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Politique- Macron: le déni du réel

Politique- Macron: le déni du réel

Le journaliste Franz-Olivier Giesbert revient sur la conférence de presse d’Emmanuel Macron. Auteur d’une « Histoire intime de la Ve République » en trois tomes chez Gallimard, l’écrivain ne mâche pas ses mots sur la politique du président, qu’il estime « délirante, à courte vue » ( dans le JDD).

Le JDD. En donnant une conférence de presse mardi soir, le chef de l’État souhaitait, tel un homme politique en campagne, relancer son second quinquennat. L’exercice est-il réussi ?

Franz-Olivier Giesbert. Sans doute cette conférence était-elle avant tout une opération de com. D’où le déluge de mesures, de promesses, etc. Mais Emmanuel Macron a montré aussi qu’il avait encore beaucoup d’énergie, on peut même dire qu’il pétait le feu. Et il a tracé un chemin, au moins pour le court terme. Il lui reste maintenant, mission quasi impossible, à trouver une majorité au Parlement pour les trois ans qui lui restent. N’oublions pas que ses soutiens sont minoritaires à l’Assemblée nationale. Depuis qu’il a perdu les législatives de 2022, il lui manque une trentaine de députés pour imposer ses lois. De ce point de vue, le président est dans le déni du réel : il fait comme s’il ne s’était rien passé alors que les Français lui ont bel et bien coupé les ailes, il y a deux ans.

En dehors de quelques mesures annoncées, son cap ne semble pourtant pas plus clair. À quoi peut bien ressembler le reste du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

Sans majorité, il est condamné à godiller. Mais il a quand même commencé à clarifier sa ligne politique. Il a signifié la fin du « en même temps », du chèvre-choutisme et du mi-droite-mi-gauche. Il s’est indubitablement droitisé comme le montre la composition de son gouvernement. Il est vrai qu’il n’a pas d’autres choix, pour survivre, dans un pays qui penche de plus en plus à droite.

Emmanuel Macron a promis des baisses d’impôts et de nombreux investissements, mais n’a jamais évoqué l’état de la dette française. Le président n’est-il pas pris au piège de l’argent magique ?

Tout à fait. La dette est, avec l’immigration, l’angle mort du macronisme. La France est la championne du monde des dépenses publiques. De ce point de vue, Macron est l’héritier du Mitterrand et des socialistes de 1981 : « Dépensons, pense-t-il, ça va relancer la croissance ». Comme elle ne vient pas, il insiste, il persiste. Dès qu’il y a un problème, il fait un chèque sans se préoccuper de son financement puisqu’il lui suffit d’emprunter. C’est une politique délirante, à courte vue.

L’omniprésence du président de la République laisse peu d’espace aux premiers pas du nouveau chef de gouvernement, Gabriel Attal. Est-ce une erreur stratégique selon vous ?

Si l’on regarde la pratique des derniers présidents, le poste de Premier ministre est plus ou moins en voie de disparition, relégué au rang de collaborateur, voire d’assistant. Or, selon la Constitution de la Vème, le président préside et le Premier ministre gouverne. Ce qui a donné le couple magique de Gaulle-Pompidou : le premier s’occupait de la France, le second des Français. Dans sa situation politique qui est fragile, Emmanuel Macron aurait intérêt à avoir un Premier ministre « fort » qui prendrait les coups avec lui et, d’une certaine façon, le protégerait. Mais il préfère toujours être tout seul sur la photo. C’est son drame.

Macron: déni du réel

Macron: déni du réel

Le journaliste Franz-Olivier Giesbert revient sur la conférence de presse d’Emmanuel Macron. Auteur d’une « Histoire intime de la Ve République » en trois tomes chez Gallimard, l’écrivain ne mâche pas ses mots sur la politique du président, qu’il estime « délirante, à courte vue » ( dans le JDD).

Le JDD. En donnant une conférence de presse mardi soir, le chef de l’État souhaitait, tel un homme politique en campagne, relancer son second quinquennat. L’exercice est-il réussi ?

Franz-Olivier Giesbert. Sans doute cette conférence était-elle avant tout une opération de com. D’où le déluge de mesures, de promesses, etc. Mais Emmanuel Macron a montré aussi qu’il avait encore beaucoup d’énergie, on peut même dire qu’il pétait le feu. Et il a tracé un chemin, au moins pour le court terme. Il lui reste maintenant, mission quasi impossible, à trouver une majorité au Parlement pour les trois ans qui lui restent. N’oublions pas que ses soutiens sont minoritaires à l’Assemblée nationale. Depuis qu’il a perdu les législatives de 2022, il lui manque une trentaine de députés pour imposer ses lois. De ce point de vue, le président est dans le déni du réel : il fait comme s’il ne s’était rien passé alors que les Français lui ont bel et bien coupé les ailes, il y a deux ans.

En dehors de quelques mesures annoncées, son cap ne semble pourtant pas plus clair. À quoi peut bien ressembler le reste du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

Sans majorité, il est condamné à godiller. Mais il a quand même commencé à clarifier sa ligne politique. Il a signifié la fin du « en même temps », du chèvre-choutisme et du mi-droite-mi-gauche. Il s’est indubitablement droitisé comme le montre la composition de son gouvernement. Il est vrai qu’il n’a pas d’autres choix, pour survivre, dans un pays qui penche de plus en plus à droite.



