Archive pour le Tag 'rapports'

Rapports ambiguës entre féministes de gauche et antisémitisme

Rapports ambiguës entre féministes de gauche et antisémitisme

Collectif

Se sentant isolées, voire stigmatisées depuis les massacres du 7 octobre, la journaliste Noémie Toledano et l’autrice Lisa Serero, rejointes par l’actrice Agnès Jaoui, lancent, dans une tribune au « Monde », un cri de ralliement contre l’antisémitisme et toutes les discriminations. Si nous prenons aujourd’hui la parole, ce n’est pas pour critiquer gratuitement les féministes de gauche, dont nous faisons fièrement partie. Mais parce que depuis le massacre du 7 octobre 2023, les femmes françaises juives ne se sentent pas assez soutenues par notre camp. Le 7 octobre a accentué un sentiment déjà latent en France, celui de la solitude quand on est juive. Des féministes progressistes et des organisations ont bien pris la parole pour dénoncer les faits, puis la flambée de haine qui a suivi en France, mais ces voix ont été noyées par un discours médiatique et politique réactionnaire.

Lire notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Chez les juifs français, la peur et le sentiment d’un grand isolement : « Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous soutenir »

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Nous remercions celles qui ont dit leur soutien aux Israéliennes dès que les crimes sexuels du Hamas ont été évoqués : les militantes de la Fondation des femmes, la juriste Céline Bardet, fondatrice de l’ONG We are not Weapons of War, actuellement en train de documenter ces crimes pour une prise en compte juridique internationale, la députée écologiste Sandrine Rousseau et toutes les autres, tout comme nous remercions les féministes qui manifestent leur soutien aux femmes palestiniennes, victimes de la guerre et de la déshumanisation.

Contre la binarité dans laquelle nous sommes enfermées, nous encourageons chacun à penser les événements dans leur complexité. On peut être en empathie avec les victimes du 7 octobre et avec les victimes palestiniennes de la guerre, dont un nombre effarant de femmes et d’enfants. On peut se battre pour le droit des Palestiniens à un Etat sans vouloir la destruction d’Israël. On peut condamner la politique coloniale du gouvernement israélien et les actes terroristes du Hamas.

Quoi qu’en disent actuellement la droite, l’extrême droite et ces féministes dont l’universalisme est à géométrie variable, ces voix existent. Elles doivent devenir plus nombreuses. Par ailleurs, nous entendons des féministes juives progressistes dire qu’elles ne se sentent pas assez soutenues par notre mouvement, un sentiment accru depuis le 7 octobre. Certaines témoignent même de propos et d’actes antisémites dans nos espaces. C’est intolérable.

Nous nous félicitons que le féminisme se soit emparé des enjeux décoloniaux et tente de défendre toujours plus de femmes, en France et dans le monde. Pour autant, on ne peut accepter que la guerre entre Israël et le Hamas, venue exacerber l’antisémitisme, exclue les femmes françaises juives de nos combats .

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’insiste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’iniste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Des propositions pour modifier les rapports entre France et l’Afrique ?

 

L’historien camerounais a rendu, mardi 5 octobre, ses conclusions à Emmanuel Macron et appelle à reconnaître « les racines africaines de la France ».

Reste à savoir si ce rapport supplémentaire sera de nature surtout à permettre une plus grande autonomie économique et politique de l’Afrique.

 

 

Pendant des mois, Achille Mbembe a consulté, écouté, compilé. Nommé par le président français, Emmanuel Macron, pour recueillir les remarques des Africains du continent et ceux de la diaspora, le politologue et historien camerounais a remis sa « contribution » mardi 5 octobre. Un travail de dépoussiérage long de 140 pages censé ouvrir la voie à une « refondation » des rapports entre la France et le continent. Treize propositions plus ou moins concrètes y sont formulées, dont la création d’une « maison des mondes africains et des diasporas », que l’intellectuel propose de baptiser en hommage à l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé.

Rendu public quelques jours avant le sommet qui doit réunir, vendredi 8 octobre à Montpellier, des représentants des sociétés civiles africaines, le document signé par Achille Mbembe s’inscrit dans la droite ligne du rapport Sarr-Savoy sur la restitution du patrimoine africain, et de celui sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie », remis par Benjamin Stora en janvier.


