«Réduire le nombre de fonctionnaires en France» (Jean-Marc Daniel)
Pour diminuer la dépense publique ,il faut diminuer le ombre de fonctionnaire ; une recommandation de l’institut de l’entreprise. Pas vraiment un scoop mais on voit mal comment on pourrait voire cette utopie se réaliser puisque la majorité des responsables politiques sosnt eu- mêmes fonctionnaire ! – Interview de Jean marc Daniel , économiste à l’institut de l’entreprise. ( le Figaro)
LE FIGARO.- Comment la France doit-elle agir pour redresser ses finances?
Jean-Marc DANIEL.- La France est en contravention avec ses engagements budgétaires à trois niveaux: son déficit est supérieur à 3%, son déficit structurel est supérieur à 0,5%, sa dette est supérieure à 60%. Le danger est qu’elle considère toute amélioration partielle sur un de ces sujets comme un effort suffisant. Entre 2012 et 2014, le déficit structurel a été ramené de 4,5% du PIB à 2,5%. Elle s’est appuyée sur cette réduction pour refuser de prendre en compte un niveau de déficit total supérieur à 3%. Maintenant que le retournement conjoncturel permet d’espérer une réduction du déficit total par baisse du déficit conjoncturel, elle fait mine d’ignorer le déficit structurel. Il faut donc que la France joue le jeu plein et entier de ses engagements sans finasser et redresse la situation de ses finances publiques. Comme elle a déjà beaucoup mobilisé la fiscalité, la solution passe par une baisse des dépenses. Ce sont les fameux 50 milliards d’euros d’économie confirmés le 14 janvier 2014 par François Hollande, dont néanmoins le contour a du mal à se préciser. A moyen terme, la baisse de la dépense publique passe par une réduction de la masse salariale. Pour cela, il faudra passer soit par un appauvrissement généralisé de la fonction publique, comme on le fait avec le gel du point d’indice servant à calculer les évolutions salariales, soit par une réduction accélérée du nombre de fonctionnaires correspondant à une redéfinition des missions de l’État. Les pays qui ont le mieux réussi en la matière sont ceux qui ont opté pour cette deuxième solution.
Quelles seraient les conséquences pour l’Europe si la France ne prend pas de mesures?
En 2003, la France et l’Allemagne ont été menacées de sanction pour ne pas respecter le pacte de stabilité. L’Allemagne a compris qu’elle faisait fausse route et a corrigé sa politique budgétaire et, simultanément, réorganisé son marché du travail. La France a pris la chose de haut et a affirmé qu’elle n’appliquait pas le pacte parce qu’il était inapplicable. Résultat, l’économie française est aujourd’hui à la peine avec un chômage qui reste élevé, et une certaine difficulté à profiter du retournement conjoncturel et de la baisse du prix du pétrole. Sur le plan politique, la parole de la France est de moins en moins crédible. C’est parce que l’Allemagne n’ose pas trop s’affirmer que la logique du couple franco-allemand continue à fonctionner. Mais les négociations permanentes entre Paris et Bruxelles sur la situation budgétaire décrédibilisent nos propositions.
Hollande : « comment réduire le chômage sans croissance » ; bonne question !
Hollande : « comment réduire le chômage sans croissance » ; bonne question !
Hollande de toute évidence ne sait pas quoi faire mais il sait au moins poser les bonnes questions. Pas sûr que cela suffise pour faire un bon Président de la république. Il aurait pu se poser la question avant quand il a décrété l’inversion de la courbe du chômage en 2013 ; comme souvent chez les socialistes on parle social en oubliant la dimension économique. En déplacement dans le Doubs, ce vendredi 3 mai, le président de la République a salué les deux années supplémentaires que Bruxelles, est désormais prêt à accorder à la France pour ramener son déficit sous les 3% du PIB: « C’est une nouvelle importante parce qu’elle vient consacrer ce que la France a demandé depuis un an, c’est-à-dire que l’on mette la croissance au premier rang de nos priorités », a-t-il déclaré. Mais, très vite, le chef de l’Etat a évoqué la prévision de croissance de Bruxelles: « Je sais le scepticisme et la question qui se pose: comment réduire le chômage alors qu’il n’y a pas de croissance », a-t-il reconnu, citant l’estimation de la Commission européenne (-0,1% de hausse du PIB pour 2013). « Nous prenons ces prévisions pour ce qu’elles sont » et « nous préparons la reprise de la croissance », a-t-il poursuivi. « Un pays comme le notre ne peut pas vivre avec une croissance zéro, car nous avons une forte démographie. Les jeunes arrivent sur le marché de l’emploi, nous devons créer de la croissance ». Pour lui, il s’agit d’une condition sine qua non pour « faire sortir le pays de la crise, et gagner la bataille de l’emploi ». Sur ce sujet, Bruxelles a beau ne pas y croire, François Hollande maintient son engagement: inverser la courbe du chômage avant la fin 2013. « C’est un engagement que j’ai pris. Ce n’est pas une parole que j’ai prononcée en l’air. Je sais qu’il y a beaucoup de doutes, de scepticisme, même des prévisions qui ne vont pas dans ce sens », a déclaré le président de la République à la presse, en référence aux prévisions de la Commission européenne, publiée ce même jour. La Commission table, en effet sur une hausse du chômage français, qui devrait culminer à 10,9% en 2014, selon ses estimations.