Emmanuel Macron a promis des baisses d’impôts et de nombreux investissements, mais n’a jamais évoqué l’état de la dette française. Le président n’est-il pas pris au piège de l’argent magique ?

Tout à fait. La dette est, avec l’immigration, l’angle mort du macronisme. La France est la championne du monde des dépenses publiques. De ce point de vue, Macron est l’héritier du Mitterrand et des socialistes de 1981 : « Dépensons, pense-t-il, ça va relancer la croissance ». Comme elle ne vient pas, il insiste, il persiste. Dès qu’il y a un problème, il fait un chèque sans se préoccuper de son financement puisqu’il lui suffit d’emprunter. C’est une politique délirante, à courte vue.

L’omniprésence du président de la République laisse peu d’espace aux premiers pas du nouveau chef de gouvernement, Gabriel Attal. Est-ce une erreur stratégique selon vous ?

Si l’on regarde la pratique des derniers présidents, le poste de Premier ministre est plus ou moins en voie de disparition, relégué au rang de collaborateur, voire d’assistant. Or, selon la Constitution de la Vème, le président préside et le Premier ministre gouverne. Ce qui a donné le couple magique de Gaulle-Pompidou : le premier s’occupait de la France, le second des Français. Dans sa situation politique qui est fragile, Emmanuel Macron aurait intérêt à avoir un Premier ministre « fort » qui prendrait les coups avec lui et, d’une certaine façon, le protégerait. Mais il préfère toujours être tout seul sur la photo. C’est son drame.

Emmanuel Macron est coupé du réel

Emmanuel Macron est coupé du réel (Dominique de Villepin)

L’ancien premier ministre Dominique de Villepin n’est pas tendre pour la gestion du président de la république dans une interview sur BFM « Le président doit sortir des calculs politiques. Il voit le sol se dérober sous ses pieds, il faut qu’il ouvre les yeux et les oreilles. Il doit être au contact du pays et des réalités », a-t-il déclaré. Ajoutant qu’il doute qu’Emmanuel Macron le soit « toujours », aussi bien en matière de politique intérieure qu’étrangère. « Il faut reconnecter le politique avec le réel », a insisté l’ancien locataire de Matignon.

« Ce qui nous divise devient plus important que ce qui nous unit », a par ailleurs analysé Dominique de Villepin, affirmant que les Français ne semblent plus vraiment croire « en la capacité de nos dirigeants de nous fédérer ». Un fait qu’il est de la responsabilité de chacun de changer, estime l’ancien Premier ministre, qui, conscient de la difficulté à faire évoluer les choses, ne se pose pas pour autant en « donneur de leçons ».

Selon Dominique de Villepin, Emmanuel Macron ne joue pas seulement sa place dans l’histoire. « C’est notre histoire collective » qui est en jeu. « Il est dans la situation d’un homme qui tout à coup voit le sol se dérober sous lui. Et donc il a du mal à se resituer », ajoute l’ancien collaborateur de Jacques Chirac. Et Dominique de Villepin de marteler à l’antenne : il est cependant impératif que l’actuel chef de l’État donne « aux Français une feuille de route. Il n’est pas sûr que l’intervention du chef de l’État mercredi sur France 2 ait répondu aux attentes de l’ancien premier ministre

La Nupes : Un mouvement coupé du réel (Gaël BRUSTIER)

La Nupes : Un mouvement coupé du réel (Gaël BRUSTIER)

Gaël Brustier , politologue, estime que la NUPES est un mouvement coupé du réel dans une interview du Figaro.

Gaël Brustier, auteur de « Recherche le peuple désespérément », coécrit avec Jean-Philippe Huelin (François Bourin, 2009) et de À demain Gramsci (Le Cerf, 2015). Son dernier ouvrage paru est Le Désordre idéologique (Le Cerf, 2017).
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Des manifestants ont battu le pavé parisien le dimanche 16 octobre à l’appel de Jean-Luc Mélenchon et de certaines fédérations syndicales, pour protester contre la vie chère et l’inaction climatique. Cette manifestation répond-elle à une colère populaire? Sont-ce les mêmes profils que les «gilets jaunes» de 2018?

Gaël BRUSTIER. – Ce qui reste de plus organisé et de numériquement important, ce sont les fédérations syndicales. Un temps, les Insoumis ont donné le sentiment qu’ils pouvaient et voulaient se dispenser des syndicats pour créer des «marées» manifestantes, un peu à l’image de l’Espagne. Les «gilets jaunes» : des «gilets jaunes», il y en a partout, c’était la force de ce mouvement mais c’est une société aussi fragmentée que le pays.