Pour jeter les bases de cette « refondation » souvent évoquée mais jamais menée à bien, l’intellectuel camerounais a participé, de mars à juillet, à plus de 65 débats et rencontres en France et dans 12 pays du continent. Une démarche critiquée par certains intellectuels africains, qui ont accusé ce pourfendeur de la « Françafrique », de s’être compromis avec le pouvoir français en acceptant la mission élyséenne. Mais, « au total, plus de 3 600 personnes » ont pris part à ces « dialogues » en présence ou à distance, se félicite M. Mbembe. Des jeunes gens, pour la plupart.

Leurs griefs sont synthétisés dans le chapitre consacré aux « différends à apurer » : franc CFA, interventions militaires, ressentiment à l’égard des entreprises françaises, durcissement de la politique migratoire, soutien à certains régimes autoritaires, impasses mémorielles… Les sujets brassés sont nombreux, souvent lestés de références à l’héritage colonial. A cet égard, Achille Mbembe estime que « la reconnaissance de la perversion du colonialisme, de sa nature, littéralement, de crime contre l’humanité, est importante ». Enoncée par le candidat Macron pendant la campagne de 2017, lors d’un déplacement à Alger, la formule n’a pas été reprise en ces termes par le président élu depuis.

Société- Jeunes et violence : le retour de la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Société- Jeunes et  violence : le retour de  la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Société- Jeunes et violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Société- Jeunes et  violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Jeunes et violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Jeunes et  violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Erdogan à genoux veut normaliser les rapports entre la Turquie et la France

Erdogan à genoux veut normaliser les rapports entre la Turquie et la France

 

 

La Turquie d’Erdogan est dans une situation dramatique. Il y a d’abord la situation économique complètement dégradée et une situation sanitaire hors de contrôle. S’y ajoutent des problèmes politiques internes et internationaux. Sur le plan interne, dans la perspective des prochaines élections la colère monte en Turquie et Erdogan n’est pas certain d’être réélu. Au plan international, Erdogan s’est mis à dos beaucoup de pays notamment ceux de l’union européenne et même ceux de l’OTAN. C’est donc à genoux presque qu’Erdogan souhaite la normalisation des relations diplomatiques entre la France et la Turquie.

 

«Si la France est sincère, la Turquie est prête à normaliser sa relation avec la France», a  déclaré le ministre des affaires étrangères de la Turquie. Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l’an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye, la Méditerranée orientale et plus récemment le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au Nagorny Karabakh.

 

Mais les tensions ont été exacerbées en octobre lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en cause la «santé mentale» du président français Emmanuel Macron, l’accusant de mener une «campagne de haine» contre l’islam pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet, et pour son discours contre le «séparatisme» islamiste en France. «Au final, nous avons eu une discussion téléphonique constructive, avec mon homologue Jean-Yves Le Drian, et nous nous sommes mis d’accord pour travailler sur une feuille de route pour normaliser nos rapports», a indiqué jeudi M. Cavusoglu.

Le chef de la diplomatie turque a par ailleurs estimé que la relation de son pays avec l’ensemble de l’UE pourrait bénéficier d’une «meilleure atmosphère» depuis le dernier sommet européen de décembre, lorsque les 27 ont décidé d’adopter des sanctions ciblées contre la Turquie pour ses activités en Méditerranée orientale.

Rapports sur de Rugy: « une mascarade »

Rapports  sur de Rugy: « une  mascarade »

 

Une mascarade en raison du fait qu’on a tordu la réalité et aussi parce que ces rapports émanent du pouvoir lui-même, pire d’anciens collaborateurs de de Rugy. Des rapports qui affirment que de Rugy  s’est conformé aux règles alors que précisément il n’y a aucune règle mais simplement une déontologie sur laquelle s’est assis de Rugy. Pour Mediapart, la plupart des repas fastueux  étaient  destinés à des amis de l’épouse du ministre et ce ne sont pas seulement trois repas qui sont en cause. Pour les travaux, le secrétariat général du gouvernement a seulement évoqué le prix excessif d’un dressing à 17 000 €. En fait il fallait dédouaner un peu de Rugy, ce qui a été fait en remerciement de sa démission imposée par le scandale médiatique. Edwy Plenel de Mediapart  s’est montré très critique envers les résultats du rapport d’enquête diligenté par l’Assemblée nationale qui ont été publiés ce mardi. Invité sur notre plateau ce mardi soir, le co-fondateur de Mediapart a fustigé « une mascarade » et il a maintenu les accusations de son site à l’encontre du ministre démissionnaire.

