Dividendes mondiaux record à 2.000 milliards, merci les banques centrales
la crise est un concept sans doute relatif, dramatique pour certains mais très rentable pour d’autres. Pour preuve, la pandémie n’a pas du tout affecté le retour financier de ceux qui ont investi dans la bourse. Ainsi par exemple on connaîtra un records de dividendesr en 2022 : plus de 2.000 milliards de dollars au niveau mondial, à en croire l’étude du cabinet de recherche IHS Markit.
La crise est de toute évidence déjà loin. Alimentés par les profits records des grandes entreprises l’année dernière, les dividendes versés en 2022 devraient dépasser de 18 % leur niveau d’avant-crise à 2.094 milliards de dollars, après avoir déjà fortement rebondi en 2021 . Bref pour certains la crise n’a pas existé bien au contraire. Un résultat qui n’est pas sans rapport heureusement avec la performance des entreprises mais qui découle surtout des énormes liquidités déversées gratuitement par la banque centrale dans une très grande partie n’a pas été orientée vers l’économie réelle mais dans la spéculation. Pour preuve en dépit de la pandémie la très bonne santé des trésoreries. Beaucoup d’entreprises n’ont même pas utilisé à des fins d’investissement ou même de soutien à l’exploitation les prêts obtenus auprès des banques et des gouvernements.
Évidemment cette politique accommodante des banques centrales a eu des effets positifs en évitant que la fragilité de certains ne se traduise en dépôt de bilan. On a soutenu les entreprises en même temps que les emplois. Reste qu’une très grande partie des liquidités s’est trouvée orientée vers des placements financiers spéculatifs. À titre d’exemple il suffit de voir ce nombre de grandes entreprises en très bonne santé financière grâce à la crise et qui ont racheté inutilement leurs propres actions pour faire monter les cours. Or spéculation, la rentabilité des entreprises n’aurait jamais atteint une progression de 18 % en deux ans.
Le problème de cette politique accommodante dont certains aspects étaient nécessaires, c’est qui va falloir maintenant payer la facture. Et comme d’habitude cette facture sera sans doute payée par une inflation qui va à bas bruit (peut-être) amputer les revenus du travail et de l’épargne.
Les épargnants peuvent dire merci aux banques centrales et aux futures victimes de l’inflation.