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lancé à cette occasion: «Aujourd’hui est le jour 1, c’est la marche populaire, le jour 2 va être le 49-3 et le jour 3, ce sera la grève générale, le mardi 18 ». «Vous allez vivre une semaine comme on n’en voit pas souvent, c’est la grande conjonction, c’est nous qui la commençons» a-t-il ajouté. La Nupes adopte-t-elle une stratégie du «chaos»? Dans quel but?
Le concept de «grève générale» est au panthéon du mouvement ouvrier depuis longtemps. La difficulté pour la gauche est de mobiliser une société qui, pour subir les mêmes difficultés matérielles actuellement, n’en est pas moins fragmentée. Le sentiment donné par la Nupes ces dernières semaines, c’est un entre-soi asphyxiant et délétère. Le mode d’organisation de LFI, qui fonctionne dans les faits par cercles concentriques, faisant qu’on passe d’un cercle d’influence ou de pouvoir à l’autre par la seule volonté du groupe dirigeant, permet de contrôler le mouvement mais est un handicap pour susciter des dynamiques lui échappant. Progressivement, Ruffin est apparu comme celui qui comprend le mieux ces mobilisations: il faut se remémorer, parmi d’autres choses le concernant, son rôle déterminant dans le mouvement «Nuit Debout», ses déconvenues et, chose surprenante, sa capacité croissante de réflexivité.


Sur le plan politique, le gouvernement ne risque-t-il pas de sortir sérieusement fragilisé de cette période?

La question pour le gouvernement est simple: il sera fragilisé quand une alternative politique apparaîtra vraiment, non pas une opposition – elles existent déjà – mais une force jugée légitime et capable de gouverner. Nous avons un état d’esprit en France qui ressemble à celui dominant en Italie: pessimisme, lassitude, etc. Cela nourrit un glissement constant vers la droite, la droitisation prenant plusieurs formes.

La «grande conjonction» dont parle Jean-Luc Mélenchon peut-elle donner lieu à un mouvement de grande ampleur ?
Attiser la colère ou un ensemble de colères, même légitimes, est une chose. Cependant c’est l’espoir qui soulève les peuples. Notre société se confit dans le pessimisme et la lassitude et s’il y a des mobilisations collectives, il y a aussi une rétraction sur des formes de colère ou de débrouille individuelles. Aucun mouvement politique n’est de surcroît en mesure d’accueillir, encadrer, former les citoyens en colère. La Nupes, ce n’est ni l’Unité populaire d’Allende ni l’Union de la gauche de 1972 post-68. C’est une société militante qui s’entiche de nouveaux combats au rythme de son fil Twitter, discriminant entre ce qu’elle considère être labellisé «mouvement social» et ce qui ne peut pas l’être. On parlait de la réflexivité de Ruffin, le reste de la Nupes est surtout passionné par la réflexion de sa propre image dans Twitter ou les médias en continu.

Métavers: Substituer le fantasme au réel !

Métavers: Substituer le fantasme au réel !

 

Auteur d’une thèse sur les jeux vidéo, l’universitaire Douglas Hoare esquisse, dans une tribune au « Monde », une critique du métavers et son « fétichisme de la marchandise », dénonçant l’avènement d’un « monde à l’envers », qui reste pour l’instant à l’état de prototype.

 

Le métavers n’existe encore qu’à l’état de projet, et pourtant, il occupe déjà une place considérable dans la sphère médiatique. On en fait l’éloge dans les discours officiels, les reportages télévisés, les colonnes des journaux. D’autres voix mettent en garde contre ses périls, quitte à citer des ouvrages critiques pour se donner un vernis subversif. Mais on débat du dispositif comme s’il était déjà là, sans jamais poser le problème de son existence.

Pour justifier leur enthousiasme, les partisans du métavers nous promettent des communications plus intenses, un lien social renforcé, des simulations permettant un apprentissage ludique, une créativité sans limite, etc. Internet permet déjà le télétravail et les visioconférences ; les jeux vidéo, un dépaysement virtuel. Le métavers se propose de combiner les deux. Au sein du simulacre, la plus ennuyeuse des réunions se donnera des airs de jeu.

Grâce à la réalité virtuelle, le participant sera en immersion dans un jeu vidéo total. Grâce à la réalité augmentée, ce jeu vidéo débordera l’écran, contaminera notre perception du réel au point de faire corps avec lui. Leur association paraîtra réaliser les promesses de l’imaginaire.

Le fantasme régnera en maître, de même que le miracle, puisque, dans la réalité virtuelle, toute contradiction avec le réel peut être suspendue ; et dans la réalité augmentée, le moindre geste pourra acquérir une portée magique, être embelli et agrandi par le simulacre.

Mais cet imaginaire n’est pas aussi libre qu’il en a l’air, dans la mesure où il est objectivé. Ce n’est plus le produit d’une conscience rêveuse, c’est une fantaisie informatique qui implique une procédure à suivre pour que l’on puisse en jouir. C’est ici que l’échange, propre au jeu vidéo, d’une liberté simulée contre un asservissement réel est retrouvé à une tout autre échelle.

La fusion de l’interface et de la réalité permettra d’étendre la quantification de nos actes, et avec elle la rationalisation des conduites. Greffé à notre vue, le programme restituera les données de nos moindres faits et gestes. Le participant sera en autoévaluation constante, enfermé dans des boucles de rétroaction. Il ajustera sa conduite pour faire grimper ou baisser la statistique qu’est devenue sa vie. L’accès au merveilleux informatique se monnaiera donc : il impliquera d’aligner l’ensemble des activités humaines sur un processus de valorisation économique.