Ce rapport, qui a épluché douze dîners entre le 19 septembre 2017 et le 19 juin 2018, révèle en effet que « les règles de la commande publique ont globalement été respectées ». et qu’ »aucune irrégularité » n’a été relevée. Cependant, 3 des 12 dîners posent question.

« C’est une mascarade le rapport de l’Assemblée nationale« , a regretté Edwy Plenel sur notre antenne. « Et d’une certaine manière le président de l’Assemblée nationale le sait lui-même. Car si ce que dit Mediapart n’a aucun sens, il n’y a pas de raison de faire ça »; a-t-il ajouté en référence au groupe de réflexion sur les pratiques de l’Assemblée que Richard Ferrand a annoncé vouloir lancer ce mardi. 

Le co-fondateur de Mediapart a ensuite fustigé les attaques proférées par l’ancien ministre contre le site d’investigation, ce mardi soir sur France 2. « Il n’y a pas d’affaire Mediapart », s’est exclamé Edwy Plenel. « Nous on est dans le cadre du respect de la loi qui régit le travail de la presse, le droit de savoir des citoyens. C’est pas nous qui affaiblissons la République, ce sont des faits comme ceux-là ».

« Les révélations de Mediapart sont utiles à la République, ce n’est pas un journalisme de démolition mais un journalisme de construction », s’est-il encore défendu, avant d’ajouter:  »Nous confrontons les engagements de ceux qui nous gouvernent à la réalité de leurs actes et nous les invitons à être réellement exemplaires (…) François de Rugy « a démissionné parce que nous lui avons posé des questions sur des choses qui devenaient irréversibles ».

 

Fiscalité : quels rapports entre dépenses et recettes

 

Fiscalité : quels rapports entre dépenses et recettes

La fiscalité est le dispositif qui permet d’assurer la rentrée de l’impôt, elle ne peut être dissociée des dépenses sur laquelle elle se fonde. La France est non seulement championne d’Europe de la fiscalité mais aussi championne du monde. «L’objectif fixé au gouvernement par le président consiste notamment à baisser les prélèvements obligatoires – cela a commencé cette année » «  avait  déclaré le Premier Ministre.  Le président de la République s’était engagé à réduire les prélèvements obligatoires de 44,5% du PIB à 43,6% d’ici fin 2022, avec une moitié des baisses pour les ménages et l’autre pour les entreprises. Des objectifs qui ne seront pas atteints. À peu près tous les gouvernements ont annoncé une baisse de la fiscalité cependant le taux et le montant des prélèvements obligatoires ne cessent  d’augmenter chaque année. C’était le cas en 2017 ce sera le cas en 2018 aussi en 2019.Pour la France c’est 10 points de plus que la moyenne de l’OCDE.

 

Total des prélèvements obligatoires, en % du PIB, dans quelques pays de l’OCDE,

 

Allemagne 37

Canada 31,9

Danemark 46,6

Espagne 33,8

États-Unis 26,4

France 45,5

Italie 43,3

.

Mexique 17,4

Royaume-Uni 32,5

Suède 43,3

Suisse 27,9

 

Moyenne OCDE 34,3

 

 

