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Giorgia Meloni :Rassembler l’inconciliable ?

 Giorgia Meloni :Rassembler l’inconciliable ?

Sans discussion Georgia Meloni a remporé les élections mais dans le cadre d’une alliance très contradictoire et dans une Italie toujours aussi divisée sur nombre de sujets. Par  le politiste Marc Lazar dans une tribune au « Monde ».(extrait)

Un événement historique s’est produit en Italie et dans l’Union européenne. Pour la première fois depuis que, le 2 juin 1946, les Italiens ont choisi la République par référendum, la présidence du conseil des ministres reviendra certainement à une femme, Giorgia Meloni, qui a un passé fasciste dans un pays dont la Constitution est antifasciste. Elle a, en large partie, rompu avec ce passé sans le répudier totalement, et, oscillant entre volonté de rassurer et tempérament extrémiste, elle s’efforce de transformer Fratelli d’Italia en un parti de droite radicale, au style populiste, conservateur et parfois même réactionnaire. Parmi les nombreuses questions que soulève cet événement, trois d’entre elles méritent d’être abordées.

D’abord, comment Giorgia Meloni a-t-elle gagné ? Fratelli d’Italia n’est pas seul. Il appartient à une coalition avec la Ligue de Matteo Salvini, Forza Italia de Silvio Berlusconi et quelques minuscules partis centristes. Cette coalition, au-delà de ses divergences, par exemple sur l’Europe et la guerre en Ukraine, a été parfaitement adaptée aux particularités du mode de scrutin. Elle présentait un seul candidat dans les collèges uninominaux majoritaires à un tour appelés à désigner 37,5 % des députés et sénateurs. Face aux candidats des oppositions divisées – du centre, du Parti démocrate de centre gauche et ses petits alliés, du Mouvement 5 étoiles –, elle a fait une razzia. Ce triomphe était donc mécaniquement prévisible.

La position dominante acquise par Fratelli d’Italia dans la coalition constitue un autre fait inédit. Ce parti obtient: Rassembler l’inconciliable, dans la partie proportionnelle, 26 % des suffrages à la Chambre des députés (4,3 % en 2018), en plus des quelque 9 % de la Ligue et des 8 % de Forza Italia, donnant un total de près de 44 % à un ensemble non plus de centre droit mais de droite centre.

D’où la deuxième question : pourquoi Giorgia Meloni a-t-elle pris un tel ascendant ? Depuis 1994, les Italiens ont systématiquement choisi l’alternance. Or son parti, né en 2012, a toujours été dans l’opposition et apparaît comme neuf alors qu’il provient d’une vieille famille politique. Toutefois, Giorgia Meloni ne veut pas simplement accéder au pouvoir ; elle entend représenter l’alternative, résoudre la profonde défiance politique des Italiens (dont atteste le record d’abstention, plus de 36 %) et remédier à leur mécontentement social.

Elle quitte son ancrage traditionnel dans le Sud, à Rome et dans quelques coins de la Vénétie, pour se répandre partout, devenant même le premier parti dans le Nord, au détriment de la Ligue. Elle évoque le libéralisme et les baisses d’impôts pour les uns (alors que son parti était « étatiste »), la protection sociale pour les autres, et dénonce, à destination de tous, les migrants, l’insécurité, l’islam, ou encore les élites. Elle décline le thème de l’identité nationale, cette question historique jamais vraiment résolue de l’Italie depuis son unité, en affirmant qu’elle défendra bec et ongles les intérêts de son pays, et en proclamant sa fierté d’être italienne.

Tribune de Marlène Schiappa « : Se rassembler sur une destination » !! ! Pour aller dans le mur ?

Tribune de Marlène Schiappa « : Se rassembler sur une destination » !! ! Pour aller dans le mur ?

 

L’appel de Marlène Schiappa, membre du gouvernement et responsable du « débat d’idées » à LREM vaut évidemment son pesant de moutarde. Elle montre à tout le moins le vide idéologique remplacée par la communication courtisane. Témoin par exemple  la conclusion : « se rassembler sur une destination »

 

 « En 2016, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, nous avons pris une part active à la recomposition politique de la France en nous engageant, comme beaucoup d’autres, au sein d’un mouvement nouveau : En marche. Avec les élections européennes, les Français ont renvoyé les partis traditionnels au-dessous de 10% et confirmé leur souhait de poursuivre cette recomposition. Le traditionnel clivage gauche-droite doit être dépassé pour une majorité de nos concitoyens, et cela ne date ni des européennes ni de la dernière présidentielle. Voilà des années que déçus et délaissés de la politique se prononcent en faveur de l’abstention ou des partis extrêmes.

‘Le réel cogne’, disait joliment Lacan. Notre réalité électorale en France cogne peut-être, mais elle est celle-là. De nombreux économistes l’ont d’ailleurs récemment démontré : la disparition du clivage droite-gauche précède l’élection, elle est fondée sur un nouvel axe autour de la notion de progrès.

Nous croyons fermement que la recomposition politique en cours doit ouvrir et non rétrécir, intégrer plutôt que rejeter. Si affirmer simplement ‘nous sommes de droite’ avait encore un sens, alors François-Xavier Bellamy aurait gagné les élections européennes. Si déclarer « nous sommes de gauche » suffisait à convaincre les électeurs de gauche, alors Raphaël Glucksmann aurait largement dépassé les 20%.

La recomposition politique ne doit pas être une reconstitution coalisée de ligues dissoutes de tout bord ou de boutiques politiciennes en faillite. Elle est bien plus ambitieuse que cela. Si chacun de nous s’est engagé dans La République en marche, ce n’est certainement pas pour réactiver les anciens clivages. C’est pour ouvrir la politique aux citoyens, pour engager la société civile aux responsabilités, pour développer des politiques publiques ancrées dans le réel, pour répondre concrètement aux grands enjeux du siècle, l’écologie, l’égalité, la transition digitale, et pour remettre l’humain au centre des décisions. En bref, pour penser et faire au service de la prochaine génération, plutôt qu’au service des prochaines élections.

Nous ne sommes pas ‘en même temps’ parce que nous additionnerions des gens de droite, de gauche et du centre, mais parce que chacun de nous se retrouve dans des valeurs qui ont longtemps été cataloguées comme telles.

Quand le principal parti de droite ne défend plus l’ordre public et cautionne les manifestations violentes, l’ordre public est-il encore un principe de droite? Quand le principal parti de gauche ne se réjouit pas de la baisse factuelle du taux de chômage, la défense des travailleurs est-elle encore un principe de gauche?

Défendre à la fois l’égalité et la liberté, vouloir en même temps plus de solidarité et plus de performance, sortir des dialectiques anciennes pour promouvoir l’émancipation et la lutte contre les inégalités de destin, telles sont nos obsessions. Et notre intuition est que la destination politique importe bien plus que l’origine.

La République en marche n’a pas vocation à diviser en courants mais à élargir. Que vous veniez de LR, d’EELV, du PS ou du Parti animaliste, tout ce qui nous intéresse, c’est : êtes-vous prêts à faire passer votre pays avant votre parti? Êtes-vous prêts à porter et défendre des idées, peu importe leur provenance, au service des Français?

Si oui, alors venez marcher avec nous. Nous ne serons pas d’accord sur tout : c’est ce qui fait (encore) la beauté du débat d’idées. Mais nous serons rassemblés sur une destination. »  !!!!!! (Le mur sans doute)




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