Ce processus, déjà bien entamé par les smartphones et leurs applications, a de beaux jours devant lui. C’est finalement une certaine interprétation du monde – celle du fétichisme de la marchandise – paraissant d’autant plus objective qu’elle semblera émaner de la réalité elle-même, qui se substituera au monde.

Inflation: un minimum de 6,8 % en 2022 mais 10% en réel

Inflation: un minimum de 6,8 % en 2022 mais 10% en réel

Officiellement d’après l’INSEE l’inflation devrait continuer sa hausse et atteindre atteindre  6,8 % en septembre sur un an et s’établir à 5,5 % en moyenne sur l’année, contre 1,6 % en 2021. Cette hausse devrait se propager dans l’ensemble de l’économie.

D’après l’INSEE la baisse du pouvoir d’achat des Français serait seulement de 1 % après redistribution. Une évaluation très approximative. En moyenne les prix auront augmenté officiellement de 5,5 % , les salaires de 2 à 3 %. Donc une perte officielle d’au moins 2 %. Évidemment des chiffres assez approximatifs puisque l’indicateur de l’INSEE sous-estime la hausse des prix notamment due à la modification de la structure de consommation des ménages dont  les dépenses contraintes pèsent de plus en plus. En termes monétaires, les ménages en moyenne risquent de perdre près de 1500 € cette année.

Dans la réalité, la véritable inflation devrait être proche de 10 % vers la fin de l’année. Pour limiter l’inflation, on tente de peser sur la spirale salaire prix;  le problème, c’est qu’en même temps on tue la consommation et la croissance.

Encore une fois ces prévisions sont assez fragiles car elles intègrent des mesures redistributives difficiles à évaluer et sur des mesures prochaines incertaines compte tenu de l’environnement politique

La gauche : panne d’imaginaire ou de réel ?

La gauche : panne d’imaginaire ou  de réel ?

Un livre qui pose de vraies questions mais qui pourraient en partie être résolues si la gauche réelle était présente au côté des bobos et autres fonctionnaires qui dirigent les partis de gauche.

Interview du philosophe Michaël Foessel dans »Le monde »

Philosophe, professeur à l’Ecole polytechnique, Michaël Fœssel a notamment publié La Nuit. Vivre sans témoin (Autrement, 2018) et Récidive. 1938 (PUF, 2019). Auteur récemment de Quartier rouge. Le Plaisir et la gauche (PUF, 204 p., 17 euros), essai destiné à retrouver la dimension politique et subversive du plaisir, il analyse la façon dont « les idéaux de justice sociale et écologique cessent d’être punitifs quand ils sont à la source d’expérimentations sensibles heureuses ».

 

La gauche semblait, selon vous, bouder le plaisir. L’a-t-elle retrouvé et a-t-elle réussi à en donner avec cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale ?

Une des dimensions de l’art politique est de transformer les défaites présentes en promesses de victoires. Avec toutes les précautions qui s’imposent, la comparaison entre la situation actuelle de la gauche et le Front populaire peut se justifier à ce niveau. Le Front populaire est né d’une réaction au 6 février 1934, lorsque la menace d’extrême droite est devenue perceptible. Le désir de trouver un débouché positif au rejet du nationalisme identitaire joue aussi un rôle dans la reconfiguration actuelle. Beaucoup d’électeurs de gauche sont las de devoir éliminer à la dernière minute l’extrême droite des urnes sans que ne soient jamais combattues sérieusement les causes de son succès.

On ne sait pas encore si, au-delà des jeux d’appareil, cette démarche unitaire suscitera de l’enthousiasme. Mais on peut se souvenir qu’en 1936 la victoire du Front populaire s’est accompagnée d’une forme d’allégresse collective, que la gauche pourrait revivre. A propos des occupations d’usine où le plaisir a subitement investi les lieux dévolus au labeur, la philosophe Simone Weil (1909-1943) évoquait « la joie de vivre, parmi ces machines muettes, au rythme de la vie humaine ». Aujourd’hui comme hier, les passions joyeuses sont le meilleur antidote aux passions tristes.

 

On disait les gauches « irréconciliables ». Etait-ce une illusion ou bien la gauche a-t-elle compris que le temps du dépassement de l’opposition entre le social et le sociétal était désormais venu ?

Seule une opposition abstraite entre le social et le sociétal rend les gauches « irréconciliables ». Selon un schéma désormais éprouvé, la gauche radicale s’empare du premier et la gauche réformiste se consacre au second. Plus récente et encore plus absurde, la distinction entre la « gauche quinoa » et la « gauche carnivore » politise la question des mœurs d’une manière particulièrement abstraite. Il est pourtant facile de voir que l’alimentation se situe au point de rencontre entre le social et le sociétal. La nourriture engage aussi bien une réflexion en termes de production industrielle et de partage des richesses qu’un examen de nos modes de vie confrontés à la crise écologique. Le marqueur principal de la gauche est l’égalité. Or, l’égalité entre les formes de vie ne se laisse pas séparer de l’égalisation des conditions économiques. A ce titre, il ne sert à rien de convaincre les plus pauvres de modifier leurs habitudes alimentaires tant qu’ils percevront ces habitudes comme une forme de résistance à un monde dont les évolutions les inquiètent.