En pourcentage du produit intérieur brut (PIB), le taux de prélèvements obligatoires a atteint en 2017 son « point le plus haut », avec 45,3% du PIB. Les cotisations sociales ont pesé pour 37% des prélèvements obligatoires et les impôts pour 63%. Ce taux doit théoriquement retomber à 45% du PIB en 2018 et à 44,2% du PIB en 2019, en raison des baisses d’impôts décidées par le gouvernement (taxe d’habitation, impôt sur la fortune, flat tax). Malgré tout, la quantité d’impôts et cotisations recouvrés par l’Etat, les collectivités et la sécurité sociale devrait continuer à augmenter, pour atteindre 1.057 milliards d’euros en 2018 et 1.070 milliards en 2019. Cela s’explique par l’ »évolution spontanée » des recettes fiscales, indique rapport, destiné à éclairer les parlementaires sur le projet de loi de finances, qui sera débattu à l’Assemblée nationale à partir de lundi. Les rentrées d’impôts augmentent en effet quand l’activité économique croît, la bonne tenue de l’économie stimulant notamment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’impôt sur le revenu, lié au salaire. Le taux de croissance attendu pour cette année comme pour l’an prochain (1,7% prévus initialement mais ramenés à 1.5% en 2018 et 1,3% en 2019). On ne peut que prévoir  une hausse des recettes fiscales en volume supérieure aux baisses prévues par le gouvernement. Selon les calculs du parlement, l’évolution spontanée des recettes devrait ainsi avoisiner les 29,8 milliards en 2018, tandis que les baisses liées aux réformes fiscales de l’exécutif atteindront 10,4 milliards d’euros. En 2019, ces chiffres seront respectivement de 31,9 milliard

 

Au plan européen, selon Eurostat qui n’applique pas la même méthodologie que la  France,  les recettes fiscales (impôts, taxes et cotisations) attient même  48,4 % du PIB dans l’Hexagone, contre 47,3 % en Belgique et 46,5 % au Danemark, les deux autres pays sur le podium. Première du classement depuis 2015, la France a vu le poids des prélèvements obligatoires augmenter de 0,7 point en 2017. Elle distance ainsi un peu plus encore la Belgique et s’affiche au cinquième rang des pays qui ont le plus alourdi la fiscalité l’année dernière, derrière Chypre, le Luxembourg, la Slovaquie et Malte. Autant de pays qui bénéficient, malgré cette hausse, d’une fiscalité très légère.

 

Dans le cadre du grand débat une note est destinée aux organisateurs de réunions et  indique que pour 1000 € de dépenses publiques en France 575 € sont consacrés à la protection sociale dont 268 € pour les retraites, 191 € pour l’assurance maladie, 42 € pour les allocation familiales, 35 € pour le chômage, 17 € pour l’aide au logement et 22 € pour d’autres (par exemple RSA) viennent ensuite les dépenses sectorielles qui représentent 143 € dont 53 € pour les affaires économiques ( crédits d’impôts etc.), 43 € pour le transport et les équipements collectifs, 22 € pour la culture, 16 € pour l’environnement, 9€ comme l’éclairage public. Concernant les services publics régaliens le total est de 60 € dont 31 € pour la défense, 25 € pour la sécurité, 4 euros pour la justice. L’éducation compte 96 €. La recherche 23 €. Le fonctionnement (partiel)  des administrations publiques 66 €. Enfin la charge de la dette 37 €. On note évidemment que la principale dépense concerne les retraites suivies de l’assurance maladie. Ce que n’indique pas par contre cette note c’est le rendement des dépenses. En effet les 1000 € ne sont pas entièrement redistribués et une partie disparaît dans les frais de fonctionnement qui pourrait atteindre presque 400 €.

 

 

Parmi les pistes à explorer, on évitera difficilement l’examen des dépenses relatives aux retraites, à l’assurance maladie et les aides aux entreprises. Pour les retraites, le handicap français est moins lié à la démographie qu’au fait que les Français travaillent moins depuis les réformes sur le temps de travail et celles relatives au retraites. La question n’est sans doute pas seulement résolu avec un allongement de l’âge de la retraite mais aussi de la compétitivité du travail (entendu comme le rapport de la production au nombre d’actifs (et pas seulement des seuls salariés). Pour la maladie un double effort sera sans doute nécessaire pour réduire le coût du fonctionnement du système de santé qui sinon va continuer de dériver sous le double effet de l’évolution démographique et des progrès de la médecine. Le système de prévention pourrait aussi largement contribuer à faire réduire les dépenses dans ce domaine. L’aide aux entreprises souffre surtout d’une généralisation mal adaptée aux conditions des branches voir des territoires. Elles ne sont pas suffisamment orientées en direction des entreprises soumises à la concurrence internationale d’où  sans doute ce déficit chronique et dramatique de la balance commerciale. La recherche de pistes pour diminuer la nature et surtout le niveau des dépenses est primordial pour ensuite envisager une baisse de fiscalité significative

