avait d’ailleurs tiré son concept de « révolution citoyenne », le leitmotiv de sa campagne de 2012, piqué au président équatorien Rafael Correa.  S’il est élu président, le candidat de gauche veut rejoindre cette union créée par le Venezuela en 2004. Liée à l’Iran, la Syrie et la Russie, elle ne représente plus grand-chose aujourd’hui. L’Alliance bolivarienne ne vous évoque pas grand-chose ? Cela semble aussi être le cas de Clémentine Autain. Porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, elle a été prise en flagrant délit d’ignorance du programme de son leader sur le plateau de France Info où elle était invitée jeudi matin. En particulier de ses points 15 et 62. Le candidat de la France insoumise, poussé par des sondages favorables, y annonce vouloir rejoindre l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), alors qu’il entend voir la France quitter l’Otan s’il accède à l’Elysée. Cette union interétatique qui avait déjà valu un accrochage entre un autre porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, et le journaliste Patrick Cohen lundi dans «C à vous», est assez peu connue, mais n’est pas très jeune. Fondée en 2004 par le Venezuela, dirigé alors par Hugo Chavez, et le Cuba de Fidel Castro, elle tire son nom de Simon Bolivar, homme à l’origine de l’émancipation de l’Amérique du Sud de l’influence espagnole, régulièrement évoqué par le candidat de gauche. Toujours sur le plan du symbole, son acronyme signifie «aube» en espagnol. Dans les faits, on trouve aujourd’hui une organisation moribonde, constituée de onze Etats membres.  «Elle est fondamentalement liée au Venezuela et a connu son zénith de 2008 à 2010, lorsque le prix du pétrole était au plus haut, explique Jean-Jacques Kourliandsky, spécialiste de l’Amérique latine à l’Iris. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas, le pays a des difficultés économiques et l’Alba ne fonctionne plus vraiment, hormis par les communiqués. Elle sert de tribune à ses états membres.» Outre le Venezuela et Cuba, on trouve parmi les onze états membres l’Equateur, la Bolivie et plusieurs îles des Caraïbes. Mais si on regarde dans la liste des pays observateurs, on trouve l’Iran, la Syrie, alors que la Russie avait été invitée à son congrès de 2009. «

 

Pétrole russe : réduire oui mais avec la plus haute référence de production

Pétrole russe : réduire oui mais avec la plus haute référence de production

 

On sait que les membres de l’OPEP sont parvenus à un difficile compromis sur la réduction de la production, un compromis fragile car certains refusent de l’appliquer et il faudra surtout fixer des quotas par pays. Ensuite il s’agissait de convaincre les pays producteurs car l’OPEP ne représente plus de que l’ordre de 25 % de la production mondiale. La Russie en participer  devait être convaincue ; elle l’est mais à condition de se référer à son record historique depuis l’ère soviétique. Autant dire quelle ne veut pas réduire grand chose.  La Russie veut que sa production de pétrole de novembre, la plus élevée depuis presque 30 ans, serve de référence lorsqu’elle discutera de la réduction de son offre avec l’OPEP, a déclaré vendredi le vice-ministre de l’Energie Kirill Molodtsov. Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays producteurs extérieurs au cartel se réuniront le 10 décembre à Moscou afin de mettre la dernière main à un accord sur la limitation de la production, a-t-on appris de deux sources au sein de l’Opep. L’Opep a conclu mercredi le premier accord de réduction de sa production depuis 2008 pour tenter de faire remonter les cours, qui doit se traduire par une diminution des pompages de ses pays membres d’environ 1,2 million de barils par jour (bpj) à partir du mois de janvier. Moscou a promis de réduire progressivement sa production de 300.000 bpj au maximum au premier semestre de l’an prochain. En novembre, la production quotidienne russe a atteint en moyenne 11,21 millions de barils, son plus haut niveau depuis l’ère soviétique, selon les chiffres du ministère de l’Energie publiés vendredi. C’est 500.000 bpj de plus qu’en août, mois ou la Russie et l’Opep sont parvenues à un accord préliminaire à Alger. Moscou a accepté de participer à la réduction de l’offre excédentaire mondiale, ce qui marque le premier accord entre le cartel et la Russie depuis 2001. Mais c’est le niveau de production de novembre-décembre qui servira de référence, a déclaré jeudi le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, La production de novembre a légèrement augmenté par rapport à octobre, de 10.000 bpj selon les chiffres du ministère.

Reprise de la cotation du porc inférieure au prix de référence

Reprise de la cotation du porc inférieure au prix de référence

Comme c’était prévisible la reprise de la cotation du porc n’a strictement rien résolu. Les prix sont en effet inférieurs au prix de référence. Il est clair que la vraie référence est celle du marché européen et que le problème se situe dans le manque de compétitivité des ports conduits en France, compétitivité plombée par la fiscalité et d’énormes. Après huit jours d’interruption et une table ronde, la cotation a repris mardi peu avant 12h30 au marché du porc breton de Plérin (MPB). Mais les principaux acheteurs Cooperl et Bigard n’y participent pas. Cinq autres acheteurs, qui représentent 15% des ventes sont présents. Quelque 62.000 porcs devaient être proposés à la vente mardi. C’est le volume des bêtes qui n’ont pas été vendues la semaine dernière. A la fin de la cotation, le nouveau prix de référence s’élève à 1,389 euro le kilo, inférieur au prix préconisé. Paul Aufray, le président de la fédération nationale porcine était mitigé à l’issue de la séance :« “J’ai une légère frustration parce que les cours ont baissés. J’ai quand même un point d’interrogation c’est comment sur le terrain on va réagir à ça. Si les cours devaient s’effriter dans les semaines qui viennent on pourrait assister à un décrochage très important qui pourrait conditionner les cours pendant tout l’hiver à des niveaux très bas““.  La Cooperl et Bigard n’étaient pas présent à la réunion de lundi. Les deux principaux acheteurs, qui représentent 30 % du marché, estiment que le prix de 1 euro 40 est déconnecté des réalités du marché européen. Le ministre de l’Agriculture a indiqué que ce retrait brutal des deux principaux acheteurs n’était “pas acceptable“. Il les recevra ce mardi après-midi. Un certain nombre de discussions vont s’engager dès la semaine prochaine pour entamer des négociations sur une réforme de la fixation des prix. Le 27 août  une réunion de travail se déroulera en présence des professionnels et de la distribution. Ce même jour, se tiendra aussi une réunion avec les acteurs du marché de Plérin. Parmi les pistes imaginées, la contractualisation pour sécuriser les agriculteurs. La FNSEA appelle de son côté à un grand rassemblement des éleveurs, toutes filières confondues, à Paris le 3 septembre et à Bruxelles le 7 septembre, jour de la réunion du Conseil européen de l’agriculture.




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