Macron et l’Europe : du réchauffé qui a peu de chances d’aboutir
Sentant sans doute que les élections européennes ne lui seraient pas forcément favorables, le président Macron semble avoir écrit en vitesse sur un coin de table ses engagements pour l’Europe. Pendant longtemps en effet les sondages ont donné une avance à la république en marche dont le score tournait autour de 25 % tandis que le rassemblement national se situait en seconde position autour de 20 %. Mais les récents sondages montrent maintenant que la formation en marche et le rassemblement national se tienne dans un mouchoir de poche. En outre ces sondages sont à prendre avec des pincettes dans la mesure où le taux d’abstention pourrait avoisiner les 60 %. Du coup, le président français a utilisé la technique de la lettre parue dans la plupart des grands pays européens. Médiatiquement une technique qui marche mais sans doute dont on aura oublié le contenu d’ici quelques semaines ou quelques mois. En effet Macon sort surtout du réchauffé comme d’abord la préférence européenne. Une préférence européenne qui nécessairement impose des mesures de restriction aux importations hors Europe. Une orientation qui aura des difficultés à être acceptée par l’Allemagne, un des premiers pays exportateurs au monde et qui n’a pas l’intention de se ratatiner à l’intérieur de l’Europe. Témoin par exemple les réticences de l’Allemagne à appliquer une taxe sur les GAFA par crainte de mesure de représailles sur ses exportations automobiles aux États-Unis. Macron aborde avec aussi l’énorme environnemental, la fiscalité mais précisément l’union économique a passé des traités avec des zones économiques qui dans ces deux domaines affichent de fortes distorsions avec l’Europe. Parmi les autres mesures, Macron propose d’investir dans les technologies de rupture comme l’intelligence artificielle. Une proposition qui mérite intérêt mais qu’il serait plus efficace si elle était rapidement mise en œuvre par quelque grand pays européen à l’exemple de l’exceptionnel succès d’Airbus. Pour équilibrer ses orientations économiques Macron propose une harmonisation sociale une sorte de bouclier intégrant rémunération et protection dans un objectif social mais aussi l’égalité des conditions de concurrence. Il propose notamment un salaire minimum qui a bien peu de chances d’être retenu. Au total des propositions déjà faites qui sentent le réchauffé et reprises surtout à des fins électorales car elles ont peu de chances d’être soutenues par un nombre suffisant de pays partenaires. Enfin et surtout Macon sera aussi jugé à l’aune de son action actuelle sur l’Europe. Or dans ce domaine, c’est le grand précipice entre des orientations fracassantes et la réalité. Aujourd’hui l’Europe est presque paralysée par les différends dans le couple que constituent la France et l’Allemagne.