Un recensement pour quoi faire ?
C’est encore une des ces bizarrerie de la bureaucratie ; recenser régulièrement la population. Comme si on ne connaissait pas déjà avec la multiplicité des fichiers de toutes nature ( publics comme privé) le nombre exact des habitants, leurs conditions de résidence, de confort etc. Qui peut échapper aux fichiers informatisés ? Les clandestins peut-être mais il ne faut pas compter sur eux pour répondre à l’enquête. Sans doute s’agit d’occuper les sureffectifs de l’INSEE. Avec l’informatisation des données et la possibilité de recouper les fichiers, les enquêtes publiques ou privées, on dispose évidemment déjà de toutes les données. Un problème toutefois, l’Etat a oublié d’interconnecter les fichiers des différents services des ministères ! Enfin on oublie sans doute que la très grande majorité de la ; population dispose d’internet et que cette enquête (pourtant inutile) pourrait s’effectuer par le net. Pour cette édition 2014 du recensement de la population, 8.000 communes font l’objet d’une enquête entre le 16 janvier et le 22 février. Sur le terrain, 23.000 agents vont à la rencontre des habitants retenus par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour faire partie de l’échantillon représentatif. Si le recensement est nécessaire pour décider des investissements à venir en termes d’équipements collectifs, de réhabilitation de quartiers ou encore des transports à développer, il nécessite au préalable la mobilisation de moyens financiers. Et ce sont 66 millions d’euros qui sont consacrés à cette opération chaque année par l’Insee, soit environ un euro par habitant. « Le coût est constant depuis plusieurs années, et cela malgré l’augmentation de la population » constate François Clangé, chef du département démographie au sein de l’Insee. Dans le détail, l’Etat verse 22 millions de dotation chaque année aux communes dans lesquelles le recensement va avoir lieu. Les sommes sont réparties en fonction de la charge de travail : les mairies vont être défrayées à hauteur de 1,13 euro par logement enquêté et 1,72 par habitant recensé. Cet argent leur sert à rémunérer les agents qui vont être déployés sur le terrain. Selon le choix des communes, ces derniers peuvent être des agents municipaux ou bien des personnes recrutées pour l’occasion. Et leur grille de salaire est laissée à la discrétion du maire. Certains versent une prime à leur agent pour le surcroit de travail ou pour les agents temporaires préfèrent donner un fixe plus un intéressement au nombre de bulletins recueillis. Mais c’est naturellement à l’Insee que revient la plus grosse dotation : 35 millions d’euros sont affectés au recensement. Dans les bureaux, 150 agents sont mobilisés à l’année, principalement superviser la collecte et analyser les données recueillies via les questionnaires. Et sur le terrain, depuis le début du mois de janvier, 450 employés de l’Insee sont chargés de gérer la formation les agents recenseurs et leur encadrement. Comme chez tous les opérateurs de l’Etat, la tendance est à la chasse aux dépenses. L’Insee est donc en train de travailler à une modernisation du processus de recensement. Pour réduire les frais de déplacements et d’impression des divers documents (lettre d’information, formulaire…) qui représentent tout de même un budget de 9 millions d’euros, l’institut mise sur la numérisation. Un site internet, www.le-recensement-et-moi.fr, a ainsi été mis en place depuis 2012, pour effectuer en ligne les démarches dans 44 villes tests. Il sera généralisé en 2015. En interne aussi des efforts sont faits, notamment pour optimiser le service de cartographie qui sert à choisir l’échantillon de 8% de la population qui sera interrogé. A terme, cela devait pemettre de mobiliser 100 personnes de moins au recensement.