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Réactiver le lien entre banque centrale et Trésor public

Réactiver le lien entre banque centrale et Trésor public 

Les économistes Jean-Michel Servet et André Tiran plaident, dans une tribune au « Monde », en faveur de l’application de la « théorie monétaire moderne » pour sortir du dilemme de la dette, et dont les propositions apparaissent comme les seules qui offrent une véritable issue à la crise.

Tribune. La plupart des contributions sur la crise économique actuelle et ses issues portent sur l’affectation des moyens à tel type de dépenses et d’investissements, en particulier pour répondre à la double contrainte de permettre la transition écologique et d’assurer la survie des activités, des entreprises et de la population qui subissent de fortes pertes de revenu.

Le financement par endettement à moyen et long termes implique un pari : celui que l’injection monétaire impulsera un rebond économique qui dégagera des ressources nouvelles et, par conséquent, des capacités de prélèvements fiscaux additionnels permettant de rembourser les échéances de la dette.

Mais on peut en douter : une large partie des dépenses financées a pour but, a priori louable, de couvrir des déficits publics et privés et de réparer des dégâts environnementaux, en résumé de maintenir les capacités de croissance potentielle, mais pas de les augmenter. Pas de surcroît de recettes fiscales en vue, donc.

Par ailleurs, ce déficit financier accru n’est supportable que si les taux d’intérêt demeurent faibles, voire négatifs, et parce que de nouvelles dettes semblent pouvoir remplacer indéfiniment les anciennes. Les plus lucides des observateurs, comprenant les risques de cette situation et l’impossibilité de s’en extraire, proposent alors que les banques centrales annulent les dettes qu’elles détiennent par les avances qu’elles ont faites aux Etats ; des dettes qui ne rapportent rien pour la plupart.

 

Cette annulation affecterait le bilan des banques centrales, mais pas leurs revenus. Toute annulation de dettes détenues par un acteur public augmente la capacité du débiteur à rembourser ses dettes, et agit donc de fait dans l’intérêt d’acteurs privés. 

Les partisans de cette annulation l’assimilent à la supposée générosité d’un « don ». Ils se réfèrent même à l’anthropologue Marcel Mauss (1872-1950), mais oublient une leçon essentielle de son Essai sur le don (1923-1924). Tout don appelle sous une forme ou une autre un contre-don et, pour l’illustrer, Mauss cite un proverbe inuit selon lequel « les dons font les esclaves comme les fouets font les chiens ».

On peut imaginer les négociations qui entoureraient ces annulations, et les contreparties en termes de politique sociale, économique, commerciale, monétaire et financière qui pourraient alors être exigées dans la gestion publique : le prix risquerait d’en être une régression sociale durable suivie de troubles politiques internes et extérieurs profonds.




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