Changement Climatique : quel réel engagement de Macron

Changement Climatique : quel réel engagement  de Macron

 

L’économiste et spécialiste de développement durable Claude Henry met en garde, dans une tribune au « Monde », contre ce qu’il adviendra du climat en France, d’ici à cinq ans, si le président n’engage pas une politique ambitieuse de protection de l’environnement.

 

 

Un article intéressant sur les priorités environnementales mais qui ne fait pas le lien avec les problématiques liées comme celles du social, de l’économie, des technologies et du sociétal. Bref en se spécialisant sur l’environnement, les économistes perdent de vue la cohérence globale. De la même manière que les économistes classiques en ne prenant en compte que les rendements financiers ont ignoré pendant longtemps la question écologique. NDLR

Attention ! Un train peut en cacher un autre. L’avertissement est bien connu sur les quais des gares SNCF. Faut-il laisser un train, qui parti d’Ukraine nous tuera peut-être, en cacher un autre qui nous entraîne vers l’effondrement des conditions de vie sur Terre, un effondrement certain si nous tardons encore à agir ?

Du dernier rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] récemment publié – un rapport quand même assez effrayant –, on n’a pas beaucoup parlé. Dans ce qui suit, nous souhaitons contribuer à rompre ce silence relatif.

Février 2027. Le président Macron ne peut pas être candidat à un troisième mandat ; la Constitution le lui interdit. Serait-ce un soulagement pour lui ? Non pas que pendant son second quinquennat les Français l’aient chahuté comme pendant le premier, ni qu’une nouvelle épidémie se soit déclarée. Mais pendant ce second mandat la nature s’est faite de plus en plus agressive, comme en réponse à la multiplication des agressions humaines contre elle. Dans ces conditions que peut encore signifier gouverner ?

Ce second quinquennat a en effet été une litanie de « on n’a jamais vu ça ». Une sécheresse au printemps et à l’été 2024, effectivement sans précédent, a ramené les rendements des grandes cultures aux niveaux d’avant la seconde guerre mondiale. La canicule a atteint dans l’est du pays une intensité que l’on croyait réservée à l’Inde et au Pakistan. La forêt des Landes de Gascogne a connu un tsunami de feu, comparable à ce qui est devenu la routine en Californie.

L’année 2025 a été relativement calme mais l’hiver 2026 a montré que le répertoire de la nature est étendu. La côte Atlantique a toujours connu des tempêtes, le cas échéant violentes, mais jamais auparavant des ouragans comme on les connaît de l’autre côté de l’océan. Les côtes de Normandie ont particulièrement souffert : déluges d’eau et de déchets plastiques à Deauville et au Havre ; à Etretat, l’aiguille creuse d’Arsène Lupin et sa voisine l’arche ont été emportées.

La déconvenue pour les céréaliers en 2024 a été brutale. Pour les éleveurs de bovins elle est plus insidieuse. Le massacre des abeilles par des pesticides de la famille des néonicotinoïdes a été largement commenté. L’effondrement des populations de scarabées – comme pour de nombreux autres insectes, les atteintes à la biodiversité ne sont pas moins douloureuses que le changement climatique – n’a en revanche que tardivement attiré l’attention, en dépit de l’ampleur des effets de leur disparition. Une vache produit annuellement en moyenne cinq tonnes de déjections ; étalées au sol cela couvre cinq terrains de tennis. Les scarabées traitent le problème avec une remarquable efficacité en décomposant les déjections, les transformant en fertilisants qu’ils prennent même la peine d’enfouir. Plus de scarabées : les déjections ne sont alors qu’une pollution ingérable.

Ukraine: le réel danger Poutine

Ukraine: le réel danger Poutine

Les inquiétantes gesticulations militaires russes le long de l’Est ukrainien doivent être appréciées à l’aune des convictions affichées par le président de la Russie, observe dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ». (extraits )

 

L’Ukraine reviendra à la Russie, un jour. Vladimir Poutine en est convaincu. Le président russe ne supporte pas l’indépendance de son grand voisin du sud. Dans un article publié en juillet, il écrit : « Russie, Ukraine, un même peuple. » Les inquiétantes gesticulations militaires russes le long de l’Est ukrainien doivent être appréciées à l’aune des convictions ainsi affichées. Et pas autrement.

Poutine a marqué des points. Le déploiement de ses forces en bordure de la région ukrainienne du Donbass, que contrôlent des sécessionnistes affidés à Moscou, a payé. Joe Biden a concédé à son homologue russe l’ouverture d’un débat sur ses griefs concernant l’Ukraine. Le président américain propose qu’on en parle entre les Etats-Unis et quatre autres pays de l’OTAN, d’un côté, la Russie, de l’autre. La position de départ du Kremlin est connue : la non-appartenance de l’Ukraine à l’OTAN doit faire l’objet de « garanties » écrites et contraignantes. C’est une « ligne rouge » que Poutine veut en noir sur blanc.