 

 

Les impôts

Globalement sur un budget dont les ressources représentent environ 300 milliards la TVA vient nettement en tête avec 52 % du total des ressources, suivi de l’impôt sur le revenu avec 24 %, puis l’impôt serait société avec 9 % enfin avec la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques avec 5 %. Environ 10 % viennent d’autres ressources fiscales ou non fiscales

Pour évaluer le montant des ressources fiscales publiques, aux ressources fiscales du budget il faut ajouter les cotisations sociales qui s’élevait en 2017 à 384,5 milliards d’euros, soit 37 % des prélèvements obligatoires.

 

Première observation les ressources de l’impôt sur le revenu  sont largement distancées par la TVA (environ le double). On ne peut pas dire que des catégories sont exemptées de l’impôt comme ceux qui affirme que l’impôt sur le revenu renforce l’acceptabilité de la fiscalité républicaine. Les impôts indirects TVA et taxes intérieures sur les produits énergétiques dominent largement avec près de 60 %. En clair, la fiscalité pèse surtout sur les consommateurs. Le problème n’est pas tant le poids relatif que l’importance de la charge fiscale si on compare avec d’autres pays. Ceci étend des évolutions doive intervenir notamment pour rendre notre système fiscal plus juste et plus redistributif (davantage de justice fiscale sociale

 

Rééquilibrer les rapports fisc-contribuables ?

Rééquilibrer les rapports fisc-contribuables ?

 

Ce serait grandement souhaitable, c’était même l’intention gouvernement en 2008 mais force est de constater une la pratique punitive a souvent pris le pas sur la pédagogie, la confiance et la transparence selon une étude d’EY Société d’Avocats. Selon ce rapport en cause souvent la complexité de la cathédrale fiscale, aussi la dénonciation dans les médias  de quelques grandes affaires d’évasion à l’échelle internationale qui a fait dominer la stratégie du soupçon dans l’administration fiscale.  La tentative de rééquilibrer les droits des contribuables par rapport aux pouvoirs de l’administration reste en l’état de l’ordre de l’”illusion d’optique” au vu de la dissymétrie qui s’est creusée au cours des dix dernières années. “Seuls 13% des 103 mesures de procédure fiscale qui ont été votées depuis 2008 ont été des mesures en faveur des droits des contribuables, une immense majorité des dispositions l’ont été au soutien de l’administration fiscale”, note Jean-Pierre Lieb responsable  d’EY. Ce renforcement “légitime et fondé” des pouvoirs d’investigation et de sanction accordés à l’administration fiscale s’est inscrit dans un contexte international marqué par une prise de conscience croissante des Etats de la nécessité de mieux lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales. “En 2008, la crise a conduit les Etats à se rendre compte que leurs budgets étaient fragiles et que leurs rentrées fiscales constituaient un enjeu crucial”, précise Jean-Pierre Lieb. Et depuis la succession des révélations de type “Luxleaks”, “Panama Papers” et “Paradise papers” ont également contribué à accentuer la tendance du renforcement des arsenaux de lutte contre la fraude, à l’échelle nationale et internationale. Pour “revisiter ou au moins aménager” la législation, les trois auteurs soumettent donc 37 propositions décrites comme “raisonnables, compréhensibles, consensuelles et acceptables par l’administration” dans une logique “gagnant-gagnant, à la fois pour les contribuables mais également pour la collectivité, l’administration et les finances publiques”.

SNCF : « les impasses des rapports Spinetta et Duron « (JOEL DECAILLON *)

SNCF : « les impasses des rapports Spinetta et Duron « 

Les deux rapports sur le ferroviaire, remis récemment au gouvernement, présentent de nombreuses lacunes d’après Joël Decaillon qui s’exprime dans la Tribune.

