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Hôpital: plan, plan, rataplan

Hôpital: plan, plan, rataplan

 

Après plusieurs plans annoncés chez par la ministre de la santé, le dernier étant  le plan “Ma santé 2022” de septembre 2018, le gouvernement présentera mercredi prochain un  nouveau plan d’urgence” en faveur de l’hôpital public avec notamment un investissement “plus fort et plus massif” qu’initialement prévu, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, sans toutefois avancer de montants. Le problème est de savoir quelle sera l’importance  de ces moyens et les délais de mise en œuvre concernant l’hôpital public. Ceci n’était pas contradictoire avec la nécessité de rechercher des champs de dépenses inutiles. Une réforme qui doit en plus s’intégrer dans une approche plus globale de l’évolution système entier santé qui ne concerne pas que l’hôpital. Ce que pense  Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui regroupe plus de 1 000 hôpitaux dans une interview à France Info.

Quelle est la première urgence pour sauver l’hôpital ?

Frédéric Valletoux. L’hôpital public ne tient plus qu’à un fil et il tient par l’engagement du personnel. On a mis l’hôpital dans une telle mécanique d’économies depuis 10 ans qu’on peut estimer qu’on est à l’os et qu’il faut sortir de cette logique d’économie pour les économies. D’abord, parce que les hôpitaux ont fait ces économies : 10 milliards d’euros ces 15 dernières années. On a été au rendez-vous des restructurations. Aujourd’hui, c’est la qualité des soins et l’engagement des personnels qui est en cause. Il est temps d’en prendre conscience, l’hôpital est un bien précieux. Les gens sont fiers d’y travailler, mais il faut exprimer les difficultés quand il y en a et là on y est.

Combien faut-il pour sauver l’hôpital public ?

Pèse sur l’hôpital les dysfonctionnements du système de santé. La crise des urgences, ce n’est pas la crise d’ l’hôpital. C’est la crise de la médecine de ville, les difficultés à accéder à un cabinet de généralistes et donc les gens vont vers les urgences. C’est l’ensemble du système de santé qu’il faut reprendre. On ne va pas changer les choses en claquant les doigts, en quelques semaines. Mais, en attendant que les effets de cette réforme soient mises en place, il faut donner les moyens à l’hôpital, déjà débloquer plus de 300 millions d’euros pour l’année prochaine, pour que l’hôpital soit mieux accompagné et qu’on engage les réformes de fond attendues. Emmanuel Macron ne peut pas dire qu’il y a 30% des dépenses de santé en France qui sont sans doute des dépenses inutiles et ne pas s’attaquer à la régulation de ces dépenses inutiles. Il faut maintenant agir.

Quelles sont ces dépenses inutiles ?

Il s’agit des dépenses redondantes, des actes de confort, parce que dans un système de la médecine financé à l’acte, on va chercher de la rémunération en poussant un peu les actes. Est-ce toujours utile de faire tels ou tels examens ? Cela va bousculer quelques habitudes, mais on plaide pour que ces réformes soient faites. Diminuer de 1% les dépenses de santé, c’est économiser un milliard d’euros. Il faut avoir un peu de courage politique. Mais maintenant on est au pied du mur. Il faut s’attaquer aux vraies réformes pour sauver l’hôpital. L’hôpital ne peut pas être la variable d’ajustement du fonctionnement général du système de santé.

Comment remotiver l’épuisement des soignants ?

Ils sont épuisés, mais ils continuent de travailler. L’engagement des personnels hospitaliers est fort, mais à un moment, cela ne suffit pas. Il faut mieux accompagner les carrières, poser la question de l’écart des rémunérations. Est-ce que dans un système de santé français on peut accepter que pour un médecin qui a la même spécialité, un radiologue par exemple, entre le public et le privé, il peut gagner du simple ou triple. Il faut de la transparence sur les rémunérations et faire que le système de santé serait moins injuste sur le plan des traitements pour que l’hôpital reste attractif. Agnès Buzyn [la ministre de la Santé] s’engage, mais elle s’affronte à la citadelle de Bercy. Il y a des arbitrages. C’est à Emmanuel Macron de trancher. Il a fait un discours très volontariste, il y a un an. Mais la technocratie a fait en sorte que les objectifs énoncés il y a un an ne sont toujours pas mis en œuvre, notamment la régulation, et la chasse aux actes inutiles. Il est temps d’avancer et de secouer le cocotier.

Air France-KLM : plan, plan rataplan

Air France-KLM : plan, plan rataplan

 

Un nouveau plan pour Air France mais qui ne remplace pas l’ancien qui ajoute juste un petit chouïa d’une concertation qui a été mal maîtrisée d’autant plus que la direction a surtout à affaire à des syndicats très corpos. Du coup l’enfant c’est-à-dire l’ancien plan performe 2020 sera rhabillé pour tenter de préciser les rôles respectifs d’Air France, de KLM et des filiales ainsi que les efforts de productivité à effectuer dans ces différentes structures. Il s’agirait d’un nouveau projet stratégique, « Trust Together », censé rétablir le dialogue social et permettre au groupe de compagnies aériennes de prendre un nouveau départ après des mois de conflit entre la direction et les salariés d’Air France. Pour autant, le nouveau projet n’interrompt pas le plan de compétitivité « Perform 2020″, toujours contesté par les syndicats. Il viendra en complément, a précisé le groupe franco-néerlandais dans une déclaration transmise par email. « C’est une démarche collective à double objectif : rétablir la confiance, répondre aux interrogations stratégiques auxquelles le groupe est aujourd’hui confronté. » Le quotidien Les Echos avance les dates du 2 et du 3 novembre pour la présentation au conseil puis aux représentants des personnels. Jean-Marc Janaillac a officiellement pris les rênes d’Air France-KLM le 4 juillet, dans un contexte de baisse des recettes et de remontée des cours du pétrole mais aussi de pressions syndicales toujours fortes chez Air France depuis la grève de quinze jours menée en septembre 2014 par les pilotes de la compagnie. Le cabinet de conseil Boston Consulting Group a été mandaté pour conduire la consultation en interne et tenter de parvenir à un consensus sur le partage des rôles entre Air France et KLM, la poursuite du développement de la filiale low cost Transavia, un lancement de low cost long-courrier ou encore l’avenir du cargo et de la maintenance, rapporte la presse vendredi. Une fois le projet présenté, ajoute-t-elle, les négociations reprendront avec les syndicats des personnels navigants. En attendant, Air France a d’ores et déjà gelé certaines mesures d’économies chez les pilotes et prolongé jusqu’en février 2017 l’accord collectif des personnels de cabine, dont la grève d’une semaine fin juillet a coûté environ 90 millions d’euros à la compagnie.

(Avec Reuters)




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