Dans un « mémorandum » adopté à Bucarest en 2008, l’OTAN reconnaît la vocation de la Géorgie et de l’Ukraine à appartenir un jour à l’organisation. Elle ne fixe cependant aucun calendrier ni n’a ouvert, depuis, la moindre procédure d’adhésion. L’Allemagne et la France sont opposées à cet élargissement et les décisions se prennent à l’unanimité. Mais le Kremlin accuse l’OTAN, notamment les Etats-Unis et la Turquie, de surarmer l’Ukraine de façon menaçante pour la Russie. Il y aurait « otanisation » rampante.

Poutine est fidèle à la démarche stratégique qu’il poursuit depuis 2000. Il entend revenir sur ce que les Russes ont concédé aux Occidentaux au lendemain de la guerre froide, « quand nous étions faibles », dit-il en substance. A tout le moins, il s’agit d’empêcher une extension de l’Alliance atlantique à l’Ukraine, ce pays intimement proche de la Russie par l’histoire, la religion, la culture, la langue et tant de liens familiaux. En jargon « kremlinien », on parle d’arrêter « la tentative d’endiguement de la Russie par le collectif occidental » – lequel « collectif » est accusé d’avoir renié sa promesse post-guerre froide de ne pas élargir l’OTAN.

Le problème avec ce récit est qu’il est pour le moins contestable. Fin mai 1990, alors que ni l’URSS ni son alliance militaire, le pacte de Varsovie, ne sont encore dissoutes, le président Mikhaïl Gorbatchev est en visite d’Etat aux Etats-Unis. Son hôte, George H. W. Bush, défend l’idée que l’Allemagne, alors en voie de réunification, doit rester dans l’OTAN. L’Américain se réfère aux principes arrêtés lors des accords d’Helsinki en 1975 qui codifiaient les relations entre l’Est et l’Ouest : un pays est libre du choix de ses alliances. Le lendemain, lors d’une conférence de presse commune avec Gorbatchev, Bush déclare : « Nous sommes pleinement en accord l’un et l’autre pour dire que, conformément à l’Acte final d’Helsinki, la question des alliances [de l’Allemagne] relève des Allemands. » Qui veulent rester dans l’OTAN.

 

Presidentielle: candidature Zemmour : du virtuel au réel

Presidentielle: candidature Zemmour : du virtuel au réel

La candidature de Zemmour va passer du virtuel au réel. Le choc de la nouveauté sera faible car l’intéressé aura trop tiré sur la corde de la pseudo incertitude de sa candidature. Il devrait normalement renforcer encore son discours relatif au grand remplacement afin de se distinguer notamment des candidats de droite et de Marine Le Pen.

Le problème, c’est  qu’il a eu déjà trop tendance à exploiter le filon de l’immigration. Certes cette problématique sera présente lors de la présidentielle care on ne peut nier certaines réalités notamment la mise en cause des valeurs républicaines par certaines populations fanatisées. Pour autant, c’est sans doute encore le terrain économique ( Et le pouvoir d’achat qui en découle) qui risque d’occuper le débat présidentiel . La question la plus prégnante demeure celle de la compétitivité du pays à laquelle est liée celle du rétablissement des équilibres financiers.

Sur ce terrain, Zemmour s’est montré encore relativement discret. Pourtant il y a un boulevard car les organisations politiques de droite se sont laissées tirer par la thématique migratoire délaissant le champ de l’avenir économique du pays.( De ce point de vue leur débat d’hier n’a pas convaincu).

Le problème pour Zemmour ,c’est que son discours consiste dans ce domaine à condamner l’Europe mais sans pour autant proposer de quitter l’union européenne dont l’euro qui va avec.

Le discours des concurrents ,de Zemmour n’est pas forcément très solide non plus en matière économique et pour cause. Par démagogie, on se refuse à dénoncer la grande faiblesse de la France en matière de productivité de la population active et le caractère de plus en plus désuet du rapport au travail.

Candidature Zemmour : du virtuel au réel

 

Candidature Zemmour : du virtuel au réel

la candidature de Zemmour va passer du virtuel au réel. Le choc de la nouveauté sera faible car l’intéressé aura trop tiré sur la corde de la pseudo incertitude de sa candidature. Il devrait normalement renforcer encore son discours relatif au grand remplacement afin de se distinguer notamment des candidats de droite et de Marine Le Pen.

Le problème cest  qu’il a eu déjà trop tendance à exploiter le filon de l’immigration. Certes cette problématique sera présente lors de la présidentielle care on ne peut nier certaines réalités notamment la cause des valeurs républicaines par certaines populations fanatisées. Pour autant, c’est sans doute encore le terrain économique ( Et le pouvoir d’achat qui en découle) qui risque d’occuper le débat présidentiel . La question la plus prégnante demeure celle de la compétitivité du pays à laquelle est liée celle du rétablissement des équilibres financiers.

Sur ce terrain, Zemmour s’est montré encore relativement discret. Pourtant il y a un boulevard car les organisations politiques de droite se sont laissées tirer par la thématique migratoire délaissant le champ de l’avenir économique du pays.

Le problème pour Zemmour c’est que son discours consiste dans ce domaine a condamné l’Europe mais sans pour autant proposer de quitter l’union européenne dont l’euro qui va avec.

Le discours des concurrents de Zemmour n’est pas forcément très solide non plus en matière économique et pour cause. Par démagogie, on se refuse à dénoncer la grande faiblesse de la France en matière de productivité de la population active et le caractère de plus en plus désuet du rapport au travail.