« Le rapport Spinetta, remis le 15 février au Premier ministre Edouard Philippe, n’est pas le seul à baliser le terrain pour la réforme du système ferroviaire. Il y a aussi le  rapport Duron, remis, lui, le 1er février à Elisabeth Borne, la ministre chargée des Transports. Tous deux présentent une cohérence certaine. Par leur argumentation à dominante financière, mais aussi parce qu’ils épargnent étonnamment le président de la SNCF, Guillaume Pepy, qui fait figure de miraculé. Dans le rapport de Philippe Duron, président du Conseil d’orientation des infrastructures (COI), les questions environnementales et d’aménagement du territoire sont traitées selon une vision très restrictive : l’extension de l’accès au réseau haut débit, le renoncement au report modal (inter modalité) au motif de l’avènement de la voiture électrique. Comme si la pollution des moteurs thermiques était la seule nuisance. Le rapport Duron raye aussi de la carte les ressources stratégiques de la connexion des réseaux et fait très peu cas de la géographie de la France, pays de transit s’il en est. Sans s’interroger sur le fait que la France va à contre-courant de nombre de pays européens, à commencer par l’Allemagne et le Royaume-Unis… L’existence de ce travail permet en outre à  Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d’Air France-KLM, de faire l’impasse sur le transport de marchandises, comme le lui demande sa lettre de mission. Au final, on pourrait oublier que si quelqu’un « a donné » depuis une trentaine d’années une priorité à la grande vitesse, négligé le reste du réseau et cafouillé lamentablement sur le fret, ça ne peut être que l’Etat, ou la SNCF avec la bénédiction de l’Etat. En dépit des accidents, des incidents et des dysfonctionnements qui ont émaillé  la dernière période, et surtout en dehors de toute analyse sérieuse des bévues et des erreurs stratégiques commises pendant au moins une décennie, il semble que la direction de l’entreprise bénéficie d’un non-lieu ou d’une amnistie générale pour toutes ses insuffisances et ses défaillances. Le rapport Spinetta met le projecteur sur les « petites lignes » : « il est impensable de consacrer près de 2 milliards d’euros à seulement 2 % de voyageurs » est-il écrit. Il vient d’être désavoué par Edouard Philippe qui a déclaré prudemment qu’« on ne décide pas de la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris ». Sagesse du provincial contre simplisme du technocrate, ou retrait tactique préparé ? Le Premier ministre veut se concentrer sur l’essentiel du contenu du rapport Spinetta : favoriser l’ouverture à la concurrence, en particulier sur les réseaux suburbains des métropoles qui seront bien sûr à recettes garanties par les collectivités. Cela va ouvrir des appétits ! Dès lors, la concession au privé d’une partie du service public revient à créer des entreprises de main-d’œuvre à bas coût avec des statuts précaires. Serait-ce cela « l’innovation Spinetta » ? Selon Jean-Cyril Spinetta, « la cohérence des choix exige de recentrer le transport ferroviaire sur son domaine de pertinence : les transports du quotidien en zone urbaine et périurbaine et les dessertes à grande vitesse entre les principales métropoles françaises ». Ce type de diagnostic lapidaire évacue toute la richesse potentielle d’une entreprise de réseau et des dynamiques territoriales. Revenir à des lignes de TGV pour hommes d’affaires, sans poser le problème des correspondances, maillon faible de l’exploitation ferroviaire française, renoncer à l’apport de trafic et de qualité des TGV directs, cela n’est pas sérieux. On voit mal des villes ou aires urbaines telles Pau, Toulon, Bayonne, Annecy, Dunkerque, Lorient, Mulhouse, accepter d’être privées de « leur » TGV. Rien non plus sur les lignes Intercités : pas de proposition du type allemand ou italien sur des trains et des lignes plus rapides utilisant des infrastructures actuelles en les améliorant et en relevant leur vitesse. Peu de propositions nouvelles, quasiment aucune réflexion sur l’innovation ou la recherche technologique pour améliorer ou changer les concepts du transport par rail, vision plurimodale d’aménagement du territoire bannie, voilà le bilan. En raisonnant essentiellement sur l’aspect coût, le rapport ne fait que sous-estimer les dimensions positives et les potentialités du rail. La digitalisation, l’innovation, l’esprit d’ouverture, dans la communication qui reste un point faible, et bien au-delà dans tous les aspects du service aux clients, sont des clés pour le progrès du système ferroviaire. Or sur tout cela, l’opérateur historique est en retard. Enfin, la transformation en société anonyme des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic), préconisée par le rapport, laisse perplexe. Certes Jean-Cyril Spinetta vise une société anonyme à capitaux publics incessibles, garantissant contre toute privatisation. Mais de nombreux exemples montrent qu’il est facile de s’affranchir de cette incessibilité. Pour la dette, Edouard Philippe a déjà émis l’exigence d’un « partage » (forme de chantage ?) de l’effort entre la SNCF et l’Etat. S’agissant de l’ouverture à la concurrence, « une loi devra poser le principe d’un transfert obligatoire en cas de changement d’opérateur » et « les dispositions statutaires relatives à la mobilité fonctionnelle et géographique s’appliqueront en cas de refus ». Il faut y ajouter des « plans de départs volontaires », ce qui est très tendance… Proposer un « contrat social » avec des mesures rigides, comme une nouvelle forme d’embauche, des obligations de transfert et des départs volontaires, on ne peut pas dire que ce soit la recherche d’une nouvelle conception du dialogue et de la négociation sociale, surtout quand on veut  légiférer par ordonnances ! Tout ceci s’inscrit dans une volonté de frapper un grand coup sur le plan symbolique en s’attaquant frontalement  aux cheminots et leur statut : Edouard Philippe chercherait-il à laver l’affront fait à son ami et mentor Alain Juppé en 1995 ? N’y a-t-il pas aussi des réminiscences fâcheuses de Reagan contre les contrôleurs aériens et de Thatcher contre les mineurs ?