L’âge réel moyen de départ à la retraite : 62.8 ans

L’âge réel moyen de départ à la retraite :  62.8 ans

L’âge moyen de départ en retraite a augmenté d’environ un mois en 2019, à 62,8 ans pour les assurés du régime général, a indiqué jeudi la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Lentement mais sûrement, l’âge de départ se rapproche des 63 ans: depuis le point bas historique de 2007 (61 ans), la tendance ne se dément pas.

En 2018, les quelque 666.000 nouveaux retraités du régime général avaient liquidé leurs pensions «de droit direct» à 62,7 ans en moyenne (62,4 pour les hommes, 63 pour les femmes). Ce chiffre, qui inclut les départs anticipés avant l’âge légal de 62 ans (essentiellement les 150.000 «carrières longues») a donc encore augmenté l’an dernier. Une hausse cependant modérée, compte tenu du «bonus-malus» entré en vigueur début 2019 à l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire des salariés du privé, qui dépendent aussi de la Cnav pour leur retraite de base.

Ceux qui ont cotisé assez de trimestres pour une retraite à taux plein doivent désormais travailler un an de plus, sous peine de subir pendant 3 ans une décote de 10% sur leur pension Agirc-Arrco. Le dispositif était censé inciter les salariés à repousser leur départ, mais «l’impact a été relativement limité», a déclaré le directeur de la Cnav, Renaud Villard, lors d’une conférence de presse. «Je ne suis pas sûr que l’ensemble des assurés avaient assimilé le mécanisme», a-t-il ajouté.

Décaler surtout l’âge réel de départ en retraite (Macron)

Décaler surtout l’âge réel de départ en retraite (Macron)

 

Comme il fallait s’y attendre macro, a réaffirmé qu’on ne toucherait pas à l’âge légal de départ à la retraite mais par contre que les mesures d’incitation seraient prises pour que l’âge réel  soit retardé. Pour prétendre à une retraite pleine, les salariés devront donc partir plus tard. En fait progressivement on s’oriente vers une nage de départ réel autour de 65 66 ans. Aujourd’hui, un salarié doit avoir cotisé selon son année de naissance entre 161 et 172 trimestres pour pouvoir partir à 62 ans avec une pension complète. Ainsi, un travailleur né après 1973 devra travailler 43 ans pour toucher sa retraite à taux plein. Il devra donc avoir commencé à travailler à 19 ans pour partir à 62 ans. Ce qui est rarement le cas avec un âge moyen d’entrée dans la vie active qui ne cesse de progresser. Si ce travailleur a fait des études et a commencé à travailler à 23 ans par exemple, c’est à 66 ans qu’il pourra dans les faits toucher sa retraite à taux plein.   La future réforme des retraites annoncée pour l’été va transformer le système des trimestres cotisés en points accumulés. Mais la philosophie d’incitation financière devrait rester la même. Dans un document de travail du haut-commissaire des retraites Jean-Paul Delevoye, la réforme prévoirait un « coefficient majorant » leur pension de 3% à 5% par année de travail supplémentaire. Une sorte de bonus pour travailler plus longtemps. Mais le gouvernement pourrait mettre en place un système de malus pour dissuader les salariés de partir trop tôt.  C’est déjà le cas pour les retraites complémentaires depuis le 1er janvier. L’Argic-Arrco verse 10% de moins durant trois ans aux personnes qui ont choisi de partir à l’âge légal, soit 62 ans.

Valls pour une gauche « confrontée au réel » ou la fin du PS

 

 

Comme d’habitude,  Valls n’a pas pris des pincettes pour contextualiser le départ de Taubira et au-delà pour attaquer la gauche de la gauche. Il souhaite que cette gauche se confronte au réel au lieu de fuir ses responsabilités ou de se réfugier dans des discours abstraits et chimériques. Plus vulgairement on pourrait considérer que Valls estime que Taubira, les frondeurs et autres gauches de la gauche sont à côté de leurs pompes et qu’il est grand temps de prendre en compte les réalités pour le PS, à moins de disparaître.  Manuel Valls n’a sans doute pas tort de ce point de vue ; en effet ce qui est en cause aujourd’hui l’éclatement voire la disparition totale du parti socialiste. Comment pourrait en effet être conciliables le courant marxiste des frondeurs, le courant modéré des sociaux-démocrates et le courants social libéral ?  Certains objecteront qu’en réalité le parti socialiste n’a jamais eu de ligne claire même depuis sa création. Sa cohésion était toutefois assurée grâce à des textes de congrès très gauchistes mais qui n’ont jamais empêché le PS une fois au pouvoir d’abandonner ses orientations (ou de les mettre en œuvre que pendant quelques mois avant de se contredire comme Mitterrand par exemple). Face à ceux qui perçoivent dans le  départ de Taubira comme la preuve d’une droitisation de l’exécutif, le Premier ministre a défendu la gestion d’une gauche « confrontée au réel » dans des situations sécuritaire et économique difficiles.   »C’est l’avenir de la France qui me préoccupe, pas l’avenir de la gauche », a-t-il dit lors de ses vœux à la presse. « La gauche au pouvoir est confrontée au réel », a-t-il insisté. « Et parce qu’elle gouverne dans une période particulièrement difficile, elle doit tenir. Il y a toujours la tentation de partir. Il y a toujours la tentation de fuir ses responsabilités  Engageant un dialogue à distance avec son ancienne ministre, Manuel Valls a estimé que « résister aujourd’hui, ça n’est pas proclamer, ça n’est pas faire des discours, résister, c’est se confronter à la réalité du pays ».  Christiane Taubira a reçu le soutien de personnalités à la gauche du PS, à l’instar des anciens ministres « frondeurs » Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti.   »Il y a une forme de fracture très nette et la démission de Christiane Taubira est le symbole de cette crise politique majeure qui fracture aujourd’hui la gauche », a dit cette dernière sur BFM TV et RMC Info.  Ce départ apporte de la « clarté » sur la ligne gouvernementale, a considéré pour sa part le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux.

Valls et la classe politique française : inculture, méconnaissance du réel et incompétence

Valls et la classe politique française : inculture, méconnaissance du réel et  incompétence

 

Valls traité de Crétin par le philosophe Onfray, insulte ou  simple constat qui vaut pour la plupart des politiques? Le rejet de la classe politique peut s’expliquer de plusieurs façons. Bien entendu la crise systémique constitue un facteur explicatif fondamental. La  nature, l’ampleur, la durée de cette crise bouleversent les analyses classiques et rendent  obsolètes les vieilles recettes politiciennes. La complexité de cette crise, ses interactions, son champ  géographie supposeraient une approche multisectorielle, économique, bien sûr mais également sociale , environnementale et même culturelle.  Dit autrement cette crise implique une  approche un peu intellectuelle ; or ce sont des technocrates qui nous gouvernent avec forcément une  approche non pas technique mais techniciste. Autrement dit une approche de marchands de chiens surtout soutenue par la com. qui dégouline de tous les propos. Inutile de tourner autour du pot notre classe politique actuelle est globalement inculte, elle n’a pas lu un livre depuis trente ans disait un expert en la matière. Ce n’est pas Fleur Pellerin  , ministre de la culture, qui fait exception Un derniers intellos  était sans doute Rocard ;Mitterrand aussi ( ce qui prouve cependant que la culture ne fait pas tout ! ). L a com. a pris le pas sur la réflexion et sur le  long terme. La politique est réduite à la réaction et non à l’action stratégique. C’est la posture qui compte,  pas la position de fond et les médias contribuent largement à réduire la sphère de l’action politique en privilégiant l’accessoire voire le dérisoire. Du coup,  les responsable nationaux en jouent et en surjouent. Les politiques sont devenus des comédiens ,  des marchands de boniments, de poncifs et de contrevérités. Valls ( qu’il ne faut surtout pas attaquer car c’est actuellement le chouchou des médias), avec ses colères  simulées de Clemenceau d’opérette , ses incantations permanentes à l’autorité, ses hymnes à la responsabilité est sans doute l’un des plus pathétique car il masque en réalité toute velléité de réforme structurelle aux enjeux essentiels. Hollande, Sarko, Lepen, la plupart des grands leaders s’inscrivent dans la mouvance dialectique énarchique. Parler pour ne rien dire en donnant l’impression de connaitre les dossiers. Mais en surfant  sur les vagues « sondagières » , ce qui rend toute compréhension et toute cohérence impossibles. Ils  auraient du mal à penser par eux-mêmes car la plupart sont incultes. Et cette langue de bois les rassure , en tout cas masque le vide sidéral de leur pensées, ne parlons pas de leurs vraies convictions qui se limitent  à leur avenir personnel. Seconde insuffisance tragique, la méconnaissance du réel. Tous sont des bourgeois, certains même de très grands bourgeois,  qui ne peuvent avoir la moindre idée des réalités sociales et culturelles réelles. Quand ils vont sur le terrain ( comme il disent,)  c’est pour  rencontrer des notables dans les préfectures. Que connaissent-il du chômage, des inégalités, de la pauvreté, des prisons, de l’  immigration ou même des écoles(  leurs enfants ne sont pas dans l’école du quartier et ou ne préparent pas un bac pro qui mène tout droit à pôle emploi). Du coup, ils privilégient  une  approche virtuelle de la société en soumettant le réel à la déformation du prisme  de leur vision. Pas étonnant que sur l’école, la violence ou le terrorisme par exemple, on aboutisse à des plans ridicules. Même chose en matière d’économie et là essentiellement du fait que l’oligarchie ignore tout de cette étrange planète. Pas étonnant,  ce sont presque tous des fonctionnaires. Dernier  élément de  cette caricature de la classe politique :  son incompétence pour les raisons déjà évoquées. Comment appliquer des thérapies de choc quant on ignore le nature et l’ampleur des pathologies. On soigne donc  les cancers sociétaux avec des dolipranes. Evidemment le paysage politique ne changera avec un changement de majorité, il faudra bien autre chose, une révolution culturelle non pas violente mais radicale pour transformer une  sociologie politique  complètement obsolète surtout au sommet des partis et des institutions. Aussi un autre contenu de la démocratie.

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