*Joël Decaillon est le vice-président de Lasaire, le Laboratoire social d’analyses, d’innovations, de réflexion et d’échanges. Il est aussi l’ancien secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Les rapports de Cahuzac avec les labos pharmaceutiques

Les rapports de Cahuzac avec  les labos pharmaceutiques

 

Selon Le Parisien , Jérôme Cahuzac a fait pendant plusieurs années du conseil pour l’industrie pharmaceutique. Alors que le ministre du Budget, accusé par Mediapart, nie farouchement avoir détenu un compte en suisse chez UBS , cette activité de conseil dans le monde de la santé peut poser la question, pour un élu, d’éventuels liens d’intérêts avec l’industrie.  Dès avant le début de sa carrière politique en 1997, le chirurgien Cahuzac a noué des contacts avec les grands noms de l’industrie pharmaceutique, en tant que conseiller du ministre de la Santé Claude Evin, de 1988 à 1991, où il est en charge de la politique du médicament. « A l’époque, il était vraiment réservé, il ne voulait même pas nous rencontrer, comme si on était le diable. Mais il a fini par se décrisper. Par la suite, nous avions des contacts réguliers », s’amuse Daniel Vial, une figure incontournable du lobbying pharmaceutique (en tant qu’ex-dirigeant de la société PR, et aujourd’hui conseiller du directeur général de Sanofi). Jérôme Cahuzac fonde ensuite, avec son épouse Patricia, une très chic clinique de microgreffe des cheveux, à Paris, qui prospère. Mais surtout, le 11 octobre 1993, il crée Cahuzac conseil, société à responsabilité limitée, spécialisée dans le conseil en entreprise, et qui existe toujours. Dès les premières années, cette société se révèle très rentable, avec un bénéfice d’environ 150000 € par an. Selon nos informations, Jérôme Cahuzac a fait fructifier pendant plusieurs années son carnet d’adresses auprès des laboratoires. Sollicité, son entourage assume et apporte de nouvelles précisions sur ce sujet : « C’est vrai, Jérôme Cahuzac a fait du conseil pour la plupart des laboratoires pharmaceutiques en matière de politique du médicament et de refonte de la gamme de leurs produits. » Une activité qui en soi n’a rien d’illégal… mais qui peut poser la question d’éventuels conflits d’intérêts, car en 1997 il siégeait à l’Assemblée, où il fut même rapporteur spécial du budget de la santé. Son entourage répond très précisément sur ce point : « Quand il est devenu député, en 1997, il a mis ses contrats en sommeil, explique une collaboratrice. La meilleure preuve de son indépendance, insiste-t-elle, c’est qu’ensuite, à l’Assemblée, au cours des débats d’octobre 1998 sur le budget de la Sécurité sociale, il a bataillé contre les laboratoires. » Pourtant, la société de conseil n’est toujours pas dissoute.

 




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